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COMMUNIQUÉ DE PRESSE I PARIS I 10 DÉCEMBRE 2009
Une réduction importante et immédiate des émissions de dioxyde de carbone (CO2) est
nécessaire pour limiter significativement l'acidification des océans et empêcher l'extinction
d’espèces marines, des risques sur la sécurité alimentaire et des conséquences socio-
économiques significatives. Voilà ce qu’énoncent de nombreux experts, dont les membres
du projet européen EPOCA, dans un guide intitulé « L’acidification de l’océan - Les faits »
qui vient d’être publié dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le climat à
Copenhague.
Transmis aujourd'hui aux décideurs participant à la Conférence des Nations Unies sur le climat à
Copenhague, le guide « L’acidification de l’océan - Les faits » prend acte des dernières avancées
scientifiques sur l’acidification des océans et décrit les étapes qui seront nécessaires à l’arrêt de
son accélération. Ce guide introductif est destiné aux conseillers et décideurs politiques. Il a été
conçu par le Groupe d'utilisateurs(1) sur l’acidification de l'océan, partie intégrante du projet
européen EPOCA, et validé par des scientifiques du projet. Sa réalisation a été financée par
Natural England et EPOCA. Il est disponible en cinq langues (anglais, français, espagnol, arabe et
chinois) et peut être téléchargé ici : http://www.epoca-project.eu/index.php/Ocean-Acidification-the-
facts.html.
« L'acidification des océans est « le problème jumeau » du changement climatique dans la mesure
tous deux sont la conséquence de l’augmentation des émissions de CO2 » déclare Dan
Laffoley, vice président de la Commission mondiale de l'IUCN (International union for conservation
of nature) sur les aires marines protégées et responsable éditorial du guide. « Nous avons employé
le mode du récit pour peindre un tableau des nombreux mécanismes par lesquels l'acidification de
l'océan peut altérer la manière dont l'océan fonctionne. Compte tenu des conséquences de grande
envergure possibles, nous espérons que ce guide aura un impact auprès des décideurs et qu’ils
placeront l'océan au centre des discussions sur le climat ».
Ce que ce guide dit en substance :
Environ le quart du CO2 émis par les activités humaines (25 millions de tonnes par jour).
Cette absorption, qui va croissant compte tenu de la croissance des émissions, rend l'eau
de mer de plus en plus acide, menaçant écosystèmes et espèces importantes pour
l’alimentation et l’économie. En outre, cette augmentation de l’acidité de l’océan tend à
réduire sa capacité à absorber le CO2 et donc à réguler le climat.
L'acidité de l’eau de mer a augmentée de 30 % depuis le début de la période industrielle, il y
a 250 ans. Si, comme il est prévu, ce phénomène s’accélère au cours des 4 prochaines
décennies, elle pourrait augmenter de 120 % d’ici à 2060, soit un niveau supérieur à ceux
qu’a connu notre planète au cours des 21 derniers millions d’années.
Les précédents épisodes d'acidification de l'océan ont don lieu à des extinctions
massives d’espèces.
Un appel à l’action contre l’acidification de l’océan
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Certaines régions atteignent déjà un niveau d'acidité qui empêche la survie de larves
d'espèces commerciales (moules et huîtres).
De nombreux organismes fabriquant un squelette ou une coquille calcaire sont
affectés, ce qui réduit leur rôle de producteurs primaires et de constructeurs de récifs.
D'ici 2050, les récifs coralliens vont se trouver dans des eaux inhospitalières (plus chaudes
et plus acides), qui menaceront leur rôle de protection contre les effets destructeurs de la
houle et des tempêtes. D'ici 2100, 70 % des coraux profonds seront dans des eaux
corrosives pour leur squelette.
Seuls une duction immédiate et substantielle des émissions de CO2 et le développement de
technologies permettant son élimination permettront de limiter l'acidification des océans et son effet
sur les écosystèmes marins.
Selon Jean-Pierre Gattuso, coordonnateur d’EPOCA et océanographe au Laboratoire
d'océanographie de Villefranche (CNRS, UPMC), « Le problème de l'acidification de l’océan n'est
contesté par personne, même si l'ampleur de ses effets sur les organismes marins et de son
impact socio-économique restent mal connus. Ce guide a pour objet de faire comprendre aux
décideurs que les gociations sur les émissions futures de CO2 doivent prendre en compte non
seulement le changement climatique mais aussi le problème de l'acidification des océans. »
EPOCA (European project on ocean acidification)
Le projet européen (FP 7) EPOCA (www.epoca-project.eu) a été lanen mai 2008 et pour 4 ans afin de
combler les nombreuses lacunes dans la compréhension de l'acidification de l'océan et de ses
conséquences. Il rassemble plus de 100 chercheurs issus de 27 instituts, parmi lesquels le CNRS et le CEA,
répartis sur 9 pays européens.
IUCN (International Union for Conservation of Nature)
L’IUCN (www.iucn.org) est l'organisation environnementale globale la plus ancienne et la plus importante,
avec plus de 1000 gouvernements et membres d'ONG et près de 11000 experts volontaires d'environ 160
pays. Elle a pour objectif d'identifier des solutions pragmatiques aux défis environnementaux et de
développement les plus pressants et de soutenir la recherche scientifique, dans les domaines de la
biodiversité, du changement climatique, de l’énergie, des modes de vie et de la sensibilisation à
l’environnement.
Notes
(1) Ce groupe est constitué de décideurs politiques, d’industriels, d’ONG…
Contacts
Chercheurs l Jean-Pierre Gattuso l T 04 93 76 38 59 l gattuso@obs-vlfr.fr
Communication INSU l Dominique Armand l T 01 44 96 43 68 l Dominique.armand@cnrs-dir.fr
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Chercheurs d'EPOCA durant la campagne de mai 2009 au Spitzberg qui regroupait une quinzaine de participants de 5
institutions partenaires. Des organismes vivant au fond de l’océan Arctique ont été récoltés pour être ensuite soumis
progressivement en laboratoire à des niveaux d'acidité correspondant à ceux attendus pour la fin du siècle.
© CNRS-INSU, Marie-Dominique Pizay
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