5
du greffon. Ce dernier est congelé pendant que le patient reçoit la thérapie myélotoxique
visant à éradiquer les cellules tumorales résiduelles, puis décongelé et réinjecté.
Le principe de l’allogreffe de cellules hématopoïétique est différent. A l’origine il s’agissait de
remplacer un tissu malade produisant des cellules leucémiques par un tissu sain provenant
d’un donneur. On s’est très vite rendu compte que les cellules immunitaires du greffon
étaient responsables d’effets bénéfiques pour le patient en favorisant la prise de greffe et
surtout en produisant un effet anti-leucémique. Cet effet anti-leucémique, appelé GvL (pour
graft-versus-leukemia) justifie actuellement l’indication de l’allogreffe de cellules
hématopoïétiques. A côté de ces effets bénéfiques, les lymphocytes T présent dans le
greffon sont aussi responsables de la maladie du greffon contre l’hôte (ou GvH, pour graft-
versus-host disease). L’allogreffe de cellules hématopoïétiques est donc une situation
particulière caractérisée par une alloréactivité bidirectionnelle détaillée dans les chapitres
correspondants. Les donneurs peuvent être des membres de la famille du receveur,
sélectionnés pour présenter un maximum d’antigènes du complexe majeur
d’histocompatibilité similaires à ceux du receveur (donneurs apparentés). Ceci augmente
également les chances que les antigènes mineurs soient similaires. En l’absence de donneur
intrafamilial, on peut recourir à des greffons provenant de volontaires sains. Un registre
international recense les prélèvements de moelle osseuse ou de sang périphérique donnés
bénévolement par des volontaires dont les caractéristiques MHC ont été analysées de façon
exhaustive. Ces greffes de donneurs non apparentés (MUD pour Matched Unrelated Donor)
font l’objet d’une recherche dans ces registres lorsqu’un receveur est en attente d’un greffon.
Une alternative plus récente est l’utilisation de cellules de sang placentaire, obtenu après
l’accouchement à partir du cordon ombilical. Les cellules très immatures contenues dans ces
greffons diminuent la nécessité de rechercher la meilleure compatibilité MHC.
III-2.Greffes de cellules souches adultes
La capacité des cellules souches à s’auto-renouveler et à se différencier en différents types
tissulaires, ainsi que la compréhension des mécanismes à l’origine de ces fonctions ont
permis le développement des thérapies basées sur les cellules souches adultes pour réparer
un tissu lésé. Deux principales sources de cellules souches sont utilisées : les cellules
souches médullaires (dans la réparation myocardique par exemple) et les cellules souches
mésenchymateuses (CSM).
Ces cellules sont utilisées dans deux indications principales, pour la reconstruction tissulaire
en raison de leurs propriétés de différentiation en différents lignages (os, cartilages, cellules
musculaires lisses,..) ou pour le traitement de la GvH (voiir ce chapitre) en raison de leurs
propriétés immuno-suppressives. Malgré leur caractère allogénique, les cellules souches