COMMUNIQUE DE PRESSE Bruxelles, le 6 octobre 2014 Une étude des oursins antarctiques pourrait indiquer une résistance à l'acidification de l'océan meilleure que celle attendue. L’acidification des océans, une des conséquences de l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère, est une menace globale pour les animaux marins. Cependant, certains océans sont plus affectés que d’autres, comme l’Océan Austral qui entoure le continent antarctique et s'acidifie plus rapidement. Il est prédit que les organismes marins qui construisent un squelette de carbonate de calcium, tels que les oursins, seront très affectés par les changements de la chimie des océans. Or les oursins sont très diversifiés et abondants dans l'océan Austral. Le Journal Global Change Biology a publié ce 1er octobre les résultats de chercheurs du Laboratoire de Biologie marine, Faculté des Sciences - Université libre de Bruxelles et du Analytical, Environmental and Geo-Chemistry, Earth Systems Science Resaerch Group de la Vrije Universiteit Brussel associés à une équipe du CNRS en France qui montrent que ces oursins pourraient bien se montrer plus résistants que prévu au phénomène d'acidification. Ces approches, sur du matériel inédit et des espèces vivant dans des conditions extrêmes ouvrent la voie pour mieux comprendre comment l'écosystème de l'Océan Austral pourrait faire face à l'un des plus importants changements qui s'annoncent. Mené dans le cadre du programme vERSO et soutenu par la Politique Scientifique Fédérale et le FNRS, cette étude est issue d’une mission océanographique menée début 2013 en Antarctique sur le navire de recherche allemand FS Polarstern (Alfred-Wegener-Institut) qui a permis de récolter une très riche faune d'oursins (plus de 20 espèces différentes). Neuf de ces espèces ont été utilisées pour réaliser à bord du Polarstern des expériences de La tolérance des organismes face à l'acidification des océans réside dans leur capacité à réguler l'équilibre acide-base de leurs fluides extracellulaires. La physiologie acide-base de trois groupes d'oursins antarctiques a été étudiée afin de déterminer s’ils pouvaient montrer des signes de tolérance face à l’acidification des océans. Il a été découvert que les oursins antarctiques sont dotés de la même physiologie acide-base que celle de leurs homologues tempérés et tropicaux qui sont capables de compenser les changements physiologiques induits par l’acidification des océans. Si ces oursins antarctiques arrivent à maintenir un tel équilibre physiologique lorsque le pH de l’eau de mer sera encore diminué, il se peut qu’ils soient moins vulnérables qu’attendu à l'évolution de ce paramètre. Néanmoins cette tolérance à l'acidification ne présage pas leur capacité à s'adapter à d'autres modifications de leur habitat induites par le changement climatique. Contacts scientifiques : Université libre de Bruxelles - Laboratoire de Biologie marine, Faculté des Sciences : • Marie Collard - tél. : +32 2 650 37 86 – [email protected] • Philippe Dubois - tél. : +32 2 650 28 39- [email protected] • Chantal De Ridder - tél. : +32 2 650 29 70 - [email protected] Vrije Universiteit Brussel - Analytical, Environmental and Geo-Chemistry, Earth Systems Science Research Group • Frank Dehairs – tél. : +32 2 629 1265 - [email protected] @BrunoDanis physiologie sur du matériel vivant et pour pratiquer des prélèvements qui ont ensuite été analysés à Bruxelles.