
RÉSUMÉ 
Problématique et objectifs : Les Témoins de Jéhovah, par leur refus de transfusions, placent 
parfois le personnel infirmier devant un défi mettant en jeu des conflits de valeurs opposant 
souvent les principes d’autonomie et de bienfaisance. Le positionnement infirmier peut s’avérer 
délicat et difficile car dépendant de multiples données d’origines juridiques, médicales, 
déontologiques, morales et éthiques. La présente étude vise à déterminer quelles sont les 
représentations du corps infirmier sur les croyances relatives au sang de cette minorité religieuse 
et sur quels éléments les membres de celui-ci s’appuient pour construire un positionnement 
professionnel clair, pertinent et adapté à ce type d’accompagnement. Ainsi, sont identifiées d’une 
part, les difficultés rencontrées par le personnel soignant dans ce type de prise en charge, et 
d’autre part, le genre d’aide dont bénéficie celui-ci pour gérer ces situations où d’éventuels 
dilemmes à caractère éthico-légal peuvent se présenter et mettre en péril le droit à 
l’autodétermination du patient.  
Méthode : Etude exploratoire de type qualitative et partiellement quantitative selon une approche 
phénoménologique dont un questionnaire a constitué l’outil de recherche. 
Résultats : Les principales difficultés rencontrées dans la prise en charge du TJ sont d’ordre 
normatives. Les résultats ont démontré des connaissances partielles par rapport aux croyances 
et aux particularités des choix médicaux des TJ. Associées à un manque de connaissance sur 
les traitements substitutifs à la transfusion et à un possible manque d’information sur les 
prérogatives au consentement libre et éclairé, cet état de fait engendre chez une majorité de 
soignants une incompréhension vis-à-vis du patient TJ et une remise en question du droit à 
l’autodétermination de celui-ci. Les éléments qui sous-tendent le positionnement infirmier sont 
d’ordre déontologique et éthique pour ceux qui se positionnent en faveur du respect de 
l’autonomie et d’ordre moral pour ceux qui s’y opposent. Davantage de soutien institutionnel, 
sous forme de consultants externes ou de commissions d’éthique, serait apprécié de la part des 
soignants. 
Conclusions :  Le manque de connaissances et les préjugés associés à des conflits intérieurs 
d’ordre moraux constituent des obstacles pour un positionnement professionnel clair, logique et 
argumenté. Les différentes morales individuelles exercent une grande influence sur le choix des 
attitudes infirmières. Par conséquent, la mise à disposition, sur les lieux de travail, d’informations 
concernant les TJ ainsi que d’avis consultatifs regroupant des mises à jour sur les connaissances 
médicales et juridiques nécessaires serait un premier pas encourageant le praticien réflexif à 
prendre une part plus active dans la recherche de solutions acceptables pour tous. 
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