Mais cette politique agressive provoque l’hostilité des Etats-Unis très présents économiquement et militairement
dans la région : ils finissent par interdire la vente de pétrole au Japon, qui riposte en attaquant la base hawaïenne
de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Une grande partie de la flotte américaine du Pacifique est détruite, ce qui va
permettre au Japon de se lancer à la conquête du reste de l’Asie du Sud-Est et des archipels du Pacifique. Mais alors
que les autorités japonaises comptaient sur l’isolationnisme des Américains, l’attaque de Pearl Harbor a eu pour
effet de retourner l’opinion en faveur du Président Roosevelt. Celui-ci estimait nécessaire, au-delà de la simple
fourniture de matériel, l’entrée en guerre aux côtés du RU au nom de la défense de la démocratie et des libertés à
laquelle il s’était engagé avec Churchill dans la charte de l’Atlantique signée en août 1941. L’entrée en guerre contre
le Japon fut votée à la quasi-unanimité par le Congrès. Hitler et Mussolini déclarent la guerre aux USA.
Mais dans l’immédiat, le Japon parvient en quelques mois à s’emparer de toutes les colonies occidentales d’Asie
du Sud-Est : Hong-Kong, Malaisie, Singapour, Birmanie, Indonésie, Philippines. Au printemps 1942, le Japon a donc
assuré son ravitaillement en matières premières et menace même l’Inde et l’Australie. Ces succès sont dus à une
marine et à une aviation très modernes, et à la mentalité des Japonais éduqués dans le culte de la guerre : ils ont
appris à ne jamais se rendre et à traiter avec cruauté leurs ennemis, si bien qu’une grande partie des prisonniers
britanniques et américains meurent de faim ou d’exécution.
Les premières victoires alliées (1942-1943)
Dans le Pacifique, les Américains remportent en juin 1942 la bataille aéronavale de Midway : les Japonais perdent
leurs meilleurs pilotes et quatre porte-avions, entraînant l’arrêt des conquêtes. En Egypte, les Britanniques stoppent
l’avancée de l’Afrikakorps par la victoire d’El-Alamein en octobre 1942. Un mois plus tard, un débarquement anglo-
américain au Maroc et en Algérie fait basculer dans le camp allié l’Afrique du Nord française et permet
l’encerclement des Allemands en Tunisie, contraints d’évacuer l'Afrique en mai 1943.
En URSS, les Allemands se retrouvent confrontés à des difficultés imprévues au moment de lancer l’attaque vers
Moscou : les pluies de l’automne 1941 transforment les routes en bourbier, puis un froid glacial multiplie les pertes
humaines faute d’équipement approprié vu que la conquête devait être terminée en octobre. Hitler doit renoncer à
l’assaut et ordonne de tenir le front jusqu’à l’été 1942. Les troupes allemandes reçoivent alors des renforts italiens,
roumains et hongrois mais cette fois l’offensive est dirigée en direction du Sud, vers le pétrole du Caucase et de la
Volga. Mais après des combats d’une extrême violence, une partie de l’armée allemande se retrouve encerclée dans
la ville de Stalingrad et finit par capituler en janvier 1943. Cette défaite allemande, qui a entraîné la perte de
500 000 soldats tués, blessés ou prisonniers, marque le début de la reconquête par les Soviétiques.
L’été 1943 est enfin marqué par les débarquements alliés en Sicile et en Italie du Sud. Cela provoque la chute de
Mussolini, à qui les échecs militaires successifs ont fait perdre la confiance de la population et même des membres
du parti qui organisent un complot contre lui, avec le soutien du roi qui nomme un nouveau Président du Conseil.
Mussolini est emprisonné mais Hitler lance alors l’invasion de l’Italie pour ne pas qu’elle tombe aux mains des Alliés,
tandis qu’un commando de SS fait évader le Duce, placé à la tête d’une République fasciste sous tutelle allemande
pour diriger les régions du Nord non encore atteintes par les Alliés. En 1945, Mussolini sera arrêté par des résistants
italiens et fusillé.
L’effondrement de l’Axe (1944-1945)
Les troupes alliées remontent lentement en Italie : Rome est libérée le 5 juin 1944, au moment où est lancée
l’opération Overlord : le débarquement du 6 juin 1944, effectué en Normandie, là où le « mur de l’Atlantique »,
ensemble des fortifications construites par les Allemands de la frontière espagnole à la Norvège, y est moins dense
que dans le Pas-de-Calais pourtant plus proche de l’Angleterre. Le débarquement a été précédé d’un intense
bombardement de la moitié Nord de la France pour compliquer la défense allemande. Après des combats
extrêmement violents en Normandie, les Allemands reculent rapidement en France (Paris est libérée le 25 août
1944) tandis qu’un 2e débarquement a lieu en Provence en août 1944 et libère la moitié sud de la France.
L’Allemagne, dont les villes sont bombardées depuis 1942, est envahie à partir de février 1945. A l'est, l'avance
soviétique est encore plus spectaculaire : l’Armée Rouge a libéré l'Ukraine, les pays baltes et les pays d’Europe de
l’Est. Les troupes alliées occidentales et soviétiques font leur jonction en Allemagne en avril 1945. Berlin est prise