Remerciements

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Reconversion d’un bâtiment industriel à Yverdon-les-Bains
Un espace pour les musiques actuelles
Enoncé théorique
8 mai 2006
Candidate au Master : Nathalie Roy
Remerciements :
Je tiens à remercier ma famille et mes proches qui m’ont soutenu durant ces derniers mois.
Pour leurs critiques et leurs conseils toujours avisés MM. Martin Steinmann, Bruno Marchand, Robert Ruata et
Marco Jeanrenaud qui ont composé mon groupe de suivi.
M. Victor Desarnaulds, acousticien ; M. Claudio Pirazzi, ingénieur civil au laboratoire IBOIS pour leurs conseils
dans leurs domaines spécifiques ; M. Dumarterey, chef de la police des constructions d’Yverdon-les-Bains pour
son aide dans la collecte d’informations ; M. Dider Cornuz, sous-directeur et M. Stéphane Dupuis, mandataire
commercial à la Banque Cantonale Vaudoise.
Un grand merci particulier à Jessica et Damien de m’avoir assister dans cette dernière ligne droite.
Et enfin à tous les diplômants du Superbox sans qui cette dernière année n’aurait pas eu la même saveur.
TABLE DES MATIERES
1.
2.
3.
4.
PAGES
INTRODUCTION
1
1.1
2
INTRODUCTION
MUSIQUE
5
2.1
QUELLES SONT LES MUSIQUES ACTUELLES ?
6
2.2
ECOLES DES MUSIQUES ACTUELLES
11
2.3
SALLES DE CONCERT
16
ACOUSTIQUE
21
3.1
QUELQUES MOTS A PROPOS DE L’ACOUSTIQUE
22
3.2
ACOUSTIQUE FONDAMENTALE
25
3.3
ACOUSTIQUE DES LIEUX D’ECOUTE
27
3.4
IMPLICATIONS ARCHITECTURALES
31
RECONVERSION
35
4.1
QUELQUES MOTS SUR LES FRICHES INDUSTRIELLES
36
4.2
ENJEUX DE LA RECONVERSION DES FRICHES INDUSTRIELLES
37
4.3
PROBLEMATIQUE DE LA RECONVERSION
39
4.4
REFERENCES DE REAFFECTATIONS
41
5.
6.
SITE
43
5.1
EXPLICATION DU CHOIX DU SITE
44
5.2
YVERDON-LES-BAINS
47
5.3
SITE DU PROJET
55
5.4
BATIMENT PREEXISTANT
57
PROGRAMME
59
6.1
PROGRAMME DU PROJET
60
6.2
SYNTHESE
65
7.
BIBLIOGRAPHIE
66
8.
ANNEXES
71
INTRODUCTION
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
1.1
INTRODUCTION
Le thème de la musique est de ceux qui ne sont pas souvent abordés dans nos études
d’architecture. Pourtant, dans la vie de chacun, elle tient une place importante. Elle permet
l’évasion, la réflexion, la contemplation, l’admiration ou encore la fête, favorise les rencontres entre
individus différents. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, elle provoque des émotions, des sentiments.
Son espace aussi provoque des sensations, du moins, de son architecture devrait se dégager une
atmosphère spécifique. C’est ce que je cherche à développer ici en utilisant comme fond sonore
celui des musiques actuelles dont l’espace est peu voir pas défini, preuve en est l’absence
d’ouvrages de référence.
L’histoire montrant que les bâtiments abandonnés ont toujours été appréciés des arts alternatifs, je
propose donc de créer un espace pour les musiques actuelles dans une friche industrielle. En effet,
l’évolution des techniques de production a conduit à la faillite de nombreuses entreprises
industrielles, transformant des lieux auparavant abondamment fréquentés en des espaces
abandonnés et désaffectés. Par conséquent, il existe au cœur même des villes des bâtiments vides
qui offrent deux alternatives : soit la démolition pure et simple et l’effacement des traces du passé
par le remplacement de nouvelles infrastructures, soit la reconversion de ces bâtiments en espaces
nouveaux pour lesquels ces lieux n’étaient pas destinés lors de leur construction. Il s’agit en d’autres
termes de redonner vie à ces espaces.
Le site retenu pour ce programme est situé à Yverdon-les-Bains. Il s’agit d’une ancienne fabrique
de charpente en bois qui, tombée en faillite depuis quelques années déjà, est vide aujourd’hui. Elle
se trouve à la sortie de l’autoroute Yverdon Sud et à proximité du Centre Thermal et du Parc
Scientifique et Technologique Y-Parc, deux des fleurons de la ville.
Le programme de cet espace musical sera celui de l’enseignement, de la production et de la
diffusion des musiques actuelles. Il me semble, en effet important, d’offrir, dans un même espace,
toutes ces possibilités et ainsi de favoriser la vie du bâtiment et du quartier tant la nuit que le jour, la
semaine que le week-end.
Afin de mieux appréhender l’espace des musiques actuelles dans un bâtiment industriel, je
propose de cerner un certain nombre de thématiques. Tout d’abord celle de ces musiques, ce
qu’elles sont, ainsi que leur histoire. Ensuite, il s’agira d’évoquer les écoles de musique et les salles
de concert en comprenant leurs histoires, leurs évolutions, et en appréhendant l’espace spécifique
des musiques actuelles. J’ajouterais quelques références se situant tant sur le continent américain
qu’en Europe et surtout en Suisse et plus particulièrement en Romandie. Puis, j’expliquerai, en
quelques mots, les notions de base de l’acoustique, thème des plus important pour un espace
musical.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
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RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Puis, je mettrai en évidence l’histoire des friches industrielles et leur utilité actuelle, la problématique
de l’étalement urbain liée au développement durable, ainsi que les possibilités de réaffectation
d’un bâtiment industriel à l’abandon. Afin de comprendre le site, je le situerai dans son rapport à la
ville en évoquant son histoire et sa morphologie. Enfin, j’analyserai le bâtiment au travers de
plusieurs thèmes, tel la structure, l’implantation, le voisinage et les différentes possibilités de
réaffectation. Pour conclure, je proposerai un programme détaillé de l’espace des musiques
actuelles dans le bâtiment industriel choisi afin de mieux appréhender tant quantitativement que
qualitativement en quoi consistera cet espace des musiques actuelles.
1.1.1
Problématiques
Ce Master traite donc de deux problématiques principales : celle de l’espace des musiques
actuelles et celle de la reconversion d’un bâtiment industriel désaffecté.
Le choix de disposer un espace musical dans une friche industrielle est lié à la problématique de
l’étalement urbain et de sa résolution par la construction de la ville sur la ville, soit en utilisant des
espaces vierges, soit en réutilisant des bâtiments désaffectés. Par définition, l’édifice industriel
propose des espaces larges et hauts, souvent constitués de structures de grande portée et de
points porteurs peu encombrants. La grande portée semble des plus intéressante pour un espace
musical. En effet, ce lieu a besoin d’une salle de concert et on sait qu’elle prend volontiers place
dans un espace large et vide comme celui des usines. De plus, un espace peu encombré de
points porteurs permet une appropriation facilitée pour l’implantation de salles de cours, de locaux
de répétition ou de studios d’enregistrement.
De plus, il n’existe que peu de lieux dédiés uniquement à l’enseignement des musiques actuelles et
les salles de concert ne sont pas toujours pensées de manière à satisfaire leurs besoins acoustiques
spécifiques. Il me semble donc important de combler ce manque car, aujourd’hui, les jeunes et les
amateurs de musique ont besoin de lieux de rencontre et d’apprentissage.
1.1.2
Hypothèses de travail
Ce qui me guidera tout au long de ce travail est la conviction qu’un espace pour les musiques
actuelles peut prendre place dans un bâtiment industriel désaffecté d’une ville de taille moyenne.
L’histoire montre d’ailleurs que ces espaces ingrats, qui permettent une certaine créativité, ont
toujours été appréciés des musiques alternatives.
De plus, je pense qu’une école de musique ne peut se contenter de n’offrir que des cours, elle doit
aussi donner la possibilité à ses élèves de pouvoir se réunir, former un groupe et répéter dans un lieu
propice à la création ainsi que de s’enregistrer. Elle doit également leur donner la possibilité de se
produire devant un public et aussi d’observer des professionnels sur scène. C’est pourquoi, je
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RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
propose un espace des musiques actuelles qui ne se limite pas à l’enseignement et va plus loin
dans les domaines de la production et la diffusion.
Enfin, mon ambition est d’offrir à Yverdon-les-Bains un renouveau culturel et ainsi de lui permettre
de se développer et d’accueillir des jeunes et des amateurs qui désirent faire de la musique leur
passion. J’ajoute que la ville est propice à l’installation d’un tel programme. En effet, il y existe une
culture musicale alternative à laquelle il manque un lieu identitaire. Un espace consacré aux
musiques actuelles semble donc un programme adapté à cette recherche d’identité alternative
ainsi qu’au développement culturel de la ville. De plus, Yverdon, malgré sa taille moyenne, est une
ville qui peut permettre un grand flux de personnes grâce à sa situation géographique stratégique.
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MUSIQUE
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
2.1
QUELLES SONT LES MUSIQUES ACTUELLES ?
Les musiques actuelles englobent un grand nombre de genres musicaux différents, on peut les
définir comme toutes les musiques populaires amplifiées. Ceci exclut donc le jazz classique et la
musique classique (opéra par exemple). Plusieurs genres majeurs sont à mettre en avant, parmi eux
les musiques rock (et ses descendants tel la pop), les musiques afro-antillaises et les musiques
électroniques.
2.1.1
Caractéristiques de ces musiques
Les musiques rock et celles afro-antillaises, ainsi que leurs affiliées, sont caractérisées par un schéma
de base : guitare, basse, batterie et chant. Ce qui caractérise l’appartenance ou non à l’une de
ces catégories est l’utilisation de ce schéma et surtout les variations sur celui-ci. Il faut ajouter que
la saturation des sons, la puissance, la tonalité ou l’ambiance produite par chacun de ces genres
joue un grand rôle dans la désignation de différents styles. Leur origine aussi compte, car si certains
proviennent directement du jazz ou des musiques afro-américaines, d’autres s’inspirent des
nouvelles technologies.
Il faut citer quelques uns de ces styles appartenant aux musiques rock et afro-antillaises : rock’n’roll,
folk, pop, hard rock, heavy metal, new wave ou encore grunge, rock progressif, glam rock ou rock
synthétique, enfin le ska et le reggae.
Les musiques électroniques sont, elles, caractérisées par la récupération et le retraitement de sons
préexistants à l’aide de “sampler” et par l’utilisation d’ordinateur qui remplacent les instruments
traditionnels. Là aussi, de nombreux genres se côtoient : l’ambient, la techno, la house, la trance, la
drum’n’bass, la trip-hop et l’electrorock, plus récemment, en sont les principaux.
2.1.2
Histoire des musiques actuelles
Les musiques du 20ème siècle sont caractérisées par une pluralité de styles qui ne durent pas plus de
dix ans. Cette diversité a permis une créativité sans précédent dans l’histoire de la musique et ces
nouveaux créateurs n’ont cessé de remettre en question l’héritage du passé ainsi que leurs propres
œuvres. C’est le siècle des avants-gardes, de l’expérimentation et de l’audace.
Les Etats-Unis, et plus particulièrement la communauté noire, ont introduit les principaux courants
du siècle dernier qui ont eux-même généré nombres d’esthétismes musicaux distincts. L’Angleterre
représente le relais entre ces nouveaux styles et le vieux continent. Enfin, un certain nombre de
villes ont donné naissance à des courants en raison principalement de facteurs sociaux, citons La
Nouvelle Orléans, Chicago, Detroit et New-York.
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C’est l’évolution des technologies qui a permis un tel foisonnement de genres, l’électrification
surtout a donné naissance à de nouveaux instruments qui ont induit de nouveaux genres comme
le rock et plus tard les musiques électroniques.
Chronologiquement, il faut distinguer plusieurs époques : l’ère des pionniers (1894-1918), l’ère des
consolidateurs (1918-1945), celle des radicalismes (1945-1968) et enfin celle des fusions (1968-2000).
Les musiques actuelles se situent durant ces deux dernières périodes.
Les courants populaires ne durent qu’une dizaine d’années et même moins, ceci en raison des
moyens de diffusion, aux contextes sociopolitiques, aux modes et à la pression de la société
toujours à l’affût de nouveautés. Le blues fait exception à la règle car c’est le seul style musical à
durer encore aujourd’hui alors qu’il est né il y a plus d’un siècle, ceci sans aucune médiatisation. Il
faut ajouter encore que, même si des ères différentes se détachent, il n’y a jamais de rupture en
musique mais une évolution faite de revival et de nouveautés liées aux technologies ou aux
mélanges de style.
Les musiques actuelles sont donc nées il y a une cinquantaine d’années, peu après la Seconde
Guerre Mondiale. A partir d’une évolution des negro spirituals, du blues ou de la country se
développent toutes les musiques que nous connaissons actuellement. Il faut aussi mentionner des
expérimentations électroniques qui sont, elles, à la base des musiques électroniques que l’on
connaît aujourd’hui. Même si, et nous le verrons plus loin, les musiques électroniques ne s’érigent
pas contre les musiques “instrumentales” mais avec elles, elles sont l’évolution des musiques des
années ’50. Leur avènement a d’ailleurs permis au rock de se régénérer ; il n’a jamais été plus
vivant qu’aujourd’hui.
Les musiques rock
Le rock’n’roll, genre musical à la base des musiques rock, est une musique métissée provenant du
mélange de la country et du blues (black music). Son représentant le plus fameux est Elvis Presley,
qui en 1954 chante That’s all right et bouleverse le monde de la musique. Il adopte un tempo
rapide, un style vocal sauvage, une guitare énergique et une basse robuste. On dira de lui qu’il est
un blanc chantant comme un noir, qu’il représente une révolution sociale, en fait, il incarne le rock
à lui seul. Avec lui tout a changé : la musique en premier lieu mais aussi le langage, les vêtements.
Avec Elvis, les rockeurs s’attaquent aux principes moraux de la bourgeoisie conservatrice
occidentale. Fort de cette contestation, le rock se répand très rapidement, comme jamais
auparavant un courant musical ne l’avait fait, certains le voient même comme la première
manifestation d’anticulture.
Avec les Beatles ou les Rolling Stones puis Bob Dylan, une deuxième période plus contestataire et
engagée s’ouvre. Le rock se dissout après mai 68 mais continue d’alimenter bon nombre de
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courants : soft (qui se rattache au courant pop), hard (délibérément violent et agressif),
psychédélique et électronique (autour de la danse).
Le rock est une musique de jeunes qui s’adressent principalement à d’autres jeunes, une expression
de leur rage de vivre, véhiculant leurs idées (d’amour libre et d’antimilitarisme dans les années ’60)
et créant leur propre style, codes et symboles. Cette révolte sociale perdurera après Elvis par
l’apparition en 1968 du hard rock qui est la première étape vers un durcissement du rock et qui
continuera avec le heavy metal. Dans les années ’70, un rock encore plus sauvage fait son
apparition : le punk rock qui prône un son délibérément primitif et provocateur. Durant la même
période, apparaît l’indus, rock encore plus violent qui s’intéresse aux bruits des machines. A la fin
des années ’70 s’amorce la période new wave qui sera suivie du rock gothique.
