
Je me souviens d’avoir entendu quelqu’un dire, il y a déjà trop 
longtemps : « Apprendre à lire, c’est arriver à lire pour apprendre,  
l’un conditionnant l’autre ». Or le premier défi scolaire auquel 
est soumis l’élève à l’école est celui d’apprendre à lire et à écrire.  
Ces premiers apprentissages en lecture et écriture auront, bien 
souvent, une influence déterminante sur les apprentissages 
ultérieurs, le média écrit devenant progressivement le moyen 
privilégié de transmission des connaissances, et ce, toutes 
matières confondues.
Comprendre cela, c’est saisir toute l’importance de l’apprentissage 
de ce savoir-faire et la nécessité de s’assurer que les élèves, dès 
le début de leur scolarisation, puissent bénéficier des meilleures 
conditions possibles pour réaliser leurs premiers apprentissages. 
Dès l’entrée à l’école de l’enfant, le psychologue scolaire, de 
concert avec les autres intervenants scolaires, travaille à mettre en 
place des mesures préventives destinées à réduire les difficultés, 
en minimiser l’impact et favoriser la réussite éducative.
Par sa position privilégiée, le psychologue scolaire peut et se 
doit d’exercer une influence positive au regard de différents 
facteurs (personnels, familiaux, sociaux ou scolaires) déterminants 
pour l’apprentissage et pour le bien-être de l’élève. Il partage 
sa compréhension des processus d’apprentissage dans son 
environnement de travail et contribue ainsi à l’amélioration  
des pratiques pédagogiques.
Toutefois, en dépit de toutes les mesures préventives mises  
en place, des difficultés peuvent survenir. Celles-ci peuvent  
être transitoires, mais également importantes et persistantes.  
Il est alors impératif d’intervenir rapidement afin d’éviter que  
ces difficultés ne soient à l’origine d’un retard qui prend de 
l’ampleur à tel point qu’il devienne progressivement un  
obstacle presque insurmontable. 
Bien que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture constitue  
les difficultés les plus communes, elles ne sont pas les seules. 
Il existe bien d’autres conditions pouvant être à l’origine de 
difficultés et nécessitant une attention particulière, notons simple-
ment les troubles de l’attention et de l’hyperactivité, les troubles 
moteurs ou sensoriels, les troubles de la communication, du 
comportement, affectifs ou autres, sans compter les combinaisons 
possibles de ceux-ci.
_L’ÉLÈVE EN DIFFICULTÉ, QUI EST-IL? 
Nous sommes ici en droit de nous poser la question : qu’est-ce 
qu’un élève en difficulté et qu’est-ce qui le distingue d’un élève 
qui ne l’est pas?
Le postulat de base est que tout élève peut apprendre et qu’il  
est normal qu’il se bute à des difficultés lorsqu’il est confronté  
à l’apprentissage d’une nouvelle notion. Ce qui ne l’est pas, c’est 
que l’élève ne soit pas capable de surmonter cette étape pour 
réaliser un apprentissage, et ce, en dépit d’un bon enseignement 
et de l’utilisation de stratégies pédagogiques prouvées efficaces.
Dans ces cas, la réaction de tout bon enseignant sera de tenter 
de contourner cette difficulté en utilisant une nouvelle stratégie 
pédagogique adaptée au style cognitif et aux capacités de l’élève 
afin de lui permettre de réaliser cet apprentissage. Il s’agit donc ici 
de planifier des mesures graduées et proportionnelles aux besoins 
de l’élève. C’est ce qu’on appelle la remédiation.
On entend par remédiation, la mise en œuvre de moyens 
permettant de résoudre des difficultés d’apprentissage repérées 
au cours d’une évaluation (contrôle des apprentissages). Dans 
la grande majorité des cas, ces interventions seront efficaces et 
contribueront à la résolution de la difficulté et à la normalisation 
des progrès de l’élève.
C’est lorsque l’on constate que ces mesures, mises en place 
pendant une période significative, s’avèrent insuffisantes et inef-
ficaces pour permettre à l’élève de progresser suffisamment afin 
d’atteindre, minimalement, les seuils de réussite de sa classe  
que l’on considère un élève en difficulté. Ces élèves deviennent 
alors ce qu’on appelle dans le jargon scolaire des élèves « à risque ».  
C’est-à-dire des élèves qui, compte tenu des difficultés d’adapta tion 
ou d’apprentissage qu’ils éprouvent, sont à risque d’échec au 
plan scolaire et/ou de la socialisation sans toutefois qu’on les 
considère comme handicapés. Par exemple, les élèves présentant 
des troubles d’apprentissage font partie de ce groupe. Pour tous ces 
élèves dits en difficulté, un plan d’intervention doit être élaboré, 
puis mis en place.
_L’élève et le défi de l’apprentissage
Gilles Biron / Psychologue 
Gilles Biron est psychologue scolaire, membre actif de l’Association québécoise des 
psychologues scolaires (AQPS), animateur et formateur, collaborateur de l’Ordre pour 
l’élaboration de documents reliés au milieu scolaire dont la rédaction en cours des lignes 
directrices pour l’évaluation des troubles des apprentissages. Il est membre du conseil 
d’administration et du comité exécutif de l’Ordre.
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Psychologie Québec / Dossier 
volume 27 / numéro 06 / novembre 10