Les phases de la Seconde guerre mondiale
1) Une guerre européenne menée par Hitler (1939-1941)
Le Blitzkrieg et la défaite française
En 1939, Hitler exige le corridor de Dantzig. La Wehrmacht (armée allemande) entre en Pologne le 1er septembre 1939. Mais
contrairement aux précédentes agressions commises par Hitler, le RU et la France réagissent en déclarant la guerre à l’Allemagne.
C’est pourtant Hitler qui lance l’offensive, suivant la tactique du Blitzkrieg ou « guerre-éclair », basée sur des attaques couplées de
l’aviation et des chars, qui permet à Hitler de remporter une série de victoires.
La Pologne, attaquée simultanément par l’Allemagne et l’URSS, est vaincue en quinze jours et partagée entre les deux
puissances comme prévu dans le pacte germano-soviétique : l’Ouest est rattaché à l’Allemagne, l’Est à l’URSS. Pendant ce temps,
la France et le RU restent sur la défensive, hormis une petite incursion française dans la Sarre pour montrer à la Pologne qu’ils
honoraient leur devoir d’allié. C’était pourtant le moment de lancer une attaque de grande envergure car les Français et les
Britanniques étaient supérieurs en nombre et l’essentiel des troupes allemandes était occupé en Pologne. Mais jusqu’en mai
1940, on ne se bat pas sur le front ouest, situation que les soldats nomment la « drôle de guerre » : les troupes franco-
britanniques sont stationnées derrière les fortifications de la ligne Maginot bâties dans les années 1930 le long de la frontière
allemande. L’état-major français s’était préparé à une guerre de tranchées et était incapable de revoir sa stratégie. Donc une fois
la Pologne soumise, l’Allemagne a tout le temps d’achever la préparation d’un conflit de grande ampleur. Les offensives
allemandes ne reprennent qu’en avril 1940 avec l’invasion du Danemark et de la Norvège pour faciliter l’approvisionnement en
fer suédois. Des troupes françaises et britanniques sont envoyées en Norvège et prennent le port de Narvik que convoitaient les
Allemands mais quelques semaines plus tard les troupes sont rappelées : Hitler vient de lancer une grande offensive à l’ouest.
Le 10 mai 1940, la Wehrmacht attaque les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Pour l’état-major français, il est évident que
l’Allemagne reproduit le schéma de 1914 : l’invasion de la Belgique signifie que l’Allemagne va entrer en France par le Nord. Il
envoie donc une grande partie des troupes en Belgique, notamment le contingent britannique. Mais l’invasion du Benelux n’est
qu’une diversion : la grande offensive vers la France traverse en fait le massif forestier des Ardennes, considéré comme
infranchissable pour des chars. Le front français est percé à Sedan. Les Allemands se dirigent ensuite vers la mer du Nord pour
encercler les troupes alliées dont la majeure partie peut cependant être évacuée par mer vers l’Angleterre.
L’offensive allemande provoque la panique des populations belges et de la France du Nord, dont beaucoup s’enfuient pour le
Sud : c’est « l’exode » qui jette sur les routes 8 à 10 millions de personnes, compliquant encore la tâche de l’armée française
impuissante face aux attaques en piqué des bombardiers Stukas. En plus, l’Italie déclare la guerre à la France le 10 juin mais ne
réussit que de petites incursions en Savoie et dans les Alpes-Maritimes. Paris, que le gouvernement a fui pour se réfugier à
Bordeaux, est prise le 14 juin 1940. L’armistice est signé le 22 juin. La France, vaincue en cinq semaines, a connu la plus lourde
défaite de son histoire. Sa moitié nord et le littoral atlantique sont occupés, la moitié sud est dirigée par l’Etat français créé par
Pétain. A l’été 1940, le RU reste seul en lutte.
La résistance britannique et l’ouverture de nouveaux fronts
Hitler envisage un débarquement en Angleterre mais devant la difficulté de l’entreprise il tente d’abord d’obtenir sa reddition
par des bombardements aériens à l’été 1940 : c'est le Blitz qui vise d’abord les ports et les centres industriels, puis Londres et
d’autres grandes villes pour terroriser les Britanniques. Mais ceux-ci restent soudés derrière leur nouveau Premier Ministre
Winston Churchill, déterminé à résister, tandis que la Royal Air Force parvient à abattre de nombreux avions allemands.
