Croyez-y Printemps-Été 2015 NUMÉRO 4.1 Une publication de l’Hôpital Saint-Boniface Un simple câlin peut faire le plus grand bien Améliorer l’expérience du patient Tova et Larry Vickar : un don pour ne rien oublier Éliminer un vilain effet secondaire d’un médicament important Page couverture Croyez-y Croyez-y est une publication de l’Hôpital Saint-Boniface. Lucette Parent, bénévole du Programme des câlins, cajole un bébé dans l’Unité néonatale de soins intensifs. Lisez l’article à la page 7. Photo de la page couverture : Carlos Fuentespina Les bienfaits de la peau du raisin Croyez-y est publié deux fois par année. Ce bulletin bilingue est publié par l’Hôpital Saint-Boniface et la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface. Il a pour but de vous informer sur les améliorations apportées aux soins aux patients, sur les innovations dans le domaine de la recherche et sur les campagnes de financement. Les renseignements sont également disponibles en ligne à l’adresse saintboniface.ca. Tous les droits d’auteur appartiennent à l’Hôpital Saint-Boniface. Hôpital Saint-Boniface 409, avenue Taché Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6 Tél. : 204-233-8563 Améliorer la vie des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque 13 4 Centre de recherche de l’Hôpital Saint-Boniface 351, avenue Taché Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6 Tél. : 204-235-3206 Téléc. : 204-235-0793 Rédacteurs : Stu Slayen, Karine Verot Graphisme : Bounce Design Impression : Premier Printing Photographie : Cory Aronec, Robert Blaich, Carlos Fuentespina PM 40064250 Retourner le courrier non distribuable au Canada à : Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface 409, avenue Taché, bur. C1026 Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6 2 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 Faire le lien Combattre l’effet néfaste d’un médicament anticancéreux sur le cœur Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface 409, avenue Taché, bur. C1026 Winnipeg (Manitoba) R2H 2A6 Tél. : 204-237-2067 Téléc. : 204-231-0041 12 Des transitions sécuritaires Améliorer la sécurité des patients avec des transitions de personne à personne 8 14 La promesse rassurante de la TAVI Une valve de remplacement plus sûre pour les patients fragiles La cuisine du cœur Transformer des ingrédients frais en repas nutritifs Au cours des dernières années, nous avons mis l’accent sur l’amélioration du flux des patients hospitalisés pour nous assurer qu’ils reçoivent les soins dont ils ont besoin, lorsqu’ils en ont besoin. Ces efforts ont amené le personnel à apporter de légers changements dans plusieurs secteurs de l’Hôpital. Certains changements touchent la réduction du nombre d’étapes à suivre avant une intervention, alors que d’autres visent à assurer la sécurité des patients durant leur hospitalisation. Bon nombre de ces changements résultent des consultations menées auprès des patients et des membres du personnel pour obtenir des suggestions d’améliorations. Les sondages sur la satisfaction des patients indiquent que 85 % des patients considèrent que les soins reçus à l’Hôpital Saint-Boniface sont « excellents/très bons ». Par-dessus tout, c’est l’information que les patients nous donnent sur les secteurs à améliorer qui compte le plus. Ils veulent participer aux décisions concernant les soins qu’ils reçoivent et ils veulent savoir ce qui se passe et quand les choses arriveront. Nous voulons aussi connaître l’opinion du personnel. À l’automne 2014, un nombre record de personnes répondait au sondage annuel auprès des employés. En effet, 64 % des employés nous ont alors dit ce qu’ils pensaient dans le but de nous aider à faire des changements à l’Hôpital. Les résultats du sondage ont confirmé ce que nous savions déjà. Nos employés sont engagés. Ils sont dévoués à leur travail et à l’Hôpital et déterminés à améliorer les soins aux patients. En invitant les patients à participer à leurs soins et en les gardant informés, et en mobilisant les patients, les familles et les employés, nous croyons que nous apportons des changements concrets à l’Hôpital Saint-Boniface. Nous espérons que vous vous joindrez à nous dans nos efforts soutenus pour améliorer les soins aux patients. Il faut tout un village pour soigner, pour faire des découvertes et pour réconforter. Voilà comment je vois l’Hôpital Saint-Boniface, comme un village. J’ai ressenti beaucoup de joie et d’admiration en voyant ce village, cette communauté, en action. Il est évident à mes yeux que diverses contributions sont nécessaires pour faire fonctionner ce village. Il y a les médecins qui traitent les patients avec compassion. Il y a le personnel infirmier, les auxiliaires, les travailleurs sociaux, les thérapeutes et les autres professionnels qui apportent réconfort et guérison. Il y a les chercheurs qui rêvent de faire des progrès scientifiques dans les soins de santé et qui font tout pour y arriver. Vous ferez la connaissance de quelques-unes de ces personnes dans le présent numéro de Croyez-y. En plus de ceux et celles qui interviennent directement auprès des patients, il y a de nombreuses autres personnes qui font fonctionner notre village : le personnel qui prépare et sert les repas; le personnel d’entretien qui voit au bon fonctionnement de nos installations, les administrateurs qui dirigent et organisent, le personnel qui garde l’Hôpital propre et réduit les risques d’infection et les bénévoles qui jouent de la guitare pour les patients au Service de soins palliatifs, qui travaillent à la boutique de cadeaux, et bien plus. Notre village vous inclut aussi. Nos patients. Nos visiteurs. Nos donateurs. Dans le présent numéro, vous ferez la connaissance de Tova et Larry Vickar, qui sont d’importants donateurs et des bénévoles actifs. Vous lirez aussi un article sur la famille Beelaert qui a créé un fonds de dotation, ainsi que sur Teresa Wareham qui est donatrice depuis 25 ans. Vous pourrez aussi en savoir plus sur un don spécial à la mémoire de Tracy Huynen. Dans le prochain numéro de Croyez-y, qui paraîtra à l’automne, vous découvrirez Paul Albrechtsen qui a récemment fait un don remarquable de 5 millions de dollars à la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface, pour la recherche. Il s’est montré d’une extrême générosité. Donc, bien qu’il faille « un village » pour diriger avec succès un hôpital, la bonté est au cœur des gens. Je le constate tous les jours, dans notre village. Je vous en suis très reconnaissant. Dr Michel Tétreault Président-directeur général Hôpital Saint-Boniface Charles LaFlèche, cma, fcma Président-directeur général Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface Printemps-Été 2015 | Croyez-y | 3 Des transitions sécuritaires Les infirmières Rita Picton et Kary McCorrie procèdent à un rapport de personne à personne avant de transférer un patient en chirurgie. Les transitions relatives aux soins sont des moments pivots dans le parcours des patients à l’Hôpital Saint-Boniface. Les transitions les plus importantes concernent le transfert d’un patient d’un service à un autre. Durant les transitions, l’information sur le patient, y compris ses antécédents et sa situation actuelle, doit être transmise à l’équipe qui prend en charge le patient. La communication entre les équipes soignantes est essentielle à la sécurité des patients et au bon déroulement des transferts. Dans le but d’améliorer la sécurité et le flux des patients, le Programme de chirurgie a commencé à mettre en place des pratiques de transfert des patients et a trouvé des moyens de réduire les erreurs. « Le risque de perte d’information est élevé durant les transitions, explique Lance Barber, directeur du Programme de chirurgie. Nous avons pensé que des échanges en personne permettraient d’améliorer la concentration, l’engagement et la sécurité des transferts. » Le personnel du Programme de chirurgie a été le premier à mettre en place les rapports de personne à personne pour les changements de postes de travail qui sont maintenant utilisés dans tout l’hôpital. Cette approche en matière de transitions est similaire. Un échange d’information est fait en personne entre les membres du personnel infirmier qui suivent une liste de vérification standard visant à partager l’information essentielle concernant un patient. Les patients vivent des transitions de personne à personne durant leur hospitalisation lorsqu’une chirurgie est nécessaire, lorsqu’ils passent des Services d’urgence aux unités des patients 4 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Hôpital hospitalisés, du bloc préopératoire à la salle d’opération, de la salle d’opération à la salle de réveil postanesthésie et de la salle de réveil à l’unité postchirurgie. Les patients et les familles sont encouragés à participer aux échanges durant