N° d’ordre 04ISAL0093 Année 2004 Thèse Présentée devant L’institut national des sciences appliquées de Lyon Pour obtenir Le grade de docteur Formation doctorale Dispositifs de l’électronique intégrée École doctorale EEA Par Pierre BROSSELARD (Maître ès sciences) Conception, Réalisation et Caractérisation d’interrupteurs (thyristors et JFETs) haute tension (5kV) en carbure de silicium Soutenue le 16 décembre 2004 devant la Commission d’examen Jury MM M. Amiet Ingénieur DGA Paris Membre invité J-P. Chante Professeur INSA Lyon Examinateur P. Merle Professeur Univ. Montpellier Rapporteur J. Millan Professeur CNM Barcelone Rapporteur H. Mitlehner Docteur SiCED Erlhangen Examinateur D. Planson Docteur INSA Lyon Directeur S. Scharnholz Docteur ISL St Louis Examinateur Cette thèse a été préparée au laboratoire CEGELY de l’INSA de Lyon SIGLE ECOLE DOCTORALE NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE CHIMIE DE LYON M. Denis SINOU Université Claude Bernard Lyon 1 Lab Synthèse Asymétrique UMR UCB/CNRS 5622 Bât 308 2ème étage 43 bd du 11 novembre 1918 69622 VILLEURBANNE Cedex Tél : 04.72.44.81.83 [email protected] ECONOMIE, ESPACE ET MODELISATION M. Alain BONNAFOUS E2MC DES COMPORTEMENTS Université Lyon 2 14 avenue Berthelot MRASH Laboratoire d’Economie des Transports 69363 LYON Cedex 07 Tél : 04.78.69.72.76 [email protected] ELECTRONIQUE, E.E.A. ELECTROTECHNIQUE, M. Daniel BARBIER AUTOMATIQUE INSA DE LYON Laboratoire Physique de la Matière Bâtiment Blaise Pascal 69621 VILLEURBANNE Cedex Tél : 04.72.43.64.43 [email protected] E2M2 EVOLUTION, ECOSYSTEME, M. Jean-Pierre FLANDROIS MICROBIOLOGIE, MODELISATION UMR 5558 Biométrie et Biologie Evolutive http://biomserv.univ-lyon1.fr/E2M2 Equipe Dynamique des Populations Bactériennes Faculté de Médecine Lyon-Sud Laboratoire de Bactériologie BP 1269600 OULLINS Tél : 04.78.86.31.50 [email protected] EDIIS INFORMATIQUE ET INFORMATION POUR M. Lionel BRUNIE LA SOCIETE INSA DE LYON http://www.insa-lyon.fr/ediis EDIIS Bâtiment Blaise Pascal 69621 VILLEURBANNE Cedex Tél : 04.72.43.60.55 [email protected] INTERDISCIPLINAIRE SCIENCES-SANTE M. Alain Jean COZZONE http://www.ibcp.fr/ediss IBCP (UCBL1) 7 passage du Vercors 69367 LYON Cedex 07 Tél : 04.72.72.26.75 [email protected] MATERIAUX DE LYON M. Jacques JOSEPH http://www.ec-lyon.fr/sites/edml Ecole Centrale de Lyon Bât F7 Lab. Sciences et Techniques des Matériaux et des Surfaces 36 Avenue Guy de Collongue BP 163 69131 ECULLY Cedex Tél : 04.72.18.62.51 [email protected] MATHEMATIQUES MATH IF ET INFORMATIQUE M. Franck WAGNER FONDAMENTALE Université Claude Bernard Lyon1 http://www.ens-lyon.fr/MathIS Institut Girard Desargues UMR 5028 MATHEMATIQUES Bâtiment Doyen Jean Braconnier Bureau 101 Bis, 1er étage 69622 VILLEURBANNE Cedex Tél : 04.72.43.27.86 [email protected] MECANIQUE, ENERGETIQUE, GENIE CIVIL, M. François SIDOROFF MEGA ACOUSTIQUE Ecole Centrale de Lyon http://www.lmfa.ec-lyon.fr/autres/MEGA/index.html Lab. Tribologie et Dynamique des Systêmes 36 avenue Guy de Collongue BP 163 69131 ECULLY Cedex Tél :04.72.18.62.14 [email protected] Bât G8 Novembre 2003 INSTITUTUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON Directeur : STORCK A. Professeurs : AMGHAR Y. LIRIS AUDISIO S. PHYSICOCHIMIE INDUSTRIELLE BABOT D. CONT. NON DESTR. PAR RAYONNEMENTS IONISANTS BABOUX J.C. GEMPPM*** BALLAND B. PHYSIQUE DE LA MATIERE BAPTISTE P. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES MANUFACTURIERS BARBIER D. PHYSIQUE DE LA MATIERE BASKURT A. LIRIS BASTIDE J.P. LAEPSI**** BAYADA G. MECANIQUE DES CONTACTS BENADDA B. LAEPSI**** BETEMPS M. AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE BIENNIER F. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES MANUFACTURIERS BLANCHARD J.M. LAEPSI**** BOISSE P. LAMCOS BOISSON C. VIBRATIONS-ACOUSTIQUE BOIVIN M. (Prof. émérite) MECANIQUE DES SOLIDES BOTTA H. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Développement Urbain BOTTA-ZIMMERMANN M. (Mme) UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Développement Urbain BOULAYE G. (Prof. émérite) INFORMATIQUE BOYER J.C. MECANIQUE DES SOLIDES BRAU J. CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Thermique du bâtiment BREMOND G. PHYSIQUE DE LA MATIERE BRISSAUD M. GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE BRUNET M. MECANIQUE DES SOLIDES BRUNIE L. INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATION BUFFIERE J-Y. GEMPPM*** BUREAU J.C. CEGELY* CAMPAGNE J-P. PRISMA CAVAILLE J.Y. GEMPPM*** CHAMPAGNE J-Y. LMFA CHANTE J.P. CEGELY*- Composants de puissance et applications CHOCAT B. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Hydrologie urbaine COMBESCURE A. MECANIQUE DES CONTACTS COURBON GEMPPM COUSIN M. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Structures DAUMAS F. (Mme) CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Energétique et Thermique DJERAN-MAIGRE I. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL DOUTHEAU A. CHIMIE ORGANIQUE DUBUY-MASSARD N. ESCHIL DUFOUR R. MECANIQUE DES STRUCTURES DUPUY J.C. PHYSIQUE DE LA MATIERE EMPTOZ H. RECONNAISSANCE DE FORMES ET VISION ESNOUF C. GEMPPM*** EYRAUD L. (Prof. émérite) GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE FANTOZZI G. GEMPPM*** FAVREL J. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES MANUFACTURIERS FAYARD J.M. BIOLOGIE FONCTIONNELLE, INSECTES ET INTERACTIONS FAYET M. (Prof. émérite) MECANIQUE DES SOLIDES FAZEKAS A. GEMPPM FERRARIS-BESSO G. MECANIQUE DES STRUCTURES FLAMAND L. MECANIQUE DES CONTACTS FLEURY E. CITI FLORY A. INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATIONS FOUGERES R. GEMPPM*** FOUQUET F. GEMPPM*** FRECON L. (Prof. émérite) REGROUPEMENT DES ENSEIGNANTS CHERCHEURS ISOLES GERARD J.F. INGENIERIE DES MATERIAUX POLYMERES GERMAIN P. LAEPSI**** GIMENEZ G. CREATIS** GOBIN P.F. (Prof. émérite) GEMPPM*** GONNARD P. GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE GONTRAND M. PHYSIQUE DE LA MATIERE GOUTTE R. (Prof. émérite) CREATIS** GOUJON L. GEMPPM*** GOURDON R. LAEPSI****. GRANGE G. (Prof. émérite) GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE GUENIN G. GEMPPM*** GUICHARDANT M. BIOCHIMIE ET PHARMACOLOGIE GUILLOT G. PHYSIQUE DE LA MATIERE GUINET A. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES MANUFACTURIERS GUYADER J.L. VIBRATIONS-ACOUSTIQUE GUYOMAR D. GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE HEIBIG A. MATHEMATIQUE APPLIQUEES DE LYON JACQUET-RICHARDET G. MECANIQUE DES STRUCTURES JAYET Y. GEMPPM*** JOLION J.M. RECONNAISSANCE DE FORMES ET VISION JULLIEN J.F. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Structures JUTARD A. (Prof. émérite) AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE KASTNER R. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Géotechnique KOULOUMDJIAN J. (Prof. émérite) INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATION LAGARDE M. BIOCHIMIE ET PHARMACOLOGIE LALANNE M. (Prof. émérite) MECANIQUE DES STRUCTURES LALLEMAND A. CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Energétique et thermique LALLEMAND M. (Mme) CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Energétique et thermique LAREAL P (Prof. émérite) UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Géotechnique LAUGIER A. (Prof. émérite) PHYSIQUE DE LA MATIERE LAUGIER C. BIOCHIMIE ET PHARMACOLOGIE LAURINI R. INFORMATIQUE EN IMAGE ET SYSTEMES D’INFORMATION LEJEUNE P. UNITE MICROBIOLOGIE ET GENETIQUE LUBRECHT A. MECANIQUE DES CONTACTS MASSARD N. INTERACTION COLLABORATIVE TELEFORMATION TELEACTIVITE MAZILLE H. (Prof. émérite) PHYSICOCHIMIE INDUSTRIELLE MERLE P. GEMPPM*** MERLIN J. GEMPPM*** MIGNOTTE A. (Mle) INGENIERIE, INFORMATIQUE INDUSTRIELLE MILLET J.P. PHYSICOCHIMIE INDUSTRIELLE MIRAMOND M. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Hydrologie urbaine MOREL R. (Prof. émérite) MECANIQUE DES FLUIDES ET D’ACOUSTIQUES MOSZKOWICZ P. LAEPSI**** NARDON P. (Prof. émérite) BIOLOGIE FONCTIONNELLE, INSECTES ET INTERACTIONS NAVARRO Alain (Prof. émérite) LAEPSI**** NELIAS D. LAMCOS NIEL E. AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE NORMAND B. GEMPPM NORTIER P. DREP ODET C. CREATIS** OTTERBEIN M. (Prof. émérite) LAEPSI**** PARIZET E. VIBRATIONS ACOUSTIQUES PASCAULT J.P. INGENIERIE DES MATERIAUX POLYMERES PAVIC G. VIBRATIONS-ACOUSTIQUE PECORARO S. GEMPPM PELLETIER J.M. GEMPPM*** PERA J.UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Matériaux PERRIAT P. GEMPPM*** PERRIN J. INTERACTION COLLABORATIVE TELEFORMATION TELEACTIVITE PINARD P. (Prof. émérite) PHYSIQUE DE LA MATIERE PINON J.M. INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATION PONCET A. PHYSIQUE DE LA MATIERE POUSIN J. MODELISATION MATHEMATIQUE ET CALCUL SCIENTIFIQUE PREVOT P. INTERACTION COLLABORATIVE TELEFORMATION TELEACTIVITE PROST R. CREATIS** RAYNAUD M. CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Transferts Interfaces et Matériaux REDARCE H. AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE RETIF J-M. CEGELY* REYNOUARD J.M. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Structures RICHARD C. LGEF RIGAL J.F. MECANIQUE DES SOLIDES RIEUTORD E. (Prof. émérite) MECANIQUE DES FLUIDES ROBERT-BAUDOUY J. (Mme) (Prof. émérite) GENETIQUE MOLECULAIRE DES MICROORGANISMES ROUBY D. GEMPPM*** ROUX J.J. CENTRE DE THERMIQUE DE LYON – Thermique de l’Habitat RUBEL P. INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATION SACADURA J.F. CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Transferts Interfaces et Matériaux SAUTEREAU H. INGENIERIE DES MATERIAUX POLYMERES SCAVARDA S. (Prof. émérite) AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE SOUIFI A. PHYSIQUES DE LA MATIERE SOUROUILLE J.L. INGENIERIE INFORMATIQUE INDUSTRIELLE THOMASSET D. AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE THUDEROZ C. ESCHIL – Equipe Sciences Humaines de l’Insa de Lyon UBEDA S. CENTRE D’INNOV. EN TELECOM ET INTEGRATION DE SERVICES VELEX P. MECANIQUE DES CONTACTS VERMANDE P. (Prof émérite) LAEPSI VIGIER G. GEMPPM*** VINCENT A. GEMPPM*** VRAY D. CREATIS** VUILLERMOZ P.L. (Prof. émérite) PHYSIQUE DE LA MATIERE Directeurs de recherche C.N.R.S. : BERTHIER Y. MECANIQUE DES CONTACTS CONDEMINE G. UNITE MICROBIOLOGIE ET GENETIQUE COTTE-PATAT N. (Mme) UNITE MICROBIOLOGIE ET GENETIQUE ESCUDIE D. (Mme) CENTRE DE THERMIQUE DE LYON FRANCIOSI P. GEMPPM*** MANDRAND M.A. (Mme) UNITE MICROBIOLOGIE ET GENETIQUE POUSIN G. BIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE ROCHE A. INGENIERIE DES MATERIAUX POLYMERES SEGUELA A. GEMPPM*** LaMcos VERGNE P. Directeurs de recherche I.N.R.A. : FEBVAY G. BIOLOGIE FONCTIONNELLE, INSECTES ET INTERACTIONS GRENIER S. BIOLOGIE FONCTIONNELLE, INSECTES ET INTERACTIONS RAHBE Y. BIOLOGIE FONCTIONNELLE, INSECTES ET INTERACTIONS Directeurs de recherche I.N.S.E.R.M. : KOBAYASHI T. PLM PRIGENT A.F. (Mme) BIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE MAGNIN I. (Mme) CREATIS** * CEGELY CENTRE DE GENIE ELECTRIQUE DE LYON ** CREATIS CENTRE DE RECHERCHE ET D’APPLICATIONS EN TRAITEMENT DE L’IMAGE ET DU SIGNAL ***GEMPPM GROUPE D'ETUDE METALLURGIE PHYSIQUE ET PHYSIQUE DES MATERIAUX ****LAEPSI LABORATOIRE D’ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DES PROCEDES ET SYSTEMES INDUSTRIELS Remerciements Je voudrais remercier M. Pierre MERLE et M. José Millan pour avoir accepté la fonction de rapporteur pour ce travail. Je tenais vivement à remercier Heinz MITLEHNER d’avoir pu participer à mon jury de thèse. Cette thèse s’est déroulée au sein du CEGELY sur son site de l’INSA de Lyon sous la direction de Mr Dominique PLANSON. Ce travail a été soutenu financièrement par l’ISL dont je tiens tout particulièrement à remercier Mrs Spahn et Scharnholz, tous deux pour leur confiance et soutien tout au long de ce projet. Je remercie aussi la DGA à travers le soutien moral et financier de Mr Michel AMIET. Je remercie également le directeur du CEGELY Mr Hervé MOREL ainsi que le Professeur Jean Pierre CHANTE et plus particulièrement Dominique PLANSON pour ses conseils avisés, sa patience et sa disponibilité lors des différentes sollicitations. Je ne voudrais surtout pas oublier les autres membres de l’équipe “SiC“ qui ont été sollicités tout au long de la thèse. Ce projet n’aurait pas pu aboutir sans l’aide d’autres laboratoires français tels que le LETI, LEOM, LPM, CIME et internationaux RWTH, CNM. Une partie du travail de thèse s’est déroulé au sein d’IBS dont je tenais à remercier tout particulièrement Thierry BOUCHET et Jacques ARNOULD pour leurs riches échanges scientifiques. Pour terminer, un grand merci à tout le personnel du CEGELY qui a su me supporter tout au long de ces 3 années. En souvenir de mes grands pères Sommaire SOMMAIRE SOMMAIRE 1 NOMENCLATURE 7 INTRODUCTION 9 CHAPITRE 1 : LE SIC POUR L’ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 13 1 INTRODUCTION 15 2 SYSTÈMES D’ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 16 2.1 ....... Conversion directe 16 2.2 ....... Conversion indirecte 17 2.3 ....... Onduleur 18 2.4 ....... Hacheur dévolteur (Buck) 19 2.5 ....... Le hacheur survolteur (boost) 20 2.6 ....... Le redresseur 21 2.7 ....... Power Factor Correction (PFC) 21 3 LES COMPOSANTS POUR L’ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 3.1 ....... La diode bipolaire 23 23 3.1.1 Principe de fonctionnement 23 3.1.2 Diodes disponibles en Si 24 3.1.3 Performances des diodes en SiC 25 3.2 ....... La diode Schottky Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 26 1 Sommaire 3.3 ....... La diode JBS (Junction Barrier Schottky) ou MPS (Merged pn Schottky) 27 3.4 ....... Le MOSFET 29 3.5 ....... Le JFET (Junction Field Effect Transistor) 32 3.5.1 Fonctionnement général du JFET 32 3.5.2 Le JFET en SiC 34 3.6 ....... L’IGBT (Insulated Gate Bipolar transistor) 36 3.7 ....... Les transistors Bipolaires 39 3.8 ....... Le thyristor et le GTO 41 3.8.1 Principe de fonctionnement 41 3.8.2 Thyristors disponibles sur le marché 42 3.8.3 Etat de l’art des thyristors-GTO en SiC 43 4 CONCLUSION SUR LES COMPOSANTS DE PUISSANCE 45 5 VERS DES SYSTÈMES INTÉGRÉS DE PUISSANCE EN SIC 46 CHAPITRE 2 : SIMULATION D’INTERRUPTEURS COMMANDABLES EN SIC 49 1 INTRODUCTION 51 2 PRÉSENTATION DE LA SIMULATION 52 2.1 ....... Principe de base pour la simulation MEDICITM 52 2.2 ....... Modèle utilisé 52 2.2.1 Modèles de la mobilité 53 2.2.2 Modèle de durée de vie 54 2.2.3 Coefficient d’ionisation 54 3 STRUCTURE THYRISTOR UNI-DIMENSIONNELLE 4 CONCEPTION DE LA PROTECTION PÉRIPHÉRIQUE DU THYRISTOR ET JFET 4.1 ....... Pourquoi protéger un composant de puissance Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 56 57 57 2 Sommaire 4.2 ....... Protection mesa 4.2.1 Influence de l’angle α sur la tenue en tension 59 4.2.2 Influence de la profondeur de gravure (Pgrav) sur la tenue en tension 60 4.3 ....... Protection mesa combinée avec JTE 60 4.3.1 Fonctionnement de la protection JTE 60 4.3.2 Influence de LJTE et NJTE sur la tension de claquage 62 4.3.3 Influence de Pgrav et NJTE sur la tension de claquage 63 4.4 ....... Protection du JFET 5 58 INFLUENCE DE LA PASSIVATION SUR LA TENUE EN TENSION 64 66 5.1 ....... Protection mesa 67 5.2 ....... Protection mesa/JTE 69 6 LE THYRISTOR EN CONDUCTION 71 6.1 ....... La structure planar 71 6.2 ....... Sensibilité du thyristor au dV/dt 72 6.3 ....... Influence de la commande sur la mise en conduction du thyristor planar 73 6.4 ....... Influence de la géométrie sur la mise en conduction du thyristor 76 7 CONCEPTION D’UN JFET 77 7.1 ....... Choix de la structure 77 7.2 ....... Détermination de l’empilement des couches 78 7.2.1 La couche de drift 78 7.2.2 La couche de grille 80 7.3 ....... Création de la zone du canal 81 7.3.1 Optimisation de la largeur du canal 81 7.3.2 Influence du profil de la gravure du canal sur les caractéristiques électriques 82 7.3.3 Détermination du dopage de type N dans le canal 82 7.3.4 Détermination de la couche au dessus de la grille 83 7.3.5 Influence des caractéristiques de la couche de démarrage de la croissance de la couche type N 84 7.3.6 Prise en compte de la non planarisation 85 Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 3 Sommaire 8 CONCLUSION 87 CHAPITRE 3 : TECHNOLOGIE DES COMPOSANTS SIC 89 1 INTRODUCTION 90 2 DÉROULEMENT TECHNOLOGIQUE 92 2.1 ....... Thyristor gravé 2.1.1 Thyristor gravé réalisé par l’ISL 92 2.1.2 Thyristor gravé réalisé par IBS 95 2.2 ....... Thyristor planar 2.2.1 Thyristor planar réalisé avec le soutien financier de l’ISL 2.2.2 Thyristor planar réalisé par IBS 