I) Quelles sont les étapes du conflit ?
1) A l’origine du conflit : l’expansionnisme nazi
La propagande nazie présente l’expansion territoriale comme un devoir pour venger l’humiliation de 1919, réunir
les peuples germaniques dans une grande Allemagne et conquérir un espace vital suffisant. Mais avant de lancer des
conquêtes, Hitler doit d’abord reconstituer la puissance militaire allemande : service militaire rétabli en 1935, plan
de réarmement en 1936, remilitarisation de la Rhénanie la même année. Ni la France ni le RU ne réagissent à ces
violations du traité de Versailles ; les Etats-Unis non plus car depuis 1919 l’opinion américaine est largement
isolationniste (intervenir le moins possible dans les affaires du monde tant que les intérêts américains ne sont pas
directement en jeu).
Hitler conclut aussi des alliances, d’abord avec le Japon en 1936 avec le pacte anti-komintern, alliance défensive
contre l’URSS également signée par Mussolini dès lors que ses relations avec les démocraties se dégradent suite à la
conquête de l’Ethiopie. Et en 1939, à la surprise générale, Hitler signe avec son ennemi Staline un pacte non-
agression, qui allait permettre à Hitler de ne pas combattre sur deux fronts à la fois en cas de guerre européenne, et
à Staline de gagner du temps pour préparer l’affrontement avec l’Allemagne. De plus, un accord prévoyait le partage
de la Pologne convoitée par les deux dictatures.
Les conquêtes commencent en mars 1938 avec l’annexion de l’Autriche. Dans les années 1930, la république
autrichienne est fragilisée par la crise économique, ce qui fait le succès du parti nazi autrichien favorable à
l’Anschluss (rattachement à l’Allemagne) contre lequel lutte le chancelier Schuschnigg. En 1938, Hitler lui ordonne
d’intégrer les leaders nazis dans son gouvernement puis d’accepter l’Anschluss sous peine d’invasion militaire.
Comme il tente de résister, l’invasion est lancée mais il n’y a pas de combat car l’armée autrichienne obéit
désormais à un ministre nazi et la population est largement favorable à l’Anschluss. Pour les opposants, le système
de répression allemand est immédiatement établi, conduisant des dizaines de milliers de personnes en camp de
concentration. Les démocraties occidentales se contentent de protestations diplomatiques.
En septembre 1938 à la conférence de Munich, Daladier et Chamberlain autorisent même Hitler à amputer leur
allié tchécoslovaque de la région des Sudètes, satisfaisant ainsi leurs opinions publiques pacifistes. Ils rentrent avec
la promesse d’Hitler qu’il s’agit de sa dernière revendication territoriale. Mais en mars 1939, l’Allemagne s’empare
du reste de la Tchécoslovaquie que la France et le RU renoncent une nouvelle fois à secourir : la Tchéquie devient le
protectorat de Bohême-Moravie tandis que la Slovaquie devient un Etat-satellite de l’Allemagne gouverné par des
nazis. Enfin, Hitler exige la région de Dantzig qui séparait la Prusse orientale du reste de l’Allemagne et la
Wehrmacht entre en Pologne le 1er septembre 1939. Mais cette fois, le RU et la France déclarent la guerre à
l’Allemagne.
2) Une guerre européenne menée par Hitler (1939-1941)
Le Blitzkrieg et la défaite française
Le Blitzkrieg ou « guerre-éclair » est une stratégie basée sur des attaques couplées de l’aviation et des chars, qui
permet à Hitler de remporter une série de victoires.