les transitions de personne à personne. Le personnel infirmier documente l’information pouvant être importante, y compris les allées et venues des membres de la famille durant la chirurgie et la façon de communiquer avec eux. « Les transitions de personne à personne sont des échanges à trois interlocuteurs, soit le personnel infirmier qui laisse le patient, le personnel infirmier qui le reçoit et le patient ou sa famille, explique Brenda Van Walleghem, chef d’équipe pour le Programme de chirurgie. Les patients sont encouragés à partager toute information additionnelle ou à corriger tout renseignement erroné. » Depuis la mise en œuvre des transitions de personne à personne, les patients sont transférés plus rapidement et avec moins de délais dans les soins, ce qui améliore le flux des patients dans le Programme de chirurgie. Les patients reçoivent aussi des soins plus sécuritaires, avec moins de dédoublements, d’erreurs et de pertes d’information. « Il n’y a eu aucun changement au niveau des personnes et des lieux des transferts des soins, mais notre façon d’interagir est différente et la qualité des transferts des soins s’est améliorée, dit Heather Nowak, ancienne chef d’équipe du Programme de chirurgie. Comme nous suivons un processus normalisé, les équipes soignantes échangent des informations plus complètes sur le patient. » Améliorer l’expérience vécue par les patients « Avec la réduction des étapes, les patients se sentent plus en confiance. » L’aide-soignant Eric Flett transporte une patiente pour une intervention. Plus de 335 interventions sont effectuées chaque jour au Service d’imagerie diagnostique (ID) de l’Hôpital Saint-Boniface, notamment de l’imagerie par résonance magnétique, des tomodensitogrammes et des radiographies. Pour bien des gens, les examens sont une source d’anxiété et les interventions hospitalières peuvent sembler être une série d’étapes déroutantes qui s’accompagnent de périodes d’attente et de délais pour recevoir des soins. En cherchant à réduire les temps d’attente et à améliorer le flux des patients, l’équipe d’ID a identifié des raisons pour expliquer les délais : le processus d’inscription des patients non hospitalisés qui viennent pour un examen et les délais associés au transport des patients hospitalisés qui doivent être déplacés pour l’occasion et ramenés à leurs chambres. L’équipe d’ID a commencé par apporter de petits changements en vue d’améliorer les temps d’attente des patients externes qui se présentaient pour un tomodensitogramme de l’abdomen et qui devaient attendre de 10 à 102 minutes une fois arrivés sur place avant de passer l’examen. « Lorsque nous avons étudié le processus, nous avons constaté qu’il y avait 11 étapes à franchir avant que les patients puissent avoir leur tomodensitogramme, explique Ken Nazeravich, technologue responsable des tomodensitogrammes. Les patients devaient se présenter de nombreuses fois à l’accueil et il y avait des étapes superflues, comme revêtir une chemise d’hôpital. Il y avait des répétitions dans le processus. » Avec l’aide des patients et du personnel, l’équipe a apporté des changements afin de réduire les temps d’attente et améliorer l’expérience des patients. Les lettres remises aux patients concernant leur rendez-vous ont été adaptées pour leur indiquer de se vêtir en conséquence, éliminant ainsi la nécessité de revêtir une chemise d’hôpital. On ajoute aussi une carte pour les aider à s’orienter. L’équipe a aussi modifié le processus d’inscription pour les patients répétitifs, réduisant ainsi la quantité d’information devant être recueillie par les préposés. En mettant l’accent sur l’information et les étapes essentielles aux soins des patients, l’équipe a pu éliminer sept étapes du processus d’inscription. Le temps écoulé entre l’inscription et le tomodensitogramme a été réduit à 7,5 minutes en moyenne, bien en deçà de l’objectif de 10 minutes. Les patients répétitifs ont remarqué une différence. « Avec la réduction des étapes, les patients se sentent plus en confiance, affirme Charlene Ferrier, chef des opérations de l’imagerie diagnostique. Ils savent ce que l’on attend d’eux et que nous comprenons que leur temps est précieux. » Pour les patients hospitalisés, les délais peuvent prolonger l’hospitalisation. Des porteurs transportent les patients entre les secteurs de l’Hôpital pour les interventions. Chaque secteur de l’imagerie diagnostique utilisait son propre système pour désigner les porteurs. Les patients des secteurs à fortes demandes attendaient donc plus longtemps. « Les patients devaient attendre de deux à 110 minutes pour qu’un porteur les transporte pour leur intervention, affirme Helena Twerdun, chef de l’Imagerie diagnostique. Il était prioritaire de transporter les patients pour les interventions. Une fois l’examen terminé, certains patients devaient attendre longtemps avant qu’un porteur les ramène dans leur service. » Le Service d’imagerie diagnostique a essayé et mis en place le système électronique Trip Tracker qui est mis à jour en temps réel pour l’affectation des porteurs. Les porteurs sont maintenant affectés en fonction de la demande et de la priorité plutôt qu’en fonction de l’emplacement du patient ou du porteur et de l’examen requis. « Le nouveau système a permis de réduire l’attente pour les patients, explique Ken Nazeravich. Dès que l’examen est terminé, nous utilisons le système électronique pour demander à un porteur de ramener le patient dans son service. Dans 85 % des cas, les demandes sont acceptées dans les cinq minutes. Les patients retournent dans leur service plus rapidement et les temps d’attente ont été considérablement réduits. » Hôpital | Printemps-Été 2015 | Croyez-y | 5 « Un protocole d’AVC en salle d’urgence, immédiatement » « J’étais assis dans mon salon lorsque j’ai eu l’impression d’avoir des problèmes de vision. Je voyais, mais il y avait des points et des lignes noires dans mon œil droit. J’ai dit à mon épouse que je pensais que quelque chose n’allait pas. » Bob Bond était alors victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Sa femme Ellie a appelé une ambulance. Après avoir vérifié les antécédents de M. Bond, les ambulanciers paramédicaux l’ont rapidement amené à l’Hôpital Saint-Boniface tout en lançant le protocole d’AVC. En cas d’AVC, le temps est un facteur essentiel. Le protocole d’AVC a été mis en œuvre à l’Hôpital Saint-Boniface il y a plus de dix ans afin de réunir rapidement une équipe soignante pour accélérer le diagnostic et le traitement éventuel des patients qui pourraient être victimes d’un AVC. Les patients sont alors amenés directement aux services d’urgence et sont évalués par le personnel infirmier et un médecin. Après des analyses sanguines et un cardiogramme, les patients passent un tomodensitogramme pour l’évaluation de leur état. Un neurologue est appelé pour l’évaluation du patient et pour discuter avec les 6 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Hôpital membres de la famille afin de déterminer à quel moment sont apparus les premiers signes de l’AVC. Les facteurs de risque sont aussi évalués, y compris l’âge du patient et ses antécédents médicaux, ainsi que l’étendue des dommages avant de déterminer si le patient recevra un tpa, un médicament thrombolytique utilisé pour dissoudre les caillots sanguins et qui peut faciliter le rétablissement et réduire la gravité d’un AVC. La thrombolyse peut être pratiquée en toute sécurité dans les quatre heures et demie suivant l’apparition des symptômes d’un AVC. À l’Hôpital Saint-Boniface, le médicament est habituellement donné dans la période de 45 minutes à une heure suivant l’arrivée d’un patient. « La thrombolyse est un traitement très risqué, explique le Dr Ron Steigerwald, directeur clinique des Services d’urgence de l’Hôpital Saint-Boniface. Si le traitement est pratiqué de façon inadéquate ou après la période de quatre heures et demie, le risque d’hémorragie au cerveau est accru et des effets irréversibles pourraient entraîner des complications. » Bob Bond a eu une thrombolyse. Il a aussi été envoyé au Centre des sciences de la santé pour une deuxième intervention visant à Le Dr Ron Steigerwald, directeur clinique des Services d’urgence extraire un caillot de sang derrière son œil. « On devient nerveux quand on subit quelque chose comme ça, mais j’avais l’impression que l’on s’occupait bien de moi et que les gens qui me soignaient étaient dévoués et faisaient leur travail au meilleur de leurs compétences, dit M. Bond. J’étais très calme pendant mon traitement. » Les patients qui reçoivent une thrombolyse ne se rétablissent pas nécessairement complètement. Toutefois, le traitement peut améliorer leurs résultats cliniques. Bien que M. Bond n’a pas retrouvé entièrement la vue dans son œil droit, le traitement lui a permis de ne pas perdre complètement