Les années ’80 voient paraître des styles plus violents encore avec le deathmetal et le black metal.
Les années ’90, elles, voient l’apparition du grunge, mélange de métal et de punk, incarné par
Nirvana.
En opposition à ces courants presque anarchistes, d’autres ont proposé de prendre du recul par
rapport à la réalité en s’en évadant. Au début des années ’70, apparaît le glam rock dont David
Bowie est l’égérie. Dans cette même période apparaissent des courants psychédéliques tant aux
Etats-Unis qu’en Europe.
Plus près de nous, on peut encore citer la synth-pop de Depeche Mode ainsi que la Britpop.
Les musiques afro-antillaises
Bob Marley, qui incarne à lui seul le reggae, s’appuie sur la culture rastafari, revendique les droits
des Noirs et devient leur porte-parole. Ce nouveau genre musical, qui fascine les rockeurs, tire ses
origines de la Jamaïque et de ses musiques traditionnelles. Il se propagera jusqu’en Europe et en
France avec la reprise de la Marseillaise par Serge Gainsbourg.
Le ska, apparu en 1960, est un mélange, à la structure du rythm’n’blues et à la mélodie du blues,
des éléments de la musique traditionnelle antillaise et du boogie-woogie.
Les musiques électroniques
Les musiques électroniques s’imposent donc, au milieu des années ’80, comme le dernier courant
populaire du 20ème siècle. Leur berceau se situe dans les régions industrielles, terres de chômage.
Musique de danse, elle œuvre pour le temps de la fête sur les ruines des sociétés industrielles. On
fait revivre les technologies liées aux machines qui ont gagné l’espace quotidien et on réutilise
celles qui ont condamné ces villes basées sur un secteur d’activité qui ne fait plus recette.
La musique électronique tire son origine de la musique concrète ou électro-acoustique née en
1948 qui remonte, en fait, à l’invention de l’électricité et de son évolution vers l’électronique et le
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RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
numérique. Elle s’inscrit dans la problématique de la reproduction fidèle du son par l’industrie du
disque et peut être définie comme la science et technique des applications de l’électricité à la
production, à l’enregistrement et à la reproduction de sons. Sa spécificité est une composition
basée sur la récupération de sons préexistants et l’abandon d’instruments et de voix.
Elle fait son entrée dans le monde de la télévision, de la radio et du cinéma en 1956. D’ailleurs,
l’histoire des musiques électroniques est fortement liée aux émissions radiodiffusées, c’est lors de
celles-ci que le dj recycle des sons oubliés. Elles permettront la diffusion et de ce fait l’éclosion de
ce courant musical ainsi que celle de certains talents tel Stockhausen, John Cage, ou dans un
autre genre Kraftwerk.
Une année plus tard est inventé le premier programme informatique permettant la création de
musique et, en 1961, Robert Moog invente le piano électronique aussi appelé synthétiseur qui sera
adopté tant par les musiques électroniques que par les groupes pop/rock. Le sampler, datant de
1986, est un élément important des musiques électroniques, puisqu’il permet la réutilisation des sons
préexistants par leur découpage. Aujourd’hui encore on utilise cette méthode de sampling de sons
existants pour les réintroduire dans de nouvelles compositions.
C’est en 1975, qu’apparaît pour la première fois ce que l’on appellera musique électronique. Ce
nouveau concept, tiré des “musiques d’ameublement” de Satie, sera nommé ambient et Brian Eno
en sera l’inventeur.
Le courant psychédélique rock des années ’70 trouve un second souffle avec le krautrock ou
l’electropop incarné par les Allemands mythiques de Kraftwerk.
Le beat techno envahit les pistes de danse au début des années ’80 et on voit l’apparition de la
house dans les clubs gays de Chicago ou New-York ainsi que de ceux des quartiers noirsaméricains. Puis c’est la déferlante de genres différents plus mélodieux ou plus technologiques.
Au début des années ’90, le rythme s’accélère avec la trance ou la goa. En 1991, apparaît la trip
hop, musique au tempo plus calme, mélodieux et sophistiqué, en 1994, la drum’n’bass (dont les
chefs de file sont Massive Attack), qui instaure une variante anglaise de la house dont la rythmique,
est inspirée par le dub (extraction des pistes instrumentales d’un morceau vocal pour ensuite les
remixer en y appliquant des effets sonores) et enfin un an plus tard, le big beat, ou la récupération
du rock dans l’électronique par des groupes comme les Chemical Brothers.
Il faut encore ajouter que, bien qu’à la naissance de ces musiques le studio, lieu où l’on enregistre
des sons sur bande magnétique, était le lieu musical par excellence, les technologies évoluant vers
la minimalisation, cet espace s’est restreint au home studio, un espace intérieur et individuel.
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RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
2.1.3
Aujourd’hui
Ce qui était valable durant le siècle passé semble toujours d’actualité, car il existe, en effet, encore
une pluralité de genres musicaux. Le rock original est bien mort mais ses petits-enfants sont toujours
présents. Aujourd’hui, un grand nombre de groupe rock de tout genre font leur apparition pour le
bonheur de toutes les oreilles. Car, et c’est probablement la caractéristique de ces dernières
années, il n’y a jamais eu autant de courants musicaux. Le rock a fait des petits, la musique noireaméricaine revient en force et les musiques électroniques prennent de plus en plus d’ampleur en
se diversifiant.
Il en résulte une forte demande de salles de concert et de clubs ainsi que de lieux d’apprentissage
de ces musiques. A Lausanne par exemple et depuis la fermeture au printemps 1999 de la
légendaire Dolce Vita, les citoyens réclamaient une nouvelle salle de concert. Ils l’ont obtenue
depuis quelques mois avec l’ouverture des Docks à Sévelin qui a eu lieu le 1er décembre 2005. De
même, il existe depuis quelques années l’EJMA (Ecole de Jazz et de Musiques Actuelles) qui
permet tant aux professionnels qu’aux amateurs d’apprendre à jouer d’un instrument.
2.1.4
Espace musical spécifique
Il n’existe pas véritablement d’espace musical spécifique destiné aux musiques actuelles car
l’histoire et l’évolution de ces musiques n’a pas permis d’élaborer un lieu spécifique pour leur
diffusion. Au contraire des musiques classiques, les musiciens jazz, rock ou electro ont souvent
squatté des espaces comme des larges salles situées dans des bâtiments industriels, d’où
probablement l’affection qu’ils portent à ces espaces. Il n’existe donc pas une architecture
spécifique du lieu des musiques actuelles mais plutôt des contraintes liées à l’acoustique de ces
salles.
De même, les salles de répétition de ces groupes (à l’exception des dj qui créent leurs musiques
chez eux grâce au home studio) prennent place dans des locaux souvent situés dans les sous-sols
des bâtiments publics comme les abris anti-atomiques.
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RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
2.2
ECOLES DES MUSIQUES ACTUELLES
Parmi les écoles de musique existantes en Suisse, nous pouvons en discerner deux types : les écoles
privées bénéficiant de subsides et de l’aide des associations et celles publiques dont les finances
sont assumées par l’Etat.
Les conservatoires, qui font partie de la deuxième catégorie, dispensent un enseignement
principalement axé sur la musique classique même si certains possèdent quelques rares salles de
musiques assistées par ordinateurs, de jazz et de musiques d’improvisation.
Tous ceux qui désirent étudier les musiques actuelles doivent faire appel à des musiciens qui
donnent des cours relatifs à un instrument particulier ou alors à une école spécialisée. Mais rares
sont les véritables écoles de musiques actuelles. En fait, en Suisse-Romande il n’en existe que
quatre : deux à Genève (l’Ecole des Technologies Musicales ETM et l’Association pour la Musique
de Recherche AMR), une à Lausanne (l’Ecole de Jazz et de Musique Actuelle EJMA) et enfin une à
Montreux qui est destinée au jazz uniquement. Il reste encore à mentionner les petites
infrastructures du Valais et de Neuchâtel.
2.2.1
Histoire des écoles de musique
Il est difficile de dater la naissance des écoles de musique car il existe peu d’informations à ce
sujet. Mais on peut tout de même dater leur origine à l’invention du conservatoire de musique qui
serait lié à l’école des Beaux-Arts.
Le principe du conservatoire est de former des gens de métier capable d’écrire de la musique.
Ces élèves sont confiés à des professeurs qui reflètent l’esthétique de leur génération et qui
n’évoluent pas forcément. Il en résulte des écoles conservatrices peu enclines à s’ouvrir vers les
nouvelles musiques.
Certaines de ces écoles embauchent tout de même des professionnels qui transmettent leurs
visions de la musique à leurs élèves. Et quand il s’agit de Schoenberg, ses élèves ne résisteront pas
au dodécaphonisme. Olivier Messiaen exerça lui aussi un enseignement ouvert qui permit à des
élèves comme Boulez, Stockhausen ou Xenakis d’y saisir ce qui leur correspondait et ainsi de
s’épanouir. Après eux, le Conservatoire de Paris par exemple s’est ouvert aux musiques
contemporaines.
Malgré tout, les amateurs de musiques actuelles doivent aller chercher, en dehors des institutions,
une instruction liée aux techniques les plus récentes.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
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Berklee College of Music
Macomb County Community Colege Center for the Performing Arts
a
a
Plans, coupe et image tirés de Acoustical Design of Music Education Facilities.
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
2.2.2
Mode de fonctionnement
Les écoles de musiques actuelles forment des musiciens capables d’interpréter, d’arranger et de
composer des partitions musicales contemporaines où cohabitent tous les styles liés aux musiques
actuelles (rock, blues, techno entre autre). Ils doivent aussi connaître les règles de l’improvisation
qui différencient ces musiciens de ceux d’orientation classique.
Le but de ces écoles est de transmettre la connaissance des techniques musicales ainsi que de
développer et mettre en œuvre des idées artistiques, afin de permettre à un musicien d’élaborer
ses propres compositions et en conséquence de se produire en studio ou sur scène.
La particularité des écoles de musiques actuelles est celle de l’enseignement individuel. En effet,
alors que l’enseignement de la musique classique se base sur le travail en groupe, celui des
musiques actuelles est fondé sur l’échange entre un professeur et un seul élève. Le travail en
groupe est alors surtout destiné aux élèves de jazz ou aux cours théoriques regroupant les élèves
professionnels.
Une autre spécificité de ces écoles est d’offrir deux filières : une destinée aux amateurs et l’autre
aux professionnels. Les élèves amateurs ne suivent qu’un cours hebdomadaire alors que les
professionnels en ont toute la semaine durant un certain nombre de semestres. La plupart des
écoles proposent des cours d’instruments, de MAO (musique assistée par ordinateur), ainsi que des
cours théoriques.
2.2.3
Références
Etant donné que ces écoles sont assez récentes, il existe peu de références. Je proposerai
quelques exemples aux USA et en France, mais il faut dire que la majorité de ces exemples, sauf le
Berklee College of Music, ne sont pas des écoles spécifiquement destinées aux musiques actuelles.
Ensuite, je présenterai plus particulièrement les quatre écoles de Suisse-Romande.
Etats-Unis
Le jazz, issu de la musique traditionnelle, présente une transmission de tradition orale, on l’apprend
en l’écoutant. Pourtant dès la fondation du Berklee College of Music en 1945, un enseignement
complet y est donné. Cette école est une relative grande structure qui accueille une salle de
concert de plus de 1200 places, trois salles de récital, un amphithéâtre situé en extérieur, 40 salles
de cours pour groupe, 75 salles de cours individuels et enfin 150 studios individuels. Elle permet aussi
l’apprentissage des musiques électroniques en offrant 7 studios d’enregistrement et 5 laboratoires
de synthèse de musiques électroniques. Des solutions acoustiques relatives aux salles de cours et
aux nuisances sonores du bâtiment ont été incorporées dans le projet dès le départ.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
12
IRCAM
b
b
Coupes et image tirées de l’ouvrage de Michel Forsyth.
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Le Macomb County Community College Center for the Performing Arts fait partie d’un complexe
destiné aux arts. Il est situé dans la banlieue de Detroit, ville qui a connu les balbutiements de la
musique électronique. Il est composé d’une salle de concert de 1200 places et quelques salles de
cours. Un effort tout particulier a été fait en matière d’acoustique et ce centre est devenu un
exemple dès son ouverture en 1982.
Europe
En Europe, l’enseignement du jazz tarde à s’instituer. En France par exemple, c’est seulement après
s’être infiltré sous forme de cours privés qu’il prend place dans les écoles de musique.
Il faut citer l’École Normale de Musique de Paris qui a été fondée en 1919, dont l’une des salles, la
salle Cortot, a été projetée et construite par Auguste Perret en 1928-29. Le Conservatoire National
Supérieur de Musique de Paris, qui se situe dans les locaux d’une ancienne école jésuite, a été
rénové entre 1981 et 1984 pour permettre son extension.
Concernant plus particulièrement les musiques actuelles l’IRCAM à Paris, (Institut de Recherche et
de Coordination Acoustique/Musique), construit par Piano et Rogers en relation au Centre
Georges Pompidou, est un espace destiné à la recherche et à l’expérimentation des nouvelles
technologies électroniques et numériques liées à la musique. Cet institut est entièrement bâti sous
terre avec trois niveaux de salles de musique et une extension de trois éléments sortant du sol et
exprimant l’angle de l’îlot. Il fonctionne comme un atelier de composition et d’exécution de
musiques contemporaines, de liaison des données techniques à l’invention musicale dans des
domaines qui vont de la psychoacoustique, à l’informatique, la perception, la linguistique et la
théorie du son.
Suisse et Romandie
Depuis la rentrée 2004, une filière professionnelle, l’HEJV (Haute Ecole de Jazz Vaudoise) dont les
cours sont donnés conjointement par l’EJMA et le conservatoire de Montreux a été crée. Elle rejoint
les autres hautes écoles Suisse-Alémanique. La Haute école des Arts de Bâle, par exemple, propose
dès cette rentrée des cours postgrades, axés sur la pratique et la théorie de musiques pop et
actuelles ainsi que la direction et gestion d’institutions musicales.
Le Conservatoire de Montreux et Vevey est principalement dédié aux musiques classiques, il
présente tout de même une spécialisation dans le jazz qui a été créée en 1982. L’Ecole de Jazz de
Montreux est alors la première école du genre du canton.
2.2.4
Les cas particuliers de l’EJMA, de l’ETM et de l’AMR
Etant donné le thème de ce Master plus particulièrement lié aux musiques actuelles, il semble plus
intéressant de se pencher sur des écoles comme l’EJMA à Lausanne ou l’AMR et l’ETM à Genève.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
13
EJMA
c
d
Salle de cours théorique
c
d
Hall central
Plan et coupe tirés de Architecture et Construction no 110 ;
Photographies personnelles.
Salle de cours individuel
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
EJMA
Située dans la vallée du Flon à Lausanne et créée en 1999, l’EJMA est la première école du genre
dans le canton à proposer au delà des cours de jazz, un enseignement des musiques actuelles et
électroniques. Elle propose deux filières, l’une libre (ouverte à tous les amateurs de musique
désirant apprendre ou se perfectionner dans l’apprentissage d’un instrument) et l’autre
professionnelle qui prend place dans l’HEJV dont j’ai parlé plus haut. Elle propose des cours
théoriques et d’instruments ainsi que des ateliers. Huit cents élèves (amateurs et professionnels) y
côtoient une soixantaine de professeurs.
