ARVALIS - Institut du végétal Rendre les avancées technologiques opérationnelles Deux programmes de recherche pilotés par le GIE blé dur, avec la collaboration d’ARVALIS, de l’INRA et des industriels étudient les protéines impliquées dans la qualité technologique des blés durs. ARVALIS - Institut du végétal, organisme de recherche appliquée, produit des références technico-économiques et agronomiques directement applicables dans les systèmes de production. Il met au point et diffuse les éléments techniques d’une agriculture technologique, performante et résolument durable. L’Institut compte 27 sites implantés sur l’ensemble du territoire national : stations de recherche, sites expérimentaux, fermes d’application, laboratoires. Son champ d’activité concerne 80 % de la superficie agricole française : les filières céréales à paille (blé tendre, blé dur, orges, triticale, seigle, avoine, riz...), maïs (grain, fourrage, semences, doux), sorgho, protéagineux (pois, féveroles...), pommes de terre, lin et fourrages. Dans son domaine d’activité, l’Institut assure l’acquisition de nouvelles références scientifiques, leur diffusion, la mise à disposition de son expertise et la formation des acteurs des filières. Une approche transdisciplinaire et des thématiques transversales De la plante aux produits de première transformation, de l’agronomie à l’économie, de la parcelle au bassin de production, ARVALIS - Institut du végétal couvre de nombreuses spécialités. Il mobilise les savoir-faire utiles à l’élaboration de solutions globales dont l’efficacité et la pertinence sont éprouvées en station ou dans les fermes d’application : agronomie, économie, agroéquipement, récolte et stockage, environnement. . P OUR UNE FILIERE BLé DUR RéSOLUMENT DURABLe > PAGE 1 . D eux temps forts pour informer Au service de l’effIcacité des FIlières les agriculteurs et la filière > PAGE 2 Au-delà des actions directement applicables en exploitation agricole, les travaux d’ARVALIS Institut du végétal intègrent une dimension interprofessionnelle. Ils contribuent à l’efficacité de chaque maillon de la filière, de l’évaluation des innovations produits (semences, phytosanitaires, matériels…) jusqu’aux questions de gestion de collecte et de première transformation. . L a France deuxième intervenant sur le marché mondial de blé dur > PAGE 3 ARVALIS et l’INRA co-animent le Comité d’Orientation Scientifique qui oriente les axes de recherche essentiels à la filière blé dur. . R endre les avancées technologiques opérationnelles > PAGE 4 Implantations d’ARVALIS - Institut du végétal Un comité de pilotage pour la filière blé dur Conception BBDA - Impression : Techniprint - Ref 13I28 Le nouveau portail Internet www.arvalisinstitutduvegetal.fr est ouvert depuis mai 2013. Il facilite la consultation des informations et met en avant un nouvel espace scientifique. En partenariat avec les filières (Intercéréales, GNIS, FNPSMS, UNIP, CNIPT, GIPT, CIPALIN, FNAMS) et avec la participation financière du Compte d’Affectation Spécial pour le Développement Agricole et Rural géré par le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Membre de ARVALIS, très impliqué dans la filière blé dur, anime le Comité de Pilotage de la filière qui regroupe tous les acteurs concernés : agriculteurs responsables professionnels, AGPB, France Export Céréales, Passion Céréales, FNAMS, GIE blé dur (semenciers), Inra, Chambres d’agriculture, GNIS, Organismes stockeurs, courtiers, exportateurs, FranceAgriMer, SIFPAF (fabricants de pâtes alimentaires), CFSI (semoulerie), semouliers et InVivo. Le Comité de Pilotage National travaille en relation avec les Comités Techniques Régionaux des quatre grandes régions de production. POUR UNE FILIERE BLé DUR RéSOLUMENT DURABLE Le Comité d’Orientation Scientifique blé dur, coprésidé par l’INRA et ARVALIS, a été créé en 2012 pour partager et mettre en œuvre les thèmes de recherche répondant aux nouveaux enjeux auxquels la filière blé dur doit répondre dans les prochaines années. Mise en place d’une plateforme « recherche, formation, développement » Cette plateforme coordonne les actions au sein d’un espace de collaboration, mettant en synergie les compétences de recherche, de développement et de formation, des différents champs disciplinaires de la sélection jusqu’aux process industriels, à l’agronomie et à l’économie. Des blés durs de haute qualité technologique, sanitaire et à haute valeur environnementale Tous les acteurs de la filière sont