2.3 ....... Le JFET 3 92 98 98 100 103 2.3.1 Gravure du SiC pour formation du canal 103 2.3.2 Reprise d’épitaxie pour former le canal 103 2.3.3 Gravure pour la prise de contact de grille 104 2.3.4 Gravure pour la protection mesa 104 2.3.5 Implantation de la JTE 104 2.3.6 Passivation du JFET 105 2.3.7 Métallisation 105 MASQUES UTILISÉS POUR LA RÉALISATION DES COMPOSANTS 107 3.1 ....... Masques pour le thyristor 107 3.2 ....... Masques du JFET 109 4 TECHNOLOGIE 112 4.1 ....... Photolithographie 112 4.2 ....... Gravure du SiC 113 4.3 ....... Analyse des dopages 116 4.3.1 Implantation d’azote 116 4.3.2 Implantation d’aluminium 117 4.4 ....... Mesure TLM Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 119 4 Sommaire 5 4.4.1 Présentation des structures TLM 119 4.4.2 Résultats expérimentaux 121 CONCLUSION 125 CHAPITRE 4 : CARACTÉRISATION ÉLECTRIQUE DES COMPOSANTS 127 1 INTRODUCTION 129 2 RÉCAPITULATIF DES DIFFÉRENTS TYPES DE COMPOSANTS 130 3 DESCRIPTION DES BANCS DE MESURE 131 3.1 ....... Développement d’un banc 12,5 kV 131 3.2 ....... Développement du banc de mise en conduction pour le thyristor 132 3.3 ....... Présentation du banc de caractérisation en commutation des composants 133 3.4 ....... Développement d’un banc pour la réalisation du réseau de Kellog’s du JFET 134 4 CARACTÉRISATION THYRISTOR GRAVÉ 135 4.1 ....... Mise en conduction 135 4.2 ....... Blocage du thyristor 137 4.2.1 Thyristor protégé par mesa/JTE 138 4.2.2 Thyristors gravés protégés par mesa 139 4.3 ....... Commutation du thyristor 141 5 CARACTÉRISATION THYRISTOR PLANAR 146 6 CARACTÉRISATION ÉLECTRIQUE DU JFET 148 6.1 ....... Caractérisation électrique des motifs tests 148 6.2 ....... Caractéristiques électriques du JFET 149 6.3 ....... Conclusion et perspectives de l’étude du JFET 152 Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 5 Sommaire 7 PERSPECTIVES DE L’ÉTUDE SUR LE THYRISTOR EN SIC 154 CONCLUSION 156 RÉFÉRENCES 159 Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 6 Nomenclature Nomenclature BJT : Bipolar Junction Transistor DIMOSFET : Double Ionisation Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor GTO : Gate Turn Off thyristor ICP : Inductive Coupled Plasma IGBT : Insulated Gate Bipolar Transistor JBS : Junction Barrier Schottky diode JFET : Junction Field Effect Transistor JTE : Junction Termination Extension LDMOSFET : Lateral Diffused Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor LTO : Low Temperature Oxide MCT : Mos Controled Thyristor MLI : Modulation de Largeur d’Impulsion MOSFET : Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor MPS : Merged Pn Schottky diode PECVD : Plasma Enhanced Chemical Vapor Deposition PFC : Power Factor Control PWM : Pulsed Width Modulation RIE : Reactive Ion Etch RTA : Rapid Thermal Annealing SBD : Schottky Barrier Diode SIMS : Secondary Ion Mass Spectroscopy TGIBS : Thryistor Gravé fabriqué par IBS TGISL : Thryistor Gravé fabriqué par ISL TLM : Transmission Line Method TPIBS : Thryistor Planar fabriqué par IBS TPISL : Thryistor Planar fabriqué par ISL Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 7 Introduction Introduction Cette thèse a fait l’objet d’une collaboration entre un laboratoire universitaire le CEntre de Génie Electrique de LYon (CEGELY) et l’Institut franco-allemande de Saint Louis (ISL). Elle s’est déroulée en grande partie au CEGELY Depuis une dizaine d’année, un des thèmes de recherche du CEGELY repose sur le développement et la fabrication de composants pour l’électronique de puissance en carbure de silicium (SiC). L’intérêt de ce type de recherche a été motivé d’une part par les excellentes propriétés physiques du carbure de silicium et d’autre part par les besoins croissants de l’électrotechnique dans les domaines des forts courants et haute tension. Cette motivation a débuté au tout début des années 90. Trois ans auparavant, une société américaine nommée CREETM a été créée ayant pour but de réaliser et commercialiser des substrats de SiC. La première application de ce matériau fut la réalisation de diodes électroluminescente [Roun 1907]. Rapidement, grâce à ses propriétés thermiques, le SiC s’est affiché comme un candidat sérieux pour les systèmes électroniques travaillant dans des conditions sévères de températures. C’est notamment, à partir de ces derniers avantages que le SiC est devenu un thème de recherche au CEGELY. L’ISL est connu pour ses recherches dans le domaine militaire. Des applications telles que la protection active ou le lanceur à rail utilisent des modules de commutation. Ce genre d’applications est développé à l’ISL en vue de la réalisation du véhicule tout électrique. Les modules sont formés par un condensateur stockant l’énergie et des commutateurs permettant la décharge du condensateur vers l’application qui est une charge de type inductive. Ces commutateurs sont des thyristors en silicium développés et commercialisés par ABB. Afin d’améliorer les performances en terme de diminution des pertes et de l’encombrement, le SiC est un candidat prometteur. Deux thèses se sont déroulées à l’ISL concernant les dispositifs de puissance en SiC. En collaboration avec l’université d’Aix la Chapelle, Mr Volker Zorngiebel a réalisé deux lots de thyristors. Pendant ces travaux, il a du développer des étapes technologiques telles que la gravure profonde du SiC. En parallèle, la thèse de Mr Naji Arssi s’est déroulée au CEGELY. Le but de cette thèse était de justifier les résultats électriques des premiers thyristors réalisés et de concevoir une structure thyristor possédant une tenue en tension de 5 kV. Les travaux qui vous sont présentés s’inscrivent dans la continuité de ceux initiés. D’un point de vue chronologique, il m’a été confié le développement d’un banc de caractérisation électrique afin de montrer les performances électriques du premier lot de thyristors SiC conçus par le CEGELY. En parallèle, la conception d’un transistor JFET m’a été confiée. Cet interrupteur Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 9 Introduction vise une application nécessitant un calibre en courant plus faible et un temps de commutation très faible (10 ns). Il est developpé avec une technologie novatrice de reprise d’épitaxie sur des surfaces non plane possédant une tenue en tension de 5 kV. Par la suite, du fait des limitations technologiques pour la fabrication du thyristor gravé (électrodes non co-planaire) et remplir le cahier des charges qui est une tenue en tension supérieure à 5 kV, une nouvelle structure thyristor à électrodes coplanaires a été conçue, c’est le thyristor planar. Ces travaux de conception ont pris en compte les caractéristiques du matériau et les limites technologiques pour sa fabrication (gravure, implantation, recuit). Le déroulement technologique des différents interrupteurs a suscité de nombreux échanges entre les différents acteurs (CEGELY, LETI, IBS, LEOM, LPM) afin de diminuer le temps de fabrication et de répondre aux questions des technologues. De plus, j’ai participé à la mise au point de certaines étapes technologiques critiques telles que la gravure du SiC, la métallisation. Puis les différents composants réalisés ont été caractérisés et les résultats ont permis de valider les simulations. Des conclusions et des propositions ont été avancées tant sur les structures des composants que sur les étapes technologiques telles que cela sera montré à la fin du chapitre 4. Les composants issus de ces travaux de thèse auront pour application les modules de commutation de l’ISL. De plus, d’autres domaines tels que le transport féroviaire, aérien, l’aérospatiale sont intéressés par le SiC pour ses bonnes propriétés thermiques. Ainsi, le développement de ces dispositifs ne se limite pas uniquement aux applicaions militaires. La première partie du manuscrit a pour but de montrer l’apport du SiC en électronique de puissance. Une brève introduction sur l’électronique de puissance précède à un état de l’art des composants de puissance en Si et SiC. Le dernier paragraphe illustre l’intérêt du SiC dans les convertisseurs d’électronique de puissance et une des utilisations possibles du JFET. La deuxième partie présente la démarche de conception ainsi que les résultats de simulation. C’est la base de l’étape de conception des structures thyristor planar et JFET. Après une brève présentation du simulateur, la conception de la protection périphérique des dispositifs a fait l’objet d’une attention toute particulière. Ensuite, la mise en conduction du thyristor a été simulée afin d’obtenir des éléments pour la conception du jeu de masques pour la fabrication des composants. Le dernier paragraphe concentre l’étude du JFET et de la reprise d’épitaxie. La simulation a permis de déterminer les caractéristiques de la structure élémentaire du JFET telles que les dimensions du canal et les caractéristiques des différentes couches tout en prenant en compte les contraintes technologiques. Durant la conception, l’enchaînement des étapes technologiques des différents composants a été défini et sa description fait l’objet de la troisième partie. La définition des masques est décrite à la suite des procédures de fabrication. Quelques étapes technologiques telles que la Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 10 Introduction gravure du SiC et la métallisation ont subi une première optimisation. Cette troisième partie se termine par la caractérisation des différentes étapes technologiques telles que des analyses SIMS (Secondary Ion Mass Spectroscopy) pour l’implantation. Les dispositifs fabriqués ont été caractérisés. Les résultats sont présentés au cours de la quatrième partie. La présentation des différents bancs de caractérisation électrique a précédé aux résultats des thyristors gravés. Puis les résultats électriques des thyristors planar et JFET ont été présentés avant de passer aux perspectives de la thèse et à la présentation de nouvelles structures. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 11 Chapitre 1 : Le SiC pour l’électronique de puissance Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 13 Chapitre 1 1 Introduction 1 Introduction Au début des années 70, l’électronique de puissance a connu un développement très important grâce aux nombreuses propriétés des dispositifs à base de semi-conducteur. Les deux premiers interrupteurs ont été la diode bipolaire pour assurer la commutation spontanée et le thyristor comme interrupteur à commutation commandée ou forcée. Ainsi, l’association antiparallèle de ces deux interrupteurs forme une cellule de commutation qui permet de nombreuses applications en électronique de puissance (en remplacement des commutateurs à relais). Puis, la gamme des composants de puissance s’est enrichie du thyristor-GTO, du transistor MOS et de l’IGBT (dans les années 80). Le matériau semi-conducteur, le plus utilisé aujourd’hui, est le silicium. Les composants de puissance ont bénéficié du développement technologique et des propriétés du silicium. Ainsi, le silicium a permis de vulgariser l’électronique de puissance. Pour passer du tout mécanique (relais) au tout électrique en passant par les commutateurs à gaz, il faut concevoir des dispositifs permettant de travailler dans des conditions de plus en plus difficile, augmentation de la température de fonctionnement, diminution de la taille des composants et augmentation des calibres courant/tension. Les compromis sont de plus en plus serrés et le silicium atteint ses limites. Aujourd’hui, le silicium répond au marché mais de nouvelles applications apparaissent pour lesquelles de nouveaux composants sont développés sur des nouveaux matériaux tels que SiC, GaAs ou carbone sous sa forme diamant. Depuis le début des années 90, le CEGELY s’investit dans le développement de composants de puissance en carbure de silicium. Grâce à ses propriétés physiques telles que la largeur de bande d’énergie interdite, la mobilité, la conductivité thermique et la faiblesse du niveau de dopage intrinsèque, les composants en carbure de silicium vont repousser de façon significative la frontière du possible et ainsi pouvoir répondre aux principales exigences énoncées ci-dessus. En première partie de ce chapitre, les principales applications de l’électronique de puissance vont être répertoriées. La seconde partie va porter sur les différents types de composants de puissance tels que la diode, le MOSFET, l’IGBT et le thyristor. Pour chaque interrupteur, le fonctionnement sera rappelé ainsi que les différentes disponibilités sur le marché de chaque dispositif. De plus, un état de l’art sera fait sur les avancées de la recherche sur les composants en SiC. Cette partie permettra de situer le travail de cette thèse. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 15 Chapitre 1 2 Systèmes d’électronique de puissance 2 Systèmes d’électronique de puissance En électrotechnique, selon le type de machines, les besoins en énergie sont différents. Il faut adapter, convertir cette énergie. L’électronique de puissance, c’est l’interface entre la source d’énergie et la machine. Cette partie est la conversion d’énergie. = = Onduleur Redresseur Hacheur = Energie alternative Convertisseur de fréquence = = Energie continue figure 1 : Récapitulatif des différentes types de conversion ou transfert d’énergie électrique Selon, la forme d’onde des sources d’entrée et de sortie, il existe quatre types de conversion. Les différents exemples sont illustrés par la figure 1. Selon, la nature de l’entrée et de la sortie, une conversion sera dite directe si les sources sont de natures différentes (courant/tension ou tension/courant). La convention d’écriture employée est entrée du convertisseur/sortie du convertisseur. La conversion indirecte est réalisée par des sources d’entrée et de sortie de même nature (tension/tension ou courant/courant). Chaque type de conversion est décrit en détail cidessous. 2.1 Conversion directe La source est déterminée par sa nature (courant ou tension), par la réversibilité ou non en tension ou/et en courant et par sa forme d’onde (alternative ou continue). Tout d’abord, les problèmes de réversibilité sont mis de côté dans cette partie. Il existe deux montages possibles selon la nature du convertisseur direct tension/courant ou courant/tension. La figure 2 illustre la conversion tension/courant. La charge est de type inductive. La figure 3 illustre la conversion courant/tension. La réversibilité des différentes sources est déterminée par le choix des interrupteurs. La réversibilité provient des propriétés de la source qui permet une inversion de signe d’une ou deux grandeurs électriques (courant et/ou tension). Pour rendre un transistor réversible en courant, il suffit d’associer une diode anti-parallèle. Pour assurer la réversibilité en tension, il faut mettre deux composants tête bêche. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 16 Chapitre 1 V 2 Systèmes d’électronique de puissance + K1 - K2 I K3 K1 I K3 +V- K2 K4 K4 figure 2 : Schéma de principe d’un convertisseur direct figure 3 : Schéma de principe d’un convertisseur direct tension/courant courant/tension 2.2 Conversion indirecte La conversion indirecte a lieu si les sources d’entrée et de sortie sont de même nature. Afin de se ramener à une conversion directe, un étage tampon peut être ajouter, de type inductif dans la conversion tension/tension ou capacitif pour le domaine courant/courant. Le principe du convertisseur tension est illustré par la figure 4. L’étage tampon est l’inductance. Lorsque l’interrupteur K5 conduit (a) l’inductance L stocke de l’énergie provenant de la source d’entrée. Les autres interrupteurs sont ouverts. L restituera l’énergie à la charge quand K5 sera ouvert (b ou c). K5 + Vin C L K1 K2 - K5 + L Vin - V + out- K1 L + - Vout L b K5 Iin K4 K4 a K3 K3 K3 Iout K2 C K1 - V out + Iin + K 2 c K1 Iout Iin K4 C K1 K5 K4 Iout K4 b a figure 4 : Schéma de principe d’une conversion figure 5 : Schéma de principe d’une conversion tension/tension courant/courant La figure 5 illustre la conversion courant/courant. Tout d’abord, le condensateur se charge quand K5 est ouvert et par exemple K2, K3 conduisent. Lorsque le condensateur se décharge, K5 est fermée car il faut que Iin ne soit pas ouvert et K1, K4 (b) ou K2, K3 conduisent. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 17 Chapitre 1 2 Systèmes d’électronique de puissance Après avoir expliqué globalement, l’architecture des convertisseurs direct et indirect, quelques exemples usuels vont illustrer cette partie. 