La Pologne, attaquée simultanément par l’Allemagne et l’URSS, est vaincue en 15 jours et partagée entre les deux
puissances comme prévu dans le pacte germano-soviétique. Pendant ce temps, la France et le RU restent sur la
défensive, hormis une petite incursion française de 8 km dans la Sarre pour montrer à la Pologne qu’ils honoraient
leur devoir d’allié. C’était pourtant le moment de lancer une attaque de grande envergure car les Français et les
Britanniques étaient supérieurs en nombre et l’essentiel des troupes allemandes était occupé en Pologne. Mais
jusqu’en mai 1940, on ne se bat pas sur le front ouest, situation que les soldats nomment la « drôle de guerre » : les
troupes françaises et britanniques sont stationnées derrière les fortifications de la ligne Maginot bâties dans les
années 1930 le long de la frontière allemande. L’état-major français s’était préparé à une guerre de tranchées et
était incapable de revoir sa stratégie. Donc une fois la Pologne soumise, l’Allemagne a tout le temps d’achever la
préparation d’un conflit de grande ampleur. Les offensives allemandes ne reprennent qu’en avril 1940 avec
l’invasion du Danemark et de la Norvège pour faciliter l’approvisionnement en fer suédois. Des troupes françaises et
britanniques sont envoyées en Norvège et prennent le port de Narvik que convoitaient les Allemands mais quelques
semaines plus tard les troupes sont rappelées : Hitler vient de lancer une grande offensive à l’ouest.
Le 10 mai 1940, la Wehrmacht attaque les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Pour l’état-major français, il est
évident que l’Allemagne reproduit le schéma de 1914 : l’invasion de la Belgique signifie que l’Allemagne va entrer en
France par le Nord. Il envoie donc une grande partie des troupes en Belgique, notamment le contingent britannique.
Mais l’invasion du Benelux n’est qu’une diversion : la grande offensive vers la France traverse en fait le massif
forestier des Ardennes, considéré comme infranchissable pour des chars. Le front français est ainsi percé à Sedan.
Les Allemands se dirigent ensuite vers la mer du Nord pour encercler les troupes alliées dont la majeure partie peut
cependant être évacuée par mer vers l’Angleterre.
L’offensive allemande provoque la panique des populations belges et de la France du Nord, dont beaucoup
s’enfuient pour le Sud : c’est « l’exode » qui jette sur les routes 8 à 10 millions de personnes, compliquant encore la
tâche de l’armée française impuissante face aux attaques en piqué des bombardiers Stukas. En plus, l’Italie déclare
la guerre à la France le 10 juin mais ne réussit que de petites incursions en Savoie et dans les Alpes-Maritimes. Paris,
que le gouvernement a fui pour se réfugier à Bordeaux, est prise le 14 juin 1940. L’armistice est signé le 22 juin. La
France, vaincue en cinq semaines, a connu la plus lourde défaite de son histoire. A l’été 1940, le RU reste seul en
lutte.
La résistance britannique et l’ouverture de nouveaux fronts
Hitler envisage un débarquement en Angleterre mais devant la difficulté de l’entreprise il tente d’abord d’obtenir
sa reddition par d’intenses bombardements aériens à partir de l’été 1940 : c'est le Blitz qui vise d’abord les ports et
les centres industriels, puis Londres et d’autres grandes villes pour terroriser les Britanniques. Mais ceux-ci restent
soudés derrière leur nouveau Premier Ministre Winston Churchill, déterminé à résister, tandis que la Royal Air Force
parvient à abattre de nombreux avions allemands.
Hitler adopte donc une autre stratégie, consistant à empêcher le ravitaillement du RU en intensifiant la guerre
sous-marine et en essayant de couper la route des Indes. Pour cela l'Italie doit, à partir de sa colonie libyenne,
envahir l'Egypte pour prendre le canal de Suez et, à partir de l’Albanie conquise en 1939, envahir la Grèce et la
Yougoslavie. Mais les offensives italiennes échouent et ce sont des troupes allemandes qui envahissent les Balkans
en 1941, tandis que des renforts sont envoyés en Libye, l’Afrikakorps.