sa vision. « Avant la mise en œuvre du protocole d’AVC (thérapie lytique), nous n’avions pas de médicaments à offrir aux patients victimes d’un AVC, précise Dan Gladish, infirmier clinicien en soins cérébrovasculaires à l’Hôpital Saint-Boniface. Nous faisions notre possible pour traiter les symptômes. Avec la thrombolyse, les patients qui auraient autrement pu perdre une grande partie de leurs capacités et se retrouver en fauteuil roulant après un AVC peuvent parfois quitter l’hôpital avec un cadre de marche. C’est une nette amélioration. » Réconforter les plus petits patients de l’Hôpital Saint-Boniface « Il n’y avait aucun doute dans mon esprit que j’allais adorer cette expérience. » Lucette Parent, bénévole du Programme des câlins Un contact réconfortant peut faire une énorme différence dans la vie des bébés de l’Unité néonatale de soins intensifs (UNSI) de l’Hôpital Saint-Boniface. En mai 2014, le Service de bénévolat de l’Hôpital Saint-Boniface lançait le Programme des câlins pour lequel des bénévoles passionnés ont été recrutés afin de donner de l’amour et des câlins aux plus petits patients de l’Hôpital Saint-Boniface. « Le fait de prendre un bébé, de lui parler et de lui chanter une chanson peut réellement être bénéfique, explique Sue McMahon, chef d’équipe du programme à l’UNSI. Même si les parents tiennent à être constamment aux côtés de leur enfant, cela n’est pas toujours possible. » aussi une visite pour que les bénévoles se familiarisent avec les éléments visuels et sonores de l’UNSI. Les parents qui acceptent que leurs bébés soient cajolés par des bénévoles sont soulagés d’apprendre que leurs enfants recevront la chaleur humaine dont ils ont besoin durant leur absence. « À certains moments, les bébés peuvent être très agités, mais après quelques minutes, ils commencent à se détendre, explique Mme Parent. On constate qu’ils respirent mieux. Avec un simple contact corporel, ils se calment et s’endorment souvent. » Lucette Parent a été l’une des premières bénévoles à participer au Programme des câlins. Le contact physique est important pour que les bébés se développent, grandissent et prennent des forces. Bien que les bénévoles ne sont pas responsables des soins aux patients, ils jouent un rôle que le personnel infirmier de l’UNSI et les parents sont réellement en mesure d’apprécier. « J’aime beaucoup les bébés. Lorsque j’ai entendu parler de ce programme, je me suis tout de suite portée volontaire, affirme Mme Parent. Il n’y avait aucun doute dans mon esprit que j’allais adorer cette expérience. » « C’est difficile pour une infirmière débordée de voir un bébé pleurer alors qu’il aurait simplement besoin d’être pris ou bercé ou qu’on lui parle, mentionne Mme McMahon. Le personnel sait très bien que les cajoleries profitent aux bébés. » Les bénévoles reçoivent une formation spéciale avant d’entrer dans l’UNSI pour la première fois. Ils reçoivent de l’information sur la prévention des infections, l’importance d’une bonne hygiène des mains et la reconnaissance des signes indiquant qu’un bébé a des problèmes ou est stressé. La formation inclut Pour sa part, Mme Parent est heureuse de savoir qu’elle fait quelque chose de bénéfique pour les bébés de l’UNSI en donnant une attention particulière aux bébés qui en ont le plus besoin. « Lorsque je me présente pour mon service bénévole, je sais que je vais donner beaucoup d’amour. » Si vous souhaitez devenir bénévole pour le Programme des câlins, veuillez remplir le Formulaire de demande du Service de bénévolat que vous trouverez à l’adresse www.sbgh.mb.ca/contactUs/volunteer4_fr.html. Hôpital | Printemps-Été 2015 | Croyez-y | 7 « Cette cuisine a une longue histoire, et nous en sommes très fiers. » Grazyna Cwiartka prépare des sandwiches aux œufs durs pour les patients. La cuisine du cœur En entrant dans la cuisine de l’Hôpital Saint-Boniface, on a l’impression de remonter le temps. Construite en 1955, la cuisine est restée relativement la même, de l’aire de préparation des repas jusqu’aux frigos en bois d’origine, alignés le long des murs. L’Hôpital Saint-Boniface est l’un des derniers hôpitaux de Winnipeg à avoir une cuisine sur place, avec le Centre des sciences de la santé. Tous les autres hôpitaux reçoivent des repas préparés par une cuisine centrale. « Cette cuisine a une longue histoire, et nous en sommes très fiers, explique Karen Arbez, superviseure des achats pour les Services alimentaires des patients. Beaucoup d’employés travaillent ici depuis des années pour préparer les repas faits maison destinés aux patients. » À 6 h tous les matins, la cuisine prend vie. Au cours des 15 heures qui vont suivre, il y aura un véritable branle-bas pour transformer les ingrédients frais en repas nutritifs pour les patients. La cuisine fonctionne comme une machine bien rodée. Chaque jour, on y prépare plus de 1 180 repas et collations pour environ 400 patients. Les cuisiniers préparent la nourriture 8 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Hôpital en suivant un menu d’une semaine qui propose une variété de choix quotidiens, y compris des repas végétariens, végétaliens et casher, afin de répondre aux besoins des patients. « Une cuisine sur place offre une grande flexibilité, ajoute Carla Williams, gestionnaire des Services alimentaires des patients. Il se pourrait que nous recevions une demande pour un menu végétarien en purée. Nous serions alors capables de prendre un repas végétarien préparé sur place et de le réduire en purée. Nous prenons ce que nous avons et faisons preuve de créativité. » Le personnel de la cuisine veut faire mentir la règle voulant que la nourriture d’hôpital goûte la nourriture d’hôpital. Tous les plats, de la soupe aux plats principaux, en passant par les desserts, sont entièrement préparés par les cuisiniers de l’hôpital, et les patients remarquent la différence. Le personnel de la cuisine garde un dossier rempli de commentaires positifs et de notes des patients. « Lorsqu’on apporte un repas à un patient, il est content de nous dire qu’il sait de quoi il s’agit, affirme Marion Zulyniak, préposée aux Services alimentaires. Ils reconnaissent ce qu’ils mangent. » La préposée Cheryl Procillo pèse des portions de sa sauce à la viande maison. Les demandes spéciales Avec une pléthore d’ingrédients bruts à sa disposition, la préposée aux casse-croûte Cheryl Procillo peut concocter rapidement divers plats sur demande. Qu’il s’agisse d’une lasagne rapide ou d’une quiche sans croûte, elle répond aux demandes spéciales pour les patients en soins palliatifs et les autres patients de l’hôpital. Son amour de la cuisine se voit dans les plats qu’elle prépare. « J’invente des recettes comme je le ferais à la maison, dit Mme Procillo. Nous mettons de l’amour et du cœur dans nos plats pour nos patients, voilà ce pour quoi nous sommes ici. » La préparation des repas pour les patients de l’Hôpital Saint-Boniface n’est pas une mince tâche, le personnel de la cuisine doit jouer plusieurs rôles pour nourrir les patients. Le personnel responsable du contrôle des ingrédients suit les recettes et pèse les ingrédients pour les cuisiniers afin de s’assurer que les plats sont réussis chaque fois. Le personnel de la production tranche et coupe les légumes, les assistants en boulangerie préparent les pains et les biscuits faits maison et les trancheurs préparent la viande et les garnitures pour les centaines de sandwiches faits chaque jour. La nourriture préparée arrive à la chaîne d’assemblage des plateaux où le personnel prépare les plateaux en fonction des besoins alimentaires des patients. « Nous pouvons apporter des ajustements au régime alimentaire d’un patient d’un repas à l’autre, explique Paula Zurbyk, superviseure de la qualité et des normes des Services alimentaires des patients. Lorsqu’on prépare les repas sur place, on peut faire rapidement des ajustements et répondre aux besoins particuliers. » Michael Roache prépare des plats de soupe maison pour la chaîne d’assemblage des plateaux. La cuisine en chiffres moyen d’un repas 2,62 $ : coût pour un patient. 7,86 $ : coût moyen des trois repas, des collations, du matériel d’alimentation par voie orale et des fournitures alimentaires par patient, par jour. d’heures d’activités 15 : nombre quotidiennes dans la cuisine. de tâches courantes dans la 46 : nombre cuisine. 100 : nombre d’employés à temps plein, à temps partiel et occasionnels dans la cuisine. de bœuf à soupe 5 000 kg : osutilisés par année. à cheveux utilisés 21 500 : filets chaque année. de lait distribuées aux 258 418 : boîtes patients en 2014. 