2.3 Onduleur L’onduleur en tension assure la conversion de l’énergie continue vers l’alternatif. Cette application est très répandue dans le monde de la conversion d’énergie et aujourd’hui, la réalisation d’onduleur à base de composants SiC est un nouvel axe de recherche au laboratoire. Il s’agit d’une conversion directe à partir d’une source de tension réversible en courant (ou instantanément condensateur électrochimique). La charge est une source de courant réversible en courant et en tension qui peut être une machine synchrone. L’onduleur peut être utilisé à fréquence fixe, par exemple alimenter un système alternatif à partir d’une batterie. L’onduleur est aussi utilisé en fréquence variable pour faire de la variation de vitesse pour des machines électriques (MLI, Modulation de largeurs d’Impulsion ou PWM, Pulse Width Modulation). Selon l’utilisation, les interrupteurs sont commandables soit à l’ouverture ou à la fermeture (fréquence fixe) ou à l’ouverture et à la fermeture (MLI). Deux cas de figures peuvent se produire soit le courant est en déphasage arrière par rapport à la tension ou le courant est en déphasage avant. La figure 6 illustre le schéma électrique d’un onduleur monophasé. Seul un demi bras formé des interrupteurs K1, D1 et K2, D2 est nécessaire pour montrer le fonctionnement. La figure 7 illustre le courant de sortie et la tension de sortie. Lorsque Iout est positif, K1 est mis en conduction alors D2 se bloque et donc Vout est égal à E. Lorsque K1 est bloqué D2 se met en conduction si Iout est toujours positif. Si Iout est négatif, K2 est bloqué alors D1 conduit et assure le court-circuit de la source de courant de sortie ainsi Vout est égal à 0. Si K2 est fermé et Iout toujours négatif, D1 se bloque et Vout est égal à E. Les interrupteurs K1, D1 sont couplés à K4, D4 et K2, D2 à K3, D3. Pour une application MLI monophasé, il faut 4 transistors à commande au blocage et à l’amorçage ainsi que leurs diodes antiparallèles associées. A cet effet, ce sont des MOS ou des IGBT suivant le calibre en puissance de l’application, qui sont utilisés. Après une brève présentation de l’onduleur, la conversion continue/continue est abordée à travers deux exemples. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 18 Chapitre 1 Vin - K1 K2 D1 K 3 Iout D3 V : tension de sortie out Vout D2 K4 D4 courant / tension (u.a.) + 2 Systèmes d’électronique de puissance E 0 Tdécoup. AK1 AD2 BD2 BK1 AK1 BD2 AK2 AD1 BK1 BK2 A : amorçage, B : Blocage 0 T/2 Iout : courant Tmodulation temps [u.a.] figure 6 : Schéma d’un onduleur monophasé figure 7 : Représentation de Vin et Iout en fonction de l’angle 2.4 Hacheur dévolteur (Buck) Les hacheurs sont des convertisseurs direct tension/courant assurant une transformation de l’énergie continue en énergie continue. L’entrée est une source de tension unidirectionnelle en courant. Dans cette partie, la charge est considérée très inductive donc elle peut être assimilée à une source de courant unidirectionnelle en tension. Le schéma du hacheur dévolteur est représenté sur la figure 8. Le fonctionnement du hacheur se fait en deux phases. Lorsque l’interrupteur K1 est fermé, l’interrupteur K2 est ouvert, la tension d’entrée Vin se retrouve aux bornes de la source de courant. Au moment où K1 est ouvert, l’interrupteur K2 se met en conduction spontanément pour assurer la continuité du courant de sortie c’est la deuxième phase. L’interrupteur K1 est un transistor commandé au blocage et à l’ouverture. C’est souvent un PMOS car sa tension de commande (VGS) pour le blocage est négative. Le potentiel le plus élevé est la borne positive de la source de tension. T étant la période de découpage du hacheur, αT est le temps de la première phase, la tension de sortie est égale à Vin. Lors de la phase 2, la tension de sortie est nulle. La tension moyenne de sortie est égale à αE. Comme α est inférieur à 1, la tension moyenne de sortie est inférieure à la tension d’entrée. La partie suivante va illustrer le fonctionnement hacheur survolteur. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 19 Chapitre 1 Vin = 2 Systèmes d’électronique de puissance K1 + K1 V K2 Iout = - Vin K2 Iin = V + Vout - = Vout Ph2 Ph1 V [V] V [V] Ph1 0 Ph2 0 0 Π 2Π α [radian] 4Π 0 Π 2Π α [radian] 4Π figure 8 : Schéma électrique et temporel du hacheur figure 9 : Schéma électrique et temporel du hacheur dévolteur survolteur 2.5 Le hacheur survolteur (boost) Le principe de fonctionnement de ce hacheur est illustré car il se trouve à la base d’un montage redresseur (PFC Power Factor Control) dont l’utilisation de diodes SiC a montré une amélioration du rendement. L’étage d’entrée est une source de courant unidirectionnelle en tension. Quant à la sortie, la charge sera considérée comme très capacitive, donc ce sera une source de tension non réversible en courant. Il s’agit aussi d’une conversion continue/continue. Le fonctionnement se déroule en deux phases. Tout d’abord l’interrupteur K1 conduit et K2 est ouvert. La source de courant débite dans la capacité représentée par la tension Vout. C’est le déroulement de la première phase. L’interrupteur K2 est fermée à ce moment K1 s’ouvre, le courant dans la charge est nulle. Puis l’interrupteur K2 est ouvert, c’est de nouveau la phase une. Si T est la période de fonctionnement et Vout la tension de sortie (constante). Si αT est le temps de la phase 1, la tension moyenne aux bornes de la source de courant est égale à α Vout. La tension d’entrée αVout est inférieure à la tension de sortie Vout car α est inférieure à 1 donc il s’agit bien d’un hacheur survolteur. Le prochain paragraphe présente la conversion de type alternative continue. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 20 Chapitre 1 2 Systèmes d’électronique de puissance 2.6 Le redresseur Un redresseur est un convertisseur direct tension/courant. L’entrée est une source de tension réversible en courant et en tension. La sortie est une source de courant réversible en tension. Il s’agit d’une conversion de l’énergie alternative en énergie continue. Les composants utilisés sont la diode et/ou le transistor. Parmi les trois configurations existantes (parallèle, parallèle double et série), seul le montage parallèle double sera développé. La figure 10 illustre un pont redresseur à 4 diodes. Posons la tension d’entrée comme une sinusoïde parfaite de pulsation ω et d’amplitude Vin. Si ωt est inférieur à π, la tension Vin est positive. Les diodes D1 et D3 sont en conduction. La tension Vout est égale à Vin à la chute de tension près des 2 diodes en conduction. Par contre, si ωt est supérieur à π, la tension Vin est négative. Ce sont les diodes D2 et D4 qui conduisent. La tension Vout est l’opposée de la tension Vin donc Vout est positive. Une représentation temporelle de la tension Vin et Vout est illustrée sur la figure 11. D2 Vin D4 D3 Iout = Vout Iout tension/courant [u.a.] D1 Vin 0 π 2π 3π 4π angle [radian] figure 10 : Schéma d’un pont de Graëtz à diodes figure 11 : Représentation temporelle de Vin , Vout et Iout L’énergie transmise pour la sortie se fait pendant la conduction des commutateurs. Il existe une création d’harmoniques qui correspondent à la conduction du pont. D’un point de vue pollution harmonique, ce type de montage n’est pas du tout souhaitable. Une solution alternative a été trouvée et elle est développée dans le paragraphe suivant. Les redresseurs sont utilisés dans les montages faible puissance quelques watts ou très fortes puissances quelques mégawatts. Le paragraphe suivant montre une alternative possible au redressement par pont pour les applications de moyennes puissances. 2.7 Power Factor Correction (PFC) La conversion présentée dans ce paragraphe est de type indirect. L’entrée est une source de tension réversible en courant et tension. L’étage de sortie est une source de tension réversible en Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 21 Chapitre 1 2 Systèmes d’électronique de puissance courant. Le convertisseur est réalisé à partir d’un redresseur (direct tension/courant) et d’un boost (convertisseur direct courant/tension). La figure 12 illustre le PFC. La tension VR est une sinusoïde redressée par le pont. L’interrupteur K’2 fait un découpage de la tension sous une forme plus communément appelé MLI ou PWM. L’interrupteur et la diode doivent avoir des temps de commutation les plus faible possibles. De plus, la charge stockée dans la diode doit être la plus faible possible afin de limiter le sur-courant dans l’interrupteur lors de sa mise en conduction. Les applications de ces PFC sont dans les alimentations à découpage où le calibre en tension est de 600 V pour les composants en vue des applications domestiques. En technologie silicium, la diode est de type bipolaire et le transistor est un MOSFET. La société INFINEON commercialise des diodes Schottky 600 V possédant des charges stockées très faibles par rapport aux diodes bipolaires en silicium. L’utilisation de diode schottky SiC a permis de diminuer les temps de commutation ce qui conduit à l’augmentation des fréquences de découpage. Ainsi, la taille des composants passifs sera diminuée. Des nouvelles alimentations AC/DC sont disponibles sur le marché et l’utilisation de la diode schottky SiC a permis d’améliorer de 4 % le rendement global des alimentations possédant une puissance de 300 W [HUMB 04]. D1 D2 L VR Vin D4 K'1 K'2 D3 Vout = figure 12 : Montage PFC Pour des faibles puissances (<100 W), le redresseur utilisé est un pont à diodes suivi d’un condensateur. Pour les applications allant de la centaine à quelques milliers de watts, la solution de redresseur retenue est des convertisseurs à absorption sinusoïdale de courant. Pour les fortes puissances, ce sont les ponts à diode ou mixtes (thyristor) qui sont retenus. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 22 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance 3 Les composants pour l’électronique de puissance Les premiers composants d’électronique de puissance sont la diode bipolaire et le thyristor [ARNO 92]. Pour les applications très haute tension, modules de commutation de l’ISL, les tensions désirées sont supérieures à 10 kV [SPAH 93]. Une association en série de composants doit avoir lieu pour satisfaire l’application. Pour les forts courants, le problème reste le même et une mise en parallèle est réalisée afin d’augmenter le calibre en courant total. Ces différentes associations forment ce qui est plus communément appelé un module. Le but de cette partie est de faire un état des différents composants (diodes, MOSFET, IGBT, transistors bipolaires, thyristors et GTO). Les tableaux regroupant les différents composants en silicium sont issus d’une sélection parmi les plus grands fournisseurs de composants de puissance. Ils possèdent les caractéristiques électriques les plus performantes du marché. De plus, un état de l’art sera présenté pour chaque type de composant en SiC. 3.1 La diode bipolaire 3.1.1 Principe de fonctionnement La diode bipolaire est le composant bipolaire usuel en électronique de puissance. A la base, il est simplement issu d’une jonction PN. En électronique de puissance, cette jonction est améliorée pour satisfaire aux exigences de ce domaine. Un compromis doit être trouvé entre la tenue en tension, le courant de fuite, la chute de tension à l’état passant et le temps de commutation. Selon les applications, les compromis sont différents et l’optimisation se fera plus vers une caractéristique désirée (haute tension, fort courant ou temps de commutation). En régime direct, la tension anode-cathode est positive, la partie P va injecter des trous dans la partie N qui de même injecte des électrons dans la partie P. En inverse, la jonction PN est polarisée négativement. Une zone de charge d’espace se crée et va se propager dans la partie la plus faiblement dopée. Le claquage aura lieu lorsque le champ électrique atteindra une valeur critique (c.f. chapitre 2). En électronique de puissance, la diode bipolaire est souvent appelée diode PIN où I désigne une région peu dopée de type N. Ainsi, le profil du champ électrique en régime inverse est trapézoïdal et les tenues en tensions seront augmentées par rapport à une diode PN dont le profil du champ électrique sera triangulaire [ARNO 92]. Ceci est vrai si la zone de type N pour la jonction PN et I pour la diode PIN est de même épaisseur pour un dopage plus faible pour la diode PIN. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 23 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance 3.1.2 Diodes disponibles en Si La diode bipolaire, étant l’un des premiers composants d’électronique de puissance et aujourd’hui le plus utilisé, est développée par l’ensemble des industriels fabricant des composants de puissance. Elles sont classées en deux catégories, les diodes haute tension, fort courant d’une part pour les applications de type redresseur et les diodes rapides d’autre part pour les onduleurs et hacheurs. Les diodes fortes puissances sont très souvent présentées sous forme de modules ou de boîtier ″press-pack″. Elles sont classées par ordre décroissant de tenue en tension. Il peut être remarqué d’après le tableau 1 que les boîtiers ″isotop″ sont les plus répandus. Pour les diodes très forts courant ou/et très forte tension, ce sont les boîtiers ″press-pack″ qui sont utilisés. Noms Tension de blocage [V] Courant en direct [A] Eupec : 2601nh 9000 1400 sous 5V 4400 2000 4000 435 3000 4000 sous 1,5 V 2000 600 600 6000 sous 1,3V ″press-pack″ [EUPE 04-1] Powerex : PS414420 module ″isotope″ [POWE 04-1] Eupec : dd435n module ″isotope″ [EUPE 04-2] Semikron : SKN400 vissé [SEMI 04-1] International Rectifier : IRKD600 module ″isotope″ [INTE 04-1] Semikron : SKN6000 ″press-pack″ [SEMI 04-2] tableau 1 : Caractéristiques électriques de quelques diodes haute tension 5 cm 5 à 15 cm de diamètre 10 à 30 cm A : boîtier plastique B : module ″isotop″ C : boîtier vissé D : boîtier ″press-pack″ (TO218) tableau 2 : Récapitulatif des différents boîtiers pour les composants de puissance Le tableau 2 illustre quelques boîtiers utilisés pour les composants de puissance. Le module ″isotop″ couvre l’ensemble du marché. Le boîtier plastique est utilisé pour des composants de faible calibre en courant. Le tableau 3 illustre quelques exemples de diodes rapides utilisés pour des applications de type PFC. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 24 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Noms Tension de blocage [V] Courant en direct [A] Temps de recouvrement [ns] Semikron SKR67F 600 67 sous 1,7 V 60 1200 100 sous 2,5 V 110 1800 63 sous 1,9 V 300 4500 900 sous 2,9 V 5500 Boîtier plastique [SEMI 04-3] APT 2x100D120J Module ″isotop″ [APT 04-1] Ixys DSDI60 Boîtier plastique [IXYS 04-1] International Rectifier : SD853c-k ″Press-pack″ [INTE 04-2] tableau 3 : Caractéristiques électriques de quelques diodes rapides Le tableau 3 montre que le temps de recouvrement dépend de la tenue en tension. Plus la tenue en tension augmente, plus le recouvrement est important due à l’augmentation de la charge stockée pour des couches de plus en plus épaisses. Grâce à ses propriétés électriques, le SiC va permettre d’améliorer les compromis entre tenue en tension, différence de potentiel en direct et temps de commutation. 3.1.3 Performances des diodes en SiC La diode bipolaire en SiC-4H possédant la tenue en tension la plus élevée (19 kV), a été réalisée par Sugawara et Takayama [SUGA 01]. Sa structure est représentée sur la figure 13. Deux types de diodes sont fabriqués avec trois diamètres différents (200, 500, 1000 µm). Le tableau 4 résume les propriétés physiques et électriques du composant obtenu. La protection de cette diode est une combinaison entre le type MESA et JTE (Junction Termination Extension) avec une longueur de poche égale à 500 µm. La densité de courant en inverse notée JR, augmente lorsque la tension en inverse est supérieure à 6 kV pour les deux types de diode. Des mesures de courant de fuite ont été réalisées et mettent en évidence une augmentation du courant pour une température supérieure à 250°C. En direct, la tension de seuil diminue lorsque la température augmente. Des mesures de temps d’ouverture de cette diode sont réalisées sous un courant de 100 mA pour une tension de blocage de 400 V. Par rapport à une diode silicium (6 kV), le temps de commutation est quatre fois plus faible pour la diode en SiC. A titre de comparaison, la tension de seuil d’une diode en silicium pouvant supporter une tension de blocage égale à 14 kV serait égale à 25 V [SUGA 01]. De plus, cette étude met en évidence le bon comportement en température des diodes en carbure de silicium. