Banque Populaire Gestion Privée ÉDITO Contexte budgétaire tendu oblige, l’instabilité fiscale est devenue la règle. Pour compenser l’allégement de l’ISF, le gouvernement s’est engagé dans une réforme plus globale de la fiscalité du patrimoine. Les revenus, au fil de lois de finances rectificatives successives, seront généralement davantage taxés. Cependant, tous les placements ne sont pas logés à la même enseigne. Qui sont les gagnants et les perdants des réformes en cours ? Quelles stratégies adopter aujourd’hui ? La nouvelle fiscalité du patrimoine décryptée… Banque Populaire Gestion Privée vous souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année. RÉFORME DE LA FISCALITÉ DU PATRIMOINE : N°98 HIVER 2011 QUELLES CONSÉQUENCES ? BANQUE & ASSURANCE www.banquepopulaire.fr synthese-98-V2.indd 1 28/11/11 12:03 SOMMAIRE SYNTHÈSES BPCE, 50, avenue Pierre Mendès France, 75013 Paris. http://www.gestionprivee.banquepopulaire.fr. Publication trimestrielle de la Banque Populaire. Tirage : 95 000 exemplaires. Destinataires : clientèle patrimoniale, dirigeants, administrateurs, responsables d’exploitation et conseillers en gestion de patrimoine. Directeur de la publication : Olivier Klein, BPCE, directeur général banque commerciale et assurance. Rédaction en chef : Jean-Marie Louzier. Rédaction en chef adjointe : Jean-Paul Varvenne, Marianne Vergnes. Ont participé à ce numéro : S. Beaumanoir, A. Bellafiore, D. Blassenac, J.M. Cléret, R. Guillen, A.Hernandez, G. Hervo, A. Lecourt, M. Le Dreff, F. Maillard, O. Morin, P.P. Vienne, R. Brian, I. Goumelon, M. Thomas-Marotel. Fabrication : G. Martinet, P. Bernard. Réalisation : Publicis Consultants France - département édition. Crédits photos : Getty Images/Fuse,Tom/ Andia, L. Cilluffo, Getty Images/Fuse, E. Soudan/Alpaca/Andia, A.Tendero Photogravure : Regard Numérique. Routage : Diffusion Plus. Membre de l’UJJEF. Numéro ISSN : 0769-9824. Cette publication a été réalisée dans le respect de l’environnement sur les presses de La Galiote-Prenant (Vitry-surSeine - France), imprimeur labellisé Imprim’ Vert et certifié FSC™et PEFC. Le papier sélectionné est composé de fibres recyclées et de fibres vierges certifiées FSC™ Sources Mixtes. P.03 POINT DE VUE Instabilité fiscale : comment faire face ? P.04 ACTUALITÉS Plus-values immobilières, plus vite taxées P.05 HORIZONS Marchés de la dette : dangers ou opportunités ? P.07 ÉCLAIRAGE Les charmes de la location en meublé P.08 GRAND ANGLE Réforme fiscale : comment réagir ? P.12 RÉPONSES D’EXPERTS « Exit tax » : quelles conséquences ? P.14 PRODUIT ET INNOVATION Objectif Eurostoxx 2 P.15 PASSION DE CLIENT À cheval sur deux vies 1,7 L’INDICATEUR milliard d'euros C’est le produit attendu en 2012 de la désindexation du barème de l'impôt sur le revenu, de l'impôt de solidarité sur la fortune ainsi que des donations et des successions. Une mesure proposée dans le cadre du plan de retour à l’équilibre des finances publiques. Si ce mécanisme était maintenu jusqu’en 2016, il pourrait rapporter jusqu’à 15,3 milliards d'euros. Le gouvernement a également annoncé le passage du taux de TVA réduit de 5,5 % à 7 % sur une partie des produits et services concernés, générant une recette supplémentaire de 1,8 milliard d’euros. Sources : ministère de l’Économie et des Finances 2 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 synthese-98-V2.indd 2 28/11/11 12:04 POINT DE VUE RÉTROACTIVITÉ FISCALE La rétroactivité désigne le fait, pour un acte juridique en particulier, d’avoir des conséquences pour le passé. Or, la non-rétroactivité des lois est un principe général du droit français, inscrit notamment à l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La loi ne peut donc que réglementer l’avenir. C’est un principe de sécurité juridique : on ne peut reprocher à un individu une infraction qui, à l’époque de sa réalisation, n’était pas considérée comme telle. Ce qui vaut en matière civile ou pénale vaut aussi en matière fiscale. Or, force est de constater que certaines mesures fiscales ont de facto un effet rétroactif. Comme celles consistant à décider, en fin d’année civile, que les revenus encaissés seront finalement davantage taxés que ne le prévoyaient les textes au moment de leur perception. La loi de finances ne s’en cache pas : elle précise très clairement que la mesure est « rétroactive » au 1 er janvier de l’année en cours. Un état de fait qu’il faut prendre en compte dans la mise en place de stratégies patrimoniales… Comment réagir face à l’instabilité fiscale ? L a crise financière, et plus particulièrement celle des dettes souveraines, a réorienté la politique budgétaire des États européens. En France, entre réduction des dépenses et accroissement des recettes (suppression des niches fiscales et relèvement des taux d’imposition), le patrimoine des ménages est aujourd’hui durement mis à contribution. Ceux qui n’en étaient pas encore convaincus doivent se rendre à l’évidence : le pilotage et l’arbitrage d’un patrimoine par la seule préoccupation fiscale sont des modèles qui montrent leurs limites. Face à l’instabilité et au manque de visibilité des politiques budgétaires, il n’y a qu’une seule réponse possible : une démarche patrimoniale rationnelle, s’appuyant sur les valeurs fondamentales de la gestion de patrimoine. Cette stratégie, que nos conseillers en gestion de patrimoine s’appliquent traditionnellement à décliner, s’appuie sur trois piliers fondamentaux : identifier les objectifs du client, déterminer ses priorités personnelles et