une, l’information, l’évaluation... Le bloc a ceci de
particulier qu’il rassemble de nombreux métiers
différents, avec des passages relativement courts :
les anesthésistes, les chirurgiens, les infirmières
de bloc, les infirmières anesthésistes, les brancar-
diers, etc. Il faut donc savoir comment est struc-
turée une telle organisation, qui l’a validée,
quelles ont été les implications des uns et des
autres, si la charte a été suivie, évaluée, remise à
jour, comment les protocoles ont été mis en place,
avec quels acteurs, etc. Voilà le questionnement
que doit faire un établissement dans sa dyna-
mique de qualité. Il devra d’ailleurs se poser ces
questions avec toute l’acuité nécessaire au mo-
ment de son autoévaluation, qui est une étape pri-
mordiale, car elle permet de mettre en évidence
les éventuels dysfonctionnements et de travailler
sur les mesures correctrices à mettre en place.
Le deuxième critère porte, lui, sur la continuité
des soins. C’est là que l’on rejoint le dossier pa-
tient, qui est un élément de fusion de l’ensemble
des informations : il faut que le chirurgien et
l’anesthésiste, l’infirmier de bloc opératoire, les
infirmiers d’anesthésie-réanimation, à l’entrée
du bloc d’une part, et les unités cliniques qui as-
surent le suivi à la sortie, d’autre part, disposent
des éléments concernant la prise en charge du
patient. Nous sommes là au cœur du système
d’information, de sa validation, de la non-rup-
ture, afin que la sécurité du patient soit prise en
compte. Vous pouvez donc mesurer l’intrication
des référentiels entre eux : le dossier patient
comporte des éléments qui émanent du bloc
opératoire ; je pense au dossier d’anesthésie, au
compte-rendu opératoire, ou même au compte-
rendu d’accouchement car on parle de bloc opé-
ratoire, mais on peut aussi bien parler de salle
d’accouchement, ou de salle de sismographie
dans les hôpitaux psychiatriques.
PSII - Le suivi du patient va-t-il au-delà de l’hôpital ?
Par exemple, un suivi avec le médecin traitant est-il
recommandé ?
M.B. - On sort du cadre bloc. Ce type de soins est
essentiel, il est évalué dans les référentiels DPA et
OPC, c’est-à-dire les comptes-rendus d’hospitali-
sation et la lettre au médecin traitant ou à l’établis-
sement dans lequel est allé le patient à sa sortie.
PSII - On parlait de l’équipe du bloc, qui est très nom-
breuse. Tous les acteurs doivent-ils être impliqués de la
même façon dans la démarche qualité, quels que soient
leurs niveaux de responsabilité ?
M.B. - Il faut reprendre ici la philosophie globale de
la démarche, le bloc, encore une fois, n’étant qu’un
des éléments. Ce qui est clairement demandé, c’est
qu’il y ait une participation active du plus grand
nombre d’acteurs possible. Si nous revenons au
bloc, chaque intervenant est impliqué selon le
stade de l’organisation : le transport par exemple
concernera les brancardiers ; lorsque l’on va tra-
vailler sur la lutte contre les infections nosoco-
miales, tout le personnel chargé du nettoyage et de
la désinfection sera impliqué, chacun à son niveau,
à la fois dans la connaissance et l’élaboration de ces
tâches, mais aussi dans la formation, et dans le
contrôle et le suivi des connaissances. Tout cela re-
lève bien de la dynamique d’un établissement par
rapport à un projet qui est celui du moindre risque.
PSII - Quels sont les dysfonctionnements les plus sou-
vent constatés au niveau du bloc ?
M.B. - Je ne peux pas vous livrer ce que l’on ob-
serve dans les procédures, ni le contenu des dos-
siers qui sont en cours de traitement. Cela dit, il y
a effectivement des points sur lesquels il faut
veiller particulièrement : il faut notamment éviter
les ruptures de continuité et, par rapport à des en-
droits aussi sensibles que les blocs, veiller à tout ce
qui est prévention des risques. J’ajoute qu’un cer-
tain nombre de textes accompagnent le fonction-
nement de ce secteur : ceux concernant les procé-
dures d’ouverture des salles, par exemple. Cela
signifie que les professionnels sont forcément très
sensibilisés à la sécurité des soins et à leur qualité.
PSII - En somme, l’accréditation a une conséquence
particulièrement bénéfique : celle d’investir et de res-
ponsabiliser tous les acteurs.
M.B. - Absolument, et c’est l’un de ses objectifs.
L’accréditation n’est pas une fin en soi. Elle ap-
partient à une dynamique qui ne peut être mise
en place que par l’implication de tous les ac-
teurs, quels que soient leurs places et leurs rôles.
Vous savez aussi qu’au niveau de la procédure, il
est certain que l’établissement doit veiller à ce
que les groupes d’autoévaluation dont nous
avons parlé précédemment soient multidiscipli-
naires. Dans les groupes OPC, qui sont les plus
larges et les plus nombreux, nous retrouvons
justement toutes les catégories de personnels, du
médecin au brancardier, en passant par les em-
ployés assurant les prestations de ménage.
PSII - Le bloc opératoire, qui est quand même une acti-
vité spécifique au sein d’un hôpital, dotée d’une culture
très enracinée, a-t-il complètement intégré aujourd’hui
la démarche de l’accréditation ou montre-t-il encore des
réticences ?
M.B. - A titre personnel et professionnel – mais je
crois que tout le monde le ressent à l’ANAES –, j’ai
vu évoluer depuis une bonne quinzaine
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