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 25 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Dopage couche N- Epaisseur couche Vbr JR [cm-3] N-[µm] [kV] [A.cm-2] 2 10 14 8 10 13 120 14,9 200 19 2 10 10 VF à J =100 A.cm-2 [V] -3 4,4 -3 6,5 tableau 4 : Caractéristiques électriques des diodes bipolaires [SUGA 01] Anode Anode JTE (P) Epitaxie P+ JTE type P Epitaxie N Contact Schottky JTE (P) Epitaxie N JTE type P Substrat N Substrat N+ Cathode Cathode figure 13 : Coupe de la diode bipolaire en SiC-4H figure 14 : Coupe d’une diode schottky en SiC-4H protégée par MESA/JTE [SUGA 01] [SING 02] + Cette partie a récapitulé les performances des différentes diodes bipolaires et le praragraphe suivant présente les diodes schottky. 3.2 La diode Schottky Nous allons rappeler très brièvement le fonctionnement des diodes Schottky. La figure 14 représente une diode Schottky. La différence des travaux de sortie entre le métal et le semiconducteur va induire un champ électrique et ainsi une zone de charge d’espace est créée. Si une tension positive est appliquée entre anode et cathode, le métal va jouer le rôle d’émetteur de porteurs. C’est le régime passant de la diode. Au contraire, si une tension négative est appliquée entre anode et cathode, le champ électrique s’accroît et ainsi la zone de charge d’espace s’étend dans le semi-conducteur, la diode est polarisée en inverse. Le claquage a lieu lorsque le champ électrique atteint une valeur pour laquelle le mécanisme de génération de porteurs par impact est déclenché. En silicium, les diodes Schottky possèdent des tensions de blocage de l’ordre de 150 à 200 V (tableau 5). La tenue en tension est limitée par le silicium. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 26 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Nom Tension de blocage [V] Courant en direct [A] I230 IXYS double diode 180 2 * 15 A 150 80 600 20 1200 7,5 Boîtier plastique [IXYS 04-2] 80cpq150 Boîtier plastique [INTE 04-3] 20sc60K APT SiC Boîtier plastique [APT 04-2] SCH 1200-785 SiC Boîtier plastique [ROCK 04] tableau 5 : Caractéristiques électriques de quelques diodes schottky Si et SiC En SiC, les diodes Schottky sont essentiellement réalisés avec le polytype SiC-4H avec du nickel comme métal. Le premier démonstrateur de diode Schottky a été réalisé par Bhatnagar [BHAT 92]. La tenue en tension était de 400 V pour une épaisseur de couche égale à 10 µm dopée à 3.6 1016 cm-3. Cette diode n’avait pas de protection périphérique. La diode schottky possédant un courant en direct le plus élevé a été développée par Singh [SING 02]. En direct, la résistance spécifique est seulement de 7,4 mΩ.cm2, le courant maximal atteint est de 130 A pour une surface active de 0,64 cm2. La tension de claquage est égale à 300 V. La couche épitaxiée de type N est dopée à 5x1015 cm-3 avec une épaisseur de 15 µm. De plus, une diode Schottky a été développée afin d’augmenter la tenue en tension. Avec une couche épitaxiée de 100 µm d’épaisseur dopée à 7x1014 cm-3, la tension de claquage est de 4500 V. Sous une densité de courant égale à 25 A·cm-2, la tension à l’état passant est égale à 2,4 V. La protection périphérique de cette diode est réalisée par implantation d’anneaux de garde en bore. La dose totale d’implantation est de 1013 cm-3. Courant 2002, la société INFINEON a commercialisé des diodes Schottky. Leurs caractéristiques électriques sont une tension de blocage de 600 V. Les calibres en courant sont de 6 ou 12 A [INFI 04]. Aujourd’hui, il existe 5 fabricants de diodes Schottky en SiC (Infineon, APT, Fairchild, Rockwell, CREE). 3.3 La diode JBS (Junction Barrier Schottky) ou MPS (Merged pn Schottky) Une idée originale a été de développer une diode en combinant les avantages d’une diode Schottky en direct (faible tension de seuil à l’état passant et peu de charges stockées) et d’une diode bipolaire en inverse (tenue en tension élevée et faible courant de fuite). Ainsi, la performance des diodes Schottky sera améliorée en régime bloqué [BALI 92]. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 27 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Alexandrov et Wright ont développé deux types de démonstrateurs pour des diodes MPS [ALEX 01]. Elles présentent l’avantage d’avoir un courant de 140 A sous une tension de 4 V en direct. En inverse, la tenue en tension obtenue est de 600 V. La protection périphérique est assurée par une MJTE (Multi-step Junction Termination Extension). La figure 15 illustre une coupe du composant. Température [°C] Courant [A] Tension [V] Surface [mm2] 25 140 4 9,4 250 25 4 9,4 tableau 6 : Caractéristiques électriques en direct des diodes JBS Des mesures sont réalisées en commutation et comparées à une diode bipolaire en silicium (600 V, 120 A, temps d’ouverture = 35 ns). La charge stockée dans la diode en silicium est trois fois plus importante que dans la MPS. De plus, pour une élévation de température de 200°C, la charge stockée dans la diode silicium est multipliée par cinq par rapport à sa charge à température ambiante alors que pour la diode en carbure de silicium, elle reste sensiblement la même (de 0,31 à 0,54 µC). Le courant de recouvrement est divisée par 8 pour une température de 250°C (tableau 6). Ces mesures mettent en évidence le bon comportement thermique des diodes en SiC. Anode Anode (Ti Schottky) P+ MJTE Epitaxie N 2,1x1016 cm-3 Substrat N+ P+ 6 µm Ls Lp Epitaxie N 1,5x10 15 cm -3 30 ou 50 µm Substrat N + Cathode (Ni ohmique) Cathode figure 15 : Structure diode MPS en SiC-4H [ALEX 01] figure 16 : Structure diode JBS en SiC-4H [SUGA 00- protégée par MJTE 1] Un travail réalisé par Sugawara [SUGA 00-1] a été développé afin de comparer trois types de diodes (Schottky, JBS et bipolaire). Pour une couche épitaxiée de 30 µm d’épaisseur dopée à environ 1,5 1015 cm-3, le tableau 3 récapitule les performances électriques. Pour la JBS, les paramètres Lp et Ls sont définis par la figure 16. Ainsi, la variable Rp peut être définie par la relation : Rp=Lp/(Lp+Ls). D’après le tableau 7, la diode MPS paraît très performante pour un Rp de 0,5 car la densité de courant de fuite est de 4 décades inférieures par rapport à la diode Schottky et la tension en direct passe de 0,5 à 0,7 V. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 28 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance diodes Schottky Densité de courant de fuite à 10 -2 VAK =-1500 V [A·cm-2] MPS bipolaire 0,5 < Rp < 0,8 10-6 10-7 < J < 10-6 VAK à J = 10 A·cm-2 [V] 0,5 0,5 < Rp < 0,8 4 0,7 < V < 4 tableau 7: Récapitulatif des caractéristiques électriques pour les trois types de diode La première partie de ce chapitre a été dédiée à l’application des composants. Il a été mis en évidence qu’il fallait l’association d’un transistor et de sa diode anti-parallèle pour former une cellule de commutation. Après avoir présenté les différentes diodes bipolaires, Schottky et MPS, la partie suivante va traiter des transistors unipolaires de type MOSFET qui sont utilisés dans le domaine de la faible puissance. 3.4 Le MOSFET Le MOSFET (Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor) est le transistor unipolaire (à porteurs majoritaires), le plus utilisé en électronique de puissance du fait qu’il soit normalement fermé. La figure 17 illustre un MOSFET vertical en silicium. Si une tension VDS positive est appliquée à la structure, la jonction P+Ν est en inverse. Pour mettre en conduction l’interrupteur, il suffit d’appliquer une tension VGS positive. A l’interface P/oxyde, dans le semiconducteur, une zone de porteurs minoritaires est créée (appelée canal). Ainsi les charges créées sont des électrons. Le drain et la source se retrouvent court-circuités par la grille. Le transistor est conducteur et la résistance du composant est modulée par l’électrode de grille. Grille Source P+ N+ P Source P N+ P+ Grille Source P+ N+ P N+ P+ Type TypeNN N- Type NType N+ Source P Type N+ Drain figure 17 : Structure MOSFET verticale en Si [ARNO Drain figure 18 : Structure CoolMOS en Si 92] [PERR 03] La figure 18 illustre la structure d’un transistor CoolMOSTM. La réalisation d’une zone de type N dont le dopage est dix fois supérieur à la zone N-, permet de diminuer la résistivité de la zone où le courant circule et donc la résistance du composant à l’état passant. Par contre, afin de ne pas diminuer la tenue en tension, il faut augmenter la profondeur de jonction des îlots P en implantant des caissons profonds. Ainsi, ces transistors sont entrain de révolutionner le transistor MOS de puissance par la diminution significative du RDson. Le tableau 8 montre que pour un Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 29 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance transistor CoolMOSTM possédant une tension de blocage de 800 V, le RDSon est diminué d’un facteur 2 par rapport à un MOS possédant une tension de blocage de 500 V. Les transistors MOSFET de puissance sont réputés pour leur temps de commutation très faible car ce sont des transistors unipolaires et ils ne possèdent pas de charges stockées à évacuer lors de l’ouverture. Mais, leur capacité en terme de tension de blocage n’est pas très élevée. Une sélection a été réalisée parmi les différents fournisseurs et leurs caractéristiques électriques sont les plus performantes qui existent telles que le calibre en courant, la tenue en tension. Les applications utilisant des MOSFET sont dans le domaine domestique (tension de blocage 600 V) notamment dans les convertisseurs de type PFC à la base des alimentations à découpage des ordinateurs. Les transistors MOSFET disponibles sur le marché sont pour des applications dont la tension ne dépasse pas 1200 V. Les calibres en courant sont inférieurs aux composants bipolaires, ceci est dû à la conduction par un seul type de porteur. Nom Tension de blocage Courant en direct [A] RDSon [Ω] 1000 6,1 2 500 38 0,13 400 1,8 7 1200 32 0,35 600 10 1 800 44 0,074 800 11 0,45 [V] NMOS IRFPG50PbF Boîtier plastique [INTE 04-4] NMOS FA38SA50LC Module [INTE 04-5] PMOS IRFRU9310 Boîtier plastique [INTE 04-6] NMOS Ixys IXNF 32N120 Module [IXYS 04-3] PMOS Ixys IXTH 10P60 Boîtier plastique [IXYS 04-4] CoolMOS Ixys IXKN 45N80C Module [IXYS 04-5] CoolMOS APT11N80KC3 Boîtier plastique [APT04-3] tableau 8 : Caractéristiques électriques de quelques MOS et CoolMOS Si L’élaboration d’interrupteurs du type MOSFET en carbure de silicium connaît quelques problèmes. L’interface semi-conducteur/oxyde présente des densités de défauts élevées, réduisant les performances électriques des transistors MOSFET (canal très résistif) [PERR 03]. La mobilité des porteurs dans le canal est très réduite. De plus dans le SiC, la structure MOSFET verticale « classique » en Si doit être adaptée aux exigences technologiques du SiC en terme de profondeur de jonction. Or les coefficients de diffusion des impuretés dopantes (10-4 cm2.s) pour le bore et 108 cm2.s pour l’aluminium ne permettent pas la réalisation de zones dopées localement profondes Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 30 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance par cette technique. De plus, la mobilité dans le canal est très faible, surtout pour le SiC-4H à température ambiante (4 à 5 cm²·V-1·s-1). Ces faibles valeurs sont dues aux charges à l’interface semiconducteur/oxyde. Cependant, des travaux sont développés afin de rendre attractif le MOSFET en SiC. Spitz et Melloch [SPITZ 98] ont élaboré un démonstrateur de LDMOSFET en SiC-4H. Dans ce cas, l’épaisseur qui permet la tenue en tension est celle entre les plots P et N+ (anneau de garde), ici elle est égale à 35 µm. Ainsi la tension de claquage théorique peut être égale à 4,5 kV. Des caractérisations électriques effectuées sous « Fluorinert » donnent une tension maximale de blocage de 2,6 kV. La tension de seuil du transistor est égale à 6 V. En mode passant, le courant est égal à 1µA sous une tension VDS de 20 V pour VGS égal à 24 V. La résistance spécifique est ainsi égale à 200 mΩ.cm2. Grille Source N+ P Drain SiO2 P 35 µmN Source Grille N+ + 15 µm Type N : 5x1014 cm-3 Substrat semi-isolant 4H-SiC Source Caisson P 20 µm Type N 2,5x10 cm Substrat N+ - 15 -3 Drain figure 19 : LDMOSFET en SiC-4H figure 20 : MOSFET en SiC-4H [Ryu 01] [SPITZ 98] Le transistor MOS SiC-4H possédant la tenue en tension la plus élevée a été réalisé sur la base d’une structure DMOSFET [RYU 04]. L’épitaxie permettant la tenue en tension est dopée 6¯1014 cm-3 sur une épaisseur de 115 µm. La tenue en tension maximale obtenue par mesure est égale à 10 kV. La protection du composant est assurée par 3 poches. La passivation du composant est réalisée à l’aide d’un dépôt de 1,5 µm de SiO2. L’épaisseur de l’oxyde thermique de grille est égale à 80 nm. En conduction, pour une tension de commande VGS égale à 25 V, sous une tension VDS de 10 V, le courant est égal à 150 mA. La surface active du composant est égale à 4,2¯10-2 cm². Ainsi, le RDSon est égal à 7 Ω.cm2. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 31 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Source N+ P+ Grille Source N P+ + caisson P P : caisson 115 µm Type N- 6x1014 cm-3 Substrat N+ Drain figure 21 : DMOSFET en SiC-4H [RYU 04] Des mesures de C(V) sont réalisées sur des capacités MOS [SCHO 99] pour les différents polytypes SiC utilisés en électronique (4H, 6H et 15R). La mobilité des porteurs dans le canal est beaucoup plus élevée pour le 15R et le 6H que pour le 4H. La mobilité des porteurs pour le régime d’inversion de la capacité diminue lorsque la densité de pièges dans la bande interdite augmente. Par contre, la tension de claquage des capacités MOS en SiC-4H est plus élevée que pour les autres. Des travaux sont réalisés pour tenter d’améliorer les mobilités dans le canal. Des transistors MOSFET canal N sont fabriquées sur des couches de SiC-4H afin d’extraire la mobilité des porteurs dans la zone d’inversion. Il a été montré que la face (Si ou C) du SiC et le traitement thermique (température, durée, ambiance) jouent un rôle sur les valeurs. En optimisant ces différents paramètres, une mobilité moyenne (entre mobilité du canal et en dehors) a été mesurée et elle est égale à 127 cm².V-1.s-1 [FUKU 04]. L’ensemble de ces travaux montre que le transistor MOS a encore beaucoup d’améliorations à subir. Depuis 10 ans, certaines améliorations et développements ont permis d’améliorer la mobilité dans le canal (127 cm2.V-1.s-1). Le paragraphe suivant montre une alternative possible au MOSFET, le JFET. 3.5 Le JFET (Junction Field Effect Transistor) 3.5.1 Fonctionnement général du JFET Ce paragraphe a pour but de rappeler le principe de fonctionnement d’un JFET. Comme le montre la figure 22 la conduction entre drain et source s’effectue à travers le canal de type N entre les deux couches de type P connectées à la grille. Ce canal a une longueur L définie par les dimensions des diffusions ou des implantations P et une épaisseur 2a modulée par les extensions xn des zones de charge d’espace des jonctions PN (cf. figure 22). Une tension VGS négative appliquée sur la grille polarise ces jonctions en inverse entraînant une plus grande extension des zones de charge d’espace, réduisant ainsi la section du canal et augmentant la résistance de celui- Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 32 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance ci. Pour une valeur Vpi de VGS (tension de pincement), les deux zones se rejoignent sur toute la longueur L du canal bloquant ainsi la conduction. L’expression de Vpi du canal est de la forme: Vpi = qN D a 2 -Vbi 2ε r ε 0 (1) Où Vbi est le potentiel de diffusion de la jonction et ND le dopage de la zone de canal et en supposant ce dopage beaucoup plus faible que celui des zones P+. Type N xN Source TRIODE 2a L Type P+ Grille IDRAIN Drain Grille Type P+ PENTODE L : longueur du canal 2a : largeur du canal figure 22 : Schéma de principe d’un JFET VDS figure 23 : Caractéristiques électriques générales La tension VDS positive appliquée sur le drain a pour effet d’accroître la polarisation en inverse des jonctions PN et, par conséquent, d’augmenter l’extension des zones de charge d’espace au