Journal Identification = ABC Article Identification = 0588 Date: August 2, 2011 Time: 11:59 am
388 Ann Biol Clin, vol. 69, n◦4, juillet-août 2011
Synthèse
Tableau 2. Effets anti-tumoraux des différents types de SSTR.
SSTR 1 Effet antiprolifératif par la voie MAPK
Inhibition de la croissance par modulation de la production de NO
SSTR 2 Induction apoptose par sur expression de TRAIL
Effet antiprolifératif par la voie MAPK
Sur expression des connexines responsables de la formation de gap junctions fonctionnelles
SSTR 3 Inhibition VEGF
Sur expression p53 induisant l’apoptose
Inhibition de la croissance par modulation de la production de NO
SSTR 4 Modification du pH cellulaire via Na-H et inhibition de la prolifération
SSTR 5 Inhibition de la croissance par inhibition de ERK
indications [1]. En effet, la somatostatine distribuée dans le
système nerveux et gastropancréatique permet d’inhiber la
sécrétion endocrine et exocrine gastro-intestinale et pos-
sède également une action anti-inflammatoire [16]. Les
analogues de la somatostatine sont donc utilisés en pratique
courante dans la prise en charge post opératoire des fistules
d’origines digestives ou pancréatiques. De plus, plusieurs
séries rapportent l’utilisation des analogues de la somatosta-
tine dans le traitement de l’ascite chyleuse ou dans la prise
en charge des plaies du canal thoracique [17]. Même si son
mécanisme d’action n’est pas bien étudié, il semble qu’ils
agissent en inhibant le flux sanguin splanchnique et en limi-
tant l’absorption des triglycérides. De plus, des SSTR ont
été mis en évidence dans les tissus lymphatiques, y compris
en dehors du tractus intestinal. Il est donc probable que
l’action inhibitrice de la somatostatine sur le flux lympha-
tique gastro-intestinal puisse s’étendre en dehors du tractus
intestinal et notamment sur le système lymphatique.
La somatostatine
dans le cancer du sein
Comme nous l’avons vu précédemment, les cinq sous-types
de SSTR sont retrouvés dans les cellules tumorales du sein.
Il apparaît donc intéressant de se pencher sur l’effet poten-
tiel de la somatostatine sur ces tumeurs.
Activité anti-sécrétoire :
prévention des lymphocèles
La lymphocèle est une complication post opératoire fré-
quente dont la morbidité n’est pas négligeable conduisant
à un retard de prise en charge, notamment dans la mise
en place des traitements adjuvants. Hormis les ponctions
itératives, il n’existe pas à l’heure actuelle de traitement
efficace des lymphocèles post opératoires. De nombreux
articles dans la littérature détaillent les effets bénéfiques de
l’octréotide sur les fistules digestives et pancréatiques et
sur la régression des ascites chyleuses et des chylothorax.
Quelques rares articles ont cherché à mettre en évidence
l’effet d’analogues de la somatostatine sur les lymphocèles
post opératoires. Dans une étude randomisée prospective
incluant 261 patientes ayant bénéficié d’un curage axillaire
pour un cancer du sein, Carcoforo et al. ont mis en évidence
une différence significative entre deux groupes recevant
ou non en post opératoire immédiat 0,1 mg d’octréotide
en sous-cutané trois fois par jour pendant 5 jours. Les
patientes ont été suivies pendant 7 ans. Dans le groupe traité
(n = 125), il a été noté une diminution du débit moyen des
drains (65,4 vs 94,6 mL, p = 0,0001) et une ablation plus
précoce des drains en post opératoire (7,1 vs 16,7 jours,
p = 0,0001). Il n’a pas été retrouvé de différence signifi-
cative en termes de complications post opératoires [18].
De même, Mahmoud et al. ont réalisé un essai randomisé
incluant 50 patientes ayant bénéficié d’une mastectomie
associée à un curage axillaire pour un cancer du sein tout
stade confondu. Trente patientes ont bénéficié d’une injec-
tion quotidienne de 0,1 mg de somatostatine sous-cutanée
pendant les 7 jours post opératoires et vingt patientes n’ont
rec¸u aucun traitement. Ils ont montré les mêmes effets béné-
fiques de l’octréotide sur le débit moyen journalier des
drains (104 vs 145 mL, p = 0,0001), sur la durée totale
de drainage (12,7 vs 25 jours, p = 0,0001), ainsi que sur
la nécessité de ponction des lymphocèles post opératoires
(90 vs 40 %, p = 0,0001) [19].
Activité anti-tumorale
L’utilisation des analogues de la somatostatine dans la prise
en charge des cancers du sein reste très controversée et les
résultats disponibles à ce jour dans la littérature sont discor-
dants (tableau 3).In vitro, plusieurs études ont démontré
l’action anti-prolifératrice des analogues de la somatosta-
tine sur des lignées cellulaires de cancers du sein [20-22].
En situation métastatique dans le cancer du sein, une étude
randomisée comparant l’administration de tamoxifène
associé à l’octréotide versus tamoxifène associé à un
placebo en première ligne de traitement de patientes méta-
statiques ou en rechute non accessible à un traitement local
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