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La Lettre du Rhumatologue • No 397 - décembre 2013 | 5
delaformation initiale des médecins(5) et pourrait être une réponse aux insuffi sances
d’unsystème de santé qui laisse quelquefois des patients ignorés dans leur souff rance
etdesmédecins isolés dans leur pratique.
Enfi n, la médecine narrative et la médecine fondée sur les preuves donnent
uneformulation nouvelle à la reconnaissance millénaire que la médecine est un art
etunescience. Dans les 2cas, la nouveauté réside dans l’appropriation par les cliniciens
despécialisations qu’ils ne maîtrisaient pas au départ : les cliniciens devraient
danslesprochaines années s’approprier la narratologie, la psychologie médicale
etl’éthiquemédicale, comme ils se sont récemment approprié les biostatistiques,
l’épidémiologie etl’économie de la santé.
Pendant l’année 2009-2010, l’université Paris-Descartes a proposé pour la première fois,
à40étudiants de médecine de quatrième année (DCEM 2), un module optionnel
demédecine narrative(6). Cet enseignement comporte 6 séances de 3heures débutant
parunenseignement théorique suivi d’un enseignement dirigé qui repose sur des travaux
d’écriture en groupes de6 à8étudiants. Cette première expérience pédagogique a montré
son utilité pour apprendre aux étudiants à écouter un patient et pour les faire réfl échir
personnellement sur leur futur métier de médecin(7), ainsi que l’a exprimé une étudiante :
“On vit parfois des situations diffi ciles dont nous n’avons pas trop les clés.
C’esttrèsintéressant d’en discuter, et écrire dessus nous aide à faire le point”.
Aujourd’hui, cette expérience se prolonge par une étude d’intervention pédagogique
demédecine narrative proposée aux 400étudiants de DCEM2 chez lesquels l’empathie
estmesurée avantetaprèsl’intervention. Enfi n, une formation à la médecine narrative
estdésormaisproposée depuis l’année2012 aux praticiens de l’Assistance Publique-
Hôpitaux deParis, parledépartement de formation médicale continue.
Remerciements à :
• Gaëlle Abgrall-Barbry, Élisabeth Aslangul, Nora Bouaziz, Anne Chahwakilian, Annick Courtay,
Philippe Dailland, Didier Delaitre, Nathalie Dzierzynski, Annie Felten, Christophe Frot, omas
Girard, Jean-Michel Lassaunière, Gérard Nguyen, Nicolas Roche et Tali Anne Szwebel,
qui ont animé lesenseignements dirigés ;
• Cédric Lemogne, Nicolas Dantchev, Philippe Lejeune, Dennis Linder et Patrick Triadou,
pourleurscontributions auxcours et à l’animation pédagogique.
1. Charon R. Narrative medicine:
a model for empathy, reflec-
tion, profession, and trust. JAMA
2001;286:1897-902.
2. Charon R. Narrative and medi-
cine. N Engl J Med 2004;350:
862-4.
3. Gina Kolata. Learning to listen.
The New York Times, January 3,
2010.
4. Charon R. Narrative medicine:
honoring the stories of illness.
New York: Oxford University
Press, 2006.
5. Charon R, Wyer P ; NEBM
Working Group. Narrative evi-
dence-based medicine. Lancet
2008;371:296-7.
6. Goupy F, Abgrall-Barbry G,
Le Jeunne C. Enseigner la méde-
cine narrative. Pratiques 2011;
55:74-5.
7. Goupy F, Abgrall-Barbry G,
Aslangul E et al. L’enseignement
de la médecine narrative peut-il
être une réponse à l’attente de
formation des étudiants à la rela-
tion médecin-malade ? Presse
Med 2013;42:e1-e8.