L’EJMA est un lieu de rencontre entre musiciens. Le grand hall d’entrée, en liaison avec la
cafétéria, permet des échanges informels qui rythment la vie de l’école. L’école est un lieu de
création qui organise une quinzaine de concerts par année dans un club réputé le “Chorus” et qui
participe à la vie de la ville avec les divers festivals qui s’y déroulent.
Le rez-de-chaussée est destiné à l’administration, la cafétéria, et aux salles d’informatique dédiées
à la musique assistée par ordinateur. Les deux étages supérieurs sont divisés en salles de cours
individuels, de groupe et théoriques. Ces lieux d’enseignement sont définis selon un module : les
plus petites salles, situées le long de l’atrium, permettent les cours individuels, tandis que les salles
aux angles accueillent les cours en groupe et théoriques. Le long des petits côtés de l’atrium, se
trouvent la salle de conférence ainsi que la médiathèque et de l’autre côté les services. Toutes les
salles de cours sont reliées au système informatique afin de permettre aux élèves l’utilisation de
logiciels home studio.
Au sous-sol, prennent place les salles de cours de percussions qui n’ont pas pu être disposées au
niveau supérieur pour des raisons acoustiques. Elles se situent autour de la salle de concert de 90
places qui se trouve en contrebas de l’atrium.
Cet auditorium est une salle dont la structure est en béton et les parois recouvertes de plaques
isolantes et disposées en accordéon afin de permettre la réverbération du son. Son seul défaut
réside dans le fait que le mur opposé à la scène présente une disposition verticale et lisse de ces
plaques. Le son est donc trop vite réfléchi. On a ajouté un rideau en fond de scène qui permet de
mieux absorber le son, cela convient très bien aux rockeurs mais moins au jazzmen qui tirent ce
rideau lors de leurs représentations.
AMR
A Genève, il faut attendre la fondation, en 1971, de l’AMR (Association pour la Musique de
Recherche) pour voir apparaître une problématique liée aux musiques actuelles et à leur
enseignement. Située non loin de la gare en direction du pont du Mont-blanc, cette association se
trouve dans des locaux récemment agrandis.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
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AMR
Vue de la rue
Entrée de la salle de concert
Cage d’escalier
e
Salle de concert
e
Photographies personnelles.
Salle de cours individuel
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Son but est d’encourager la musique improvisée et plus particulièrement le jazz. Elle enseigne les
musiques non écrites et celles dites “world” par les Ateliers d’Ethnomusicologie. Elle maintient le lien
entre apprentissage et production de concert en permettant des ateliers en groupe et leur
participation à quelques concerts.
Cette association n’étant pas véritablement une école de musique mais plutôt un espace
permettant à des musiciens de se réunir pour apprendre et travailler en groupe, a été créée,
conjointement au Conservatoire populaire de musique, une filière octroyant un certificat non
professionnel.
L’adjonction au bâtiment existant a permis une circulation verticale facilitée ainsi que la
construction de nouvelles salles de répétition. De plus, une nouvelle entrée à la salle de concert
ainsi qu’un bar ont été aménagé au premier niveau. Le rez-de-chaussée a été modifié afin de
faciliter l’accueil. Ce nouvel ensemble contient 15 salles de répétition de taille différente ainsi
qu’une salle de concert et des espaces relatifs à l’association.
ETM
L’ETM a été fondée en 1983 par quelques musiciens qui ont voulu enseigner les musiques actuelles
considérées d’ailleurs par certains comme ne pouvant pas être enseignées. L’école, résolument
tournée vers l’apprentissage, propose deux filières, l’une appelée études musicales intensives et
l’autre section professionnelle qui pourrait prendre place dans le projet des Hautes Ecoles de
Musique du canton. Ces deux filières sont divisées en sections : celle instrumentale qui permet
l’apprentissage de nombreux instruments, celle consacrée à la musique assistée par ordinateur et
enfin les cours théoriques. Elle offre aussi des cours de chant.
Cette école se situe derrière la gare de Genève. L’une de ses particularités est probablement le
fait qu’elle ne bénéficie pas, comme l’EJMA ou l’AMR, d’un espace spécifique. En effet, ses locaux
prennent place dans un bâtiment qui abrite aussi des habitations, et autres bureaux. Elle ne permet
donc pas aux élèves de se retrouver dans un lieu d’échange. Un déménagement dans de
nouveaux locaux est prévu d’ici quelques mois.
En ce qui concerne la diffusion de la musique, l’école organise des concerts au bar le “Chat Noir”
à Carouge, qui propose une petite salle de concert. De plus, elle a déjà à plusieurs reprises édité
des disques composés et produits par les élèves.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
15
Michael Forsyth (dessinateur de salles de concert, architecte et violoniste) donne trois exemples
d’auditoriums, dans son livre, qui selon lui font référence :
•
La Grosser Muzikvereinsaal à Vienne datant de 1870 ;
•
La Neues Gewandhaus à Leipzig (1886) ;
•
Et le Concertgebouw à Amsterdam, datant de 1887.
f
f
Tous les plans et coupes sont tirés de l’ouvrage de Michael Forsyth.
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
2.3
SALLES DE CONCERT
La salle de concert est l’élément primordial de la musique actuelle car elle permet, avec le support
matériel tel CD ou DVD, la diffusion de la musique en direct. Malgré ce que certains pourraient
dire, rien ne remplace la vision d’une performance musicale live.
2.3.1
Histoire des salles de concert
L’histoire de l’espace musical spécifique remonte au 18ème siècle et au déplacement des concerts
des salons privés, églises et lieux non spécifiques, vers des espaces propres tel auditoriums et
opéras. La musique manifestait donc un retard par rapport au théâtre qui, lui, avait engendré dès
l’Antiquité des lieux particuliers. Ce nouveau programme, ainsi que l’édifice théâtral, deviendront
les édifices prestigieux des 18ème et 19ème siècles.
L’histoire des représentations musicales remonte au Moyen-Age où la ville elle-même est le décor
des spectacles de musique, danse et chant, et où toutes les classes sociales participent. A la
Renaissance, l’édifice théâtral réapparaît alors que la musique est jouée dans des lieux où
l’architecture importe peu. Plus tard, au 17ème siècle, la musique devient un objet interdit au peuple
et réservé aux bourgeois et à la noblesse. Du moins en France, car à Londres, l’histoire des salles de
concert remonte à ce siècle-ci. Les amateurs et professionnels y sont nombreux et libres d’organiser
des concerts qui ont lieu dans des tavernes ou des salles sommairement aménagées.
Les contraintes du programme vont peu à peu évoluer avec l’ampleur grandissante de l’orchestre,
l’apparition de nouveaux instruments et des balcons autour de la salle qui permettent la
valorisation de l’événement social que représente le concert jusqu’au milieu du 19ème siècle.
On peut diviser l’histoire des lieux de musique en quatre périodes :
ƒ
Avant 1820 (des salons aux premières salles) : une multitude de salles se développent mais
leur programme n’est pas encore bien défini. En France, elles servent à tout, en Angleterre
elles sont nombreuses et gérées par les musiciens eux-même, leurs tailles varient mais
n’excèdent jamais 1000 places ;
ƒ
De 1820 à la fin du 19ème siècle (des lieux plus nombreux et plus imposants) : la
démocratisation de la musique liée aux idées des Lumières fait exploser le nombre de salles
ainsi que leur taille. Le débat sur leur forme architecturale s’intensifie. Elles sont, pour une
ville ou une région, le moyen de démontrer sa force.
ƒ
Le tournant des années 1900 (progrès mais incertitudes) : la réflexion sur l’acoustique s’est
développée avec la révolution industrielle et l’apparition de nouveaux matériaux. Le
Nouveau Monde aussi s’intéresse à l’espace musical et innove en proposant des salles à
encorbellement qui ne font pas vraiment l’unanimité mais qui s’exportent quand même en
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
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La salle en hémicycle : la Scala de Milan.
g
La salle à scène centrale : exemple du Philarmonic de Berlin de Hans Scharoun.
La salle rectangulaire : parmi tant d’autres le Boston Symphony Hall.
h
g
h
Plan et coupe tirés de l’ouvrage de Leo Beranek ;
Plans, coupe et images tirés de l’ouvrage de Michael Forsyth.
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Angleterre. Durant cette période, les contraintes liées à la visibilité et à l’acoustique
augmentent ;
ƒ
Après Guerre (éclatement des références) : avec l’apparition de nouveaux courants
musicaux s’ouvre une période de remise en question de l’espace musical. On construit des
salles de concert car elles apparaissent comme l’image de marque d’une ville. La
polyvalence de ces espaces ayant déçus, on se tourne vers une spécialisation des espaces
musicaux en tenant compte du type de musique qui y sera joué.
Le lieu d’écoute spécifique aux musiques actuelles se situe donc dans cette dernière période. Et
bien qu’un lieu d’écoute de la musique contemporaine ne soit pas forcément, encore aujourd’hui,
l’image de marque d’une ville, son espace s’est tout de même spécialisé.
2.3.2
Typologies
Il existe trois modèles de référence qui ont connu une plus ou moins grande diffusion :
ƒ
La salle en hémicycle : son origine remonte aux amphithéâtres romains. On les rencontre
surtout en Italie dont l’exemple le plus connu est la Scala de Milan. Ces salles en éventail
posent un problème acoustique mais demeurent une référence. On peut citer par exemple
le Schauspielhaus de Schinkel ou le Kultuuritalo de Aalto ;
ƒ
La salle à scène centrale : la moins répandue de toutes principalement pour des raisons de
mauvaise acoustique ainsi que de visibilité différenciée de la scène selon la position du
spectateur. Citons le Philarmonic de Berlin par Scharoun ;
ƒ
Enfin la salle rectangulaire : la plus répandue aussi appelée boîte à chaussures qui voit sa
propagation dans toute l’Europe. Ses origines sont diverses, du jeu de paume français, à
l’église ou aux salles vides investies occasionnellement par la musique.
Les configurations de salles induisent des usages différents. Par exemple, les salles de concert rock
sont le plus souvent basées sur la typologie de la boîte à chaussure reprenant l’idée de
réappropriation de lieux vides et pour la plupart rectangulaires.
2.3.3
Mode de fonctionnement
Après cet historique qui présente l’évolution des salles de concert et de leur typologie, il est temps
d’exposer l’espace musical des salles de concert rock. Tout d’abord, elles sont le plus souvent plus
petites que la majorité des auditoriums que j’ai présenté auparavant. En effet, les petites salles de
concert (c’est-à-dire celles conçues pour moins de mille personnes) sont destinées aux musiques
plus spécifiques comme la musique de chambre, baroque et contemporaine, les grandes devant
pouvoir être polyvalentes.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
17
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Si les auditoriums ont évolué, les salles de concert contemporaines ont aussi changé. En effet, au
début de l’histoire des musiques actuelles, les concerts avaient lieu dans des espaces qui n’étaient
pas destinés à ce type de musiques et dont l’acoustique n’était pas adaptée. Il semble que les
pouvoirs publics, voyant l’émergence d’un genre musical politiquement incorrect, ont préféré
disposer ces espaces dans des lieux en marge de la ville. Quand le mouvement s’est amplifié et
qu’il est apparu aux yeux de tous qu’il n’était pas éphémère, on a réalisé qu’il fallait donner de
véritables espaces à ces musiques.
Cette prise de conscience est en relation avec l’émergence du concert où le public, las de rester
sagement assis, se lève pour ressentir la musique. Cela date de la fin des années ’70 avec
l’apparition du mouvement punk. Dès cette époque, des espaces sont spécifiquement destinés à
ces nouveaux genres musicaux car la salle avec sièges ne leur convient plus.
Cette nouvelle manière de voir le concert coïncide avec l’apparition des festivals dont la
référence ultime est Woodstock en 1969. Ils ont largement contribué à l’émergence de nouveaux
courants musicaux car au-delà d’un festival, c’est une communauté qui s’exprime. Ce type de
rassemblement se diffuse partout en Europe et le phénomène prendra de l’ampleur avec
l’apparition des parades techno à Berlin, Londres ou Paris.
Mais revenons à la salle de concert rock. Elle est composée de plusieurs éléments sans lesquels elle
est impensable. En premier lieu, elle doit contenir une scène et une salle qui puissent accueillir un
public dans un volume bien proportionné. Mais elle a aussi besoin d’infrastructures telles qu’une
régie technique qui règle le son et la lumière pendant le show, une entrée avec billetterie et
vestiaires, ainsi que des loges pour les artistes et un bar pour désaltérer le public.
2.3.4
Implication urbaine
Les salles de concert participent toujours à une politique urbaine qui instaure un rapport différent
de l’équipement à la ville et à son lieu d’insertion. Elément majeur à vocation culturelle, il est
destiné à donner à la ville une représentation d’elle-même. C’est pourquoi, il faut porter une
attention particulière au contexte urbain, à la taille et à la forme de la salle, aux matériaux et à
tout autre élément permettant une meilleure insertion dans le contexte bâti alentour.
2.3.5
Références
Il existe un grand nombre de salles de concert de part le monde, toutes différentes et dans des
lieux différents. Il serait donc difficile de donner des références exemplaires car tout dépend du
pays où elles s’installent, du lieu en rapport à la ville où elles prennent place ainsi que du genre
musical qui y est joué. Mais citons tout de même brièvement quelques unes d’entre elles.
Il existe, et je l’ai déjà exposé dans le chapitre consacré aux écoles de musique, l’IRCAM qui
propose une salle de concert expérimentale intéressante. Renzo Piano a d’ailleurs construit
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
18
Les plans des références mondiales se trouvent en annexes.
Les Docks, Lausanne
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i
Plan et coupes avec l’aimable autorisation de la direction des Docks.
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d’autres salles de concert comme l’espace musical du Prometeo à Venise et Milan, l’auditorium
du Parc National de la Musique à Rome, du centre Paul Klee et celui du Lingotto, ainsi que
l’auditorium Nicolo Paganini, les deux dernières étant des réhabilitations.
D’autres architectes reconnus ont aussi projeté des espaces musicaux. Citons Alvar Aalto et ses
deux interventions en Finlande : le Palais Finlandia et le Kultuuritalo tous deux à Helsinki ainsi que le
théâtre lyrique à Essen. Hans Scharoun a projeté la salle de musique de chambre et le Philarmonic
(salle à scène au centre) à Berlin. Plus récemment, Rafael Moneo a construit le Kursaal de San
Sebastian, le KKL de Jean Nouvel a pris possession du bord du lac de Lucerne et Rem Koolhaas a
“lancé un pavé musical” du nom de Casa della Musica à Porto.
Suisse et Romandie
Il existe de nombreuses salles de concert destinées plus particulièrement aux musiques actuelles.
Parmi elles, citons la Rote Fabrik de Zürich, la Kaserne à Bâle, le Z7 de Pratteln, La Reithalle de
Berne, ou encore le Kraftfeld de Winterthur et la Treibhaus de Lucerne enfin, et plus près de chez
nous, le Fri-Son à Fribourg et dernièrement les Docks à Lausanne qui ont tous deux la capacité
d’inviter des groupes reconnus.
