défaite de son histoire. Sa moitié nord et le littoral atlantique sont occupés, la moitié sud est dirigée par l’Etat français créé par
Pétain. A l’été 1940, le RU reste seul en lutte.
La résistance britannique et l’ouverture de nouveaux fronts
Hitler envisage un débarquement en Angleterre mais devant la difficulté de l’entreprise il tente d’abord d’obtenir sa reddition
par des bombardements aériens à l’été 1940 : c'est le Blitz qui vise d’abord les ports et les centres industriels, puis Londres et
d’autres grandes villes pour terroriser les Britanniques. Mais ceux-ci restent soudés derrière leur nouveau Premier Ministre
Winston Churchill, déterminé à résister, tandis que la Royal Air Force parvient à abattre de nombreux avions allemands.
Hitler adopte donc une autre stratégie, consistant à empêcher le ravitaillement du Royaume-Uni en intensifiant la guerre sous-
marine et en essayant de couper la route des Indes. Pour cela l'Italie doit, à partir de sa colonie libyenne, envahir l'Egypte pour
prendre le canal de Suez et, à partir de l’Albanie qu’elle a annexée en 1939, envahir la Grèce et la Yougoslavie. Mais les offensives
italiennes échouent, l’armée grecque parvenant même à entrer en Albanie, et ce sont des troupes allemandes qui envahissent la
Grèce, la Yougoslavie et l’Albanie en 1941, tandis que des renforts sont envoyés en Libye, l’Afrikakorps.
Ainsi, à l’été 1941, l’Europe est sous domination nazie et le Royaume-Uni est fragilisé. Hitler juge donc le moment venu pour
lancer la conquête qui, avec celle de la France, lui tenait le plus à cœur, celle de l’URSS : non seulement il s’agissait d’y abattre
l’ennemi « judéo-bolchévique », mais d’y étendre l’espace vital car l’URSS pourrait fournir les matières premières nécessaires à la
poursuite de la guerre. Rompant le pacte germano-soviétique, Hitler lance trois millions de soldats dans l’opération Barbarossa
qui connaît des succès fulgurants dans les premières semaines, avant d’être ralentie par la politique de terre brûlée (Staline fait
évacuer et incendier les villages pour priver l’ennemi de ravitaillement) et par les nouvelles armes fournies à l’Armée Rouge par
les usines qui ont été déplacées dans les régions plus à l’est : des chars lourds qui résistent aux obus et des lance-roquettes qui
tirent en rafale, les « orgues de Staline ». Cependant, à l’automne 1941, la Wehrmacht a envahi l’Est de la Pologne, les pays baltes
et se situe aux portes de Leningrad (nouveau nom de Petrograd/St-Petersbourg depuis 1924) et de Stalingrad, et à quelques
centaines de kilomètres de Moscou.
C’est alors que la guerre prend une dimension véritablement mondiale avec l’attaque japonaise sur la base américaine de Pearl
Harbor le 7 décembre 1941.
2) Une guerre mondiale menée par les USA (1942-1945)
Pearl Harbor, une date rupture
Le Japon avait subi de plein fouet la crise de 1929, avec l’effondrement de ses exportations, pilier de son économie. Face à
cette crise, l’empereur Hirohito appelle au gouvernement des généraux favorables à l’expansion territoriale : des conquêtes
permettraient non seulement de satisfaire l’opinion nationaliste, très puissante au Japon, mais aussi d’ouvrir des débouchés et
de s’approvisionner à moindre coût en matières premières, en énergie et en nourriture. En 1931, est donc entreprise la conquête
de la Mandchourie, au nord de la Chine, transformée en un protectorat. A la fin des années 1930, une grande partie du littoral
chinois est conquise. En 1940, la défaite française permet au Japon d’occuper l’Indochine.
Mais cette politique agressive provoque l’hostilité des Etats-Unis très présents économiquement et militairement dans la
région : ils finissent par interdire la vente de pétrole au Japon, qui riposte en attaquant la base hawaïenne de Pearl Harbor le 7
décembre 1941. Une grande partie de la flotte américaine du Pacifique est détruite, ce qui va permettre au Japon de se lancer à
la conquête du reste de l’Asie du Sud-Est et des archipels du Pacifique. Mais alors que les autorités japonaises comptaient sur
l’isolationnisme des Américains (courant d’opinion hostile à toute intervention dans une guerre qui ne concerne pas directement
les Etats-Unis), l’attaque de Pearl Harbor a eu pour effet de retourner l’opinion en faveur du Président Roosevelt. Celui-ci
estimait nécessaire, au-delà de la simple fourniture de matériel, l’entrée en guerre aux côtés du RU au nom de la défense de la
démocratie et des libertés à laquelle il s’était engagé avec Churchill dans la charte de l’Atlantique signée en août 1941. L’entrée
en guerre contre le Japon fut votée à la quasi-unanimité par le Congrès. Hitler et Mussolini déclarent la guerre aux USA.
Mais dans l’immédiat, le Japon parvient en quelques mois à s’emparer de toutes les colonies occidentales d’Asie du Sud-Est :
Hong-Kong, Malaisie, Singapour, Birmanie, Indonésie, Philippines. Au printemps 1942, le Japon a donc assuré son ravitaillement
en matières premières et menace même l’Inde et l’Australie. Ces succès sont dus à une marine et à une aviation très modernes,
et à la mentalité des Japonais éduqués dans le culte de la guerre : ils ont appris à ne jamais se rendre et à traiter avec cruauté
leurs ennemis, si bien qu’une grande partie des prisonniers britanniques et américains mourront de faim ou d’exécution.
Les premières victoires alliées (1942-1943)
Dans le Pacifique, les Américains remportent en juin 1942 la bataille aéronavale de Midway : les Japonais perdent leurs
meilleurs pilotes et quatre porte-avions, entraînant l’arrêt des conquêtes. En Egypte, les Britanniques stoppent l’avancée de
l’Afrikakorps par la victoire d’El-Alamein en octobre 1942. Un mois plus tard, un débarquement anglo-américain au Maroc et en
Algérie fait basculer dans le camp allié l’Afrique du Nord française et permet l’encerclement des Allemands en Tunisie, qui