430 700 : repas servis par année. Hôpital | Printemps-Été 2015 | Croyez-y | 9 Sortir de la noirceur La SMTr donne des résultats exceptionnels pour le traitement de la dépression « La SMTr m’a redonné la vie. » Pour Dean Weiss, la dépression était synonyme de noirceur. Elle lui causait du stress, affectait ses relations et compromettait son système immunitaire. Pour M. Weiss, comme pour des millions d’autres Canadiens, la vie s’est arrêtée net à cause de la dépression clinique. Les choses ont changé en 2010, grâce à la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr). Le traitement se fait à l’aide d’un appareil spécial qui stimule l’activité cérébrale par l’application d’un champ magnétique pulsé. Mise à part une légère irritation du cuir chevelu, le traitement est indolore et plus de la moitié des patients qui utilisent l’appareil obtiennent d’excellents résultats. « La SMTr m’a redonné la vie », affirme M. Weiss, un étudiant marié et père d’une adolescente. Dre Mandana Modirrousta, directrice de la neurostimulation et de la neuropsychiatrie à l’Hôpital Saint- Boniface pas bien aux médicaments traditionnels, la SMTr est une solution remarquable. » La Dre Modirrousta, et d’autres experts dans le monde, ont découvert que la SMTr est aussi un outil efficace pour le traitement des troubles obsessionnels-compulsifs et des symptômes postcommotionnels et pourrait même aider les patients qui présentent des signes de prédémence. Les études cliniques de la Dre Modirrousta aideront à révéler le plein potentiel de ce traitement. « C’est extraordinaire lorsqu’on voit les gens réagir au traitement, dit-elle. J’aimerais que nous obtenions un deuxième appareil de SMTr pour pouvoir traiter plus de gens, faire plus de découvertes et réduire les temps d’attente. » Toutefois, en 2010, M. Weiss faisait face à un inconvénient. En effet, il n’y avait aucun appareil de SMTr à Winnipeg et il devait alors se rendre à Toronto. La situation est différente aujourd’hui. Grâce aux donateurs de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface, l’Hôpital Saint-Boniface a désormais un appareil de SMTr depuis 2012. Pour le moment, l’attente est de trois mois. Les nouveaux patients qui ont recours à la SMTr ont habituellement besoin de 20 à 30 traitements, d’environ une heure chacun. En quelques semaines, d’après la Dre Modirrousta, « le cerveau est rééduqué ». Les patients comme Dean Weiss ont besoin d’un accès occasionnel à l’appareil pour des traitements « d’entretien », car les effets ont tendance à s’estomper. « La SMTr est utilisée pour traiter la dépression depuis 2002, explique la Dre Mandana Modirrousta, directrice de la neurostimulation et de la neuropsychiatrie à l’Hôpital Saint-Boniface. Pour de nombreux patients qui ne répondent « La dépression est reconnue comme facteur de risque des maladies du cœur. D’ici 2020, la dépression sera la deuxième cause d’incapacité en importance à l’échelle mondiale, ajoute-t-elle. La SMTr peut changer les choses. Elle sauve des vies. » 10 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Recherche Les graines de lin moulues peuvent-elles remplacer les médicaments traditionnels? Un essai en cours vise à en établir la preuve Le Dr Grant Pierce et les membres de son équipe du Centre canadien de recherches agroalimentaires en santé et médecine (CCRAM) de l’Hôpital Saint-Boniface savent que les graines de lin moulues sont plus efficaces que les médicaments traditionnels pour le traitement de l’hypertension artérielle. Ils le savent et maintenant ils veulent le prouver. L’équipe a mis sur pied un essai clinique sur 100 personnes de la région pour démontrer que les graines de lin moulues peuvent réduire l’hypertension artérielle et prévenir son apparition. Dans environ un an et demi, le Dr Pierce s’attend à détenir suffisamment de preuves pour promouvoir le changement des directives en matière de traitement au Canada et peut-être à l’échelle mondiale. « Nous y travaillons depuis des années et la science est rigoureuse, dit le Dr Pierce, directeur général de la recherche à l’Hôpital Saint-Boniface. Toutefois, nous ne voulons pas nous contenter d’avoir de bonnes pratiques scientifiques. Nous voulons faire une forte impression. » « La nécessité de trouver une solution mondiale à l’hypertension se fait pressante, affirme Stephanie Caligiuri, une étudiante au doctorat qui travaille à cette étude. En 2013, l’Organisation mondiale de la santé déclarait que l’hypertension était le principal facteur de risque de mortalité. Elle peut mener à une crise cardiaque, à un AVC, à la cécité et à l’insuffisance rénale. » « L’hypertension est la principale cause de décès chez les femmes et la deuxième en importance chez les hommes. Il s’agit Stephanie Caligiuri, étudiante au doctorat d’un problème beaucoup plus grave que le taux élevé de cholestérol. Dans chaque tranche de 20 personnes qui auront une longévité moyenne, 19 d’entre elles feront éventuellement de l’hypertension artérielle, ajoute le Dr Pierce. Il y a aussi un coût économique. Au Canada, j’estime que l’hypertension coûte à notre économie environ 7 milliards de dollars par année. » Mme Caligiuri dit que les graines de lin moulues sont très prometteuses, car seulement 20 % des personnes à qui on a prescrit des médicaments pour traiter l’hypertension les prennent régulièrement. « Certaines personnes n’ont pas les moyens de se payer des médicaments et d’autres n’aiment pas leurs effets secondaires. Les personnes qui ne prennent pas leurs médicaments sont souvent celles que nous voyons arriver à l’hôpital à la suite d’une crise cardiaque, dit Stephanie Caligiuri. Dans les pays en voie de développement, beaucoup de gens n’ont tout simplement pas accès aux médicaments. Les graines de lin coûteraient moins cher et seraient plus accessibles. » Il est important de souligner que pour que les graines de lin puissent traiter l’hypertension artérielle, elles doivent être moulues. « On ne peut pas digérer les graines entières, précise Mme Caligiuri. Lorsqu’elles sont moulues, les produits bioactifs contenus dans les graines de lin sont plus accessibles à l’organisme. » Les graines moulues fournissent à l’organisme des acides gras oméga-3, des fibres, des antioxydants et de la L-arginine, un aminoacide extrêmement bénéfique. Ensemble, ces ingrédients réduisent l’inflammation étroitement liée à l’hypertension artérielle. La dose quotidienne recommandée est de 30 grammes, ou trois cuillères à soupe combles. Il y a encore des places pour l’étude clinique, fait remarquer Mme Caligiuri. « Nous cherchons des personnes avec une hypertension artérielle de stade 1 (entre 140/90 et 159/99), qui ne prennent pas encore de médicaments contre l’hypertension et qui n’ont pas de maladie artérielle périphérique », dit-elle. Les participants doivent se présenter à cinq reprises sur une période de six mois. « Les gens qui participent à l’essai ont la chance de déguster de délicieux aliments préparés avec des graines de lin moulues, notamment des bagels, des barres de céréales et des muffins, mentionne Mme Caligiuri. Nous sommes assez certains qu’ils aimeront aussi voir leur hypertension artérielle diminuer. » Pour en apprendre plus sur l’essai clinique, veuillez composer le 204-801-8593 ou envoyer un courriel à l’adresse [email protected]. Recherche | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | 11 Les bienfaits de la peau du raisin Clarifier le lien entre le resvératrol Xxx et la santé du cœur Lors d’un congrès international qui a eu lieu à la fin de 2014, il est devenu encore plus évident pour le Dr Thomas Netticadan que le milieu médical mondial était foisonnant d’idées et d’observations concernant le resvératrol, mais aussi que l’Hôpital Saint-Boniface occupe une place de choix dans ce domaine. « Ce que nous faisons à l’Hôpital Saint-Boniface est unique au monde, car nous étudions précisément les effets du resvératrol sur les patients souffrant d’insuffisance cardiaque », explique le Dr Netticadan qui a fait une présentation et a dirigé une séance. Il faisait aussi partie du groupe de travail sur le resvératrol durant le congrès. « Nous nous faisons remarquer auprès de nos collègues internationaux. » Le resvératrol est un composé présent dans la peau des raisins de couleur foncée et dans certains petits fruits. Dans ses formes concentrées, il a été démontré qu’il avait des effets considérablement bénéfiques pour le diabète, les infections cutanées et d’autres problèmes de santé en raison de ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. « Nous avons déjà fait un travail considérable pour démontrer que le resvératrol peut freiner la progression de l’hypertrophie cardiaque (le développement excessif et dangereux du muscle cardiaque), explique la Dre Shelley Zieroth, cardiologue. Maintenant, nous voulons savoir comment le resvératrol peut améliorer la vie des gens qui vivent avec une insuffisance cardiaque chronique. » Après des années de travail préliminaire en laboratoire, la recherche est maintenant à l’étape des essais cliniques. Ainsi, on sélectionne et on observe des patients