VENDREDI
18 NOVEMBRE
Première partie de soirée
concerts quotidiens en entrée libre
Concert instrumental et
électroacoustique
Verrière d’accueil / Durée 30'
ven. 18 nov. - 19h45
Création de Nina Hô
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Création pour le festival
Aujourd’hui Musiques 2016
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Vendredi 18 noVembre - 20h30
le Grenat | 1h10 sans entracte
STEVE REICH
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The Four Secons
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Desert Music
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LE COIN DU DISQUAIRE
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Aujourd’hui Musiques
en un clin d’œil
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Avant et après les spectacles
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JE N’AI JAMAIS ECOUTE AUCUN SON SANS LAIMER*
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Steve Reich
le 3 octobre 1936 à New York, Steve Reich partage son enfance entre New York et la Californie. Il étudie le piano puis se tourne
vers la percussion après avoir entendu le baeur Kenny Clarke accompagner Miles Davis. Il entre à la Cornell University en 1953
et obent une licence de philosophie en 1957. Reich approfondit aussi sa connaissance de l’histoire de la musique (de Bach au
XXe siècle) en assistant aux cours de William Ausn.
PARCOURS DE SON ŒUVRE
La musique de Steve Reich jouit d’un rare privilège : celui d’être parvenue à aeindre une large au-
dience dépassant le cercle restreint des amateurs de musique contemporaine sans avoir pour au-
tant jamais cédé à la facilité. Ancrée dans les préoccupaons sociopoliques, philosophiques,
spirituelles autant qu’arsques de son époque, la pensée musicale reichienne s’est élaborée, rigoureusement, par réajustements successifs,
remises en queson des modèles, par une ré-interrogaon du présent et du passé, de l’ici et de l’ailleurs, du populaire et du savant, donnant
toute sa cohérence, son style, à un discours musical tonal et pulsé régénéré.
Les premiers essais de composion de l’Américain Steve Reich (né en 1936)datent de la n des 50’s. Il vient de renoncer à poursuivre des études
de philosophie à Harvard pour entrer à la Juilliard School. Sa culture musicale est encore lacunaire ; ses goûts éclecques. Il s’inie en 1962
à la musique africaine par la lecture de Studies In African Music de A. M. Jones et, un peu plus tard, à la musique indonésienne par celle de
Music in Bali de Colin Mc Phee. Lœuvre de Bartók, et notamment les derniers quatuors, vont également constuer une expérience majeure
en développant sa connaissance de la musique modale et de l’écriture canonique. Les musiques anciennes les organa de Péron en par-
culier — mais aussi l’œuvre de Bach — lui ouvrent de nouvelles perspecves contrapunques. Reich trouvera également dans la musique de
Stravinsky, dont il avait découvert le Sacre du printemps à l’adolescence, l’écho de ses propres préoccupaons : la recherche d’un matériau
mélodico-rythmique opérant par répéons dans un langage tonal/modal.
Le goût pour les musiques populaires et pour le jazz vient également se conjuguer de façon naturelle avec son intérêt pour les musiques
« savantes » du vingtième siècle. Il joue dans les clubs de jazz new-yorkais de Downtown et subit fortement l’influence de
Coltrane. La stabilité de la pulsaon sera, comme dans le jazz, l’épine dorsale de sa musique, tout comme sa tonalité/modalité en sera la
substance. En 1958, le séjour en Californie, Reich se rend pour poursuivre ses études au Mills College, montre un compositeur encore
à la recherche de sa voie. Avec Luciano Berio, il étudie y alors non seulement la musique du maître mais aussi celle de Webern, Boulez ou
encore Maderna. Reich porte alors une aenon parculière au sens de l’économie des moyens du viennois, à son inclinaon pour l’écriture
canonique et à sa tendance à la répéon de certaines hauteurs, un aspect qui n’a pas échappé non plus aux autres membres du courant
minimaliste. Avec Berio, il étudie les Structures pour deux pianos de Boulez, un compositeur qui, bien que diamétralement éloigné de son
esthéque, l’intéressera toujours, sans doute en raison de sa rigueur composionnelle dans laquelle il se reconnaît.
