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été l’élément déclencheur du processus menant à la prolifération incontrôlée de lymphocytes. Pour
enrayer ce phénomène pathogène, les deux enfants concernés ont reçu un traitement par
chimiothérapie et une greffe de moelle osseuse pour l’un d’entre eux. La prolifération a été
maîtrisée et les deux enfants se portent bien, avec, chez l’un la disparition totale de cellules
anormales et, chez l’autre, la présence résiduelle de quelques-unes de ces cellules.
Ce risque potentiel de « mutagenèse insertionnelle », qui n’avait pas été observé dans les études
pré-cliniques, semble s’être avéré plus fréquent que prévu. Trois hypothèses sont envisagées par
les chercheurs :
¾ Une plus grande fréquence d’insertion du vecteur au sein de zones « actives » du génome,
notamment le gène LMO2.
¾ Un risque inhérent à la maladie elle-même : chez les malades atteints de DICS-X, le nombre
de cellules précurseurs à capacité proliférative potentielle pourrait être plus élevé que la
normale. Il y aurait donc un plus grand nombre de cellules cibles potentielles d’un tel
évènement.
¾ L’âge des patients : les deux enfants concernés étaient les plus jeunes lors du traitement :ils
étaient respectivement âgés de 1 et 3 mois, une période où le nombre de cellules précurseurs
cibles de la thérapie génique pourrait être plus élevé .
Reste aujourd’hui aux chercheurs à évaluer ces hypothèses, à travers notamment la mise au point
de modèles animaux. Par ailleurs, ils poursuivent, chez tous les malades traités, le travail de
caractérisation de l’ensemble des sites d’insertion du vecteur rétroviral dans les lymphocytes.
Compte-tenu de l’efficacité démontrée de la thérapie génique pour ce déficit immunitaire
héréditaire, ces recherches sont cruciales : elles permettront d’apporter les modifications
nécessaires à la reprise de l’essai en limitant les risques pour les malades au regard des
bénéfices indubitables apportés par cette stratégie thérapeutique.
Le déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X est une maladie génétique héréditaire
rare caractérisée par une absence totale de cellules responsables de la défense de l’organisme
contre les infections, les lymphocytes T et les cellules NK (natural killer).
Publication
« LMO2-associated clonal T cell proliferation in two patients after gene therapy for SCID-
X1 » S. Hacein-Bey-Abina, C. Von Kalle, M. Schmidt, M.P. McCormack, N. Wulffraat, P. Leboulch,
A. Lim, C.S. Osborne, P. Pawliuk, E. Morillon, R. Sorensen, A. Forster, P. Fraser, J.L. Cohen, G.
de Saint-Basile, I. Alexander, U. Wintergerst, T. Frebourg, A. Aurias, D. Stoppa-Lyonnet, S.
Romana, I. Radford-Weiss, F. Gross, F. Valensi, E. Delabesse, E. MacIntyre, F. Sigaux, J. Soulier,
L.E. Leiva, M. Wissler, C. Prinz, T. H. Rabbitts, F. Le Deist, A. Fischer, M. Cavazzana-Calvo.
Science, 17 octobre 2003.
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