16.11.12 Deutsche Radio Philharmonie

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C

À
partir
de
9 ans
Metz en Scènes
Arsenal
Dossier pédagogique
DEUTSCHE RADIO
PHILHARMONIE
SAARBRÜCKEN
KAISERSLAUTERN
Karel Mark Chichon Direction
⁂
BEETHOVEN : Symphonie n°5
SÉANCE
SCOLAIRE
ven. 16 nov.2012
15h00

GRANDE
SALLE

Durée :
0h50
Concert
commenté
par
Corinne
Schneider
© DR
Musicologue
SOMMAIRE
Le concert
04
L’ensemble
05
L’univers artistique
07
→ Le compositeur
07
→ Détail de l’œuvre
09
→ La musique symphonique
12
Propositions pédagogiques
22
Pour aller plus loin
23
Le Crédit Mutuel Enseignant
soutient les spectacles
Jeune Public de l’Arsenal.
2
Dossier pédagogique
DEUTSCHE RADIO
PHILHARMONIE SAARBRÜCKEN
KAISERSLAUTERN
Karel Mark Chichon Direction
Concert
commenté
par
Corinne
Schneider
Musicologue
⁂
BEETHOVEN
Symphonie n°5
« La musique instrumentale de Beethoven nous ouvre
l'empire du colossal et de l'immense. D'ardents rayons
percent la nuit profonde de cet empire et nous
percevons des ombres de géants, qui s'élèvent et
s'abaissent, nous enveloppant de plus en plus et
annihilant tout en nous, et pas seulement la douleur
de l'infini désir dans lequel sombre et disparaît tout
plaisir sitôt surgi en notes d'allégresse ; et c'est
seulement dans cette douleur qui se consume d'amour,
d'espoir, de joie, mais ne détruit pas, veut faire éclater
notre poitrine dans un accord unanime de toutes les
passions, que nous continuons à vivre et sommes des
visionnaires ravis. »
•
E.T.A. HOFFMANN, 4 et 11 juillet 1810
3
© DR
LE CONCERT
⁂
LUDWIG VAN BEETHOVEN
Symphonie n°5 en ut mineur, op. 67
Allegro con brio
Andante con moto
Allegro
Allegro
+
Concert
tout public
ven. 16 nov.2012
20h00
Grande Salle
4
« Le destin frappe à la porte » aurait
déclaré Beethoven lorsqu’il composa son
illustre Symphonie n°5, dotée d’une
énergie intense.
Dès les premières notes de l’Ouverture
– peut-être l’ouverture la plus connue au
monde – le charme opère. Le début de
cette symphonie, unique en son genre,
illustre parfaitement le génie de
Beethoven.
Ancien chef de l’Orchestre
Symphonique national de Lettonie et de
l’Orchestre Symphonique de Graz, Karel
Mark Chichon dirige pour sa deuxième
saison les musiciens de la Deutsche Radio
Philharmonie Saarbrücken Kaiserslautern.
Dossier pédagogique
Dans le cadre
du Festival
« Je t’aime…
Ich auch nicht »
qui se déroulera
à l’Arsenal du
7 au 18 nov.2012.
DEUTSCHE RADIO
PHILHARMONIE SAARBRÜCKEN
KAISERSLAUTERN
© DR
La Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken
Kaiserslautern fait partie des orchestres radiophoniques
allemands de grand renom. Elle donne régulièrement des
concerts à Sarrebruck et à Kaiserslautern ainsi qu’en
Rhénanie-Palatinat et dans la Grande Région SaarLorLux.
Après deux grandes tournées, en 2008 en Suisse et en
2009 en Chine, l’orchestre est parti à l’automne 2011 en
tournée au Japon. La Deutsche Radio Philharmonie
accueille régulièrement des célébrités internationales : les
violonistes Frank Peter Zimmermann, Julia Fischer, Janine
Jansen, Vadim Repin, les violoncellistes Gautier Capuçon,
Sol Gabetta et Jan Vogler, les pianistes Olli Mustonen,
Lars Vogt et des chanteurs dont Elina Garanca, Angelika
Kirchschlager et Juliane Banse. Cette saison, l’orchestre a
joué sous la baguette de divers chefs invités, dont Pietari
Inkinen et Guennadi Rojdestvenski. La programmation fait
la part belle au répertoire classique et romantique ainsi
qu’à des figures de proue de la musique moderne telles
qu’Alban Berg, Arnold Schönberg, Sergueï Prokofiev,
Igor Stravinsky, Dimitri Chostakovitch et Wolfgang Rihm.
Avec « Le classique fait école », un ensemble de concerts
pour jeunes, de concerts pour familles et de divers projets
destinés à faire découvrir la musique, l’orchestre se tourne
résolument vers le jeune public.
5
Karel Mark Chichon
Direction
© DR
Né à Londres en 1971, Karel Mark Chichon a fait ses
études à la Royal Academy of Music et a été assistant de
Giuseppe Sinopoli et de Valery Gergiev. Au début de
cette saison de concerts, Karel Mark Chichon a pris
son poste de chef principal de la Deutsche Radio
Philharmonie Saarbrücken Kaiserslautern. Depuis 2009,
il est par ailleurs chef principal et directeur artistique de
l’Orchestre symphonique national de Lettonie (Riga).
