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PLATEFORME HORIZONS EMPLOI
Secteurs d'activités
Construction ( 21 )
En bref
En Belgique, la construction représente le sixième secteur contribuant le plus au chiffre d'affaires du pays.
Le secteur de la construction rassemble un volume important de travailleurs et une diversité de métiers.
Certains, comme les maçons, les couvreurs, les plafonneurs, les menuisiers, les monteurs en sanitaires
et chauffages, travaillent à la construction et à l'aménagement des bâtiments. D'autres, construisent et
entretiennent les ponts et les routes, les réseaux électriques ou de gaz, etc.
Le paysage entrepreneurial du secteur est majoritairement composé d'indépendants et de (très) petites
entreprises.
Ces dernières années, le secteur subit la concurrence exercée par les travailleurs détachés qui sont
assujettis à la sécurité sociale de leur pays d'origine et qui représentent une main d'œuvre moins onéreuse
que chez nous mais également de la conjoncture économique difficile. Ainsi, depuis 2013, la Confédération
Construction mène une enquête sur les conséquences ressenties par ses membres sur le phénomène
de la concurrence déloyale et du dumping social. En 2015, 84 % des entreprises belges interrogées ont
perdu au moins un marché du fait de la concurrence étrangère, principalement des pays non limitrophes.
Ce pourcentage est en progression depuis 2013 (78 %). La perte du chiffre d'affaires serait de l'ordre de 10
à 15 %. En termes de pertes d'emploi, 20% des entreprises sondées indiquent qu'elles ont été amenées à
licencier du personnel (1). Parallèlement aux pertes de marché liées à la concurrence, le nombre de permis
de bâtir autorisés pour des nouveaux bâtiments diminue dans le résidentiel depuis 2010 (- 24 %) tandis
qu'il est à la hausse pour la rénovation (+ 6 %), ce segment représente un potentiel important du marché
vu le nombre de logements vétustes en Wallonie. Ce sont donc les travaux économiseurs d'énergie tels
que les travaux d'isolation (murs, toits, fenêtres, etc.) qui sont principalement visés. En effet, les nouvelles
constructions et les rénovations doivent respecter les règles européennes, notamment la directive qui fixe
les normes de performance énergétique pour les bâtiments. D'ici fin 2020, tous les nouveaux bâtiments
devront être NZEB c'est-à-dire « à consommation d'énergie quasi-nulle ».
Toujours par rapport aux permis de bâtir autorisés, on relève qu'au sein du segment des nouveaux
logements qui est à la baisse, le nombre de permis pour des appartements est à la hausse (+ 6 %).
Dans le non-résidentiel, c'est la tendance inverse : le nombre de rénovation baisse (-14 %) et les nouvelles
constructions augmentent (+ 9 %) entre 2010 et 2015.
Toujours par rapport aux permis de bâtir autorisés, on relève qu'au sein du segment des nouveaux
logements qui est à la baisse, le nombre de permis pour des appartements est à la hausse (+ 6 %).
Dans le non-résidentiel, c'est la tendance inverse : le nombre de rénovation baisse (-14 %) et les nouvelles
constructions augmentent (+ 9 %) entre 2010 et 2015.
Malgré la baisse de régime conjoncturelle, les entreprises du secteur sont constamment à la recherche de
personnel qualifié pour remplacer, entre autre, le personnel qui quitte l'entreprise pour travailler dans un
autre secteur (turn-over). En outre, poser le bon geste dans l'isolation, l'étanchéité à l'air et la ventilation des
nouveaux bâtiments ainsi que du bâti existant devient prioritaire. Cela demande une certaine expérience
ainsi qu'une mise à jour des connaissances sur les nouvelles techniques de mise en œuvre. C'est pourquoi,
des modules tenant compte des évolutions du secteur en matière de performance énergétique sont insérés
dans la formation et ce, pour tous les corps de métier. D'autres modules sont adressés aux travailleurs
afin de mettre à jour leurs connaissances et leur permettre d'acquérir les nouvelles techniques de mise en
œuvre des matériaux. A ces connaissances s'ajoutent la maîtrise de l'outil informatique qui touche tous les
niveaux et métiers du secteur : du cabinet d'architecte, à la pose des éléments jusqu'à la maintenance ou le
recyclage du bâti. Le secteur se modernise et de nouvelles compétences liées aux évolutions numériques
apparaissent comme le BIM manager, le conseiller en gestion des bâtiments intelligents, le pilote de drone,
etc. Aujourd'hui et encore plus demain, les maisons se connectent et se pilotent à distance. Elles intègrent
de plus en plus des solutions domotiques dès la construction d'un immeuble ou d'un logement. Cette
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technologie, vue jusque-là comme particulièrement onéreuse, se démocratise, devient accessible et donc
les solutions proposées se multiplient : volets et détecteurs d'incendie connectés, radiateurs et compteur
intelligent, box de gestion, etc. (2).