En Romandie, les salles de concert sont assez nombreuses, toutes issues de réaffectations, et de
taille relativement modeste. La plupart sont composées d’une scène de 7 mètres de long sur 5
mètres de profond ce qui ne permet pas d’accueillir la plupart des groupes internationaux. Il faut
tout de même citer les quelques salles qui retiennent l’attention pour la suite du projet.
ƒ
Le Fri-Son est une des salles de concert les plus réputée et crédible de Suisse-Romande. Il est
né en 1983 du manque d'espaces culturels autogérés en Suisse. Il présente, de manière
autonome et autofinancée, des créations musicales les plus pointues du moment. Suite à
des travaux, il est actuellement composé de deux salles de taille différente et pouvant
accueillir au total environ 2000 spectateurs.
ƒ
Les Docks à Lausanne est la nouvelle scène de la capitale vaudoise. Elle accueille les
groupes rock, pop, ainsi que world music, soul, et les songwriters. La Fondation pour les
Musiques Actuelles (FMA), qui est responsable des lieux, a pour but de fédérer les milieux
musicaux autour de projets concrets, de s’ouvrir aux groupes suisses, ainsi que d’offrir des
possibilités d’initiation au monde de la musique en tissant des liens étroits avec les écoles
professionnelles de musique et d’art. Sa salle de concert peut accueillir jusqu’à 1000
personnes.
ƒ
A Genève, il existe un certain nombre de salles de concert comme celle du bar Le Chat
Noir, ou l’Arena qui est en fait une salle de concert de grande envergure. Il me semble plus
intéressant d’exposer l’Usine (ou PTR _ Post tenebras rock). Elle a ouvert en 1983 et
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
19
La Case-à-Chocs, Neuchâtel
j
L’Amalgame, Yverdon-les-Bains
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j
k
Plan, coupe et détail avec l’aimable autorisation de la ville de Neuchâtel ;
Plan et image tirés du site internet http://www.amalgameclub.ch.
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revendique son double rôle de pôle culturel et de parrain du rock’n’roll qui a su défendre et
imposer, dans la cité de Calvin, les musiques électriques.
ƒ
L’Usine à Gaz de Nyon, qui a ouvert en 1995, s'affirme comme le centre culturel de la ville
ainsi que de toute la région. Elle n’est ni vraiment un théâtre au sens strict, ni un club rock ou
une boîte de jazz car elle peut être modulée en fonction des besoins.
ƒ
Au-delà d’un simple espace underground, le Ned se veut le lieu culturel alternatif de la ville
de Montreux. Reconversion d’une ancienne menuiserie, il ouvre en 1994. Aujourd’hui il est
destiné aux musiques extrêmes, chaudes et électroniques.
A Vevey se trouve le Rocking Chair. Espace alternatif de la ville, il se trouve à proximité des
autres lieux culturels de la ville tel les Temps Modernes et la Guinguette.
ƒ
ƒ
La Case à Chocs de Neuchâtel est la salle de concert de la ville. Récemment rénovée, elle
organise des concerts et spectacles. L’association qui la gère a pour but de renforcer les
liens entre musiciens neuchâtelois et de promouvoir toute création musicale.
ƒ
Enfin à Yverdon-les-Bains, se trouve l’Amalgame. Salle de concert de 500 places, elle est
située entre les voies de chemin de fer et le lac, à côté du stade de football et du nouvel
Hôpital Psychiatrique construit par Devanthéry & Lamunière. Gérée par une association, elle
a fêté ses 10 ans en septembre 2004 et continue d’offrir à la population nord vaudoise une
programmation de qualité. Mais malgré toutes les bonnes volontés, la taille de la scène
ainsi que le manque d’infrastructures performantes ne permettent pas d’inviter de grandes
formations ni des groupes internationaux reconnus. De plus, l’association peine à se faire
connaître au-delà de sa région.
Pour finir, il faut ajouter que les salles de concert rock sont le plus souvent gérées par des
associations et qu’elles survivent (ou meurent) grâce aux subventions de l’Etat et aux donateurs tel
que la Loterie Romande.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
20
ACOUSTIQUE
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.1
QUELQUES MOTS A PROPOS DE L’ACOUSTIQUE
L’acoustique est l’ensemble des techniques visant à assurer voir améliorer la qualité de la diffusion
du son dans un volume. Il s’agit de la science des sons, une science exacte mais appliquée à un
domaine qui est celui du subjectif, car tournée vers la sensibilité individuelle. La qualité de la
perception subjective constitue donc une des composantes essentielles d’un projet de lieu
d’écoute. Il s’ensuit que les paramètres objectifs doivent être adaptés aux exigences subjectives
spatiales ou culturelles de l’auditeur. En fait, l’acoustique est fondée sur l’invention de
correspondances entre volumes et univers sonores en créant, de ce fait, une personnalité
spécifique de la salle, une identité basée sur l’étroite relation entre les valeurs architecturales et
acoustiques.
Tout d’abord, il faut noter qu’il n’existe pas d’acoustique parfaite mais des acoustiques adaptées à
des besoins spécifiques. Il n’existe donc pas de recettes toutes faites, mais des solutions élaborées
entre l’architecte, l’acousticien, le maître de l’ouvrage et l’utilisateur qui, tous, interviennent dès le
début du projet afin d’adapter la salle aux besoins effectifs de chacun. Il s’agit donc d’une
interaction entre tous les acteurs qui sous-entend une collaboration mais aussi des compromis. De
cette manière, la mise en commun des capacités et spécificités de chacun permet une
adaptation optimale entre architecture et acoustique.
L’évolution de la musique et des comportements de son écoute ont spécifié les lieux de concert et
leur acoustique, à tel point que chaque musique, chaque interprétation tend à exiger une
acoustique particulière. Les techniques de sa maîtrise sont donc devenues déterminantes car elles
doivent être précises pour contraindre le moins possible la conception architecturale.
Mentionnons les deux grands domaines de l’acoustique : l’isolation de la salle des bruits parasites
extérieures, et la protection qui évite d’émettre au-delà de la salle. Il s’agit alors d’un travail de
l’intérieur vers l’extérieur mais aussi du dehors au dedans.
Il faut en outre faire attention aux sources de bruits intérieures telles que les installations de
chauffage, ventilation, climatisation, à la plomberie, ascenseurs, aux cloisons et joints. C’est dans la
qualité des détails que se situe la qualité acoustique de la salle.
Dans une salle de concert, il est donc important de ne pas être gêné par les bruits extérieurs et de
ne pas déranger le voisinage. De plus, il faut qu’à terme le spectateur soit satisfait, mais aussi que
les musiciens puissent s’entendre.
En ce qui concerne les salles de cours, il s’agit là, en plus de l’isolation et de la protection, de ne
pas s’entendre d’une salle à l’autre. Par contre, la transmission de sons au-delà de la salle dans un
espace commun, comme un hall par exemple, évite l’atmosphère maussade d’une école. C’est le
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
22
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
cas de l’EJMA à Lausanne, où la musique est perceptible depuis le hall d’entrée mais où les élèves
ne sont pas dérangés par les autres pendant leurs cours.
Les acousticiens soulignent l’importance de l’atmosphère, de la dimension subjective et
psychologique de l’acoustique. En effet, au delà des règles, un lieu d’écoute doit posséder une
certaine musicalité et cette qualité n’est pas mesurable.
1
En fin de compte l’espace musical possède son propre caractère, sa personnalité distincte.
1
Tableau tiré de la revue Technique et Architecture no 389, mai 1990.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
23
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.1.2 Etudes acoustiques et simulation informatique
L’acoustique prévisionnelle permet de prévoir la qualité acoustique d’une salle avant même de
l’avoir bâtie. Elle est basée sur des calculs qui utilisent l’acoustique géométrique, mais il faut tout de
même tenir compte de l’aspect imprévisible de la mise en œuvre ainsi que la perception
individuelle de chacun, tout ne pouvant pas toujours être maîtrisé.
Les acousticiens utilisent des logiciels informatiques qui permettent de déceler les défauts de la
salle et ainsi de pouvoir les corriger. On parle, d’ailleurs, le plus souvent d’acoustique corrective
car, à l’aide de ces méthodes de calculs, nous pouvons contrôler l’acoustique de la salle et la
modifier s’il y a lieu.
Ces méthodes ne sont pas à prendre au pied de la lettre car même si une salle bénéficie d’une
acoustique irréprochable, c’est bien l’atmosphère qui compte. Il faut par conséquent qu’elle
corresponde aux objectifs acoustiques mais aussi et surtout aux nécessités musicales.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
24
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.2
ACOUSTIQUE FONDAMENTALE
Le son est une onde mécanique qui se propage dans les milieux gazeux, liquides ou solides. Afin de
comprendre l’acoustique des salles de concert, il convient donc d’appréhender certaines notions
de base. Il faut tout d’abord mentionner qu’une source sonore émet dans toutes les directions
mais, afin de saisir plus facilement la propagation du son, prenons exemple sur un unique rayon
sonore.
3.2.1
Réflexion
L’onde sonore se propage en ligne droite jusqu’à rencontrer une paroi. Une partie de l’onde est
alors absorbée, une autre est transmise à travers le matériau et enfin la plus importante est
réfléchie jusqu’à la prochaine paroi, et ce ainsi de suite. La réflexion du son se fait selon un angle
qui est théoriquement le même que celui d’incidence. C’est donc la forme de la salle qui
détermine les premières réflexions.
2
2
3
3
Schéma montrant la réflexion du son sur une paroi, tiré du cours de physique de 1ère année ;
Schéma montrant les réflexions du son dans une pièce, tiré du site internet http://p_carre.club.fr/patacou.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
25
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.2.2
Réverbération
La réverbération est liée au phénomène de réflexion. En effet, si l’on se concentre sur un point
distinct, les ondes sonores qui lui parviennent sont chronologiquement celles de la propagation
directe puis, celles ayant subi des réflexions. Ces dernières sont forcément d’une intensité plus
faible car ayant subi de plus en plus d’absorption. C’est donc le volume de la salle qui détermine
sa réverbération.
4
3.2.3
5
Diffusion
Le phénomène de diffusion acoustique concerne l’homogénéité sonore de la pièce. Il s’agit de la
réflexion du son sur une paroi accidentée dont l’onde sonore incidente est répartie dans de
multiples directions. Il s’ensuit que plus une paroi présente d’irrégularités plus elle diffusera et plus
l’impression d’enveloppement du son sera grande. De plus, le risque d’écho est moindre dans ce
cas.
4
5
Schéma montrant la révérbération du son dans une pièce, tiré du site internet http://p_carre.club.fr/patacou;
Schéma montrant la diffusion du son sur une paroi, tiré du cours de physique de 1ère année.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
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RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.3
ACOUSTIQUE DES LIEUX D’ECOUTE
Après avoir défini la fonction de la salle, son occupation ainsi que le type de musique qui y sera
joué et tous les autres phénomènes ayant un impact sur la perception, il faut comprendre un
certain nombre d’éléments qui constituent les bases de l’acoustique architecturale. Parmi ceux-là
le processus d’écoute, celui de propagation et de réflexion du son, les caractéristiques de l’écoute
de l’auditeur ainsi que le temps de réverbération.
3.3.1
Processus d’écoute
Il se compose de trois facteurs :
ƒ
la source sonore : elle émet des ondes qui sont caractérisées par la directivité du
rayonnement, la puissance acoustique, les composants de fréquence et le rythme ;
ƒ
les parois (murs et plafonds) qui réfléchissent ou absorbent partiellement le son ;
ƒ
enfin l’auditeur, dont le caractère d’écoute demeure relativement inconnu.
3.3.2
Processus de propagation et de réflexion du son
Ce processus est en relation directe avec ce que j’ai expliqué dans le chapitre précédent. Le son
direct parvient à l’auditeur puis les premières réflexions ont lieu. Elles lui parviennent avec des
retards dissemblables selon leur parcours et leurs différentes réflexions. Elles sont essentielles pour la
clarté de la parole et de la musique.
6
6
7
7
Diagramme montrant la diminution du niveau sonore dans le temps, tiré du Livre des techniques du son ;
Schéma montrant la propagation du son dans un local, tiré du cours de physique de 1ère année.
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RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.3.3
Caractère d’écoute de l’auditeur
Il est, encore aujourd’hui, difficile à appréhender. Une des notions essentielle à comprendre est la
binauralité de l’audition, autrement dit le fait que l’humain possède deux oreilles. Les autres sont les
suivantes :
ƒ
Les mesures telles la gamme de fréquence (de 20 à 20'000 hertz) et l’amplitude du
décalage (de 0 à 140 dB) ;
ƒ
L’intégration des sons en fonction du décalage. Le décalage entre le son direct et la
réflexion est impossible à distinguer lorsque celui-ci est inférieur à 50 m/s (parole) ou 80 m/s
(musique). Il résulte de ce décalage que le son direct est renforcé par un timbre plus riche.
Quand le décalage dépasse ces données, on perçoit un écho qui est fort désagréable ;
ƒ
La sensibilité variable aux fréquences. Etant donnée que l’oreille humaine est plus sensible
aux fréquences moyennes et aux aiguës, l’énergie des basses fréquences doit être
supérieure afin d’atteindre la même sensation de force sonore ;
ƒ
La sensation spatiale dans une salle et la localisation des sources sonores. Il semble que la
différence de perception entre les deux oreilles dépende de l’intensité et du spectre de
fréquence, il faut donc que l’énergie sonore parvienne latéralement à l’auditeur afin de
provoquer une sensation d’emballement sonore.
3.3.4
Temps de réverbération
L’acoustique d’une salle de concert ainsi que les sensations subjectives qu’elle provoque
dépendent entre autre du temps de réverbération de cet espace. La réverbération du son, c’està-dire l’intégration de plusieurs réflexions, modifie la perception des variations dues au genre
musical joué.
Le temps de réverbération est fonction du volume ainsi que de la surface d’absorption de la salle
et de sa géométrie. La réverbération sera donc plus grande dans un grand volume dont
l’absorption est faible. Les coefficients d’absorption des différents matériaux de la salle sont donc
des plus importants. Enfin, il faut ajouter que la fréquence aussi a son importance puisque le
coefficient d’absorption d’un matériau dépend d’elle.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
28
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
8
9
Il n’existe pas véritablement de règle concernant le temps de réverbération optimal d’une salle, il
faut tout de même mentionner que celui-ci dépend du genre musical joué dans cet espace.
L’acoustique d’une salle symphonique, par exemple, sera de bonne qualité si le temps de
réverbération est de 2 secondes, une plus faible valeur (jusqu’à 1.5 seconde) sera perçue comme
plus sèche.
Il faut ajouter qu’il n’y a pas de temps de réverbération spécifique pour les salles de concert de
musiques actuelles car elles utilisent l’électroacoustique. Il s’agit de la sonorisation des lieux
d’écoute à base de micros, filtres, amplis et hauts-parleurs. Ce système permet de jouer avec
l’acoustique naturelle d’une salle.
3.3.5
Le cas particulier du studio d’enregistrement
L’acoustique d’un studio d’enregistrement est primordiale puisqu’elle détermine la couleur
musicale de l’enregistrement. C’est pourquoi, il faut dissocier les cabines de prise de son
permettant l’enregistrement séparé des instruments et la cabine d’écoute (control room) afin de
permettre l’écoute la plus objective et neutre possible.