qui répondent à certains 12 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Recherche (de gauche à droite) : Drs Malik, Netticadan et Zieroth sont des chefs de file mondiaux de la recherche sur le resvératrol. « Ce que nous faisons à l’Hôpital Saint-Boniface est unique au monde. » critères précis alors qu’ils prennent du resvératrol. L’insuffisance cardiaque fait en sorte que le cœur ne fait pas circuler une quantité suffisante de sang. L’étude inclut des personnes dont la « fraction d’éjection » – une mesure de l’efficacité du cœur – est inférieure à 40 %. « Nous aimerions inclure une quarantaine de patients qui ont des symptômes stables. Nous observerons comment le resvératrol complète les médicaments actuels pour soulager certains des symptômes de l’insuffisance cardiaque, notamment l’essoufflement, l’enflure et la fatigue, précise la Dre Amrit Malik, cardiologue. Nous les suivrons de près pendant un an, puis nous publierons les résultats. » Pour les Drs Netticadan, Zieroth et Malik, il est très stimulant de faire de la recherche sur le resvératrol en ce moment. « Je pense que nous sommes sur le point de tirer des conclusions importantes et, qu’avec plus de recherches, nous pourrions peut-être même découvrir que le resvératrol peut contribuer à prévenir l’insuffisance cardiaque, ajoute le Dr Netticadan. Nous sommes reconnaissants envers la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface et ses donateurs qui contribuent à la réalisation de ces percées. » Faire le lien Un chercheur établit un lien entre un médicament contre le cancer et la santé du cœur « Il s’agit du même gène qui est activé par une crise cardiaque. » Dr Kirshenbaum, chercheur principal, Biologie des gènes cardiaques, Institut des sciences cardiovasculaires du Centre de recherche de l’Hôpital Saint-Boniface La doxorubicine, ou DOX dans sa forme abrégée, est un médicament anticancéreux efficace qui est prescrit depuis environ un quart de siècle. Il est plus souvent utilisé dans le traitement des leucémies et des lymphomes, ainsi que des cancers du sein, de l’utérus, des ovaires, de la vessie et des poumons. Donc, bien que la DOX soit efficace pour détruire les cellules cancéreuses, elle déclenche aussi un effet qui détruit les cellules cardiaques. Les preuves sont solides. Des données montrent même que les personnes qui reçoivent de la DOX durant l’enfance sont plus susceptibles de souffrir d’insuffisance cardiaque en vieillissant. Toutefois, son efficacité s’accompagne d’un effet secondaire important, soit une forte incidence d’insuffisance cardiaque. Le Dr Lorrie Kirshenbaum a découvert la source de cet effet secondaire et est en voie de confirmer une façon de le combattre. Le Dr Kirshenbaum, qui est aussi professeur de physiologie et titulaire d’une chaire de recherche du Canada en cardiologie moléculaire à l’Université du Manitoba, est l’auteur principal d’un article publié récemment et qui décrivait le phénomène du gène Bnip3. Il s’agit d’une découverte importante qui pourrait améliorer la vie des patients atteints de cancer qui reçoivent de la DOX. « La doxorubicine active un gène appelé Bnip3. Lorsque le gène Bnip3 est activé, il devient meurtrier, explique le Dr Kirshenbaum, chercheur principal, Biologie des gènes cardiaques à l’Institut des sciences cardiovasculaires du Centre de recherche de l’Hôpital Saint-Boniface. Il s’agit du même gène qui est activé par une crise cardiaque. Des cellules cardiaques meurent, sans se régénérer et l’insuffisance cardiaque congestive finit par faire son apparition. » Maintenant que l’on comprend le mécanisme, le Dr Kirshenbaum et ses collègues s’efforcent de résoudre le problème. « Notre objectif consiste à trouver un moyen d’empêcher l’activation du gène Bnip3 par la DOX, précise le Dr Kirshenbaum. Je pense que nous y arriverons d’ici cinq ans, mais je crois que nous développerons un médicament inhibiteur qui pourra être pris avec la DOX pour garder le gène Bnip3 inactif dans le cœur, sans compromettre la capacité du médicament à détruire les cellules cancéreuses. » Puisque la DOX est très utilisée, de nombreuses personnes pourraient en profiter. « C’est très excitant, car le parcours menant au développement d’un inhibiteur laisse entrevoir un nouveau champ de recherche, ajoute le Dr Kirshenbaum. Nous étudions depuis longtemps le rôle du gène Bnip3 dans l’insuffisance cardiaque, ce qui nous place en position de faire la découverte concernant la DOX. Cette expérience témoigne des progrès scientifiques et montre comment nos travaux, et les travaux des autres, peuvent mener à des découvertes vraiment très importantes. » Le Dr Kirshenbaum et son équipe remercient la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface et ses donateurs pour le rôle qu’ils jouent dans la recherche. « Le soutien de la Fondation est essentiel pour nous aider à progresser dans notre travail, affirme le Dr Kirshenbaum. La générosité rend les découvertes possibles. » Recherche | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | 13 Dr Alan Menkis, directeur médical du Programme des sciences cardiaques de l’Office régional de la santé de Winnipeg La promesse rassurante de la TAVI Une intervention valvulaire redonne un second souffle aux patients Lorsqu’il est question de chirurgie cardiaque, plus c’est simple, mieux c’est. Dans cette optique, une intervention relativement nouvelle appelée « implantation de valves aortiques par voie percutanée, » ou TAVI, est effectivement plus simple. L’intervention est pratiquée en cas de sténose aortique, soit le rétrécissement de la valve aortique, souvent attribuable à une accumulation de calcium. Lorsque la valve aortique ne fonctionne pas adéquatement, le cœur n’arrive pas à faire circuler efficacement le sang dans l’organisme. « Avant la TAVI, la chirurgie était la seule option pour réparer ou remplacer une valve. Pour les patients à risques faibles ou moyens, la chirurgie reste encore la meilleure solution, explique le Dr Alan Menkis, directeur médical du Programme des sciences cardiaques de l’Office régional de la santé de Winnipeg basé à l’Hôpital Saint-Boniface. Pour les patients plus âgés, fragiles ou à risques élevés, la TAVI offre de grands avantages. Le domaine est en constante évolution et notre équipe de TAVI continuera de recommander et d’offrir des options aux patients en fonction de leurs besoins individuels. » La TAVI a été pratiquée pour la première fois en 2002 et la méthode actuelle est utilisée depuis 2006. L’intervention se déroule comme suit : on utilise une petite aiguille pour accéder à l’artère près de l’aine. Ensuite, on fait glisser 14 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Fondation un cathéter enfilé sur un fil métallique, en passant par l’artère, pour se rendre au cœur. À l’extrémité du cathéter se trouve un ballon avec une valve affaissée. Lorsqu’on le gonfle, il élargit la valve et repousse l’accumulation de calcium sur les parois. On laisse ensuite en place une endoprothèse de haute technologie contenant une valve de remplacement. Le cathéter ressort par la voie d’entrée et la valve de remplacement commence à fonctionner immédiatement. « Comparativement à la chirurgie traditionnelle, cette intervention est plus sécuritaire et convient mieux à certains patients, explique le Dr Menkis. La TAVI dure habituellement 90 minutes et peut parfois être pratiquée sur un patient éveillé. En l’absence d’anesthésie générale, le rétablissement se fait plus rapidement. Le fait de voir les patients se rétablir de la sorte est extrêmement gratifiant. » La TAVI est pratiquée à l’Hôpital Saint-Boniface depuis 2012. Environ deux douzaines d’interventions ont lieu chaque année. En octobre 2014, on a pratiqué à l’Hôpital une TAVI sur une patiente qui avait eu un remplacement chirurgical de sa valve aortique plusieurs années auparavant. On a alors eu recours à la TAVI pour régler un problème. « La patiente avait une valve qui fuyait, explique le Dr Malek Kass, chef du programme interventionnel structurel et principal interventionniste en TAVI. « Nous avons implanté une nouvelle valve par la TAVI. En fait, la patiente s’est si bien rétablie qu’elle a pu partir en voyage dans les Caraïbes l’hiver dernier, à l’âge de 86 ans! » Même s’il s’agit d’une nouvelle technologie, les statistiques indiquent déjà que la TAVI peut sauver des vies. Le Dr Menkis attribue en partie aux succès obtenus dans la région le fait que le Programme de sciences cardiaques n’a pas eu recours à cette intervention dès qu’elle a été disponible. « Nous voulions voir les résultats obtenus ailleurs avec la TAVI avant d’y avoir recours ici et nous voulions nous assurer de posséder l’expertise voulue, affirme le Dr Menkis. Nous avons appris beaucoup des expériences des autres et les résultats ont été remarquables. » Dr Malek Kass, chef du