SOUVENIRS MESSINS D`UN INSTITUTEUR LORRAIN Novembre

publicité
SOUVENIRS MESSINS D'UN INSTITUTEUR LORRAIN
Novembre 1940 - Février 1941
par M. Henri WILMIN, membre correspondant
La vie messine est connue par les deux journaux allemands de l'époque ainsi que par divers auteurs dont les articles de Paul Piquelle parus
dans le Républicain Lorrain à partir du 9 février 1949. Par des notes personnelles, des enquêtes, des archives allemandes officielles et privées, ce
travail décrit la germanisation et nazification des jeunes enseignants lorrains à l'école normale de Montigny devenue, pour une année, une Hochschule fur Lehrerbildung puis une simple Lehrerbildiingsanstalt (LBA) à
partir de 1942. L'historique de l'Ecole Normale d'instituteurs de la
Moselle, 150ème anniversaire 1822-1972, n'a consacré qu'une place
minime à la période de l'occupation.
La reconversion (Umschulung). Entré dans l'enseignement primaire
en 1936, l'auteur aurait dû, après l'obtention du C.A.P. du premier degré
en mars 1938, être titularisé le 1er janvier 1939. Le décret de Paul Reynaud,
ministre des Finances, ajourna sine die toutes les titularisations. De ce fait,
le départ de l'école de Schorbach repliée à Gensac-la-Pallue (Charente) le
priva de son poste alors qu'il figurait sur la liste d'expulsion de son père.
M. Prot. chargé des écoles repliées ne put que l'assurer de toute sa bienveillance et «d'avoir confiance dans la République». Une démarche du beaupère ayant reçu de l'administration allemande l'assurance que l'ordre
d'expulsion ne serait pas appliqué, l'auteur ayant un ménage indépendant
de celui de son père, rentra en Lorraine. A Saint-Dizier, la police, ayant
trouvé son nom dans un gros livre à forme de dictionnaire, lui demanda s'il
était capable d'enseigner en allemand et, sur la réponse affirmative, l'autorisa à retourner à Stiring-Wendel. Le Schulrat Dr. Ltibbe, un homme aimable, l'affecta à l'école du Centre dirigée par M. Darbois, président de
l ' U . N . C , son poste de Vieux-Stiring n'étant plus disponible. Trois semaines plus tard, un ordre d'appel (Einberufungsbefehl) de l'administration
scolaire de Metz le convoqua à l'ancienne école normale de Montigny où il
devait se présenter le lundi 25 novembre à 14h30 avec son linge de corps,
ses cartes d'alimentation, des instruments de musique. Toute absence non
justifiée par un certificat du médecin assermenté (Amtsarzt) serait sanctionnée disciplinairement.
Ce premier stage, d'une durée de trois mois (25/11/40-28/2/41)
s'adressait à 125 jeunes Lorrains, titulaires ou non, normaliens ou non,
l'âge ne devant pas dépasser 25 ans mais il y eut un stagiaire de 35 ans. Le
stage suivant dura 4 mois (11/3/41-15/7/41). Jusqu'en été 1944, l'adminis-
tration organisa des stages spéciaux (Sonderlehrgänge) de bacheliers (Abiturienten) faisant, selon la volonté du ministre Rust, une année équivalant
à la 5ème et dernière année de la LBA et des stages spéciaux d'instituteurs
et institutrices auxiliaires (Schulhelfer). Les archives de Spire décrivent 7
stages mais elles sont incomplètes et il y en eut au moins une dizaine. A cela
s'ajoute la formation, en 5 ans, de normaliens. Les effectifs scolaires de
Montigny étaient au 6 avril 1943 de 250 élèves et le dernier stage inauguré le
5 mai 1944 aurait dû durer 9 mois. Le but à atteindre a été défini par le
Regierungsdirektor Fritz Wambsganss, le premier décembre 1940, dans le
n° 1 du Amtsblatt für das Schulwesen in Lothringen : «chaque enseignant
lorrain devait tourner le dos au passé, et adopter les pensées, idées et comportements du peuple allemand national-socialiste avec lequel il est très
intimement lié par son origine et son ascendance».
L'ouverture de la Hochschule für Lehrerbildung fut annoncée par la
Metzer Zeitung am Abend du 15 novembre 1940 comme devant se faire
sous la direction du professeur Dr. Ernst Christmann dans l'école normale
de Montigny, hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale et
occupée par les troupes pendant la Deuxième. Christmann avait aménagé
une à deux grandes salles et 5 à 6 petites pour donner aux jeunes enseignants des cours complémentaires afin de les adapter à l'enseignement allemand.
L'origine de la Hochschule. Elle était née à Sarrebruck à la suite de
tractations commencées dès 1934, donc avant le plébisciste, entre la ville de
Sarrebruck et le Reich afin de doter le Territoire de la Sarre (Saargebiet)
d'une Ecole Supérieure qui faisait défaut à cette région frontalière, les plus
proches se situant à Francfort-sur-Main et à Bonn. Le professeur Dr.
