CM Psychologie Sociale
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Cours du 23.01.13
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A. Les fondements et origines de l’approche systémique
Développement d’une approche systémique ; s’inspire de plusieurs courants
« Ecole » = Appellation un peu fausse car elle désigne en réalité un ensemble de chercheurs qui ont travaillés
de façon interdisciplinaire dans la petite ville de Palo Alto, près d San Francisco. Cette appellation d’école est
trompeuse car il n’y a jamais eu d’école à proprement parlé et le terme désigne plutôt des chercheurs ayant
eus des affinités communes et notamment la thérapie clinique et les théories de la communication
interindividuelle.
Il n’y a pas eu un mais deux regroupements de chercheurs qui correspondent à deux moments
spécifiques du dvpt des recherches sur l’approche sysmique.
Le premier courant est celui des fondateurs avec BATESON.
Il est le plus connu et qui sera le premier à adopter l’approche systémique à l’étude des relations
humaines et ceci en partant de ses travaux antérieurs d’ethnologue. L’approche développée s’appuie sur
l’apport de plusieurs sciences ; tout d’abord, la cybernétique. Ensuite, la biologie qui est notamment
représentée avec les travaux de VON BERTNALENFLY. Puis les théories de l’information de SHANNON.
C’est à la fin des années 1940 que BATESON va rejoindre l’Hôpital de la Vétéran Administration à Palo
Alto et qu’il va s’entourer d’un certain nombre de chercheurs qui vont permettre la constitution du premier
groupe. Ils vont poser les nouvelles bases d’une thérapie dans les problèmes notamment liés à la schizophrénie
des jeunes enfants. Pour la première fois, l’individu n’est plus considé comme le seul impliqué dans la
maladie. Il est le signe d’un dysfonctionnement du cadre général du groupe d’individus avec lequel il est en
interactions au quotidien. Ces nouvelles approches vont révolutionner la thérapie clinique mais aussi remettre
en question l’hégémonie de la théorisation psychanalytique dans le champ de la psychologie.
Le problème de schizophrénie ne doit pas être analysé du pdv de l’indiv mais dans un cadre général
avec les interactions de son quotidien, de sa vie en générale. Tenir compte des interactions avec les autres.
La notion de « double-bind » développée en 1956 que l’on peut traduire par « double contrainte ».
Elle s’est révélée très efficace dans son application thérapeutique.
Le deuxième temps avec la rencontre de WATZLAWICK. Cette rencontre a eu lieu un peu après le Mental
Research Institute (M.R.I.). Pour la formation, WATZLAWICK est docteur en psychologie et diplômé de
psychanalyse. Sa particularité est notamment sa connaissance en philosophie du langage et en logique qui vont
lui permettre de théoriser les données de la pratique thérapeutique.
L’approche systémique
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On a pensé que Palo Alto était plus souvent un regroupement de post-cybernéticiens appliquant des
schémas réducteurs à des phénomènes de communication complexes. En réalité, on peut dire que cette école
avait un objectif plutôt modeste mais, par certains aspects, très ambitieux. Par exemple, avant la création de
cette école, se servir des théories systémiques de VON BERTALANFLY dans l’étude des relations humaines
constitue une révolution dans l’approche de phénomènes de communication. En effet, l’approche systémique
se base sur plusieurs points centraux :
- Dans un système, ce qui vit, c’est un réseau de communication dont tous les nœuds sont en
interactions les uns avec les autres.
- Ces interactions se produisent selon des modalités bien spécifiques et elles tendent globalement à
l’équilibre général du système, l’homéostasie ou au déséquilibre de celui-ci.
- Toute interaction produit des effets de troactions ou « feedbacks ». Le rôle du feedback négatif est
de réduire l’écart par rapport à une norme fixée.
- Chacun des nœuds de l’interaction possèdent un champ spécifique qui établit les limites de son
identité culturelle et symbolique (HALL).
La plus grande originalité de l’école de Palo Alto réside dans la conception particulière du langage qui est
utilisée dans les processus thérapeutiques. Ce langage va être étudié à partir d’une méthode bien spécifique.
1. Tout d’abord, on va étudier le système dans lequel se situe le comportement pathologique et on va
rechercher les phénomènes de « double-bind ».
2. Dans un second temps, on va mettre en place une thérapie collective qui va inclure tous les membres
du système concerné. On va utiliser des techniques de mise en situation paradoxale afin de créer un
« double-bind » artificiel.
BATESON
Il est le théoricien principal du groupe de Palo Alto. C’est l’application de ses travaux dans le champ des
thérapies familiales qui caractérise cette école. Il va étudier les paradoxes de la métacommunication. On parle
de « paradoxe » quand, dans un message, il y a une contradiction entre les informations et les méta-
informations. (ex : « je suis un menteur » ; « soyez spontané » ; On est en permanence entouré de ces messages
paradoxaux.)
