On s’attend à ce que ceux-ci se maintiennent entre 50 $ et 55 $
le baril à court terme. S’il faut en croire l’histoire, les prix du
pétrole pourraient toutefois grimper très rapidement une fois qu’ils
auront amorcé une remontée.
Les prix du pétrole ont continué de se raffermir au premier
trimestre, le baril de brut West Texas Intermediate (WTI)
s’échangeant autour de 53 $ US. Mais les producteurs, comme le
Canada, continueront de faire face à des prix volatils pour encore
un ou deux ans. En raison de l’entente préliminaire sur le
programme nucléaire de l’Iran, les sanctions contre ce pays
pourraient être levées et le pétrole iranien pourrait de nouveau
s’ajouter à l’offre mondiale. Cette entente pourrait soustraire
jusqu’à 15 $ US au prix du baril de pétrole, selon une analyse de
la US Energy Information Administration. La volatilité des
marchés liée à la chute des prix pétroliers déconcerte les
investisseurs, mais il y a plusieurs facteurs positifs à prendre en
compte. Ainsi, cette volatilité n’est peut-être qu’une réaction
excessive. L’investissement et les nouveaux projets vont sans
doute accuser le coup, mais la plupart des projets pétroliers sont
des entreprises à long terme. Une volatilité des prix à court terme
ne signifie pas un arrêt de tous les nouveaux projets.
La baisse des prix du pétrole peut aussi stimuler les dépenses
des consommateurs. De plus, les pays importateurs de pétrole
peuvent se retrouver en meilleure position s’ils consacrent une
plus petite partie de leur PIB au paiement d’énergie. Si la baisse
des prix du pétrole crée un effet de richesse, cela peut stimuler la
croissance économique. Selon des données publiées par le
Fonds monétaire international, une baisse de 10 % des prix du
pétrole ferait monter d’environ 0,2 % le PIB mondial.
Normalement, le recul du prix du pétrole dynamise le PIB en
transférant des ressources des producteurs vers les
consommateurs. La consommation aux États-Unis, en particulier,
a toujours un effet décisif sur les perspectives économiques
mondiales. En effet, les dépenses de consommation américaines
comptent pour plus de 70 % du PIB des États-Unis et environ
20 % du PIB mondial. Lorsque la demande des consommateurs
américains est soutenue, l’économie mondiale a tendance à
poursuivre son expansion à un rythme raisonnable.
La faiblesse des prix du pétrole freine les hausses
de taux
Le recul des prix du pétrole devrait également contribuer à
maintenir les faibles taux d’inflation actuels, ce qui donne de la
latitude aux banques centrales pour reporter le relèvement des
taux et leur permet, dans certains cas, d’abaisser les taux.
La persistance des faibles taux d’intérêt devrait soutenir la
croissance économique. Les banques centrales de l’Inde, de la
Suisse, du Danemark, de la Pologne, de la Chine et du Canada
ont décrété des baisses de taux au premier trimestre. Il est
possible que la Banque du Canada abaisse encore les taux avant
de supprimer finalement l’effet expansionniste d’assurance que
procurent les taux plus faibles. La réduction de taux surprise du
21 janvier a été décrétée en réaction à la chute précipitée des prix
du pétrole. À l’heure actuelle, le marché prévoit qu’une seule
autre réduction de taux est probable. Compte tenu des faibles
tendances inflationnistes, nous prévoyons que l’inflation globale
(par opposition à l’inflation de base, qui exclut les prix de
l’énergie) s’établira à 0,5 % à la fin de 2015. La faiblesse de
l’inflation et du dollar canadien devrait inciter la Banque du
Canada à continuer de stimuler la croissance grâce à de faibles
taux d’intérêt.
Avant la dégringolade du prix du pétrole, on s’attendait un peu
partout à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) commence à
relever les taux d’intérêt en 2015, peut-être dès le premier
semestre. La fin prévue de la politique de taux d’intérêt zéro de la
Fed pourrait freiner la croissance économique. Maintenant, nous
estimons que les taux resteront stables jusque vers la fin de 2015.
Perspectives : Nous affichons un optimisme prudent,
mais la croissance économique devrait demeurer
inégale
Nos principales inquiétudes en 2015 restent le risque d’une
croissance économique mondiale inférieure aux prévisions et les
tensions géopolitiques grandissantes notamment en Ukraine, au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cependant, dans
l’ensemble, le marché boursier canadien devrait profiter de la
croissance de l’économie américaine, des perspectives
favorables concernant les bénéfices des entreprises et de la
compétitivité accrue des exportations en raison de la dépréciation
du huard.
Nous prévoyons que l’économie mondiale continuera de
s’adapter à la baisse des prix du pétrole en 2015. Nous estimons
que l’augmentation des taux d’intérêt aux Étas-Unis, une fois
entamée, sera régulière, mais plus lente que prévu. Une
croissance économique plus forte et une inflation modeste
devraient soutenir les marchés, mais nous prévoyons que leur
progression sera plus volatile et que la croissance économique
sera plus modeste que lors des cycles de marché habituels. Tout
compte fait, nous affichons un optimisme prudent à l’approche du
milieu de l’année 2015.
INTERNAL
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L’économie canadienne en bref
Plus récent mois
Variation en %
par rapport
au mois précédent sur un an
PIB réel Janvier -0,1 2,4
Taux de chômage* Février 6,8 7,1
Mises en chantier (milliers)* Février 156,3 192,0
Ventes de véhicules automobiles neufs Janvier -24,7 4,0
Ventes au détail Janvier -1,7 1,2
Balance commerciale (G$)* Février 984 (déficit) 290 (surplus)
Indice des prix à la consommation Février 0,9 1,0
* Les valeurs indiquées sont pour la plus récente période et pour la même période un an auparavant.
Sources : Statistique Canada, Société canadienne d’hypothèques et de logement, www.tradingeconomics.com.