mobilisés pour produire du blé dur de haute qualité technologique répondant aux exigences du marché : les industriels, les organismes stockeurs, les producteurs comme les acteurs de la recherche. Deux programmes de recherche pilotés par le GIE blé dur, avec la collaboration d’ARVALIS, de l’INRA et des industriels, ont pour objectif de comprendre quelles sont les protéines impliquées dans la qualité technologique des blés durs. Ces projets vont identifier des ressources génétiques capables de produire des protéines de qualité et de comprendre l’impact des conduites de culture sur la qualité, un sujet sur lequel ARVALIS est particulièrement présent. deux temps forts Journée nationale annuelle : point d’orgue de la filière UN TEMPS FORT POUR INFORMER TOUS LES ACTEURS DE LA FILIèRE Contraintes climatiques et effets de ce changement de climat sur la conduite du blé dur français et dans les principales zones de production au niveau mondial constituait le thème technique de la 15ème journée filière blé dur à Labège (Toulouse-31), le 7 février 2013. Près de 350 participants en ont profité pour faire un large tour d’horizon des conséquences du changement climatique sur la production de blé dur en France et dans le monde. Michel Déqué de MétéoFrance a présenté les principales conséquences du changement climatique sur les précipitations et les périodes de sécheresses. Le témoignage de Franck Groeneweg, producteur de blé dur au Saskatchewan (Canada) sur ses techniques de production et de commercialisation de blé dur dans un contexte de fin du monopole du Canadian Wheat Board, a permis des échanges forts intéressants sur les nouvelles règles du marché international. Voir les vidéos réalisées : www.arvalis-tv.fr Ajustement de la conduite culturale du blé dur en fonction du potentiel de production re-estimée au fil de la campagne Les groupes de progrès ont été constitués en Languedoc et en PACA, en partenariat avec les organismes économiques de la région. La méthode permet de donner à chaque agriculteur les conseils adaptés à l’année et au potentiel de rendement de ses parcelles de blé dur. Les préconisations de fertilisation du dernier apport ont ainsi été réévaluées à la hausse puisque les potentiels de rendement étaient élevés. Cet ajustement se fait grâce à des observations approfondies du sol et des blés durs (biomasse, azote absorbé, reliquat azoté, mesures tensiométriques…) réalisées tout au long du cycle sur 10 sites représentatifs de la diversité des contextes pédo-climatiques de la région Sud-Est. Des réunions sont organisées à deux périodes clé de la campagne (sortie d’hiver et fin montaison) sur chaque site d’observation avec les groupes d’agriculteurs et des messages techniques ainsi que des SMS sont envoyés aux techniciens des Organismes Economiques et aux observateurs du Bulletin de Santé du végétal qui diffusent l’information auprès des producteurs. Mobiliser les leviers agronomiques pour des itinéraires techniques garantissant la compétitivité ARVALIS est partenaire du projet de recherche ANR « Dur-Dur », piloté par l’INRA, qui propose une analyse systémique du lien « fertilisation azotée - protéines » intégrant l’agronomie, la qualité technologique, l’environnement et l’impact économique. ARVALIS et l’Inra cherchent à lever les verrous agronomiques pour faire progresser la compétitivité de la filière. Les organismes stockeurs sont également associés à ce projet afin d’assurer le relai et la communication des résultats vers les producteurs de blé dur. La promotion du blé dur français pour assurer les débouchés ARVALIS collabore aux actions de promotion du blé dur français menées par FranceAgriMer et France Export Céréales sur les marchés européens et les exports pays tiers. C’est dans cet esprit que les plaquettes de « qualité de la récolte de blé dur français » ont été revues. Les concepteurs, ARVALIS et FranceAgriMer, apportent des informations nouvelles sur la qualité et proposent un document nouveau dans sa forme. En février 2013, Franck Groeneweg, agriculteur dans le Saskatchewan au Canada explique dans cet entretien, les avantages et les inconvénients de produire du blé dur au Canada, par rapport à la France. La France : 2ème intervenant sur le marché mondial du blé dur La France est un acteur incontournable du marché mondial du blé dur : 2ème exportateur, elle dispose également d’industries sur son propre territoire et bénéficie de débouchés de proximité comme l’Italie et le Maghreb. Apparue