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nationalisme palestinien s'organise au sein de l'OLP, créée en 1964. En 1967, cette nouvelle organisation se réfugie en
Jordanie d'où elle mène des actions de guerilla contre le territoire israélien. Adoptée en 1968, la Charte de l'OLP
revendique la destruction de l'État d'Israël et la création d'un État arabe palestinien, au sein duquel les juifs
constitueraient une minorité. De son côté, Israël refuse de négocier avec l'OLP, considérée comme une organisation
terroriste. Le Fatah de Yasser Arafat prend en 1969 le contrôle de l'OLP, qui se radicalise et s'affranchit de la tutelle
des États arabes. Après une tentative avortée de renverser le roi Hussein qui, par ailleurs souhaite se rapprocher
d'Israël, s'ensuit, en septembre 1970 une répression féroce («Septembre noir»). Le roi Hussein chasse de Jordanie
l'OLP, qui se replie au Liban. L'OLP privilégie dès lors la lutte armée et le terrorisme (attentats, détournements
d'avions) pour détruire Israël et fonder un État palestinien, comme lors des Jeux olympiques de Munich en 1972
(massacre d'athlètes israéliens par un commando de terroristes palestiniens). Les nationalistes palestiniens mènent
aussi des actions de guérilla contre Israëldepuis les pays arabes voisins, notamment le Liban.
=Fatah: Mouvement national de libération, fondé en 1959 par Yasser Arafat, prônant la lutte armée et la destruction
de « l'entité sioniste» (l'État d'Israël). Il prend le contrôle de l'OLP en 1969.
=OLP: Organisation de Libération de la Palestine, fondée au Caire en 1964, dirigée par Yasser Arafat de 1969 à sa
mort en 2004.
C. L'échec du nationalisme arabe:
La guerre du Kippour (1973) - 4ème guerre israélo-arabe. Afin de récupérer les territoires perdus en 1967,
l'Égypte et la Syrie attaquent Israël le 6 octobre 1973, lors de la fête juive du Yom Kippour. Israël parvient à les
repousser et le conflit débouche sur un statu quo. Les pays arabes de l'OPEP décident alors de réduire leur production
pétrolière jusqu'à la restitution des territoires occupés, ce qui provoque le premier choc pétrolier. Le conflit accroît
fortement la tension internationale, les États-Unis ayant soutenu Israël, et l'URSS les pays arabes.
=OPEP: Organisation des pays exportateurs de pétrole, créée en 1960 par l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Irak, 1'Iran et
le Venezuela pour défendre les intérêts des pays producteurs face aux grandes compagnies occidentales.
=Yom Kippour: fête du Grand Pardon, l'un des rites les plus solennels du judaïsme, célébrée chaque année en
septembre-octobre.
La fin des années 1970 fait naître un espoir de paix. Les négociations menées par les États-Unis du président
Carter (1976-1980) permettent de renouer le dialogue entre Israël et l'Égypte. Le 17 septembre 1978, Israël et l'Égypte
d'Anouar el-Sadate, le successeur de Nasser, signent les accords de Camp-David qui servent de base au traité de
paix entre les deux pays en 1979. Il s'agit du premier traité de paix signé entre un pays arabe et Israël. L'Egypte
récupère le Sinaï en échange de la reconnaissance de l'État d'Israël. Accueilli avec enthousiasme en Occident, ce traité
de paix est au contraire rejeté par les autres pays arabes qui accusent l'Égypte de trahison. L'Égypte est exclue de la
Ligue arabe et Sadate est assassiné en 1981 par des islamistes.
D. Les espoirs de paix dans la région s'effacent devant la reprise des tensions à la fin des années 1970:
La guerre civile libanaise et l'intervention israélienne au Liban. Depuis 1970, les fedayin palestiniens opèrent
depuis le Liban; l'OLP est désormais soutenue par la Syrie. Le Liban est un Etat multiconfessionnel et la présence
palestinienne y déstabilise l'équilibre entre les communautés, ce qui entraîne le déclenchement d'une guerre civile en
1975. La Syrie, qui n'a pas abandonné le projet nationaliste d'une Grande Syrie, profite de ce conflit pour étendre son
influence au Liban. Les troupes syriennes occupent le Liban à partir de 1976. Pour protéger sa frontière du nord, Israël
occupe le Sud-Liban en 1978, puis déclenche l'opération « Paix en Galilée» (cinquième guerre israélo-arabe) en 1982.
L'OLP est chassée de Beyrouth et Arafat doit se réfugier à Tunis. Par ailleurs, la détérioration des conditions de vie
dans les camps de réfugiés, où le taux de chômage atteint 30 %, accroît la tension dans les territoires occupés par
Israël (Gaza, Cisjordanie): en 1987, débute l'Intifada, révolte de la jeunesse palestinienne contre l'occupant israélien.
=Fedayin: nom donné aux combattants palestiniens dans les années 1960-1970.
=Intifada: « soulèvement» en arabe; on parle aussi de « guerre des pierres». Révolte spontanée déclenchée en 1987,
puis en 2000, par de jeunes Palestiniens dans les territoires occupés.
=« Paix en Galilée» : nom donné à l'offensive militaire israélienne au Liban de 1982 à 1983, pour en chasser l'OLP.
La révolution iranienne et la montée de l'islamisme. En 1979, une « révolution islamique », conduite par l'un
des chefs du clergé chiite, l'ayatollah Khomeiny, renverse la dictature pro-occidentale du shah d'Iran. C'est un grave
revers pour les États-Unis, au moment où les Soviétiques envahissent l'Afghanistan. Ce pays devient alors un enjeu
stratégique pour les Occidentaux. Avec l'aide du Pakistan et de l'Arabie saoudite, les États-Unis arment la résistance
afghane.
=Islamisme: idéologie qui veut fonder l'ensemble des institutions politiques et sociales sur l'observance de la loi
islamique (Charia).
=Shah: « roi » en persan, titre porté depuis l'Antiquité par les souverains de la Perse, devenue l'Iran.
La guerre Iran-Irak (1980-1988). La diffusion de la propagande iranienne constitue une menace pour les pays
arabes du Golfe. Majoritairement sunnites, ils comptent cependant d'importantes communautés chiites, notamment en
Irak, où se situent les lieux saints du chiisme. En 1980, le dictateur irakien Saddam Hussein déclare la guerre à l'Iran,