Les smartphones, les tablettes sont de plus en plus utilisés sur chantier pour le pilotage de chantier, la
gestion des réserves de matériaux mais ils permettent aussi l'accès aux fiches techniques, la visualisation
des plans, etc.
Nombre
d'établissements
en 2014
Nombre de postes
de travail salarié
en 2014
Nombre de
travailleurs
indépendants en
2014
Wallonie 9.402 61.214 29.916
Bruxelles-Capitale 1.558 14.234 17.397
Flandre 17.105 128.995 61.199
Belgique 28.065 204.443 109.575
Source : ONSS - statistiques décentralisées 31 décembre 2014 et INASTI 2014, calculs le Forem
(1) Confédération Construction - Rapport annuel 2015-2016
(2) http://lesclesdedemain.lemonde.fr/point-de-vue-clesdedemain/petite-maison-deviendra-smart-_a-96-5673.html
En détail
Activités du secteur
Description du secteur
Le secteur de la construction (1) est composé de trois grandes parties.
La première, la construction de bâtiments et promotion immobilière, comprend différents sous-secteurs :
La promotion immobilière. Ces activités consistent en la réunion de moyens financiers, techniques et
humains nécessaires à la réalisation de projets immobiliers destinés ultérieurement à la vente.
La construction de bâtiments résidentiels et non-résidentiels. Ce groupe comprend la construction
d'immeubles réalisés pour compte propre en vue d'une vente ultérieure ou pour le compte de tiers.
La seconde, le génie civil, est composé des sous-secteurs suivants :
La construction de routes (routes, autoroutes, chaussées, pistes de décollage et atterrissage, etc.), de
voies ferrées et de ponts ou tunnels.
La construction de réseaux et de lignes (construction de réseaux pour fluides comme l'eau, le gaz et les
eaux usées ; construction de réseaux électriques et de télécommunications).
La construction d'autres ouvrages de génie civil (ouvrages maritimes et fluviaux ; lotissements de terrains
avec amélioration foncière ; travaux de construction, autres que des bâtiments, pour les installations
sportives extérieures comme les parcours de golf, terrains de tennis, etc.).
La troisième, les travaux de construction spécialisés, compte les sous-secteurs suivants :
La démolition d'immeubles et d'autres constructions, la préparation des sites (déblayage des chantiers,
travaux de terrassement, drainage des chantiers et terrains agricoles, etc.) et les forages d'essais et
sondages.
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Les travaux d'installation électrique, de plomberie (installation sanitaire, installation de chauffage et de
conditionnement d'air) et autres travaux d'installations (travaux d'isolation ; installation d'ascenseurs,
portes automatiques, stores et bannes, enseignes lumineuses, etc.).
Les travaux de finition (plâtrerie, menuiserie, revêtement des sols et des murs, peinture et vitrerie,
nettoyage des nouveaux bâtiments après leur construction, etc.).
Les autres travaux de construction spécialisés tels que les travaux de couverture, d'étanchéification des
murs, ravalement des façades, construction de cheminées décoratives et de feux ouverts, travaux de
maçonnerie et de rejointoiement, travaux de restauration des bâtiments, pose de chapes, etc.
Le secteur aujourd'hui
L'activité de construction a connu une croissance de 1,3% au quatrième trimestre 2015 et l'emploi a
enregistré une baisse de 0,7%. Le nombre de permis pour des nouvelles habitations a diminué au quatrième
trimestre de 2015. Pour la rénovation, le nombre d'autorisations a augmenté. (2).
Fin 2014, la Wallonie dénombrait un peu plus de 61.000 postes de travail salarié dans les entreprises du
secteur de la construction et plus de 14.000 indépendants (3). La majorité des emplois sont occupés dans
des entreprises de construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels (17.686 postes) ainsi que dans
les travaux d'installation électrique, de plomberie et autres travaux d'installation (14.703 postes). Entre 2009
et 2014, l'emploi indépendant augmente en Wallonie (+ 10 %) alors que l'emploi salarié baisse (- 5,8 %). Le
nombre de faillites en Wallonie reste élevé en 2014 (672 faillites) et a entrainé la perte de 1.645 emplois.