Une approche singulière que l’on peut qualier de pré minimaliste, Four Pieces, composée en 1963 comme pièce d’examen, montre un
langage hybride tentant de concilier des éléments de jazz avec cee approche répéve de la série, quelque chose, selon l’auteur, « entre
Reich, Bill Evans et l’opus 11 de Schönberg ». Lœuvre ne sera donnée qu’une fois avec le compositeur au piano qui, par sa parcipaon,
manifeste son aspiraon à la fusion du compositeur et de l’interprète.
Reich fait alors une rencontre cruciale : celle de Terry Riley avec qui il parcipe à la créaon de In C, en 1964, et pour laquelle il préco-
nise d’ailleurs de rajouter une pulsaon. Cee pièce ouverte comprenant 53 gures pouvant être jouées par n’importe quel nombre de
musiciens constue une approche radicalement nouvelle de la composion qui marque profondément Reich au point qu’il envisage de
composer dans ce style. Le minimalisme de La Monte Young, Riley et Glass séduit Reich car il apparaît alors comme une alternave autant
à la disconnuité et à la non-harmonie de la musique sérielle des années soixante qu’à l’indéterminisme de Cage. Il est aussi une réponse
au néoclassicisme et au néoromansme qu’il réprouve.
La musique de Reich connaît aussi une avancée décisive lorsqu’il fréquente le San Francisco Tape Music Center et adopte la bande magné-
que. À la diérence de l’avant-garde, qui ulise majoritairement les sons synthéques, Reich préfère les sons naturels de la musique
concrète qu’il a découverte à travers des pièces de Pierre Schaeer ou de Pierre Henry. Après s’être livré à des essais d’enregistrements
mis en boucle puis de superposion de ces boucles à elles-mêmes, sur le modèle des œuvres pour bande de Riley, Reich inaugure avec
Its Gonna rain (1965) une nouvelle technique sur laquelle vont reposer ses composions jusqu’en 1971, celle du déphasage progressif.
Deux magnétophones parfaitement synchronisés jouent connûment à l’unisson le même fragment. Au bout d’un moment, Reich ralen-
t très progressivement une des deux boucles en appuyant sur une bobine, créant ainsi une désynchronisaon. Le déphasage génère de
nouveaux éléments rythmiques, mélodiques et mbriques « résultants » qui enrichissent considérablement l’écoute.
De retour à New York, il va ressenr rapidement la nécessité de sorr du champ restreint de la musique pour bande magnéque seule
et va appliquer le principe de phasage/déphasage à la musique instrumentale.
Cee évoluon vers le domaine instrumental correspond avec la fondaon en 1966 de son propre ensemble, Reich and Musicians,
avec lequel Reich va jouer sa propre musique. Four Organs (1970) témoigne de la volonté de Reich d’explorer la technique de
déphasage de façon non unidireconnelle. Pour Reich, qui prend alors ses distances avec les disposifs électroniques dont
la perfecon de l’exécuon est rigide et non musicale, « ce sont en fait les inmes variaons inigées à cee pulsaon par
des être humains en jouant des instruments et en chantant, qui donne vie à la musique ».
Bien qu’elle soit aussi fondée sur le principe de la répéon, la pensée musicale de Reich va s’éloigner de celle des
minimalistes dont elle ne partage pas, entre autres, l’absence de concepts solides. Ceux qui régissent la musique ins-
trumentale de Reich se caractérisent alors par un matériau mélodique tonal/modal limité à quelques notes jouées
sur un rythme simple reposant sur une pulsaon constante, un cycle de déphasage de ce matériau par rapport
à lui-même, une prédilecon pour les sonorités percussives et l’emploi de mêmes mbres. Reich nourrit sa ré-
exion dans une prospecve géographiquement large. Pour lui, « c’est la musique non-occidentale en général
et en parculier les musiques africaine, indonésienne et indienne qui fourniront de nouveaux modèles
structuraux aux musiciens occidentaux. Mais elles ne constueront pas de nouveaux modèles sonores ».