voisinage du drain ainsi montrée par la figure 22. Selon la configuration du canal, comme cela sera discuté ci-dessous, lorsque les deux zones de charge d’espace se rejoignent du côté du drain pour une valeur VDSsat,le canal est pincé et le niveau de courant peut rester constant pour les valeurs supérieures de tension (comportement en pentode). Dans le but de diminuer la chute de potentiel à l’état passant il est toujours possible d’appliquer une tension légèrement positive sur la grille afin de polariser les jonctions PN faiblement en direct. Il y a alors une injection de trous de la grille dans la couche N peu dopée, modulant la résistivité de cette couche en réduisant la zone de charge d’espace. Pour obtenir un transistor possédant de bonnes performances à l’état passant, il faut définir un dopage élevé et une épaisseur importante pour le canal. Par contre, en inverse, la recherche d’une tenue en tension va nous conduire à un dopage faible dans le canal et la zone de drain. Un compromis sur le dopage et l’épaisseur est donc nécessaire pour obtenir de bonnes performances dans les deux états. Dans le cas où la largeur reste inférieur au double de l’extension de la zone de charge d’espace créée par la jonction PN à l’équilibre, le JFET est bloqué au repos, cette gamme de composant est appelée « Normally-off ». Les caractéristiques électriques d’un JFET sont caractérisées en deux groupes, pentode et triode. La figure 23 illustre ces deux possibilités. Si 2a est petit devant L, la caractéristique Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 33 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance électrique est du type pentode. En effet, le pincement du canal aura lieu vers le drain lorsque la somme des potentiels de drain et grille sera égale à Vpi, le courant continuera à circuler grâce au champ électrique dans le canal. Pour un accroissement de la tension de drain, si le déplacement du pincement est négligeable alors le champ dans le canal reste identique d’où le courant ne varie pas, l’état de saturation est alors atteint. Si VGS est supérieure à Vpi et si la tension drain augmente alors le transistor restera bloqué tant que la hauteur de barrière de potentiel dans le canal sera suffisamment grande pour s’opposer au passage des porteurs. Ce genre de fonctionnement est valable dans le cas où L/2a est grand. Pour un rapport L/2a faible, la zone de pincement est très petite et nous n’observons pas de saturation du courant. Les caractéristiques électriques du transistor sont alors de type triode 3.5.2 Le JFET en SiC En SiC, le JFET est un composant d’électronique de puissance plus avancé que le MOSFET car la faible mobilité des porteurs dans le canal du MOSFET implique des résistances en direct plus élevée que celle du JFET. Le JFET étant un transistor unipolaire, les temps de commutation sont beaucoup plus faible que ceux des transistors bipolaires. Par contre, ce transistor est de type ″Normally-ON″ ce qui rend plus difficile sa mise en œuvre dans des applications telles que l’onduleur car à la mise sous tension tout (entrée et sortie) se trouve court-circuité. Grille Type P Source N+ Grille Type P 20 µm Type N- 2,5x1015 cm-3 Substrat N+ Drain Source Grille Source N+ P+ P+ h SiC semi-isolant Type P enterré d = 2,5 µm P P+ Type N : 6,8x1015 cm-3 Substrat N+ Drain figure 24 : Schéma d’un JFET en SiC-4H figure 25 : JFET vertical en SiC-4H [ONOS 02] [ZHAO 01] H. Onose et A. Watanabe [ONOS 02] ont développé un JFET en SiC-4H vertical dont les caissons de grille sont réalisés par implantation ionique. L’épaisseur de la couche épitaxiée de type N est égale à 20 µm et elle est dopée à 2,5¯1015 cm-3. La tension de blocage est égale à 2000 V avec un courant de fuite de l’ordre de 2 mA. La valeur de RDson diminue lorsque la dose d’implantation de la grille diminue et la largeur du canal augmente. La valeur moyenne du RDSon est de 60 mΩ.cm2. La grille est réalisée par implantation d’ion Al+ avec une énergie comprise Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 34 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance entre 730 et 870 keV. Après les trois implantations (grille, contact de source, contact de grille), la plaquette est recuite à une température de 1650°C sous atmosphère d’Argon. J.H. Zhao et X. Li [ZHAO 02] ont fabriqué un JFET vertical “normally-off“. Deux paramètres sont optimisés, la hauteur du canal horizontal (h) et la largeur du canal vertical (d), ainsi représentés par la figure 25. Ce JFET est basé sur un caisson de type P. Pour une largeur de 2,5 µm et une hauteur de 0,17 µm, la tension de blocage du système est de 1644 V à 300 K et de 1800 V à 600 K. Les zones de type P sont réalisées par co-implantation de Al et C avec des énergies d’implantation de l’ordre du MeV. Un JFET a été réalisé sur du SiC-4H présentant des résistances spécifiques faible (21,5 mΩ·cm²) [FRIE 00]. La figure 26 illustre la structure. Trois lots sont réalisés avec différentes valeurs pour la couche épitaxiée n°1. Le tableau 9 regroupe les différents paramètres du transistor avec la tension de claquage correspondante. La résistance RDson varie de 21,5 mΩ·cm² à 24,5 mΩ·cm² à température ambiante (T=25°C). Plus la couche épitaxiée n°1 est épaisse et peu dopée, plus la tension de claquage augmente. S o u rc e Gm Gp N ++ P ++ T y p e N : é p i2 G rille P P+ P+ P+ 1800 N- P+ P+ Drain figure 26 : JFET en SiC-4H [FRIE 00] 1200 Gp Type N Substrat N+ D R A IN 600 Gm ++ T y p e N : é p i1 S u b stra t N + Vbr [V] Source N+ ND épi n°1 [cm-3] 1,2¯10 16 5¯10 15 3¯10 15 figure 27 : SIAFET SiC-4H [SUGA 00] Epaisseur de ND épi n°2 Epaisseur de RDson1 l’épi n°1 [µm] [cm-3] l’épi n°2 [µm] [mΩ·cm²] 1,5¯10 16 2 11 1,5¯10 16 2 12 1,5¯10 16 2 13 9 14 23 tableau 9 : Résultats électriques obtenus par simulation pour différentes épaisseurs et dopage de la couche épi1 [FRIE 00] Une structure originale tels que le SIAFET (Static induction Injected Accumulated FET) illustré par la figure 27 est développée sur du SiC-4H. D. Takayama et Y. Sugawara travaillent sur le sujet depuis quelques années [SUGA 00-2] [TAKA 01].. La grille Gm est reliée à un oxyde donc le composant peut être considéré comme un MOSFET. Par contre, Gp est relié à une zone P+ donc nous pouvons dire que le SIAFET est aussi bien un JFET qu’un MOSFET Gm est une Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 35 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance électrode reliée à un oxyde alors que Gp est rattachée à la partie P de la jonction. Un canal de type P est créé lorsque la jonction PN est polarisée en direct. La structure est du type mesa protégée par poche en périphérie. Les résultats électriques sont présentés dans le tableau 10. Des améliorations sont à faire notamment pour diminuer la valeur du courant dans Gp et augmenter le courant en direct. K. Asano et Y. Sugawara [ASAN 01] développent un SEJFET (Static Expansion channel JFET) en SiC-4H. Le SEJFET est un SIAFET à grille commune dont l’oxyde de grille recouvre Gp (figure 27). Ainsi, une seule métallisation de grille donc un seul contact de grille et ce composant est de type “Normally-Off“. La grille est réalisée sur une couche de type P+, donc le canal est créé par une zone de charge d’espace. La protection est de type MESA et une poche est implantée en périphérie. Les caractéristiques électriques sont regroupées dans le tableau 10. SIAFET SEJFET Normally-off Normally-off 2 électrodes de grille 1 électrode de grille 50 µm 9×1014 cm-3 50 µm 7×1014 cm-3 Vbr = 2 kV S = 2,25 mm2 Vbr = 4,5 kV S = 1,2 mm2 VTH = 15 V IDS = 0,3 A sous VDS = 4 V IDS = 0,03 A sous VDS = 4 V Pour VGM = 40V et VGP = 7V Pour VG = 2,6V 75 µm 7×1014 cm-3 75 µm 7×1014 cm-3 Vbr = 4,6 kV S = 0,5 mm2 Vbr = 5,5 kV S = 1,2 mm2 VTH = 6 V IDS = 12,5 mA sous VDS = 4 V IDS = 28 mA sous VDS = 3 V Pour VGM = 20V et VGP = 10V Pour VG = 2,6V tableau 10 : Récapitulatif des caractéristiques électriques du SIAFET et SEJFET Globalement, le SEJFET posséde une électrode de grille de moins. Le gros intérêt de ces dernières structures est que le composant est “Normally Off“. Après avoir présenter, quelques réalisations de JFET et de ses dérivés (SIAFET et SEJFET), la partie suivante aborde l’IGBT. 3.6 L’IGBT (Insulated Gate Bipolar transistor) L’IGBT est l’un des composants en électronique de puissance le plus utilisé actuellement. Il est présent dans les domaines de la moyenne et forte puissance. Il offre de bons compromis car il possède la rapidité d’un transistor MOSFET et il offre un niveau de courant élevé grâce à l’injection de porteurs minoritaires. Des recherches avec du silicium sont développées sur la montée en tension. Il existe deux types de structures différentes. Une première structure existe, Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 36 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance elle est nommée PT (punch through). Le composant est élaboré à partir d’un substrat de type P sur lequel deux couches sont épitaxiées, une de type N+ servant de couche tampon et l’autre très épaisse, de type N, utilisée pour la tenue en tension (cf. figure 29). Un second principe est développé autour d’une plaquette de type N, l’émetteur en face arrière est obtenu en implantant des ions Al+ ou B+, le porte canal et le collecteur sont obtenus de même par implantation et diffusion (figure 28). Pour les 2 cas représentés ci-dessous, les couches de type N- n’ont pas la même épaisseur (3 fois plus faible pour l’IGBT PT) pour une tension de blocage donnée. Grille Emetteur P+ N P + Grille Emetteur Emetteur P N + P+ P+ N + P Emetteur P N+ P+ Type NType N Type P+ Type N Type P+ - Collecteur Collecteur figure 28 : structure IGBT NPT figure 29 : structure IGBT Punch Through “En statique, l’IGBT peut être identifié à un MOSFET mis en série avec une diode“. En direct, la diode injecte des porteurs dans le MOSFET d’où une diminution de la résistance série. En revanche, à l’ouverture, la présence de la diode implique une évacuation des charges stockées. Ceci implique la nécessité de déterminer des compromis entre temps de commutation plus élevés que le MOS mais une densité de courant à l’état passant plus importante que le MOS. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 37 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Nom Tension de blocage [V] Courant en direct [A] VCEsat [V] IXYS IXGH 60N60C2 600 75 2,5 1000 50 4 1200 150 2,2 1200 55 2,2 2500 32 3,2 3300 400 5 6500 600 6 6500 600 4,7 Boîtier plastique [IXYS 04-6] IXYS IXGH25N100U1 Avec diode anti-parallèle Boîtier plastique [IXYS 04-7] : IXYS IXDN 75N120 NPT Boîtier plastique [IXYS 04-8] IXYS IXRH 40N120 avec diode en série Boîtier plastique [IXYS 04-9] IXYS IXLF 19N250A Boîtier plastique [IXYS 04-10] EUPEC ff400r33kf2c module [EUPE 04-3] EUPEC fz600r65kf1 module [EUPE 04-4] EUPEC dd600s65k1 Avec diode anti-parallèle module [EUPE 04-5] tableau 11 : Récapitulatif d’un échantillonnage d’IGBT en silicium commercialisé Le tableau 11 récapitule quelques offres disponibles pour l’IGBT. D’un point de vue tenu en tension, la plage est très grande car elle va de 600 à 6500 V. Il existe un empiétement de l’IGBT sur le MOS dans le domaine 600 – 1000 V mais l’IGBT permet un calibre en courant plus élever. L’arrivée du CoolMOS va peut être faire évoluer ce domaine. Pour les applications haute tension, tension de blocage allant de 3300 V à 6500 V, l’IGBT offre un meilleur service que le thyristor ou le GTO par sa commande (commande en tension). Emetteur P + Grille N : 1017 cm-3 N+ P Emetteur Grille + 2 µm Grille Type P- : 5x1015 cm-3 15 µm Type P : 1017 cm-3 3 µm Substrat N+ Collecteur figure 30 : structure d’un IGBT en SiC-6H [RYU 00] Grille P P N : 1017 cm-3 1 µm + + Type P- : 5x1015 cm-3 10 µm Type P : 1017 cm-3 1µm Substrat N+ Collecteur figure 31 : IGBT en SiC-4H [SING 01] Un IGBT en SiC-6H a été élaboré sur une plaquette de type N [RYU 00]. La surface active est égale à 0,02 cm2. En périphérie, la structure est de type MESA avec une protection par poche. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 38 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance La structure, en inverse, supporte des tensions allant jusqu’à 380 V. La valeur de la résistance RDson peut varier très fortement avec la température. Elle passe de 80 mΩ·cm² pour T=400°C à 430 mΩ·cm² pour T=30 °C. En direct, le courant de collecteur est égal à 2 A sous VCE = -10 V avec VGE = -30 V. Un second IGBT est développé en SiC-4H [SING 99]. Sa structure est de type UMOS avec un canal P. Cette architecture permet une meilleure densité d’intégration du composant sur la plaquette par rapport à d’autres possibilités (par exemple la structure latérale). Des caractérisations électriques en température montrent que la résistance à l’état passant diminue lorsque la température augmente. En direct, le courant peut atteindre 1,5 A sous une chute de potentiel de 15 V, pour une tension de commande de –36 V. En inverse, la tension de claquage est seulement de 85 V comparée à 790 V pour une diode bipolaire réalisée sur la même plaquette. 3.7 Les transistors Bipolaires Le transistor bipolaire est constitué de trois électrodes, émetteur, base et collecteur. Il existe deux types de composants, NPN et PNP. Dans le domaine de la puissance, le modèle le plus utilisé, en technologie silicium est le NPN. La conduction du transistor NPN est assurée par les électrons or la mobilité des électrons est supérieure à celle des trous donc le transistor NPN possède une chute de potentielle plus faible à l’état passant que le PNP. La figure 32 montre le schéma de principe d’un transistor bipolaire NPN. Emetteur Type N Base P+ Emetteur N+ Base Type P Type P+ Type N Collecteur 1 µm Type P : 2x10 17 cm -3 Type N - 4x10 15 cm -3 Substrat N + Collecteur figure 32 : schéma de principe d’un transistor NPN figure 33 : Transistor bipolaire en SiC-4H réalisé par vertical [TANG 02] Ce composant est formé de deux jonctions PN. En régime bloqué, si la tension VCE est positive, la jonction Collecteur/Base est en inverse et elle est optimisée de façon à tenir la tension. Si un courant de base IB est appliqué positivement, la jonction Emetteur/Base se polarise en direct. En régime linéaire ainsi l’émetteur injecte des porteurs minoritaires dans la base. Le collecteur a Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 39 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance pour rôle de collecter ces porteurs dans la base sous l’effet d’un fort champ électrique (la jonction base-collecteur est polarisée en inverse). Aujourd’hui, le transistor bipolaire n’est quasiment plus utilisé car d’un point de vue de la commande, il n’est pas du tout avantageux. En effet, pour le mettre en conduction, il faut appliquer un courant positif ou négatif selon le type NPN ou PNP. Pour qu’il reste conducteur, il faut continuer à appliquer le courant de commande ce qui est très coûteux en énergie. De plus, une commande en courant est beaucoup plus difficile à réaliser qu’une commande en tension. Avec ces différents inconvénients, il devient de plus en plus difficile de trouver dans le commerce des transistors bipolaires de puissance. Cette gamme de composants a été détrônée par l’IGBT qui offre une commande moins coûteuse en énergie. Un transistor bipolaire NPN, a été réalisé en SiC-4H [TANG 02]. L’originalité du transistor repose sur le fait que l’émetteur est obtenu par implantation ionique de phosphore (cf. figure 33). Les caractérisations électriques de ce démonstrateur montrent que le gain en courant varie classiquement avec la valeur du courant de collecteur et la température du composant. Pour JCE égal à 20 A.cm-2, le gain passe de 8 à 3 lorsque la température varie de 25 à 250 °C. En simulation, il est montré VCE0 augmente lorsque l’épaisseur de la base augmente au détriment du gain en courant. Un transistor bipolaire NPN a été conçu par Ryu [RYU 01] en SiC-4H. A partir d’un substrat de type N+, trois couches sont épitaxiées (cf. figure 34). La protection en périphérie est de type mésa avec JTE. La dose totale de la poche est de 1,13¯1013 cm-3. La tension de claquage théorique uni-dimensionnelle est de 3,1 kV. Les premières caractérisations électriques montrent que la tension de claquage du transistor est de 1,8 kV (VCE0). La tension maximale collecteur base, l’émetteur étant ouvert, est égale à 2,2 kV (VCB0). La résistance à l’état passant est égale à 10,8 mΩ.cm pour une tension VCE égale à 2 V. Ce transistor bipolaire est parmi ceux dont la tenue en tension est l’une des plus élevée. Emetteur Base Base N+ P+ P+ -3 17 Type P : 2,5x10 cm JTE : P 1 µm JTE : P 20 µm Type N : 2,5x10 cm Substrat N+ Collecteur 15 -3 figure 34 : Transistor bipolaire en SiC-4H protégé par mésa et JTE [RYU 01] Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 40 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Ainsi, se termine la présentation du transistor bipolaire dont son utilisation aujourd’hui reste très faible. La partie suivante présente le thyristor et le GTO qui a été un des pionniers des transistors de puissance. 