C’est donc dans un article de 1956 qu’il va montrer qu’il existe un système pathologique de relations
familiales dans lesquels on échange des messages contradictoires. (ex : un enfant qui est repoussé
physiquement par sa mère va apprendre à ne plus s’en approcher ; mais si la mère lui demande verbalement de
venir vers elle, il va se retrouver dans un situation aucune réponse ne peut convenir et il doit désobéir à
l’une ou l’autre injonction).
Selon cette approche, la psychose s’expliquerait quand aucune adaptation n’est possible. A la fin de sa
carrière, BATESON va retourner à ses premières préoccupations qui portait sur la communication animale.
DON JACKSON
Il va intégrer ce premier courant durant l’année 1954. Il est psychiatre et psychanalyste. Il va être très
influencé par les travaux sur les schizophrènes. Dans les années 1940, on suggère que la schizophrénie pourrait
résulter d’une relation faussée entre la mère et l’enfant et on va proposer l’expression de « mère
schizophrénogène ». C’est en 1954 que DON JACKSON va présenter une communication importante sur la
question de l’homéostasie familiale. Dans cette communication, la famille est décrite comme un système en
équilibre interne grâce au phénomène de feedback. Il fonde le M.R.I. en 1959 et va développer deux
hypothèses principales.
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1. Si l’état d’un malade dans la famille s’améliorait, cette situation avait des conséquences sur l’état
général de la famille. Elle constitue le principe de base de la thérapie familiale systémique. Donc,
si un membre présente un désordre psychologique, l’intervention doit porter sur toute la famille.
2. Il utilise une technique qui porte directement sur les symptômes exprimés par le patient. Il va
suggérer à des patients paranoïaques d’être plus méfiants. Si un patient le soupçonne d’avoir
caché un micro dans son cabinet, il va se mettre à fouiller la pièce avec lui. Elle se fonde sur le
« double-bind ».
LE M.R.I. peut être appelé Institut de recherches et de formation pour l’étude interactionnelle des
individus, familles et de leur communauté. A sa création, il est constitué d’une psychologue de renommé
importante, Virginia SATIR, mais aussi d’un psychiatre, RUSKIN. En 1961, BATESON va embaucher
WATZLAWICK, WEACKLAND et HALLEY.
HALEY
HALEY a été très influencé par Milton ERICKSON qui est un célèbre psychiatre et hypno-thérapeute
américain à l’origine de nombreuses écoles de thérapies et de communication moderne. La particularité de ce
psychiatre est qu’il aura souffert de graves maladies tout au long de sa vie et ceci va contribuer à forger sa
personnalité. C’est son handicap qui va donner dans l’échange des particularités puisqu’il va se baser sur le
langage non verbal, le ton, le rythme de la voix etc.
Cours du 30.01.13
Il va diriger une revue appelée « Family process » et développer une analyse des interactions verbales
au sein de la famille. En 1967, le M.R.I. devient une clinique psychothérapeutique avec la fondation du B.T.C
(Centre de Thérapie Brève). JACKSON disparaît brutalement en 1968.
Caractéristique du BTC
Fondée par FISCH, WEACKLAND, WATZLAWICK. L’idée fondamentale est de réduire le temps pour
résoudre un problème. On va chercher à savoir comment le problème se maintient et qu’est-ce qui, dans
l’interaction, entretient ce problème ? Le travail thérapeutique se fait avec du matériel audio-vidéo et une
glace sans-teint. Le but est de réduire au maximum la durée du traitement. L’attention se porte sur
l’interaction mais le travail a lieu le plus souvent avec une seule personne qui est celle qui souhaite le
changement. La personne qui se plaint du problème n’est pas nécessairement le porteur du symptôme. (Ex :
dans les pb d’alcoolisme, c’est souvent une demande qui vient du partenaire.)
Le but est d’éviter les abstractions et le changement va être amené par ce qu’on appelle des
recadrages et des prescriptions comportementales. La Programmation Neuro-Linguistique est fondée par
BANDLER et GRINDER se base des notions de recadrage et de prescriptions comportementales. Ces thérapies
ont bousculé les principes car la neutrali du thérapeute a été complètement remise en question. En effet,
même quand on ne dit rien, il est impossible de ne pas influencer. Dans ces techniques, les recadrages et
prescriptions vont s’appuyer sur les paradoxes repérés et le thérapeute va adopter ce que l’on appelle « une
thérapie stratégique ». Pour les puristes de cette thérapie, le problème doit être réglé en 10 séances ou moins.