dans les années soixante, la culture du blé dur a connu deux grandes phases en France : une progression continue jusqu’à la grande chute de 1992/93 (réforme de la PAC) où elle est passée de 2,3 Mt à moins d’1 Mt puis une reprise de la progression qui la replace autour de 2 millions de tonnes depuis plusieurs années. La production française s’oriente vers trois débouchés principaux : un tiers est consommé sur le marché intérieur par les semouliers, un tiers dans l’UE (Italie, Allemagne, UEBL principalement) et un tiers sur les pays tiers, notamment le Maghreb et, tout particulièrement, l’Algérie. Autour de 400 000 ha à 5,4 t/ha en 2012 Depuis 2006, 20% de la production française provient de l’Ouest Océan. La production française de blé dur a augmenté pendant de nombreuses années, jusqu’en 2010 : cette augmentation était essentiellement liée à une progression des surfaces, avec un maximum autour de 450 000 hectares en moyenne de 2005 à 2010. Les rendements moyens s’établissent à 4,9 t/ha, les années chaudes et sèches pouvant dégrader fortement les rendements. Les régions de production dépendent également des conditions climatiques, l’espèce étant sensible au gel hivernal. La culture se développe sur quatre régions. L’Ouest-Océan (80 000 ha, 6,3 t/ha), où l’irrigation est possible, présente un potentiel élevé avec un fort développement depuis 2004, entre le blé tendre, le tournesol et le maïs. Le Centre-Bassin Parisien (107 000 ha, 6,2 t/ha) présente des caractéristiques assez similaires (irrigation possible, potentiel élevé, concurrence avec d’autres grandes cultures telles que le blé tendre, le maïs et le colza) et avec une belle progression des surfaces depuis 2004. Le Sud-Ouest (120 000 ha, 5,7 t/ha) affiche quant à lui un potentiel assez élevé mais l’irrigation est plus rare et le blé dur très présent. Enfin, le potentiel est moyen dans le Sud-Est (100 000 ha, 3,5 t/ha) ou l’irrigation est également rare et les surfaces stagnent depuis plusieurs années. D’une façon générale, les surfaces de blé dur tendent à diminuer depuis 2 ans dans les 4 zones de production mais les rendements, élevés en 2012, maintiennent une production conséquente. Une filière française bien organisée Les 6 semouleries françaises de blé dur produisent 510 000 tonnes de semoule par an, dont environ 200 000 tonnes sont exportées. La filière française du blé dur s’organise autour de 4 obtenteurs qui livrent à 50 établissements multiplicateurs de semences. Ces derniers fournissent environ 20 000 producteurs dont la récolte se répartit entre 125 collecteurs. 6 semouleries (250 salariés) traitent 700 000 t de blé dur pour produire 510 000 t de semoule. Celle-ci est soit exportée (200 000 t), soit transformée en France. 8 usines (1 500 collaborateurs) y fabriquent en effet des pates (250 000 t), 4 usines produisent du couscous (80 000 t) et une usine du boulgour (5 000 t). Les exportations s’organisent principalement à partir des ports de la Pallice et/ou La Nouvelle. Une unité mixte technologique (UMT) pour maintenir la compétitivité Selon les bassins de production, le rendement moyen en blé dur variait de 3,5 t/ha à 6,3 t/ha. La production mondiale de blé dur est en baisse, la production française recule aux environs de deux millions de tonnes depuis 2 ans, alors que la demande reste élevée notamment dans certaines zones de consommation comme le Maghreb. La fin du monopole du Canadian Wheat Board et l’arrivée de nouveaux acteurs mondiaux a incité les acteurs français à l’export à s’organiser (avec notamment la création de Durum) afin de mieux s’adapter au contexte de marché chahuté. Le contexte réglementaire se durcit dans l’Union Européenne, notamment sur l’utilisation des intrants (Ecophyto 2018, loi sur l’eau, 5ème directive nitrate). La filière se pose des questions en matière de recherche variétale jusqu’à présent financée par l’utilisation de semences certifiées et, sur les incertitudes liées à la réforme de la PAC 2014. La filière française, à travers son comité de pilotage national et son Comité d’Orientation Scientifique, a marqué sa volonté de maintenir sa compétitivité et ARVALIS - Institut du végétal a déposé un dossier pour la création d’une UMT blé dur pour concrétiser cette volonté. ARVALIS a déposé un dossier de création d’une UMT blé dur pour répondre à la volonté du Comité d’Orientation Scientifique de la filière soucieux de maintenir la compétitivité. Responsable Filière Blé dur : Sophie Vallade [email protected]