
La doxorubicine, ou DOX dans sa 
forme abrégée, est un médicament 
anticancéreux efficace qui est prescrit 
depuis environ un quart de siècle. Il est 
plus souvent utilisé dans le traitement 
des leucémies et des lymphomes, ainsi 
que des cancers du sein, de l’utérus, des 
ovaires, de la vessie et des poumons.
Toutefois, son efficacité s’accompagne 
d’un effet secondaire important, soit une 
forte incidence d’insuffisance cardiaque. 
Le DrLorrie Kirshenbaum a découvert la 
source de cet effet secondaire et est en voie 
de confirmer une façon de le combattre.
« La doxorubicine active un gène 
appelé Bnip3. Lorsque le gène Bnip3 est 
activé, il devient meurtrier, explique le 
Dr Kirshenbaum, chercheur principal, 
Biologie des gènes cardiaques à l’Institut 
des sciences cardiovasculaires du Centre 
de recherche de l’Hôpital Saint-Boniface. 
Il s’agit du même gène qui est activé 
par une crise cardiaque. Des cellules 
cardiaques meurent, sans se régénérer et 
l’insuffisance cardiaque congestive finit 
par faire son apparition. »
Donc, bien que la DOX soit efficace pour 
détruire les cellules cancéreuses, elle 
déclenche aussi un effet qui détruit les 
cellules cardiaques. Les preuves sont solides. 
Des données montrent même que les 
personnes qui reçoivent de la DOX durant 
l’enfance sont plus susceptibles de souffrir 
d’insuffisance cardiaque en vieillissant. 
Le Dr Kirshenbaum, qui est aussi 
professeur de physiologie et titulaire 
d’une chaire de recherche du Canada en 
cardiologie moléculaire à l’Université 
du Manitoba, est l’auteur principal d’un 
article publié récemment et qui décrivait 
le phénomène du gène Bnip3. Il s’agit 
d’une découverte importante qui pourrait 
améliorer la vie des patients atteints de 
cancer qui reçoivent de la DOX.
Maintenant que l’on comprend le 
mécanisme, le Dr Kirshenbaum et 
ses collègues s’efforcent de résoudre 
leproblème.
« Notre objectif consiste à trouver un moyen 
d’empêcher l’activation du gène Bnip3 
par la DOX, précise le DrKirshenbaum. Je 
pense que nous y arriverons d’ici cinq ans, 
mais je crois que nous développerons un 
médicament inhibiteur qui pourra être 
pris avec la DOX pour garder le gène Bnip3 
inactif dans le cœur, sans compromettre 
la capacité du médicament à détruire les 
cellules cancéreuses. »
Puisque la DOX est très utilisée, de 
nombreuses personnes pourraient 
en profiter. « C’est très excitant, car le 
parcours menant au développement 
d’un inhibiteur laisse entrevoir un 
nouveau champ de recherche, ajoute le 
Dr Kirshenbaum. Nous étudions depuis 
longtemps le rôle du gène Bnip3 dans 
l’insuffisance cardiaque, ce qui nous 
place en position de faire la découverte 
concernant la DOX. Cette expérience 
témoigne des progrès scientifiques et 
montre comment nos travaux, et les 
travaux des autres, peuvent mener à des 
découvertes vraiment très importantes. » 
Le Dr Kirshenbaum et son équipe 
remercient la Fondation de l’Hôpital 
Saint-Boniface et ses donateurs pour le 
rôle qu’ils jouent dans la recherche. « Le 
soutien de la Fondation est essentiel pour 
nous aider à progresser dans notre travail, 
affirme le Dr Kirshenbaum. La générosité 
rend les découvertes possibles. »
« Il s’agit du même  
gène qui est activé par  
une crise cardiaque. »
Faire le lien
Un chercheur établit un lien entre  
un médicament contre le cancer et  
la santé du cœur
Dr Kirshenbaum, chercheur principal, Biologie des gènes 
cardiaques, Institut des sciences cardiovasculaires du 
Centre de recherche de l’Hôpital Saint-Boniface
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