Osterloh, un Oldenbourgeois, en commença l'organisation en 1935 et
l'ouvrit le 1.10.1936 dans le Ludwigsgymnasium, lycée d'Etat passant pour
un nid de réaction sociale aux yeux des nazis. Les Hochschulen für Lehrerbildung, mixtes, remplaçaient les anciens Lehrerseminare confessionnels.
Le contrat définitif du 3 février 1939 prévoyait une vaste construction
neuve avec piscine et stade à la périphérie sarrebruckoise, au Schwarzenberg.
Le début du stage. Après la Eröffnungsfeier marquée par le salut au
drapeau, un mât étant érigé à cette fin dans la cour, et un poème de Fahnemann rendant hommage aux soldats allemands (Sie haben heher gelitten als
Worte sagen...), Christmann déclara aux stagiaires que la guerre étant
maintenant terminée entre la France et l'Allemagne «notre tâche commune
consiste désormais à éduquer et à enseigner la jeunesse lorraine mais en lan-
gue allemande». Il demanda quels étaient les stagiaires qui estimaient bien
posséder cette langue. Une vingtaine s'avança et Christmann leur enjoignit
de se placer dans un coin de la salle. Il demanda ensuite quels étaient ceux
qui pensaient n'avoir que de faibles connaissances dans ce domaine et leur
fît rejoindre un autre angle de la pièce. D'après ce système il constitua cinq
divisions (A,B,C,D,E,) supposées refléter le niveau mais fit procéder par la
suite à des exercices écrits. Il se réserva l'enseignement de l'allemand dans
les sections 1 et 5 ainsi que de la Volkskunde dans toutes les classes et fixa
les horaires de ses collègues. Peu de temps plus tard, le directeur Osterloh,
mobilisé comme officier, prit l'établissement en chargp. Les stagiaires ne
furent pas internes mais éparpillés chez l'habitant, l'un (habitant à Frescaty
près de la caserne dont de Gaulle fut le colonel, occupée alors par les
grands gaillards de la Leibstandarte Adolf Hitler de Seplp Dietrich, d'autres
en plein centre de la ville de Metz comme l'auteur au 1, place de Chambre.
Le directeur et son personnel résidaient à Sarrebruck, partaient le
lundi pour Metz et rentraient le samedi. La police leur attribuait chaque
lundi une autre chambre d'hôtel qu'ils devaient rendre le samedi ce qui les
obligeait à faire la queue au Wohnungsamt chaque lundi. Christmann rapporte qu'un vieux messin, ayant entendu qu'il cherchait un logement à
Metz, lui en proposa un à un prix étonnamment bas. Il expliqua qu'il voulait seulement sauver la maison d'un ami qui s'était enfui à Nancy «l'imbécile (der dumme Kerl) ignorant que les Allemands ne commettaient pas
d'excès». L'administration allemande s'y opposa car l'ordre était donné au
personnel de la Hochschule de continuer à résider à Sarrebruck. Las de
passer par tous les hôtels messins, Christmann prit l'initiative d'occuper
une chambre de l'école normale, y installa une table, une chaise, un lit et
ses collègues l'imitèrent. Police et administration cessèrent de les tracasser.
Le directeur Osterloh, 51 ans, Oldenbourgeois d'Elmendorf, avait le
type prussien : haute taille, crâne rasé, démarche militaire. C'était un
ancien Schulrat, il avait quitté l'église luthérienne le 8 avril 1938. A la fin de
1941, il aura pour successeur 1'Ober Studiendirektor Schäfer qui avait
ouvert, le 19 février 1941, la Lehrerbildungsanstalt Metz, alors mixte, dans
la Moltkestrasse 16, dans l'ancienne école normale des institutrices. Il a
survécu à la guerre et exercé en Oldenburg (Basse-Saxe).
Le professeur Dr. Ernst Christmann, 55 ans, représentant permanent
du directeur, est un Palatinois né à Kaulbach d'une famille besogneuse de
six enfants. Il est mort en 1974 laissant la réputation d'un grand érudit, germaniste et historien profondément enraciné dans sa province natale, distingué par de nombreuses publications savantes, par des prix, décorations
dont la croix du mérite de première classe de la République Fédérale.