Convaincu de la nécessité d’apprendre à jouer ces musiques, il part étudier les percussions africaines
au Ghana pendant l’été 1971. Lexpérience africaine conrme son intuion que les instruments acous-
ques peuvent être ulisés pour produire une musique authenquement plus riche en sonorités
que celle des instruments électroniques, de même qu’elle conrme son inclinaon naturelle pour
les instruments à percussion. Reich compose alors Drumming (1971), pour percussions, 2 voix
de femme, siements et piccolo. La simplicité des moyens de producon sonore de la mu-
sique africaine, comme les claquements de mains, inspirent sans doute la composion de
deux pièces rythmiques : Clapping Music (1972), pour 2 exécutants, qui se souvient aussi
de la musique de amenco, et Music for Pieces of Wood (1973), pour 5 paires de claves.
En 1973-74, Reich travaille également la technique des gamelans balinais à l’Université de l’Etat de Washington à Seale. L’in-
uence balinaise est déjà notable dans les sonorités chatoyantes des glockenspiels et des marimbas de Music for Mallet Instru-
ments, Voices, and Organ (1973). Music for Eighteen Musicians (1974-76), témoigne d’une évoluon du langage vers une plus
grande prise en compte de l’harmonie. La musique de Reich gagne progressivement en complexité. Un intérêt croissant pour
les grands eecfs culmine avec Music for a Large Ensemble (1978), tandis que les Variaons for Winds, Strings and Keyboards
(1979) laissent apparaître des lignes mélodiques plus longues. Le principe de variaon sera récurrent dans les années 2000 avec
You Are (2004), pour ensemble amplié et voix, Variaons for Vibes, Pianos, and Strings (2005) et les Daniel Variaons (2006).
Après être retourné au judaïsme en 1974, Reich étudie les formes tradionnelles de canllaon des écritures hébraïques (1976-
77) et compose Tehillim (1981), pour voix et ensemble, sur des psaumes bibliques. Le retour à la musique vocale se poursuit avec
The Desert Music, (1984), pour chœur amplié et orchestre.
City Life (1995), pour instruments et samplers, marque une évoluon dans l’ulisaon technologique : deux claviers jouent en
direct des fragments de paroles et des bruits urbains échanllonnés. Avec The Cave (1989-1993), conçu autour d’Abraham, père
des trois religions, et composé pour un ensemble instrumental accompagnant la projecon d’une vidéo réalisée par son épouse
Beryl Korot, Reich se lance dans la créaon mulmédia. Il poursuit dans cee voie avec son opéra vidéo Three Tales (2002) traitant
de la dominaon technologique du XXème siècle à travers trois épisodes : le crash du Zeppelin en 1937 (Hindenburg), les essais
nucléaires américains dans le Pacique de 1946 à 1952 (Bikini) et la brebis clone conçue en 1997 (Dolly).
LOrchestre Symphonique Perpignan Méditerranée
LOrchestre Symphonique Perpignan Méditerranée a été créé en 1983 et réalise depuis plus de 30 ans une mission de créaon et
de diusion en France et à l’étranger. Outre les reprises des répertoires tradionnels, il a défendu la jeune créaon sur le territoire
catalan de façon radicale. Cee phalange de 50 à 70 musiciens, interprète un large répertoire qui s’étend de la musique baroque à la
musique contemporaine. Réputé pour son haut niveau, l’orchestre accompagne régulièrement les plus grands solistes naonaux de
notre temps, comme Anne Queélec, Pierre Amoyal, Régis Pasquier, Laurent Korcia, Brigie Engerer, Wilhelmenia Fernandez, Julia
Migenes... et beaucoup d’autres arstes talentueux.
