Le brochet, Esox lucius

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ESPÈCES
Le brochet, Esox lucius
Aspects biologiques
Esox lucius (Linné, 1758)
Classe : Poissons
Famille : Esocidés
Nom anglo-saxon : Nothern
Pike
Dénomination : Bec, bec de
canard, becquet, brouchet,
grandgousier
© Kletr - Fotolia.com
Vésicules résorbées de brochets.
Crédit photo : Yannick Jouan
(FLAC)
Description
Le brochet est caractérisé
par un corps allongé et fusiforme, une nageoire dorsale
unique très reculée et opposée à l’anale, un museau large
et aplati (en bec de canard),
une mandibule plus longue
que la mâchoire supérieure,
des dents (700) implantées sur
le vomer, la langue, les palatins et les intermaxillaires.
Le jeune brochet présente
sur les f lancs des rayures
obliques sur fond sombre qui,
avec l’âge, se transforment en
tâches oblongues et alignées
longitudinalement. Le brochet
est jaunâtre en eau saumâtre,
verdâtre dans les lacs riches en
végétation et presque noir en
étangs très vaseux. Une taille
de 20 à 30 cm est couramment
atteinte en un an. Les plus gros
sujets peuvent atteindre 1,5 m
pour 35 kg.
Distribution
Esox lucius est une espèce
très largement représentée
dans les eaux douces à faiblement salées de la majeure
partie de l’hémisphère nord
de Brest à Vladivostok et du
Labrador à l’Alaska. Il est par
contre absent de l’hémisphère
sud, de Norvège et du nord de
l’Écosse.
Habitat et comportement
Le brochet est une espèce
limnophile recherchant des
habitats à bonne transparence
et à couvert végétal dense.
On peut le rencontrer en rivière à salmonidés, dans les
bras morts des cours moyens
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Étangs n°0 | janvier 2015
des fleuves, dans les lacs et
les étangs. L’espèce est peu
exigeante vis à vis de la température (croissance correcte
de 10 °C à 23 °C), de l’oxygène
dissous (0,3 ppm l’hiver) et de
la salinité (jusqu’à 15 g / l).
Grand prédateur des eaux
calmes, le brochet possède un
comportement territorial et
solitaire.
Régime alimentaire
Adulte, il se nourrit de
poissons vivants et peut devenir cannibale. Les alevins de
plusieurs semaines possèdent
une alimentation constituée
essentiellement de larves
d’insectes et de zooplancton,
puis deviennent rapidement
ichtyophages. Le brochet peut
absorber des proies représentant près de 50 % de son poids.
Reproduction
DDMaturité sexuelle : 1 à 2
étés pour les mâles et 2 à
3 étés pour les femelles.
DDPonte naturelle de février à avril (température
8‑10 ° C) et fractionnée
sur 2 à 5 jours.
DDŒufs adhérents déposés
dans des endroits peu
profonds riches en végétation (prairies inondées).
DDFécondité : 30 000 à 45
000 ovocytes par kilo.
DDIncubation : 10 à
30 jours.
Production
C’est une espèce qui possède une forte valeur ajoutée
(11 à 16 € HT / kg en 2014 pour
les poissons de 2 étés en repeuplement). Le brochet est produit en étang piscicole extensif
accompagné de la carpe et
de poissons blancs (gardon,
rotengle) qui lui servent de
nourriture.
Croissance (rapide)
1 été : 80‑300 g (20‑40 cm)
2 étés : 500‑800 g
3 étés : 1 kg à 1.5 kg
Remarque : la femelle
possède une croissance plus
rapide que celle du mâle.
L’espèce ne peut être introduite dans les eaux de 1ère
catégorie piscicole.
Reproduction contrôlée
Le cycle du brochet est
maîtrisé mais la production
en écloserie et le contrôle des
premières phases d’élevage
demeurent techniquement
sensibles. Favoriser la reproduction naturelle est techniquement plus abordable. Le
principe repose d’une part
sur la mise en place de lieu de
ponte ou de frayère dans des
zones d’herbiers à faible profondeur et d’autre part sur la
gestion des niveaux d’eau afin
que ces zones puissent être
submergées. Cette reproduction naturelle peut être aménagée en utilisant de petits
étangs vidangeables (400 à 3
000 m²) de faibles profondeurs
et bien pourvus en herbes.
Dans chaque étang, une femelle et deux mâles en général
sont introduits en février ainsi
que du poisson fourrage. La
taille des géniteurs est fonction de la taille de l’étang et de
la richesse trophique. Les juvéniles sont récoltés en mai.
Jean RUCHE
D’après le Guide des bonnes
pratiques,
SMIDAP - www.smidap.fr
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