programme interventionnel structurel et principal interventionniste en TAVI Exprimer sa reconnaissance à l’Hôpital Saint-Boniface Un don pour honorer la mémoire et améliorer l’Unité de soins palliatifs « L’endroit était chaleureux et invitant et les membres du personnel infirmier étaient de véritables anges qui répondaient rapidement à ses moindres besoins. » Le 29 janvier 2015, un service spécial a été célébré à l’Hôpital Saint-Boniface à la mémoire de Tracy Huynen (née Claydon), décédée en décembre 2014, afin de souligner le don de quatre fauteuils inclinables à l’Unité de soins palliatifs. Sa famille a tenu à transmettre ces mots de remerciement au personnel : Lorsque l’état de Tracy s’est aggravé et qu’il était évident qu’elle devait être hospitalisée, je pense parler au nom de tous en disant que nous avons été horrifiés à la pensée de la faire admettre à l’hôpital. Toutefois, notre opinion a complètement changé dès que nous avons visité l’Unité de soins palliatifs. Il ne s’agissait pas de l’endroit froid et austère que je redoutais. L’endroit était chaleureux et invitant et les membres du personnel infirmier étaient de véritables de Tracy. On ne lui a jamais refusé quoi que ce soit et le personnel s’est occupé d’elle avec amour, respect et dignité, rendant ainsi cette difficile épreuve un peu plus facile à traverser. Nous sommes infiniment reconnaissants pour les soins que Tracy a reçus ici. La famille de Tracy Huynen anges qui répondaient rapidement à ses moindres besoins. Ils étaient chaleureux, attentionnés et enjoués; ils réussissaient toujours à faire sourire Tracy et il était évident qu’ils se préoccupaient réellement d’elle et de son bien-être. Le personnel infirmier de l’Unité de soins palliatifs a répondu aux moindres besoins L’Unité de soins palliatifs de l’Hôpital Saint-Boniface est un endroit sans pareil et d’une classe à part. Au nom des familles Claydon et Huynen, nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait pour prendre soin de notre très chère Tracy. J’espère que le don des superbes fauteuils inclinables pourra améliorer les soins fournis aux futurs patients et à leurs familles et à rendre leur séjour le plus confortable possible. - Kerry Lynn Claydon (Sœur de Tracy) Une ancienne étudiante exprime sa gratitude par des dons mensuels Célébrer les soins axés sur les patients « Même avant que le concept des soins axés sur les patients ne devienne populaire dans le milieu de la santé, l’Hôpital Saint-Boniface le mettait en application, affirme Teresa Wareham, de Minnedosa. L’Hôpital Saint-Boniface a toujours mis l’accent sur les patients. » L’importance de répondre aux besoins des patients est quelque chose que Teresa Wareham a appris à titre d’étudianteinfirmière à l’Hôpital Saint-Boniface. Lorsqu’elle a obtenu son diplôme en 1981, sous le nom de Teresa Hoffman, elle savait qu’elle avait participé à quelque chose de spécial. « Il y a un sentiment d’appartenance unique à l’Hôpital Saint-Boniface, ainsi que des normes très élevées, explique Mme Wareham, qui est à la semi-retraite et travaille occasionnellement dans des hôpitaux de Minnedosa et Brandon. J’ai toujours été fière de dire que je suis un produit de l’Hôpital Saint-Boniface. » Teresa Wareham a travaillé à l’Hôpital Saint-Boniface au début de sa carrière, mais est partie travailler à l’hôpital de Minnedosa, après avoir rencontré et marié Dean Wareham. Elle est toutefois restée marquée par sa première infirmière-chef à l’Hôpital Saint-Boniface, Dorothy Carswell, qui est maintenant à la retraite, mais qui fait du bénévolat à l’Hôpital gériatrique de jour. « Dorothy a été une mentore exceptionnelle et encore aujourd’hui, dans certaines situations, je me demande ce qu’elle ferait à ma place, affirme Mme Wareham, qui travaille à contrat auprès des étudiants de l’Université de Brandon. Elle m’a enseigné le sens de l’équité qui a contribué à faire de moi l’infirmière que je suis devenue. » Teresa Wareham a exprimé son affection et sa gratitude envers l’Hôpital Saint-Boniface par des actions philanthropiques. Elle a commencé par faire un don en 1990, après avoir reçu un héritage d’une grand-tante. Les Wareham ont fait des dons à l’Hôpital Saint-Boniface chaque année depuis et ont récemment opté pour des dons mensuels. « C’est très simple. Les dons sont automatiquement prélevés sur notre carte de crédit, dit-elle. Nous avons aussi désigné la Fondation comme légataire dans nos testaments. On n’a pas besoin d’être multimillionnaire pour faire une geste qui compte. » Fondation | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | 15 Un don pour ne rien oublier Un don des Vickar permettra de poursuivre le projet « Pour parler franchement, la situation était déconcertante. » Lorsque les nouvelles ne sont pas bonnes, elles sont plus difficiles à entendre. C’est ce qu’a vécu Tova Vickar lorsqu’elle a reçu son diagnostic de cancer, il y a huit ans. « Quand on reçoit l’annonce du médecin, on n’est plus là. On est en état de choc, explique Tova Vickar. J’avais de la difficulté à me concentrer et je n’ai pas compris la moitié de ce qu’il me disait. » « Tova a retenu une partie de l’information et j’en ai aussi retenu une partie. L’information que nous avions n’était pas très claire. Pour parler franchement, la situation était déconcertante, ajoute Larry Vickar qui accompagnait sa femme lors de ce rendez-vous. Nous avons des amis qui ont vécu des expériences similaires. » Lorsque les Vickar ont entendu parler du projet du Dr Tom Hack, qui consistait à enregistrer les consultations, ils ont été à la fois séduits, ravis et impatients de soutenir ce projet en offrant un don important. Le Dr Hack, qui dirige l’oncologie psychosociale et les soins infirmiers oncologiques, s’est donné pour mission d’alléger le fardeau des patients atteints de cancer et de leurs familles. 16 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Fondation Pour être plus précis, le Dr Hack dirige un projet d’enregistrement des consultations médicales qui fait son chemin autour du monde. Le concept est d’une grande simplicité et les données qui démontrent son efficacité s’accumulent. Pour l’essentiel, le projet du Dr Hack consiste à enregistrer la première consultation médicale durant laquelle le patient reçoit son diagnostic de cancer. On croit que le fait d’enregistrer la consultation permettra notamment de réduire le stress ressenti par le patient et d’améliorer la communication entre le médecin et le patient. « Il y a beaucoup d’information importante transmise durant cette consultation, précise Larry Vickar qui est membre du conseil d’administration de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface. L’idée de faire un enregistrement est excellente. Nous aimerions que cette pratique se répande. Voilà pourquoi nous soutenons la recherche. » « Si j’avais eu accès à un tel enregistrement lorsque j’ai reçu mon diagnostic, j’aurais vécu une expérience totalement différente, affirme Tova Vickar. J’aurais apporté l’enregistrement chez moi et je l’aurais écouté à quelques reprises. J’aurais ainsi Les donateurs Tova et Larry Vickar à la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface pu mieux comprendre le diagnostic et les options de traitement. J’aurais été rassurée. » Le don versé par les Vickar contribuera à la création d’une base de connaissances visant à démontrer que les enregistrements sont bénéfiques pour les patients et leurs familles. Les Vickar sont reconnus à Winnipeg pour leurs actions philanthropiques et leur travail communautaire. En plus des nombreuses activités de bienfaisance auprès de la communauté juive, de la communauté philippine et à Transcona, Larry Vickar fait appel chaque année à son équipe du Vickar Automotive Group pour commanditer et diriger le travail bénévole dans le cadre du Radiothon de l’espoir et de la guérison de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface, qui a permis de recueillir plus de 125 000 $ l’an dernier. « En tant que donateur et membre du conseil d’administration, j’ai le privilège d’entendre parler de la recherche tout au long de l’année, mentionne Larry Vickar. Je peux dire sans équivoque que les fonds recueillis sont utilisés de façon optimale. Tova et moi sommes honorés de contribuer et de participer. » L’impact des donateurs Des poupées pas comme les autres De plus petits mannequins facilitent la formation L’Hôpital Saint-Boniface est un chef de file dans le domaine de la formation en réanimation néonatale, mais il faut du matériel de pointe pour garder la formation pertinente. « D’autres centres au Canada s’intéressent à notre Programme de réanimation néonatale, particulièrement à la structure et à l’efficacité de notre équipe, affirme Barbara Wheeler, infirmière clinicienne spécialisée. Il est très important que nous continuions d’améliorer notre programme