Récemment l’Orchestre Symphonique Perpignan Méditerranée a interprété des œuvres de John Adams et Steve Reich. Son implanta-
on perpignanaise l’implique aussi dans le monde du jazz, des musiques actuelles (notamment avec Cali) et des musiques tradion-
nelles (notamment avec les cobles catalanes). Cet ensemble réunit les meilleurs musiciens régionaux qui développent pour la plupart
une acvité pédagogique. Ce symphonique intègre aussi dans son plan de formaon des jeunes étudiants ayant obtenu leur diplôme
terminal au CRR Perpignan Méditerranée. Cest dans cee émulaon des jeunes au contact des plus âgés que perdure cee amme
parculière dans l’ensemble des programmes de concerts.Un orchestre symphonique sang et or.
Le Collegium Vocal
Fondé il y a quelques années au cours des précédents fesvals Aujourd’hui Musiques le Collegium Vocal du Conservatoire à Rayon-
nement Régional Perpignan Méditerranée s’est produit surtout dans le cadre de créaons ou de reprises d’œuvres du XXe siècle. Cet
ensemble vocal, constué d’une vingtaine de musiciens professionnels, ne se contente pas de s’adonner au répertoire du XXe siècle.
Dans le cadre d’interprétaons d’œuvres de la renaissance, il souligne les évidentes relaons entre le chant grégorien et la musique
contemporaine, ce, en restuant le contexte liturgique ou profane et musical, par lequel les œuvres ont été conçues. Le Collegium Vocal
cherche ainsi à replacer l’œuvre dans les condions qui ont présidé à son élaboraon et à sa réalisaon, tout en créant le lien indispen-
sable avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Cee démarche s’appuie sur une recherche musicologique en collaboraon avec
plusieurs disciplines arsques théologiques ou historiques. Après son interprétaon du Llanto por Ignacio Sanchez Mejias de Maurice
Ohana, son travail autour des œuvres sacrées de Stravinsky suit cee droite ligne. Lensemble des professionnels qui constuent le Col-
legium Vocal enseigne au Conservatoire à Rayonnement Régional Perpignan Méditerranée. Cest donc un facteur fabuleux d’unité d’un
corps enseignant au cœur de cee superbe structure pédagogique ouverte à tous.
©DR
Daniel Tosi © Hervé Louvet
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l’Orchestre Symphonique © Hervé Louvet
Steve Reich
le 3 octobre 1936 à New York, Steve Reich partage son enfance entre New York et la Californie. Il étudie le piano puis se tourne
vers la percussion après avoir entendu le baeur Kenny Clarke accompagner Miles Davis. Il entre à la Cornell University en 1953
et obent une licence de philosophie en 1957. Reich approfondit aussi sa connaissance de l’histoire de la musique (de Bach au
XXe siècle) en assistant aux cours de William Ausn.
PARCOURS DE SON ŒUVRE
La musique de Steve Reich jouit d’un rare privilège : celui d’être parvenue à aeindre une large au-
dience dépassant le cercle restreint des amateurs de musique contemporaine sans avoir pour au-
tant jamais cédé à la facilité. Ancrée dans les préoccupaons sociopoliques, philosophiques,
spirituelles autant qu’arsques de son époque, la pensée musicale reichienne s’est élaborée, rigoureusement, par réajustements successifs,
remises en queson des modèles, par une ré-interrogaon du présent et du passé, de l’ici et de l’ailleurs, du populaire et du savant, donnant
toute sa cohérence, son style, à un discours musical tonal et pulsé régénéré.
Les premiers essais de composion de l’Américain Steve Reich (né en 1936)datent de la n des 50’s. Il vient de renoncer à poursuivre des études
de philosophie à Harvard pour entrer à la Juilliard School. Sa culture musicale est encore lacunaire ; ses goûts éclecques. Il s’inie en 1962
à la musique africaine par la lecture de Studies In African Music de A. M. Jones et, un peu plus tard, à la musique indonésienne par celle de
Music in Bali de Colin Mc Phee. Lœuvre de Bartók, et notamment les derniers quatuors, vont également constuer une expérience majeure
en développant sa connaissance de la musique modale et de l’écriture canonique. Les musiques anciennes les organa de Péron en par-
culier — mais aussi l’œuvre de Bach — lui ouvrent de nouvelles perspecves contrapunques. Reich trouvera également dans la musique de
Stravinsky, dont il avait découvert le Sacre du printemps à l’adolescence, l’écho de ses propres préoccupaons : la recherche d’un matériau
mélodico-rythmique opérant par répéons dans un langage tonal/modal.
