Analyse Approfondie de Cas
Chronologie de l’événement
Mopral® = omeprazol ; Previscan® = uindione ; Tildiem® = dilazem ; Séréde® = ucasone, salmétérol ; Spiriva® = otropium bromure ; Lyrica® =
pregabaline ; Topalgic® = tramadol ; Rocéphine® = ceriaxone ; Rovamycine® = spiramycine.
Le mercredi 26 septembre : un paent de 78 ans, vivant en EHPAD , de naonalité allemande, est adressé aux urgences de l’hôpital pour
dyspnée majeure évoluant depuis 48 heures, malgré une oxygénothérapie connue. Les antécédents du paent sont lourds : emphysème
pulmonaire chronique avec emphysème pulmonaire et HTAP (ancien tabagique à 100 paquets/année sevré), pneumopathie gauche , gas-
trectomie pour ulcère perforé, reux gastro-œsophagien , hernie inguinale, embolie pulmonaire, insusance cardiaque, artérite des
membres inférieurs, douleurs post zostériennes intenses depuis août 2012 de l’hémiface droite. Son traitement à l’arrivée comprend :
oxygénothérapie en connu à 3l/mn, Mopral® 20, Previscan®, Tildiem®, Séréde® , Spiriva®,Lyrica® ,Topalgic®. Depuis 48 heures, le pa-
ent ne s’alimente plus, car cela majore sa dyspnée.
Lors de sa prise en charge aux urgences, il présente une décompensaon aiguë de sa pathologie pulmonaire chronique sans décompensa-
on cardiaque mais avec une altéraon du tracé ECG. Il est noté un état bucco-dentaire très altéré et une déshydrataon de type extra
cellulaire. Un traitement parentéral est instauré.
Les examens biologiques réalisés conrment l’examen clinique sans altéraon des autres foncons métaboliques. La radiographie thora-
cique montre un thorax distendu et un doute sur un syndrome intersel bilatéral. Des hémocultures, ECBU et un ECBC sont prescrits. Les
inrmières accueillent le paent en service de médecine interne mais l’hospitalisaon a été eectuée sans che de liaison inrmière de
l’EHPAD. Il est noté par les IDE que le paent ne parle pas français. Les IDE idenent la nécessité d’aide pour le paent dans les gestes
de la vie courante. L’impossibilité de communicaon verbale réduit les soins à des soins techniques, malgré les tentaves de communica-
on avec un diconnaire français-allemand ulisé par les soignants paramédicaux, mais refusées par le paent qui s’agace dès que les
soignants paramédicaux tentent de le quesonner. Les IDE surveillent régulièrement les paramètres vitaux du paent, et eectuer les
diérents examens prescrits. Le paent reste dyspnéique. Des aérosols sont prescrits et eectués par un nébuliseur de type DP 100 qui
reste dans la chambre du paent en permanence.
Le 27/09 : Le médecin 1 examine le paent en présence d’un traducteur. Le paent décrit la gêne de la dyspnée depuis plusieurs jours
avec des douleurs thoraciques. Le médecin 1 note une amélioraon du tracé de l’ECG et demande un avis spécialisé de cardiologie ; au-
cune surveillance parculière n’est recommandée. Les IDE notent un épisode de dyspnée aigue malgré l’aérosolthérapie. Le médecin 1
constate la persistance de la polypnée mais note une amélioraon par le traitement aérosol. Dans la soirée, le paent est changé de
chambre et installé dans une chambre parculière. La porte de la chambre reste ouverte en permanence, pour faciliter la surveillance. Au
vu des résultats des hémocultures, le traitement anbioque est modié. Il consiste alors en Rocéphine® et Rovamycine®. De la kinési-
thérapie respiratoire et des aérosols de ß2 miméque et d’inatropium sont prescrits.
Les 28 et 29/09 : les uctuaons de l’état respiratoire du paent sont notés par les IDE et le médecin 2 prescrit un TDM thoracique. Le
paent ne dort pas de la nuit et est fortement gêné pour les gestes de la vie quodienne.
Le dimanche 30/09 : Le paent déclare son extrême malaise par rapport à la dyspnée et la sensaon d’encombrement. Des informaons
sont données au paent sur l’anbiothérapie et la kinésithérapie en cours et sur la demande de TDM. Un réanimateur, sollicité pour un
avis de conduite à tenir, recommande l’augmentaon du nombre d’aérosols et suggère de modier les thérapeuques ulisées pour les
aérosols. L’IDE 1 réalise les soins d’aérosolthérapie et les divers prélèvements prescrits (gaz du sang, bilan sanguin). L’IDE note l’agace-
ment du paent qui fait comprendre que tout cela ne sert à rien…Le paent ne se levant plus, les soins de nursing sont eectués au lit. Le
paent est installé semi-assis, la porte restant ouverte pour faciliter la surveillance. Dans la manée, l’IDE 1 doit poser une nouvelle voie
veineuse au pli du coude gauche du paent, celui-ci ayant manipulé la voie veineuse en tournant le robinet à 3 voies et ayant provoqué
un retour sanguin, et donc compromis la perméabilité de la voie veineuse.
A 12 h : L’IDE 1 exécute la prescripon de Solumédrol® en intra veineux lent, rince le système de perfusion puis adapte une valve an re-
ux sur le connecteur en Y, permeant ainsi de conserver l’accès veineux sans perfusion connue et obture le système avec un bouchon
stérile. L’ASH 1 sert le plateau repas du paent. Le paent est sous oxygénothérapie à 2 l/mn avec des lunees nasales.
Vers 13h20 : L’ASH 1 débarrasse les plateaux repas des chambres, et entend un siement inhabituel. Elle recherche l’origine du bruit et
idene le nébuliseur du paent, comme étant la source du siement. Elle arrête le nébuliseur puisque le paent ne porte pas le masque
pour eectuer un aérosol. Elle retourne aider sa collègue pour nir la tache de retrait des plateaux repas. Le siement reprend quelques
instants plus tard. L’ASH 1 arrive dans la chambre du paent et arrête de nouveau le nébuliseur remis en marche par le paent. Elle cons-
tate alors que celui-ci est agité et sort prévenir immédiatement l’IDE1.
L’IDE 1 constate en arrivant dans la chambre du paent que celui-ci est en travers du lit, cyanosé, et qu’il suoque…elle pense que le pa-
ent a peut-être fait une fausse route. Elle fait appeler le médecin 2 qui est sur place. L’IDE 2 arrive avec le chariot d’urgence. Le médecin
2 constate un pouls faible et demande que le débit d’oxygène soit augmenté.
L’IDE 1 voulant raccorder le ballon auto remplisseur à valve unidireconnelle (BAVU) à la prise murale d’oxygène pour obtenir une FIO2 à
100%, examine les diérents disposifs médicaux et les raccordements eectués. Elle idene alors, que la valve an reux et le bouchon
stérile ont été déconnectés, le connecteur en Y étant ulisé pour adapter le tuyau d’air du nébuliseur. Le médecin 2, fait appel au réani-
mateur de garde. Le massage cardiaque externe et la venlaon par BAVU sont iniés par le médecin et les IDE.
Lorsque le réanimateur de garde arrive, il constate que le paent est en arrêt cardiorespiratoire, qu’il présente une cyanose en pèlerine,
un emphysème sous cutanée concernant tout l’hémicorps gauche et une dilataon du réseau veineux périphérique. Le tracé de l’ECG in-
dique une dissociaon électromécanique. Malgré une réanimaon de 20 minutes le paent décède.