7 janvier 2011
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Emploi au Canada
Variation mensuelle
Variation mensuelle - moy. mobile 3 mois
Variation mensuelle - moy. mobile 6 mois
DECNOVOCTSEPAUGJULJUN
10
MAYAPRMARFEBJAN
Sources: Statistics Canada /Haver Analytics
120
80
40
0
-40
120
80
40
0
-40
Création d’emploi en décembre : l’année se termine en douce en Amérique du Nord
En décembre, 22 000 emplois ont été créés au Canada, essentiellement
à temps plein (38 000). En raison d’une hausse de la même ampleur
dans la population active, le taux de chômage est demeuré stable à
7,6 %.
Du côté du secteur des biens, l’embauche s’est soldée à 40 800 postes,
particulièrement en raison d’un gain historique de 65 700 emplois dans
le secteur manufacturier, dont les 2/3 proviennent du secteur
manufacturier ontarien (42 800). À la suite des bons résultats au chapitre
des ventes de véhicules récemment, l’emploi tardait à reprendre dans le
secteur automobile ontarien. Toutefois, en décembre, cela semble avoir
pris une tournure différente, et, comme mentionné précédemment,
d’autres gains sont à prévoir en 2011. Du côté du secteur des services,
l’emploi a reculé de 18 800, en raison d’une réduction de l’effectif dans le
commerce (-22 400) et en santé et services sociaux (-24 000). Ce denier
secteur affiche la plus forte baisse depuis août 2008. En terminant, des
emplois ont été créés en grand nombre dans le secteur du transport et
de l’entreposage, sur une base mensuelle, la création d’emploi n’a
jamais été aussi forte.
Au-delà de la création d’emploi au sein des industries, mentionnons que le secteur privé a embauché 52 500 travailleurs en décembre démontrant
un certain regain dans ce secteur alors qu’il stagnait au cours des derniers mois. Au même moment, l’emploi dans le secteur public a légèrement
augmenté (7 400) et commence à montrer des signes de ralentissement. Cette disparité entre la création d’emploi au sein de ces deux secteurs
mets en quelques sorte la table pour 2011 alors que l’on anticipe que la croissance de l’emploi devrait être plus importante dans le secteur privé que
dans le secteur public.
Parmi les provinces, c’est le Québec et l’Ontario qui ont embauché le plus de travailleurs en décembre. Au Québec, l’emploi a crû de 24 700 après
deux mois consécutifs de contraction, exerçant une pression à la baisse de 0,3 point de pourcentage sur le taux de chômage qui a ainsi rejoint de
nouveau le niveau national (7,6 %). Les secteurs ayant créé des emplois en plus grand nombre sont la construction, le secteur manufacturier et le
transport et l’entreposage. En Ontario, l’emploi a augmenté pour un deuxième mois consécutif, en hausse de 22 500 en décembre. Le taux de
chômage a alors légèrement diminué à 8,1 %, rappelons que ce dernier se situait à 8,6 % en octobre. Ajoutons que dans cette province le taux de
chômage n’a pas été aussi faible depuis janvier 2009.
En terminant, la création d’emploi en décembre a été relativement forte considérant le ralentissement de la reprise économique au Canada,
rappelons que la croissance économique a été de 1 % (t/t annualisée) au troisième trimestre de 2010. Cependant, un élément important à retenir est
qu’elle n’a pas été généralisée : elle s’est essentiellement produite dans les entreprises privées du Québec et de l’Ontario œuvrant dans les secteurs
manufacturiers et du transport et de l’entreposage. Ainsi, un tel gain mensuel d’emploi n’est pas soutenable d’autant plus que la tendance est
nettement à la baisse : la moyenne mobile de 6 mois est passée de 45 000 emplois en août à 10 000 en décembre. Alors que l’activité économique
s’annonce plus modérée pour 2011 (2,2 %), la croissance de l’emploi le sera tout aussi avec des gains mensuels moyens se rapprochant davantage
des 15 000 emplois.
Au sud de la frontière, la création nette de 103 000 postes enregistrée en décembre n'a pas été extraordinaire, mais l'accélération de la croissance
économique laisse entrevoir des gains plus robustes en 2011. La chute du taux de chômage (de 9,7 % à 9,4 %) à son plus bas niveau depuis mai
2009 indique également que le marché du travail se dirige dans la bonne direction. Malgré ces signes encourageants, ce n'est pas suffisant aux
yeux de Bernanke. Les maux du marché du travail découlant de la récession sont profonds. Bernanke lui-même mentionne ce matin qu'il faudrait 4-5
ans avant que les conditions du marché de l'emploi soient à nouveau normales. Dans un tel contexte, ce n'est pas demain que la Fed arrêtera
l'expansion rapide de son bilan. La deuxième vague d'assouplissement quantitatif (QE2) sera donc facilement menée jusqu'au bout, soit l'achat de
600 milliards $ en obligations d'ici juin 2011.
Marie-Claude Guillotte, Économiste
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