pour être prêts à intervenir dans les situations d’extrême urgence. » 29 semaines de gestation. Ils coûtent environ 1 000 $ chacun. Il y a environ un an et demi, le matériel du programme a été renouvelé grâce en partie à une subvention de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface. Le matériel comprend désormais de très petits mannequins de formation pour RCP que le personnel peut utiliser pour apprendre à réanimer un bébé né prématurément. La taille et le poids de ces mannequins équivalent à ceux d’un bébé né à À l’Hôpital Saint-Boniface, le personnel infirmier, les médecins, les inhalothérapeutes et les sages-femmes reçoivent tous une formation en réanimation des nouveau-nés, soit quelque 170 personnes, seulement l’an passé. « Le fait d’avoir du matériel très récent, comme ces petits mannequins, est absolument bénéfique pour notre travail de formation », ajoute Mme Wheeler. Ce sont quelques-uns de leurs objets préférés Promouvoir le bien-être grâce à des ensembles d’activités thérapeutiques Le concept est merveilleusement simple; les résultats sont simplement merveilleux. Depuis 2013, le Programme de réadaptation et de gériatrie de l’Hôpital Saint-Boniface fait la promotion de l’utilisation « d’ensembles d’activités thérapeutiques » pour les patients âgés en général, et les patients atteints de démence en particulier, dans les programmes de médecine familiale, de soins palliatifs et de réadaptation et gériatrie. objet qui leur est familier ou qui signifie quelque chose pour eux, explique Lynda Mandzuk, inf. aut., B.Sc.inf., M.Sc.inf., CSIG(C), infirmière clinicienne spécialisée auprès du Programme de réadaptation et de gériatrie. Les photos familières ou le geste de brasser des cartes ou de plier des vêtements peuvent détendre un patient qui serait autrement facilement agité. » Les articles comprennent des objets aussi simples que des cartes à jouer, des photos, des balles molles, des dominos, des morceaux de tissu, des CD et des vidéos. Le fait que les objets puissent aider les membres des familles à entrer en contact avec les patients durant les visites représente un aspect particulièrement important du programme. « Nous avons vu des patients stressés et tristes s’animer et interagir lorsque des visiteurs regardent des photos ou partagent des objets avec eux, ajoute Mme Mandzuk. Le matériel nous aide à voir la personne à nouveau et non son état de santé. » « Ce matériel nous permet de constater que les patients sont plus calmes et plus heureux lorsqu’ils ont à leur disposition un L’initiative des ensembles d’activités thérapeutiques a été lancée à titre de projet pilote grâce à du financement de la Les ensembles consistent en trois gros bacs en plastique contenant de 30 à 40 articles variables visant à calmer et à tenir occupés les patients ayant des limites cognitives. Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface. Des fonds additionnels sont nécessaires pour acheter plus de matériel qui sera utilisé à plus grande échelle et pour renouveler le contenu des ensembles régulièrement. « Pour des raisons de prévention des infections, chaque article est utilisé par un seul patient, ajoute Mme Mandzuk. De plus, nous devons continuellement trouver des articles qui correspondent aux intérêts des patients. » Mme Mandzuk a constaté que les ensembles donnaient des résultats remarquables jusqu’ici. Des patients qui ne parlaient habituellement pas se sont mis à parler en jouant aux dominos ou en regardant des photos d’une ferme familiale. « Nous pouvons redonner le sourire aux gens, affirme Mme Mandzuk. Nous pouvons faire diminuer leur stress et contribuer à leur bien-être. » Fondation | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | 17 Les nouvelles de la Fondation Une vie à l’Hôpital Saint-Boniface Célébrer un demi-siècle de travail Colette Bérubé (née LaChance) est née à l’Hôpital Saint-Boniface il y a 70 ans, et l’Hôpital a été sa seconde demeure la majeure partie de sa vie. En fait, elle travaille à l’Hôpital, où elle a occupé divers postes, depuis une cinquantaine d’années. « C’est un endroit spécial qui veut dire beaucoup pour moi. » « J’ai commencé à travailler durant mes études secondaires, dit Colette Bérubé, qui a deux enfants et cinq petits-enfants. Je travaillais deux heures après l’école pour nettoyer un convoyeur dans la cuisine de l’Hôpital. » Ensuite, en 1963, elle a travaillé comme secrétaire au service des finances. Une de ses principales tâches consistait à dactylographier les rapports financiers. « À l’époque, la personne responsable de l’embauche dans ce service voulait quelqu’un d’inexpérimenté qui pourrait apprendre les systèmes de l’Hôpital, dit-elle. J’ai beaucoup appris dans cet emploi. » Elle s’est mariée avec Léo Bérubé en 1964 et a quitté son emploi après la naissance de son premier enfant. Même alors, elle a travaillé à temps partiel dans divers services de l’Hôpital, jusqu’à ce qu’un nouveau défi se présente à elle, en 1976. « Je suis passée à la Fondation où j’ai eu le plaisir de participer à l’organisation du premier Prix international, se souvient Colette. C’est le Dr Jonas Salk qui l’a reçu. » Dans le cadre du programme du Prix international de l’Hôpital Saint-Boniface, « j’ai eu la chance de rencontrer des personnalités de renommée mondiale, comme le pape Jean Paul II, mère Teresa et Sir Edmund Hilary, pour n’en nommer que quelques-uns, dit-elle. Il n’y a pas beaucoup d’emplois qui vous donnent une telle chance. » 18 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Fondation En 1983, elle avait recommencé à travaillé à temps plein, toujours à la Fondation et elle y est restée jusqu’en 2003, alors qu’elle est partie à la retraite, si on peut dire. « À l’époque, le directeur général m’a demandé si je voulais travailler deux jours par semaine pour le programme commémoratif et j’ai accepté. Ce travail s’est éventuellement transformé en emploi d’agente de fidélisation des donateurs. » Photo de sécurité de Mme Bérubé lors de la visite du pape Jean-Paul II en 1984 En juin prochain, elle envisage un retour à la retraite, pour ainsi dire. « J’aimerais venir de temps à autre pour donner un coup de main, dit Colette Bérubé qui, sans surprise, a aussi fait du bénévolat à la boutique de cadeaux pendant 25 ans. « J’ai rencontré tellement de merveilleux donateurs au fil des ans. J’adore écouter leurs histoires. » En plus de ses activités à l’Hôpital Saint-Boniface, Colette Bérubé fait partie d’un club de marche et aime jouer au golf, jardiner, faire du vélo et bien d’autres choses. Elle a aussi hâte de faire plus de voyages. Même si elle apprécie ses loisirs, elle ne quittera probablement jamais complètement l’Hôpital Saint-Boniface. « C’est un endroit spécial qui veut dire beaucoup pour moi », ajoute-t-elle. Garder les souvenirs vivants Le Fonds Beelaert pour soutenir la recherche sur le cancer « Lorsqu’on a la chance de vivre longtemps, on a de nombreuses occasions de laisser sa marque dans le monde, affirme Virginia Beelaert de Russell, au Manitoba. Mon frère Barry n’a pas eu cette chance et nous avons donc laissé un héritage pour lui grâce à un fonds de dotation. Le fonds a été simple à mettre sur pied et nous espérons que notre contribution aura des effets réels. » « Le fait de rendre hommage à Barry de cette façon contribue à garder son souvenir vivant. » Barry Beelaert, un mécanicien habile qui rêvait de devenir agriculteur, est décédé du cancer en 1974 à l’âge de 24 ans. Un carcinome de type anaplastique a été la cause précise de son décès, mais la source principale de la maladie n’a jamais été identifiée. « Le premier symptôme a été une douleur à l’épaule qui a été initialement diagnostiquée à tort comme une élongation musculaire, explique Mme Beelaert, une enseignante à la retraite. Plus tard, nous avons appris que le cancer pouvait avoir été présent durant l’enfance et qu’il se serait développé lentement, sans être détecté. » Afin d’honorer la mémoire de Barry et de contribuer à la lutte contre le cancer, Gwen, la mère de Barry maintenant âgée de 93 ans, a mis sur pied, en 2014, le Fonds de dotation Barry Albert Beelaert à la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface. Naturellement, le fonds a été créé pour soutenir la recherche et le traitement des cancers qui touchent les enfants et les adolescents. Le fonds financera aussi la recherche visant à comprendre le comportement des cellules lorsque le cancer se propage dans l’organisme. Enfin, le fonds aidera les chercheurs Barry Beelaert était un mécanicien habile qui aimait les animaux. de l’Hôpital Saint-Boniface à comprendre les répercussions du stress oxydatif sur le cancer, ainsi que l’activation et la suppression des oncogènes. Un oncogène est un gène pouvant muter pour causer un cancer. « J’ai joué avec lui quand nous étions petits et il me manque