Thème 2 – Grandes puissances et conflits dans le monde depuis

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Thème 2 – Grandes puissances et conflits dans le monde depuis 1945
chapitre 3 - Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Problématiques:
- Quelles sont les origines historiques et les facteurs d’une conflictualité qui marque profondément le monde depuis
l’après-Seconde Guerre mondiale
- Pourquoi ces conflits ont-ils dans le monde une telle résonnance ?
I. Proche et Moyen-Orient de la création de l'Etat d'Israël (1948) à la fin de la Guerre froide (1991):
Quelle influence la Guerre froide joue-t-elle dans les tensions régionales au PMO?
Pourquoi le conflit israélo-arabe a-t-il de graves répercussions internationales?
A. Le Moyen-Orient, un enjeu de Guerre froide:
 Les débuts de la Guerre froide au Moyen-Orient. Bien que victorieuse en 1945, la Grande-Bretagne doit céder
aux États-Unis la première place dans la défense des intérêts occidentaux dans la région. Les économies occidentales
deviennent alors de plus en plus dépendantes du pétrole du Moyen-Orient. Pour contenir les Soviétiques, le Congrès
américain vote en avril 1947 une aide à la Turquie et à l'Iran.
 La logique des blocs et de la bipolarisation s'impose au Moyen-Orient. Les Américains s'appuient sur la
Turquie, qui devient membre de l'OTAN en 1952, sur l'Arabie saoudite et sur l'Iran. En 1953, le Premier ministre
iranien Mossadegh est renversé par la CIA pour avoir nationalisé les compagnies pétrolières. La Jordanie et Israël
bénéficient de l'alliance politique et militaire des États-Unis. Les régimes nationalistes arabes comme l'Egypte se
rapprochent, quant à eux, du camp soviétique.
=OTAN: Organisation du traité de l'Atlantique Nord, créée en 1950. C'est la structure politique et militaire
permanente de l'Alliance atlantique, avec un commandement militaire intégré.
 La crise de Suez (1956). Au pouvoir en Égypte depuis 1952, le colonel Nasser se fait le champion du
panarabisme, en soutenant notamment le FLN en Algérie. Les Occidentaux ayant refusé de financer un nouveau
barrage sur le Nil à Assouan, Nasser annonce le 26 juillet 1956 la nationalisation de la compagnie franco-britannique
du canal de Suez. Pour défendre leurs intérêts, la France et le Royaume-Uni montent une expédition militaire contre
l'Egypte, en octobre 1956, avec le concours d'Israël (on parle aussi de 2ème guerre israélo-arabe). L'intervention
militaire de la France, du Royaume-Uni et d'Israël est victorieuse sur le terrain mais condamnée par les deux Grands
(URSS et Etats-Unis) qui imposent le retrait des troupes franco-britanniques. C'est une victoire diplomatique pour
Nasser; les vieilles puissances européennes sont humiliées et définitivement évincées du Proche-Orient. L'Égypte
conserve la gestion du canal.
 Le panarabisme constitue néanmoins une tentative d'échapper au monde bipolaire. Porté par une instance de
négociation régionale, la Ligue arabe (fondée en 1945), puis par le leader égyptien Nasser, le panarabisme cherche à
unir tous les peuples arabes en une seule nation. Les divisions l'emportent cependant, la logique de l'affrontement EstOuest prenant le dessus dès les années 1960.
=Panarabisme: idéologie aspirant à unir les Arabes contre la domination des puissances coloniales et à les rassembler
au sein d'une même nation, par-delà leur appartenance à des religions et à des États différents. À partir de 1948, la
lutte contre Israël en constitue le principal élément fédérateur.
B. Du conflit israélo-arabe au conflit israélo-palestinien (1949-1979)
 Le problème palestinien naît au lendemain de la première guerre israélo-arabe de 1948 : 700.000 Arabes
palestiniens s'enfuient ou sont expulsés des territoires sous souveraineté israélienne et se réfugient dans les pays arabes
voisins où ils sont souvent mal accueillis. C'est la naqba.
= Naqba: "la catastrophe", nom donné au départ volontaire ou forcé de 700.000 Arabes palestiniens dans l'année qui
suivit la proclamation de l'Etat d'Israël.
 La guerre des Six-Jours (5-10 juin 1967) - 3ème guerre israélo-arabe - et la question des territoires occupés.
