4La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation - no 62 • 2e trimestre 2013
Plusieurs auteurs ont été ainsi amenés à proposer une approche plus holistique d’un
« syndrome d’inadaptation scolaire » jetant ainsi un pont avec les professionnels
de l’éducation (Sudres, Brandibas et Fourasté, 2003, 2004).
Dans notre travail chaque jeune donne lieu à des prises de contact régulières et
pour ceux inclus dans l’étude à plusieurs entretiens :
L’environnement familial y est interrogé :
36 % ont des parents séparés
(et vivants) (18 cas)
6 % des enfants sont orphelins de père (3 cas)
4 % ont un père qu’ils ne voient jamais (2 cas)
6 % sont des jumeaux (3 cas)
4 % sont adoptés (2 enfants)
4 % ont été victimes d’abus sexuels
familiaux (2 cas)
Les 5 derniers items sont surreprésentés dans cette cohorte de jeunes par rapport
à la population.
Ceci nous a amenés à chercher lors de l’évaluation initiale des jeunes entrant dans
l’étude (25 profils établis) des facteurs de risque au sens épidémiologique du terme :
- nos faibles effectifs ne permettent de mettre en évidence ni le sexe, ni la place
dans la fratrie, ni les résultats scolaires (hétérogènes et ne différant pas des autres
élèves : moyenne 12 en maths et en français vs 11,5 et 11,25 en contrôle continu
en 3e en Haute-Savoie) ;
- nous avons utilisé certains items extraits du TEDP de M. Janosz (2007) bien que
ceux-ci aient été créés dans une visée prédictive et non descriptive : ils visent à
évaluer l’engagement vis-à-vis de l’école, le sentiment de compétence du jeune,
de maîtrise des résultats scolaires, de respect de la discipline :
- 28 % ont un an de retard contre 22 % en 4
e
et 24 % en 3e dans notre département ;
- sentiment de compétence : seuls 16 % se considèrent comme moins bons que les
autres élèves, 28 % se considérant comme meilleurs ou même « les meilleurs » ;
- 48 % déclarent aimer l’école et 48 % ne pas l’aimer (dont « pas du tout l’aimer » :
16 %) ;
- 8 % voudraient arrêter l’école tout de suite mais 60 % souhaiteraient faire des
études supérieures ;
- peu déclarent perturber volontairement les cours : 4 % « souvent » et 8 %
« parfois » ;
- en revanche 12 % déclarent s’ennuyer « tout le temps », 12 % « souvent » et
48 % « parfois » ;
- 48 % ont le sentiment d’avoir une certaine maîtrise sur leur note mais 4 %
déclarent l’inverse ;
- pour près d’un jeune sur deux les premiers signes ont commencé dans la pré-
adolescence en CM2-6e et 5e :
Angoisses, peur, stress 52 %
Troubles du sommeil 20 %
Douleurs abdominales, nausées 20 %
Nervosité, pleurs, tremblements 12 %
Baisse de moral, ruminations, dépression 12 %
Panique 8 %
Fatigue, asthénie 4 %
Malaise général 4 %
Repli sur les jeux vidéo 4 %
Angines, problèmes ORL 4 %