Formé par la LBA de Kaiserslautern, il a exercé comme instituteur à partir
de 1904 mais fut rappelé dès 1907 à la LBA. Après la guerre, où il fut fait
prisonnier, il fit des études universitaires à Munich et devint Studienprofessor de la LBA. Distingué par l'Académie bavaroise des sciences dès 1926, il
assuma la direction de la «Pfälzische Wörterbuchkanzlei», de la «Landesstelle Pfalz des deutschen Volkstums», plus tard, en 1941 du «Westmarkinstitut für Landes-und Volksforschung» de Kaiserslautern, fondé par le
nazi le Dr. Emrich. Il se défend d'avoir fondé la revue «Westmark» et a
créé les «Saarpfälzische Abhandlungen» devenues les «Westmärkische
Abhandlungen». Osterloh le fit entrer en 1936 dans la Hochschule et il
devint Professor erster Klasse. A Metz, il a publié en novembre 1940 quatre
articles «Spaziergänge durch das Metzer Einwohnerbuch» (Annuaire administratif de 1940) par lesquels il prétend prouver que 70 à 80 % des
patronymes messins étaient d'origine allemande avant l'arrivée allemande
de juin 1940 et en 1942 il a publié à Berlin «Der deutsche Charakter
Lothringens» (Junkern Dünnhaupt Verlag) dans lequel il affirme démontrer que Lothringen est une terre allemande. Ses relations cordiales avec des
Kreisleiter d'origine palatinoise, ils furent parfois ses élèves, l'amenèrent à
faire, sur leur demande, des conférences dans les localités lorraines avec sa
Volkskunde. Froidement accueilli, il croit avoir persuadé son auditoire
qu'il venait non pour les convertir à la germanité mais s'être limité à une
étude comparative objective des croyances, coutumes, chansons populaires
lorraines et palatines, d'ailleurs très apparentées. Après la dissolution de la
Hochschule, il devient professeur honoraire de l'Université de Heidelberg
où il donnâmes cours de Volkskunde. De ses travaux émergent une étude
sur le dialecte de sa ville natale, le «Pfälzer Wörterbuch», 6 éditions depuis
1965, les «Siedlungsnamen der Pfalz», 3 volumes etc....
L'autre germaniste, Franz Fahnemann, Oberstudienrat, devint
Dozent de la Hochschule en 1936. Originaire de Dortmund, catholique
convaincu, âgé de 33 ans, élégant, il paraissait avec sa chevelure d'artiste,
son nœud papillon, son enthousiasme, l'antithèse d'Osterloh. Un professeur d'université, familier de ses parents, lui attribue des traits géniaux,
affirme qu'il était «intérieurement tout sauf un nazi», le déclare sensible :
tourmenté de scrupules par son divorce, bouleversé et effondré après avoir
été obligé comme SA d'assister à la destruction de la synagogue de Sarrebruck lors de la nuit de cristal. Il s'est fait connaître depuis 1937 par la
publication de cahiers d'études «Erlebte deutsche Welt» pour élèves des
deux dernières années du primaire. Consacrés à l'étude du milieu, à l'histoire, à la littérature, à l'économie, au parti et à son chef, ils ont souvent
été tirés à 25.000 exemplaires, le «Füllhorn der Westmark» est de 1938, le
«Kleines Wunderhorn» de 1939, «Goethe im deutschen Westen» de 1940,
le «Deutschunterricht in der Volksschule» a été réédité en 1948. A Metz, il
fut Leiter de la Volksbildungsstätte Metz der D.A.F., Gemeinschaft
K.d.F., avec siège à l'école normale et remplaçait parfois le directeur Schäfer. Son ami, le professeur Dr. Koselleck, l'appela auprès de lui pour
ouvrir, après la guerre, la Pädagogische Hochschule de Hanovre et y enseigner l'allemand. Ebranlé par les troubles cardio-vasculaires de longue date,
il y mourut peu de temps après la guerre d'un infarctus, le 6 juin 1948.
Le professeur Dr. Arno Koselleck, âgé de 49 ans, un Prussien protestant de Madlow (Kreis Cottbus) fut un grand pédagogue qui sut intéresser.
Sous Weimar, Grimme l'avait nommé directeur de la Pädagogische Akademie de Dortmund, ce qui lui valut une élimination en 1933. Venu en décembre 1936 à Sarrebruck, il enseigna l'histoire à la Hochschule. Le comité des
étudiants l'élut «Vertrauensdozent» parce qu'il n'était pas membre du
parti ce qui amena la destitution du comité. Afin de protéger les étudiants,
il entra dans les SA et, officier de la Grande Guerre, fut assimilé au grade
de Sturmbannführer. Il fut mobilisé pendant toute la Deuxième Guerre
mondiale au Wehrbezirkskommando Saarbrücken et n'obtint que la permission d'enseigner à Metz. En 1945, le major fut capturé dans le Palatinat
par les Américains. Grimme, Kulturminister de Hanovre, fit de nouveau
appel à lui pour créer la Pädagogische Hochschule de Hanovre en 1946 et
Koselleck prit sa retraite dix ans plus tard. Il décéda en 1976.
Le Dozent Dr. Albert Beyer était un Sarrebruckois protestant, fils de
mineur, âgé de 40 ans. Soldat de juillet à novembre 1918, il exerça d'abord
comme instituteur dans sa ville natale puis fit des études universitaires de
biologie, chimie et physique à Francfort-sur-Main et à Iéna. En 1928,
devenu référendaire à la Oberrealschule, il obtint la même année son doctorat. Il enseignait à Neunkirchen depuis 1931 lorsqu'en 1936 sa candidature
à la Hochschule fut agréée très favorablement pour son comportement
politique et il semble avoir été «très bruni». Il a enseigné à Metz la génétique (Vererbungslehre). Rentré à Sarrebruck en juillet 1945, il sera expulsé
en juin 1947 par le gouvernement militaire français mais put revenir en
août 1949. Il a terminé sa carrière en 1966 comme principal (OberStudiendirektor).
