Notre état de santé est empreint de nos modes de vie, d’apprentissage et de travail. Une base de données sur le déroulement d’une vie dans toute une province concernant le développement et la santé de l’enfant Sommaire des résultats Avril 2007 Chercheur principal Paul Veugelers, Ph. D. Department of Public Health Sciences University of Alberta Financement Initiative sur la santé de la population canadienne In i t i at ive sur l a sa nt é de l a po pu l at i o n can adi e n n e Avertissement concernant la recherche financée Le contenu du présent rapport représente une perspective canadienne et doit être utilisé exclusivement à titre d’information. L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) ne fait aucune assertion et ne donne aucune garantie quant à la précision, l’exhaustivité, l’actualité, la fiabilité ou l’utilité de l’information. Vous êtes personnellement responsable de vérifier l’authenticité et l’exactitude de l’information. 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Institut canadien d’information sur la santé 495, chemin Richmond, bureau 600 Ottawa (Ontario) K2A 4H6 Téléphone : 613-241-7860 Télécopieur : 613-241-8120 www.icis.ca ISBN 978-1-55465-523-6 (PDF) © 2009 Institut canadien d’information sur la santé Comment citer ce document : Institut canadien d’information sur la santé, Une base de données sur le déroulement d’une vie dans toute une province concernant le développement et la santé de l’enfant, Ottawa (Ont.), ICIS, 2009. This publication is also available in English under the title A Province-Wide Life-Course Database on Child Development and Health. ISBN 978-1-55465-522-9 (PDF) Une base de données sur le déroulement d’une vie dans toute une province concernant le développement et la santé de l’enfant Contexte de la recherche Ce programme de recherche a évalué la santé, la nutrition, le degré d’obésité, le rendement scolaire et le milieu social d’élèves de cinquième année (âgés de 10 à 11 ans) en Nouvelle-Écosse. Huit articles distincts, mais connexes ont permis de jeter la lumière sur divers déterminants de la santé des enfants et sur leurs liens avec les résultats pour la santé et le rendement scolaire. L’étude Children’s Lifestyle and School-Performance Study (CLASS) de 2003 représentait la principale source de données pour l’enquête. Au total, 282 écoles publiques de la Nouvelle-Écosse ont participé à l’étude en répondant à un court sondage et en distribuant un formulaire de consentement ainsi qu’un questionnaire aux parents de tous leurs élèves de cinquième année. Le consentement des parents de 5 517 élèves a été obtenu dans le cas, pour un taux de réponse moyen par école de 51,1 %. Les représentants de la CLASS ont utilisé une version adaptée du questionnaire de l’Université Harvard sur la fréquence de consommation des aliments chez les jeunes adolescents (YAQ), qui recueille de l’information sur l’apport alimentaire et sur les comportements pendant les repas. Des 5 517 enfants qui ont reçu le consentement de leurs parents, 5 200 ont rempli le YAQ. Les activités des élèves ont été mesurées selon la fréquence des activités physiques, la fréquence des activités sédentaires et les modes de transport à destination et en provenance de l’école. Les taux de surpoids et d’obésité ont été calculés selon la définition du surpoids et de l’obésité (25 et 30 kg/m2 respectivement) liée à la santé des adultes et ajustée selon des catégories précises d’âge et de sexe chez les enfants. Les parents des participants ont répondu à un sondage, qui comprenait des questions sur le sexe, le lieu de naissance et de résidence des enfants ainsi que sur l’état matrimonial, le revenu et le niveau de scolarité des parents. Pour estimer la prospérité du quartier, on a calculé le revenu moyen des ménages selon le code postal du quartier en question. L’information sur les caractéristiques des écoles a été obtenue à l’aide d’un court sondage auquel les directeurs des écoles ont répondu. Les questions portaient sur les ventes de boissons gazeuses, la présence de distributeurs automatiques, le type de service alimentaire, la fréquence des cours d’éducation physique et les contraintes financières possibles en ce qui concerne l’équipement récréatif et sportif. Résultats de la recherche Prévalence du surpoids et de l’obésité et facteurs de risque associés La prévalence du surpoids et de l’obésité chez les élèves de cinquième année en NouvelleÉcosse a été établie à 32,9 % et 9,9 % respectivement. Les enfants qui ont déclaré qu’ils ne prenaient pas de petit-déjeuner (3,7 % des élèves) étaient 1,5 fois plus susceptibles de présenter un surpoids. Les enfants qui achetaient leur repas du midi à l’école étaient plus susceptibles, dans une proportion de 47 %, de présenter un surpoids que ceux qui apportaient leur repas de la maison. La probabilité de présenter un surpoids semblait augmenter à mesure que la fréquence des cours d’éducation physique diminuait. 