Hitler adopte donc une autre stratégie, consistant à empêcher le ravitaillement du Royaume-Uni en intensifiant la guerre sous-
marine et en essayant de couper la route des Indes. Pour cela l'Italie doit, à partir de sa colonie libyenne, envahir l'Egypte pour
prendre le canal de Suez et, à partir de l’Albanie qu’elle a annexée en 1939, envahir la Grèce et la Yougoslavie. Mais les offensives
italiennes échouent, l’armée grecque parvenant même à entrer en Albanie, et ce sont des troupes allemandes qui envahissent la
Grèce, la Yougoslavie et l’Albanie en 1941, tandis que des renforts sont envoyés en Libye, l’Afrikakorps.
Ainsi, à l’été 1941, l’Europe est sous domination nazie et le Royaume-Uni est fragilisé. Hitler juge donc le moment venu pour
lancer la conquête qui, avec celle de la France, lui tenait le plus à cœur, celle de l’URSS : non seulement il s’agissait d’y abattre
l’ennemi « judéo-bolchévique », mais d’y étendre l’espace vital car l’URSS pourrait fournir les matières premières nécessaires à la
poursuite de la guerre. Rompant le pacte germano-soviétique, Hitler lance trois millions de soldats dans l’opération Barbarossa
qui connaît des succès fulgurants dans les premières semaines, avant d’être ralentie par la politique de terre brûlée (Staline fait
évacuer et incendier les villages pour priver l’ennemi de ravitaillement) et par les nouvelles armes fournies à l’Armée Rouge par
les usines qui ont été déplacées dans les régions plus à l’est : des chars lourds qui résistent aux obus et des lance-roquettes qui
tirent en rafale, les « orgues de Staline ». Cependant, à l’automne 1941, la Wehrmacht a envahi l’Est de la Pologne, les pays baltes
et se situe aux portes de Leningrad (nouveau nom de Petrograd/St-Petersbourg depuis 1924) et de Stalingrad, et à quelques
centaines de kilomètres de Moscou.
C’est alors que la guerre prend une dimension véritablement mondiale avec l’attaque japonaise sur la base américaine de Pearl
Harbor le 7 décembre 1941.
2) Une guerre mondiale menée par les USA (1942-1945)
Pearl Harbor, une date rupture
Le Japon avait subi de plein fouet la crise de 1929, avec l’effondrement de ses exportations, pilier de son économie. Face à
cette crise, l’empereur Hirohito appelle au gouvernement des généraux favorables à l’expansion territoriale : des conquêtes
permettraient non seulement de satisfaire l’opinion nationaliste, très puissante au Japon, mais aussi d’ouvrir des débouchés et
de s’approvisionner à moindre coût en matières premières, en énergie et en nourriture. En 1931, est donc entreprise la conquête
de la Mandchourie, au nord de la Chine, transformée en un protectorat. A la fin des années 1930, une grande partie du littoral
chinois est conquise. En 1940, la défaite française permet au Japon d’occuper l’Indochine.
Mais cette politique agressive provoque l’hostilité des Etats-Unis très présents économiquement et militairement dans la
région : ils finissent par interdire la vente de pétrole au Japon, qui riposte en attaquant la base hawaïenne de Pearl Harbor le 7
décembre 1941. Une grande partie de la flotte américaine du Pacifique est détruite, ce qui va permettre au Japon de se lancer à
la conquête du reste de l’Asie du Sud-Est et des archipels du Pacifique. Mais alors que les autorités japonaises comptaient sur
l’isolationnisme des Américains (courant d’opinion hostile à toute intervention dans une guerre qui ne concerne pas directement
les Etats-Unis), l’attaque de Pearl Harbor a eu pour effet de retourner l’opinion en faveur du Président Roosevelt. Celui-ci
estimait nécessaire, au-delà de la simple fourniture de matériel, l’entrée en guerre aux côtés du RU au nom de la défense de la
démocratie et des libertés à laquelle il s’était engagé avec Churchill dans la charte de l’Atlantique signée en août 1941. L’entrée
en guerre contre le Japon fut votée à la quasi-unanimité par le Congrès. Hitler et Mussolini déclarent la guerre aux USA.