De 2006 à 2009, il a dirigé l’Orchestre symphonique de
Graz. À côté de ces engagements réguliers, il travaille
avec les Opéras de Vienne (Wiener Staatsoper), de Berlin
(Deutsche Oper Berlin), de Munich (Bayerische
Staatsoper), de Rome (Teatro dell’ Opera), de Bologne
(Teatro Comunale), de Madrid (Teatro Real) et de
Valence (Palau de les Arts), ainsi qu’avec divers
orchestres, dont l’Orchestre du Concertgebouw
d’Amsterdam, la Symphonie de Vienne, l’Orchestre
symphonique de la radio de Vienne, l’Orchestre
symphonique de la radio de Berlin, l‘English Chamber
Orchestra, l’Orchestre symphonique national de la RAI,
l’Orchestre national russe et l’Orchestre de chambre de
Bâle. Depuis 2003, il est régulièrement invité à diriger
l’English Chamber Orchestra. En 2015, il se produira
pour la première fois au Metropolitan Opera de New
York dans « Madame Butterfly » et à la Scala de Milan
dans « La Bohème ».
6
Dossier pédagogique
L’UNIVERS
ARTISTIQUE

Le compositeur
Ludwig van Beethoven
(1770-1827)
« Vous me faites l’impression
d’un homme qui a plusieurs têtes,
plusieurs cœurs, plusieurs âmes. »
•
HAYDN
Inclassable, son art s’est exprimé à
travers différents genres musicaux,
et bien que sa musique symphonique
soit la principale source de sa
popularité, il a eu un impact
également considérable dans l’écriture
pianistique et dans la musique de
chambre.
Surmontant à force de volonté
les épreuves d’une vie marquée par
la surdité qui le frappe à 28 ans,
célébrant dans sa musique le
triomphe de l’héroïsme et de la joie
quand le destin lui prescrivait
l’isolement et la misère.
« Il est bien davantage que le premier
des musiciens. Il est la force la plus
héroïque de l’art moderne. »
•
ROMAIN ROLLAND
Ludwig van Beethoven est un
compositeur allemand né à Bonn en
décembre 1770 et mort à Vienne en
mars 1827. Dernier grand
représentant du classicisme viennois.
Beethoven a préparé l’évolution vers
le romantisme en musique et
influencé la musique occidentale
pendant une grande partie du
XIXe siècle.
7
Son père, ténor à la chapelle de
l'archevêché lui délivre ses premières
leçons de musique mais échoue dans
la tentative de lui faire mener une
carrière d'enfant prodige. C'est
l'enseignement de Christian Gottlob
Neefe arrivé à Bonn en 1779, qui est
décisif. Il sera un ami et un
protecteur.
En 1781, Beethoven fait une
tournée à Rotterdam qui ne remplit
pas les espoirs financiers. En 1782
il remplace Neefe à l'orgue et devient
organiste régulier de la chapelle
du prince-archevêque Maximilian
Franz. La même année, il publie neuf
variations en do mineur sur un thème
de Dressler. Neefe le présente dans
les milieux biens établis de la ville.
En 1787, il se rend à Vienne pour
étudier auprès des maîtres, mais
le décès de sa mère le 17 juillet
interrompt le séjour, l'état de santé de
son père alcoolique le retient auprès
de sa famille à Bonn. En novembre
1792, doté d'une rente il se rend de
nouveau à Vienne pour étudier auprès
de Haydn, rencontré quelques mois
plus tôt à Bonn. Beethoven s'installe
définitivement à Vienne. Son père
meurt en décembre 1792. En plus des
cours avec Haydn, il suit ceux de
Johann Schenk et de Georg
Albrechtsberger pour le contrepoint,
et avec Salieri.
Il se présente, pour la première
fois devant le public viennois dans
un récital de piano le 29 mars 1795.
En 1796, ses trois trios avec piano
(opus 1) sont édités. La même année,
il entame une série de tournées
comme concertiste (Prague, Dresde,
Leipzig, Berlin, Budapest). Ces
tournées sont aidées par de solides
protections qui ouvrent les portes
des lieux de concerts (les princes
Lobkowitz et Lichnowsky,
l'archevêque Rodolphe, frère de
l'empereur) et par sa renommée de
virtuose et d'improvisateur.
8
En 1798, il éprouve les premiers
troubles de l'audition. Le 2 avril 1800,
il crée sa 1ère symphonie et achève la
même année les 6 quatuors à cordes.
En 1802, désespéré par l'aggravation
de sa maladie, il écrit le célèbre texte
qu'on a nommé Le testament
d'Heiligenstadt.
En 1808 il projette de se rendre
à la cour de Kassel à la demande de
Jérôme Bonaparte. À la fin juillet 1812,
Beethoven rencontre Goethe.
De 1795 à 1815 (surdité totale),
il compose la plus grande partie de
ses œuvres les plus célébrées : 8 des
9 symphonies ; 27 des 32 sonates pour
piano ; les 10 sonates pour piano et
violon ; 5 sonates pour violoncelle et
piano ; 11 des 16 quatuors à cordes ;
l'ouverture de Leonore (Fidelio) en
3 versions ; 7 concertos ; la messe en
do majeur ; Fidelio et de nombreux
lieder ou musiques de scène.
1815 marque un tournant dans
la vie de Beethoven. Le 15 novembre
1815, Kaspar Karl, le frère de
Beethoven, décède. Son testament
demande que la tutelle de son fils Karl
soit conjointement assurée par sa
veuve et son frère Ludwig. Jugeant sa
belle-sœur indigne, Beethoven veut
lui faire retirer la tutelle et prend son
neveu sous son toit.
1815 est surtout l'année de
la surdité totale, qui forcera le
compositeur, à partir de 1818, à
communiquer par l'intermédiaire
de carnets (les fameux carnets de
conversation), dont 130 subsistent
sur les 400 utilisés.