diversifier les solutions adaptées en veillant à privilégier leur flexibilité. Ce dernier point, la flexibilité, est fondamental. Le risque de « volatilité » fiscale doit impérativement être pris en compte dans l’analyse de la performance potentielle d’un placement, au même titre que les risques de variations des marchés et de liquidité des actifs. Cette prise en compte se traduit par la mise en place de solutions réversibles ne reposant pas uniquement sur des préoccupations fiscales. Nos conseillers en gestion de patrimoine sont à votre disposition pour réaliser le diagnostic de votre situation patrimoniale et s’assurer qu’elle est en phase avec ces exigences. N’hésitez pas à les contacter. David Delporte Directeur du marché patrimonial Banque Populaire du Nord Retrouvez notre expertise sur www.gestionprivee.banquepopulaire.fr SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 | synthese-98-V2.indd 3 3 28/11/11 12:04 ACTUALITÉS PLUS-VALUES IMMOBILIÈRES : plus rapidement taxées Les plus-values sur les résidences secondaires et les logements locatifs seront soumises l’an prochain à une taxation accrue ; la résidence principale ne devrait pas être concernée. Détails de ce qui attend les propriétaires en 2012. est officiel depuis le vote de la seconde loi de finances rectificative pour 2011 : les plusvalues immobilières réalisées sur tout logement autre que la résidence principale seront plus lourdement taxées. Ce nouveau dispositif qui s’appliquera, sauf cas spécifique, pour toutes les cessions enregistrées via acte notarié à compter du 1er février 2012, consiste essentiellement dans l’allongement de la durée d’exonération, qui passe de 15 à 30 ans. Les nouveaux abattements s’appliqueront par pallier selon un pourcentage croissant : 2 % pour chaque année de détention au-delà de la cinquième année, 4 % pour chaque année de détention au-delà de la dix-septième et 8 % pour chaque année de détention au-delà de la vingt-quatrième. En pratique, cela signifie qu’un bien immobilier cédé au bout de 15 ans de détention, aujourd’hui exonéré, sera demain taxé sur 80 % de la plus-value constatée. À cette mesure phare s’ajoute la suppression de l’abattement de 1 000 euros qui s’appliquait d’office, quelle que soit la durée de détention, dans l’ancien dispositif. Cette suppression est C’ effective depuis le 21 septembre 2011. Il faut également noter que, pour éviter d’éventuels contournements de la nouvelle législation, le texte prévoit que les apports en SCI réalisés à compter du 25 août 2011 sont d’ores et déjà soumis au nouveau régime d’imposition. Le taux d’imposition global des plus-values immobilières est, lui aussi, revu à la hausse via le relèvement des prélèvements sociaux (+ 1,2 %). Le taux global passe ainsi de 31,3 % à 32,5 %. Et il est effectif sur les plus-values réalisées à compter du 1er octobre 2011. La base d’imposition des plus-values, quant à elle, ne change pas. Pour calculer la plus-value imposable, le contribuable peut ajouter au prix d’acquisition initial certains frais (les commissions d’agence, les droits de donation…) ou, s'il n’est pas en mesure d’en apporter la preuve, majorer le prix d’achat de 7,5 %. Il peut également déduire le montant des travaux réalisés(1) et les frais liés à la cession de son bien. Les discussions en cours(2) sur le projet de loi de finances pour 2012 pourraient toutefois apporter un léger assouplissement au nouveau dispositif. Un amendement, soutenu par le député Gilles Carrez, a en effet déjà été adopté en première lecture. Celui-ci introduit une mesure d’exonération pour les détenteurs de résidence secondaire qui ne seraient pas propriétaires de leur résidence principale. Cette exonération ne serait applicable que sous certaines conditions : uniquement dans un délai de 24 mois après la cession ; si le cédant n’a pas été propriétaire de sa résidence principale au cours des quatre années précédant la cession ; si cette cession intervient au moins cinq ans après l'acquisition de la résidence secondaire ; si l’intégralité du prix de cession est utilisée pour financer l’acquisition d’une résidence principale. Autre point clef des discussions parlementaires : l’assurance, à ce stade, que la résidence principale ne verra pas son régime d’exception remis en cause. (1) Les dépenses de construction, d’agrandissement, de rénovation ou d’amélioration viennent augmenter le prix d’acquisition, soit pour leur montant réel, sous certaines conditions, soit forfaitairement si la revente intervient plus de cinq ans après son acquisition. (2) Article rédigé le 7 novembre 2011. 751 C’est le nombre de textes adoptés sous la 13e législature, c’est-à-dire par l’Assemblée nationale élue en 2007. Soit 44 de plus que sous la législature précédente (707 textes), alors même que le mandat de cette 13e législature n’est pas encore achevé. Sources : Assemblée nationale 4 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 synthese-98-V2.indd 4 28/11/11 12:04 HORIZONS MARCHÉS DE LA DETTE : dangers ou opportunités ? Jean-François Robin, Stratégiste chez Natixis L’endettement important de certains États de la zone euro inquiète les marchés. Les marchés actions mais aussi les marchés de dettes, c’est-à-dire obligataires et monétaires. Quels sont les critères d’appréciation de ces instruments de crédit ? Quels attraits – ou risques – présentent-ils pour les investisseurs ? Quelles stratégies adopter aujourd’hui ? Réponses avec Jean-François Robin. Q u’appelle-t-on exactement les « marchés de la dette » ? Ce sont tous