Printemps-Été 2015
NUMÉRO 4.1
Un simple câlin
peut faire le plus
grand bien
Améliorer lexpérience
du patient
Tova et Larry Vickar :
un don pour ne rien oublier
Éliminer un vilain
effet secondaire d’un
médicament important
Croyez-y
Une publication de l’Hôpital Saint-Boniface
Croyez-y
Croyez-y est une
publication de l’Hôpital
Saint-Boniface.
Croyez-y est publié deux
fois par année. Ce bulletin
bilingue est publié par l’Hôpital
Saint-Boniface et la Fondation
de l’Hôpital Saint-Boniface.
Il a pour but de vous informer
sur les améliorations apportées
aux soins aux patients, sur
les innovations dans le domaine
de la recherche et sur les
campagnes de financement. Les
renseignements sont également
disponibles en ligne à l’adresse
saintboniface.ca. Tous les
droits dauteur appartiennent à
l’Hôpital Saint-Boniface.
Hôpital Saint-Boniface
409, avenue Taché
Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6
Tél. : 204-233-8563
Fondation de l’Hôpital
Saint-Boniface
409, avenue Taché, bur. C1026
Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6
l. : 204-237-2067
Téléc. : 204-231-0041
Centre de recherche de
l’Hôpital Saint-Boniface
351, avenue Taché
Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6
Tél. : 204-235-3206
Téléc. : 204-235-0793
Rédacteurs :
Stu Slayen,
Karine Verot
Graphisme :
Bounce Design
Impression :
Premier Printing
Photographie :
Cory Aronec,
Robert Blaich, Carlos Fuentespina
PM 40064250
Retourner le courrier non
distribuable au Canada à :
Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface
409, avenue Taché, bur. C1026
Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6
4
Des transitionscuritaires
Améliorer la sécurité des patients
avec des transitions de personne
à personne
8
La cuisine du cœur
Transformer des ingrédients
frais en repas nutritifs
12
Les bienfaits
de la peau du raisin
Améliorer la vie des personnes
atteintes d’insuffisance cardiaque
13
Faire le lien
Combattre l’effet néfaste dun
médicament anticancéreux sur
le cœur
14
La promesse
rassurante de la TAVI
Une valve de remplacement plus
sûre pour les patients fragiles
Page couverture
Lucette Parent, bénévole du Programme
des câlins, cajole un bébé dans l’Unité
néonatale de soins intensifs.
Lisez l’article à la page 7.
Photo de la page couverture : Carlos Fuentespina
2 | Croyez-y | Printemps-Été 2015
Au cours des dernières années,
nous avons mis l’accent sur
l’amélioration du flux des
patients hospitalisés pour nous
assurer qu’ils reçoivent les soins
dont ils ont besoin, lorsqu’ils
en ont besoin. Ces efforts ont
amené le personnel à apporter
de légers changements dans plusieurs secteurs
de l’Hôpital. Certains changements touchent la
réduction du nombre d’étapes à suivre avant une
intervention, alors que d’autres visent à assurer la
curité des patients durant leur hospitalisation.
Bon nombre de ces changements résultent des consultations
menées auprès des patients et des membres du personnel
pour obtenir des suggestions d’améliorations.
Les sondages sur la satisfaction des patients indiquent que
85 % des patients considèrent que les soins reçus à l’Hôpital
Saint-Boniface sont « excellents/très bons ». Par-dessus tout,
c’est l’information que les patients nous donnent sur les
secteurs à améliorer qui compte le plus. Ils veulent participer
aux décisions concernant les soins qu’ils reçoivent et ils
veulent savoir ce qui se passe et quand les choses arriveront.
Nous voulons aussi connaître lopinion du personnel. À
l’automne 2014, un nombre record de personnes répondait
au sondage annuel auprès des employés. En effet, 64 % des
employés nous ont alors dit ce qu’ils pensaient dans le but de
nous aider à faire des changements à l’Hôpital. Les résultats
du sondage ont confirmé ce que nous savions déjà. Nos
employés sont engagés. Ils sont dévoués à leur travail et à
l’Hôpital et déterminés à améliorer les soins aux patients.
En invitant les patients à participer à leurs soins et en les
gardant informés, et en mobilisant les patients, les familles
et les employés, nous croyons que nous apportons des
changements concrets à l’Hôpital Saint-Boniface.
Nous espérons que vous vous joindrez à nous dans nos efforts
soutenus pour améliorer les soins aux patients.
Il faut tout un village pour
soigner, pour faire des
découvertes et pour réconforter.
Voilà comment je vois l’Hôpital
Saint-Boniface, comme un village.
J’ai ressenti beaucoup de joie et
d’admiration en voyant ce village, cette
communauté, en action. Il est évident à
mes yeux que diverses contributions sont nécessaires pour faire
fonctionner ce village.