Ainsi, à l’été 1941, l’Europe est sous domination nazie et le RU est fragilisé. Hitler juge donc le moment venu pour
lancer la conquête qui, avec celle de la France, lui tenait le plus à cœur, celle de l’URSS : non seulement il s’agissait
d’y abattre l’ennemi « judéo-bolchévique », mais d’y étendre l’espace vital car l’URSS pourrait fournir les matières
premières nécessaires pour poursuivre la guerre contre le RU voire les USA. Rompant le pacte germano-soviétique,
il lance trois millions de soldats dans l’opération Barbarossa qui connaît des succès fulgurants dans les premières
semaines, avant d’être ralentie par la politique de terre brûlée (Staline fait évacuer et incendier les villages pour
priver l’ennemi de ravitaillement) et par les nouvelles armes fournies à l’Armée Rouge par les usines qui ont été
déplacées dans les régions plus à l’est : des chars lourds qui résistent aux canons antichars et des lance-roquettes
qui tirent en rafale, les « orgues de Staline ». Cependant, à l’automne 1941, la Wehrmacht est aux portes de
Leningrad et à quelques centaines de kilomètres de Moscou.
C’est alors que la guerre prend une dimension véritablement mondiale avec l’attaque japonaise sur la base
américaine de Pearl Harbor le 7 décembre 1941.
3) Une guerre mondiale menée par les USA (1942-1945)
Pearl Harbor, une date rupture
Le Japon avait subi de plein fouet la crise mondiale de 1929 : la baisse de la demande mondiale avait fait chuter
ses exportations, pilier de son économie. Face à cette crise, l’empereur Hirohito choisit comme premiers ministres
des généraux favorables à l’expansion territoriale : des conquêtes permettraient non seulement de satisfaire
l’opinion nationaliste, très puissante au Japon, mais aussi d’ouvrir des débouchés et de s’approvisionner à moindre
coût en matières premières, en énergie et en nourriture. En 1931, est donc entreprise la conquête de la
Mandchourie, au nord de la Chine, transformée en un protectorat. A la fin des années 1930, une grande partie du
littoral chinois est conquise. En 1940, la défaite française permet au Japon d’occuper l’Indochine.
Mais cette politique agressive provoque l’hostilité des Etats-Unis très présents économiquement et militairement
dans la région : ils finissent par interdire la vente de pétrole au Japon, qui riposte en attaquant la base hawaïenne
de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Une grande partie de la flotte américaine du Pacifique est détruite, ce qui va
permettre au Japon de se lancer à la conquête du reste de l’Asie du Sud-Est et des archipels du Pacifique. Mais alors
que les autorités japonaises comptaient sur l’isolationnisme des Américains, l’attaque de Pearl Harbor a eu pour
effet de retourner l’opinion en faveur du Président Roosevelt. Celui-ci estimait nécessaire, au-delà de la simple
fourniture de matériel, l’entrée en guerre aux côtés du RU au nom de la défense de la démocratie et des libertés à
laquelle il s’était engagé avec Churchill dans la charte de l’Atlantique signée en août 1941. L’entrée en guerre contre
le Japon fut votée à la quasi-unanimité par le Congrès. Hitler et Mussolini déclarent la guerre aux USA.
Mais dans l’immédiat, le Japon parvient en quelques mois à s’emparer de toutes les colonies occidentales d’Asie
du Sud-Est : Hong-Kong, Malaisie, Singapour, Birmanie, Indonésie, Philippines. Au printemps 1942, le Japon a donc
assuré son ravitaillement en matières premières et menace même l’Inde et l’Australie. Ces succès sont dus à une
marine et à une aviation très modernes, et à la mentalité des Japonais éduqués dans le culte de la guerre : ils ont
appris à ne jamais se rendre et à traiter avec cruauté leurs ennemis, si bien qu’une grande partie des prisonniers
britanniques et américains meurent de faim ou d’exécution.