3.8 Le thyristor et le GTO 3.8.1 Principe de fonctionnement Un thyristor GTO (Gate Turn Off) est un thyristor contrôlable à la fermeture et à l’ouverture alors qu’un thyristor simple ne se commande qu’à la fermeture. C’est le premier interrupteur commandé qui fut utilisé dans la production industrielle de convertisseurs de type onduleurs ou hacheurs. Aujourd’hui, on le rencontre dans quelques rares applications de très fortes puissances. Avec l’arrivé de l’IGBT, le thyristor a été de moins en moins utilisé. Le temps de commutation élevé est du à une durée de vie des porteurs très importante et un temps de recombinaison des porteurs minoritaires long. Toutefois il existe une méthode pour réduire la durée de vie des porteurs. Elle repose sur le principe de bombardement protonique d’atomes d’or ou de platine dans le silicium. Par contre, elle n’est pas valable pour des zones localisées à cause de la diffusion de ces espèces dans le silicium. A l’heure actuelle, les thyristors fabriqués en silicium ont des tenues en tension de l’ordre de 6,5 kV. Pour ces raisons, ces interrupteurs fonctionnent à des fréquences de commutations relativement basses (500 Hz). Pour élaborer un thyristor en SiC pouvant supporter 5 kV en direct bloqué (tension pour laquelle le courant de fuite est faible), il faut une couche de 50 µm d’épaisseur (dopée à 1015 cm-3) pour le SiC [RYU 01.], par contre pour le silicium, il faudrait une couche de 500 µm (dopée à 2¯1013 cm-3). Avec une telle épaisseur, la différence de potentiel aux bornes du composant, en direct, est très élevée. Le passage au SiC permet une diminution de cette différence de potentiel à l’état passant. En SiC, un substrat de type P a une résistivité très importante donc un interrupteur sur ce type de substrat n’est pas envisageable. C’est pourquoi le thyristor en SiC est réalisé à partir d’une plaquette de type N (substrat) et trois couches épitaxiées P, N et P (figures 35 et 36). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 41 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Cathode Type N Type P gachette Anode J1 Type P Type N gachette J2 Type N Type P J1 J2 Type P J3 Type N Anode J3 Cathode figure 35 : Schéma de principe du thyristor en Si figure 36 : Schéma de principe du thyristor en SiC (épaisseurs des couches pas à l’échelle) (épaisseurs des couches pas à l’échelle) Le fonctionnement du thyristor peut se découper en trois régimes de fonctionnement (direct, direct bloqué et inverse). Lorsqu’une tension VAK positive est appliquée, les jonctions J1 et J3 sont en direct, la jonction J2 se trouve en inverse. Ce type de fonctionnement du thyristor est appelé le régime direct-bloqué. Si aucun courant n’est appliqué à la gâchette, la fermeture de l’interrupteur se fera lorsque le champ électrique atteindra des valeurs pour lesquelles le mécanisme de génération des porteurs par impact sera activé, à ce moment là, J1 injecte des trous qui polarise J3 en directe qui à son tour injecte des électrons polarisant J2 en direct ce qui contribue à la mise en conduction du thyristor. Pour contrôler la mise en conduction du thyristor à l’aide de la gâchette, il suffit d’appliquer un courant positif (injection de trous) pour le cas du thyristor en Si ou un courant négatif (injection d’électrons) pour le thyristor SiC afin de polariser en direct la jonction J1 . 3.8.2 Thyristors disponibles sur le marché Le thyristor est un composant utilisé pour des applications très haute tension et très forte puissance. Lors de l’arrivée sur le marché de l’IGBT, le thyristor a perdu des parts de marché. De plus, l’IGBT connaît de nouveaux développements en terme de tenue en tension. Le développement du thyristor est plus tourné vers la très haute tension. Le tableau 12 répertorie quelques composants de type thyristor existant sur le marché. Le calibre en courant est supérieur à celui des IGBT. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 42 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Nom Tension de blocage [V] Courant en direct [A] GTO Powerex FG6000au-120d 6000 6000 Oui Boîtier press-pack 4800 DC 6500 1250 non 1800 700 non [POWE 04-2] Powerex TBKO_12 Boîtier press-pack [POWE 04-3] Powerex PD47-07 Avec diode anti-parallèle Module [POWE 04-4] tableau 12 : Quelques thyristors disponibles sur le marché 3.8.3 Etat de l’art des thyristors-GTO en SiC J.B. Fedison et T.P. Chow [FEDI 01] ont fait varier la forme des doigts d’anode et de gâchette. L’originalité de ces travaux est le développement de deux types de doigts illustrés par la figure 37 et la figure 38. Ainsi, l’influence de la géométrie des électrodes sur l’ouverture peut être illustré. Le temps d’ouverture du thyristor est plus élevé pour la structure représentée par la figure 38 car la surface totale est plus importante pour ce design. Le temps de mise en conduction est plus court pour le type de doigt représenté par la figure 38 car l’écartement des doigts est constant. figure 37 : représentation des doigts de gâchette sous figure 38 : représentation des doigts de gâchette sous la forme « radiale » [FEDI 01] forme « involute » [FEDI 01] Un thyristor GTO asymétrique a été conçu par S.H. Ryu [RYU 01] en SiC-4H. La structure représentée par la figure 39 est protégée par une gravure et une poche (mesa/JTE). La surface totale du composant est de 4 mm². Sous une chute de potentiel de 4,97 V en direct, il laisse passer un courant de 12 A. En direct bloqué, il tient une tension de 3,1 kV. Un montage expérimental est développé pour commander à la fermeture le GTO avec un générateur d’impulsions délivrant un courant de 6 A dans la gâchette pendant des durées de 12 µs. Le temps de blocage est estimé à 500 ns et le gain en courant du turn-off est égal à 3,3. Ces résultats montrent que ce thyristor a un régime de blocage avec une tension 3100 V et commute avec des temps de 500 ns. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 43 Chapitre 1 3 Les composants pour l’électronique de puissance Anode Anode Gâchette P+ Gâchette Gâchette P+ Gâchette N+ N+ 17 -3 N : 5x10 cm 2,5 µm JTE Type P- : de 7 à 9x1014 cm-3 Type P : de 2 à 5x1017 cm-3 Type N+ : 5x1018 cm-3 N+ N+ Type N : ND, eN JTE JTE 50 µm 2,5 µm 1µm Sustrat N+ Type P : NA, eP JTE Type P 10 cm 2 µm Type N+ ND+, eN+ + 17 -3 Substrat N+ Cathode Cathode figure 39 : Thyristor gravé en SiC-4H protection mésa figure 40 : Thyristor gravé en SiC-4H protégé par et JTE {RYU 01] mésa et JTE Des thyristors en carbure de silicium (figure 40) ont été réalisés sur deux plaques différentes [CAMP 03]. Les caractéristiques des deux plaques sont représentées dans le tableau 13. Ces deux plaques ont subi le même déroulement technologique en même temps. Un morceau de la plaque 2 a été découpé afin de réaliser une protection de type anneaux implantés. Les résultats électriques montrent que la protection mesa/JTE est plus efficace que les anneaux implantés car la tenue en tension passe de 4090 à 5760 V. Pour la plaque 1, la tenue en tension des thyristors est égale à 4020 V alors qu’en simulation la tension de blocage de la jonction semi plane infinie est de 6,13 kV. Avec la même protection et la même surface de composant, la tension est égale à 7040 V pour la plaque 2. La surface du composant joue un rôle sur la tenue en tension car un composant de 4 mm² possède une tension de blocage de 5760 V alors que pour une surface de 0,25 mm², la tension est de 7040V. Ceci est due à la qualité du matériau car en terme d’inclusions de polytypes et d’absence de matière (micropipes), le SiC connaît des densités de défauts [CREE 04] non négligeables par rapport au Si. En mode passant, sous une tension VAK de 5V, la densité de courant est supérieure à 1000 A.cm-2 pour un thyristor de 4 mm² de la plaque 2. Diamètre [mm] Plaque 1 Plaque 2 35 50 ND+ [cm-3] 2¯10 18 3¯10 18 eN+ [µm] 1 1 NA [cm-3] 7,4¯10 5¯10 eP [µm] 14 14 ND [cm-3] 35 8¯10 50 17 10 16 eN [µm] 2,5 2,5 tableau 13 : Caractéristiques des plaques utilisées pour le thyristor gravé [CAMP 03] L’ensemble des interrupteurs a été présenté et l’intérêt de l’utilisation du SiC a été montré pour les composants de puissance. Il faut se placer dans le système pour montrer plus finement ce que peut apporter le SiC aux applications. C’est le but du dernier paragraphe de ce premier chapitre. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 44 Chapitre 1 4 Conclusion sur les composants de puissance 4 Conclusion sur les composants de puissance Les parties précédentes ont illustré le fonctionnement général de chaque famille de composant. De plus, les performances électriques ont été illustrées aussi bien pour les dispositifs en silicium qu’en SiC. La figure 41 illustre le domaine d’application de chaque famille de composants. Pour les fortes puissances, ce sont les thyristors et les GTO qui sont retenus. L’IGBT est un composant avec beaucoup de compromis car il permet de travailler jusqu’à 6 kV pour des fréquences comprises entre 1 et 60 kHz. Tension [kV] 10 9 8 7 MCT Thyristors IGBT 6 GTO Transistors Bipolaires 5 1 4 3 Courant [A] 10 MOS 100 2 1000 1 1500 3000 4500 6000 7500 9000 Fréquence [kHz] figure 41 : Schéma déterminant les performances électriques et fréquentielle pour chaque famille de composants en Si [DEDO 03] En SiC, une figure du même genre a été réalisée. Elle ne prend pas en compte la fréquence car les composants testés, pour la plupart, ne sont pas encapsulés et la mesure en commutation est très difficile à réaliser car ces composants sont plus rapides et les tenues en tension sont plus élevées. La figure 42 fait ressortir que c’est la diode qui a servi de “véhicule test“ pour la tenue en tension et la montée du calibre en courant. Il ressort de cette étude bibliographique que le SiC permettra très prochainement d’utiliser des composants unipolaires à la place des composants bipolaires en Si. Le développement des composants bipolaires passe par une augmentation ducalibre en courant afin de rivaliser avec le Si. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 45 Chapitre 1 5 Vers des systèmes intégrés de puissance en SiC figure 42 : Performances des composants de puissance en SiC [ECN 04] 5 Vers des systèmes intégrés de puissance en SiC L’intégration de composants peut être modélisée de deux manières ; d’une part les composants sont sur la même puce (monolithique) ou sur puces différentes (hybride) en vue de réaliser une fonction complète comme un pont redresseur ou un onduleur. Une première équipe s’est penchée sur le problème en réalisant un demi bras d’onduleur [LI 04-1]. L’interrupteur utilisé est un IGBT en Si. La diode anti-parallèle est une diode MPS, SiC dont une coupe est représentée par la figure 15. Les caractéristiques électriques de la cellule de commutation sont une tension de blocage de 2,5 kV et un calibre en courant de 30 A. Des caractérisations en commutation ont été réalisées sur une charge inductive de 1 mH. Il a été montré que le remplacement de la diode Si par la diode SiC induisait une diminution de 42% de l’énergie dans la diode à l’ouverture de celle-ci et une baisse de 36 % de l’énergie lors de la fermeture de l’IGBT dans celui-ci. La société APT commercialise des convertisseurs (hacheur ou onduleur) formés d’interrupteurs CoolMOSTM et d’une diode schottky SiC [APT 04-]. Des caractérisations en commutation de la cellule de commutation formée d’une diode schottky SiC et d’un CoolMOSTM en température ont été réalisées au SATIE [DUPO 04]. Elles montrent la non dérive du courant et de la tension en fonction du temps pour une température comprise entre 25 et 200°C. Ces résultats Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 46 Chapitre 1 5 Vers des systèmes intégrés de puissance en SiC montrent un intérêt croissant pour l’application des composants de puissance en SiC notamment dans le domaine de la haute température Un onduleur complet a été réalisé en utilisant des transistors bipolaires et des diodes MPS en SiC [ZHAO 04]. La puissance développée par l’onduleur est égale à 5,5 kW. Les composants ont une tension de blocage égale à 600 V et un calibre en courant de 30 A. La fréquence de fonctionnement de l’onduleur est égale à 20 kHz. Le rendement de l’onduleur est illustré par la figure 44 . L’encombrement de l’onduleur est assez faible compte tenu de l’échauffement très faible des composants. Un deuxième onduleur a été réalisé par les chercheurs de la socité Rockwell [CHAN 04]. Il a été réalisé à base de “MOS-enhanced JFET“. Les caractéristques électriques des composants sont une tension de blocage de 1500 V et un courant nominal de 10 A. Cette première réalisation a permis d’implémenter cet onduleur autour d’un moteur électrique. La tension du bus bar est égale à 600 V. Des pics de courant de 16 A ont été mesuré et d’autres résultats seront très prochainement publiés. figure 43 : Photos de l’onduleur en SiC à base de figure 44 : Rendement en fonction de la puissance transistor bipolaire de puissance [ZHAO 04] d’entrée de l’onduleur [ZHAO 04] Ces travaux montrent la faisabilité d’un onduleur avec uniquement des composants en SiC. Le gros intérêt est la diminution des pertes de chaque composant. L’onduleur est loin d’être optimal notamment sur la nature des transistors mais il a le mérite d’exister et montre un avenir très prometteur pour le carbure de silicium dans le domaine de l’électronique de puissance. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 47 Chapitre 2 : Simulation d’interrupteurs commandables en SiC Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 49 Chapitre 2 1 Introduction 1 Introduction Le but de ce chapitre est de montrer la démarche permettant de remettre un cahier des charges au centre technologique en vue de la réalisation d’un dispositif. Ce chapitre sera consacré à deux structures, le thyristor et le JFET. Cette phase est appelée conception du composant. Les paramètres des couches utilisées tels que le dopage et l’épaisseur seront déterminés mais aussi des données technologiques comme la profondeur de gravure ou la dose d’implantation. De plus, la connaissance de paramètres géométriques (longueur de canal…) est nécessaire pour le développement des masques qui sera présenté dans le chapitre suivant. La conception de composants est basée sur l’utilisation d’un code de calcul par éléments finis qui permet d’obtenir les caractéristiques électriques globales en fonction de l’architecture du composant. Le logiciel MEDICITM est présenté au début de ce chapitre. Lors de la conception de dispositifs d’électronique de puissance, la protection périphérique du composant est primordiale pour la tenue en tension. La deuxième partie de ce chapitre repose sur la détermination de la protection périphérique pour le thyristor et le JFET précédée d’une présentation des problèmes rencontrés en périphérie des composants. L’accent est mis sur la tenue en tension des composants à concevoir. Ils devront possèder une tension de blocage supérieure à 5000 V. Ainsi, l’environnement proche du composant est à prendre en compte. En technologie, cette étape est appelée ″passivation″. La simulation sera un moyen utilisé pour montrer l’influence des paramètres de la ″passivation″ sur les caractéristiques électriques. Les résultats seront uniquement basés sur le thyristor. Après les problèmes de tenue en tension, il reste un travail de conception sur le fonctionnement en conduction du composant. Le thyristor et le JFET sont de ce point de vue assez différents car il s’agit d’un dispositif bipolaire d’une part et unipolaire d’autre part. Une partie entière sera consacrée au thyristor et une deuxième au JFET. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 51 Chapitre 2 : 2 Présentation de la simulation 2 Présentation de la simulation L’outil utilisé pour la conception de composants semi-conducteurs est basé sur la méthode des éléments finis. Il existe plusieurs logiciels tels que ATLASTM, DESSISTM, MEDICITM. Le laboratoire possède les deux derniers. Des travaux antérieurs ont montré que ces deux logiciels conduisaient aux mêmes résultats. Nous avons choisi de travailler avec MEDICITM [TMA 01]. Dans la suite du manuscrit, seules des simulations bidimensionnelles seront présentées. Le simulateur peut aussi être utilisé en 3D mais il est alors très coûteux en temps de calcul. 2.1 Principe de base pour la simulation MEDICITM La simulation est divisée en deux temps. Tout d’abord, il faut définir chaque zone de la structure (région semi-conductrice, électrode…) puis réaliser un maillage de chacune des zones. Ainsi, plusieurs points, appelés nœuds, sont définis. Les paramètres physiques et géométriques sont fixés pour chaque zone. La phase de simulation proprement dite peut débuter tout en ayant vérifié et validé le maillage. Il faut déterminer les paramètres ″génériques″ tels que la largeur de bande interdite, la conductivité thermique pour le SiC. Les paramètres des modèles tels que la mobilité, la durée de vie, les coefficients d’ionisation sont à fournir au simulateur. En chaque nœud de la structure, l’équation (2) est résolue. S’il s’agit d’un composant bipolaire, les deux équations de continuité pour les électrons et trous (3) sont prises en compte. Par contre, pour un composant de type unipolaire, une des deux équations de continuité est seulement utilisée pour le type de porteur majoritaire. ε∇ 2 V = -q × ( p - n + N + D - N - A ) − QS (2) δ n 1 ur uur δ p 1 ur uur = ∇.J n − U n , = ∇.J − U p δt q δt q p (3) Pour une tension donnée, une sauvegarde des différentes grandeurs physiques telles que le potentiel, le champ électrique, la concentration des porteurs est réalisée en chaque nœud de la structure. Ainsi, une visualisation de ces grandeurs permet d’analyser ce qui se passe dans la structure et de comprendre les caractéristiques électriques obtenues. 2.2 Modèle utilisé Chaque grandeur physique a été modélisée. L’accent est mis dans ce paragraphe sur la modélisation de la mobilité, de la durée de vie et des coefficients d’ionisation. Les autres modèles seront développés en annexe de ce manuscrit. Ces modèles et paramètres pour le SiC ont été développés et justifiés lors de travaux de thèse précédents [PLAN 94], [NALLET 01]. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 52 Chapitre 2 : 2 Présentation de la simulation 2.2.1 Modèles de la mobilité Le modèle de mobilité utilisé est basé sur les travaux de Caughey et Thomas [CAUG 67]. Cette mobilité est utilisée pour la polarisation en direct des jonctions PN. Son équation est représentée en encart de la figure 45. Noms des Valeurs paramètres 1000 800 MUN.MIN 0 MUN.MAX 947 cm2.V- µn 600 NREFN .s-1 1,94 1017 cm-3 2 -1 -1 µn,p [cm .V .s ] 1 400 µp 200 0 15 10 ALPHAN 0,61 XIN 0 NUN (valable -2,15 pour T> 250 K) 16 10 17 18 10 10 -3 dopage [cm ] 19 20 10 10 MUP.MIN 15,9 cm2.V1 MUP.MAX 124 cm2.V1 NUN,P ⎛ T ⎞ MUN,P.MAX. ⎜ -MUN,P.MIN ⎟ 300 ⎠ ⎝ (4) µn,p =MUN,P.MIN+ ALPHAN,P XIN,P ⎛ N total ( x,y ) ⎞ ⎛ T ⎞ 1+ ⎜ ⎜⎜ ⎟⎟ ⎟ ⎝ 300 ⎠ ⎝ N REFN,P ⎠ NREFP .s-1 .s-1 1,76 1019 cm-3 ALPHAP 0,34 XIP 0 NUP (valable –2,15 pour T> 250 K) figure 45 : Variation de la mobilité des électrons et des trous en fonction du tableau 14 : Récapitulatif des dopage valeurs utilisés pour le modèle de mobilité Le modèle de mobilité utilisé lors de la simulation du dispositif est illustré par l’équation (4). Si la jonction PN est polarisée en inverse, la mobilité est modifiée sous l’action d’un fort champ électrique. Le modèle utilisé est représenté par l’équation (5) où le terme µn,p est donné par le modèle de Caughey et Thomas (équation 4). µn,p (E)= (1+( µn,p µn,p .E vsat 1 α α (5) ) ) A champ faible, la vitesse des porteurs est proportionnelle au champ électrique (v(E)=µ.E). Par contre, lorsque le champ électrique devient important (300 kV.cm-1 voir annexe), la vitesse Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 53 Chapitre 2 : 2 Présentation de la simulation tend vers une valeur limite. Dans le cas du SiC-4H, la vitesse limite est égale à 2,2.107 cm.s-1 et le coefficient α est égale à 2. 2.2.2 Modèle de durée de vie La durée de vie des porteurs est une notion primordiale, notamment pour les composants bipolaires lors de l’ouverture car la durée de commutation est fortement liée à la charge stockée. En régime statique, la tension en mode direct dépend de la longueur de diffusion des porteurs dans la région la plus résistive (la moins dopée). De plus, la durée de vie des porteurs diminue lorsque la concentration des dopants. Elle est donnée par la relation (6). τ n,p = TAUN,P0 ⎛ N ( x,y ) ⎞ 1+ ⎜ total 17 ⎟ ⎝ 3.10 ⎠ 12 -7 4,0x10 ⎛ Ecn , p ⎞ ⎟⎟ ⎝ E// ⎠ α n , p = ( n, p.ioniza ) .exp ⎜⎜ − 10 -1 ln(α) [cm ] durée de vie [ns] -7 5,0x10 (6) 0.3 -7 3,0x10 -7 2,0x10 -7 1,0x10 TAUN,P0 = 500 ns 0,0 14 15 16 17 18 19 20 21 10 10 10 10 10 10 10 10 8 trous 6 4 2 électrons 0 -7 4,0x10 dopage [cm-3] -7 6,0x10 8,0x10 -7 1,0x10 -6 -1 1/E [cm.V ] figure 46 : Variation de la durée de vie des porteurs figure 47 : Illustration des coefficients d’ionisation de en fonction du dopage Konstantinov [KONS 97] 2.2.3 Coefficient d’ionisation Lorsqu’une jonction PN est polarisée en inverse, le champ électrique croit jusqu’à atteindre une valeur appelée champ critique qui se situe entre 2 et 3 MV.cm-1 [TOUR 03]. Pour ces valeurs de champ électriques, la force exercée sur les porteurs (F=q.E) accélère ceux-ci lors de leur parcour entre deux intéractions avec le réseau. Si l’énergie acquise par le porteur (électrons ou trous) est suffisamment élevée une paire électron-trou est générée qui, elle-même, peut ioniser un autre atome du réseau. La multiplication des porteurs implique une augmentation rapide du courant d’où le claquage par avalanche de la jonction. Ce mécanisme est appelé l’ionisation par impact et peut être modélisé de deux manières. Soit par une approche macroscopique rapide, on Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 54 Chapitre 2 : 2 Présentation de la simulation résoud l’équation de Poisson et on considère que le claquage est obtenu lorsqu’en un point de la structure le champ électrique atteint la valeur critique. Soit, comme nous l’avons fait, nous résolvons l’équation de Poisson et les équations de continuité. Le terme de génération des porteurs comporte l’expression des coefficients d’ionisation illustrée en encart de la figure 47. Le claquage est alors obtenu lorsque le courant total par unité de profondeur est égal à 1 µA/µm. Les paramètres utilisés pour les coefficients d’ionisation sont donnés par le tableau 15. Nom des paramètres Valeurs des paramètres n.ioniza 4,08 105 cm-1 Ecn 1,67 105 V.cm-1 p.ioniza 1,63 107 cm-1 Ecp 1,67 107 V.cm-1 tableau 15 : Valeurs des paramètres utilisés pour le modèle des coefficients d’ionisation Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 55 Chapitre 2 : 3 Structure thyristor uni-dimensionnelle 3 Structure thyristor uni-dimensionnelle Cette partie est dédiée à la présentation des caractéristiques des différentes couches du thyristor. La figure 48 illustre la structure thyristor uni-dimensionnelle simulée. Les paramètres (épaisseur et dopage) de chaque provient du travail de Mr ARSSI [ARSS 01]. Seuls les paramètres de l’épitaxie de type P- sont modifiés et sont égals à 50 µm au lieu de 35 µm pour la longueur et 1015 cm-3 au lieu de 5×1014 cm-3 pour le dopage. Ainsi, la tenue en tension du thyristor passe de 6 kV [ARSS 01] à 7,7 kV. Une coupe verticale du champ électrique a été réalisée et elle est présentée par la figure 49. La jonction J2 étant la seule des trois à être polarisée en inverse, nous nous intéresserons uniquement à l’étalement de la zone de charge d’espace de cette jonction. Côté gâchette, le champ électrique est nul avant d’atteindre l’électrode de gâchette. Ainsi, il n’y a pas de percement au niveau de la gâchette du thyristor. Il en est de même côté de la jonction J3 mais lors de la commande du matériau, il faudra bien spécifier que l’épaisseur de la couche P devra être 50 µm Epitaxie P- 1015 cm-3 1 µm Epitaxie P 5x1017 cm-3 J 3 -1 Anode Impl. P+ > 1019 cm-3 J1 3 µm Gâchette Epitaxie N 1017 cm-3 J2 E [V.cm ] au moins égale à 1 µm pour un dopage de 5×1017 cm-3. 2,0x10 6 1,5x10 6 1,0x10 6 5,0x10 5 0,0 0 Substrat N 5x10 cm + 18 -3 10 20 30 40 50 profondeur [µm] Cathode figure 48 : Schéma du thyristor uni-dimensionelle figure 49 : Coupe verticale du champ électrique de J1 à J3 L’étude du thyristor à l’aide de sa structure uni-dimensionnelle se résume uniquement à la simulation de la tenue en tension en mode direct. Elle nous a permis de mettre évidence que les paramètres (dopage et longueur) des couches N, P- et P permetteront d’obtenir au mieux une tenue en tension de 7,7 kV pour le thyristor. Pour la suite du manuscrit, une épaisseur de 2 µm pour l’épitaxie N est retenue. Ce résultat tient compte du fait que la couche d’anode est réalisée par une implantation de 1 µm de profondeur qui conduit à une épaisseur de 2 µm pour la couche de gâchette. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 56 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET La protection périphérique est une étape essentielle dans la fabrication d’un composant de puissance. Cette partie est dédiée à montrer l’influence des paramètres physiques et géométriques pour les solutions envisagées. Tout d’abord, une brève introduction présente les problèmes liés à la périphérie. Une première solution reposant sur le principe de la gravure de semi-conducteur nommée protection ″mesa″ sera proposée en montrant l’influence des différents paramètres tels que la profondeur de gravure sur la tenue en tension. Une combinaison entre deux terminaisons (″mesa + JTE″) sera présentée. Le symbole JTE est une abréviation de ″Junction Termination Extension″. Ce principe sera introduit en troisième partie. Les résultats de l’étude sont donnés pour le thyristor. Les problèmes liés à la protection du JFET sont identiques à ceux du thyristor. Ainsi, une synthèse des résultats de simulation sera présentée en quatrième partie. 4.1 Pourquoi protéger un composant de puissance Sur une puce de silicium ou de SiC, une multitude de composants est réalisée. Il faut alors assurer une isolation galvanique. Dans le cas simple d’une diode bipolaire PIN, l’anode de type P est réalisée localement par implantation ionique (diode planar). La figure 50 illustre l’exemple de la diode ″planar″. Rj est défini comme l’extension latérale de la zone de type P+ implantée. Si Rj est faible, du fait de l’effet de pointes les lignes équipotentielles se resserrent. Si au contraire, Rj tend vers l’infini, nous nous retrouvons dans la configuration d’une jonction PN unidimensionnelle donc le claquage se produit en volume. Le cas le plus défavorable est celui où Rj est égal à zéro (pas d’extension latérale). Un point anguleux est formé, les lignes équipotentielles sont très rapprochées, induisant localement un champ électrique très élevé qui provoque le claquage de la structure en périphérie (point A). Dans le cas du SiC, les dopants ne diffusent pas donc Rj tend vers zéro. ANODE Rj ANODE Type P+ α Type P + A A' Type N Type N Type N+ Type N + A' CATHODE CATHODE figure 50 : Illustration d’une diode PIN ″planar″ figure 51 : Illustration d’une diode PIN ″mesa″ Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 57 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET Pour une terminaison mesa montrée par la figure 51, la valeur de l’angle α influence la tenue en tension. En effet, si α est supérieur à 0° et si le diamètre de la structure croît lorsqu’on se déplace de la zone la plus dopée vers la zone la moins dopée alors les lignes équipotentielles se resserrent vers la périphérie.Dans ces conditions, pour une tension donnée, le champ électrique sera beaucoup plus élevé et le claquage aura lieu prématurément en périphérie au point A’ de la figure 51. Une partie de notre travail de recherche a pour but de limiter ce claquage en périphérie. La figure 52 illustre le module du champ électrique pour la tension de claquage de la diode protégée par ″mesa″. Le champ est très élevé à la jonction et au pied de la gravure. Claquage Type N Type P figure 52 : Image du module du champ électrique pour une tension de 2905 V (tension de claquage pour une épitaxie de 50 µm dopée à 1015 cm-3 avec une profondeur de gravure de 5 µm et un angle α de 120°) 4.2 Protection mesa Le but de cette partie est de montrer l’impact des différents paramètres de la protection ″mesa″ sur la tenue en tension. Une coupe du thyristor planar est représentée par la figure 53. En régime direct bloqué (VAK > 0), les jonctions J1 et J3 sont en direct. Par contre, la jonction J2 est polarisée en inverse. Le travail d’optimisation s’articule autour de la jonction J2. Afin de diminuer le nombre de jonctions (diminution du temps de simulation), seule la diode représentée par la figure 54 sera simulée. ANODE GACHETTE Type P J1 Type N+ + CATHODE 2 µm type N+ 1017 cm-3 α Epitaxie N J2 Pgrav 50 µm type P 10 cm 15 -3 Effet de pointe Epitaxie PJ3 Epitaxie P+ Substrat N+ CATHODE figure 53 : Coupe de la structure planar 1 µm type P+ 5.1017 cm-3 ANODE figure 54 : Coupe de la jonction (J2) du thyristor protégée par mesa utilisée pour la simulation Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 58 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET protégée par mesa utilisée pour la simulation Les paramètres étudiés sont la profondeur de gravure (Pgrav) et l’angle de gravure noté α. ²Les paramètres de la couche P+ et N+ permettent de ne pas atteindre le percement ainsi démontrer dans le paragraphe précédent. 4.2.1 Influence de l’angle α sur la tenue en tension Pour montrer l’influence de l’angle α sur la tenue en tension, seules les simulations réalisées pour Pgrav égale à 50,5 µm sont prises en comptes. En d’autres termes, toute l’épitaxie peu dopée a été gravée. L’effet de pointe imposé pour une profondeur de gravure inférieure à l’épaisseur de l’épitaxie P- (montré dans la figure 54) et plus ou moins important selon la valeur de α peut être à l’origine du claquage de la structure. Ainsi, ce phénomène a été écarté pour Pgrav = 50,5 µm. Il est à noter qu’une garvure possédant une profondeur de 50 µm est très difficile à obtenir notamment avec une rugosité très faible et un flanc de gravure le plus propre possible. Cette simulation est à la base du raisonnement qui suit. 3 8x10 Pgrav = 50,5 µm Pgrav = 20 µm Pgrav = 10 µm Pgrav = 5 µm Pgrav = 1 µm 3 Vbr [kV] 6x10 3 4x10 3 2x10 0 20 40 60 α [°] figure 55 : Tenue en tension en fonction de α pour différents Pgrav Ainsi pour la profondeur de gravure maximale, l’augmentation de la valeur de l’angle α implique une diminution de la tenue en tension (cf. figure 55). Si l’angle α augmente, les lignes équipotentielles vont se resserrer comme représenter dans la figure 56 car elles doivent toujours être perpendiculaire à l’interface SiC/air. Ceci engendre une diminution de la tenue en tension par rapport au cas où α est nul (c.f. figure 57) où les lignes équipotentielles se sont desserrées. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 59 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET A A Type N+ Type N+ α Type P Type P A' A' B figure 56 : Illustration du recul de la zone de charges d’espace pour un figure 57 : Illustration des lignes angle α équipotentielles pour α nul 4.2.2 Influence de la profondeur de gravure (Pgrav) sur la tenue en tension La figure 55 met en évidence que la tenue en tension augmente si la profondeur de gravure croit (α donné). Pour des profondeurs de gravure inférieure à l’épaisseur de l’épitaxie peu dopée (50 µm), la tension de claquage a tendance à augmenter pour des α croissants. Ainsi, le claquage est dû aux effets de pointe imposés par la gravure. Par contre, pour une valeur α suffisante (30°), la tension de claquage va diminuer pour une profondeur de gravure donnée (10 µm), c’est l’effet de l’angle qui l’emporte sur la pointe (courbes en forme de cloche). Avec ce type de protection, pour atteindre un objectif de tenue en tension de 5000 V, il faut réaliser une profondeur de gravure supérieure à 20 µm avec un angle α de 15°. Or, compte tenu des moyens technologiques actuels qui sont mis à disposition, la vitesse de gravure dans le SiC est autour de 1,39 nm/s (valeur présentée dans chapitre 3) ce qui impliquerait un temps de gravure de l’ordre de quatre heures. Une autre solution doit être trouvée pour répondre au cahier des charges pour la tenue en tension (5 kV) des composants à réaliser. Pour ce type de protection, compte tenu que les profondeurs de gravure ne sont pas très importantes, la tenue en tension peut être améliorée en faisant varier l’angle. Pour chaque profondeur, la valeur de l’angle doit être optimisée. Cette technique de gravure a été étudiée dans le passé [PLAN 03] mais elle n’a pas été retenue lors de notre travail. 