La gestion des bases de données
TROISIÈME PARTIE
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Le BDE face aux autres solutions, épilogue d’une fin annoncée
Le Borland Database Engine (BDE) est hérité d’un lointain passé. S’il est aujourd’hui
deprecated pour sa partie SQL Links, il reste très utilisé, et nombreux sont les déve-
loppeurs Delphi qui ne connaissent que lui. Nous l’aborderons en premier car sa popula-
rité est telle que les nouveaux moyens d’accès aux données ont calqué leur fonctionne-
ment apparent sur la logique offerte par le BDE. Comprendre les grandes lignes du BDE,
si vous ne le connaissez pas, vous permettra de mieux aborder les autres moyens mis à
disposition par Delphi.
Historique du BDE
L’histoire du BDE commence après le rachat par Borland en 1987 de Paradox, créé par
ANSA Software en 1985. À partir de ce moment, les évolutions de ce produit furent
nombreuses. Module « résidant » en mémoire sous DOS, le moteur de Paradox est
devenu le BDE sous Windows au moment du rachat de dBase à ASTON TATE par
Borland en juillet 1991. À la différence de Microsoft qui a préféré gérer ses différents
produits de façon totalement séparée (FoxPro et MS Access), Borland a alors choisi de
fusionner les deux moteurs en sa possession, le moteur de Paradox (ODAPI) et dBase, ce
qui a donné le premier embryon du BDE (IDAPI).
Pour répondre aux besoins d’accès aux bases de données externes, tout en profitant de
l’interface du logiciel Paradox, Borland créa deux ouvertures au moteur : l’accès natif à
certains SGBD-R par le biais des « SQL Links » et l’accès à toutes les bases déjà utilisa-
bles par le système ODBC. Il fut d’ailleurs déjà question à cette époque de concevoir un
système séparé du BDE pour gérer les bases SQL. Ce projet non divulgué au grand
public et qui était connu sous divers noms dont « SQL Express » fut abandonné au profit
des SQL Links lors de l’intégration du BDE dans Delphi 1. On voit aujourd’hui, avec
l’avènement de dbExpress, que cette idée a continué son chemin chez Borland pour devenir
la nouvelle stratégie dans Delphi 6 et les versions suivantes.
À ce stade, le BDE était devenu ce qu’il est encore aujourd’hui : une interface standardi-
sée de programmation ouvrant la voie vers la quasi-totalité des SGBD du marché. Et
c’est tout naturellement sous cette forme que le BDE fut intégré à la première version de
Delphi qui fonctionnait sous Windows 3.x en 16 bits et qu’on a ensuite retrouvé en
32 bits dans les versions suivantes de ce produit et de C++ Builder.
Souvent critiqué notamment pour son poids (gênant pour un déploiement de logiciel
shareware via Internet principalement, et en entreprise sur un réseau d’une centaine de
machines), le BDE est un merveilleux outil ayant rendu des services inestimables durant
des années. La partie native étant libre de diffusion (formats Paradox et dBase), le BDE
est encore utilisé par de nombreux logiciels sur le marché.
Mais tout a une fin… Avec la sortie de Kylix, Borland n’avait pas d’autres choix que de
réécrire le BDE pour le porter sous Linux ou d’inventer un nouveau système d’accès aux
données utilisable sous Linux et Windows. C’est cette dernière solution qui a été préférée
et qui a donné naissance à dbExpress que nous verrons dans la suite de ce chapitre.
© Groupe Eyrolles, 2003