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AVANT-PROPOS
En date du 10 juin 2011, le Grand Conseil a renvoyé au Conseil d’Etat une motion (M1950)
demandant d'approfondir la problématique de la pauvreté afin d'améliorer l'intervention
publique dans ce domaine. La motion demandait plus spécifiquement:
• de présenter à cadence biennale un rapport décrivant l’ampleur et l’évolution de la
pauvreté à Genève de manière à permettre une évaluation et un suivi des politiques
publiques mises en œuvre dans ce domaine;
• de mesurer l’évolution de l’endettement et d'analyser les facteurs clés qui provoquent
cette problématique à Genève;
• d'évaluer l’impact de la pauvreté sur la qualité de la santé (incidence des maladies
chroniques, augmentation des facteurs de risque, vulnérabilité accrue…) et sur
l’espérance de vie.
Fin 2013, le Conseil d'Etat a adressé au Grand Conseil une réponse à la motion, acceptée par les
députés le 24 janvier 2014, proposant que la Direction générale de l'action sociale (DGAS)
délivre, en collaboration avec le Centre d'analyse territoriale des inégalités (CATI), un rapport
décrivant d'une part l'ampleur et l'évolution de la pauvreté, d'autre part l'impact de celle-ci sur
la qualité de la santé. Initialement, il était prévu que ce rapport soit mis à jour tous les deux ans.
Toutefois, à l'aune de l'exercice, il apparaît plus pertinent d'espacer la mise à jour de ce rapport,
cela afin d'observer des évolutions avérées et d'en tirer des conclusions plus solides. Il est de ce
fait proposé d'aligner les études futures sur la périodicité des législatures cantonales, soit de
présenter un rapport mis à jour tous les cinq ans.
Le rapport présenté ci-après a été réalisé sous l'égide de la DGAS qui, pour garantir un regard
transversal et mobiliser des compétences analytiques diverses, a pu compter sur la collaboration
des services de l'Etat de Genève compétents, dont en particulier l'Office cantonal de la statistique
(OCSTAT), l'Hospice général, le centre de compétences du RDU, le service de recherche en
éducation (SRED) et le service de médecine de premier recours des Hôpitaux universitaires
genevois. Le CATI étant actuellement en veille, il n'a pas été possible d'impliquer ce Centre dans
l'élaboration du rapport, mais ses publications ont été exploitées.
Le document livré se veut un outil pour la réflexion des politiques publiques mises en œuvre
dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, sans prétendre à l'exhaustivité dans la
compréhension et l'explication des mécanismes complexes qui composent ce phénomène. Le
rapport s'articule autour de douze indicateurs quantitatifs qui mesurent les diverses formes de
pauvreté ainsi que des facettes spécifiques de cette problématique comme la pauvreté
laborieuse ou le problème du surendettement. L'intérêt de ces indicateurs ne réside pas
seulement dans leur résultat actuel, mais aussi et surtout dans le fait qu'ils seront reconduits
dans le temps.
Pour ce qui est des effets de la pauvreté sur la santé, précisons qu'aucun indicateur au sens strict
n'a été retenu dans ce rapport. En effet, un Concept cantonal de promotion de la santé et de
prévention, qui abordera notamment la relation entre facteurs socio-économiques et santé, est
en cours de finalisation par la Direction Générale de la Santé (DGS). Le Concept devrait être