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INTRODUCTION
Les cancers de la femme, y compris le cancer du
sein, du col de l’utérus et de l’ovaire, sont la cause
de centaines de milliers de décès prématurés. Les
investissements et les programmes visant à prévenir et
à traiter les cancers de la femme, tel que le cancer du col
de l’utérus, se sont améliorés, permettant une réduction
importante de la mortalité dans les pays à revenu élevé.
Par sa fréquence, ce cancer se place au deuxième rang
des cancers féminins dans le monde. Cependant, la
grande majorité des décès concernent des femmes
vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire,
où l’accès au dépistage et au traitement est insuffisant.
Il existe des méthodes efficaces faisant appel à la
cytologie (frottis de Papanicolaou) pour la détection
précoce des lésions précancéreuses, qui ont fait
leurs preuves dans les pays à revenu élevé. Toutefois,
en raison des priorités sanitaires concurrentes, de
l’insuffisance des ressources financières, de la faiblesse
des systèmes de santé et du nombre limité de praticiens
qualifiés, il s’est avéré difficile d’atteindre un taux de
couverture du le dépistage du cancer du col élevé dans
la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Les nouveaux progrès technologiques permettent une
prise en charge plus complète du cancer du col de
l’utérus et d’envisager pour l’avenir une meilleure santé des femmes et des jeunes filles.
La disponibilité croissante d’une autre technique de dépistage appelée IVA1 et l’existence de nouveaux vaccins
contre le papillomavirus humain (VPH) peuvent contribuer à éliminer les obstacles s’opposant à une prévention
efficace. De plus, le fait que la vaccination cible les jeunes filles de 9 à 13 ans facilite la mise en place d’une approche
compréhensive de prévention et de lutte contre le cancer du col de l’utérus tout au long de la vie de la femme, en
intervenant dès l’adolescence.
La mise en œuvre de programmes de prévention et de lutte contre du cancer du col de l’utérus contribue à la réalisation
des objectifs du Millénaire pour le développement grâce à un accès universel aux services de santé sexuelle et dela
réroduction visant à améliorer la santé de la femme, et à l’application de la Stratégie mondiale pour la santé de la
femme et de l’enfant lancée en 2010 par le Secrétaire général des Nations Unies et à la Déclaration politique sur
les maladies non transmissibles adoptée en 2011 par la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le cancer du col de l’utérus est également includans la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de
l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, ainsi que par le cadre global
mondial de suivi en cours d’élaboration, qui comporte des indicateurs clés, et un ensemble de cibles à l’échelle
mondiale pour la prévention des maladies non transmissibles et la lutte contre ces maladies. La présente note
d’orientation, qui entre dans le cadre des recommandations générales publiées par l’OMS sur les cancers de la
femme, est destinée aux responsables politiques de haut niveau et aux directeurs de programme. Elle donne une vue
d’ensemble de ce que signifie une stratégie globale de prévention et de lutte en ce qui concerne le cancer du col de
l’utérus. Les auteurs n’y communiquent pas d’éléments d’orientation nouveaux mais font la synthèse des publications
de l’OMS existantes. Ils exposent en particulier les stratégies complémentaires pour mettre en place un dispositif
complet de prévention du cancer du col de l’utérus et de lutte contre cette maladie, en insistant sur la nécessité d’une
collaboration entre les programmes, les organisations et les partenaires.
1 Inspection visuelle après application d’acide acétique (IVA).
PRINCIPAUX FAITS
CONCERNANT LE CANCER DU
COL DE L’UTÉRUS
• Plusde270000femmesmeurentchaqueannée
d’uncancerducoldel’utérus.Plusde85%deces
décèssurviennentdansdespaysàrevenufaibleou
intermédiaire.
• Lecancerducoldel’utérusestdûàuneinfectionpar
unpapillomavirushumain(VPH)transmiseparvoie
sexuelle.Laplupartdespersonnesporteusesdece
virusontétéinfectéespeudetempsaprèsledébutde
leurviesexuelle.
• LavaccinationcontreleVPHchezlesllesde9à
13anscombinéeàundépistagerégulierdeslésions
précancéreuses,suivid’untraitementappropriéquand
celaestnécessaire,chezlesfemmesdeplusde30ans
constituentlesapprochesélémentairespourprévenir
les530000nouveauxcasdecancerducoldel’utérus
diagnostiquéschaqueannée.
• Letauxdesurviedesfemmesatteintesd’uncancer
ducolpourraitêtreamélioréparlamiseenplacede
programmesefcacesdetraitementdececancer.