Entre 1818 et 1822, il écrit ses
Dossier pédagogique
dernières sonates pour le piano.
En 1823 il achève la composition
de sa seconde messe (prévue pour
l'intronisation de l'archiduc Rodolphe
comme archevêque d'Ölmutz le
9 mars 1820). Elle est créée à SaintPétersbourg le 7 avril 1824. Le 7 mai
de la même année, sa 9e symphonie
est créée à Vienne. Il se consacre
ensuite aux quatuors à cordes.
Une foule (oscillant entre 10000
et 30000 personnes selon les
témoins) accompagne sa dépouille le
29 mars 1827. Le comédien Heinrich
Anschütz y lit un discours funèbre
écrit par Franz Grillparzer.
Détail de l’œuvre
La Cinquième
Symphonie
« Il sait tout, mais nous ne pouvons
pas tout comprendre encore, et
il coulera beaucoup d’eau dans le
Danube avant que tout ce que cet
homme a créé soit généralement
compris. »
•
« Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes
par le hasard de la naissance. Ce que
je suis, je le suis par moi. Des princes,
il y en a et il y en aura encore des
milliers. Il n’y a qu’un Beethoven. »
•
BEETHOVEN
SCHUBERT
Beethoven met en chantier la
Cinquième Symphonie en 1805.
À travers son célèbre motif rythmique
de quatre notes exposé dès la
première mesure et qui irradie toute
l’œuvre, le musicien entend exprimer
la lutte de l’homme avec son destin, et
son triomphe final. Décrite par Michel
Lecompte1 comme « la plus sereine, la
plus détendue, la plus mélodique des
neuf symphonies » en même temps
que la plus atypique, elle est
l’hommage à la nature d’un
compositeur profondément amoureux
de la campagne, dans laquelle il
trouve depuis toujours le calme et la
sérénité propices à son inspiration.
LECOMPTE Michel, Musique symphonique de
Beethoven, guide illustré, FAYARD.
1
9
Le concert donné par Beethoven le
22 décembre 1808 est sans doute une
des plus grandes « académies » de
l’histoire. Y sont joués en première
audition la Cinquième Symphonie,
la Symphonie pastorale, le Concerto
pour piano no4, la Fantaisie chorale
pour piano et orchestre et deux
hymnes de la Messe en ut majeur
composée pour le prince Esterházy
en 1807.
Beethoven dirigeant la
Cinquième Symphonie en 1813.
Dessin de Wilhelm Thöny.
Ecrite en 1808, cette œuvre ouvrait
le cycle des années mouvementées.
10
La Cinquième Symphonie est toute
entière sous la domination et dans la
dépendance de son thème initial.
Ce thème initial qui ouvre le premier
mouvement s’inspirerait d’après
Czerny d’un chant de loriot entendu
au Prater. Mais il importe bien
davantage de savoir toute la
signification que Beethoven attachait
à ce thème : « Ainsi le destin frappe à
la porte ». Après l’effet dramatique
des deux premières phrases, le climat
se colore d’une nuance pathétique.
Intervalles mélodiques et vie
rythmique nourrissent le conflit établi
entre l’aspiration à la compassion et
son refus. Graduellement, le rythme
provoque une accumulation de
puissance jusqu’à la désintégration
explosive sur l’accord qui précède
l’unisson des cors annonçant l’entrée
du second thème. Après l’épilogue de
l’exposition, en accords brutaux, le
mouvement tout entier est dominé par
la furieuse énergie rythmique dont
l’impact fait de cette page la plus
immédiatement identifiable de
Beethoven.
Le second mouvement fournit
une opportune détente. Il consiste en
variations sur un thème d’une sublime
simplicité, présenté à l’unisson par les
altos et les violoncelles, thème dont la
dernière partie est magnifiquement
déployée aux bois, puis repris et
amplifiée aux cordes. L’introduction
inhabituelle d’un second motif crée
l’illusion d’une première variation sur
le thème principal, mais son allure
martiale, soulignée par les trompettes,
Dossier pédagogique
cors et timbales, établit sa parfaite
autonomie.
Aucun scherzo n’est plus
personnel, dans les neuf symphonies
de Beethoven, que celui de la
Cinquième. Sombre et mystérieux,
le thème initial semble tâtonner,
s’immobilise sur le ré des violons,
repart du registre grave, le tout
s’apparentant à une hésitante
improvisation. Une curieuse section
centrale combine les souvenirs de
l’écriture fuguée et un humour
presque déplacé. Puis la musique
dévie, avec un double faux départ des
violoncelles et contrebasse. Le retour
du motif initial accroît l’incertitude,
avec la fragmentation de la musique
aux pupitres des vents. C’est alors que
débute, étrangement sinistre, le
battement de la timbale, pulsation
obsédante à laquelle les violons
opposent une danse surnaturelle.
La montée vers la lumière, latente
depuis le début, se produit enfin.
L’impact de l’émergence du finale
est renforcé par l’adjonction de trois
trombones, un piccolo et un
contrebasson. Ce flamboiement de
timbres jaillissant d’un « brouillard »
sonore » peut symboliser la victoire
psychologique du compositeur sur sa
surdité, interprétation légitimée par
la claire franchise des harmonies qui
semblent dissiper les précédentes
incertitudes. La musique poursuit sa
voie triomphale jusqu’à l’apogée qui
laisse présager un événement majeur.
Au lieu de cela, c’est une soudaine
rupture qui se produit avec
11
l’apparition spectrale du motif des cors
qui dominait le scherzo, un épisode
dramatique inoubliable. Le retour du
thème grandiose qui ouvrait ce finale
rétablit l’ordre jusqu’à ce que culmine
la puissante coda terminale.
