
European Scientific Journal March 2015 edition vol.11, No.7 ISSN: 1857 – 7881 (Print) e - ISSN 1857- 7431
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graphisme, de l’arithmétique induit de fait une perte d’aumoins deux emplois
relatifs à ces différentes tâches. Ainsi, un employeur préfèrera former une
secrétaire qui ferra à la fois du traitement de texte, du graphisme et de
l’arithmétique. Les deux autres emplois seront ainsi perdus. Par ailleurs, la
nouvelle technologie peut créer de nouveaux emplois, dans la mesure où,
pour prendre l’exemple précédent, l’arrivée d’un ordinateur suppose la
nécessité d’embaucher des agents de maintenance, des analystes
programmeurs, sans compter tous les métiers et autres emplois indirects
(relevant notamment de la généralisation de l’usage de l’outil informatique).
Au total, la croissance étant alimentée par le processus de destruction
créatrice, peut entraîner une perte élevée (un gain élevé) d’emplois, tout
dépend alors du rapport entre le nombre d’emplois créés et le nombre
d’emplois détruits. Pissarides et Mortensen (1994) développent un modèle
similaire, et montrent que le sens de la causalité dépend essentiellement de la
comparaison entre l’effet de capitalisation et l’effet de destruction créatrice.41
Pour ces auteurs, tout dépend de la facilité avec laquelle les firmes se
déplacent vers la frontière technologique. A ce niveau, il faut noter que la
vitesse d’innovation au sein d’une entreprise détermine la vitesse de création
(destruction) des emplois. Plus la fréquence des innovations est élevée, plus
la fréquence des destructions (création) est élevée. Cependant, il est de plus
en plus admis à la suite des travaux de Pissarides (1990), qu’à court terme, la
croissance économique peut favoriser une destruction des emplois, créant
ainsi un chômage frictionnel. Mais à long terme, la croissance est favorable à
l’emploi. Cette évidence est avérée par des travaux empiriques dans plusieurs
contextes différents.
Revue des travaux empiriques
Plusieurs analyses mettant en liaison la croissance et les effectifs
employés ont été effectuées dans différentes régions du monde. Ces études
récentes ont plutôt étudié l’élasticité de l’emploi à la place de la loi d’Okun ;
on peut citer ici Padalino et vivarrlli (1997), Pehekonen (2000), Piacentini et
Pini (2000), Dopke (2001), Mourre(2004), Kapsos (2005) et Seyfried (2006).
En effet, Kapsos(2005) calcule l’élasticité arc42 et montre que la
mesure déjà calculée par Islam(2004) et Islam et Nazara (2004) est instable.
Conséquemment, il porte sa régression sur le logarithme de la croissance du
PIB avec un pays comme variable dummy. Dans cet ordre, il estime
l’élasticité point pour un seul pays ; après il étudie l’élasticité par secteur
41L’effet de capitalisation représente les effets bénéfiques d’une nouvelle technologie. Voir «
Job creations and job destruction in the theory of unemployment » Mortensen D et Pissarides
CA, review of economy studies, 1994
42 Kapsos distingue comme nous le verrons plus bas l’élasticité arc et l’élasticité point dans la
méthodologie de calcul de l’élasticité emploi.