les marchés où s’échangent des titres représentatifs de dettes émises soit par une entreprise, soit par un État. En pratique, il s’agit essentiellement des marchés obligataires et monétaires. Un titre de dette, par exemple une obligation, se caractérise par un rendement fixe ou variable et le remboursement du capital à l’échéance. Autrement dit, le porteur d’une obligation – celui qui prête à une entreprise ou à un État – est assuré de toucher des revenus tant qu’il en sera détenteur et de récupérer, à l’échéance, le capital qu’il avait prêté. Sauf, bien sûr, si l’émetteur du titre obligataire « fait défaut », c’est-à-dire s’il n’honore pas ses engagements. En faisant faillite, par exemple. Les pays de la zone euro sont confrontés à une crise d’endettement qui menace l’unité monétaire européenne. Pour un investisseur obligataire, quelles sont les conséquences de cette situation ? Avant la crise grecque, les marchés pensaient qu’un État ne pouvait pas faire défaut. Car il avait toujours la possibilité, pour faire face à ses échéances, de lever de nouveaux impôts. Pour les mêmes raisons, les taux d’intérêt pratiqués par les différents États de la zone euro étaient auparavant sensiblement du même ordre : pour les marchés, il n’y avait pas beaucoup plus de risques à prêter à l’Allemagne qu’à la Grèce. Les choses sont désormais SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 | synthese-98-V2.indd 5 5 28/11/11 12:04 très différentes. À partir du moment où le défaut d’un pays est envisageable, les prêteurs internationaux raisonnent différemment : ils ne veulent plus prêter aux pays « à risque », ou alors à des taux d’intérêt bien supérieurs à ceux des États encore considérés comme solvables. C’est la raison pour laquelle on observe aujourd’hui un écart considérable entre les taux obligataires allemands à dix ans (2 % environ), pays réputé le plus sûr et, par exemple, les taux portugais (plus de 11,7 % actuellement). Très concrètement, cela signifie que les investisseurs en dettes souveraines sont aujourd’hui beaucoup plus discriminants dans le choix des émetteurs, à l’instar des investisseurs en dettes d’entreprise. En résumé, comment se positionner ? Tout dépend des anticipations. Un scénario « noir » envisage l’explosion de la zone euro. Ce n’est pas du tout notre sentiment. Nous pensons, au contraire, que les marchés surestiment ce risque aujourd’hui et oublient les fondamentaux. Le scénario le plus probable, selon nous, est une sortie de crise à moyen terme, une économie en (très faible) croissance, une stabilisation du chômage dans la zone euro, une légère remontée des taux allemands et une baisse des taux français. En ces temps de rebond des marchés, se placer en obligations convertibles d’entreprise permettrait de profiter à la fois du redressement des marchés obligataires et des marchés actions. « Privilégier les fonds obligataires internationaux et les dettes des pays émergents ? » Brigitte Le Bris, Pour Brigitte Le Bris, directrice Taux internationaux et devises chez Natixis Asset Management, le constat est clair : il n’y a pas de dettes sans risques. Ce n’est pas pour autant que les placements obligataires, au sens large du terme, ne présentent pas d’intérêt. D’une part, parce que les taux longs dans les pays développés, et notamment aux États-Unis, devraient demeurer à des niveaux relativement bas et, d’autre part, parce qu'il n’y a pas, a priori, de risque de défaut des États de la zone euro, cas grec mis à part. Il existe par ailleurs des actifs obligataires qui, compte tenu de leurs valorisations actuelles, présentent un intérêt majeur comme, par exemple, les obligations émergentes et le crédit court terme. « Les dettes émises par les pays dits émergents – qu’il serait plus exact d’appeler “nouvellement développés’’ – offrent des taux de rendement 3 à 3,5 fois supérieurs à ceux des dettes des pays occidentaux. Alors même que la situation économique et financière de ces pays est bien plus saine et porteuse de croissance que celle des pays développés », constate Brigitte Le Bris qui ajoute, concernant les obligations d’entreprise : « L’écart de rendement avec les obligations allemandes, en particulier sur les maturités courtes, joue en leur faveur. Les entreprises présentent des bilans solides et leur solvabilité n’est pas remise en cause. » Pour les mêmes raisons, les obligations convertibles sont Directrice Taux internationaux et devises chez Natixis Asset Management aussi une solution intéressante. « Elles offrent une protection à la baisse mais profiteront pleinement d’un rebond des marchés actions », explique Brigitte Le Bris. Toutefois, l’approche la plus pertinente reste une diversification des investissements entre plusieurs sources de performance. Les fonds obligataires internationaux incluant une dimension émergente – comme par exemple Natixis Impact Nord Sud Développement – peuvent être l’une des solutions à privilégier dans ce contexte. 