•
BELTRANDO-PATIER Marie-Claire,
La musique du premier romantisme,
Histoire illustrée de la musique, Bordas, 1993
La musique
symphonique
CARACTERISTIQUES
DE LA SYMPHONIE :
→ l'emploi de l'orchestre comme
ensemble-masse, sans qu'il y ait
opposition permanente d'un soliste
à cette masse ; les solos dans les
symphonies sont en principe des
« prises de parole » isolées, au nom
et au bénéfice de l'ensemble dont
ils se détachent.
→ un plan en quatre mouvements,
disposés selon le moule de la
sonate classique : allegro de forme
sonate, précédé ou non d'une
courte introduction lente ;
mouvement lent, adagio ou
andante ; menuet ou scherzo
dansant à trois temps ; finale rapide
de forme sonate, ou rondo-sonate ;
on a parfois appelé, pour cette
raison, la symphonie une sonate
pour orchestre.
→ des proportions qui, après
Haydn, « fondateur » de la
symphonie au sens moderne, et à
partir de Beethoven, tendent à être
de plus en plus importantes (une
heure et demie chez Mahler, voire
deux heures chez Messiaen).
12
Étymologiquement, le terme de
symphonie dérive du grec symphonia
(sun, « avec » ; phônê, « son »),
« union de sons », « harmonie »,
« accord », « consonance » et aussi
« concert ». Il a pris par métonymie
une foule de sens, désignant tantôt un
instrument (dans l'Antiquité une
sorte de tambour et au Moyen Âge,
sous le nom de « chifonie » ou
« chifoine » la vielle à roue ou un
autre instrument basé sur le même
principe), tantôt la masse de
l'orchestre lui-même, tantôt une
intervention purement instrumentale
ou orchestrale au sein d'une œuvre
vocale sacrée (motet) ou profane
(opéra), et enfin, à partir du
XVIIe siècle, différents genres
musicaux d'abord peu définis, dont
le point commun était d'employer
le ou les instruments sans la voix ni
le texte, qu'il s'agisse de suites
instrumentales, de pièces
polyphoniques pour instruments
seuls ou même de pièces
instrumentales en solo (sinfonia au
début d'une partita pour clavecin de
Jean-Sébastien Bach). La symphonie
moderne ne s'est trouvée qu'au milieu
du XVIIIe siècle, mais il est curieux de
noter qu'elle s'est définie d'abord par
l'exclusion de la voix et du texte, et
que celui qui l'a portée le plus haut,
Beethoven, est aussi celui qui a fini
par y réincorporer, dans sa 9e, le texte
et la voix. Comme si la symphonie
avait toujours conservé un rapport
secret avec la voix humaine et la
musique dramatique, fût-ce sous la
forme de l'exclusion ou de la
sublimation.
Dossier pédagogique
Naissance
de la symphonie
classique
Le XVIIIe siècle voit d'une manière
générale l'émancipation des formes
instrumentales en dehors du cadre
religieux ou dramatique, c'est-à-dire
en dehors de la voix, du texte et du
rite. Parallèlement à la symphonie, et
en rapports étroits avec elle, naquit et
se développa la salle de concerts.
La plupart des symphonies françaises
sont encore en trois mouvements.
Les origines de la symphonie de
concert sont aussi à chercher en Italie,
du côté des « sinfonie » émancipées
de leur fonction de préludes d'opéras,
mais surtout de l'autre côté du Rhin :
d'abord à Vienne, avec les symphonies
en trois ou en quatre mouvements de
ces prédécesseurs ou contemporains
de Haydn. Barry S. Brook, dans une
étude sur la symphonie française à
l'époque, compte environ 1 200
symphonies différentes exécutées à
Paris entre 1750 et 1800.
Mais c'est surtout à Mannheim
que l'on a voulu localiser la naissance
de la symphonie moderne. L'orchestre
de Mannheim permit à la symphonie
de trouver un certain équilibre formel
et orchestral. Il faut signaler aussi, en
Allemagne et en Angleterre, les
symphonies de J. H. Hasse (16991783), de Johann-Gottlieb Graun
(1698-1771), Karl-Henrich Graun
(1701-1759), de J.-M. Molter (16951765), sans oublier celles des quatre
13
fils de Jean-Sébastien Bach.
Dans toute cette activité
symphonique européenne,
s'affirment, malgré les différences
notables quant au nombre et à la
nature des mouvements, à la forme,
à l'orchestration et au statut donné
au genre, quelques constantes :
raffinement de l'écriture orchestrale,
des nuances et des procédés
d'exécution ; enrichissement de la
palette, avec des instruments à vent
plus individualisés, sortant parfois de
leur rôle de doublure ou de soutien
harmonique pour tenir une partie
propre. La naissance du genre de la
symphonie s'accompagne de celle de
l'orchestre symphonique au sens
moderne.
Le plan
de la symphonie
La naissance de la symphonie
moderne est généralement associée à
l'ajout d'un 4e mouvement venant se
glisser entre le mouvement lent
central et le mouvement rapide final
de l'ouverture à l'italienne de coupe
vif-lent-vif. En cassant et en
décentrant la symétrie vif-lent-vif,
il donna à la symphonie ses bases
modernes. On peut dire que le finale
de symphonie ne conquit son
ambition et sa largeur de perspectives
qu'à la faveur du « détour » apporté
par le 3e mouvement - détour qui, en
l'éloignant encore plus du premier
mouvement, lui permit de renouer
avec lui un lien plus fort, plus large.