encore beaucoup, ajoute Mme Beelaert en parlant de son frère. Le fait de rendre hommage à Barry de cette façon contribue à garder son souvenir vivant. » « La famille Beelaert a fait une très importante contribution et nous lui en sommes très reconnaissants, déclare le Dr Bram Ramjiawan, directeur de la recherche à l’Institut de recherche clinique Asper de l’Hôpital Saint-Boniface. La recherche sur le cancer est complexe, mais prometteuse. Grâce à la générosité et à la vision de gens comme les Beelaert, nous pouvons faire d’importants progrès. » Voici Els Fenton Els Fenton s’est jointe au personnel de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface en décembre 2014 à titre de Directrice des dons majeurs. Elle a joué des rôles de premier plan à titre d’employée et de bénévole pour la collecte de fonds, notamment les fonctions de Directrice du développement à la Siloam Mission, où elle a joué un rôle clé dans la campagne visant le réaménagement de l’organisme dans ses locaux actuels. Elle a aussi travaillé pendant de nombreuses années dans le domaine des ventes médiatiques et a occupé les fonctions de Directrice de station et de Directrice générale des ventes à la station CHVN Radio. « La meilleure partie de mon travail consiste à conclure des partenariats significatifs avec des donateurs motivés qui adorent donner et qui sont déterminés à promouvoir le bien-être et à contribuer à l’éradication des maladies dévastatrices. » Fondation | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | 19 Donner. Se souvenir. Rendre hommage. Merci à tous nos donateurs et à toutes nos donatrices charitables qui ont choisi de faire des dons à la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface afin de ne pas oublier les personnes dont le nom apparaît ci-après ou de leur rendre hommage. Les dons mentionnés ici ont été versés entre le 1er septembre 2014 et le 28 février 2015. 20 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | Fondation À la mémoire de Fiorina Aiello Alanna Hogue Aiello Herb Allen Henrique Amaral Kiriakos Anastasiadis Fred Anderson Donald Andrey Edmond Asselin Patricia Bake Beverley Bakun Carl Ballstadt Liam Barclay George Barnet Brian Barsky Bridget Beaulieu Earl Beech Andrew Bell Frank V. Bigourdan Frank Binda W.H. Bissett Joseph Blanchard Lloyd Bloomer Janet Boyda Elva B. Breakey James Brennan Morris Broder Miami C. Brown Declan Finlay et Aelyn Fiona Brown John R. Brown Ernest (Edward) Bruno Karl Buchart Kenneth Buchholz Anita Buckoski Alex et Mary Budnik John Bunting Howard Butler Robert Bydak Rosalind Charman Edmond Chenier Maria Christiansen William N. Christie Joan Claydon Louise Clayton Victor E. Clayton Marc Comeault Naomi Coodin Darlene Cramer Henri Daudet Eileen Dermody Thomas J. Devlin Levy Doerksen Heinz Doerr George P. Doig Lucille Dolphin Robert Donald Norman Donogh Audrey F. Drysdale Peter Dueck Gertrude Dueck Florent Dupuis Judith A. Dyck Jacob Dyck Harold Dyrda Rudi Engel Charles Eunson Marie Elizabeth Ewashko Elizabeth Ewashko Alexander Fedoruk Ethel Ferdman Joan et Archie Ferguson Remedios Fernando Gerardus Fijn Barbara Flamand Bernice Flood Eva Forbes Zdeno Ford Douglas E. Ford Lorraine Frechette Raymond Frost Claire Funk Thomas Geekie Benjamin Mark Giroux Karyn Globerman Irene Glover-Mills Donald W. Greer Antoine (Tony) et MarieLouise Guertin Philip F. Hall Chiyoko Hamade Herbert Hamm Nicholas Harman Michael J. Hart Hiro Hashimoto John E. Hoeppner Molly Holt Kenneth Hominick Jean Hunter Arthur Jeanson George Jersak Anne Johnson Helen Johnson Shane Johnston Tom Jonca Anna Joyal Bella Kalenchuk Beverly Kamminga Edith Kaulfuss Jack Kay David Keillor R. J. Dixie A. Kellar Theodore Walter Kess Charles G. Klein Lawrence E. Klump Margaret Koltek Ann et John Kowalick Fred Krawetz Olga Kruk Katherine Krushel Patricia Kuch Lillian Kushniaryk Cheryl Lachance Paul Lagassé Ted Lasiuk Guy Lavallee Glen Lawson Léo LeBlanc Gordon A. Lee Pearl Lee Samuel Lemoine Jack Levit Charlotte Anne Elizabeth Lockhart Stewart Low Shaun E. Lucash Eva MacGregor Fred Macki Mary I. MacPhail Branko Majetic Maxine Mannens Lawrence (Larry) Marchinko Doreen Marshall Carol L. Mastroianni Frank McAuley Charles McCorry Bernard McGowan Ronald McIntosh Frances McKean Alexander McKean Sheila McMurray Dwight et Sandra McOuat Rylan McQueen Fred Mestdagh Bernard Miller Roger Millier Ted Misanchuk Daniel G. Mitchler Anastasia (Anne) Moore John Murphy Freeman Myers Emma B. Ogilvie Peter O’Hara Mary Olchowy Tom Ormshaw Jim Orzechowski Damion Orzechowski Lawrence et Anastasia Orzechowski Alex Ozunko Mary Pachal Florence M. Page Leona Painchaud Janet Penner Marlo Penner Imelda Perreault Ewald Piel Clara N. Pitura Joseph Henri Ploquin Pauline Pomarenski Linda Postma Allan Pott Doris Powls Donna Pradinuk Glenn Pratt Germaine Prenovault Gerard Preteau Philippe J. Prince Sandra Ramsey Chet Randall William Reilly Christine Renaud Jennie Restall Irene Rey Will Richard Wilhelmina Robertson W A. Robertson Joan Rolls Raymond Roman George Rose Tara L. Ross John Rychlicki Leonard (Len) Ryman Jean Sahaydak Allan R. Sayak Gerald Scharien Nettie Schween Carolyn Scott Pearl Scott Adolph Sebunchak Helen Seiler Thomas Littleton Selby Margaret E. Selinger Joe et Bertha Servatka Daniel E. N. Shandroski Norman Shorland Ervin Shott Lorraine Slama Peter Smarz Mark et Pat Smerchanski J Richard Smith Philippe Smith Jim Smolinski Joy Spiers Greta Spit Samuel St. Pierre Trevor R. Staska Fran Steinberg Edward Steinberg Murray Stern Hayley R. Stevenson Darlene Stewart Myrna Stubbings Nan Sweeney Jack Sweeney Sandra Talaga James Teeple Wayne Tefs Richard B. Thomas Ernest Todaschuk Louise Trudel Nicolas E. Tuokko P Lesly Tymm Diana Vadeboncoeur Margaret Van Raes John Van Winkle Thomas P. Walker Gladys Watt William Weedmark Anne Weinstock Walter Willborn Kenneth H. Williams James Williamson Michael Wishnowski Agnes Witzleben Marshall Wolfe Nellie Woloshyn Eliott Mainguy Wood Keith Wood Evelyn Wyrzykowski Margaret Yarema Beverley Yaworski Nancy Zacharias Emil Zajic Donald Zaporzan Norman Zest En l’honneur de Jeffrey Ackman Dr Simerpret Bal Ella R. Bédard Redden (Robyn) Nolan Karl James Brown Avery Buckmaster Harvey Chochinov Mark Cohen Lloyd Feinstein Timothy Fenlon Shirley Gelskey Dan Gladish Kara I. Globerman Saul Globerman Addysyn Gobeil The Grey Nuns Harlan et Jackson Hildebrand Dave Hochman Alvin et Ethel Hook William Horodyski Sylvia Kittner Amy Ladobruk Brock Manikel Thomas Morris Janice Mulder Personnel infirmier du 6AW Norman Odwak Ernie Oelkers Mary Offrowich Edward A. Pascoe et son équipe Sandi Promislow Mike Raabe et son équipe Allan et Dorothy Robbins Mickey Rosenberg Pawan K. Singal Michael Sitarz Smith Carter Architects & Engineers Inc. James Taylor Carmen et Rheal Teffaine Marilyn Trepel Clifford Yaffe Alexa Yakubovich Greg Yakubovich Jack W. Young Paul Zaidman Personnel médical du 5E Nicole et Ryan (UNSI) Fondation | Croyez-y | Printemps-Été 2015 | 21 Conseil d’administration 2014-2015 Hôpital Saint-Boniface M. Murray Kilfoyle, président M. Haig Vanlian, vice-président M. Wayne Anderson M. Tom Carson M. Drew Cringan M. Gabor Csepregi Mme Carolyn Duhamel Mme Monique Fillion Dr José François Dr Gary Glavin M. Allan Grant Mme Linda Hughes Mme Catherine J. Kloepfer Son Excellence Monseigneur Albert LeGatt Mme Naomi Levine M. Robert Pruden M. Jean-Marc Ruest Dre Judith Scanlan M. Kevin T. Williams M. Daniel E. Lussier (membre d’office) Auxiliaire de l’Hôpital Saint-Boniface Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface M. Daniel E. Lussier, président Mme Michelle Ferguson, vice-présidente Mme Karen Johnson, secrétaire-trésorière M. Richard Clément Mme Leanne Edwards Mme Sophie Ethier M. Robert Gagné M. Normand Gousseau M. Kyle Picard M. Rennie Zegalski M. Kevin T. Williams, président M. John Graham, vice-président M. Neil Duboff, vice-président M. Frank Plett, secrétaire-trésorier Mme Jane Arnot Mme Karen Banfield-Thorvaldson Mme Tanya Benoit M. Robert Campbell M. Jim Downey M. Joe Fiorentino M. William Fraser M. Dom Grestoni Mme Caroline Kiva M. Jonathan Letkemann M. Carmine Militano M. George Rajotte M. Doug Stephen Dr Michel Tétreault M. Louis Trepel M. Larry Vickar THE HEALTH REPORT : Prendre le pouls de la communauté Joignez-vous à vos hôtes, Chuck LaFlèche et Greg Mackling chaque dimanche*, entre 11 h et midi, pour l’émission The Health Report, une production de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface. Écoutez le 680 CJOB pour entendre des spécialistes vous parler de soins de santé et découvrir des récits d’espoir et de guérison racontés par des soignants, des employés et des donateurs de l’Hôpital Saint-Boniface. Prenez part à la conversation! Visitez le site thehealthreport.ca. * Émissions diffusées de septembre à juin. 22 | Croyez-y | Printemps-Été 2015 Présenté par