Les premières victoires alliées (1942-1943)
Dans le Pacifique, les Américains remportent en juin 1942 la bataille aéronavale de Midway : les Japonais perdent
leurs meilleurs pilotes et quatre porte-avions, entraînant l’arrêt des conquêtes. En Egypte, les Britanniques stoppent
l’avancée de l’Afrikakorps par la victoire d’El-Alamein en octobre 1942. Un mois plus tard, un débarquement anglo-
américain au Maroc et en Algérie fait basculer dans le camp allié l’Afrique du Nord française et permet
l’encerclement des Allemands en Tunisie, contraints d’évacuer l'Afrique en mai 1943.
En URSS, les Allemands se retrouvent confrontés à des difficultés imprévues au moment de lancer l’attaque vers
Moscou : les pluies de l’automne 1941 transforment les routes en bourbier, puis un froid glacial multiplie les pertes
humaines faute d’équipement approprié vu que la conquête devait être terminée en octobre. Hitler doit renoncer à
l’assaut et ordonne de tenir le front jusqu’à l’été 1942. Les troupes allemandes reçoivent alors des renforts italiens,
roumains et hongrois mais cette fois l’offensive est dirigée en direction du Sud, vers le pétrole du Caucase et de la
Volga. Mais après des combats d’une extrême violence, une partie de l’armée allemande se retrouve encerclée dans
la ville de Stalingrad et finit par capituler en janvier 1943. Cette défaite allemande, qui a entraîné la perte de
500 000 soldats tués, blessés ou prisonniers, marque le début de la reconquête par les Soviétiques.
L’été 1943 est enfin marqué par les débarquements alliés en Sicile et en Italie du Sud. Cela provoque la chute de
Mussolini, à qui les échecs militaires successifs ont fait perdre la confiance de la population et même des membres
du parti qui organisent un complot contre lui, avec le soutien du roi qui nomme un nouveau Président du Conseil.
Mussolini est emprisonné mais Hitler lance alors l’invasion de l’Italie pour ne pas qu’elle tombe aux mains des Alliés,
tandis qu’un commando de SS fait évader le Duce, placé à la tête d’une République fasciste sous tutelle allemande
pour diriger les régions du Nord non encore atteintes par les Alliés. En 1945, Mussolini sera arrêté par des résistants
italiens et fusillé.
L’effondrement de l’Axe (1944-1945)
Les troupes alliées remontent lentement en Italie : Rome est libérée le 5 juin 1944, au moment où est lancée
l’opération Overlord : le débarquement du 6 juin 1944, effectué en Normandie, là où le « mur de l’Atlantique »,
ensemble des fortifications construites par les Allemands de la frontière espagnole à la Norvège, y est moins dense
que dans le Pas-de-Calais pourtant plus proche de l’Angleterre. Le débarquement a été précédé d’un intense
bombardement de la moitié Nord de la France pour compliquer la défense allemande. Après des combats
extrêmement violents en Normandie, les Allemands reculent rapidement en France (Paris est libérée le 25 août
1944) tandis qu’un 2e débarquement a lieu en Provence en août 1944 et libère la moitié sud de la France.
L’Allemagne, dont les villes sont bombardées depuis 1942, est envahie à partir de février 1945. A l'est, l'avance
soviétique est encore plus spectaculaire : l’Armée Rouge a libéré l'Ukraine, les pays baltes et les pays d’Europe de
l’Est. Les troupes alliées occidentales et soviétiques font leur jonction en Allemagne en avril 1945. Berlin est prise
par l'Armée Rouge, poussant Hitler au suicide le 30 avril. L'Allemagne capitule le 8 mai 1945, marquant la fin de la
guerre en Europe.
Mais en Asie, elle se poursuit encore plusieurs mois. Les conquêtes japonaises ont été reprises et tout est prêt
pour un débarquement américain sur l’archipel nippon mais il s’annonce très meurtrier car les Japonais opposent
une résistance acharnée : des kamikazes se jettent avec leurs avions bourrés d’explosifs sur les navires américains.
Les USA décident alors d’expérimenter leur arme nouvelle, les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et
Nagasaki les 6 et 9 août 1945. L’empereur Hirohito annonce alors la défaite à son peuple et capitule le 2 septembre
1945.
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