La symphonie conserva en outre
des liens secrets avec l'opéra,
puisqu'elle est issue, notamment,
de l'ouverture d'opéra. Le finale de
symphonie se joue sur une scène plus
vaste, plus encombrée de péripéties,
que le finale de concerto, et ne peut
plus compter, pour s'imposer, sur
un simple effet de contraste et de
dynamisme. L'œuvre de Mozart
(cf. La Symphonie Jupiter) et celle
de Joseph Haydn comptent déjà de
ces finales placés sous le signe du
triomphe et de la surenchère. Mais
c'est évidemment avec Beethoven et
surtout avec ses successeurs que le
finale acquiert cette fonction dans
la symphonie moderne.
à partir de la 9e Symphonie de
Beethoven, consiste à intervertir
l'ordre habituel pour placer le scherzo
en deuxième position.
Entre les quatre parties de la
symphonie, quel que soit leur ordre,
il y a une répartition des fonctions,
avec des dominances : dominance
de la forme et de l'affirmation tonale
dans le premier mouvement ;
dominance de l'élément mélodique
et lyrique pour le mouvement lent ;
dominance de la pulsation rythmique
pour le scherzo ou le menuet.
Que reste-t-il alors au finale ?
Une dimension théâtrale, rhétorique
et dramaturgique, par sa fonction
même, donnant à la forme son point
d'aboutissement, peut-être son
sommet, ou à défaut son issue.
Haydn et Mozart
Ludwig van Beethoven
Joseph Haydn
Un autre problème de plan est celui
de la place respective des deux
mouvements centraux, le mouvement
lent et le menuet-scherzo. Une
innovation de plus en plus fréquente,
14
Officiellement, Haydn est le « père de
la symphonie » au sens moderne, c'est
lui qui, par ses 104 - ou plutôt 106 symphonies cataloguées, écrites de
Dossier pédagogique
1757 environ à 1795, a, le premier,
donné au genre ses lettres de
noblesse. Il s'est, le premier,
révélé comme ayant « l'esprit
symphonique ». On distingue dans
la production symphonique de Haydn
plusieurs étapes avec notamment les
symphonies « Sturm und Drang »,
les six Parisiennes et les douze
Londoniennes (no 93 à 104), ces
dernières étant considérées comme
le plus haut stade de la pensée
symphonique de Haydn. Elles sont les
plus proches de la symphonie à venir
de Beethoven et de Schubert.
la forme symphonique. Les trois
dernières symphonies, celles de 1788,
sont sublimes, mais il est difficile d'en
dégager une essence commune.
Elles présentent des audaces et une
liberté d'inspiration incontestable,
mais ce sont toujours un ou deux
mouvements qui se détachent du tout,
qui donnent le ton de l'ensemble :
l'allégro initial dans la 40e Symphonie
en sol mineur, et son menuet ; et,
pour la Jupiter, le dernier
mouvement.
Les paradoxes
beethovéniens
Wolfgang Amadeus Mozart
Le corps des quelque cinquante
symphonies de Mozart, écrites de
1764 à 1788, n'est pas aussi réputé,
pas aussi décisif dans l'évolution du
genre. Les très grandes pages de
Mozart pour la symphonie ne sont que
d'admirables cas particuliers. On a
parlé de la « docilité » de Mozart à
15
Les neuf symphonies de Beethoven,
créées de 1800 à 1824, ont fortement
marqué le genre. C'est leur variété qui
fascine, à l'intérieur du modèle
haydnien, jamais remis en cause de
façon fondamentale, pas même dans
la 6e Symphonie (Pastorale), ni même
dans la 9e (« avec chœurs »). C'est leur
autorité comme ensemble, et leur
variété dans les tons qui en fait
quelque chose d'unique. On peut y
trouver en germe toutes les directions
prises ultérieurement par la
symphonie : la Pastorale préfigure
les symphonies descriptives (Richard
Strauss) et en même temps les
symphonies cosmiques et évocatrices
de tableaux naturels de Mahler. Dans
la 9e Symphonie, il y a la symphonie
mahlérienne avec chœurs et solistes,
ainsi que le principe cyclique d'un
thème prépondérant amené par la
récapitulation des thèmes précédents.
Dans cette même œuvre, l'inversion
du scherzo par rapport à l'adagio est
un geste formel qui sera beaucoup
imité, en particulier par Mahler dans
sa 6e. La 8e annonce les symphonies
néoclassiques, néohaydniennes et
vivaces de Prokofiev. L'Héroïque
préfigure toutes les symphonies
guerrières, nationales et conquérantes
de Dvořák ou Tchaïkovski. Il y a un
côté démonstratif, oratoire, dans la
façon dont ces symphonies travaillent
la forme : le travail des motifs ne peut
être caché, dissimulé ; il est, au
contraire, affiché, souligné, dramatisé,
créant par lui-même la matière d'un
drame. Chez Beethoven, l'architecture
apparaît en pleine lumière, alors
qu'auparavant on cherchait plutôt à
la dissimuler.
La symphonie
après Beethoven :
Schubert,
Mendelssohn,
Schumann, Brahms
Ces quatre compositeurs regroupés
sous l'étiquette « romantique » ont
composé des symphonies dans la suite
directe de leur grand prédécesseur.
Ainsi, après ces six premières
symphonies, œuvres attachantes,
délicieuses, mais très circonscrites et
policées dans leur forme, Schubert
16
créé la fameuse Inachevée, classée 8e,
la 9e, dite la Grande Symphonie en ut
(1825-26), redécouverte elle aussi
après la mort de Schubert, et réalise
complètement l'assimilation du genre.
