8…
Urbanisme et énergie :
le cadre législatif et réglementaire
2
La loi de Solidarité et de Renouvellement Urbain
(SRU) du 13 décembre 2000 a rénové le cadre juridique
des politiques d’urbanisme et d’aménagement. Elle
a pour ambition de favoriser un développement
urbain plus cohérent, solidaire et durable, en plaçant
l’objectif de développement durable au cœur de
la démarche de planification. C’est ce que traduit
l’affirmation des principes fondamentaux suivants :
• équilibre entre développement rural et urbain ;
• diversité des fonctions urbaines et mixité sociale ;
• renouvellement des tissus existants et réduction de
la consommation d’espaces naturels et agricoles.
La loi Urbanisme et Habitat (UH) du 2 juillet 2003
a modifié la loi SRU afin de limiter les difficultés que
posait sa mise en œuvre : obligation de réalisation
des SCoT, opposabilité du PADD, procédure
d’évolution des documents d’urbanisme…
La loi de Programme fixant les Orientations de
la Politique Énergétique (POPE) du 13 juillet 2005
détermine la stratégie française et les objectifs à
atteindre en matière d’énergie :
• maîtriser la demande d’énergie,
• diversifier le bouquet énergétique,
• développer la recherche et l’innovation dans le
secteur de l’énergie.
La loi de modernisation de l’agriculture du 27 juillet
2010 a modifié le Code de l’urbanisme. Elle a pour
objet de protéger l’usage agricole des terres, de créer
des instances de surveillance de la consommation
des espaces agricoles et de donner aux collectivités
des outils qui favorisent l’efficacité foncière des
extensions urbaines.
Malgré ces avancées législatives, la prise en compte
des enjeux « Énergie-Climat » dans les PLU s’est
heurtée aux limites du domaine de compétence des
PLU. Un PLU, s’il introduisait des prescriptions relevant
du domaine de l’environnement ou de celui de la
construction, encourait le risque d’un avis négatif de
la part des services de l’État, jusqu'à la mise en place
des lois du Grenelle de l'Environnement. Les auteurs
des PLU ont été fortement incités à demeurer dans
le cadre du Code de l’urbanisme, l’importance des
questions environnementales ne pouvant justifier
d’entorse à ce principe.
Le Grenelle de l’Environnement a engagé une transition
juridique et élargi le domaine de compétence des PLU.
La loi portant Engagement National pour
l’Environnement (dite Grenelle 2) du 12 juillet 2010 fixe
un objectif de couverture totale du territoire national par
les SCoT.
Elle inscrit la lutte contre les émissions de GES (gaz à
effet de serre), la maîtrise de l’énergie et la production
d’énergie à partir de sources renouvelables dans le
droit de l’urbanisme. Elle impose aux auteurs des
documents d’urbanisme d’intégrer ces préoccupations
et modifie le régime des PLU en conséquence.
L’article L. 110 du Code de l’urbanisme (CU) énonce
que l’action des collectivités publiques en matière
d’urbanisme doit
« contribuer à la lutte contre le
changement climatique et à l’adaptation à ce
changement ».
Les documents d’urbanisme doivent
poursuivre un objectif de
« réduction des émissions
de gaz à effet de serre, de maîtrise de l’énergie
et de production énergétique à partir de sources
renouvelables »
(article L. 121-1 du CU).
L’article 14 de la loi rappelle que
tous les documents d’urbanisme
doivent avoir des objectifs renforcés
en matière de développement
durable, notamment en matière de
consommation d’espace, de réduction
des obligations de déplacement
(en améliorant la localisation des
équipements et des logements) et de
répartition équilibrée des commerces
et des services.
Le PLU peut désormais « fixer un
calendrier d’urbanisation en fonction
de la réalisation d’équipements et
d’infrastructures de transport » (article
19 de la loi).
Dans la phase de transition actuelle
et en attendant la parution de
l’ensemble des décrets d’application,
les nouveaux outils donnés aux
collectivités dans le cadre du CU sont
encore flous. Certaines notions sont
laissées à l’appréciation des maîtres
d’ouvrage de PLU. Il demeure incertain
juridiquement de motiver l’attribution
(ou le refus) d’un permis de construire
par des principes et des règles
strictement énergétiques2.
Les évolutions du cadre législatif depuis 2000
Avant le Grenelle de l’Environnement : le PLU gère l’urbanisme
Depuis le Grenelle de l’Environnement : le PLU investit les champs de l’environnement
et de l’énergie
D'après " PLU et développement durable ", ARPE PACA -
Loi Grenelle 2 : délais d'actualisation des PLU
2Au 1er mars 2012.
Ainsi, l’énergie accède au statut
de « motif d’urbanisme », au
même titre que la mixité sociale, la
préservation de la biodiversité ou la
prévention des risques.
«