La cabine de prise de son peut fonctionner comme une salle de concert sans travail sur le son ou,
de manière neutre, en retraitant le son artificiellement par la suite. Le temps de réverbération
devra donc être de même valeur (ou légèrement supérieur aux extrêmes) ceci à toutes les
fréquences. C’est pour cette raison qu’il est courant de revêtir les murs de ces cabines d’un
matériau absorbant comme le bois. Il faut, en outre, tenir compte de l’intensité des premières
8
9
Schéma montrant le temps de réverbération en fonction du volume, tiré du cours de physique de 1ère année ;
Schéma montrant le temps de réverbération en fonction de la fréquence, tiré du Livre des techniques du son.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
29
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
réflexions, qui est encore plus importante dans un studio que dans une salle de concert, car elles
informent sur la taille de la pièce.
10
La cabine d’écoute doit posséder un temps de réverbération court afin que les premières
réflexions de la cabine de prise de son ne soient pas noyées par celle de la pièce de contrôle. De
plus, il faudra lutter contre l’intensité élevée des premières réflexions car, contrairement aux salles
de concert, elles perturbent la restitution objective du son.
10
Schéma montrant l’échogramme d’un studio d’enregistrement, tiré du Livre des techniques du son.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
30
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.4
IMPLICATIONS ARCHITECTURALES
Afin de créer une salle dont l’acoustique serait la plus spécifique, il faut tenir compte d’un certain
nombre d’éléments : la fonction de la salle, son volume, le rapport entre la profondeur, la hauteur
et la largeur, le nombre de places, ainsi que les matériaux de structure et revêtement.
3.4.1
Site
Il a son importance car la salle de concert est soumise aux inconvénients de la vie urbaine. Le bruit
urbain est l’élément le plus important car, comme je l’ai dit précédemment, il faut se protéger de
ces nuisances extérieures mais aussi isoler le bâtiment pour éviter de déranger le voisinage. Les
solutions à ces problèmes varient en fonction des degrés de nuisance. Elles vont de l’adoption de
vitrages spéciaux, au travail sur les fondations, en passant par une isolation phonique renforcée.
3.4.2
Position par rapport au bâtiment
L’activité musicale doit pouvoir s’effectuer sans gêner les autres activités, la salle doit donc être
isolée de manière visible et acoustique. Les salles de concert semblent se structurer par une
opposition entre la salle elle-même et le reste de l’édifice, entre opacité de la salle et
transparence du bâtiment, introspection et ouverture.
3.4.3
Salle
Il faut tout d’abord connaître la destination de l’ouvrage, sa polyvalence ou sa spécialisation.
Devant les exigences accrues du public en matière d’acoustique et l’apparition de musiques
différentes, l’idée d’adapter la salle à chacun des concerts qu’elle accueille a conduit à chercher
la possibilité d’en moduler les caractéristiques. La transformation de la salle se fait par l’introduction
ou le déplacement d’éléments orientables. Cette recherche concerne aussi bien les grandes salles
(origine de l’idée), que les salles moyennes.
D’ailleurs, de nombreuses salles de concert possèdent des éléments au plafond qui permettent
une meilleure réflexion du son en direction du public. Ces éléments sont disposés de manière à
réorienter la réflexion de l’onde sonore.
Un exemple de cette modularité est donné par la salle principale de l’IRCAM. Elle est pensée de
manière à moduler l’espace, tant au niveau de l’espace lui-même par la possibilité de lever ou
baisser le plafond, que par l’invention de murs enrichis de panneaux rotatifs qui permettent divers
revêtement (absorbant, réfléchissant, diffusant) et donc différentes acoustiques.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
31
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
3.4.4
Taille
La taille est un paramètre important car elle définit le temps de réverbération. Il faut donc réfléchir
à la surface et au volume de la salle en élaborant une proportion entre longueur, largeur et
hauteur de la salle. Les acousticiens parlent de 9 à 10 m3 par auditeurs pour obtenir une salle à
l’acoustique intéressante mais cet ordre de grandeur n’est pas à prendre au pied de la lettre car le
rapport volume/surface doit s’accroître avec l’allongement du temps de réverbération. Cette
proportion doit permettre le confort du musicien ainsi que celui du spectateur.
3.4.5
Forme
Comme je l’ai expliqué dans le chapitre consacré aux salles de concert, il existe trois typologies de
salles : la forme rectangulaire, celle en hémicycle et les salles à plan centré. Les deux premières
produisent un effet d’enveloppement et une spatialité sonore, alors que la dernière présente des
problèmes acoustiques.
Il faut ajouter que le recours à l’amplification diminue la corrélation entre forme de la salle et
acoustique. Mais la forme n’est rien si elle ne respecte pas certaines proportions. La largeur et la
hauteur d’une salle rectangulaire, par exemple, ne doivent pas excéder la moitié de la longueur.
Enfin, notons qu’il est préférable que les murs ne soient pas parallèles et nus. Si tel était le cas la
réverbération ne se ferait pas de manière optimale.
3.4.6
Matériaux
Etant donnée que le son diffuse, toute paroi qui le reçoit est déterminante. Par conséquent il faut
connaître les propriétés des matériaux qui la revêtent pour connaître la propriété de la paroi et,
par extension, de la salle.
Tout matériau possède des propriétés acoustiques qui sont mesurables selon un coefficient
d’absorption qui se situe entre 0 et 1 et qui dépend de la fréquence. On peut les classer en deux
catégories : les matériaux absorbants (poreux et résonateurs) et les diffuseurs.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
32
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Matériaux poreux
Les matériaux poreux sont caractérisés par une matière contenant de nombreux pores reliés entre
eux par des canaux et plus ou moins ouverts sur l’extérieur. Lorsque l’onde sonore pénètre dans ce
type de matériaux, une partie de l’énergie est transformée en chaleur par l’effet de frottement. Le
coefficient d’absorption augmente avec la fréquence à épaisseur constante. Il augmente aussi
avec l’épaisseur à fréquence constante. La distance à la paroi aussi est déterminante.
11
11
Diagramme montrant le coefficient d’absorption d’un matériau poreux, tiré du Livre des techniques du son.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
33
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Matériaux résonateurs
En ce qui concerne les résonateurs, il s’agit le plus souvent de membranes ou de panneaux légers
perforés ou non, fixés sur une paroi. Un volume hermétique et amorti, par de la fibre minérale par
exemple, est donc créé entre la paroi et le panneau. Lorsqu’une onde sonore parvient au
panneau, il vibre. Ces panneaux sont idéaux pour absorber des basses fréquences. Il faut enfin
porter une attention particulière au matériau qui permet l’amortissement du son entre le panneau
et la paroi.
12
Matériaux diffuseurs
Les diffuseurs sont souvent appliqués pour diffuser les réflexions des parois des salles de concert
ainsi que la réverbération des studios d’enregistrement. Ces matériaux permettent le phénomène
de diffusion dont j’ai parlé précédemment. Tout matériau est diffuseur pour une certaine gamme
de fréquence. Les matériaux absorbants peuvent donc être diffuseurs dans des fréquences
différentes de celles où ils sont absorbants.
Les diffuseurs ont des formes classiques telles les demi-cylindre ou les dièdres. Mais il est difficile de
maîtriser ces formes car on ne connaît pas encore bien le phénomène. Citons, parmi les diffuseurs
utilisés, celui de Schröder que l’on trouve souvent dans les cabines d’écoute des studios
d’enregistrement.
Chaque matériau possède donc des performances à connaître, moduler et modifier en fonction
des besoins à obtenir.
12
Diagramme montrant le coefficient d’absorption d’un résonateurs à membranes, tiré du Livre des techniques du son.
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34
RECONVERSION
Reconversion industrielle dans la Ruhr, Allemagne
l
Carte de la disposition des friches industrielles en Suisse
m
l
Images tirées de Techniques et Architecture no 432 ;
Carte tirée de La Suisse et ses friches industrielles.
m
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
4.1
QUELQUES MOTS SUR LES FRICHES INDUSTRIELLES
Ce que l’on appelle aujourd’hui friches industrielles est le résultat de la chute du secteur industriel
et, par conséquent, des entreprises de ce secteur. Il en résulte un grand nombre de complexes et
de bâtiments industriels vides et laissés à l’abandon.
4.1.1
Histoire
L’histoire des friches industrielles est donc totalement liée à celle de la révolution industrielle qui a
permis l’émergence de nouvelles technologies. Ces procédés sont liés à l’invention de la machine
à vapeur qui a introduit un grand nombre d’autres innovations. Il s’en est suivi la création d’un
grand nombre d’entreprises de ce secteur.
Plus tard, le secteur industriel s’est transformé et a commencé à s’orienter vers de nouvelles
technologies. Il a donc commencé à abandonner les complexes qu’il avait bâti en plein centre
ville pour aller s’installer en périphérie, dans des zones plus ouvertes.
4.1.2
Aujourd’hui
Cette attitude liée à l’installation d’infrastructures industrielles en périphérie de ville a perduré et
s’est même propagée au secteur des commerces et autres loisirs. Aujourd’hui, un grand nombre
de friches industrielles en centre ville sont peu à peu réaffectées.
Mais la question des très grands complexes en friches reste posée dans des lieux comme la Ruhr ou
encore les régions minières françaises où les entreprises ferment depuis quelques années. Un travail
de reconversion de ces friches a d’ores et déjà commencé dans la Ruhr avec des projets comme
celui de IBA-Emscher Park.
En Suisse, la proportion d’espaces en friches est de l’ordre de la superficie de la ville de Genève
autrement dit 17 millions de m2. Sur le territoire national, les friches se situent principalement dans la
région alémanique. La plupart de ces espaces se situent d’ailleurs en zone urbaine, proche de ce
qui est actuellement considéré comme les métropoles suisses.
Mais, en réalité, en Suisse-Romande, même s’il existe des complexes industriels à l’abandon, les
bâtiments industriels vides sont peu nombreux, leur sous-utilisation surtout est montrée du doigt. En
fait, il semblerait que depuis quelques années, ce problème lié à la reconversion des friches
industrielles ait sensibilisé les pouvoirs publics et les institutions privées qui ont déjà commencé à
œuvrer dans le sens d’une réutilisation de ces bâtiments aux larges potentialités.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
36
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
4.2
ENJEUX DE LA RECONVERSION DES FRICHES INDUSTRIELLES
Les enjeux de la reconversion de friches industrielles sont liés à l’aménagement du territoire. En se
questionnant sur les possibilités de réutilisation de ces bâtiments, on se questionne aussi sur la
problématique de l’étalement urbain et, par extension, du développement durable.
4.2.1
Aménagement du territoire
L’aménagement du territoire est un ensemble de réflexions liées à la manière de concevoir le
territoire et la ville qui a mené à la naissance de lois. Un cadre institutionnel constitué de lois
fédérales et cantonales, de plans directeurs cantonaux, ainsi que des plans d’aménagement
locaux existe depuis 1979.
Sans entrer dans le détail, ces différents outils ont pour but d’assurer une utilisation mesurée du sol,
de coordonner les activités humaines ayant un impact sur l’organisation du territoire et d’assurer un
développement harmonieux du pays.
4.2.2
Etalement urbain
L’étalement urbain, comme son nom l’indique, se caractérise par une formation de la ville en
tache d’huile. C’est-à-dire que les nouvelles constructions, au lieu de prendre place dans les zones
libres à l’intérieur de la ville, se positionnent en dehors de ses murs. Il s’ensuit une progression de la
ville du noyau originel vers la périphérie. Les villes s’étendent donc sans limites et altèrent le
paysage.
Une réponse à ce problème d’étalement urbain est la construction de la ville sur la ville. Il existe
plusieurs manières de faire, soit en densifiant la ville en utilisant ses espaces laissés vides ou en
surélevant les bâtiments préexistants, soit en utilisant des bâtiments existants que l’on transformerait.
Cette deuxième solution est totalement dans le cadre de la problématique des friches industrielles
et de leur réaffectation. En effet, utiliser des structures préexistantes et leur trouver une nouvelle
utilité évite la construction en périphérie donc l’étalement urbain et permet la densification de la
ville sur elle-même. D’ailleurs, la réhabilitation et la rénovation d’immeubles de logements et de
bureaux se situent totalement dans ce thème de réaffectation lié à l’étalement urbain. Cette
problématique est liée à une réflexion sur le développement durable, des villes en particulier.
4.2.3
Développement durable
Le développement durable est un concept relativement vague et difficile à appréhender. Selon la
Commission Brundtland, il s’agit du “développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
37
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
besoins”. La Confédération a élevé le développement durable au rang de but constitutionnel
avec les articles 2 et 73 de la Constitution Fédérale. A défaut de lois annexes spécifiques, ces
dispositions de la Constitution ont essentiellement une fonction cadre, capable de guider les
interventions sur le terrain. Le schéma suivant représente les objectifs quantitatifs et qualitatifs à
propos de l’environnement, l’économie et la société dans le temps et l’espace.
13
Expliquons ce schéma. Le développement durable est donc la prise en compte des trois
dimensions que sont l’environnement, la société et l’économie. Il ne se limite donc pas à la
protection de l’environnement mais englobe aussi une prospective liée à une économie prospère
et une société solidaire. Selon lui, il faut prendre en compte aujourd’hui les effets à long terme de
nos interventions pour que les générations suivantes puissent satisfaire leurs besoins. Il exige à long
terme un changement structurel de notre système économique afin d’économiser nos ressources
et a pour but d’améliorer la qualité de vie des pays en voie de développement.
Le développement durable, ses réflexions sur la réduction de notre consommation de ressources et
l’influence de nos actions présentes sur l’environnement futur, ceci, lié à l’aménagement du
territoire, est donc en phase avec la problématique de la réhabilitation de bâtiments industriels.
13
Schéma tiré du site internet http://are.admin.ch.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
38
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
4.3
PROBLEMATIQUE DE LA RECONVERSION
4.3.1
Qu’entend-t-on par reconversion ?
Aujourd’hui, la transformation des bâtiments est un défi des plus important de l’architecture. Liée à
la rareté des terrains à dispositions, elle est un enjeu économique et urbanistique, permettant une
nouvelle attitude vis-à-vis des secteurs industriels à l’abandon. Il ne faut pas perdre de vue que la
reconversion nécessite la coexistence entre l’ancien et le nouveau.
Il existe plusieurs attitudes relatives à la reconversion d’un bâtiment existant : préservation,
réinterprétation ou affirmation d’un contraste. Mais ce qui doit dominer, c’est le respect de
l’architecture existante.
Il s’agit donc de mettre en scène la mémoire du passé et l’avenir d’un nouvel usage. La qualité de
la réutilisation d’un bâtiment est donc liée à l’adéquation entre espace existant et nouveau
programme, entre forme et fonction et elle n’est réussie que quand il existe une bonne adéquation
entre la forme et la nouvelle fonction. Il convient donc d’analyser le bâtiment existant afin d’en
faire ressortir les qualités et potentiels.
Il faut tout de même mentionner que la reconversion concerne le plus souvent le second œuvre,
cela permet l’utilisation de nouveaux matériaux et de techniques innovantes. Il s’agit donc d’une
architecture de l’intérieur, qui va à la rencontre de la structure existante et de la lumière.