Mais dans l’immédiat, le Japon parvient en quelques mois à s’emparer de toutes les colonies occidentales d’Asie du Sud-Est :
Hong-Kong, Malaisie, Singapour, Birmanie, Indonésie, Philippines. Au printemps 1942, le Japon a donc assuré son ravitaillement
en matières premières et menace même l’Inde et l’Australie. Ces succès sont dus à une marine et à une aviation très modernes,
et à la mentalité des Japonais éduqués dans le culte de la guerre : ils ont appris à ne jamais se rendre et à traiter avec cruauté
leurs ennemis, si bien qu’une grande partie des prisonniers britanniques et américains mourront de faim ou d’exécution.
Les premières victoires alliées (1942-1943)
Dans le Pacifique, les Américains remportent en juin 1942 la bataille aéronavale de Midway : les Japonais perdent leurs
meilleurs pilotes et quatre porte-avions, entraînant l’arrêt des conquêtes. En Egypte, les Britanniques stoppent l’avancée de
l’Afrikakorps par la victoire d’El-Alamein en octobre 1942. Un mois plus tard, un débarquement anglo-américain au Maroc et en
Algérie fait basculer dans le camp allié l’Afrique du Nord française et permet l’encerclement des Allemands en Tunisie, qui
évacueront l'Afrique en mai 1943. Fin 1942, Hitler ordonne l’occupation de la moitié sud de la France pour organiser la défense en
vue d’un éventuel débarquement allié depuis l’Afrique du Nord.
En URSS, les Allemands sont confrontés à des difficultés imprévues au moment de lancer l’attaque vers Moscou : les pluies de
l’automne 1941 transforment les routes en bourbier, puis un froid glacial multiplie les pertes humaines faute d’équipement
approprié vu que la conquête devait être terminée en octobre. Hitler doit renoncer à l’assaut et ordonne de tenir le front jusqu’à
l’été 1942. Les troupes allemandes reçoivent alors des renforts italiens, roumains et hongrois, et l’offensive est lancée en
direction du Sud, vers le pétrole du Caucase et de la Volga. Mais après des combats d’une extrême violence, une partie de l’armée
allemande se retrouve encerclée dans la ville de Stalingrad et finit par capituler en janvier 1943. Cette défaite allemande, qui a
entraîné la perte de 500 000 soldats tués, blessés ou prisonniers, marque le début de la reconquête par les Soviétiques.
L’été 1943 est enfin marqué par les débarquements alliés en Sicile et en Italie du Sud. Cela provoque la chute de Mussolini, à qui
les échecs militaires successifs ont fait perdre la confiance de la population et même des membres du parti qui organisent un
complot contre lui. Mussolini est emprisonné mais Hitler lance alors l’invasion de l’Italie pour ne pas qu’elle tombe aux mains des
Alliés, tandis qu’un commando de SS fait évader le Duce, placé à la tête d’une République fasciste sous tutelle allemande pour
diriger les régions du Nord non encore atteintes par les Alliés. En 1945, Mussolini sera arrêté par des résistants italiens et fusillé.
L’effondrement de l’Axe (1944-1945)
Les troupes alliées remontent lentement en Italie : Rome est libérée le 5 juin 1944, au moment où est lancée l’opération
Overlord : le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Il a été précédé d’un intense bombardement de la moitié Nord de la
France pour compliquer la défense allemande. Après des combats extrêmement violents en Normandie, les Allemands reculent
rapidement en France (Paris est libérée le 25 août 1944) tandis qu’un 2e débarquement a lieu en Provence en août 1944 et libère
la moitié sud de la France. L’Allemagne, dont les villes sont bombardées depuis 1942, est envahie à partir de février 1945. A l'est,
l'avance soviétique est encore plus spectaculaire : l’Armée Rouge a libéré l'Ukraine, les pays baltes et les pays d’Europe de l’Est.
Les troupes alliées occidentales et soviétiques font leur jonction en Allemagne en avril 1945. Berlin est prise par l'Armée Rouge,
poussant Hitler au suicide le 30 avril. L'Allemagne capitule le 8 mai 1945, marquant la fin de la guerre en Europe.
Mais en Asie, elle se poursuit encore plusieurs mois. Les conquêtes japonaises ont été reprises et tout est prêt pour un
débarquement américain sur l’archipel nippon. Mais face à la résistance acharnée des Japonais (kamikazes jetant leurs avions les
navires américains) les USA décident d’expérimenter leur arme nouvelle, les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et
Nagasaki les 6 et 9 août 1945. L’empereur Hirohito annonce alors la défaite à son peuple et capitule le 2 septembre 1945.
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