MAPAR 2006
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qui, confrontée à l’état clinique du patient, guidera la stratégie thérapeutique
[6, 7]. La sonde est placée sur la ligne axillaire postérieure entre la 10e et la 11e
côtes gauches pour identifier la rate et le rein et pour rechercher le sang entre
ces deux organes et en arrière de la rate. La sonde est également mise en
place sur la ligne médio-axillaire droite, entre la 11e et la 12e côtes droites pour
identifier le rein, le foie et le diaphragme et pour rechercher la présence de sang
entre le foie et le rein droit (espace décrivant le récessus de Morison) et entre
le foie et le diaphragme. L’examen se termine par des coupes coronales sur la
ligne médiane, environ 4 cm au-dessus de la symphyse pubienne. La vessie est
identifiée comme une structure anéchogène derrière laquelle le sang peut être
mis en évidence dans le cul-de-sac de Douglas.
Le diagnostic d’hémopéritoine repose sur la constatation de sang dans ces
récessus, le sang apparaissant comme des images denses particulièrement
échogènes. La détection d’un hémopéritoine avec fiabilité requiert la présence
d’au moins 400 ml de liquide [8]. Si l’hémopéritoine est important, sa localisa-
tion n’est pas spécifique de l’organe lésé. L’examen échographique doit être
complété par une coupe transverse au niveau de l’épigastre permettant de voir
le pancréas, le lobe gauche du foie et le péricarde, à la recherche d’un épanche-
ment péricardique. Cette méthode utilisant l’échographie pour la seule recherche
d’un hémopéritoine dans un récessus selon la technique des 4 quadrants (droit
supérieur pour l’espace de Morison, gauche supérieur pour le récessus splé-
nique, inférieur pour le cul de sac de douglas et supérieur pour le péricarde) a
été développée spécifiquement pour la traumatologie et est réalisée par des
médecins non radiologue ou des chirurgiens. Elle représente en fait une aide à
la prise en charge et s’appelle FAST pour « focused assessment sonography for
trauma » [9]. La volonté de limiter le diagnostic lésionnel à l’hémopéritoine repose
sur la difficulté du diagnostic des lésions du parenchyme lorsque l’échographie
est pratiquée par un médecin non radiologue.
Par ailleurs, la durée de la courbe d’apprentissage de cette technique est
parfois controversée, ce qui peut expliquer les différences de sensibilité diagnos-
tique de cette technique selon les études, puisqu’elle varie entre 63 et 96 % [6].
Avec un opérateur entraîné, lorsque les conditions techniques et l’état clinique du
patient le permettent, l’échographie permet aussi de déterminer la nature de la
lésion au niveau splénique. Une fracture du parenchyme splénique se présente
comme une solution de continuité, une attrition du parenchyme est représen-
tée par de nombreux échos inhomogènes, a contrario un hématome se traduit
par une image hypodense. L’absence de ces lésions à l’examen échographique
n’élimine pas ces lésions pour autant, et le bilan lésionnel précis des organes
pleins, comme la rate, dans les traumatismes de l’abdomen sera fait au mieux
par la tomodensitométrie.
2.2.1.2. La tomodensitométrie (TDM) abdominale
La TDM abdominale est, après l’échographie, le deuxième examen de choix
dans la prise en charge des traumatismes de la rate. Il est par ailleurs essentiel
dans le bilan lésionnel exhaustif (corps entier) d’un patient polytraumatisé. Cet
examen permet une étude précise des épanchements et des organes intra
péritonéaux, avec la possibilité de détecter des hémopéritoines de très petite
importance. La visualisation de l’hémopéritoine et des hématomes peut être
réalisée sans injection de produit de contraste. Une fois l’injection réalisée,
elle permet de confirmer l’impression première donnée par la première hélice.