1 Une base de données sur le déroulement d’une vie dans toute une province concernant le développement et la santé de l’enfant Efficacité des programmes scolaires dans la prévention de l’obésité chez les enfants Pour évaluer l’efficacité des programmes scolaires dans la prévention de l’obésité chez les enfants, on a comparé les trois types d’écoles suivants : • écoles qui ne comportaient pas de programme de nutrition; • écoles qui comportaient un programme de nutrition; • écoles qui participaient à l’Annapolis Valley Health Promoting Schools Project (AVHPSP)i. Les taux de surpoids y étaient de 32,8 %, 34,2 % et 17,9 % respectivement. Par rapport aux élèves des autres types d’écoles, ceux participant à l’AVHPSP ont déclaré qu’ils faisaient moins souvent des activités sédentaires et plus souvent des activités physiques. De plus, les élèves des écoles participant à l’AVHPSP consommaient plus de fruits et de légumes, et la qualité générale de leur régime alimentaire était meilleureii. Apport alimentaire et facteurs de risque liés à un régime alimentaire déficient chez les enfants de la Nouvelle-Écosse De nombreux élèves de cinquième année ne consommaient pas les portions minimales recommandées du Guide alimentaire canadien : 42,3 % dans le cas des produits laitiers, 49,9 % dans le cas des fruits et légumes, 54,4 % dans le cas des produits céréaliers et 73,7 % dans le cas des viandes et substituts. La qualité générale du régime alimentaire semblait meilleure chez les filles. En effet, les garçons étaient 11 % plus susceptibles que les filles d’avoir un régime alimentaire déficient. Les enfants qui mangeaient dans des restaurants rapides trois fois ou plus par semaine étaient 56 % plus susceptibles que les autres d’avoir un moins bon régime alimentaire. Les autres facteurs de risque liés à un régime alimentaire déficient comprenaient une participation peu fréquente à des activités physiques, une participation fréquente à des activités sédentaires et une consommation fréquente de repas devant la télévision. i. Pour obtenir une description de l’AVHPSP, visitez le <www.hpclearinghouse.ca/features/ AVHPSP.pdf> (en anglais seulement). ii. Les résultats de la qualité du régime alimentaire sont mesurés en fonction de l’indice international de la qualité du régime alimentaire, une mesure sommaire du caractère adéquat et de la variété du régime alimentaire, ainsi que de la modération et de l’équilibre alimentaire. On a attribué une note à chaque catégorie d’après de nombreux facteurs. La somme de ces notes permet de calculer la note générale de 0 à 100, la note de 100 représentant le meilleur régime alimentaire. 2 Une base de données sur le déroulement d’une vie dans toute une province concernant le développement et la santé de l’enfant Préférence des enfants pour les grosses portions : prévalence, déterminants et conséquences Les résultats du sondage ont démontré que de nombreux enfants ont tendance à choisir des portions plus grosses que celles recommandéesiii. Soixante-trois pour cent et demi des enfants choisissaient des portions de frites plus grosses que celles recommandées, et la proportion était de 77,9 % pour la viande et 78,2 % pour les croustilles. Les garçons avaient plus tendance que les filles à choisir des portions excessives. Par exemple, ils étaient 2,5 fois plus susceptibles de manger trop de frites et 2,3 fois plus susceptibles de manger trop de viande. Les enfants qui préféraient des portions excessives consommaient plus de calories par jour qu’un élève moyen de cinquième année. Les auteurs n’ont toutefois pas établi de lien entre une préférence pour les portions plus grosses et la probabilité de présenter un surpoids. Caractéristiques des quartiers liées au régime, à l’activité physique et au surpoids chez les enfants canadiens Les auteurs ont examiné la façon dont les caractéristiques des quartiers peuvent influer sur le régime, l’activité physique et le poids corporel. Les quartiers ont été répartis en trois catégories : accès facile, passable ou difficile aux ressources sélectionnéesiv. Par rapport aux enfants qui avaient difficilement accès à des magasins, les enfants qui y avaient facilement accès étaient 23 % moins susceptibles de présenter un surpoids et ont déclaré : • une consommation plus importante de fruits et de légumes; • une consommation moins importante de graisse alimentaire; • un régime alimentaire de meilleure qualité. Par rapport aux enfants qui avaient difficilement accès à des parcs, des terrains de jeux et des installations récréatives, ceux qui y avaient facilement accès étaient de 23 % à 27 % moins susceptibles de présenter un surpoids et ont déclaré : • une participation plus fréquente à des « sports avec entraîneur »; • moins de temps passé devant un écran d’ordinateur ou de télévision. iii. Les lignes directrices du Guide alimentaire canadien recommandent les portions suivantes : 71 g (2,5 oz) de frites, 85 g (3 oz) de viande, 96 g (1/2 tasse) de légumes cuits et 28 g (1 oz) de croustilles. iv. Les ressources sélectionnées comprennent l’accès à des magasins, des terrains de jeux, des parcs et des installations récréatives et des endroits où les enfants peuvent s’amuser en sécurité. 