Prof Oreste Battisti, maladies infectieuses du nouveau-né et de l’enfant Page 5
1. Reconnaître le syndrome septique* et suspecter l'infection urinaire: Devant un
nourrisson qui fait une forte température (>38,5°C) , l'infection du haut appareil urinaire
sera suspectée en l'absence de foyer clinique évident. Le syndrome septique sur infection
urinaire peut se voir chez un nourrisson dès les premiers jours de vie: Température,
frissons, vomissements, refus alimentaires, teint grisâtre, mauvais état général, peu actif,
diminution du contact, extrémités froides. Sensibilité des flancs, et parfois palpation d'une
néphromégalie. Douleurs lombaires, mictalgies et pollakiurie sont plus nettes chez le plus
grand enfant. Passer à l'étape N°6 si patient choqué.... ........................................................ 241
2. Prélèvement d'un échantillon d'urine pour analyse microscopique et bactériologique.
La pyuire est indicative, mais certaines infections ne s'accompagnent pas de pyurie. Une
hématurie peut survenir dans les cystites aiguës, surtout causées par E Coli. Le diagnostic
bactériologique n'est pas toujours aisé: ....................................................................................... 241
• Difficultés liées au prélèvement: mauvaise toilette, irritation muqueuse ou cutanée. ............. 241
• Sacs collecteurs adhésifs. Ne peuvent rester plus d'une heure. Se détachent, peuvent causer une
irritation du siège ................................................................................................................................ 241
• Sondage urinaire: proscrit, surtout chez le garçon au vu du risque de lésions de l'urèthre. ..... 241
• Urine à mi-jet chez le grand enfant. ............................................................................................ 242
• La ponction sus-pubienne (1 travers de doigt au dessus de la symphyse pubienne) sous
transillumination ou échographie chez le nourrisson < 1 an. Éviter les contaminations, grande fiabilité
du résultat. .......................................................................................................................................... 242
• Infection parfois masquée par l'usage préalable d'antibiotiques. .............................................. 242
• L'échantillon doit être envoyé directement au laboratoire, et maintenu réfrigéré . Germes
responsables: E Coli, Proteus Mirabilis sont les plus fréquents lors des premières infections. D'autres
germes gram négatifs sont retrouvés ensuite. L'infection urinaire survient par voie ascendante ou
hématogène. ....................................................................................................................................... 242
3. Prise de sang: Une hémoculture est systématiquement prélevée . Un ionogramme,
urée créatinine est prélevé. Une hyponatrémie est parfois présente chez le nourrisson en
cas de PNA. Outre les examens d'urine, on réalise un prélèvement sanguin: augmentation
de la leucocytose neutrophile, CRP élevée ................................................................................. 242
4. Une échographie permettra éventuellement de déceler l'infection du parenchyme
rénal: zone hypoéchogène, parfois abcès. Elle montrera une éventuelle dilatation en cas
de reflux, syndrome de jonction. .................................................................................................. 242
5. La scintigraphie au DMSA peut être plus sensible pour déceler une infection aiguë du
parenchyme , ou des cicatrices d'infection ancienne. .............................................................. 242
6. Après prélèvements bactériologiques: mise en perfusion et antibiothérapie visant les
grams négatifs: Cefuroxime ou autre céphalosporine ± aminoglycoside . En cas de choc,
volémisation du patient: Physio 10à20 cc/kg en 30 minutes. NB: Cette étape doit être la
priorité immédiate si patient en mauvais état général, choqué... .................................... 242