6 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 synthese-98-V2.indd 6 28/11/11 12:04 ÉCLAIRAGE LES CHARMES de la location en meublé L e principe est simple : dès lors qu’un investisseur loue un logement mettant à la disposition d’un locataire l'ensemble des meubles et des objets nécessaires à la vie quotidienne, il est considéré, au regard de l’administration fiscale, comme étant un loueur en meublé. Il n’est alors plus soumis au régime des revenus fonciers mais entre dans un cadre juridique et fiscal spécifique. Un régime fiscal de faveur Le statut fiscal du loueur en meublé dépend de plusieurs critères et notamment du niveau des recettes locatives. Le statut de loueur en meublé dit « non professionnel » – LMNP –, le plus accessible, suppose entre autres que les recettes soient inférieures à 23 000 euros par an. Dans ce cas, le bailleur relève de plein droit du régime « micro-BIC »(1), sauf à opter pour le régime « réel ». Le régime « micro-BIC » se traduit alors par un abattement forfaitaire de 50 % sur les recettes locatives : le loueur n’est donc imposé que sur la moitié. Cependant, il ne pourra jamais être en situation de déficit au sens fiscal. Le régime réel prévoit, quant à lui, une imposition de la totalité des recettes après déduction de toutes les charges locatives effectivement supportées.Toutefois, il procure un autre avantage : la possibilité d’amortir les biens mobiliers et immobiliers et de reporter les déficits ainsi constatés sur les bénéfices réalisés(2) au cours des dix années suivantes. Une plus grande souplesse de gestion... La location en meublé se caractérise également par une grande souplesse de gestion. Un régime fiscal de faveur, plus de souplesse locative et, en règle générale, des loyers supérieurs à ceux pratiqués en location nue : la location en meublé présente bien des avantages. Explications. Les relations contractuelles entre le locataire et son bailleur sont en effet moins contraignantes que dans le cadre d’une location nue. Celle-ci est visée par la loi du 6 juillet 1989, alors que la location en meublé est encadrée par la loi de cohésion sociale du 18 juin 2005. En pratique, il convient toutefois de respecter un certain formalisme : la location en meublé doit faire l’objet d’un contrat écrit, pour une durée minimum d’un an (neuf mois si le locataire est un étudiant). L’indexation des loyers se fait par référence à l’indice de revalorisation des loyers. Le bail est renouvelable par tacite reconduction, sauf si le bailleur donne congé au moins trois mois avant l’échéance. Celui-ci peut d’ailleurs refuser le renouvellement du bail en arguant d’un motif « légitime et sérieux » et notamment pour défaut de paiement du loyer. Le locataire, quant à lui, peut quitter les lieux à tout moment, en respectant un délai de préavis d’un mois. … mais des règles à respecter Pour bénéficier pleinement de tous ces avantages, le loueur en meublé doit également respecter certaines règles. S’assurer notamment que tous les éléments mobiliers indispensables à une occupation normale(3) par le locataire sont bien présents, afin que le logement soit considéré comme meublé. Et, si l'on souhaite éviter l'assujettissement, ne pas fournir plus de deux prestations parmi les suivantes : petit déjeuner, nettoyage régulier des locaux, fourniture de linge de maison ou réception, même non personnalisée, de la clientèle. (1) Bénéfices industriels et commerciaux (2) Bénéfices de même nature uniquement (3) Instruction 28-7-2009, 4F-3-09, n° 6 SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 | synthese-98-V2.indd 7 7 28/11/11 12:04 GRAND ANGLE Rigueur budgétaire oblige, les épargnants sont mis à contribution. La réforme de la fiscalité du patrimoine touche pratiquement tous les placements. Toutefois, certains tirent mieux leur épingle du jeu que d’autres. Qui sont les gagnants et les perdants de la réforme ? Quelles stratégies adopter aujourd’hui ? Réponses. 8 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 synthese-98-V2.indd 8 28/11/11 12:04 RÉFORME FISCALE : comment réagir ? objectif initial était d’alléger l’ISF. Cependant, pour financer cette réforme coûteuse pour les finances publiques, le gouvernement s’est parallèlement engagé dans la chasse aux « niches fiscales ». Une première loi de finances rectificative, au printemps 2011, consacre ainsi l’allégement de l’impôt sur la fortune mais également la hausse de la taxation sur les héritages, les donations et certains contrats d’assurance vie. Cet automne, une seconde loi rectificative, destinée cette fois à réduire le déficit budgétaire, est à nouveau venue ponctionner les épargnants en instaurant une hausse des prélèvements sociaux et la taxation des plus-values immobilières. Toutefois, ces réformes touchentelles tous les patrimoines aussi durement ? Quels sont les placements perdants et les placements gagnants ? Analyse de trois des mesures phares de la réforme. L’ L’ISF allégé, le bouclier fiscal supprimé La réforme À compter de 2012, un nouveau barème s’applique à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Celui-ci comprend désormais deux tranches (1 300 000 euros et 3 000 000 euros) et deux taux (0,25 % et 0,50 %), qui s’appliquent sur l’ensemble du patrimoine net. Un mécanisme de décote permet d’atténuer les effets de seuils. Parallèlement, le plafonnement de l’ISF à 85 % des revenus est supprimé dès 2012, le bouclier fiscal disparaissant en 2013. Exemple Un contribuable disposant d’un patrimoine net de 1,5 million d'euros était auparavant redevable d’un ISF brut de 4 230 euros (taux de 0,55 % et 0,75 %). Cet ISF passera à 3 750 euros en 2012, soit un gain de 480 euros. Pour un patrimoine de 2,5 millions d'euros, l’ISF passera de 11 730 euros à 6 250 euros, soit un gain de 5 480 euros. L'avis de Banque Populaire Gestion Privée Cette nouvelle mouture de l’ISF met fin aux stratégies d’optimisation fondées sur la maîtrise de revenus. Aujourd’hui, l’idée serait plutôt de réduire l’assiette taxable (utilisation du démembrement temporaire d’usufruit, souscription de contrats de capitalisation…) ou