ACTUALITÉS
Les plus-values sur les rési-
dences secondaires et les loge-
ments locatifs seront soumises
l’an prochain à une taxation
accrue ; la résidence principale
ne devrait pas être concernée.
Détails de ce qui attend les
propriétaires en 2012.
C’
est officiel depuis le
vote de la seconde loi
de finances rectificative
pour 2011 : les plus-
values immobilières réalisées sur tout
logement autre que la résidence princi-
pale seront plus lourdement taxées. Ce
nouveau dispositif qui s’appliquera, sauf
cas spécifi que, pour toutes les cessions
enregistrées via acte notarié à compter
du 1er février 2012, consiste essentiel-
lement dans l’allongement de la durée
d’exonération, qui passe de 15 à 30 ans.
Les nouveaux abattements s’applique-
ront par pallier selon un pourcentage
croissant : 2 % pour chaque année de
détention au-delà de la cinquième année,
4 % pour chaque année de détention
au-delà de la dix-septième et 8 % pour
chaque année de détention au-delà de la
vingt-quatrième. En pratique, cela signifi e
qu’un bien immobilier cédé au bout de
15 ans de détention, aujourd’hui exo-
néré, sera demain taxé sur 80 % de la
plus-value constatée.
À cette mesure phare s’ajoute la sup-
pression de l’abattement de 1 000 euros
qui s’appliquait d’office, quelle que
soit la durée de détention, dans l’an-
cien dispositif. Cette suppression est
effective depuis le 21 septembre 2011.
Il faut également noter que, pour évi-
ter d’éventuels contournements de la
nouvelle législation, le texte prévoit que
les apports en SCI réalisés à compter
du 25 août 2011 sont d’ores et déjà
soumis au nouveau régime d’imposi-
tion. Le taux d’imposition global des
plus-values immobilières est, lui aussi,
revu à la hausse via le relèvement des
prélèvements sociaux (+ 1,2 %). Le taux
global passe ainsi de 31,3 % à 32,5 %. Et
il est effectif sur les plus-values réalisées
à compter du 1er octobre 2011.
La base d’imposition des plus-values,
quant à elle, ne change pas. Pour calculer
la plus-value imposable, le contribuable
peut ajouter au prix d’acquisition initial
certains frais (les commissions d’agence,
les droits de donation…) ou, s'il n’est
pas en mesure d’en apporter la preuve,
majorer le prix d’achat de 7,5 %. Il peut
également déduire le montant des tra-
vaux réalisés(1) et les frais liés à la cession
de son bien.
Les discussions en cours(2) sur le projet
de loi de fi nances pour 2012 pourraient
toutefois apporter un léger assouplisse-
ment au nouveau dispositif. Un amen-
dement, soutenu par le député Gilles
Carrez, a en effet déjà été adopté en
première lecture. Celui-ci introduit une
mesure d’exonération pour les déten-
teurs de résidence secondaire qui ne
seraient pas propriétaires de leur rési-
dence principale. Cette exonération
ne serait applicable que sous certaines
conditions : uniquement dans un délai
de 24 mois après la cession ; si le cédant
n’a pas été propriétaire de sa résidence
principale au cours des quatre années
précédant la cession ; si cette cession
intervient au moins cinq ans après l'ac-
quisition de la résidence secondaire ; si
l’intégralité du prix de cession est uti-
lisée pour fi nancer l’acquisition d’une
résidence principale. Autre point clef
des discussions parlementaires : l’as-
surance, à ce stade, que la résidence
principale ne verra pas son régime d’ex-
ception remis en cause.
(1) Les dépenses de construction, d’agrandissement,
de rénovation ou d’amélioration viennent augmenter
le prix d’acquisition, soit pour leur montant réel,
sous certaines conditions, soit forfaitairement si la revente
intervient plus de cinq ans après son acquisition.
(2) Article rédigé le 7 novembre 2011.
PLUS-VALUES
IMMOBILIÈRES :
plus rapidement taxées
4 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011
C’est le nombre de textes
adoptés sous la 13e législature,
c’est-à-dire par l’Assemblée
nationale élue en 2007.
Soit 44 de plus que sous
la législature précédente
(707 textes), alors même que
le mandat de cette 13e législature
n’est pas encore achevé.
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Sources : Assemblée nationale
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