membrane externe. Cette dernière contient le lipo-poly-
saccharide (LPS), porteur d’épitopes spécifiques du genre
et responsables des réactions sérologiques croisées non
seulement entre espèces du genre mais avec des espèces
d’autres genres, et des protéines. Parmi les protéines de
structure, la protéine majeure appelée MOMP (major
outer membrane protein) ou OMP1 porte les déterminants
antigéniques spécifiques d’espèces et de sérovars. Elle est
immunodominante chez Chlamydia trachomatis alors
qu’elle ne l’est pas chez Chlamydia pneumoniae. Cette
protéine est sous forme multimérique dans le CE et sous
forme monomérique dans le CR. Des peptides immunodo-
minants ont été identifiés chez C. trachomatis et servent
d’antigènes dans les tests sérologiques.
Le CE possède d’autres protéines de structure appelées
OMP2 et OMP3, riches en ponts disulfures permettant de
maintenir le chromosome sous forme compactée. Ces pro-
téines sont absentes du CR dans lequel le chromosome est
sous forme relâchée. Le séquençage du génome a permis
de découvrir d’autres protéines de structure appelées,
POMP (polymorphic outer membrane protein). Ces pro-
téines sont particulièrement abondantes chez Chlamydia
pneumoniae. Elles recouvriraient la MOMP la rendant
non immunogène chez Chlamydia pneumoniae et seraient
responsables de la variabilité antigénique. Aucune pro-
téine spécifique de Chlamydia pneumoniae n’a encore été
identifiée. Ceci explique les difficultés d’interprétation des
tests sérologiques qui utilisent encore la bactérie entière
comme antigène.
Dans certaines conditions de culture (modifications nutri-
tionnelles, addition d’antibiotiques, présence de cytokines
comme l’interféron c, d’hormones), des altérations dans le
cycle de développement peuvent être à l’origine de l’appa-
rition de formes morphologiquement anormales, viables
mais non cultivables appelées corps abérrants (CA). Ces
CA sont la conséquence d’un retard de maturation des CR
et/ou d’une inhibition de la différenciation des CR en CE.
Le CA se caractérise par sa grande taille et sa structure
antigénique particulière, riche en protéines de stress
Chsp60 et dépourvue de MOMP. La présence d’anticorps
anti Chsp60 serait un marqueur du passage à la chronicité.
Dans certaines conditions, les CA sont capables in vitro
de reprendre leur cycle de maturation et de donner des CE.
Ils joueraient un rôle important dans les mécanismes
immunopathologiques de l’infection [1].
Diagnostic des infections
àChlamydia trachomatis
Recherche directe
Le diagnostic direct repose sur la mise en évidence de la
bactérie, de ses antigènes ou de ses acides nucléiques.
La méthode de référence reste l’isolement par culture cel-
lulaire permettant un diagnostic de certitude en
48-72 heures avec une spécificité proche de 100 %. La
sensibilité dépend de nombreux paramètres, qualité du
prélèvement, du transport, de la culture cellulaire mais
également de l’état de la bactérie, cultivable ou non, sui-
vant le stade de la maladie.
Les tests antigéniques (immunofluorescence directe, tech-
niques immunoenzymatiques) constituent une alternative
à la culture cellulaire, mais là encore la sensibilité est
variable et dépend de la quantité de bactéries et de la
forme de la bactérie.
Les tests moléculaires avec ou sans amplification permet-
tent de détecter la bactérie quel que soit son état. La sensi-
bilité des techniques avec amplification autorise leur utili-
sation sur des prélèvements paucimicrobiens comme les
urines ou autres autoprélèvements.
Le diagnostic d’une infection basse se fait donc unique-
ment par la recherche directe de la bactérie.
Le sérodiagnostic
Le sérodiagnostic permet la mise en évidence d’anticorps
(Ac) dirigés contre les antigènes (Ag) de Chlamydia tra-
chomatis. L’utilisation de peptides de MOMP spécifiques
de Chlamydia trachomatis dans des tests Elisa a bien
amélioré la spécificité du sérodiagnostic et la qualité du
résultat en termes de reproductibilité et faisabilité. Cepen-
dant, l’interprétation reste souvent difficile puisqu’on ne
peut pas dater l’infection. La recherche d’IgM pourrait
être informative. Elle est rarement positive chez l’adulte
mais peut être utilisable dans les pneumopathies néonata-
les à Chlamydia trachomatis.
Il a été proposé d’utiliser les IgA sériques comme mar-
queur d’infection évolutive sachant que ces Ac sont de
courte durée de vie. La réalité semble plus complexe et
l’interprétation des IgA reste spéculative. Récemment il a
été proposé de rechercher les Ac antiChsp60 spécifiques
de Chlamydia trachomatis comme marqueur d’une infec-
tion persistante. En effet, la présence de ces Ac est corré-
lée avec les complications telles qu’une infection pel-
vienne, une obstruction tubaire, une grossesse ectopique et
serait donc le marqueur d’une infection compliquée justi-
fiant un traitement long et non un traitement minute.
Comparaison de trousses Elisa pour
le sérodiagnostic de l’infection à Chlamydia trachomatis
Les techniques immunoenzymatiques (Elisa) récentes sont
spécifiques de l’espèce car elles utilisent comme Ag une
fraction de la bactérie constituée de peptides spécifiques
de MOMP. Les différentes classes d’immunoglobulines
peuvent être recherchées. Les résultats sont rendus en den-
sité optique (DO), ratio ou unités arbitraires (UA). Les
Sérologie des infections à Chlamydiae et Mycoplasma pneumoniae
Ann Biol Clin, vol. 64, n° 5, septembre-octobre 2006 411
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017.