Franz Schubert
Œuvres de synthèse, les cinq
symphonies de Mendelssohn veulent
réconcilier la référence descriptive et
évocatrice, ou le message religieux,
avec la logique et la fermeté d'une
forme classique, comme pour faire
la jonction entre le projet romantique
de type berliozien et un souci de
néoclassicisme. La Symphonie
Réformation est un des premiers
exemples de la symphonie « à choral »
dont se moque Debussy, mais dont
Bruckner devait porter très haut
l'inspiration. Et la Symphonie avec
chœurs Lobgesang est une œuvre
festive qui, inévitablement, louche
vers la 9e de Beethoven.
Ce même projet néoclassique de
fermer la symphonie sur elle-même
est à l'œuvre dans les quatre
symphonies de Robert Schumann.
Dossier pédagogique
Il y a évidemment de l'originalité et
de la grandeur dans la conception
cyclique de la 4e Symphonie en ré
mineur entreprise en second, et
achevée la dernière, et destinée à être
exécutée d'une traite. On en retient
cependant une certaine grisaille et
le sentiment d'obsession tourmentée
et laborieuse.
savamment amené, qu'on peut
légitimement parler de beauté creuse
et suffisante. Dès la 2e Symphonie,
Brahms se laisse souvent aller au
romantisme et à la liberté de ses
intermezzi pour piano.
Après Beethoven :
Berlioz et Liszt
Robert Schumann
Même les belles symphonies de
Brahms gardent un côté laborieux et
démonstratif qui a fait parler à leur
propos d'« inutile beauté ». Bien sûr,
aucune des quatre qu'il composa n'a
de programme, ni ne contrevient au
modèle classique en quatre parties.
Curieusement, dans leur solidité
formelle et leur couleur compacte,
elles ont parfois plus de séduction, de
largeur, d'abandons, de surprises, que
les symphonies de Schumann - une
fois franchi le cap de la 1re Symphonie
en ut mineur, qui semble portée à
bout de bras par le souci de faire
bonne figure à côté de Beethoven, car
c'est bien à propos du finale de cette
œuvre et de son thème en ut majeur,
sorte de pastiche de l'Hymne à la joie
17
Hector Berlioz
D'autres compositeurs prirent la
suite de Beethoven en considérant
implicitement le moule classique
comme n'offrant plus de ressources
neuves, et en cherchant à ouvrir la
symphonie à la liberté. Berlioz et Liszt
furent de ceux-là. On sait comment
Hector Berlioz s'arrangea pour écrire
quatre symphonies dont aucune ne se
ressemble, et dont aucune n'est
conforme au modèle traditionnel
(la Fantastique en 1830 ; Harold en
Italie, en 1834 ; Roméo et Juliette en
1839 ; et la Symphonie funèbre et
triomphale en 1840). La notion de
symphonie devient alors un fourre-
tout très utile pour innover, pour
expérimenter, à l'abri d'un titre propre
à rassurer les foules… et les
organisateurs de concerts.
Liszt, admirateur de Berlioz,
reprit à ce dernier la forme
symphonique libre à programme,
avec la Dante-Symphonie (1854) et
surtout la Faust-Symphonie (18541857), qui annonce les grandes
symphonies autobiographiques de
Mahler. On rattache souvent au
modèle berliozien de la symphonie
à programme les deux symphonies
descriptives de Richard Strauss,
Sinfonia domestica (1904) et
Alpensymphonie (Symphonie des
Alpes, 1915).
À l'opposé, Gustav Mahler
voulut étendre ses symphonies aux
dimensions du monde, en particulier
en y intégrant la voix. Des neuf
(ou dix) symphonies achevées, quatre
seulement comprennent une
importante partie vocale et/ou chorale
(2e, 3e, 4e, 8e), mais on peut dire que
toutes suivent un « programme »
métaphysique et autobiographique,
explicite ou implicite. Adorno les a
judicieusement comparées à des
romans. Il y a souvent plus de quatre
mouvements, et l'ordre traditionnel
est rarement respecté.
L'ultrasymphonie :
Anton Bruckner et
Gustav Mahler
Nous appelons « ultrasymphonie »
la symphonie brucknérienne et
mahlérienne, parce qu'elle poursuit
le genre en le faisant passer dans une
dimension plus large, celle, presque,
d'un opéra, d'un parcours dramatique
complet et, comme disent les
Allemands, « abendfüllend »
(« remplissant une soirée »). À part
cela, les deux compositeurs ont des
démarches et des styles très différents.
Bien que très développées, les
symphonies de Bruckner portèrent
la nouveauté au sein de la symphonie
classique, dont il distendit le modèle
en le respectant.
18
Gustav Mahler
Bruckner distendit le modèle de
la symphonie de l'intérieur, dans
son tissu même ; Mahler introduisit
dans ce tissu des corps étrangers.
Le genre s'avéra pour ces deux
compositeurs, non pas un ersatz
d'opéra, un pis-aller, mais plutôt
un magnifique « lieu de projection »,
à la fois riche, stable, et susceptible
d'expansion infinie.
Dossier pédagogique
La symphonie
française
On aurait pu penser que les Français
auraient revendiqué l'exemple de
liberté donné par Berlioz. Par un
chassé-croisé assez typique, ce fut au
contraire Liszt qui s'inspira de Berlioz,
tandis que les Français semblent avoir
eu à cœur de prouver qu'ils
s'entendaient aussi bien que
les Allemands à faire de belles
symphonies, dans les règles et les
proportions classiques : ainsi, SaintSaëns, Vincent d'Indy, Lalo,
Chausson, Paul Dukas, Albéric
Magnard, etc. C'est néanmoins la
Symphonie en ré mineur de César
Franck (1886-1888) qui reste la plus
jouée. Les quatre symphonies d'Albert
Roussel relèvent d'une solide et
talentueuse inspiration néoclassique
et sont peut-être parmi les plus
spécifiquement françaises du
répertoire, dans leur mélange de
vivacité, de concentration et de
rigueur.