3 Une base de données sur le déroulement d’une vie dans toute une province concernant le développement et la santé de l’enfant Poids corporel et asthme chez les enfants : existe-t-il une association linéaire? Parmi les élèves de cinquième année, les garçons et les filles qui présentaient un surpoids étaient plus susceptibles de souffrir d’allergies et d’asthme que les enfants qui ne présentaient pas de surpoids. Par exemple, parmi les filles qui présentaient un surpoids, 39,6 % souffraient d’allergies et d’asthme, alors que 30,7 % n’avaient pas ces problèmes. Par ailleurs, parmi les garçons qui présentaient un surpoids, 38,2 % souffraient d’allergies et d’asthme, contre 31,4 % qui n’avaient pas ces problèmes. Il semblait y avoir un lien entre l’indice de masse corporelle et la prévalence de l’asthme. Chez les garçons comme chez les filles, le risque d’asthme grimpait de 6 % par unité supplémentaire dans l’indice de masse corporelle. Qualité du régime et rendement scolaire chez les élèves de cinquième année en Nouvelle-Écosse Les élèves de cinquième année ont été répartis en trois catégories de qualité du régime : inférieure, moyenne et supérieure. Le rendement scolaire a été mesuré en fonction d’un test standard d’aptitude à lire et à écrire au primaire appelé Elementary Literary Assessment. Un régime de meilleure qualité semblait être associé à un meilleur rendement scolaire. Les élèves dont le régime était de qualité moyenne étaient 26 % moins susceptibles d’échouer au test que les élèves au régime de qualité inférieure. Les élèves dont le régime était de qualité supérieure étaient quant à eux 41 % moins susceptibles d’échouer au test que les élèves au régime de qualité inférieure. Les enfants déclarent-ils leurs activités physiques et sédentaires avec exactitude? Les données sont-elles plus exactes lorsque les parents font la déclaration? On a demandé aux élèves de cinquième année et à leurs parents de faire état de la fréquence des activités physiques et sédentaires des élèves. Les enfants dont la réponse révélait une participation plus fréquente à des activités physiques et moins fréquente à des activités sédentaires par rapport aux réponses des parents étaient plus susceptibles de présenter un surpoids ou d’être obèses que les enfants qui étaient d’accord avec leurs parents. Les enfants qui présentent un surpoids ou qui sont obèses peuvent surestimer leur niveau d’activité physique et sous-estimer leur participation à des activités sédentaires en raison d’un préjugé de désirabilité sociale. Les auteurs ont conclu que la déclaration des parents permettait de mieux mesurer les niveaux d’activité des enfants. 4 Une base de données sur le déroulement d’une vie dans toute une province concernant le développement et la santé de l’enfant Incidences sur les politiques relevées par les auteurs Les résultats de recherche dans le présent rapport suggèrent des moyens d’améliorer la santé et le bien-être des adolescents au Canada. Les politiques des écoles en matière de nutrition pourraient être plus fructueuses si une plus grande importance était accordée aux bonnes habitudes alimentaires, à la promotion de l’accès à des repas sains et à la lutte contre la consommation d’aliments à forte teneur en lipides, en sucre et en sel. En outre, une plus grande fréquence des cours d’éducation physique pourrait aider à prévenir le surpoids et à améliorer la condition physique des élèves. Les auteurs recommandent de mettre en œuvre des programmes intégrés sur la santé en milieu scolaire dans le but de limiter le surpoids et l’obésité chez les enfants canadiens. Ces programmes pourraient par exemple comprendre des repas sains le midi, des politiques anti-malbouffe, des activités physiques quotidiennes, un programme d’enseignement complet sur la santé et la nutrition et la participation des parents et de la collectivité. Les leçons tirées de l’Annapolis Valley Health Promoting Schools Project pourraient profiter aux autres provinces et territoires. Les auteurs soulignent l’importance du rôle que les parents peuvent jouer pour favoriser des résultats optimaux pour la santé de leurs enfants. Les parents pourraient notamment dissuader les enfants de manger devant la télévision. En outre, les repas sains pris en famille sont considérés comme un élément important du développement de saines habitudes. Le milieu scolaire et le quartier peuvent également jouer un rôle favorable aux saines habitudes de vie. Enfin, un accès facile à des établissements qui vendent des aliments sains et à des installations récréatives ainsi que la sécurité physique semble contribuer à améliorer la santé des enfants canadiens. 5 Cette publication s’inscrit dans le mandat de l’ISPC qui vise à mieux comprendre l’état de santé de la population canadienne. En conformité avec les connaissances acquises à ce jour, cette publication reflète le fait que la santé des Canadiens est déterminée par un ensemble de facteurs sociaux et dynamiques. L’ISPC est résolue à approfondir notre compréhension de ces facteurs. www.icis.ca www.cihi.ca À l’avant-garde de l’information sur la santé Taking health information further