Le biomimétisme est aussi une histoire de culture : si dans la culture occidentale, nous
nous sommes éloignés de la nature et la redécouvrons aujourd’hui, certains peuples,
comme les amérindiens, s’en inspirent depuis toujours.
C'est l'universitaire américain, Otto Schmitt, qui aurait forgé le néologisme
biomimetics (biomimétisme) pour décrire la notion de transfert de processus de la
biologie à la technologie. Janine Benyus l'a ensuite vulgarisée, notamment dans son livre
(Biomimicry : Innovation Inspired by Nature, 1997) où elle invite à considérer la nature
comme « modèle, mesure et mentor », en insistant sur l'importance d'associer la
soutenabilité des innovations au biomimétisme. En France, un Centre européen
d'excellence en biomimétisme (Ceebios) est installé à Senlis depuis 2015.
Historique
Dès la Préhistoire, les humains, en observant le monde vivant ont probablement trouvé de
nombreuses réponses à des problèmes simples voire complexes. La nature a en effet par le
jeu de l'évolution et de la sélection naturelle résolu de nombreux problèmes de bio-
ingénierie, tels que l'hydrophobicité (répulsion de l'eau), la résistance au vent, le stockage
de l'énergie, la biosynthèse à froid et à pression ambiante, l'autoassemblage et la capture
de l'énergie solaire grâce aux mécanismes produits et sélectionnés par l'évolution.
L'exemple souvent cité du biomimétisme est l'étude principalement des oiseaux faite pour
permettre aux humains de voler ou planer, le mythe d'Icare. S'il n'a pas créé de machine
volante, Leonardo da Vinci (1452-1519) a observé l'anatomie et le vol des oiseaux, avec
maintes notes et esquisses, qui ont inspiré ses machines volantes. Georges Caylit (1773-
1857) père de l'aéronautique, s'est inspiré du héron. Les frères Wright, pionniers du
premier aéronef plus lourd que l'air en 1903, se sont inspirés des pigeons en vol. Clément
Ader (1841-1925) avec son Éole, premier avion à rester suspendu en l'air, imite point par
point la voilure d'une Chauve-souris.
En 2016, le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) note que la différence
entre la simple imitation de la nature et le biomimétisme est l'exigence de soutenabilité et
que « de récentes avancées technologiques, notamment l’observation à l'échelle
nanométrique nous a ouvert un champ considérable d'investigations prometteuses ».
Le biomimétisme cherche à :
•comprendre et reproduire les mécanismes sous-jacents à la biodiversité en termes
de résilience écologique, robustesse, productivité, efficacité énergétique, stabilité,