Le goût pour les musiques populaires et pour le jazz vient également se conjuguer de façon naturelle avec son intérêt pour les musiques
« savantes » du vingtième siècle. Il joue dans les clubs de jazz new-yorkais de Downtown et subit fortement l’influence de
Coltrane. La stabilité de la pulsaon sera, comme dans le jazz, l’épine dorsale de sa musique, tout comme sa tonalité/modalité en sera la
substance. En 1958, le séjour en Californie, Reich se rend pour poursuivre ses études au Mills College, montre un compositeur encore
à la recherche de sa voie. Avec Luciano Berio, il étudie y alors non seulement la musique du maître mais aussi celle de Webern, Boulez ou
encore Maderna. Reich porte alors une aenon parculière au sens de l’économie des moyens du viennois, à son inclinaon pour l’écriture
canonique et à sa tendance à la répéon de certaines hauteurs, un aspect qui n’a pas échappé non plus aux autres membres du courant
minimaliste. Avec Berio, il étudie les Structures pour deux pianos de Boulez, un compositeur qui, bien que diamétralement éloigné de son
esthéque, l’intéressera toujours, sans doute en raison de sa rigueur composionnelle dans laquelle il se reconnaît.
Une approche singulière que l’on peut qualier de pré minimaliste, Four Pieces, composée en 1963 comme pièce d’examen, montre un
langage hybride tentant de concilier des éléments de jazz avec cee approche répéve de la série, quelque chose, selon l’auteur, « entre
Reich, Bill Evans et l’opus 11 de Schönberg ». Lœuvre ne sera donnée qu’une fois avec le compositeur au piano qui, par sa parcipaon,
manifeste son aspiraon à la fusion du compositeur et de l’interprète.
Reich fait alors une rencontre cruciale : celle de Terry Riley avec qui il parcipe à la créaon de In C, en 1964, et pour laquelle il préco-
nise d’ailleurs de rajouter une pulsaon. Cee pièce ouverte comprenant 53 gures pouvant être jouées par n’importe quel nombre de
musiciens constue une approche radicalement nouvelle de la composion qui marque profondément Reich au point qu’il envisage de
composer dans ce style. Le minimalisme de La Monte Young, Riley et Glass séduit Reich car il apparaît alors comme une alternave autant
à la disconnuité et à la non-harmonie de la musique sérielle des années soixante qu’à l’indéterminisme de Cage. Il est aussi une réponse
au néoclassicisme et au néoromansme qu’il réprouve.
La musique de Reich connaît aussi une avancée décisive lorsqu’il fréquente le San Francisco Tape Music Center et adopte la bande magné-
que. À la diérence de l’avant-garde, qui ulise majoritairement les sons synthéques, Reich préfère les sons naturels de la musique
concrète qu’il a découverte à travers des pièces de Pierre Schaeer ou de Pierre Henry. Après s’être livré à des essais d’enregistrements
mis en boucle puis de superposion de ces boucles à elles-mêmes, sur le modèle des œuvres pour bande de Riley, Reich inaugure avec
Its Gonna rain (1965) une nouvelle technique sur laquelle vont reposer ses composions jusqu’en 1971, celle du déphasage progressif.
Deux magnétophones parfaitement synchronisés jouent connûment à l’unisson le même fragment. Au bout d’un moment, Reich ralen-
t très progressivement une des deux boucles en appuyant sur une bobine, créant ainsi une désynchronisaon. Le déphasage génère de
nouveaux éléments rythmiques, mélodiques et mbriques « résultants » qui enrichissent considérablement l’écoute.
De retour à New York, il va ressenr rapidement la nécessité de sorr du champ restreint de la musique pour bande magnéque seule
et va appliquer le principe de phasage/déphasage à la musique instrumentale.