Il y a les médecins qui traitent les patients avec compassion. Il y
ale personnel infirmier, les auxiliaires, les travailleurs sociaux, les
thérapeutes et les autres professionnels qui apportent réconfort
et guérison. Il y a les chercheurs qui rêvent de faire des progrès
scientifiques dans les soins de santé et qui font tout pour y
arriver. Vous ferez la connaissance de quelques-unes de ces
personnes dans le présent numéro de Croyez-y.
En plus de ceux et celles qui interviennent directement auprès
des patients, il y a de nombreuses autres personnes qui font
fonctionner notre village : le personnel qui prépare et sert les
repas; le personnel dentretien qui voit au bon fonctionnement
denos installations, les administrateurs qui dirigent et
organisent, le personnel qui garde l’Hôpital propre et réduit les
risques d’infection et les bénévoles qui jouent de la guitare pour
les patients au Service de soins palliatifs, qui travaillent à la
boutique de cadeaux, et bien plus.
Notre village vous inclut aussi. Nos patients. Nos visiteurs.
Nosdonateurs.
Dans le présent numéro, vous ferez la connaissance de Tova et
Larry Vickar, qui sont d’importants donateurs et des bénévoles
actifs. Vous lirez aussi un article sur la famille Beelaert qui a
créé un fonds de dotation, ainsi que sur Teresa Wareham qui est
donatrice depuis 25 ans. Vous pourrez aussi en savoir plus sur un
don spécial à la mémoire de Tracy Huynen.
Dans le prochain numéro de Croyez-y, qui paraîtra à l’automne,
vous découvrirez Paul Albrechtsen qui a récemment fait un
don remarquable de 5 millions de dollars à la Fondation de
l’Hôpital Saint-Boniface, pour la recherche. Il sest montré d’une
extrêmegénérosité.
Donc, bien qu’il faille « un village » pour diriger avec succès un
hôpital, la bonté est au cœur des gens. Je le constate tous les jours,
dans notre village. Je vous en suis très reconnaissant.
Charles LaFlèche, , 
Président-directeur général
Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface
Dr Michel Tétreault
Président-directeur général
pital Saint-Boniface
Printemps-Été 2015 | Croyez-y | 3
Les transitions relatives aux soins sont des moments pivots dans
le parcours des patients à l’Hôpital Saint-Boniface. Les transitions
les plus importantes concernent le transfert dun patient dun
service à un autre. Durant les transitions, linformation sur
le patient, y compris ses antécédents et sa situation actuelle,
doit être transmise à léquipe qui prend en charge le patient.
Lacommunication entre les équipes soignantes est essentielle
àlasécurité des patients et au bon déroulement des transferts.
Dans le but d’améliorer la sécurité et le flux des patients,
leProgramme de chirurgie a commencé à mettre en place
despratiques de transfert des patients et a trouvé des moyens
deréduire les erreurs.
« Le risque de perte dinformation est élevé durant les
transitions, explique Lance Barber, directeur du Programme
de chirurgie. Nous avons pensé que des échanges en personne
permettraient d’améliorer la concentration, l’engagement et
lasécurité des transferts. »
Le personnel du Programme de chirurgie a été le premier
àmettre en place les rapports de personne à personne pour les
changements de postes de travail qui sont maintenant utilisés
dans tout l’hôpital. Cette approche en matière de transitions est
similaire. Un échange d’information est fait en personne entre
les membres du personnel infirmier qui suivent une liste de
vérification standard visant à partager l’information essentielle
concernant un patient.
Les patients vivent des transitions de personne à personne
durant leur hospitalisation lorsquune chirurgie est nécessaire,
lorsqu’ils passent des Services d’urgence aux unités des patients
hospitalisés, du bloc préopératoire à la salle dopération, de la
salle d’opération à la salle de réveil postanesthésie et de la salle
de réveil à lunité postchirurgie.
Les patients et les familles sont encouragés à participer aux
échanges durant les transitions de personne à personne.
Lepersonnel infirmier documente linformation pouvant être
importante, y compris les allées et venues des membres de la
famille durant la chirurgie et la façon de communiquer avec eux.
« Les transitions de personne à personne sont des échanges
à trois interlocuteurs, soit le personnel infirmier qui laisse le
patient, le personnel infirmier qui le reçoit et le patient ou sa
famille, explique Brenda Van Walleghem, chef d’équipe pour
le Programme de chirurgie. Les patients sont encouragés à
partager toute information additionnelle ou à corriger tout
renseignement erroné. »
Depuis la mise en œuvre des transitions de personne à personne,
les patients sont transférés plus rapidement et avec moins de
délais dans les soins, ce qui améliore le flux des patients dans le
Programme de chirurgie. Les patients reçoivent aussi des soins
plus sécuritaires, avec moins de dédoublements, d’erreurs et de
pertes d’information.
