De nouvelles molécules, contre la maladie du Sida

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RECHERCHES MÉDICALES
Pr Kamel Senhadji*, à Santé Mag,
De nouvelles molécules,
contre la maladie du Sida, testées sur
les animaux, sont prometteuses
De nouvelles recherches sont en cours, pour trouver un traitement efficace et permettant la guérison, totale, des malades
atteints du sida et non pas seulement, bloquer l’évolution de la maladie, a indiqué, le Pr Kamel Senhadji, directeur de recherche
en immunologie, au CHU de Lyon.
Par Tanina Ait
L
e virus du sida, ou syndrome
de l’immunodéficience acquise,
est une maladie immunitaire,
due à un virus nommé VIH, qui
s’attaque aux globules rouges et réduit,
considérablement, le système immunitaire du malade, qui ne peut plus se
défendre, contre les organismes pathogènes. Le syndrome d'immunodéficience acquise, plus connu sous son
acronyme sida, est un ensemble de
symptômes, consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du système
immunitaire, par un rétrovirus. Le sida
est le dernier stade de l'infection, par
ce virus et finit par la mort de l'organisme infecté, des suites de maladies
opportunistes.
En France, une personne malade du sida
est désignée par le terme sidéen (au Canada, on emploie le terme sidatique).Il
existe plusieurs rétrovirus, responsables
du sida, chacun infectant une espèce
particulière. Le plus connu d'entre eux
est le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), infectant l'homme. D'autres
virus sont le VIS, infectant les singes et
le VIF, pour le chat. Les traitements,
actuels, contre cette pathologie immunologique, appelée quadrithérapie, ne
font que réduire la charge virale du virus
dans l’organisme, en bloquant son évolution, mais n’assurent pas, au patient,
une guérison totale. Avec les molécules
nouvelles, testées sur les animaux, le
virus sera éliminé de l’organisme, progressivement, jusqu’à atteindre une
charge virale nulle, a expliqué le Pr Senhadji. Le spécialiste en immunologie a
expliqué que les nouvelles molécules
étudiées ont la forme du récepteur du
virus du sida (CD4) dans la cellule (globule rouge), précisant que le récepteur
synthétique se liguera au maximum
de cellule virale, l’empêchant, ainsi,
de contaminer les cellules; des traitements efficaces, chez les animaux. Le
conférencier s’est dit optimiste, quant à
l’avancée de la recherche, précisant que,
dans un avenir proche, la science élaborera un médicament, qui guérira le sida.
Par ailleurs, le Pr Senhadji a abordé une
autre maladie immunitaire, touchant
les nouveau-nés, appelée syndrome du
déficit immunitaire combiné «bébésbulles» et qui naissent sans défense
immunitaire. L’intervenant a souligné
que cette maladie était génétique éthérisée de parents porteurs du gène délétère. S’exprimant sur le traitement de la
pathologie, le directeur de recherche a
informé que de nouvelles méthodes de
traitement, avec des cellules souches,
donnaient de bons résultats. La méthode de soins consiste à greffer le
malade avec des cellules souches, qui
se différencieront, avec le temps, en
cellules immunitaires (de défense) et
protégeront l’organisme d’éventuelles
agressions extérieures.
Pour l’éventualité de traitement du sida,
par les cellules souches, le Pr Senhadji a
indiqué que ce n’était pas «réalisable»,
car le virus de l’immunodéficience est
présent dans tout le corps du malade,
précisant que, pour greffer la personne
atteinte de sida par les cellules souches,
il fallait atteindre une charge virale nulle.
Le Pr Senhadji a, aussi, rappelé que
l’espérance de vie des personnes, atteintes du sida, s’était considérablement
améliorée, avec la quadrithérapie, qui
apporte un certain confort au malade;
contrairement aux molécules utilisées il
y a une vingtaine d’années
*Pr Kamel Senhadji,
spécialiste du VIH, directeur de recherche au CHU de Lyon.
N°31 - Juin 2014 Santé-MAG
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