Le Privatdozent Georg Otto Theodor Maier, un Bavarois né à Hacklberg (Kreis Passau) pratiquait le déisme (gottgläubig). Il s'établit à Sarrebruck, venant de Zurich, et donna à l'école normale l'enseignement racial
(Rassenkunde). Enfin le professeur Ekkehard Pfannenstiel, musicien de
grand talent, était un authentique Berlinois de 44 ans, protestant qui quitta
l'église en 1938. Il a été, avec Fahnemann, l'ordonnateur des festivités
agrémentées de poèmes, déclamations et chants. Les archives de Spire mentionnent encore pour la période 1942-1944 d'autres enseignants : Ehses,
Harms, Kappel, Steigner, Diehl, Kerner.
Le premier stage comportait des cours (Vorlesungen) et exercices
(Seminarien) et ne donna lieu qu'à une attestation tandis que le second,
plus long et mieux organisé, avec en plus la géographie allemande, le sport
et des sorties pratiques, s'acheva avec la délivrance d'un bulletin très
détaillé. L'horaire de la semaine comportait une trentaine d'heures réparties sur six jours, chaque heure de 45 minutes se terminant par une détente
d'un quart d'heure (Akademisches Viertel).
On nous enseigna :
La Erziehungswissenschaft im III. Reich qui condamne les rêveries
de Rousseau, définit le Contrat social comme une libre association d'hommes dans le but d'empêcher de s'entretuer (sich vertragen, statt sich erschlagen), rejette le darwinisme, prône 1'«Essai sur l'inégalité des races
humaines» du comte Arthur Gobineau et d'un universitaire Ernst Krieck,
auteur de nombreux traités sur l'éducation et le rôle de l'Etat. La race est
originelle (urtümlich), il n'y a pas de paires d'ascendants communs aux
Blancs, Noirs, Jaunes. Tout mélange est un affaiblissement racial, ainsi les
Antillais sont des «Bastardvölker» souvent intelligents mais sans caractère ! Les institutions éducatives sont le Jugendbund (H.J.) basé sur le
Führerprinzip, le parti ayant également créé un Bund pour les filles, le
Männerbund reçoit une éducation politique comme les SA. L'école d'Etat
et la H.J. se partagent la jeunesse, la première le matin, la seconde l'aprèsmidi. Le but est certes, selon Hitler, de la rendre coriace comme le cuir,
dure comme l'acier Krupp, agile comme un lévrier, mais aussi de créer une
société basée sur une harmonie des intérêts d'êtres inégaux, chacun recevant les mêmes possibilités d'ascension sociale sans aucune considération
de son origine sociale. Seules comptent les capacités et les réalisations
(Fähigkeiten und Leistungen). Le Reichsmark est basé sur la confiance
dans la capacité de production de notre économie.
La Volkskunde, que l'on ne doit pas traduire, selon Christmann, par
folklore comme le font Français et Anglais, est une science qui étudie la
langue, dialectes, coutumes, costumes, contes et légendes, chants, formes
des maisons et des villages, bref les caractères du peuple. Elle ne dispose
que d'une chaire à Munich et Christmann l'enseignera à l'université de Heidelberg. Elle remonte au «Deutsches Volksbuch» du Turnvater Jahn qui,
sous la tyrannie de Napoléon voulait fortifier non seulement les corps mais
aussi les esprits, surtout le patriotisme. Avant Hitler, le «Judentum» soutenait que le peuple n'existait pas et avait ravalé la Volkskunde au rang de
sociologie. Il n'existerait que deux souches sociales : la classe supérieure
(Oberschicht) qui donnait et la classe inférieure (Unterschicht) qui recevait
(paysans et ouvriers). En fait, si la première est prééminente, sans la
deuxième avec ses chants, contes, toponymie, il n'y aurait pas eu de Faust
ou de Reinecke Fuchs de Goethe, pas de Niebenlungenlied depuis les 12e et
13e s., Guillaume Tell n'existerait pas. Il existe donc aussi une culture
ascendante. Dans les exercices de séminaire, Christmann faisait de savantes
études comparatives entre le Mh, le Hd et le Lothringisch (thiois) et montrait que le thiois avait mieux conservé le Mittelhochdeutsch que le Hochdeutsch de la chancellerie de Saxe et de Luther. Des cartes linguistiques
illustraient les mouvements de langues. En général, tout était ancien dans le
Nord (Plat- ou Niederdeutsch), tout était plus neuf dans le sud (Hochdeutsch).
Les Vosges prolongées par la forêt de Haguenau, les marais rhénans
et de Spire - Wissembourg, puis la forêt jusqu'à Heidelberg, avaient formé
une puissante barrière linguistique, de même les barrières politiques et
douanières (44 Etats dans le Palatinat médiéval), sans oublier les barrières
religieuses. A l'inverse, les fleuves comme le Rhin, des routes comme celle
de Saarbrücken - Kaiserslautern, avaient facilité les mouvements linguistiques. L'analyse des patronymes des stagiaires me renseigna sur l'origine du
mien : Wilhelm, Wilhelmine, en français Guillaume, Vuillaume avec diminutif en Vuillaumin donna Vuilmin, Wilmin.