Cee évoluon vers le domaine instrumental correspond avec la fondaon en 1966 de son propre ensemble, Reich and Musicians,
avec lequel Reich va jouer sa propre musique. Four Organs (1970) témoigne de la volonté de Reich d’explorer la technique de
déphasage de façon non unidireconnelle. Pour Reich, qui prend alors ses distances avec les disposifs électroniques dont
la perfecon de l’exécuon est rigide et non musicale, « ce sont en fait les inmes variaons inigées à cee pulsaon par
des être humains en jouant des instruments et en chantant, qui donne vie à la musique ».
Bien qu’elle soit aussi fondée sur le principe de la répéon, la pensée musicale de Reich va s’éloigner de celle des
minimalistes dont elle ne partage pas, entre autres, l’absence de concepts solides. Ceux qui régissent la musique ins-
trumentale de Reich se caractérisent alors par un matériau mélodique tonal/modal limité à quelques notes jouées
sur un rythme simple reposant sur une pulsaon constante, un cycle de déphasage de ce matériau par rapport
à lui-même, une prédilecon pour les sonorités percussives et l’emploi de mêmes mbres. Reich nourrit sa ré-
exion dans une prospecve géographiquement large. Pour lui, « c’est la musique non-occidentale en général
et en parculier les musiques africaine, indonésienne et indienne qui fourniront de nouveaux modèles
structuraux aux musiciens occidentaux. Mais elles ne constueront pas de nouveaux modèles sonores ».
Convaincu de la nécessité d’apprendre à jouer ces musiques, il part étudier les percussions africaines
au Ghana pendant l’été 1971. Lexpérience africaine conrme son intuion que les instruments acous-
ques peuvent être ulisés pour produire une musique authenquement plus riche en sonorités
que celle des instruments électroniques, de même qu’elle conrme son inclinaon naturelle pour
les instruments à percussion. Reich compose alors Drumming (1971), pour percussions, 2 voix
de femme, siements et piccolo. La simplicité des moyens de producon sonore de la mu-
sique africaine, comme les claquements de mains, inspirent sans doute la composion de
deux pièces rythmiques : Clapping Music (1972), pour 2 exécutants, qui se souvient aussi
de la musique de amenco, et Music for Pieces of Wood (1973), pour 5 paires de claves.
En 1973-74, Reich travaille également la technique des gamelans balinais à l’Université de l’Etat de Washington à Seale. L’in-
uence balinaise est déjà notable dans les sonorités chatoyantes des glockenspiels et des marimbas de Music for Mallet Instru-
ments, Voices, and Organ (1973). Music for Eighteen Musicians (1974-76), témoigne d’une évoluon du langage vers une plus
grande prise en compte de l’harmonie. La musique de Reich gagne progressivement en complexité. Un intérêt croissant pour
les grands eecfs culmine avec Music for a Large Ensemble (1978), tandis que les Variaons for Winds, Strings and Keyboards
(1979) laissent apparaître des lignes mélodiques plus longues. Le principe de variaon sera récurrent dans les années 2000 avec
You Are (2004), pour ensemble amplié et voix, Variaons for Vibes, Pianos, and Strings (2005) et les Daniel Variaons (2006).
Après être retourné au judaïsme en 1974, Reich étudie les formes tradionnelles de canllaon des écritures hébraïques (1976-
77) et compose Tehillim (1981), pour voix et ensemble, sur des psaumes bibliques. Le retour à la musique vocale se poursuit avec
The Desert Music, (1984), pour chœur amplié et orchestre.
City Life (1995), pour instruments et samplers, marque une évoluon dans l’ulisaon technologique : deux claviers jouent en
direct des fragments de paroles et des bruits urbains échanllonnés. Avec The Cave (1989-1993), conçu autour d’Abraham, père
des trois religions, et composé pour un ensemble instrumental accompagnant la projecon d’une vidéo réalisée par son épouse
Beryl Korot, Reich se lance dans la créaon mulmédia. Il poursuit dans cee voie avec son opéra vidéo Three Tales (2002) traitant
de la dominaon technologique du XXème siècle à travers trois épisodes : le crash du Zeppelin en 1937 (Hindenburg), les essais
nucléaires américains dans le Pacique de 1946 à 1952 (Bikini) et la brebis clone conçue en 1997 (Dolly).