Après l'Égypte, le nationalisme arabe triomphe en Syrie et en Irak, où le parti Baas s'empare du pouvoir. Mais les
États arabes sont en fait divisés et la lutte contre Israël sert à masquer leurs rivalités. En 1967, Nasser ferme le détroit
de Tiran aux navires israéliens. Israël riposte en attaquant l'Égypte, la Syrie et la Jordanie. Les armées arabes sont
écrasées en 6 jours. Israël occupe désormais le Golan, la Cisjordanie (dont Jérusalem-Est), la bande de Gaza et le
Sinaï. Le Conseil de sécurité de l'ONU vote la résolution 242, qui exige la restitution des territoires occupés par
Israël, mais aussi la reconnaissance de l'État d'Israël par ses voisins. Avec la conquête de la Cisjordanie et de Gaza,
1,5 million de Palestiniens se retrouvent sous la domination de l'État hébreu.
= Parti Baas: « renaissance» en arabe, mouvement nationaliste et socialiste arabe, fondé à Damas en 1947 par le
chrétien Michel Aflaq, comprenant deux branches, syrienne (toujours au pouvoir) et irakienne (renversée par les ÉtatsUnis en 2003).
 La radicalisation du mouvement national palestinien. La guerre des Six-Jours bouleverse la situation des
Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, qui sont désormais placés sous un régime d'occupation israélien. Le
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nationalisme palestinien s'organise au sein de l'OLP, créée en 1964. En 1967, cette nouvelle organisation se réfugie en
Jordanie d'où elle mène des actions de guerilla contre le territoire israélien. Adoptée en 1968, la Charte de l'OLP
revendique la destruction de l'État d'Israël et la création d'un État arabe palestinien, au sein duquel les juifs
constitueraient une minorité. De son côté, Israël refuse de négocier avec l'OLP, considérée comme une organisation
terroriste. Le Fatah de Yasser Arafat prend en 1969 le contrôle de l'OLP, qui se radicalise et s'affranchit de la tutelle
des États arabes. Après une tentative avortée de renverser le roi Hussein qui, par ailleurs souhaite se rapprocher
d'Israël, s'ensuit, en septembre 1970 une répression féroce («Septembre noir»). Le roi Hussein chasse de Jordanie
l'OLP, qui se replie au Liban. L'OLP privilégie dès lors la lutte armée et le terrorisme (attentats, détournements
d'avions) pour détruire Israël et fonder un État palestinien, comme lors des Jeux olympiques de Munich en 1972
(massacre d'athlètes israéliens par un commando de terroristes palestiniens). Les nationalistes palestiniens mènent
aussi des actions de guérilla contre Israëldepuis les pays arabes voisins, notamment le Liban.
=Fatah: Mouvement national de libération, fondé en 1959 par Yasser Arafat, prônant la lutte armée et la destruction
de « l'entité sioniste» (l'État d'Israël). Il prend le contrôle de l'OLP en 1969.
=OLP: Organisation de Libération de la Palestine, fondée au Caire en 1964, dirigée par Yasser Arafat de 1969 à sa
mort en 2004.
C. L'échec du nationalisme arabe:
 La guerre du Kippour (1973) - 4ème guerre israélo-arabe. Afin de récupérer les territoires perdus en 1967,
l'Égypte et la Syrie attaquent Israël le 6 octobre 1973, lors de la fête juive du Yom Kippour. Israël parvient à les
repousser et le conflit débouche sur un statu quo. Les pays arabes de l'OPEP décident alors de réduire leur production
pétrolière jusqu'à la restitution des territoires occupés, ce qui provoque le premier choc pétrolier. Le conflit accroît
fortement la tension internationale, les États-Unis ayant soutenu Israël, et l'URSS les pays arabes.
=OPEP: Organisation des pays exportateurs de pétrole, créée en 1960 par l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Irak, 1'Iran et
le Venezuela pour défendre les intérêts des pays producteurs face aux grandes compagnies occidentales.
=Yom Kippour: fête du Grand Pardon, l'un des rites les plus solennels du judaïsme, célébrée chaque année en
septembre-octobre.
 La fin des années 1970 fait naître un espoir de paix. Les négociations menées par les États-Unis du président
Carter (1976-1980) permettent de renouer le dialogue entre Israël et l'Égypte. Le 17 septembre 1978, Israël et l'Égypte
d'Anouar el-Sadate, le successeur de Nasser, signent les accords de Camp-David qui servent de base au traité de
paix entre les deux pays en 1979. Il s'agit du premier traité de paix signé entre un pays arabe et Israël. L'Egypte
récupère le Sinaï en échange de la reconnaissance de l'État d'Israël. Accueilli avec enthousiasme en Occident, ce traité
de paix est au contraire rejeté par les autres pays arabes qui accusent l'Égypte de trahison. L'Égypte est exclue de la
Ligue arabe et Sadate est assassiné en 1981 par des islamistes.