La littérature allemande, pour laquelle Fahnemann recommanda le
«très bon livre» de Schulze et Henning que notre professeur, le Dr. Fourmann avait introduit dans le collège de Forbach dès les années trente,
embrassa toute la période allant de la «Altnordische Dichtung» (dite aussi
poésie islandaise) avec ses Heldenlieder des migrations germaniques, poèmes que Fahnemann déclarait égaux aux poèmes d'Homère, jusqu'au vingtième siècle. Des extraits commentés devaient souligner les caractères des
œuvres : ainsi pour le médiéval, le Heliand est «une chanson médiévale
exprimant une haine prodigieuse du Juif... c'est l'Evangile transcrit en
ouvrage germanique», Gottfried von Strassburg est «un admirable poète
avec Tristan et Yseult rassemblés dans un amour coupable», Wolfram von
Eschenbach dont le Parzifal «tente d'unir le ciel et l'enfer, Dieu et la terre,
un désir permanent des Allemands», Luther «le plus grand génie de la langue et de la littérature allemande, fondateur du Hochdeutsch qui a remplacé les dialectes», la Renaissance «qui est une autre révolte contre la
scholastique, réclamant l'individualisme, la liberté de l'esprit», Goethe, «le
plus grand poète lyrique du monde» dont l'œuvre est «une confession
n'exprimant que le général, pas le cas du moi». Son auteur moderne préféré semble avoir été Rainer Maria Rilke. Nous avons étudié de Karl Bröger, un auteur classé pacifiste, le poème «Bekenntnis» où il justifie que
l'amour de l'Allemagne nécessite pour sa défense tous les sacrifices. Fahnemann a condamné sans appel l'expressionisme «décadent», l'impressionisme, le dadaisme, le cubisme «des criminels de la poésie» (Verbrecher der
Dichtkunst).
L'histoire nous est présentée comme une discipline ayant dans le III.
Reich une importance plus grande que dans tout autre état du monde. Le
peuple allemand a été déterminé par la communauté du sang et du territoire, par les actions et les omissions des générations passées auxquelles ce
peuple se sent intimement lié. Sa situation géopolitique en Europe Centrale
lui impose le destin être «marteau ou enclume» (Amboss oder Hammer),
de lutter sur deux fronts, c'est le «Zweifrontenschicksal». Le but de notre
génération est de créer la Grande Allemagne. Le national-socialisme
s'oppose en première ligne au marxisme, en seconde ligne à la bourgeoisie
qui place son destin de classe au-dessus de celui du peuple, revendiquant au
nom des Droits de l'homme, les libertés, la séparation des pouvoirs, affaiblissant l'Etat. Le parlementarisme est la dilution des responsabilités. Le
national-socialisme place le salut du peuple au-dessus de tout et son but est
la conquête totale du pouvoir, au besoin par la force brutale (mit Brachialgewalt). «La force crée le droit (Gewalt schafft Recht) mais la force doit se
légitimer... seuls les chefs peuvent décider intuitivement du moment opportun d'une action. C'est un risque ! Ils risquent leur personnalité et leur tête,
c'est une conception héroïque.»
Le professeur a tracé de grandes lignes d'évolution historique depuis
le traité de Verdun (843) jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, en
s'attardant sur les grandes figures : Henri I. qui a fixé pour des siècles la
frontière occidentale sur la Meuse et l'Escaut en reprenant la Lorraine en
925; Otton le Grand, le fondateur du «römisch-deutsche Reich», le vainqueur du Lechfeld, victoire à laquelle participèrent tous les peuples allemands, en particulier les Lorrains, celui qui a fixé le sort de la Bohême
jusqu'en 1919. La colonisation allemande à l'Est n'est pas seulement la
reconquête, de gré ou de force, d'un territoire abandonné par les Germains, mais la victoire d'une civilisation supérieure sur la civilisation inférieure slave restée rurale, ne sachant que gratter les sols légers à l'araire.
Pendant des siècles les Allemands ont été les professeurs des Polonais «tout
ce qui est urbain est apport allemand», jusqu'en 1420 80 % des noms des
bourgeois de Varsovie furent allemands. Les «Zweifrontenschicksal», c'est
le danger slave à Test, celui de la Francie puis de la Bourgogne du Téméraire à l'ouest. Aux 16e et 17e c'est la pression exercée par le «Franzmann»
et le Turc apparu en 1529 pour la première fois devant Vienne. Pierre le
Grand offrira à la France de remplacer le Turc, une France qui depuis
Richelieu visait le Rhin et depuis Louis XIV l'hégémonie en Europe. Ces
thèses des Bourbons ont été reprises par la Révolution Française et Napoléon. La Maison de Habsbourg a «sans cesse trahi les intérêts allemands.