de réduire l’impôt dû (dons déductibles, souscription directe ou indirecte au capital de PME éligibles, FIP, FCPI…), à condition bien évidemment que ces opérations aient un sens dans la stratégie patrimoniale du client. Successions et donations plus onéreuses La réforme Les taux des deux dernières tranches du barème d’imposition applicable aux successions et aux donations en ligne directe ainsi qu’aux donations entre époux ou partenaires d’un Pacs, sont relevés de cinq points : le taux passe de 35 à 40 % pour la fraction de la part nette taxable comprise entre 902 838 et 1 805 677 euros et de 40 à 45 % pour la fraction de la part nette taxable au-delà de 1 805 677 euros. En matière de donation, les réductions de droits accordées en fonction de l’âge du donateur et de la nature des biens sont L’impact Les actuels assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune sont les grands gagnants de la réforme. L’ISF version 2012 devrait « rapporter » 1,85 milliard d’euros de moins que les millésimes précédents. La suppression du bouclier fiscal ne compensera que 720 millions d’euros. Ce sont bien sûr ceux qui ne bénéficiaient pas des mécanismes de plafonnement qui sont les plus avantagés par le nouveau dispositif, même si l’allégement est d’autant plus sensible que le patrimoine taxable est important. SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 | synthese-98-V2.indd 9 9 28/11/11 12:05 L’assurance vie conserve de réels atouts fiscaux, tant en ce qui concerne les revenus qu’en matière de transmission. supprimées. Le délai de rappel fiscal des donations antérieures est quant à lui porté de six à dix ans. Autrement dit, la possibilité de transmettre en ligne directe et en franchise d’impôt, c’est-à-dire de bénéficier des abattements, est limitée à une fois tous les dix ans au lieu de six ans. En revanche, la réforme assouplit le traitement des dons d’argent. Lorsqu’ils sont consentis au profit d’un enfant, d’un petit-fils (ou petite-fille), d’un arrière-petit-fils (ou arrièrepetite-fille), d’un neveu (ou nièce), ces dons sont désormais exonérés de droits de mutation tous les dix ans, dans la limite de 31 865 euros et sous réserve que le donateur (celui qui fait le don) soit âgé de moins de 80 ans. L’impact Les gros patrimoines sont les plus touchés par ce nouveau dispositif qui pénalise surtout ceux qui souhaitent transmettre de leur vivant. Il n’affecte en revanche que très marginalement les donations de parts sociales d’entreprise. La réduction de 50 % sur les droits de donation en pleine propriété d’une entreprise comprise dans un pacte d’actionnaires (pacte « Dutreil ») par un donateur âgé de moins de 70 ans est en effet maintenue. Elle se cumule avec l’abattement de 75 % pratiqué sur la valeur des biens transmis. L'avis de Banque Populaire Gestion Privée Malgré le rallongement de la durée entre deux donations, la transmission anticipée du patrimoine conserve tout son intérêt. Un couple avec deux enfants peut en effet transmettre un patrimoine de l’ordre de 1,9 million d’euros sur une durée de 21 ans en franchise totale de droits de donation. Les donations démembrées (donation avec réserve d’usufruit) conservent également de nombreux avantages. 1er janvier 2011 pour les placements déclaratifs (revenus fonciers, plus-values mobilières…) ou à compter du 1er octobre 2011 pour les placements prélevés à la source (plus-values immobilières, dividendes…). Les « gros » contrats d’assurance vie subissent une imposition renforcée à leur dénouement. L’abattement de 152 500 euros subsiste ainsi que le taux de 20 %, mais sur la fraction nette taxable de chaque bénéficiaire excédant la limite de 902 838 euros intervient désormais un taux de 25 %. Par ailleurs, le nu propriétaire bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie est désormais taxé au dénouement. L’abattement de 152 500 euros est réparti entre l’usufruitier et le nu propriétaire selon le barème fiscal de l’usufruit (article 669 du CGI). L’impact Tous les placements sont concernés par la hausse des prélèvements sociaux. L’assurance vie, en dépit d’une taxation accrue sur les grosses transmissions et de la réduction de certains avantages, reste toutefois la solution d’investissement la moins touchée. L'avis de Banque Populaire Gestion Privée L’assurance vie conserve des atouts fiscaux tant en ce qui concerne les revenus qu’en matière de transmission. La réforme ne touche que les bénéficiaires d’un capital supérieur à 1,05 million d’euros. La transmission d’un capital décès de 3 millions d’euros entre deux enfants sera taxée à 19,4 % contre 18 % sous l’ancienne législation. Et le démembrement de la clause bénéficiaire reste justifié dès lors qu’il s’agit d’optimiser la protection du conjoint et de transmettre à terme aux enfants. Hausse des prélèvements sur les revenus du capital La réforme Le taux global des prélèvements sociaux sur les revenus du capital est augmenté et passe de 12,3 % à 13,5 %. Il s’applique à compter du 10 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 synthese-98-V2.indd 10 28/11/11 12:05 RÉFORME DE LA FISCALITÉ DU PATRIMOINE Quel impact pour les dirigeants d'entreprise ? Q uels points spécifiques de la réforme de la fiscalité du patrimoine peuvent impacter directement les dirigeants d’entreprise ? Frédéric Aumont : La modification du régime d’imposition des plus-values immobilières des particuliers peut avoir des conséquences importantes pour les dirigeants qui détiennent directement, ou via une société civile immobilière