D. Les espoirs de paix dans la région s'effacent devant la reprise des tensions à la fin des années 1970:
 La guerre civile libanaise et l'intervention israélienne au Liban. Depuis 1970, les fedayin palestiniens opèrent
depuis le Liban; l'OLP est désormais soutenue par la Syrie. Le Liban est un Etat multiconfessionnel et la présence
palestinienne y déstabilise l'équilibre entre les communautés, ce qui entraîne le déclenchement d'une guerre civile en
1975. La Syrie, qui n'a pas abandonné le projet nationaliste d'une Grande Syrie, profite de ce conflit pour étendre son
influence au Liban. Les troupes syriennes occupent le Liban à partir de 1976. Pour protéger sa frontière du nord, Israël
occupe le Sud-Liban en 1978, puis déclenche l'opération « Paix en Galilée» (cinquième guerre israélo-arabe) en 1982.
L'OLP est chassée de Beyrouth et Arafat doit se réfugier à Tunis. Par ailleurs, la détérioration des conditions de vie
dans les camps de réfugiés, où le taux de chômage atteint 30 %, accroît la tension dans les territoires occupés par
Israël (Gaza, Cisjordanie): en 1987, débute l'Intifada, révolte de la jeunesse palestinienne contre l'occupant israélien.
=Fedayin: nom donné aux combattants palestiniens dans les années 1960-1970.
=Intifada: « soulèvement» en arabe; on parle aussi de « guerre des pierres». Révolte spontanée déclenchée en 1987,
puis en 2000, par de jeunes Palestiniens dans les territoires occupés.
=« Paix en Galilée» : nom donné à l'offensive militaire israélienne au Liban de 1982 à 1983, pour en chasser l'OLP.
 La révolution iranienne et la montée de l'islamisme. En 1979, une « révolution islamique », conduite par l'un
des chefs du clergé chiite, l'ayatollah Khomeiny, renverse la dictature pro-occidentale du shah d'Iran. C'est un grave
revers pour les États-Unis, au moment où les Soviétiques envahissent l'Afghanistan. Ce pays devient alors un enjeu
stratégique pour les Occidentaux. Avec l'aide du Pakistan et de l'Arabie saoudite, les États-Unis arment la résistance
afghane.
=Islamisme: idéologie qui veut fonder l'ensemble des institutions politiques et sociales sur l'observance de la loi
islamique (Charia).
=Shah: « roi » en persan, titre porté depuis l'Antiquité par les souverains de la Perse, devenue l'Iran.
 La guerre Iran-Irak (1980-1988). La diffusion de la propagande iranienne constitue une menace pour les pays
arabes du Golfe. Majoritairement sunnites, ils comptent cependant d'importantes communautés chiites, notamment en
Irak, où se situent les lieux saints du chiisme. En 1980, le dictateur irakien Saddam Hussein déclare la guerre à l'Iran,
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en revendiquant le Chatt Al-Arab. Cette région riche en pétrole est en effet peuplée d'Arabes. L'Iran résiste au prix
d'une longue guerre qui fait près d'un million de morts.
II. L'évolution du Proche et du Moyen-Orient depuis la fin de la Guerre froide:
Comment expliquer que le Moyen-Orient soit au cœur des enjeux internationaux depuis 1991 ?
A. Avec la fin de la guerre froide, on assiste à l'émergence de nouvelles conflictualités
1. Le PMO à l'épreuve du «nouvel ordre mondial» dans les années 1990:
 La guerre du Golfe (1990-1991). Ayant échoué contre l'Iran, Saddam Hussein envahit le Koweït en août 1990,
pour s'emparer de son pétrole. Avec le soutien de l'ONU et de nombreux pays et notamment des pays arabes, les ÉtatsUnis déclenchent l'opération «Tempête du désert» et libèrent le Koweït en février 1991. Mais ils maintiennent en place
le régime de Saddam Hussein, qui massacre les chiites et les Kurdes révoltés contre lui. Selon le président George H.
Bush cette intervention fonde un nouvel ordre mondial qui repose sur le multilatéralisme et le respect du droit
international avec les Etats-Unis dans le rôle de "gendarmes du monde".
= Nouvel ordre mondial: expression utilisée par le président G. H. Bush (mars 1991) pour décrire la configuration du monde au
lendemain de la Guerre froide et après la Première Guerre du Golfe. Ce concept postule le triomphe du mode de vie démocratique,
capitaliste et libéral (donc celui des EU) et envisage la survenue d'une nouvelle sécurité collective à l'échelle mondiale fondée sur
le droit international garanti par l'ONU et le cas échéant en s'appuyant sur la puissance militaire américaine (cf. l'intervention lors
de la Première Guerre du Golfe).