Elle a abandonné la Lorraine en 1738 et acceptait de lâcher également les
Pays-Bas. Elle n'a pas pu ou voulu assumer la Garde du Rhin, ce que fera
la Prusse». Au 19e siècle «chaque pas vers l'unité allemande est un pas vers
l'alliance franco-russe», ce fut le cas après le traité de Lunéville (1801), au
recez de 1803, en 1815 au Congrès de Vienne, en 1894 après que Guillaume
II eut refusé de renouveler le traité de réassurance. Bismarck, qui «vécut
dans le cauchemar des coalitions» réussit à unifier la Petite Allemagne sans
déchaîner une guerre européenne sur deux fronts. Naturellement la place
accordée dans le cours au Roi Sergent, à Frédéric le Grand, au Freiherr
Stein est importante. Cela ne va pas sans critique pour ce dernier : von
Marwitz avait raison d'accuser Stein d'avoir par ses réformes favorisé l'oligarchie et les Juifs apatrides.
L'analyse du 20e siècle est très discutable. La France, que l'Allemagne aurait dû écraser en profitant des difficultés russes avec le Japon, est la
puissance qui a poussé le plus à la guerre, «Poincaré l'acceptait froidement». L'Allemagne n'a pas la responsabilité de la Première Guerre mondiale, elle a été placée par l'Autriche et la Russie devant des faits accomplis.
La première lui a caché que son ultimatum contenait une clause de participation de la police autrichienne dans l'enquête en Serbie, la seconde a
décrété, la première, la mobilisation générale. L'affirmation de la responsabilité allemande est «typiquement française». La lutte ne fut pas vaine :
l'Allemagne ne fut pas vaincue, la guerre se termina sans victoire (sieglos).
La France n'obtint pas le Rhin, l'unité allemande fut renforcée. Il n'y eut
pas de Finis Germaniae. Le marxisme porte la responsabilité d'avoir donné
à l'Allemagne un coup de poignard dans le dos, les Juifs ont fourni des
chefs révolutionnaires. Venus de l'Est, ils se sont montrés arrogants,
106 000 occupaient commerce et administration. A Berlin 80 % des directeurs de théâtre, 54 % des avocats, 50 °7o des professeurs de médecine,
45 % des chefs d'hôpitaux, 43 °7o des médecins scolaires étaient juifs.
Le diktat de Versailles viola les 14 points de Wilson et l'armistice. Au
lieu de 17 milliards de marks-or, valeur des destructions, on exigera 289, on
n'appliqua le plébiscite que là où l'on pouvait léser l'Allemagne, mais pas
en Alsace-Lorraine, ni en Autriche, ni dans les Sudètes. En 1923, Poincaré
a vainement tenté de briser l'unité allemande par l'occupation de la Ruhr,
par la terreur, les exécutions, 150 000 expulsions en 24 heures. La France a
encerclé l'Allemagne avec ses satellites.
Le professeur a consacré le cinquième du cours à la période hitlérienne. L'analyse de la politique intérieure nazie l'amena à cette constation : «dans toute l'histoire allemande on ne trouve pas d'exemple d'un
pareil pouvoir et d'une pareille responsabilité entre les mains d'un seul
homme»... c'est une dictature, mais c'est celle du peuple. «L'analyse de la
politique extérieure montre ressentiment et mépris pour la France : trahison de Laval à l'égard de la SDN lors de la crise éthiopienne, violation de
Locarno par une France signant un pacte avec l'URSS, le 2 mai 1935,
«abdication de la France comme grande puissance en n'osant pas bouger»
lors du rétablissement du service militaire obligatoire, le 16 mars 1935. «A
cette époque, l'Allemagne ne suivait pas Hitler comme aujourd'hui. Il a su
prendre la décision juste au moment opportun.» Au sujet de la capitulation
de Munich, il juge que la décision vint «probablement de Paris, là on s'est
dégonflé» (dort, hat man gekneift). La Deuxième Guerre mondiale résulte
de l'attitude britannique «qui donna à la Pologne un blanc seing permettant à la Pologne de commencer la guerre quand elle le voudrait».
La Vererbungslehre et Rassenkunde nous parurent suspectes. La première étudiait la cellule, ses phases de mitose, l'importance des chromosomes porteurs de gènes, les lois du moine Gregor Mendel revues par Tchermak, de Vries, Correnz et cela dans l'optique hitlérienne justifiant ses lois
racistes. La vie n'est rien d'autre qu'une lutte constante du bien héréditaire
avec le milieu qui ne peut créer que des qualités (Eigenschaften) mais pas
modifier les aptitudes héréditaires (Anlagen), de même le peuple doit
affronter son milieu, son espace vital. La race est un héritage constant,
physique et spirituel et l'éducation n'y change rien comme le prouve le cas
des Etats-Unis, le pays le plus évolué, où cependant la criminalité bat tous
les records. «La race est le fleuve du sang portant le bien héréditaire, une
grandeur donnée par Dieu. La France est un peuple moribond, un peuple
liquidé (ein erledigtes Volk), d'ailleurs toute l'Europe est en danger.» Il n'y
a pas de race allemande mais une communauté raciale formée par la race
nordique, la «Fûhrerrasse» (50 à 60 % ) , la plus douée et le destin d'une
nation dépend de la couche dirigeante, par la race alpine (Westische Rasse),
15 à 20 %, très représentée en France, le reste est formé par la race westphalienne, dinarique, méditerranéenne, orientale (ost baltisch). Il va de soi
que ces caractères étaient recherchés sur les stagiaires. La structure raciale
d'un peuple évolue sans arrêt par les naissances, les guerres, les croisements
d'où la nécessité d'empêcher un apport inférieur, de lutter contre tout ce
qui altère les gènes comme l'alcool, les rayons X). Les sous-hommes de
tout ordre auront disparu dans quelques générations.