Dans le cas d’une friche industrielle, et parce qu’elle offre le plus souvent de larges planchers et
des grandes portées, beaucoup d’usages y sont possibles. Ces possibilités vont de la réaffectation
en logements (dans le cas où les bâtiments ne sont pas trop profonds), espaces culturels, sportifs,
commerciaux ou encore destinés à la formation.
Enfin citons Philippe Robert qui exprime très bien les enjeux de la reconversion.
(…) reconnaissant la place que le recyclage occupe dans la création architecturale
contemporaine. Car c’est de création qu’il s’agit. Intervenir sur un édifice existant c’est composer
avec lui, c’est jouer des contraintes qui s’ajoutent à celles du programme et des règlements.
Contraintes qui sont aussi des supports à l’imaginaire, qui permettent de développer des solutions
architecturales qui n’auraient pas été inventées ex-nihilo. 14
14
Citation tirée de Reconversion.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
39
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
4.3.2
Processus de reconversion
Il existe plusieurs possibilités de réaffectation qui dépendent principalement de l’état du bâtiment,
de son intérêt architectural et de ses caractéristiques (taille, possibilité d’extension). Les aspects
techniques liés à la reconversion seront appréciés plus loin dans la description du bâtiment choisi,
ainsi que tout au long du processus de projet. Examinons les trois possibilités de réaffectation
principales:
ƒ
Conservation de la totalité du bâtiment en ne travaillant que sur son intérieur et son
aménagement ;
ƒ
Conservation de la structure uniquement et création d’un espace intérieur ainsi que d’une
façade ;
ƒ
Enfin, démolition partielle ou totale de l’édifice s’il présente peu ou pas d’intérêt et si sa
réaffectation coûte plus cher qu’une construction nouvelle. Cette dernière solution ne se
situe d’ailleurs pas à proprement dit dans une problématique de développement durable.
En ce qui concerne la nouvelle destination de ce bâtiment transformé, les professionnels
s’entendent sur le fait d’offrir une mixité des programmes afin de pouvoir faire revivre ce lieu. Les
programmes le plus souvent cités se situent dans le secteur tertiaire (commerces et services),
l’habitation, la culture ou les sports.
Dans le cas d’une reconversion urbaine, plus que lors de nouvelles constructions, il faut porter une
attention particulière à l’intégration de la nouvelle activité, ainsi qu’aux transformations du
bâtiment en rapport à la ville. Il faut donc envisager l’édifice dans son rapport au quartier et, dans
son ensemble, à la ville.
Enfin il faut aussi mentionner que s’il existe des friches industrielles qui ne sont pas réaffectées, c’est
que la reconversion présente aussi des entraves. L’étude menée conjointement par l’Office fédéral
de développement territorial (ARE) et l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage
(OFEFP) montre qu’il existe des obstacles à la reconversion de bâtiments industriels. Ceux-ci se
situent principalement au niveau financier et réglementaire. En effet, le plan de zone est parfois
très contraignant et ces sites, se situant le plus souvent en zone industrielle, ne permettent que peu
de marge de manœuvre, à moins d’élaborer un nouveau plan de quartier ou de changer
l’affectation du bâtiment. Au niveau financier, les propriétaires interrogés montrent du doigt le
manque d’investisseurs ainsi que celui d’un coup de pouce de l’Etat.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
40
Musée d’Orsay, Paris
Maltings Snape Concert Hall
n
Théâtre Kleber-Meleau
o
Ecole d’architecture de Wintherthur
p
Image tirée deASPAN-SO no 3 1988 ;
Images tirées de l’ouvrage de Michael Forsyth ;
p Image tirée de ASPAN-SO no 3 1988 ;
q Photographies de Alain Kilchenmann (diplomant2005-2006).
n
o
q
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
4.4
REFERENCES DE REAFFECTATIONS
Il existe un grand nombre d’exemples de réaffectations dans des domaines différents car les friches
industrielles ne sont pas seules à avoir subit une reconversion, les bâtiments anciens aussi abritent
des programmes pour lesquels ils n’étaient pas forcément destinés au départ. Des châteaux ainsi
que des gares hébergent alors des musées, ou des palais de justice se sont transformés en
bibliothèque.
4.4.1
Dans le monde et en Europe
A Chicago, une ancienne imprimerie a laissé place à une Eglise Episcopale. En Angleterre, des
docks ont été transformés en logements. A Barcelone, une ancienne usine a été transformée en
école secondaire.
Mais l’une des reconversions les plus remarquables et des plus connue en Europe est le Musée
d’Orsay à Paris. Il était auparavant une gare inaugurée en 1900 dont l’aspect industriel de la
construction avait été volontairement caché notamment à l’extérieur sous une façade pompeuse.
Son exploitation devenant difficile, elle a été utilisée pour d’autres activités avant de devenir le
musée que l’on connaît aujourd’hui.
Dans le domaine de la musique, il existe aussi des reconversions de friches industrielles, le Maltings
Snape Concert Hall en est la preuve. Construit au milieu du 19ème siècle à Snape dans le Suffolk
anglais, cet espace est une brasserie construite au milieu du 19ème siècle. En 1965, suite à des
difficultés relatives à sa rentabilité, une partie est transformée en salle de concert ce en conservant
la structure existante et le caractère originel du bâtiment. Certains jugent cette salle comme ayant
une très bonne acoustique ainsi qu’un espace agréable.
4.4.2
En Suisse
Il existe de nombreux exemples de réaffectations de bâtiments industriels comme la création du
théâtre Kleber-Méleau à Renens dans un atelier de l’usine à gaz, ainsi que l’Ecole de Multimédias
et d’Arts de Fribourg et la Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande “la Manufacture” qui se
situent, elles aussi, dans d’anciennes usines.
On peut citer la transformation d’une usine en école d’architecture à Wintherthur. Le volume n’est
pas entravé par des espaces fermés car, en effet, les ateliers prennent place sur les planchers
existants et la structure est laissée visible. Des salles fermées se situent sous ces planchers et tout le
système d’ateliers est surélevé afin d’éviter le regard direct sur les étudiants. Des rampes traversent
le volume et permettent l’accès aux ateliers.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
41
Freestudio, Genève
r
Rote Fabrik, Zürich
Conservatoire de Lausanne
s
Photographies personnelles
Image tirée de ASPAN-SO no 3, 1988
t Coupe et images tirées de Ingénieurs et architectes suisses no 22 1990
r
s
t
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
A Genève, le MACO, musée d’art moderne et contemporain prend aussi place dans une
ancienne usine. D’ailleurs, dans le même îlot industriel, se trouve le Freestudio, une entreprise de
production et d’arts visuels. Ses locaux sont situés dans des boîtes de deux niveaux et disposées à
même le sol en pavés. Le passage d’une boîte à l’autre se fait par des passerelles et des escaliers
qui relient les trois volumes entre eux et au sol.
La Rote Fabrik, à Zürich, est une référence intéressante de rénovation d’une usine en un espace
destiné à la culture alternative. Le conservatoire de Lausanne aussi est une reconversion. Il était
auparavant une galerie commerciale, cela montre alors que les musiques alternatives ne sont pas
les seules à prendre place dans des lieux préexistants.
Il faut ajouter, que nombre des lieux alternatifs dédiés principalement à la musique, mais aussi à la
création artistique de tout genre, prennent souvent place dans ces lieux ingrats laissés à l’abandon
des entreprises et des investisseurs financiers mais dont raffolent les artistes. Ceci est visible en Suisse
et aussi en France et à l’étranger. D’ailleurs, les exemples romands de salles de concert sont pour
la plupart des reconversions de bâtiment industriels.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
42
SITE
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
5.1
EXPLICATION DU CHOIX DU SITE
Tout d’abord, je dois mentionner que j’ai procédé au choix du site postérieurement à celui du
thème du travail de Master. Ce choix s’est fait en tenant compte d’un certain nombre de critères
objectifs tels que la population de la ville, l’offre en matière d’écoles de musique, de salles de
concert (et leur envergure) et enfin la présence de bâtiments industriels désaffectés. Ajoutons enfin
que je désirai travailler en Suisse-Romande.
J’ai donc procéder en éliminant les villes romandes compte tenu des critères que je m’étais fixé en
commençant par la population. A partir d’un seuil de 20'000 habitants au-dessous duquel la ville ne
me paraissait pas pouvoir drainer un flux de personnes important vers l’espace musical projeté, j’ai
distingué les villes romandes pouvant accueillir un tel programme.
Il faut mentionner qu’au delà des strictes chiffres de l’OFS, existent des agglomérations dont les
villes n’atteignent pas forcément le seuil que je m’étais fixé mais le fait d’une continuité urbaine
suffit à drainer un nombre important de personnes vers l’espace projeté.
Il en résulte les villes et agglomérations suivantes : Fribourg, Montreux, La Tour-de-Peilz, Vevey,
l’agglomération lausannoise, Yverdon-les-Bains, Sion, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, et
l’agglomération genevoise.
J’ai ensuite examiné l’offre d’écoles de musiques actuelles dans ces quelques villes. Comme je l’ai
exposé plus haut, il en existe deux à Genève, une à Lausanne et une sur la Riviera entre Montreux
et Vevey. Il faut ajouter que le Valais et Neuchâtel comptent aussi une école de musiques
actuelles de plus petite envergure.
On se rend compte alors que le bassin lémanique (et par extension le Sud de la Romandie) est un
espace déjà relativement ouvert en matière de lieux d’enseignement des musiques actuelles. J’ai
donc décidé, à ce nouveau stade d’éliminer les villes qui accueillent déjà ces espaces. Les sites
retenus pour la suite de la recherche sont donc : Fribourg, Yverdon-les-Bains et La Chaux-de-Fonds.
J’ai alors poursuivi l’analyse des villes en tenant compte de leur offre en matière de salles de
concert qui existent partout et de toutes tailles. On rencontre ainsi des salles de concert régionales
et d’autres invitant des groupes internationaux. Le Fri-son, comme je l’ai exposé dans le chapitre
consacré aux salles de concert, est probablement un des lieux d’écoute les plus réputé de SuisseRomande. Les autres salles romandes ne sont pas comparables et accueillent principalement des
groupes régionaux ou moins connus.
CANDIDATE AU MASTER :
NATHALIE ROY
44
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Compte tenu de ma volonté d’offrir une salle de concert d’envergure moyenne pouvant accueillir
des groupes internationaux reconnus mais qui ne sont pas encore des stars, j’ai donc décidé de ne
retenir pour la suite que Yverdon-les-Bains et La Chaux-de-Fonds.
Ces deux villes présentent la particularité de se situer au Nord de la Romandie. Elles sont en
quelque sorte, le point d’articulation entre la Romandie du Sud (autrement dit l’arc lémanique), la
Suisse-Alémanique et même la France et elles ne possèdent pas de grandes salles de concert, ni
d’école des musiques actuelles.
Je me suis donc mise à la recherche de bâtiments industriels désaffectés. C’est d’ailleurs lors de
cette recherche que je me suis rendu compte que de nombreuses friches industrielles avaient déjà
été réaffectées ou étaient en phase de reconversion. Il existe tout de même des complexes très
vastes qui devront être réaffectés dans un futur plus ou moins proche et quelques bâtiments de
plus petite envergure qui correspondent à la thématique musicale du projet de Master que je
propose.
Il existe donc des possibilités à La Chaux-de-Fonds, mais ces bâtiments ne sont que partiellement
libres. A Yverdon, se trouve un bâtiment industriel, vide et relativement bien situé qui peut être
propice au thème qui sera développé.
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45
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Après une visite sur place, il s’est avéré que ce bâtiment correspondait à mes attentes. Sa structure
est intéressante car elle permet une longue portée et donc un espace libéré au sol et un grand
volume. Longeant la voie de chemin de fer reliant Lausanne à Neuchâtel, la parcelle est située à
la sortie de l’autoroute Yverdon Sud et à proximité du Centre Thermal, du Parc Scientifique et
Technologique, de l’hôpital et des importants quartiers d’habitations de la ville. D’autres
infrastructures industrielles, commerciales et administratives de ce quartier actuellement en
mutation côtoient le bâtiment.
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46
Le Nord de toutes les cartes est en haut.
Plan de la ville en 1838
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
5.2
YVERDON-LES-BAINS
Yverdon-les-Bains est la capitale du Nord Vaudois ainsi qu’une des portes du Pays des Trois-Lacs.
Située au bout du lac de Neuchâtel, elle est considérée comme la seconde ville la plus peuplée
du canton. Véritable nœud de communication au cœur de la Suisse-Romande, elle est
idéalement située au carrefour des importants axes autoroutiers (A1 et A5) et ferroviaires.
5.2.1
Histoire de la ville
Les origines de la ville remontent au Néolithique. Elle n’est à cette époque qu’un lieu de passage
dont témoignent les Menhirs situés actuellement à la limite Nord-Est de la vile. L’incapacité de
l’époque de maîtriser les fluctuations du lac et des rivières ne permet pas de s’y installer. Ce n’est
qu’à partir du 2ème siècle av. J.-C. qu’un habitat permanent peut s’y construire. La ville, peuplée
par les helvètes, constitue à l’époque un centre urbain déjà bien développé et prospère. Dès ce
moment-là, les romains, reconnaissant l’importance commerciale et stratégique de ce lieu qui relie
le bassin du Rhône à celui du Rhin, construisent un camp fortifié. Ce bourg sera d’ailleurs détruit par
les invasions barbares mais reste actuellement encore visible. A noter enfin que la source sulfureuse
toujours utilisée aujourd’hui par le Centre Thermal était déjà connue des romains.
On ne retrouve des traces d’Yverdon qu’au 13ème siècle. A cette période, la ville appartient aux
Savoyards et Pierre de Savoie, conscient de la nécessité d’établir une base solide dans la région,
décide la création d’un nouveau centre urbain. La ville romaine ancienne, éloignée des voies de
circulation n’occupant plus une position assez favorable, il fonde, en 1260, la “ville neuve” fermée
de murailles et défendue par le château. Il est intéressant de noter qu’aussi bien en plan que sur les
images aériennes actuelles, on perçoit parfaitement cette nouvelle ville, de forme elliptique et
enserrant les trois rues historiques de l’époque.
Au cours des siècles, la ville est devenue un lieu de passage dans l’axe reliant Lausanne à
Neuchâtel et à Berne ainsi que le Plateau au Jura. Avec l’augmentation démographique, le noyau
historique éclate et les populations s’installent hors de ses murs dans un espace presque illimité
autour du cœur de ville. Les grands axes qui partent de ce noyau, le long desquels s’élèvent les
nouvelles constructions, sont encore aujourd’hui les axes importants de la ville. De la même
manière cet éparpillement construit est encore visible actuellement.
Après trois siècles d’appartenance savoyarde, Yverdon subit les affres des expéditions militaires des
Confédérés et se rend aux troupes bernoises. Alors, pendant que la guerre fait rage dans les pays
voisins, Yverdon vit une période de paix sous la houlette des bernois. Cette époque est bénéfique
pour la ville : de nouvelles constructions et routes sont bâties et on observe une augmentation de
la population et le développement des écoles.