= Multilatéralisme: attitude politique et militaire d'un groupe d'Etats puissants qui coopèrent afin de faire respecter le droit
international.
 Durant cette guerre, la présence américaine a été renforcée en Arabie saoudite. La présence occidentale dans
cette terre sacrée abritant les lieux saints de l'islam et le soutien apporté par les puissances occidentales à Israël
sont dénoncés par les islamistes radicaux, regroupés autour du Saoudien Ben Laden et de son réseau Al-Qaida. Ces
derniers opèrent depuis l'Afghanistan, devenu le fief des talibans qui y prennent le pouvoir en 1997. Ben Laden et
Al-Qaïda appellent au djihad et lance une campagne d'attentats contre l'Occident, qui culmine le 11 septembre
2001.
=Al-Qaida: « la base» en arabe; réseau islamiste apparu en 1987, dont le Palestinien Abdallah Azzam (1941-1989)
est l'idéologue et le Saoudien Oussama Ben Laden (1957-2011) l'organisateur. Après avoir combattu les Soviétiques
en Afghanistan, l'organisation prône le djihad (« guerre sainte ») contre l'Occident et multiplie les attentats terroristes.
= Djihad: combat que le musulman doit livrer contre lui-même. par extension, combat que livrent les musulmans pour défendre
ou étendre l'islam.
=Talibans: « étudiants» en arabe; partisans d'un islam fondamentaliste, formés dans les écoles religieuses du Pakistan
(madrasa), qui ont pris le pouvoir en Afghanistan de 1996 à 2001
2. Le PMO à l'épreuve de la guerre contre le terrorisme islamiste radical depuis 2001:
 La lutte contre le terrorisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 provoqués par Al-Qaida, le
Moyen-Orient apparaît comme le foyer du terrorisme islamiste. Des troupes américaines, épaulées par d'autres
contingents occidentaux, sont envoyées en Afghanistan, dès 2001, avec l'autorisation de l'ONU, où elles chassent les
talibans du pouvoir. En 2003, sans l'aval de l'ONU, les États-Unis décident d'une nouvelle intervention militaire en
Irak; ils renversent Saddam Hussein, accusé de soutenir le terrorisme et de fabriquer des armes de destruction massive.
L'invasion de l'Irak en 2003 marque le retour à un nouvel unilatéralisme des États-Unis, seule puissance qui détient
les moyens militaires et économiques d'agir dans une région stratégique pour les économies des pays du Nord. Le 1er
mai 2011, un commando américain exécute Ben Laden, caché au Pakistan.
= Unilatéralisme: Attitude politique et militaire d'un Etat qui mène sa politique internationale en fonction de ses seuls intérêts et
sans concertation avec des alliés ou avec la communauté internationale.
 Des tensions persistantes. La guerre du Golfe n'a pas ramené l'ordre au Moyen-Orient. La chute du régime irakien
a fait place à des affrontements sanglants entre sunnites et chiites. Les talibans restent fortement implantés en
Afghanistan. Le retrait amorcé en 2011 des troupes occidentales de ces deux pays ouvre une ère d'incertitude.
B. Des enjeux stratégiques sources de tensions: pétrole, gaz, eau et nucléaire:
 Disposant de près des deux-tiers des ressources mondiales de pétrole et de gaz, le golfe arabo-persique est une
région stratégique. Dès 1945, les États-Unis se sont posés comme protecteurs de la monarchie saoudienne, premier
producteur d'hydrocarbures. En annexant le Koweït en 1990, l'Irak cherchait à contrôler 20 % des réserves mondiales.
 La question de l'eau est au cœur de conflits. l'aridité naturelle et une croissance démographique importante
jusqu'au début des années 2000 attisent les tensions. Aux dépens de la Syrie et de l'Irak, la Turquie construit des
barrages en amont du Tigre et de l'Euphrate. La Cisjordanie et Gaza disposent de nappes phréatiques indispensables à
l'économie israélienne.
 La maîtrise de l'énergie nucléaire est un sujet de tensions. Israël dispose, sans l'avouer officiellement, de l'arme
nucléaire, obtenue avec l'aide française. L'Irak, soupçonné (à tort?) en 2003 de détenir des armes de destruction
massive par les Etats-Unis, subit leur intervention militaire. Le problème se pose aussi en Iran, accusé depuis 2002 de
mettre au point l'arme nucléaire et de menacer la région par sa volonté, permanente depuis 1979 dans le discours, de
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détruire l'État d'Israël. Les relations se sont tendues entre les pays occidentaux et l'Iran, accusé de vouloir se doter de
l'arme nucléaire, depuis l'élection à la présidence de Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013).