Les relations personnel-stagiaires furent correctes. Le stage s'est
passé, les démissions mises à part, sans incidents majeurs. Cela était dû à
l'attitude courtoise, à une exception près, du personnel de la Hochschule et
au fait indéniable que l'on ne peut pas parler d'une pression exercée par le
personnel. Pendant longtemps, Bürckel a pratiqué une politique de porte
ouverte vers la France et déclaré préférer une situation nette et claire dans
la Moselle frontalière en facilitant le départ volontaire. Ceux qui sont restés
l'ont fait surtout pour des raisons d'opportunité, ne voulant pas emmener
leur patrie à la semelle de leurs souliers, souvent pour des raisons familiales, matérielles, attendant simplement chez eux des jours meilleurs. Je me
suis rendu à la rue des Ours, quartier de la Gestapo, pour demander les raisons de l'expulsion de mes parents et de mon frère. Je fus reçu correctement par l'Obersturmbannführer Grieser. Il revint avec un dossier et me
répondit, après l'avoir consulté, que l'expulsion était justifiée par des raisons de sécurité et qu'il ne pouvait m'en dire davantage. Je n'ai pas cessé de
réclamer par écrit jusqu'à ce que l'expulsion eut été levée en 1943. En section A, la mienne, René Haberer, né en 1914, fut le seul démissionnaire,
dès les premiers jours. Il fit grosse impression sur Christmann en lui déclarant qu'ayant été officier français, il ne pouvait servir l'Allemagne. Ancien
élève de l'école normale de Montigny, promotion 1930-33, originaire de
Bouxviller, il avait dû déjà effectuer un stage dans le château d'Annweiler
(Palatinat) où il avait porté un uniforme et un calot. L'appui de Christmann lui a permis de partir tout de suite. Il s'est rendu au Maroc auprès du
général Juin et tomba au Monte Cassino. Son ami Vuillaume, un autre normalien, tomba à Koufra. La dépouille de Haberer a été transférée dans sa
ville natale en 1946. Lors du congrès du Westrich à Sarrebruck, j'ai
retrouvé Christmann et sa première question fut de s'enquérir de Haberer
dont j'ignorais alors le sort. La fonte des effectifs fut plus importante dans
les autres sections et altéra l'humeur du directeur qui m'apostropha un jour
en me voyant déambuler le couloir devant mon séminaire, pendant la
récréation, très détendu, cigarette au bec, main dans la poche : «Que signifient ces manières de souteneur français ?» et m'ordonna le garde à vous.
Deux jours avant la fin du stage, le 26 février 1941, sept ou huit stagiaires
réunis dans la Gaststätte Walsheim 38, Priesterstrasse, rédigèrent leur
démission et demandèrent leur départ en France. Partis en groupe, ils
furent reçus individuellement à l'Abteilung Schulwesen, inspection académique allemande au Palais de Justice. Leur traitement fut arrêté à partir du
premier mars et ils ont sans doute partagé le sort de Robinet, directeur
d'école de Morsbach, qui attendit avec son épouse à Ham, son autorisation
de départ. Le 2 mai il fut dirigé sur Dijon et reçut un poste à St-Rémy-surCreuse près de la ligne de démarcation. Il est significatif de rencontrer des
jugements positifs même chez des partants comme Robinet, Schneider.
Christmann fut «la bonhomie même» et ne semblait pas un nazi convaincu.
Fahnemann parut «un vrai poète, assez bien vu par notre groupe, homme
compétent, de conviction enthousiaste». Son style un peu théâtral fit pouffer de rire le stagiaire Z. et Fahnemann, courroucé, plaqua son exemplaire
de Rainer Maria Rilke (Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christopher Rilke) sur la table et sortit en claquant la porte. Osterloh, Beyer surnommé «Erbsenbeyer» avec ses histoires de croisements, Maier, le «Rassenhund», inspiraient l'antipathie et semblaient des fanatiques dangereux.
Par contre Pfannenstiel, «le Meistersânger de Nuremberg» trouvait grâce
devant les mélomanes à cause de son talent. Le Dr. Koselleck, très compétent, surtout excellent pédagogue, a laissé le souvenir d'un homme tranquille mais n'en a pas moins adapté son cours aux prescriptions du régime.