LOrchestre Symphonique Perpignan Méditerranée
LOrchestre Symphonique Perpignan Méditerranée a été créé en 1983 et réalise depuis plus de 30 ans une mission de créaon et
de diusion en France et à l’étranger. Outre les reprises des répertoires tradionnels, il a défendu la jeune créaon sur le territoire
catalan de façon radicale. Cee phalange de 50 à 70 musiciens, interprète un large répertoire qui s’étend de la musique baroque à la
musique contemporaine. Réputé pour son haut niveau, l’orchestre accompagne régulièrement les plus grands solistes naonaux de
notre temps, comme Anne Queélec, Pierre Amoyal, Régis Pasquier, Laurent Korcia, Brigie Engerer, Wilhelmenia Fernandez, Julia
Migenes... et beaucoup d’autres arstes talentueux.
Récemment l’Orchestre Symphonique Perpignan Méditerranée a interprété des œuvres de John Adams et Steve Reich. Son implanta-
on perpignanaise l’implique aussi dans le monde du jazz, des musiques actuelles (notamment avec Cali) et des musiques tradion-
nelles (notamment avec les cobles catalanes). Cet ensemble réunit les meilleurs musiciens régionaux qui développent pour la plupart
une acvité pédagogique. Ce symphonique intègre aussi dans son plan de formaon des jeunes étudiants ayant obtenu leur diplôme
terminal au CRR Perpignan Méditerranée. Cest dans cee émulaon des jeunes au contact des plus âgés que perdure cee amme
parculière dans l’ensemble des programmes de concerts.Un orchestre symphonique sang et or.
Le Collegium Vocal
Fondé il y a quelques années au cours des précédents fesvals Aujourd’hui Musiques le Collegium Vocal du Conservatoire à Rayon-
nement Régional Perpignan Méditerranée s’est produit surtout dans le cadre de créaons ou de reprises d’œuvres du XXe siècle. Cet
ensemble vocal, constué d’une vingtaine de musiciens professionnels, ne se contente pas de s’adonner au répertoire du XXe siècle.
Dans le cadre d’interprétaons d’œuvres de la renaissance, il souligne les évidentes relaons entre le chant grégorien et la musique
contemporaine, ce, en restuant le contexte liturgique ou profane et musical, par lequel les œuvres ont été conçues. Le Collegium Vocal
cherche ainsi à replacer l’œuvre dans les condions qui ont présidé à son élaboraon et à sa réalisaon, tout en créant le lien indispen-
sable avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Cee démarche s’appuie sur une recherche musicologique en collaboraon avec
plusieurs disciplines arsques théologiques ou historiques. Après son interprétaon du Llanto por Ignacio Sanchez Mejias de Maurice
Ohana, son travail autour des œuvres sacrées de Stravinsky suit cee droite ligne. Lensemble des professionnels qui constuent le Col-
legium Vocal enseigne au Conservatoire à Rayonnement Régional Perpignan Méditerranée. Cest donc un facteur fabuleux d’unité d’un
corps enseignant au cœur de cee superbe structure pédagogique ouverte à tous.
©DR
Daniel Tosi © Hervé Louvet
©DR
l’Orchestre Symphonique © Hervé Louvet
VENDREDI
18 NOVEMBRE
Première partie de soirée
concerts quotidiens en entrée libre
Concert instrumental et
électroacoustique
Verrière d’accueil / Durée 30'
ven. 18 nov. - 19h45
Création de Nina Hô
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Création pour le festival
Aujourd’hui Musiques 2016
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Vendredi 18 noVembre - 20h30
le Grenat | 1h10 sans entracte
STEVE REICH
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Collegium Vocal du CRR Perpignan Méditerranée
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LE COIN DU DISQUAIRE
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Aujourd’hui Musiques
en un clin d’œil
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Avant et après les spectacles
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JE N’AI JAMAIS ECOUTE AUCUN SON SANS LAIMER*
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