transparente – c’est-à-dire imposable à l’impôt sur le revenu –, les locaux professionnels de l’entreprise. En effet, à compter du 1er février 2012, la durée de détention minimum pour bénéficier d’une exonération totale des plus-values immobilières sur tout bien autre que la résidence principale passera de 15 à 30 ans. Les chefs d’entreprise qui attendaient la fin de la période d’exonération précédente – 15 ans donc – pour revendre leurs locaux, soit dans une perspective patrimoniale, soit pour s’agrandir, seront soumis à imposition s’ils maintiennent leur projet. La plus-value taxable au terme de 15 ans de détention, compte tenu du nouveau régime d’abattement, s’élève encore à 80 % de la plus-value réalisée. Faut-il alors revoir toutes les stratégies consistant à dissocier le patrimoine professionnel du patrimoine privé de l’entrepreneur ? F.A. : La plupart de ces opérations, si elles ont été réfléchies, répondent prioritairement à un intérêt économique : dissocier l'activité professionnelle et la détention des locaux. Cet objectif n’a pas de raison d’être remis en cause. Si l’on prend par exemple les montages utilisant le démembrement temporaire(1), ils restent financièrement intéressants pour la société d’exploitation qui acquiert l’usufruit temporaire lorsque le financement de cet usufruit s’avère plus avantageux que le coût des loyers et parce que la société l’amortit. Il faut de toute façon raisonner au cas par cas et vérifier si l’opération en cours est susceptible de générer de la plus-value taxable pour le dirigeant et dans quelles proportions. Tout dépend notamment de la date et du prix d’achat des locaux et de leur valeur actuelle. D’autres options de détention du patrimoine professionnel sont-elles à examiner aujourd’hui ? F. A. : Dans la mesure où la fiscalité des plusvalues professionnelles n’est pas touchée par la réforme, un mode de détention par une société soumise à l’impôt sur les sociétés peut de nouveau être envisagé. Le problème, c'est que cette option – imposition à l’impôt sur les sociétés – est irréversible. Une solution plus souple peut consister, par exemple, à ce que les locaux professionnels soient détenus par une SCI soumise à l’impôt sur le revenu, SCI dont les parts seront démembrées, le chef d’entreprise en conservant la nue propriété. La société d’exploitation soumise à l’impôt sur les sociétés se réservera l’usufruit temporaire des parts. Dans ce cas, la SCI sera obligée de déterminer son résultat selon les règles de l’impôt sur les sociétés pendant toute la durée de l’usufruit car l’associé usufruitier qui appréhende ces résultats est lui-même soumis à cet impôt. Au terme de l’usufruit, la SCI redevient soumise aux règles de droit commun de l’impôt sur le revenu sans les conséquences fiscales du passage de l’IS à l’IR. Cependant, ce schéma doit, là encore, faire l’objet d’une étude préalable approfondie. Frédéric Aumont, Notaire à Décines-Charpieu (Grand Lyon) et Chargé d'enseignement à Paris XII et Clermont-Ferrand Retrouvez plus d'informations sur www.gestionprivée. banquepopulaire.fr (1) Opération consistant à démembrer la propriété du local professionnel entre la société d'exploitation, détentrice de l'usufruit à titre temporaire, et le dirigeant d'entreprise en tant que nu propriétaire (voir Synthèses 96). SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 | synthese-98-V2.indd 11 11 28/11/11 12:05 RÉPONSES D’EXPERTS LOGEMENT Quels droits pour le survivant d’un couple ? A fin de maintenir le cadre de vie du conjoint survivant, la loi du 3 décembre 2001 a conféré à ce dernier le droit de rester dans le logement familial. Ce droit se décompose en un droit temporaire et un droit viager. Le droit temporaire, effet direct du mariage, permet au conjoint survivant de conserver le logement qu’il occupe à titre de résidence principale pendant l’année qui suit le décès. Il s’agit d’un droit d’ordre public dont le conjoint ne peut être privé. Le partenaire d’un Pacs peut aussi en bénéficier mais sous réserve qu’il n’en ait pas été privé par le défunt par voie testamentaire. Il ne s’agit donc pas pour lui d’un droit d’ordre public. Le second, le droit viager, qui prend le relais du premier, est d’une nature juridique différente. Afin de bénéficier du droit d’habitation sur le logement et du droit d’usage sur les meubles meublants, le conjoint survivant doit manifester sa volonté dans un délai d’un an à compter du décès. Ce droit n’est pas d’ordre public : le défunt peut en avoir privé son conjoint par une disposition testamentaire. Si tel est le cas, le conjoint survivant peut, sous certaines conditions, conserver son logement en demandant à bénéficier de l’attribution préférentielle. Pour le survivant des partenaires pacsés, un tel droit viager peut exister mais sous réserve qu’une disposition testamentaire l'ait prévu. OUTIL JURIDIQUE Qu’est-ce que le mandat de protection future ? L e mandat de protection future est un outil juridique permettant d’anticiper l’avenir et d’organiser sa propre protection ou celle de ses proches. Selon sa définition précise, il « vise à permettre à toute personne, majeure ou mineure émancipée et ne faisant pas l'objet d'une mesure de tutelle, de désigner un ou plusieurs mandataires chargés de la représenter pour le jour où elle ne pourrait plus pourvoir seule à ses intérêts ». Le mandat de protection future peut ainsi viser à la fois la protection de la personne (mandant) et celle de ses intérêts patrimoniaux ou seulement l’une de ces missions. Ce mandat