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47
1908
1946
1968
2005
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
La période intellectuelle la plus brillante de la ville a lieu au milieu du 18ème siècle avec la fondation
du Musée et de la Bibliothèque. Dès cette époque et jusqu’à la fin du 19ème, l’Etablissement des
Bains connaît un regain de faveur ce qui vaudra d’ailleurs la désignation “Yverdon-les-Bains”. De
cette période, la ville a conservé des édifices remarquables tel l’Hôtel de Ville ou le Temple
National. Il faut aussi mentionner l’installation de Henri Pestalozzi, grand pédagogue, qui a marqué
durablement la ville.
En 1855, Yverdon accueille la première ligne de chemin de fer romande qui relie la ville à Bussigny.
Cette même année, commence la construction des Ateliers CFF et c’est avec eux que s’ouvre
l’ère industrielle de la ville. En effet, peu après se créent ou s’agrandissent de nombreuses petites
industries ainsi que certaines grandes usines comme celle de Leclanché encore visible aujourd’hui.
L’ouverture, en 1920, des usines Paillard, fabriquant la machine à écrire Hermès, accentue encore
plus fortement ce nouveau phénomène. La ville attire de nombreux ouvriers ainsi que des
étrangers à la recherche d’un travail. A la fin des années ’30, et après un afflux massif de
population, les Ateliers et les usines Paillard emploient à elles deux 30% de la population active ce
qui a pour conséquence la construction de nombreux immeubles locatifs à loyer modéré ainsi que
des maisons ouvrières. Cette période industrielle s’étendra pendant les Trente Glorieuses jusqu’à la
crise qui s’en suivit.
L’Après-Guerre est marquée par un développement urbanistique que certains qualifient
d’anarchique. En effet, et malgré les règlements, les nouvelles constructions s’érigent dans les
espaces vides laissés par l’expansion incohérente de la ville, sans considérations aucune de sa
morphologie, seules ne prévalent que les visions hygiénistes de l’époque. La période des Trente
Glorieuses verra la démolition sauvage de morceaux de ville ancienne ainsi que la construction de
quartiers et de bâtiments sans aucune cohérence avec le contexte urbain. Une impression
générale d’incohérence ainsi qu’une hétérogénéité de la ville témoignent de cette époque où
l’urbanisme comptait bien moins que la spéculation immobilière.
Dès les années ’70 et l’arrivée des socialistes au pouvoir s’ouvre une époque de remise en question
du passé avec l’abandon du secteur industriel de la ville ainsi que sa mutation vers d’autres valeurs
qui sont celles de la qualité de vie et de la culture. On cherche alors à réhabiliter la vieille ville, les
grosses industries laissent leurs places à des PME dans des secteurs de pointe qui emploient des
travailleurs qualifiés, on consulte même des bureaux d’urbanisme ainsi que l’IREC afin d’éviter une
nouvelle débâcle urbanistique. La culture est favorisée avec l’ouverture du Théâtre de
L’Echandole ainsi que celle du musée la Maison d’Ailleurs et la création de fêtes culturelles. Malgré
tout, et à cause d’une attitude frileuse de la population yverdonnoise et de sa peur de se projeter
dans l’avenir, on peut déplorer un conservatisme qui empêche le dynamisme de la ville.
Yverdon est donc une ville d’histoire qui recherche un nouveau rayonnement. Ville verte, elle offre
de nombreuses prestations scolaires, culturelles, sportives ou de services. Elle entend conserver les
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Orographie
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
dimensions humaines d’une “ville à la campagne” mais tend à se développer grâce entre autre
au Parc Scientifique et Technologique Y-Parc et à d’autres programmes.
5.2.2
Morphologie de la ville
La ville est définie par les limites naturelles et artificielles que sont le lac, les collines alentours et
l’autoroute qui contourne la ville. Son relief est relativement plat et découpé par des cours d’eau
et des axes routiers, autoroutiers et ferroviaires. Les espaces bâtis sont divers et multiples et les
quartiers relativement hétérogènes.
Orographie
Yverdon-les-Bains se situe sur un plateau naturel situé au bout du lac de Neuchâtel, à
l’embouchure de la Thièle. Les collines entourant la ville et sur lesquelles s’installent des zones
résidentielles (à l’Est vers Yvonand et Echallens) ainsi que de petits villages (Treycovagnes et
Chamblon à l’Ouest) marquent quelques unes des limites de la ville.
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Hydrologie et espaces verts
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Hydrographie
La cité thermale est donc définie par son rapport particulier au lac. En effet, au contraire de
Genève, Lausanne ou Neuchâtel dont la ville est entretient une relation étroite avec le lac,
Yverdon s’en éloigne. Elle se situe donc derrière la digue sur laquelle circule le chemin de fer.
Elle est aussi constituée de rivières qui découpent la ville en morceaux. Ces cours d’eau sont
relativement parallèles au plus près du lac et bien rectiligne car canalisés depuis le 18ème siècle. On
observe que le Buron marque un coude à l’Est. A noter encore que la Thièle est la rivière la plus
large et que les trois autres cours d’eau (Mujon, Canal Oriental et Buron) sont de taille équivalente.
Espaces verts
Le bord du lac, certes occupé par les plus grandes industries (anciennes usines Paillard, STEP), est
constitué d’une large bande de verdure dont les aménagements varient entre les terrains de
sports, forêts et plages ainsi que les infrastructures sportives et de loisirs.
On observe aussi de nombreux parcs et autres installations végétales au travers de la ville. Citons
particulièrement le Jardin Japonais situé entre la vieille ville et la gare.
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50
Voiries
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Voiries
Les voies de circulation de la ville la découpent et hiérarchisent les quartiers. On note que les
routes actuelles reprennent le tracé des voies anciennes datant de l’époque savoyarde
principalement, ainsi que celui de la première voie de chemin de fer démolie en 1934. Certains
nouveaux quartiers datant de l’époque hygiéniste sont marqués par l’orthogonalité des voiries.
L’autoroute au Sud de la ville, surélevée sur des pilotis, fait frontière avec les champs de la Plaine
de l’Orbe. Une autre limite est marquée par la voie de chemin de fer, surélevée elle aussi mais
cette fois par la digue, qui traverse et partage la ville.
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Bâti
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Bâti
Tout d’abord, rappelons que la ville s’est développée de manière relativement hétérogène, sans
véritables règles précises. Le noyau ancien de la ville datant de l’époque savoyarde de même
que le château ainsi que les trois rues historiques qui sont encore aujourd’hui le cœur de la cité
thermale se détachent très nettement.
La plupart des quartiers d’habitation se situent à l’intérieur du lacet du chemin de fer, les autres
quartiers résidentiels se trouvant en général sur les collines environnant la ville. La majorité des
infrastructures sportives et la plupart des industries ainsi que les Ateliers CFF se situent entre le train
et le lac. Certaines industries se trouvent à l’intérieur de ce lacet ferroviaire au plus près des voies
de chemin de fer, tandis que les quartier des Près du lac et des Cygnes (autrefois quartiers des
ouvriers travaillant aux Ateliers CFF) prennent place dans cette zone entre le train et le lac.
Il est relativement difficile de distinguer les différents quartiers car il n’existe pas à proprement parler
de zone résidentielle ou d’habitat à haute densité puisque les tours d’habitation cohabitent
souvent avec les maisons mitoyennes. Preuve en est le quartier de Pierre de Savoie qui est
constitué pour majorité de tours d’habitations le long des voies de chemin de fer mais aussi de
maisons mitoyennes et de petits immeubles.
On distingue de même des infrastructures scolaires : l’Ecole d’Ingénieurs EIVD, le Gymnase
d’Yverdon, l’Ecole Professionnelle et l’HEG qui a pris place, à la rentrée 2005, dans les anciens
locaux des usines Paillard. Il faut porter une attention particulière à cet ancien site industriel car,
après avoir été désaffecté, il accueille de nombreuses entreprises dans des domaines divers.
Il existe encore quelques quartiers importants de la ville comme celui de la Villette en direction de
Cheseaux-Noréaz et proche de celui de Bellevue qui est une zone principalement résidentielle,
celui de Pierre de Savoie, que j’ai présenté précédemment, le long des voies de chemin de fer au
Sud et proche de l’Hôpital dont le quartier est aussi à remarquer. Il faut enfin noter le quartier des
Pugessies l’une des première coopérative d’habitation du canton qui est caractérisée par un
habitat groupé autour de deux cours.
Deux quartiers sont encore à noter et seront importants dans la suite du projet. Il s’agit du quartier
du Centre Thermal situé au côté de l’Hôpital ainsi que le quartier d’Y-Parc qui est le Parc
Scientifique et Technologique de la ville. Y-Parc est une infrastructure qui permet d’accueillir des
PME, dont la ville favorise l’installation, et qui désirent se lancer dans la technologie de pointe.
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52
Espace importants
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
5.2.3
Aménagement du territoire
Les règles fondamentales du plan général d’affectation dressent des devoirs envers la population
de la ville mais aussi en tant que pôle et noyau de l’agglomération et participant au réseau
solidaire de villes suisses complémentaires (Art 2, al.1). Ce Règlement garantit, en adéquation avec
la loi sur l’aménagement du territoire, un usage judicieux et mesuré du territoire en assurant un
aménagement urbain de valeur (qualitatif), rationnel (quantitatif) et clairement structuré (Art 2,
al.2).
Ces dispositions fondamentales ont trait à l’intégration de l’objet dans le site, la recherche d’une
architecture de valeur, la prise en compte de facteur favorisant l’urbanité et la sécurité, la
conservation et la réalisation d’espaces extérieurs significatifs ainsi que la prise en compte et la
maîtrise des nuisances sonores, visuelles et atmosphériques (Art. 3, al. 2 et 3).
5.2.4
Culture
La ville n’a pas élaboré de politique culturelle spécifique mais elle offre tout de même un large
choix de lieux culturels : des musées, théâtres, une bibliothèque ainsi que des lieux destinés aux
jeunes et à la musique.
Musées
La Maison d’Ailleurs est un musée unique en Europe car il propose des expositions relatives à la
Science-fiction, à l’utopie et aux voyages extraordinaires. Situé sur la place Pestalozzi (place
centrale de la cité thermale), il se trouve dans les anciennes prisons de la ville.
Le Musée d’Yverdon-les-Bains expose les 6’000 ans d’histoire de la ville et de sa région. Datant de
1912, il se situe dans le château d’Yverdon et s’est donné pour vocation de conserver et mettre en
valeur le riche patrimoine de la ville. Le Centre de documentation et de recherche Pestalozzi, se
situant aussi dans le château, a pour but de promouvoir l’œuvre du célèbre pédagogue.
Le Musée Suisse de la Mode, qui se trouve également dans le château, rassemble une collection
rare de 3'000 pièces de vêtements et accessoires qui témoignent d’un patrimoine culturel original,
d’un savoir-faire d’autrefois ainsi que de deux siècles d’habitudes vestimentaires.
Enfin la Galerie de l’Hôtel de ville est un espace qui présente diverses expositions durant l’année.
Théâtres
Il existe deux théâtres à Yverdon, le Théâtre Beno Besson qui peut accueillir 460 spectateurs et celui
de L’Echandole d’une capacité de 140 places. Le Théâtre Beno Besson est situé dans un bâtiment
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53
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
à caractère baroque datant de 1898, alors que L’Echandole est une petite salle ouverte en 1979 et
située dans les caves du château, sous l’entrée du Musée d’Yverdon.
Le Théâtre Beno Besson, nom donné en hommage au célèbre metteur en scène suisse originaire
de la ville et récemment décédé, présente essentiellement des pièces de théâtre alors que
L’Echandole produit des spectacles de chanson et d’humour. Mais tous les deux proposent du
théâtre, des spectacles d’humour, musicaux et de danse. Mentionnons que les spectacles
musicaux qu’ils présentent sont des performances classiques ou acoustiques.
Espaces pour les jeunes et salles de concert
La ville d’Yverdon compte de nombreux bars, cafés ainsi que divers clubs-discothèques. Le Coyote
Rock Café situé dans une zone industrielle à l’Ouest de la ville est un café et un lieu de concert. Il
existe également un ancien bâtiment d’habitation transformé, les Citrons Masqués, abritant un
restaurant, une salle d’exposition et une petite scène. L’Amalgame, dont j’ai déjà parlé dans le
chapitre consacré à la musique, est la salle de concert de la ville.
Il faut encore citer le festival les Fest’Yv’Etés qui offre des représentations musicales, sur la place
Pestalozzi, plusieurs fois par semaine et dans des styles différents durant tout l’été.
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54
Plan de quartier
1/2000
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
5.3
SITE DU PROJET
5.3.1
Situation
Il s’agit d’un bâtiment industriel situé à l’Ouest de la ville, à proximité du Centre Thermal et du Parc
Technologique et Scientifique Y-Parc dans une zone industrielle bordée à l’Ouest par une rivière, le
Buron. Il présente l’avantage de se situer à la jonction d’axes routiers importants (échangeur de
l’autoroute A1 et A5) et à l’intersection de la rue qui traverse toute la ville et de celle qui la
contourne. De plus, le bâtiment se situe le long de la voie de chemin de fer reliant Lausanne à
Neuchâtel. La parcelle se situe donc dans un triangle de circulation entre les deux routes
principales de la ville et la voie CFF.
Il faut ajouter que la situation du bâtiment par rapport à la ville est propice à l’installation d’un
programme drainant un flux de personnes. En effet, le site se trouve à proximité du Centre Thermal,
attrait touristique de la ville, du Parc Technologique et Scientifique Y-Parc, du quartier de
logements de Pierre de Savoie ainsi que de celui de l’Hôpital qui borde d’ailleurs les voies de
chemin de fer et qui sont par conséquent en vis-à-vis du site du projet.
Le site retenu se trouve aussi dans une problématique d’entrée de ville. Actuellement cette entréeci n’est pas bien marquée en raison des industries qui bordent ce secteur. Les autorités sont en train
de reconsidérer ce morceau de ville et de nouveaux programmes font leur apparition comme un
nouveau centre commercial situé en face du terrain choisi. Ce secteur est donc un quartier en
mutation.
L’accès automobile au site depuis l’autoroute est aisé car à la sortie de celle-ci et, depuis le centre
ville, il se situe à moins de cinq minutes en voiture. Il présente aussi l’avantage d’être facile d’accès
à pieds (environ 20 minutes depuis la gare) et relativement bien desservi par les transports en
commun. A mon avis, il faudrait tout de même ajouter un arrêt de bus proche du site et de la
nouvelle Migros.
5.3.2
Aménagement du territoire
Tout d’abord la parcelle choisie ne se trouve pas dans un plan de quartier particulier mais il faut
noter qu’il en existe aux alentours en particulier celui de l’Y-Parc.
Le plan général d’affectation (visible en annexe) situe le site choisi dans la zone d’activités du
secteur secondaire. A titre exceptionnel peuvent être aménagés des ouvrages répondant à un
intérêt pour la collectivité ou entraînant des inconvénients pour le voisinage dans d’autres zones.
La disposition d’une école des musiques actuelles est donc possible dans cette zone à titre
exceptionnel car elle représente un intérêt pour la collectivité. De plus, nous pouvons imaginer que
CANDIDATE AU MASTER :
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55
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
l’installation du nouveau centre commercial changeant déjà l’affectation de ce quartier ainsi que
la volonté de la municipalité de faire évoluer ce morceau de ville permettront une nouvelle
affectation facilitée.