Toutefois, la situation en 2015 est plus favorable, avec un nombre de faillites et de pertes d'emploi moins
élevés (4). Si l'emploi des travailleurs qui paient des cotisations sociales en Belgique a encore baissé entre le
troisième trimestre de 2014 et le troisième trimestre de 2015, passant ainsi de 203.836 à 199.000 travailleurs
(soit une diminution de 3.936) ; l'emploi des travailleurs détachés ou d'indépendants étrangers augmente
de manière ininterrompue. Dans ce cadre, il est question d'une substitution des travailleurs du bâtiment
« locaux » par des travailleurs du bâtiment issus d'autres pays, on parle d'un effet de « dumping social » (5).
Parallèlement à l'adaptation des métiers et compétences en lien avec la directive sur la performance
économique des bâtiments, le secteur de la construction se numérise. Afin de diminuer et d'optimaliser les
consommations d'énergie pour atteindre le Nearly Zero Energy Buildings (NZEB), le numérique intervient de
la conception du bâtiment à la gestion des consommations notamment via la domotique. Si les domaines liés
aux techniques spéciales ont été premiers concernés par ces évolutions, il ne faut pas négliger les progrès
sur l'enveloppe et l'exploitation des bâtiments. Ce sont tous les acteurs du secteur qui doivent évoluer
parallèlement aux outils et moyens mis à leur disposition. Cela passe par une montée en qualification
à divers niveaux : communication, la connaissance des réglementations, des nouveaux matériaux, des
innovations technologiques, etc.
Dans la construction neuve, la qualification évolue vers des métiers de techniciens avec des gestes manuels
simplifiés. L'automatisation implique des investissements complémentaires dans les TIC et des progiciels
adaptés, elle nécessite une formation continue du personnel.
Au sein du secteur de la construction, la révolution numérique se traduit notamment par l'arrivée d'outils
comme le scan 3D, les logiciels BIM (Building Information Modeling), les nouveaux outils de gestion et de
conception. Dans le cadre de la directive « Marchés publics », les autorités européennes recommandent
l'usage des technologies numériques lors des appels d'offres et concours de projets publics. L'adoption
de cette directive européenne signifie que les Etats membres pourront encourager, ou rendre obligatoire
l'utilisation du BIM pour les projets de construction et de bâtiments financés par des fonds publics. Les Pays-
Bas, le Danemark, la Finlande et la Norvège imposent d'ores et déjà cette condition à leurs marchés publics
dans le bâtiment. L'utilisation du BIM sera obligatoire pour les marchés publics en France dès 2017 (6) et
en Allemagne dès 2020 (7). Ce n'est pas encore le cas en Belgique, mais un guide des bonnes pratiques
pour la construction mettant le BIM au cœur de l'action a été édité fin 2015. Le BIM est une approche
collaborative intégrée entre les partenaires d'un projet qui permet de travailler à distance via le partage de
maquettes. Il permet également de gérer les bâtiments tout au long de leur cycle de vie. Un des enjeux
actuels du côté des fabricants est d'intégrer les informations de leurs matériaux pour qu'ils soient utilisés
dans les maquettes BIM.
La première publication réalisée en 2013 « Métiers d'avenir », dans une vision à moyen terme et pour
la Wallonie, balaie les différents facteurs d'évolution du secteur et leurs effets présumés sur l'évolution
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des métiers. Le lecteur intéressé peut consulter les tendances issues de ce travail prospectif via : Métiers
d'avenir pour la Wallonie - Construction.
Ensuite, en 2016, une analyse plus approfondie des grandes tendances de la transition numérique et de ses
effets sur les activités, les métiers et les compétences du secteur a été réalisée : Métiers d'avenir 4.0 - La
transition numérique - Construction
(1) SPF Economie, P.M.E., Classes Moyennes et Energie, NACE-BEL 2008 Nomenclature des activités économiques avec notes
explicatives
(2) Confédération Construction Wallonne, Baromètre construction mars
(3) 2016 Sources de données : ONSS et INASTI, 2014
(4) Source de données : Direction générale Statistique - Statistics Belgium, 2015
(5) CCE2016-0790 - Rapport - La conjoncture dans le secteur de la construction, avril 2016.
