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du greffon. Ce dernier est congelé pendant que le patient reçoit la thérapie myélotoxique 
visant à éradiquer les cellules tumorales résiduelles, puis décongelé et réinjecté. 
Le principe de l’allogreffe de cellules hématopoïétique est différent. A l’origine il s’agissait de 
remplacer un tissu malade produisant des cellules leucémiques par un tissu sain provenant 
d’un  donneur.  On  s’est  très  vite  rendu  compte  que  les  cellules  immunitaires  du  greffon 
étaient  responsables  d’effets  bénéfiques  pour  le  patient  en  favorisant  la  prise  de  greffe  et 
surtout en produisant un effet anti-leucémique. Cet effet anti-leucémique, appelé GvL (pour 
graft-versus-leukemia)  justifie  actuellement  l’indication  de  l’allogreffe  de  cellules 
hématopoïétiques.  A  côté  de  ces  effets  bénéfiques,  les  lymphocytes  T  présent  dans  le 
greffon sont aussi responsables de la maladie du greffon contre l’hôte (ou GvH, pour graft-
versus-host  disease).  L’allogreffe  de  cellules  hématopoïétiques  est  donc  une  situation 
particulière caractérisée par une alloréactivité bidirectionnelle détaillée dans les chapitres 
correspondants.  Les  donneurs  peuvent  être  des  membres  de  la  famille  du  receveur, 
sélectionnés  pour  présenter  un  maximum  d’antigènes  du  complexe  majeur 
d’histocompatibilité  similaires  à  ceux  du  receveur  (donneurs  apparentés).  Ceci  augmente 
également les chances que les antigènes mineurs soient similaires. En l’absence de donneur 
intrafamilial,  on peut  recourir à  des greffons  provenant  de volontaires  sains.  Un  registre 
international recense les prélèvements de moelle osseuse ou de sang périphérique donnés 
bénévolement par des volontaires dont les caractéristiques MHC ont été analysées de façon 
exhaustive. Ces greffes de donneurs non apparentés (MUD pour Matched Unrelated Donor) 
font l’objet d’une recherche dans ces registres lorsqu’un receveur est en attente d’un greffon. 
Une  alternative  plus  récente  est  l’utilisation  de  cellules  de  sang  placentaire,  obtenu  après 
l’accouchement à partir du cordon ombilical. Les cellules très immatures contenues dans ces 
greffons diminuent la nécessité de rechercher la meilleure compatibilité MHC. 
 
III-2.Greffes de cellules souches adultes 
La capacité des cellules souches à s’auto-renouveler et à se différencier en différents types 
tissulaires, ainsi que  la  compréhension des  mécanismes  à  l’origine  de ces  fonctions ont 
permis le développement des thérapies basées sur les cellules souches adultes pour réparer 
un  tissu  lésé.  Deux  principales  sources  de  cellules  souches  sont  utilisées :  les  cellules 
souches médullaires (dans la réparation myocardique par exemple) et les cellules souches 
mésenchymateuses (CSM).  
Ces cellules sont utilisées dans deux indications principales, pour la reconstruction tissulaire 
en raison de leurs propriétés de différentiation en différents lignages (os, cartilages, cellules 
musculaires lisses,..) ou pour le traitement de la GvH (voiir ce chapitre) en raison de leurs 
propriétés  immuno-suppressives.  Malgré  leur  caractère  allogénique,  les  cellules  souches