La symphonie
« nationale » :
Russie, Europe centrale,
etc.
De manière inattendue et logique,
le genre à la fois très codifié et très
populaire de la symphonie a servi à
des compositeurs issus de pays
19
« excentriques » par rapport à la
vieille Europe (Russie, Europe
centrale, pays scandinaves, etc.) pour
se faire introduire et reconnaître non
seulement dans leurs propres pays,
mais aussi dans les milieux musicaux
de cette vieille Europe.
Ces symphonies inspirées par le
modèle formel classique prennent
souvent une estampille nationale et
officielle par l'utilisation de thèmes
folkloriques empruntés à la tradition
du pays.
En Tchécoslovaquie, Smetana
incorpora le folklore national dans
sa Symphonie triomphale (1853), et
Dvořák ne composa pas moins de neuf
symphonies entre 1865 et 1893. Les
pays scandinaves eurent également
leurs symphonistes nationaux, comme
le Suédois Franz Berwald, les Danois
Niels Gade et Carl Nielsen, et surtout
le Finlandais Jean Sibelius, qui, avec
ses sept symphonies données entre
1899 et 1924, s'imposa comme un des
principaux rénovateurs du genre.
En Grande-Bretagne, un des pays qui,
au XXe siècle, a le plus cultivé la
symphonie, il faut citer avant tout
les deux d'Elgar, les neuf de Vaughan
Williams, les quatre de Michael
Tippett, les cinq de Peter Maxwell
Davies.
Bien que composées au
e
XX siècle, on peut situer dans la
continuité des écoles nationales les
créations symphoniques de Prokofiev
et de Chostakovitch. Le premier
composa sept symphonies, dont la
première, la Symphonie classique
(1916-17), rend un hommage à Haydn
en forme de pastiche. Les suivantes
évoluent d'un modernisme tonitruant
(cf. la 3e) jusqu'à une inspiration
populaire et dynamique représentée
par les trois dernières. Quant à
Chostakovitch, il en écrivit quinze,
où se retrouvent toutes les vocations
extramusicales du genre.
sérielle. Dans un style tout différent,
Hindemith a poursuivi le même
propos, qui était de redonner à la
symphonie sa dignité de genre objectif
construit sur une forme, non sur des
idées. Après la guerre, en Allemagne,
Karl Amadeus Hartmann et Hans
Werner Henze ont continué dans
cette voie, et compte non tenu de
la Symphonie de psaumes et des
Symphonies d'instruments à vent,
Stravinski a réalisé avec sa Symphonie
en ut (1940) et sa Symphonie en trois
mouvements (1945) des œuvres
ostensiblement néoclassiques et
objectives, dégagées de tout message
comme de tout romantisme.
Sergueï Prokofiev
Retour à la
symphonie pure
On s'est aussi préoccupé de refaire de
la symphonie un genre de « musique
pure », de l'arracher aux longueurs
mahlériennes, aux confessions et aux
messages. Il est significatif de voir
comment Schönberg et, surtout,
Webern ont fait porter sur la
symphonie, comme genre symptôme,
leur effort de concentration et de
resserrement : qu'il s'agisse des deux
Symphonies de chambre de
Schönberg ou de la très incisive et
Symphonie op. 21 (1928) d'Anton
Webern, pur et bref exercice d'écriture
20
Arnold Schönberg
La symphonie
française moderne
Ni Debussy, ni Ravel, ni Fauré n'ont
laissé de symphonies : le genre
était sans doute pour eux trop
conventionnel et usé. Mais il fut repris
et illustré par des compositeurs du
Dossier pédagogique
groupe des Six : Darius Milhaud,
fidèle à son optique méditerranéenne,
compose des symphonies d'un style
assez délié. On ne lui doit pas moins
de douze symphonies pour grand
orchestre et six symphonies pour
orchestre de chambre. Quant à Arthur
Honegger, il s'est recréé dans ses
cinq symphonies sa propre tradition,
intégrant librement les références
germaniques sous une forme
ramassée en trois mouvements
seulement. C'est de cette tradition
humaniste que s'est réclamé Marcel
Landowski pour ses trois symphonies,
dont Jean de la Peur (1949), tandis
que Serge Nigg, lui, dans sa Jérôme
Bosch-Symphonie (1960), s'est référé
au poème symphonique.
La Turangalila-Symphonie (19461948) d'Olivier Messiaen, avec son
orchestre colossal et ses dix
mouvements, pourrait être d'un
Mahler français contemporain. On
peut citer aussi les treize symphonies
de Georges Migot (1919-1967), les
cinq d'André Jolivet (1953-1964),
les sept de Jean Rivier, celles d'Henri
Barraud, Georges Hugon, Jacques
Chailley, Jean Martinon, Alain
Bancquart, etc.
Parmi les symphonies françaises
contemporaines les plus célèbres et
les plus personnelles se distinguent
celles d'Henri Dutilleux, qui prouve
que la forme et le nom de
« symphonie » sont encore capables
d'inspirer les œuvres les plus variées
et les plus personnelles. L'époque
moderne n'a pas tué la symphonie.