Le bâtiment se situe dans une zone de sensibilité au bruit de degré 3 où sont admises des
entreprises moyennement gênantes, notamment dans les zones d’habitation et artisanales, alors
que le quartier d’habitation au Nord de la parcelle se situe dans une zone de sensibilité au bruit de
degré 2 où aucune entreprises gênante n’est admise. Nous pouvons en déduire que le programme
proposé n’est pas gênant pour son environnement industriel et peut donc prendre place sur cette
parcelle tout en portant une attention spécifique au voisinage, en particulier celui des habitations
à proximité du site.
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56
Emprise au sol
Espaces différenciés
Structure
Toitures
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
5.4
BATIMENT PREEXISTANT
Datant de 1991, il abritait une fabrique de charpente en bois, sa structure correspond d’ailleurs à
son activité. L’entreprise ayant fait faillite victime de la crise quelques années plus tard, le bâtiment
est passé aux mains de la Banque Cantonale Vaudoise et est depuis vide, en attente d’un
nouveau propriétaire.
5.4.1
Analyse du bâtiment
Le bâtiment est composé de deux volumes disposés à angle droit. Le premier est orienté Est-Ouest
et situé au Sud de la parcelle, tandis que le second est orienté Nord-Sud et à l’Est du site.
Le premier élément spatial est composé d’une halle en ferme symétrique et d’un espace plus bas
en maçonnerie au Sud de la halle. La structure en bois est libre de la maçonnerie et l’on peut la
détacher de cet ajout.
Le second volume est plus complexe car il présente une discontinuité nette de l’espace, du
volume, de la structure et par conséquent de la toiture aussi. Il existe en effet une continuité
spatiale entre le premier volume Est-Ouest et une partie du second volume. La toiture est continue
sur ces deux éléments. Le reste de ce second volume est composé d’une halle dont la structure en
lamellé-collé est arrondie.
Le coude de ce bâtiment est donc un élément hybride qui fait la jonction entre le premier volume
relativement clair et le second qui lui est presque indépendant du reste du bâtiment. La structure
de cet élément hybride le prouve d’ailleurs puisqu’elle présente les mêmes fermes que le premier
volume mais elles sont disposés sur une structure en treillis asymétriques.
Nous observons donc des volumes différents, des espaces dissemblables, diverses structures ainsi
que deux toitures qui tentent d’unifier ces disparités.
A noter enfin qu’un silo à bois plus haut que le point le plus élevé de la toiture se trouve à proximité
de la halle en lamellé-collé à l’intérieur du L formé par ce bâtiment.
Quelques chiffres
La surface totale de la parcelle est de 8674 m2 dont 4823 m2 d’espace non construit. Il en résulte
une surface bâtie totale de 3808 m2. Le volume au sud est d’une superficie de 1488 m2 celui à l’Est
de 1964 m2. Le couvert quant à lui mesure 356 m2 et le silo rond 43m2.
L’édifice est construit en bois sur une trame régulière de 4,81 mètres par 5,40 mètres. Elle se modifie
dans le second bâtiment en s’élargissant à 9,40 mètres dans la partie en lamellé-collé.
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57
Plan structure
1/1000
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
Structure
La structure de ce bâtiment est composée de systèmes en bois. Il semble qu’elle soit de bonne
qualité et en bon état d’autant plus que le bâtiment date de 1991. Nous pouvons donc en déduire
qu’une réaffectation est possible.
Cette structure en bois est composée de deux systèmes différents : le premier est composé de
poutres en fermes, le second en poutres lamellé-collé arrondies. A noter que le coude du bâtiment
est constitué de fermes disposées sur des treillis quelque peu asymétriques.
La structure de la halle à l’Est en poutres courbes est de belle allure, de même que la halle à
fermes. La partie en dur peut être retirée et la structure en bois mis à nu. La halle qui fait le coude,
de par sa nette hybridité, semble difficile à réaffecter.
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58
PROGRAMME
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
6.1
PROGRAMME DU PROJET
Il s’agit ici de concevoir l’espace des musiques actuelles regroupant l’enseignement, la production
et la diffusion de ces musiques. On créera donc une école, des salles de répétition et studios
d’enregistrement ainsi qu’une salle de concert. Car il me semble important d’offrir la possibilité de
côtoyer ces trois entités dans un même lieu. Ceci existe d’ailleurs déjà à l’EJMA et à l’AMR dans
une moindre mesure car leurs salles de concert sont petites et ces écoles n’accueillent pas de
studios d’enregistrement.
Ce lieu se voudra résolument tourné vers les amateurs de musiques. Grâce à la présence de ces
trois entités il sera vivant tant la journée que la nuit, la semaine que le week-end. Le public cible est
constitué des amateurs de musique qui désirent prendre des cours hebdomadaires, des élèves
poursuivant une formation professionnelle ainsi que des groupes désirant profiter d’un lieu de
répétition ainsi que d’enregistrement. Cet espace sera ouvert à tous les amoureux de la musique
désirant profiter des concerts ainsi que de ceux qui viendraient à la rencontre des élèves.
Cet espace fortement divisé compte tenu des différents programmes devra former une unité. En
effet, toutes les entités de ce lieu possèdent des caractéristiques spécifiques, en particulier
concernant l’acoustique, et doivent aussi bien fonctionner en tant qu’éléments indépendants d’un
ensemble mais aussi avec les autres programmes comme un tout cohérent et homogène.
Le programme projeté pour ce lieu dédié aux musiques actuelles atteint une surface totale
d’environ 3000 m2.
6.1.1
Enseignement
La part du programme relative à l’enseignement est la plus gourmande en surface. Elle regroupe
les salles de cours ainsi que tous les services destinés à faire vivre une école.
En ce qui concerne les salles de cours, elles sont subdivisées en quatre catégories qui sont relatives
à l’enseignement proposé. Il s’agit des salles de cours individuel (plus nombreuses car les musiques
actuelles s’enseignent principalement de manière personnelle), de cours en groupe, de cours
théorique (destiné aussi bien aux professionnels qu’aux amateurs) ainsi que des salles
d’informatique pour la musique assistée par ordinateurs (MAO). En ce qui concerne leur nombre et
leur surface le programme prend appui sur celui de l’EJMA en l’augmentant quelque peu.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
60
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
J’offre une bibliothèque faisant aussi office de médiathèque qui facilite l’accès à l’information
musicale et aux musiques de référence. Il existe peu d’ouvrages de référence concernant ces
musiques mais, par contre, les revues spécialisées sont nombreuses. Cet espace devra donc être
propice à la lecture et permettre l’écoute de disque. Enfin une salle de conférence est proposée
afin de donner des cours en grand nombre et d’inviter des conférenciers.
L’élément central du projet est le hall d’entrée qui permet la rencontre des musiciens entre eux
ainsi que celle des amateurs et professionnels, néophytes et connaisseurs. Le programme prend
position autour de cet atrium. Vitrine de l’école depuis l’extérieur, il permet de même l’exposition
des éléments du projet depuis l’intérieur de cet espace large et haut.
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
61
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
6.1.2
Production
Cet espace est destiné à la pratique de la musique hors du cadre de l’école à proprement parler.
Il permet aux élèves qui le désirent de former des groupes, de répéter et à terme de pouvoir
s’enregistrer. Je pourrais même imaginer que l’école fournisse des cours d’ingénierie du son.
Cet espace sera ouvert aussi bien aux groupes formés dans l’école qu’aux groupes à la recherche
d’un lieu de répétition dans la ville. Il permettra d’enregistrer sur support matériel les productions de
ces formations.
6.1.3
Diffusion
La salle de concert est l’élément phare du projet car elle représente l’aboutissement de
l’apprentissage de la musique autrement dit la production live sur scène. Cet espace est ouvert
aux groupes provenant de l’école et à ceux de la région ainsi qu’aux groupes internationaux.
Afin de pouvoir accueillir des groupes suisses de renom ainsi que des internationaux reconnus tout
en conservant l’atmosphère intimiste des salles de concert de taille moyenne, il faut dimensionner
la salle en fonction de sa destination ainsi que de l’atmosphère recherchée. C’est pour ces raisons
que le programme propose une salle d’une capacité supérieure à 500 personnes (limite supérieure
de la petite salle de concert) et inférieure à 1000 personnes (limite inférieure de la grande salle). La
salle proposée est donc d’une capacité de 700 personnes et ainsi d’une superficie d’environ 500
m2.
La scène est dimensionnée pour accueillir des groupes de plus grandes envergures que les salles
régionales, elle mesure donc 10 mètres de long par 7 mètres de large. Une arrière scène et des
CANDIDATE AU MASTER : NATHALIE ROY
62
RECONVERSION D’UN BATIMENT INDUSTRIEL A YVERDON-LES-BAINS : UN ESPACE POUR LES MUSIQUES ACTUELLES
loges sont prévues ainsi qu’une régie située dans la salle et à côté de la scène permettant les
réglages techniques des concerts relatifs au son et à la lumière.
Enfin prendront place un certain nombre d’infrastructures destinées au public tels qu’entrée,
billetterie, vestiaires et bar ainsi que foyer permettant l’attente des concerts ainsi que la rencontre
des musiciens et du public. Une partie administrative est aussi prévue afin de gérer la salle de
manière indépendante.
Il faudra enfin veiller à ce que les loges se situent à proximité de la scène et que celle-ci bénéficie
d’une plate-forme d’accès facilitant le transport du matériel technique et instrumental.
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6.1.4
Espaces extérieurs
Enfin, un dernier élément est à déterminer afin d’établir une relation entre le bâtiment et son
environnement. Les espaces extérieurs, leurs aménagements et leur destination sont importants car
ils définissent des rapports différents entre le programme, son enveloppe ainsi que sa disposition
interne relative.
Un espace d’accueil ainsi que des espaces plantés et des voies d’accès pour les professeurs,
élèves et groupes seront aménagés. Une scène extérieure destinée aux élèves principalement sera
construite.
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6.2
SYNTHESE
Le projet de reconversion de la fabrique de charpente en bois en un espace destiné aux musiques
actuelles consiste avant tout à déterminer ce qu’il faudra garder et ce qui ne présente pas un
intérêt suffisant à sa conservation.
Dans le cas présent, la problématique de la reconversion est celle de l’utilisation de la structure
définissant un large volume ainsi qu’un travail sur l’espace intérieur et l’enveloppe. Il me semble
intéressant de proposer un système de boîtes indépendantes ou non de la structure existante ainsi
que l’utilisation du volume donné par cette dernière.
Le programme propose des lieux divisés, bénéficiant chacun de qualités propres (acoustique,
spatiale, volumétrique, matérialité). Il s’agit donc de créer des espaces bénéficiant de caractères
individuels, tant spatiaux, volumétriques qu’architecturaux ou acoustiques. Il faut porter une
attention particulière à l’intégration de toutes ces particularités dans un espace qui présentera une
unité architecturale.
Cet espace se veut résolument ouvert à tous, tant aux amateurs qu’aux professionnels, aux élèves
qu’aux personnes désirant passer un moment agréable dans un lieu convivial. Le grand hall
permettra les échanges entre élèves et également avec les professeurs ainsi que les néophytes.
L’atmosphère de cet espace des musiques actuelles sera importante car c’est elle qui, en créant
un espace identifiable, transmettra sa marque de fabrique au lieu et ainsi offrira une nouvelle
image à la ville.
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65
BIBLIOGRAPHIE
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MUSIQUE
Ouvrages
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Salles de concert
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RECONVERSION
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VANHAMME Marie, LOUBON Patrice, Arts en friches : usines désaffectées, fabriques d’imaginaires, éd.
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Article
NEYROUD François, “Le nouveau Conservatoire de musique de Lausanne”, in Ingénieurs et
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SITE
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vaudoise, éd. J.-J. Schaer, Yverdon-les-Bains, 2001 ;
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de la révolution vaudoise à nos jours, éd. J.-J. Schaer, Yverdon-les-Bains, 1999 ;
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exposition permanente, éd. du Musée d’Yverdon-les-Bains, Yverdon-les-Bains, 2003 ;
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Sites internet
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http://www.geoplanet.vd.ch
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70
ANNEXES
MUSIQUE
TABLEAU DES DIFFERENTS COURANTS MUSICAUX DU XXEME SIECLE
BERKLEE COLLEGE OF MUSIC
IRCAM
Image d’un studio
Plan
1
Image de la salle de concert
1
2
2
Coupe longitudinale
Images tirées de Acoustical Design of Music Education Facilities ;
Plan et coupe tirés de la monographie sur Renzo Piano.
EJMA
AMR
Plan du rez-de-chaussée
Espace d’accueil
3
Coupe sur l’entrée
3
4
Plan et coupe tirés de Architecture et Construction no 110 ;
Photographies personnelles.
4
Cage d’escalier
Salle de cours Individuel
AUDITORIUMS PROJETE PAR ALVAR AALTO
Kultuuritalo, Helsinki
Turku, Helsinki
Plan
Plan
Coupe
Coupe
Image
Image
5
5
Plans, coupes et images tirés de l’ouvrage de Leo Beranek.
AUDITORIUMS PROJETE PAR RENZO PIANO
Parco Roma
Prometeo, Venise et Milan
Lingotto, Turin
Auditorium Niccolo Paganini
6
Plans, coupes et images tirées de la monographie sur Renzo Piano sauf l’Auditorium Niccolo Paganini dont les images sont
tirées de la monographie de ce bâtiment.
6
AUTRES AUDITORIUMS
Théâtre lyrique d’Essen, Alvar Aalto
Kursaal, San Sebastian, Rafael Moneo
KKL, Lucerne, Jean Nouvel
Casa della Musica, Porto, OMA
ACOUSTIQUE
Propagation du son dans un local
Echogramme d’un studio d’enregistrement
RECONVERSION
Théâtre Kleber-Meleau
7
Ecole d’architecture de Winterthur
8
7
8
Image tirée de ASPAN-SO no 3, 1988;
Photographies de Alain Kichenmann.
Freestudio
9
9
Photographies personnelles.
SITE
Plan datant de 1716
10
10
Carte tirée de Histoire d’Yverdon II.
Plan datant de 1852
11
11
Carte tirée de Histoire d’Yverdon III.
Plan d’extension datant de 1902
12
On remarque la planification (jamais réalisée) du bord du lac.
12
Carte tirée de Histoire d’Yverdon III.
Parcellaire
Evolution du bâti
Plan général d’affectation
Plan de sensibilité au bruit
Orthophoto au 1/50’000
13
13
Orthophoto tirée du site internet http://www.geoplanet.vd.ch.
Orthophoto au 1/20’000
14
14
Orthophoto tirée du site internet http://www.geoplanet.vd.ch.
Orthophoto au 1/10’000
15
15
Orthophoto tirée du site internet http://www.geoplanet.vd.ch.
Plan de la structure
ETAT EXISTANT
Extérieur
Halle à ferme (au Sud)
Halle en lamellé collé (à l’Est)
Détails
16
16
Photographies personnelles.
Groupe de suivi
Directeur pédagogique
Professeur d’institut
Maître EPFL
Expert
Martin Steinmann
Bruno Marchand
Robert Ruata
Marco Jeanrenaud
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