C. Régler le conflit israélo-palestinien ?
Quels sont les avancées et les blocages du processus de paix au Proche-Orient depuis 1989?
1.Des avancées décisives...
 Les conséquences de la fin de la guerre froide. Ne pouvant plus compter sur l'appui soviétique, Yasser Arafat
modère ses positions et, lors d'une visite officielle en France en 1989, déclare « caduque» la Charte de l'OLP. Au
lendemain de la guerre du Golfe, les États-Unis poussent à la reprise des négociations entre Israël et les pays arabes,
alliés de Washington. En 1991, une conférence de paix réunit pour la première fois à Madrid l'ensemble des acteurs de
la région, sans résultats tangibles cependant.
 Les accords d'Oslo (1993). À l'issue de pourparlers secrets tenus à Oslo, Israël, représentée par le Premier
ministre Yitzhak Rabin et l'OLP représentée par Yasser Arafat acceptent enfin de se reconnaître mutuellement. Les
accords d'Oslo prévoient la création d'une Autorité palestinienne, présidée par Arafat, en Cisjordanie et dans la bande
de Gaza (Cette dernière sera évacuée par Israël en 2005). En 1994, un traité de paix est signé entre Israël et la
Jordanie.
2. ... Mais des négociations dans l'impasse
 Les extrémistes contre la paix. les accords d'Oslo sont rejetés par les extrémistes des deux bords. L'assassinat par
un nationaliste juif extrémiste en 1995 du signataire des accords Y. Rabin, et la faiblesse de l'Autorité palestinienne,
paralysent depuis lors le processus de paix. Soutenus par les partis religieux et la droite israélienne, les colons juifs
implantés dans les territoires occupés refusent de partir. la visite du ministre israélien de la Défense, le général Sharon,
sur l'esplanade des Mosquées déclenche, en 2000, une nouvelle Intifada. les partis islamistes -le Hamas dans les
territoires palestiniens et le Hezbollah au Liban - prônent la poursuite de la lutte armée, avec le soutien de l'Iran.
Opposé au chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007.
=Hamas: « zèle» en arabe, acronyme pour Mouvement de la résistance islamique, né durant la première Intifada en
février 1988.
=Hezbollah: « Parti de Dieu », parti chiite libanais, fondé en 1982 avec le soutien de l'Iran et de la Syrie, prônant la
lutte armée contre Israël.
Un conflit toujours sans issue. Depuis l'assassinat du Premier ministre israélien Y. Rabin par un extrémiste juif en
1995, le processus de paix est au point mort. la « feuille de route », élaborée par les instances internationales, n'a pas
été respectée. Confronté à la menace permanente de tirs de roquettes et d'attentats-suicides, Israël est de nouveau
intervenu au Liban en 2006 et a édifié une «barrière de séparation» en Cisjordanie. Les négociations continuent de
buter sur trois points principaux: le retour des réfugiés palestiniens, les colonies juives et le statut de Jérusalem,
proclamée capitale «éternelle et indivisible» d'Israël depuis 1980.
=« Barrière de séparation» ou « mur de séparation» : système de protection mis en place depuis 2002 par Israël à
la frontière de la Cisjordanie. C'est une clôture métallique avec une surveillance électronique, et, sur 4 % du tracé, un
mur érigé à proximité des agglomérations les plus importantes.
=Colonies juives: ou implantations juives, installées dans les territoires occupés.
D. Le « printemps arabe ».
Parti du Maghreb en décembre 2010 (chute du président Ben Ali en Tunisie), un vaste mouvement de
protestation se propage au Moyen-Orient au printemps 2011. L'Égyptien Hosni Moubarak, successeur de Sadate est
renversé après 30 ans de règne. Les élections de juin 2012 portent au pouvoir Mohamed Morsi soutenu par le
mouvement des Frères musulmans, seule entité politique de masse. Depuis, Mohamed Morsi a été déchu par un coup
d'État organisé par l'armée, le 3 juillet 2013, à la suite d'un vaste mouvement populaire protestataire. Le Libyen
Kadhafi est renversé en octobre 2011 par une révolution appuyée par une intervention militaire occidentale. D'autres
régimes sérieusement menacés (Syrie, Yémen).
L'espoir des Occidentaux qui ont soutenu le « printemps arabe » est que les progrès de la démocratie permette:
l'instauration d'une paix durable au Moyen-Orient. Avec ce mouvement, c'est l'ensemble de la région qui est
recomposé.
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