« Il n’y a eu aucun changement au niveau des personnes et des
lieux des transferts des soins, mais notre façon d’interagir est
différente et la qualité des transferts des soins sest améliorée,
dit Heather Nowak, ancienne chef déquipe du Programme de
chirurgie. Comme nous suivons un processus normalisé, les
équipes soignantes échangent des informations plus complètes
sur le patient. »
Des transitions sécuritaires
Les inrmières Rita Picton et Kary McCorrie procèdent à unrapport
de personne à personne avant de transférer unpatient en chirurgie.
4 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Hôpital
Améliorer lexpérience
vécue par les patients
Plus de 335 interventions sont
effectuées chaque jour au Service
dimagerie diagnostique (ID) de
l’Hôpital Saint-Boniface, notamment de
limagerie par résonance magnétique,
des tomodensitogrammes et des
radiographies. Pour bien des gens, les
examens sont une source d’anxiété
et les interventions hospitalières
peuvent sembler être une série détapes
déroutantes qui s’accompagnent de
périodes d’attente et de délais pour
recevoir des soins.
En cherchant à réduire les temps d’attente
et à améliorer le flux des patients, l’équipe
d’ID a identifié des raisons pour expliquer
les délais : le processus d’inscription des
patients non hospitalisés qui viennent
pour un examen et les délais associés au
transport des patients hospitalisés qui
doivent être déplacés pour l’occasion et
ramenés à leurs chambres.
Léquipe d’ID a commencé par apporter de
petits changements en vue d’améliorer les
temps d’attente des patients externes qui se
présentaient pour un tomodensitogramme
de l’abdomen et qui devaient attendre de
10 à 102 minutes une fois arrivés sur place
avant de passer lexamen.
« Lorsque nous avons étudié le processus,
nous avons constaté qu’il y avait 11 étapes
à franchir avant que les patients puissent
avoir leur tomodensitogramme, explique
Ken Nazeravich, technologue responsable
des tomodensitogrammes. Les patients
devaient se présenter de nombreuses fois à
l’accueil et il y avait des étapes superflues,
comme revêtir une chemise d’hôpital. Il y
avait des répétitions dans le processus. »
Avec l’aide des patients et du personnel,
léquipe a apporté des changements
afin de réduire les temps d’attente et
améliorer lexpérience des patients. Les
lettres remises aux patients concernant
leur rendez-vous ont été adaptées pour
leur indiquer de se vêtir en conséquence,
éliminant ainsi la nécessité de revêtir une
chemise d’hôpital. On ajoute aussi une
carte pour les aider à sorienter. Léquipe
a aussi modifié le processus d’inscription
pour les patients répétitifs, réduisant ainsi
la quantité d’information devant être
recueillie par lespréposés.
En mettant l’accent sur linformation
et les étapes essentielles aux soins des
patients, l’équipe a pu éliminer sept
étapes du processus d’inscription.
Letemps écoulé entre linscription et
le tomodensitogramme a été réduit à
7,5minutes en moyenne, bien en deçà
de lobjectif de 10 minutes. Les patients
répétitifs ont remarqué une différence.
« Avec la réduction des étapes, les patients
se sentent plus en confiance, affirme
Charlene Ferrier, chef des opérations de
limagerie diagnostique. Ils savent ce que
lon attend deux et que nous comprenons
que leur temps est précieux. »
Pour les patients hospitalisés, les délais
peuvent prolonger l’hospitalisation. Des
porteurs transportent les patients entre les
secteurs de l’Hôpital pour les interventions.
Chaque secteur de l’imagerie diagnostique
utilisait son propre système pour désigner
les porteurs. Les patients des secteurs à
fortes demandes attendaient donc plus
longtemps.
« Les patients devaient attendre de
deux à 110 minutes pour qu’un porteur
les transporte pour leur intervention,
affirme Helena Twerdun, chef de
l’Imagerie diagnostique. Il était prioritaire
de transporter les patients pour les
interventions. Une fois lexamen terminé,
certains patients devaient attendre
longtemps avant qu’un porteur les ramène
dans leur service. »
Le Service d’imagerie diagnostique
a essayé et mis en place le système
électronique Trip Tracker qui est mis à
jour en temps réel pour l’affectation des
porteurs. Les porteurs sont maintenant
affectés en fonction de la demande et
de la priorité plutôt qu’en fonction de
lemplacement du patient ou du porteur et
de lexamen requis.
« Le nouveau système a permis de réduire
l’attente pour les patients, explique
Ken Nazeravich. Dès que lexamen
est terminé, nous utilisons le système
électronique pour demander à un porteur
de ramener le patient dans son service.
Dans 85 % des cas, les demandes sont
acceptées dans les cinq minutes. Les
patients retournent dans leur service plus
rapidement et les temps d’attente ont été
considérablementréduits.»
« Avec la réduction des étapes, les patients
se sentent plus en confiance. »
L’aide-soignant Eric Flett transporte une patiente pour une intervention.
Hôpital | Printemps-Été 2015 | Croyez-y | 5
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