Avec cette approche, on voit que l’école de Palo Alto appelée aussi « le Collège invisible » car il s’est
développé de manière informelle est opposée à la théorie freudienne. En effet, il s’agit de traiter les malades
non plus suivant le schéma classique de la psychanalyse névrose-psychose mais en travaillant sur les
interactions actuelles du patient avec l’environnement. Par extension, on observe ces recherches dans le
champ de l’organisation des entreprises.
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BIRDWHISTELL
BIRDWHISTELL (1918-1994) est un anthropologue américain qui est devenu un spécialiste dans le
domaine de la kinésie. Il va notamment fasciner un de ses étudiants, GOFFMAN, qui cherche à comprendre
comment s’articule le rapport du corps à la société. Il va étudier les gestuels et montrer que cette image
corporelle renvoie à un état de santé. Il émet l’hypothèse qu’il existe un petit nombre de positions corporelles
parmi des milliers et, ainsi, il va dégager ce que l’on appelle une cinquantaine de kinèmes. En 1956, on lui
propose de réaliser une recherche kinésique approfondie. C’est ainsi qu’il va se mêler à l’équipe de psychiatres
et de linguistes de l’école de Palo Alto pour détailler une scène dans un film intitulé « Doris ». Ce petit film va
analyser en détail une très brève séquence durant laquelle deux personnes sont en interaction.
BIRDWHISTELL rejette l’idée selon laquelle le geste est une sorte de cadre autour du langage. Pour lui,
le geste et le langage s’intègrent dans un système formé de plusieurs modes de communication : le toucher,
l’odorat, l’espace et le temps. Il n’emploie pas l’expression « on ne peut pas ne pas communiquer ». Il pense
qu’il faut voir la communication comme un système dans lequel les interlocuteurs s’engagent.
HALL
1914-2009 ; il a écrit : « en matière de communication transculturelle, l’essentiel n’est pas de
communiquer un message donné mais dobtenir de l’interlocuteur la réponse espérée. Il est plus important de
déclencher la bonne réponse que d’envoyer le bon message. » (1990).
HALL est un anthropologue américain qui a travaillé sur les variantes culturelles entre les peuples et
qui a notamment publié comme ouvrage « Le langage silencieux » (1959) ou encore « la dimension cachée »
(1966). C’est au sein d’un institut de services étrangers qu’il a déci de se consacrer à l’analyse
microculturelle, c’est-à-dire le ton de la voix, les gestes, le temps et l’espace comme aspect de la
communication.
Il a travaillé avec deux éminents linguistes : SMITH et TRAGER. En tant que formateur, il va se
concentrer sur ces éléments culturels appris et utilisés inconsciemment. Il estime qu’il est possible de rendre
conscient tous ceux qui vont partir dans une culture étrangère et les amener à comprendre que les autres
n’interprètent pas le comportement comme nous. C’est pour assurer l’efficacité de son enseignement qu’il va
voyager à travers le monde. Il va fonder des termes clés comme celui de « proxémie ». L’analyse des systèmes
proxémiques se base sur la territorialité. La proxémie désigne l’ensemble des observations et théories
concernant l’usage que l’Homme fait de l’espace en tant que produit culturel spécifique. Il a isolé trois
niveaux proxémiques :
- Niveau infraculturel : concerne le comportement et est ancré dans le passé biologique de l’Homme.
- Niveau préculturel : il est physiologique et appartient au présent
- Niveau microculturel : où se situent les observations proxémiques
Il va donc velopper son expérience des contacts interculturels pour étudier les « chocs culturels » et il va
donc observer la mise en contact de personnes de différentes cultures. (ex : japonais américain allemand)
La démarche éthologique
C’est la science des comportements des espèces animales, a révélé l’importance de la notion d’espace. Elle
révèle en particulier que le comportement animal est sous-tendu par un besoin fondamental, celui de disposer
d’un territoire et de maintenir une certaine distance par rapport à autrui. La territorialité se définit comme la
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conduite caractéristique adoptée par un organisme pour prendre possession d’un territoire et le défendre. Ce
concept est apparu pour la 1ere fois dans le livre d’un ornithologue, HOWARD (1920) « Territory in bird life ». Il
y a de nombreuses études qui montrent ce comportement de territorialité avec des animaux qui vont se
délimiter une zone et exhiber un comportement spécifique très particulier qui est le comportement agressif
ritualisé.
Ex : une certaine variété de libellule volent au-dessus du lac, les iguanidés qui prennent des postures pour
défendre leur territoire etc.
La territorialité intervient dans la préservation de l’espèce et de l’environnement et elle a aussi un rôle à jouer
dans les fonctions personnelles et sociales. HEDIGER est une spécialiste de la psychologie animale et a décrit un
certain nombre de distances utilisées par les animaux. (ex : la distance de fuite et la distance critique entre en
jeu lors de rencontres d’espèces différentes). Les distances personnelles et sociales correspondent aux
relations entre membres d’une même espèce.
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