Dans une lettre de 1970, il avait alors 85 ans mais restait de corps et
d'esprit alertes grâce à son activité sportive, Christmann semble s'être
bercé d'illusions, au moins pour le premier stage. Il raconte que le directeur
le consulta au sujet de la demande du stagiaire K. de la section A. Celui-ci
voulait être muté, à l'issue du stage, en Allemagne, Christmann lui ayant
prouvé que son patronyme et sa localité natale étaient allemands alors qu'il
s'était cru français. Il voulait éviter à ses deux enfants ce genre de problème
et en faire de vrais Allemands en Allemagne. Quelques jours après K. se
représenta et demanda son départ pour la France, son épouse, une Française de l'Intérieur, menaçant de le quitter en emmenant les enfants, il considérait donc que c'était son devoir de sacrifier ses convictions et de les suivre. Un épisode semblable se reproduisit peu de temps après avec un instituteur lorrain du Dreilàndereck cosmopolite (région thionvilloise). Cette
fois la Française accepta de suivre son mari en Allemagne par amour pour
ses enfants. Il rapporte un fait de collaboration qui n'a pas pu se produire
pendant le premier stage, celui-ci n'ayant fait aucune sortie pratique. Il
s'agit d'une section A composée uniquement de jeunes Lorrains. Pendant
la sortie vers une localité éloignée de Metz, Christmann familiarisa ses élèves avec la botanique, la zoologie, la géographie, l'allemand. Sur le chemin
du retour, il perçut des chuchotements et un stagiaire lui proposa : «M. le
professeur, nous aimerions marcher au pas, comme nous l'avons vu faire
par les Allemands, en chantant». Il fut stupéfait de les entendre réclamer le
chant «Die Fahne hoch...» (le chant nazi par excellence). Après leur avoir
appris texte et paroles, il les fit mettre en rang par quatre et ils défilèrent
d'un pas martial à travers le village voisin.
A proximité de l'Ecole normale, on pouvait lire le nom d'une «rue de
la Prévôté» dont on avait oublié d'effacer le nom. Le café Pomme nous
réunissait pour le skat quotidien et je n'ai pas souvenance y avoir entendu
le Hochdeutsch, mais le français ou le thiois. La fin du stage donna lieu à
une «Abschiedsfeier» et certains ont eu du mal à retrouver leurs pénates. Je
n'ai connu la collaboration, affichée publiquement, qu'en avril 1941 lorsque 70 Lorrains et Lorraines furent mutés en Mainfranken. Le 28 avril à
9 h du matin, chez le C.d.Z., Abt. Schulwesen à Sarrebruck, Bismarckstrasse 1, Fritz Wambsganss s'étrangla de rage lorsqu'il constata qu'une
quarantaine seulement avait répondu à l'ordre d'appel. Il proféra les pires
menaces. C'est à Wiirzburg, où nous fûmes reçus par le Gauleiter, que cinq
d'entre nous (deux Lorrains et trois Lorraines), proclamèrent, à la stupéfaction et à l'indignation des autres, leur adhésion publique à l'ordre nouveau. A cette époque, où la victoire allemande ne semblait pas compromise, c'était un bien maigre résultat.
Sources
Documents personnels : Notes des cours de la Hochschule für Lehrerbildung Saarbrücken à Montigny (novembre 1940 - février 1941); lettres des
autorités scolaires allemandes et du Befehlshaber der Sicherheitpolizei und
des SD in Lothringen-Saar-Pfalz 1940-1941.
Enquêtes auprès d'anciens stagiaires.
CHRISTMANN Ernst, lettre du 30.7.1970.
KOSELLECK Reinhardt, lettre du 27.2.1984.
Archives départementales de la Moselle, Ecoles normales d'instituteurs et
d'institutrices, AR 423.
Staatsarchiv SPEYER, Lehrerbildungsanstalt Metz-Montigny, 6 Hasses
dont communiquées P22, numéros 2, 3, 4, 5; les numéros 1 et 6 n'ont pas
été communiqués.
Stadtarchiv Saarbrücken, B.G.S. 5778, 6004, 6053.
Amtsblatt für das Schulwesen in Lothringen, Metz, Justizpalast
(1940-1941).
Metzer Zeitung am Abend n° 7.8.14.15.21 novembre 1940.
Einwohnerbuch der Stadt und des Landkreises Saarbrücken 1939,
1941/42.
N.S.Z. Westmark n° 18.2.1941.
CHRISTMANN Ernst, Der deutsche Charakter Lothringens, Junkern
Dünnhaupt Verlag, Berlin, 1942.
FAHNEMANN Franz, Erlebte deutsche Welt, Herausgeber, Saarlautern,
Saarbrücken, Neustadt an der Weinstrasse, 1937-39.
HERRMANN Hans-Walter, Nachruf für Ernst Christmann, Zeitschrift
für die Geschichte der Saargegend, 1974.
HIEGEL Henri, L'enseignement en Moselle sous l'occupation allemande
de 1940 à 1944.
KLOEVEKORN Fritz, Saabrücken, p. 265, Saarbrücker Verlag, 1960
SCHLEIDEN Karl-August, Saarbrücken wie es war, volume 2, p. 12-13.
Université de Sarrebruck : œuvres de Christman Ernst, de Fahnemann
Franz.
WOLFANGER Dieter, Die nationalsozialistiche Politik in Lothringen, p.
115-126, thèse de doctorat, Saabrücken, 1977.
Téléchargement