est par ailleurs un acte solennel, c’est-à-dire qu’il est nul s’il n’est pas établi par écrit. Cet écrit peut être sous seing privé ou revêtir la forme authentique. Selon l’une ou l’autre de ces deux formes, l’étendue des pouvoirs du ou des mandataire(s) diffèrera. Le mandat prend effet le jour où un certificat médical établit que le mandant – celui qui a donné mandat – n’est plus dans la possibilité d’agir seul. C’est alors le(s) mandataire(s) – celui ou ceux qui ont reçu le mandat – qui veille(nt) aux intérêts du mandant. Ce mandat s'exerce en principe à titre gratuit mais une rémunération est cependant tout à fait autorisée. Il peut prendre fin dans plusieurs hypothèses, notamment en cas de décès du mandant ou du mandataire, de révocation judiciaire ou du rétablissement des facultés du mandant. C’est d’ailleurs dans cet esprit que la loi sur les personnes protégées a demandé une révision des mesures tous les cinq ans. STÉPHANE LANDMANN Banque Populaire d’Alsace 12 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 synthese-98-V2.indd 12 28/11/11 12:05 Retrouvez toutes les réponses d'experts sur : www.gestionprivée.banquepopulaire.fr « EXIT TAX » Quelles conséquences ? U PHILIPPE POUILLY Banque Populaire des Alpes ne « exit tax », qui prévoit l’imposition immédiate de la plus-value mobilière lors d’un transfert du domicile fiscal hors de France, est applicable depuis le 3 mars 2011. Son taux est de 19 % actuellement, plus prélèvements sociaux (13,5 % en 2011). Elle s’applique sur les plus-values latentes de titres de sociétés (participations d’une valeur supérieure à 1,3 million d’euros ou d’au moins 1 % des bénéfices sociaux) ainsi que sur les plusvalues placées sous un régime de report d’imposition, sous certaines conditions. La date de référence de ce nouvel impôt est, théoriquement, le jour qui précède la date de transfert du domicile fiscal. Il concerne donc tous les contribuables souhaitant s’établir fiscalement hors de France. Un sursis de paiement est toutefois automatiquement accordé lors d’un transfert du domicile vers un État membre de l’Union européenne. Ce sursis prend fin au moment de la cession. La plus-value latente pourra être réduite d’un abattement pour durée de détention, représentant un tiers par année au-delà de la cinquième année en ce qui concerne l’impôt sur le revenu (taux actuel de 19 %) seulement*. * Art. 150-O D Bis – Décompte depuis la date d’acquisition, avec une date de référence fixée au 1er janvier 2006 pour toute acquisition antérieure, soit une mesure qui ne commencera à produire ses effets qu’en 2012. Pour en savoir plus sur l’exit tax, retrouvez d'autres articles sur www.gestionprivee.banquepopulaire.fr DONS MANUELS Quels changements en 2012 ? L a loi de finances rectificative de 2011 vient de modifier les règles concernant les dons manuels supérieurs à 15 000 euros. Rappelons qu’un don manuel consiste à donner « de la main à la main » un bien dit « meuble », c'est-à-dire une somme d’argent, un objet, un chèque ou même des valeurs mobilières. En outre, le bénéficiaire d’un don manuel n’est pas obligé de le porter spontanément à la connaissance des services fiscaux. Ce n’est qu’au moment de cette déclaration – ou révélation – qu’un impôt est éventuellement exigible. Avant la réforme, les droits d’enregistrement étaient acquittés sur la valeur du don à la date du fait générateur de l’impôt, c’est-à-dire au moment de sa révélation à l’administration fiscale. La nouvelle règle fiscale permet d’opter, lors de la révélation, pour un règlement des droits seulement au moment du décès du donateur. Dans ce cas, les droits seront calculés sur la valeur la plus élevée entre celle au jour de la déclaration (dans le mois suivant le décès) et celle à la date de la donation. Les abattements et les taux d’imposition seront ceux applicables au moment de la déclaration. L’effet attendu de cette réforme est la révélation plus précoce des dons perçus. PHILIPPE LE NEVANEN Banque Populaire Atlantique SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 | synthese-98-V2.indd 13 13 28/11/11 12:05 PRODUIT ET INNOVATION OBJECTIF EUROSTOXX 2 : UN INDICE CONNU ET UNE FORMULE LISIBLE POUR CE FONDS NON GARANTI EN CAPITAL A près la baisse récente des marchés boursiers, quel sera dans deux ans ou dans quatre ans le niveau de l’indice Eurostoxx 50 qui regroupe les 50 plus grandes capitalisations boursières des sociétés de la zone euro ? En cette période d’incertitude, nul ne peut le prédire avec exactitude, ce qui rend délicat un investissement direct en actions. Aussi, un investisseur qui serait disposé à prendre un risque en capital non mesurable au départ, pour miser sur un rebond de marché à moyen terme (d’ici quatre ans au plus tard), pourrait malgré tout souhaiter encadrer son risque par rapport à une exposition directe au marché actions. S’il est prêt, dans ces conditions, à immobiliser son placement pendant quatre ans, la formule d’Objectif Eurostoxx 2 pourrait lui permettre d’espérer tirer un certain profit de ses anticipations. En effet, le fonds est remboursé de manière anticipée au bout de deux ans avec un gain de 20 %(1) si l’indice Eurostoxx 50 est au moins égal à son niveau de départ. Dans le cas contraire (indice en baisse au bout de deux ans), le fonds se poursuit jusqu’à son terme de quatre ans. Si à cette échéance l’indice a progressé, le souscripteur bénéficie d’une prime de 1,2 fois ce gain. En revanche, si l’indice est toujours en baisse au terme des quatre ans mais que cette baisse