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le deuxième donne un couplage entre psi et h, proportionnel à la masse de psi mpsi.
Les couplages de Yukawa ont une autre propriété étonnante. Ils mélangent entre elles
les différentes familles de quarks lors d’une interaction avec un boson W. Ce mélange
de saveurs est différent pour les quarks “up” et pour les quarks “down” et seul le
mélange relatif est physiquement observable.
Il est donné par la matrice CKM pour Cabbibo-Kobayashi-Maskawa.
Prenons par exemple un boson W se désintégrant en quarks c et s’. Le quark s’ , dit
état propre de saveur, est une superposition quantique des états propres de masse d, s,
b. Les coefficients du mélange sont donnés par Vcd, Vcs et Vcb.
Ainsi on peut l’observer en quark s, avec une probabilité égale au module de Vcs au
carré. mais également en quark d ou en quark b.
La matrice CKM permet donc de passer des états propres de masse aux états propres
de saveurs. Mathématiquement il s’agit d’une matrice 3x3 hermitienne, unitaire. Elle
possède donc une unique phase complexe dont l’importance est fondamentale, car elle
viole la symétrie CP comme nous le verrons dans la suite.
Voici une représentation graphique du module des éléments de la matrice CKM. On
constate que la matrice est quasi diagonale, ainsi les états propres de masse et de
saveurs sont presque identiques.
De façon similaire, on définit dans le secteur leptonique, une matrice de mélange des
neutrinos. Cette matrice est nommée PMNS pour Pontecorvo-Maki-Nakagawa-Sakata.
Notons au passage que les neutrinos n’interagissent avec le reste de la matière que par
l’interaction faible, ils sont donc toujours émis et détectés dans des états propres de
saveurs.
Contrairement à CKM, la matrice PMNS est hautement non diagonale, donc le mélange
entre saveurs est très grand dans le secteur leptonique.
Enfin, nous allons conclure cette introduction par une présentation des diagrammes de
Feynman. Il s’agit à la fois d’une représentation graphique d’une interaction, mais
également d’un puissant outil de calcul. Ils sont construits à partir d’un ensemble de
règles simples directement issues du Lagrangien.
Ce premier diagramme représente par exemple la diffusion de deux électrons. Il s’agit
d’un diagramme dit à l’arbre, seulement deux couplages interviennent: un, deux. Le
calcul du processus doit être complété par des diagrammes en boucles comme le
diagramme suivant. Le photon émet puis réabsorbe une paire électron-positron, ceci est
possible grâce au principe d’incertitude. On voit dans ce diagramme la présence de
quatre couplages un, deux, trois, quatre. Plus le nombre de couplages est grand,
moins le diagramme est important. Ce diagramme en boucle est donc une correction
quantique au diagramme en arbre. Certaines réactions ne sont possibles que via des
diagrammes en boucle. Il s’agit alors de processus très rares.