Zoom sur la recherche dans la dystrophie musculaire de Duchenne
Septembre 2009
4 AFM>Myoinfo
La dystrophie musculaire de Duchenne est due à des
anomalies dans le gène DMD qui code la dystrophine
La dystrophie musculaire de Duchenne est due à une modification
de l'ADN : c'est une maladie génétique. L'apparition de cette
anomalie de l'ADN, qui touche le gène DMD, est due au hasard. La
connaissance des lois de la transmission génétique permet d'évaluer
le risque de survenue de cette maladie génétique dans une famille.
Le gène DMD est localisé sur le chromosome X. Il a été identifié en
1986. La protéine qu'il code, la dystrophine, a été découverte en
1987. Le gène de la dystrophine ou gène DMD est un très grand
gène. Il occupe à lui seul à peu près 1% de la longueur totale du
chromosome X. Sa très grande taille le rend plus vulnérable que
d’autres gènes humains à la survenue spontanée de petites ou
grandes modifications.
La dystrophine est une protéine spécifique des fibres musculaires.
Allongée en bâton, elle est localisée sous la membrane cellulaire de
la fibre musculaire. Elle est associée à des protéines qui forment
ensemble un complexe reliant l'extérieur (matrice extracellulaire) et
l'intérieur de la fibre musculaire, à travers la membrane cellulaire.
On nomme ce complexe de protéines associées à la dystrophine, le
complexe DAP pour "dystrophin associated proteins" ou DAG pour
"dystrophin associated glycoproteins". Ce dispositif constitue un lien
mécanique essentiel entre l'intérieur et l'extérieur de la cellule
musculaire.
Dans la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), les anomalies
du gène DMD sont responsables d'une absence totale de
dystrophine. En l'absence de dystrophine, le complexe DAP est
instable et l'enveloppe des fibres musculaires, la membrane des
cellules, est plus fragile. Les cellules musculaires ont alors tendance
à s'abîmer quand elles se contractent.
La fragilité des cellules ou fibres musculaires aboutit à leur
destruction (on parle de dégénérescence) entraînant une nécrose
du tissu musculaire. Cette nécrose s'accompagne de mécanismes de
régénération qui visent à réparer le tissu musculaire atteint. Au fil
du temps, les cycles de nécrose-régénération se succèdent.
Initialement, les capacités de régénération compensent la
dégénérescence et il n'y a pas ou peu de manifestations de la
maladie. Secondairement, les mécanismes de régénération sont
dépassés et la dégénérescence l'emporte entraînant l'apparition
d'un manque de force musculaire. Petit à petit, les fibres
musculaires sont remplacées par du tissu conjonctif (fibrose) et du
tissu graisseux.
Les maladies (d'origine)
génétiques sont des maladies
dues à des anomalies de l'ADN,
c'est-à-dire de l'information qui
détermine le fonctionnement
biologique de notre organisme.
Cette information est présente dans
nos cellules sous forme de
chromosomes. Elle nous est
transmise par nos parents et nous
la transmettons à nos enfants. C'est
pourquoi les maladies génétiques
sont souvent familiales, c'est-à-dire
qu'il peut y avoir plusieurs membres
d'une même famille atteints par la
maladie
énéti
ue.
La matrice extracellulaire est un
réseau complexe de protéines dans
lequel baignent les cellules. Elle
assure la cohésion des cellules au
sein d’un tissu et joue un rôle
essentiel dans la constitution, le
maintien, l'adhérence, le mouvement
et la régulation des cellules. La
matrice extracellulaire du muscle est
spécialisée pour répondre aux
contraintes mécaniques inhérentes
à l'activité contractile des fibres
musculaires.