(6) La France mise plutôt sur de l'incitation que sur une obligation à passer au BIM. A partir de 2017, pour les appels d'offres des
marchés publics, les ordonnateurs publics pourront exiger du BIM dans leurs marchés mais ils devront aussi offrir d'autres moyens
d'accès aux marchés en attendant que le BIM soit communément utilisé et ce afin d'éviter que ce dispositif soit discriminatoire.
(7) Le développement du BIM en Allemagne : phase préparatoire jusqu'en 2017 avec premiers projets pilotes sélectionnés et à partir de
2020, le BIM sera obligatoire pour tous les projets d'infrastructures du ministère (BMVI).
Positionnement économique du secteur
Production
Selon EUROSTAT (1), la production dans le secteur de la construction dans la zone euro est en recul en
avril 2016 par rapport à avril 2015 (-0,4 %). Cette baisse est liée à la branche bâtiment (-0,7 %) tandis que
le génie civil a progressé de 1,3 %. Si les données de mois d'avril 2016 ne sont pas encore connues pour la
Belgique, on observe une tendance générale à la baisse plus importante que sur la zone euro (-7,7 % entre
mars 2015 et mars 2016 en Belgique contre + 0,5 % pour la zone euro).
Chiffre d'affaires
En 2014, le secteur de la construction belge a enregistré un chiffre d'affaires de plus de 61 milliards d'euros.
La Wallonie y a contribué à concurrence de 20,8 % (12 milliards d'euros) (2).
La construction représente le sixième secteur contribuant le plus au chiffre d'affaires belge et représente
5,6 % du chiffre d'affaires total pour l'ensemble des secteurs belges. Depuis 2010, le chiffre d'affaires belge
du secteur de la construction n'a cessé de croître (+ 18,7 %). La tendance est plus faible en Wallonie où le
chiffre d'affaires semble stagner depuis 2011 (+ 0,5 % entre 2011 et 2014 ; + 7% en Belgique sur la même
période).
En Wallonie, près d'un tiers du chiffre d'affaires concerne la construction de bâtiments résidentiels et non
résidentiels (26,2 % sur l'ensemble de la Belgique). Représentant 20,8 % du chiffre d'affaires, ce sous-
secteur est suivi par celui des travaux d'installation électrique, de plomberie et autres travaux d'installation
(18,6 % sur l'ensemble de la Belgique).
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Source : Direction générale Statistique - Statistics Belgium, calculs le Forem
Investissements
Le secteur de la construction belge a investi, en 2014, près de 4 milliards d'euros, principalement dans la
construction de routes et de voies ferrées. La construction représente le second secteur dans lequel des
investissements importants ont été réalisés au niveau belge (12,7 % des investissements).-
Au niveau wallon, plus de 300 millions d'euros ont été investis (3) majoritairement dans les travaux
d'installation électrique, de plomberie et autres travaux d'installation ; les travaux de finition et les autres
travaux de construction spécialisés.
(1) http://ec.europa.eu/eurostat, communiqué du 20 juin 2016
(2) Les données concernant le chiffre d'affaires peuvent, dans certains cas, être sous-estimées étant donné le caractère confidentiel de
certaines d'entre elles, qui ne sont dès lors pas publiées.
(3) Pour le calcul des investissements, les données pour la Wallonie ne sont pas complètes pour des raisons de confidentialité des
données, elles sont donc sous-estimées.
Entreprises du secteur
Belgique
Fin 2014, le secteur de la construction compte plus de 28.065 entreprises (1), sans tenir compte des
indépendants. Les entreprises du secteur de la construction représentent 10 % des entreprises belges
et occupent la 3 ème position dans le classement des secteurs qui comptent le plus grand nombre
d'entreprises.
Un tiers des entreprises employant du personnel de la construction sont situées en Wallonie (soit 9.402
entreprises en Wallonie). Proportionnellement à l'ensemble des secteurs, les entreprises de la construction
sont moins présentes à Bruxelles-Capitale (alors qu'elle accueille 13 % des entreprises de tous les secteurs,
elle ne compte que 6 % des entreprises de la construction).
Entre 2009 et 2014, le nombre d'entreprises de la construction baisse de 0,8 % sur l'ensemble de la
Belgique mais augmente de 0,7 % en Wallonie. Le taux de croissance à un an d'écart (entre 2013 et 2014)
est négatif que ce soir pour la Belgique (-2,3 %) que pour la Wallonie (-2,5 %).
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