Le réseau de pluviomètres de Météo France est assez dense. Sur la période 1961-1987, 72
stations sont utilisées pour calculer les précipitations mensuelles moyennes en Bourgogne, ou
«indice Bourgogne». Le réseau s’est encore amélioré ces dernières décennies. Ainsi, pour 1988-
2009, l’indice Bourgogne a pu être calculé avec 128 stations. Le fait que l’indice Bourgogne ne
soit pas établi sur le même jeu de stations incite toutefois à la prudence dans les interprétations.
La lame d’eau annuelle moyenne en Bourgogne serait passée de 723 à 796 mm, soit une
progression de l’ordre de +10%. Cette augmentation des précipitations est partagée par l’ensemble
des mois, excepté le mois de mai. Mais elle est principalement due à une augmentation des
pluies automnales (octobre-novembre).
Nous avons également étudié l’évolution de l’intensité des pluies. En Bourgogne, il ne pleut pas
partout de manière synchrone. Est considéré comme jour avec précipitations un jour où des
précipitations sont enregistrées dans la moitié au moins des stations. Ainsi déni, le nombre de
jours avec précipitations a augmenté, il est passé de 111 à 121 (attention, dans chacune des
stations considérée individuellement le nombre de jours avec précipitations est nettement plus
élevé). Cette augmentation concerne l’ensemble des catégories d’intensité. On assisterait donc à
des précipitations plus abondantes en raison de deux facteurs combinés : des précipitations plus
fréquentes et plus intenses.
Notre étude de la pluviométrie conrme et étend à l’ensemble de la Bourgogne les conclusions
de travaux antérieurs réalisés par Météo France sur la série Dijon normalisée, représentative du
dijonnais. Cela permet donc d’avoir conance dans ces résultats, malgré les précautions liées
à l’évolution du jeu de stations. L’absence d’augmentation des sécheresses météorologiques
(période prolongée de précipitations en dessous de la moyenne) peut surprendre. En effet, ces
dernières années, sécheresses hydriques et hydrologiques semblent être plus fréquentes. Les
sécheresses hydriques, qui concernent l’eau dans le sol, ne sont pas une fonction simple des
sécheresses météorologiques. Elles prennent également en compte l’évaporation et l’évapo-
transpiration (via les plantes). Dans un contexte plus chaud, ces processus sont renforcés.
Pour les sécheresses hydrologiques, qui concernent les nappes phréatiques, on doit également
considérer l’intensité des prélèvements anthropiques (irrigation, eau à usage urbain…). Ainsi,
même si les sécheresses météorologiques ne sont ni plus fréquentes ni plus intenses depuis
1988, les sécheresses hydriques et hydrologiques, du fait du réchauffement et des besoins
accrus, sont plus préoccupantes qu’auparavant.
Précipitations
Hauteur mensuelle et intensité quotidienne
4
1 6 875432 9 10 11 12Mois
10
0
60
80
70
mm
50
40
30
20
Bleu (augmentation ) : hauteur
mensuelle atteinte uniquement sur
la période récente (1988-2009)
Rouge (diminution) :
hauteur mensuelle atteinte
uniquement sur 1961-1987
Blanc (stabilité) : hauteur mensuelle atteinte sur les deux périodes
Évolution des précipitations annuelles moyennes
(1961-1987 1988-2009) : 723 mm 797 mm
Intensité des précipitations quotidiennes (1961-1987 1988-2009) :
évolution du nombre moyen de jours par an avec précipitations supérieures
(dans au moins 50% des stations) à :
- 1 mm : 111 121 - 10 mm : 12 15
- 5 mm : 41 45 - 20 mm : 1 2
Moyennes sur l’ensemble des stations complètes (72 sur 1961-1987, puis 128 sur 1988-2009)
AdCC Le changement climatique en Bourgogne – p 5