On peut citer, par exemple, la
21
Sinfonia de Luciano Berio (1968),
qui se défend d'être une symphonie
alors qu'elle en présente bien des
caractères. La vitalité de la symphonie
montre que ce genre est à la fois forme
et esprit, au carrefour de la musique
« pure » et de la musique « à idées »,
genre synthétique où la musique
occidentale a trouvé un lieu de
projection sans égal.
Luciano Berio
—
http://www.larousse.fr/encyclopedie/
musdico/symphonie/170269
PROPOSITIONS
PÉDAGOGIQUES
Différentes pistes pédagogiques peuvent
être exploitées dans le prolongement
de cette expérience artistique. Il est
important de commencer par procéder
à une restitution du concert avec
l’ensemble de la classe. Exprimer son
ressenti (à l’écrit, à l’oral, par le dessin…)
et argumenter celui-ci font partie
intégrante de la formation du jeune
spectateur. Les élèves peuvent aussi
envoyer leurs commentaires au service
des publics de l’Arsenal – Metz en Scènes
à l’adresse suivante :
[email protected].
Une sélection de témoignages sera mise
en ligne.
En histoire :
Savoir situer chronologiquement les
différentes évolutions de la musique
symphonique.
En histoire des arts :
Faire des recherches sur l’hommage
rendu à Beethoven en 1902 par
différents artistes plasticiens.
Autour de Gustav Klimt, les artistes
viennois dédient une exposition à
Beethoven. Gustav Klimt donne sa vision
picturale de la 9ème symphonie et le
sculpteur Max Klinger réalise une statue
de Beethoven.
En éducation musicale :
BEETHOVEN LUDWIG VAN :
En français :
→ Savoir commenter une musique.
Mémoriser et utiliser à bon escient un
vocabulaire précis.
→ Etudier le « Sturm und Drang »
mouvement à la fois politique et
littéraire allemand de la seconde moitié
du XVIIIe siècle.
→ Lire et analyser le roman épistolaire
Les Souffrances du jeune Werther de
Goethe.
En allemand :
BRAHMS JOHANNES :
Symphonie n°1 en do mineur op.68
Symphonie n°3 en fa majeur op.90
DVORAK ANTONIN :
Symphonie n°9 en mi mineur B178,
op.95 - du Nouveau Monde
FRANCK CESAR :
Travailler avec la version bilingue :
Les Souffrances du jeune Werther de
Goethe, Die Leiden des jungen Werthers,
collection Folio Billingue, Gallimard,
1990
22
Symphonie n°3 en mi bémol majeur
op.55 - Héroïque
Symphonie n°6 en fa majeur op.68 Pastorale
Symphonie n°9 en ré mineur op.125 Hymne à la Joie
Symphonie en ré mineur
HAYDN FRANZ JOSEPH :
Symphonie "londonienne" n°94 en
sol majeur - La Surprise
Symphonie "londonienne" n°103 en mi
bémol majeur - Roulement de timbales
Dossier pédagogique
MAHLER GUSTAV :
Symphonie n°1 en ré majeur - Titan
Symphonie n°4 en sol majeur
Symphonie n°5 en do dièse mineur
POUR ALLER
PLUS LOIN
MENDELSSOHN-BARTHOLDY FELIX :
Symphonie n°4 en la majeur op.90 Italienne
MOZART WOLFGANG AMADEUS :
Symphonie n°35 en ré majeur KV 385 Haffner
Symphonie n°40 en sol mineur KV 550
Symphonie n°41 en do majeur KV 551 Jupiter
SAINT-SAËNS CAMILLE :
Symphonie n°3 en do mineur op.78 avec orgue
SCHUBERT FRANZ :
Symphonie n°8 en si mineur D 759 Inachevée
Symphonie n°9 en do majeur D 944 La Grande
SCHUMANN ROBERT :
Symphonie n°4 en ré mineur op.120
SIBELIUS JEAN :
Symphonie n°5 en mi bémol majeur
op.82
TCHAÏKOVSKI PIOTR ILYITCH :
Symphonie n°5 en mi mineur op.64
Symphonie n°6 en si mineur op.74 Pathétique
23
Ouvrages portant sur
la musique symphonique :
TRANCHEFORT François-René,
Guide de la musique symphonique,
Fayard, 1986.
Ouvrages biographiques
sur Ludwig van Beethoven :
→ BOUCOURECHLIEV A, Beethoven,
Seuil, coll. Solfèges.
→ CHUZEVILLE Jean, Lettres de
Beethoven. L'intégrale de la
correspondance 1787-1827, Actes Sud
2010.
→ CHANTAVOINE Jean,
Les symphonies de Beethoven,
Éditions Mellotée 1965.
→ MASSIN B & J, Ludwig van
Beethoven, Fayard.
→ LECOMPTE M, Guide illustré de
la Musique symphonique de Beethoven,
Fayard.
BIENTÔT À L’ARSENAL
Prochaine séance scolaire
jeu. 29.11.2012 : 14h00
DANSE
LA VARIÉTÉ FRANÇAISE
EST UN MONSTRE GLUANT
Compagnie La Brèche
Aurélie Gandit Chorégraphe
⁂
Toute
la saison sur
www.arsenalmetz.fr
ARSENAL
Metz en Scènes
⁂
Direction Générale
JEAN-FRANÇOIS RAMON
Déléguée Artistique
MICHÈLE PARADON
Service des Publics,
GILLES FOUQUET
SALOMÉ MERMOZ
MYRIAMA IDIR
3 avenue Ney
F-57000 Metz
Tél. réservations +33 (0)3 87 74 16 16
Tél. administration +33 (0)3 87 39 92 00
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