
d’en soustraire les intérêts supposés de l’internaute. Elle a été particulièrement popularisée par
Google, qui d’ailleurs génère la majorité de son profit grâce à la publicité.
Finalement, comme nous l’avons vu plus haut, la plus récente étape dans l’évolution
de la publicité est marquée par la publicité comportementale, qui est choisie en observant le
comportement de l’internaute à travers le temps, afin d’en déduire un profil, le plus pertinent
possible de ce dernier, et proche de la réalité.
L’une des principales conditions limitant la publicité classique et comportementale est
son éthique. Une évolution vers des annonces de plus en plus violentes et explicites a été
constatée à travers le temps, ce qui constitue une des principales raisons pour lesquelles des
institutions, comme le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, ont été chargées de surveiller les
contenus publicitaires. Alors, si le contenu est soumis à une éthique, peut-on également
envisager un jugement éthique porté sur le caractère des pratiques publicitaires ? Et plus
exactement, le ciblage comportemental, serait-il éthique ? Selon Sergio Romain, l’internet
représenterait un « nouvel environnement pour les comportements non éthiques »
, ce qui
voudrait dire que la publicité comportementale peut échapper à tout jugement de valeurs ?
Parallèlement, la publicité n’a jamais été plus violente que les images montrées lors
des journaux télévisés, dans des films etc. Si la publicité ne gène pas le public plus que
d’autres types d’images, elle dérange au moment où elle devient trop intrusive.
La publicité
comportementale serait donc visée par cette remarque en raison de sa fréquence et de son
caractère répétitif, mais aussi par sa technique de prélèvement de données personnelles.
Serge Romain, 2006, “The Ethics of Online Retailing: A Scale Development and Validation from the
Consumers’ Perspective”: « Vie Privée et marketing – Etude de la décision de fournir des données personnelles
dans le cadre commercial », Réseaux, n° 167
Jean-Pierre Teyssier, 2004. Frapper sans heurter : quelle éthique pour la publicité ?, Paris : Armand Colin,
page 42