
Journal Identification = MET Article Identification = 0391 Date: April 12, 2013 Time: 4:8 pm
en groupes, d’améliorer la communication au sein du
groupe dans une approche multiprofessionnelle et le gain
de confiance en soi [22].
Utilisation de la simulation
en éducation médicale
L’enseignement par simulation a acquis récemment
une grande popularité parmi les étudiants, ensei-
gnants et institutions. À l’inverse des différents courants
d’enseignement classiques (approche traditionnelle,
approche par problème, etc.), la simulation mobilise
des compétences cognitives, techniques, voire des
aspects émotionnels [8, 20]. Cette multiplication des
canaux d’informations est susceptible de renforcer les
apprentissages [8]. De plus, elle permet d’enseigner et
d’évaluer d’autres aspects des compétences cliniques
que l’aspect purement cognitif : communication, pro-
fessionnalisme, travail en équipe [8]. Aux États-Unis,
l’Accreditation Council for General Medical Education
(ACGME) en fait une composante indispensable de
l’apprentissage pré-gradué [25]. La simulation est une
technique d’enseignement et non une fin en soi. Ne
pas l’intégrer dans un curriculum d’enseignement, en
l’associant à d’autres techniques d’apprentissage consti-
tuerait une erreur majeure [18, 22]. Les quelques études
qui ont comparé simulation et méthodes traditionnelles
n’ont pas montré de supériorité nette de la simulation
[26, 27]. À l’inverse, quand la simulation a été intégrée
dans un curriculum, les étudiants dont la formation
incluait la simulation s’avéraient bien plus performants
[28].
Utilisation de la simulation
dans les sciences fondamentales
Plusieurs types de simulateurs ont été utilisés. Les
plus séduisants sont les simulateurs haute-fidélité [29-
33]. Ils sont particulièrement utilisés en physiologie
[29-32] et pharmacologie [32, 33]. Les étudiants pré-
fèrent cet apprentissage à l’enseignement classique [33]
et démontrent un meilleur niveau de performance qu’avec
l’enseignement traditionnel [33]. Ces simulateurs peuvent
être utilisés très précocement dans le curriculum [29, 30].
Les simulateurs sont classiquement utilisés en petits
groupes ; ils peuvent également être utilisés avec suc-
cès avec des grands groupes [34]. Gordon et al. [35] ont
comparé les deux approches : enseignements tradition-
nels (cours, conférences) versus enseignement traditionnel
et simulation:àlafindel’enseignement, les étudiants
des deux groupes atteignaient le même niveau de per-
formance. En revanche, à un an, les étudiants du groupe
simulation avaient un niveau de performance significati-
vement supérieur [35].
Utilisation de la simulation
au cours de l’apprentissage clinique
De multiples simulateurs permettent aux étudiants de
maîtriser telle ou telle technique, avant de les utiliser sur
les patients, à la satisfaction de ces derniers [36].
Des modèles plus sophistiqués permettent de
modéliser l’examen pulmonaire ou cardiovasculaire,
qu’étudiants et résidents maîtrisent de moins en moins
[37]. L’entraînement sur le simulateur d’examen cardio-
vasculaire développé à Miami (Harvey®) permet d’obtenir
une amélioration significative de la performance aux
examens écrits [38], et surtout de généraliser cette
amélioration aux patients réels [39]. Les patients virtuels
permettent également aux étudiants d’améliorer leur per-
formance lors de l’interrogatoire et, plus généralement,
leur aptitude à la communication [40].
Utilisation de la simulation
en anesthésie, réanimation
et médecine d’urgence
Les simulateurs sont largement utilisés en anesthésie,
réanimation et médecine d’urgence, et ce depuis long-
temps [8].
Schématiquement, la simulation est utilisée dans deux
indications :
–les situations cliniques pour lesquelles la rapidité et
la qualité des décisions médicales conditionnent la survie
des patients, par exemple, la prise en charge de l’arrêt
cardiorespiratoire ;
–les procédures techniques complexes : par exemple,
l’intubation orotrachéale ou le cathétérisme veineux cen-
tral échoguidé.
L’arrêt cardio-respiratoire constitue un modèle sédui-
sant où la simulation renforce l’adéquation de la prise
en charge des patients avec les recommandations établies
[41].
En matière de gestes techniques complexes, le contrôle
des voies aériennes est acquis plus facilement qu’avec
un apprentissage traditionnel (rappels anatomiques, vidéo,
etc.), et surtout maintenu plus longtemps [42]. Qui plus
est, la simulation permet de familiariser les profession-
nels de santé à des techniques particulières : alternatives à
l’intubation (masque laryngé, etc.), intubation sous fibro-
scopie.
Surtout, le groupe de Barzuk [43] a pu mettre
en évidence l’impact de l’apprentissage par simulation
sur la qualité des soins en matière de cathétérisme
veineux central échoguidé : les internes formés en simu-
lation génèrent significativement moins de complications
(piqûres artérielles, pneumothorax, infection, prolonga-
tion de la durée d’hospitalisation) [43, 44]. Enfin, ce
groupe a pu également démontrer l’impact économique
d’une telle approche [45]. Ces points ont un impact majeur
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