lutte pour le contrôle des ressources naturelles et énergétiques, ainsi que la criminalisation des
circuits économiques et financiers couplée avec la paupérisation accrue des populations.
Bref, la RDC apparaît aujourd’hui comme le berceau de l’insécurité, l’îlot de beaucoup de fléaux du monde et le
terreau de beaucoup de problèmes.
De l’autre côté, nous assistons à une montée en puissance de la Chine face aux USA. La Chine a mis
à profit la sortie de la crise économique pour accélérer son émergence sur le plan international,
notamment sur le continent africain. Le choix de l’Afrique, et surtout de la RDC, n’est point fortuit
car le continent a toujours représenté une pièce maitresse dans le rayonnement de la Chine. Elle est
devenue en 2009 le plus grand exportateur mondial et le premier marché mondial pour l’automobile.
Le PIB chinois aurait dépassé celui du Japon en 2009, faisant passer la Chine au rang de 2ème
puissance économique mondiale dès 2010, année où elle devrait se situer vraisemblablement au
2ème rang des dépenses militaires mondiales, en valeur absolue, quoi que loin derrière les USA.
(Francis Heisbourg, conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique de Paris, in Le Monde, Hors série,
Bilan – Géostratégie : Les nouveaux rapports de forces planétaires, Edition 2010, Mars 2010, pp.20-21).
3. L’inquiétante expansion chinoise en RDC.
Zone conflictuelle, au carrefour de deux océans : Atlantique (caractérisant les puissances du monde
Occidental que sont les USA et l'Europe de l'Ouest) et Indien (caractérisant les puissances
émergentes du monde Oriental et la pléthore des pays émergents qui le composent: Chine, Inde,
Pakistan, Corée du Sud, Corée du Nord, Iran, Pays de la Ligue Arabe…), la région d'Afrique des
Grands Lacs, singulièrement la RDC devient une zone géopolitique de première importance.
L’avenir des relations sino-américaines pourrait connaître un tournant décisif en Afrique, à la
lumière de cette analyse de Drew Thompson: « les Etats-Unis pourraient voir en la Chine un concurrent et
s’intéresser de plus en plus au développement progressif des sphères d’influence chinoises. Dans le même temps, la Chine pourrait
interpréter les efforts américains pour promouvoir la stabilité et la démocratie en Afrique comme des entraves à l’accès aux
matières premières et une volonté de freiner son prétendu développement pacifique ».
Avec la percée de la Chine en Afrique, la RDC est redevenue un terrain de compétition entre
des puissances aux intérêts divergents et antinomiques. Intentionnellement ou non, de
nombreux analystes avisés s'attendent à ce que l'Afrique - en particulier les États le long de sa riche
côte ouest de pétrole et ceux de l’Afrique Centrale - deviennent de plus en plus un théâtre d'une
compétition stratégique entre les Etats-Unis et la Chine, son seul et réel concurrent sur la scène
mondiale ; étant donné que les deux pays cherchent à étendre leur influence et l'accès sécurisé aux
ressources naturelles dont on dit être épuisables. D’autant qu’avec l’expansionnisme chinois, sans limite ni
foi, sous la fausse bannière d’une «
(fallacieuse) diplomatie pacifique comme paravent d’un
« agenda (militaire) caché
», pourrait à terme engendrer d’énormes déséquilibres géostratégiques
et sécuritaires préjudiciables au finish à la RDC. Il y a effectivement pour nous, observateurs avisés
de l’évolution des relations internationales, d’énormes craintes évidentes que la RDC, après avoir été
le terrain de la confrontation Est-Ouest dans la Guerre Froide, devienne le nouveau théâtre de
confrontation de la guerre stratégique que se livrent le monde Occidental et la Chine ou encore la
confrontation entre les Etats Unis d’Amérique et les pays prônant le fondamentalisme musulman.
Les élections à venir présentent tous les enjeux latents de consacrer cette confrontation.
D’autre part et au regard des éléments sus-évoqués, il y a d’énormes risques de voir la RDC être
transformée en terrain d’activités des groupes terroristes fondamentalistes musulmans dont les USA
et certains pays du monde occidental seront sans doute les cibles privilégiées.