n’excède pas 40 % du niveau initial, l’investisseur est remboursé de son capital augmenté d’une prime de 10 %. Attention cependant : si l’indice a baissé de plus de 40 %, l’investisseur subit une perte en capital équivalente au recul de l’indice et, par conséquent, supérieure à 40 %. (1) Hors frais de souscription. Nouveau ! Objectif Eurostoxx est un fonds à formule à capital non garanti. C’est une alternative à un placement dynamique risqué de type action. Nous attirons votre attention sur le fait que les performances ne sont pas garanties et que, dans certaines situations, il existe un risque de perte de votre capital investi. Les scénarios défavorables, intermédiaires et favorables sont présentés dans le Document d’information clé pour l'investisseur (DICI) du fonds. Les caractéristiques, les risques et les frais liés à l’investissement dans Objectif Eurostoxx sont décrits dans le DICI. Avant tout investissement éventuel, il convient de lire attentivement ce dernier qui doit vous être remis préalablement à la souscription. Il est disponible sans frais en agence ou sur www.placementsfinanciers.banquepopulaire.fr. Il convient de respecter la durée de placement recommandée. Une sortie du FCP à une autre date que l'échéance anticipée ou maximale s’effectuera à un prix qui dépendra des paramètres de marché ce jour-là (après déduction des frais de rachat) et qui pourra être très différent (inférieur ou supérieur) du montant résultant de l’application de la formule. Vous ne bénéficierez alors plus de la garantie conditionnelle du capital. Conformément à la réglementation en vigueur, vous pouvez recevoir, sur simple demande, des précisions sur les rémunérations relatives à la commercialisation de ce FCP. Retrouvez toute l’expertise Gestion Privée de la Banque Populaire sur Twitter : > Restez connecté à l’actualité patrimoniale (fiscalité du patrimoine, immobilier, retraite, prévoyance…). > Suivez l’évolution des marchés et retrouvez chaque semaine l'analyse d’un expert. > Découvrez une approche différente de la banque, au service de votre patrimoine. Abonnez-vous à la Newsletter Gestion Privée sur notre site www.gestionprivee.banquepopulaire.fr 14 | SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 synthese-98-V2.indd 14 28/11/11 12:05 PASSION DE CLIENT MARION WASILEWSKI À cheval sur deux vies C avalière depuis l’âge de 10 ans, M a r i o n Wasilewski a découvert la course d’endurance équestre à l’adolescence. Entrée dans la vie active, elle partage son temps entre son métier de conseillère de clientèle Particuliers à la Banque Populaire du Sud et, le soir et le week-end, l’entraînement de ses deux chevaux qu’elle monte en compétition. En 2006, sur une course, elle rencontre des passionnés d’endurance é q u e s t re ve n u s d e s Émirats Arabes Unis. Ils l’invitent à concourir à Bahreïn, sur une compétition réservée aux femmes. Elle termine deuxième, avec un cheval qui lui avait été prêté. « Un de mes meilleurs souvenirs. Là-bas, tout est différent, l’ambiance, les paysages désertiques… », sourit-elle. Cette course va changer sa vie. En 2009, elle prend un congé sabbatique et part à Bahreïn monter une écurie pour le compte de la famille royale. Sa mission : sélectionner les chevaux, des pur-sang arabes, les entraîner et courir en tant que professionnelle. Un an plus tard, elle revient en France avec une idée en tête : monter son propre élevage. Elle investit dans une propriété de dix hectares à Meynes (30). Marion change donc d’activité et… devi ent cl i ente Gestion Privée de la Banque Populaire du Sud. De vrais marathoniens Depuis, Marion scinde sa vie en deux : de fin octobre à fin avril à Bahreïn, où elle retrouve son écurie royale, et le reste de l’année dans son haras, l’élevage Almontasir, qui compte aujourd’hui une quinzaine de chevaux. Un partage dans lequel elle trouve son équilibre, même si elle n’a pas une minute à elle. À 26 ans, Marion vit essentiellement pour ses animaux. « Un cheval d’endurance s’entraîne comme un marathonien, à raison de plusieurs heures par jour. Et en course, cela se gère comme une Formule 1, avec une équipe d’assistance qui l’attend à c haque étape . » Plus encore que la compétition qu’elle pratique un peu partout dans le monde, c’est le rapport avec les chevaux que Marion préfère. « À force de passer du temps avec eux, je les connais par cœur. En course, je respecte leurs limites : jamais je ne mettrai l’un d’eux en danger pour gagner une course. » ZOOM Longues de 20 à 160 km selon l’âge et l’entraînement des chevaux, les courses d’endurance sont strictement encadrées par des contrôles vétérinaires tous les 30 km. En France, trois rendez-vous incontournables ont lieu chaque année : les championnats du monde des chevaux de 7-8 ans à Compiègne en août, les 160 km de Florac en septembre et la finale de France des jeunes chevaux (4, 5 et 6 ans) à Uzès en octobre. SYNTHÈSES | #98 HIVER 2011 | synthese-98-V2.indd 15 15 28/11/11 12:05 BPCE – Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 467 226 960 euros - Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France – 75201 Paris Cedex 13 - RCS Paris n° 493 455 042 – Crédits photos : Françoiis Delaunay, Gilles Coutin BANQUE POPULAIRE GESTION PRIVÉE Banque Populaire Gestion Privée vous présente ses meilleurs vœux pour 2012. Partout en France, les conseillers Banque Populaire Gestion Privée sont à votre écoute pour vous aider à optimiser votre stratégie patrimoniale. synthese-98-V2.indd 16 www.gestionprivee.banquepopulaire.fr 28/11/11 12:05