4.3 Protection mesa combinée avec JTE Une alternative à la protection mesa est d’implanter en plus de la gravure une région du type opposée à la couche soutenant la tension. Un exemple est illustré par la figure 58. Ce genre de protection est appelé protection par ″poche″ ou JTE (Junction Termination Extension). 4.3.1 Fonctionnement de la protection JTE Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 60 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET Si une zone N est implantée (cf. figure 58), son rôle est d’étaler les lignes équipotentielles et, ainsi, de limiter la création du ou des points où le champ électrique est localement élevé. Alors la tension de claquage approche la tension de claquage en volume. On parlera de protection par poche si la profondeur Pgrav, est nulle sinon, de protection par anneau equipotentiel. Pour le cas où Pgrav est nul, la zone N implantée est polarisée au potentiel de la jonction PN. Si Pgrav est supérieure à 0, la zone N sera polarisée lorsque la tension cathode-anode sera suffisante pour qu’une zone de charge d’espace soit créée et polarise cette zone. Par abus de langage, la protection sera appelée protection mesa combinée avec JTE ou mesa/JTE. CATHODE 2 µm type N+ 1017 cm-3 10° 50 µm type P 10 cm 15 -3 A Pgrav B NJTE LJTE 1 µm type P+ 5.1017 cm-3 ANODE figure 58 : Coupe de la jonction (J2) du thyristor protégé par mesa/JTE utilisée pour la simulation La figure 58 illustre la structure et ses paramètres (lJTE longueur de la poche, NJTE dose d’implantation de la poche et Pgrav profondeur de gravure) qui est utilisée pour simuler la jonction J2 du thyristor avec la protection mesa/JTE. Si la poche est trop dopée, elle a la même fonction que l’émetteur (Cathode). Le claquage a lieu en B. Si la zone N (poche) est trop faiblement dopée, les porteurs désertent la poche pour des tensions trop inférieures par rapport à la tenue en tension désirée, le claquage a lieu au point A. Pour des largeurs de poche (LJTE) trop faible, le claquage se trouve en B car la zone désertée n’est pas assez large (similitude avec le claquage en volume, plus la zone faiblement dopée est fine plus la tenue en tension diminue). Pour se rapprocher de la tension de claquage en volume, il faut une poche suffisamment large et un dopage assez bien déterminé. Pour la protection mesa/JTE, trois paramètres sont à optimiser (Pgrav, LJTE et NJTE). Un quatrième paramètre peut être optimisé, la profondeur de jonction de la poche. Des travaux montrent son influence [PLAN 03] sur la tenue en tension mais l’implantation de zone profonde nécessite un implanteur haute énergie. Ce problème sera exposé plus en détail dans le chapitre suivant. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 61 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET 4.3.2 Influence de LJTE et NJTE sur la tension de claquage Un premier groupe de simulations est réalisé pour différentes longueurs de poche et dose d’implantation. La profondeur de gravure, Pgrav est fixée à 1 µm. Ce résultat se justifiera dans la prochaine partie. Les simulations ne prennent pas en compte des charges fixes à l’interface SiC/air. De plus, nous considérons un débordement de 5 µm qui pourrait avoir lieu lors de l’implantation due à un décalage d’alignement lors de la photolithographie. Ainsi, quelquesoit Pgrav, la zone N implantée étale les lignes équipotentielles. Un schéma de principe illustrant le débordement, simplifié pour la simulation est présenté en encart de la figure 60. Les résultats de simulation sont illustrés par la figure 59. Pour une longueur de poche supérieure ou égale à 100 µm, la tension n’évolue plus pour NJTE inférieure ou égale 9×1012 cm-2 (figure 59). En prenant en compte le débordement de la poche (figure 60), la tenue en tension diminue de l’ordre de 100 V mais la dose optimale est toujours égale à 9x1012 cm-2. Pour toutes les simulations, l’activation électrique des dopants est égale à 100%. Des simulations sont réalisées avec un décalage de la poche de 10 µm vers la gauche. La tenue en tension diminue très fortement (4 kV). En effet, le claquage a lieu en fond de gravure (au point A représenté sur la figure 58), la poche n’écarte pas assez les lignes équipotentielles. 8 8 LJTE = 150 µm 7 Vbr [kV] Vbr [kV] LJTE = 100, 150 et 250 µm 6 7 N+ P JTE débordement 6 débordement LJTE = 50 µm 5 12 7,0x10 12 12 8,0x10 5 12 7,0x10 9,0x10 -2 9,0x10 12 NJTE [cm ] -2 12 12 -2 NJTE [cm ] figure 59 : Variation de la tenue en tension en 8,0x10 figure 60 : Variation de la tenue en tension en fonction fonction de NJTE compris entre 7 et 9×10 cm pour de NJTE compris entre 7 et 9×1012 cm-2 pour LJTE = 150 différents LJTE µm avec ou sans débordement Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 62 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET 8 LJTE > 50 µm débordement 7 Vbr [kV] N+ 6 P 5 JTE débordement 4 3 LJTE = 50 µm 2 12 12 12 13 13 13 7,0x10 8,0x10 9,0x10 1,0x10 1,1x10 1,2x10 -2 NJTE [cm ] figure 61 : Variation de la tenue en tension en fonction de NJTE pour différents LJTE Ces premiers résultats montre une tenue en tension (7690 V) qui est très proche de celle en volume (7700 V) pour la jonction J2. Le taux de rendement de la protection est égal à 99%. 4.3.3 Influence de Pgrav et NJTE sur la tension de claquage Des simulations sont réalisées afin de regarder l’influence de la dose et de la profondeur de gravure sur la tenue en tension. Les résultats sont représentés sur la figure 62. La tenue en tension est améliorée si Pgrav augmente, mais pour la dose optimale (9x1012 cm-2 compte tenu des valeurs des autres paramètres de la poche), la tension de claquage est invariante. Pour Pgrav supérieure ou égale à 4 µm, la dose d’implantation optimale est comprise entre 8 et 9x1012 cm-2. Pour NJTE égale à 7x1012 cm-2, la différence de tenue en tension pour Pgrav égale 0 et 4 µm est de 740 V. Une coupe latérale du module du champ électrique est réalisée pour une tension de polarisation nulle (figure 63). La coupe est située à une profondeur de 0,2 µm à partir de la poche (figure 58). Le champ électrique est nul dans la poche pour Pgrav égale à 4 µm. De plus, le pic de champ électrique situé à 200 µm est très petit. Ainsi, sous une polarisation nulle, la poche n’est pas désertée en porteur. Lorsque Pgav augmente, la tension nécessaire pour polariser la poche va augmenter. Ainsi, le rôle de la poche va intervenir pour des tensions plus élevées. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 63 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET 8 4 5x10 7 -1 |E| [V.cm ] Vbr [kV] 6 Pgrav = 4 µm Pgrav = 3 µm Pgrav = 1 µm Pgrav = 0 µm 5 4 2 4 3x10 Pgrav = 0 µm 4 2x10 12 8,0x10 12 12 9,0x10 13 1,0x10 1,1x10 13 1,2x10 Pic de champ Pgrav = 4 µm 4 1x10 3 7,0x10 poche 4 4x10 0 13 0 50 -2 NJTE [cm ] 100 150 200 longueur [µm] 250 figure 62 : Variation de la tenue en tension en fonction figure 63 : Coupe latérale du module du champ de NJTE pour différents Pgrav électrique pour une tension VKA nulle En résumé, ont été étudiées les périphéries de type mesa et mesa + JTE. Des travaux antérieurs [ARSS 01] ont été réalisés sur la protection par anneaux gravés. Il a été mis en en évidence que la définition de la lithographie devait être au micromètre près. De plus, le CEGELY a une expérience sur la protection par JTE. La nouveauté pour ce composant est de combiner la protection mesa et JTE dont les paramètres sont : - une longueur de poche au moins égale à 150 µm - une dose implantée égale à 9x1012 cm-3 - une profondeur de gravure de mesa supérieure ou égale 1 µm - un recouvrement de la poche sur l’épitaxie N de 10 µm Pour la diode ainsi simulée, la tension maximale obtenue est appelée tension de claquage (Vbr), elle permet de déclencher le mécanisme d’ionisation qui implique l’avalanche. Pour le thyristor, il s’agit du régime direct bloqué, cette tension est appelée tension de retournement (Vbo), elle engendre le même mécanisme qui permet la mise en conduction du thyristor. 4.4 Protection du JFET La jonction du JFET à protéger est de type P+N. La périphérie est une combinaison entre mesa et JTE comme pour le thyristor. Seule l’influence de la dose d’implantation PJTE avec des dopants de type P est étudiée. Le but de ce paragraphe est de donner les paramètres technologiques pour la protection du JFET. La figure 64 illustre la structure simulée. Les paramètres des différentes couches tels que le dopage et l’épaisseur seront déterminés dans la cinquième partie de ce chapitre. Les résultats de simulations de tenue en tension sont regroupés dans la figure 65. Ils montrent que la dose optimale est égale à 1,2x1013 cm-2. L’allure de la courbe est globalement la même que pour le thyristor. Les simulations sont réalisées pour une profondeur de gravure Pgrav égale à 1 µm Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 64 Chapitre 2 : 4 Conception de la protection périphérique du thyristor et JFET et une longueur de poche LJTE de 150 µm qui sont les paramètres à retenir pour la réalisation du JFET. SOURCE GRILLE 1,5 µm 19 -3 5.10 cm Type P 8 Vbr [kV] Type N 9 Pgrav PJTE 60 µm 1015 cm-3 Type N LJTE Substrat N+ 7 6 5 13 13 13 13 13 13 1,0x10 1,1x10 1,2x10 1,3x10 1,4x10 1,5x10 -2 PJTE [cm ] DRAIN figure 64 : Coupe du JFET protégée par mesa/JTE figure 65 : Variation de la tenue en tension en fonction utilisée pour la simulation de PJTE En conclusion, si la dose d’implantation de la JTE est trop élevée, la poche n’est pas désertée, le claquage a lieu en bout de poche. La tenue en tension est quasiment égale au cas d’une jonction non protégée. Pour des doses inférieures à la dose optimale, la poche est trop désertée, le claquage a lieu en bout de l’émetteur. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 65 Chapitre 2 : 5 Influence de la passivation sur la tenue en tension 5 Influence de la passivation sur la tenue en tension La passivation est une étape technologique développée pour tous les dispositifs de l’électronique. Cette étape se justifie pour plusieurs raisons notamment pour se protéger contre le milieu extérieur tel que les irradiations. En technologie silicium, le passivant très souvent utilisé est le SiO2 présentant un champ de claquage 10 fois supérieur, il permet aussi d’assurer la protection périphérique des dispositifs d’électronique de puissance selon la méthode de la plaque de champ. Par exemple, dans le cas d’une diode protégée par JTE, la différence de potentiel entre les deux extrémités de la poche est égale à la tension de blocage. Or la longueur de celle-ci est de l’ordre de 200 µm donc 5000 V (tension désirée) sur une longueur de 200 µm impliquerait un champ électrique de 250 kV.cm-1 dans l’air. La figure 66 représente la variation du champ électrique de claquage dans l’air en fonction de la distance entre deux points [PASC 04]. Cette courbe montre que pour éviter l’arcage dans l’air, il faudrait une longueur de poche égale à 1000 µm pour assurer une tenue en tension de 5000 V. Pour éviter ce contournement, il faut trouver un matériau possédant un champ électrique de claquage supérieur à celui de l’air. En technologie silicium, le matériau utilisé est de l’oxyde de silicium ou du nitrure de silicium qui possède un champ critique 10 fois supérieur à celui du silicium [VERD 70]. Cette étape est appelée passivation du composant. Dans cette partie, l’influence de la couche de passivation sur la tenue en tension du composant est étudiée pour les types de protection périphérique (mesa et mesa/JTE). 5 600 400 2 200 -1 Vbr [kV] 3 EC [kV.cm ] 4 1 0 0 200 400 600 800 distance [µm] 0 1000 figure 66 : Tension et champ électrique de claquage dans l’air en fonction de la distance entre deux électrodes (P = 1 bar, T = 300 K) Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 66 Chapitre 2 : 5 Influence de la passivation sur la tenue en tension 5.1 Protection mesa La structure de simulation est représentée par la figure 67. Un premier groupe de simulations a été réalisé pour différentes épaisseurs d’oxyde et différentes profondeurs de gravure. Les résultats sont représentés par l’encart de la figure 68, la tension de claquage évolue peu si l’épaisseur d’oxyde est supérieure à 1,5 µm. Ces simulations sont réalisées sans charge à l’interface SiC/SiO2 (charge notée Qf), la profondeur de gravure Pgrav est égale à 1 µm et l’angle de gravure α est de 0° (gravure parfaitement verticale). Avec une petite couche d’oxyde de silicium (eox = 100 nm), la tenue en tension de la jonction est améliorée. Pour une tension de blocage donnée et en appliquant la continuité du champ électrique en surface (εscEsc = εiEi) plus la permittivité ει du diélectrique augmente plus le champ électrique (Ei) diminue. Ainsi, la tenue en tension de la jonction sera améliorée pour des passivants possédant des constantes diélectriques élevées. Au vu des résultats représentés par la figure 68, la tenue en tension évoluant de moins en moins à partir d’une épaisseur de 1,5 µm d’oxyde, 1,5 µm est un bon compromis pour l’épaisseur de la couche de SiO2. Une coupe verticale (direction AB ou A’B’ α=0°) du champ électrique a été réalisée pour une tension VAK de 1320V. Cette tension correspond à la tension de claquage de la jonction non passivée. Le champ électrique maximum se trouve dans l’oxyde à 10 nm de l’interface SiC/SiO2 ou SiC/air si le composant est non passivé. Dans ce dernier cas, le champ électrique dans l’air est très supérieur au champ de claquage de l’air (30 kV.cm-1). Les simulations présentées dans les parties précédentes, ne prennent pas en compte cette contrainte. Par contre, le champ électrique dans l’oxyde est inférieur au champ électrique critique (10 MV.cm-1). Plus l’oxyde est épais, plus le champ maximal dans l’oxyde diminue pour une tension donnée. Lorsque l’épaisseur d’oxyde augmente, le phénomène est le même que dans le semi-conducteur, la tenue en tension augmente. Les lignes équipotentielles s’étalent. Il y a répartition du potentiel entre la couche de SiO2 et le SiC. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 67 Chapitre 2 : 5 Influence de la passivation sur la tenue en tension A A' 2 µm type N+ 1017 cm-3 -1 α Pgrav eox 50 µm type P 1015 cm-3 B B' |E| [V.cm ] 4x10 NJTE LJTE 1 µm type P+ 5.1017 cm-3 3x10 6 6 2,0 2x10 1x10 6 eox = 100 nm 1,6 0,0 6 pas d'oxyde 2,4 Vbr [kV] CATHODE 0,5 1,0 1,5 e ox [µm] eox = 1 µm 2,0 Pgrav = 1 µm 0 1 2 3 4 5 profondeur [µm] ANODE figure 67 : Coupe de la jonction (J2) du thyristor figure 68 : Coupe du module du champ électrique en protégée par mesa/JTE avec couche de SiO2 utilisée fonction de la profondeur avec ou sans passivant pour pour la simulation VKA = 1320 V Des simulations de tenue en tension sont réalisées en tenant compte également des charges fixes à l’interface SiC/SiO2. Dans la littérature, ces données sont très diverses et variées [RAYN 01]. Ces charges peuvent provenir d’une contamination externe, des espèces chimiques présente lors de la gravure RIE ou la croissance de couche (oxyde) par CVD. En fait, chaque bâti de dépôt d’oxyde donne des résultats spécifiques. Afin de faire une conception réaliste, il faudrait se baser sur un bâti dédié. Ensuite, des capacités MOS seront à réaliser avec des épaisseurs d’oxyde faibles (une centaine de nanomètre) pour caractériser les états d’interfaces. En effet, si l’épaisseur de l’oxyde est élevée, la capacité d’oxyde est faible. Pour obtenir une variation de capacité, il faut appliquer des tensions supérieures à celle délivrer par l’impédancemètre du laboratoire (HP 4194). Ainsi, les états d’interface oxyde/semi-conducteur ne peuvent pas être extraits des couches d’oxydes épaisses. Le but de ces simulations est de montrer la variation de la tension de claquage en fonction de la densité de charges. Pour des densités de charges inférieures à 1011 cm-2 de signe positif ou négatif, la tension de claquage évolue très peu. Cette valeur étant négligeable devant la dose des dopants dans l’épitaxie de type P- (5x1012 cm-2), il n’y a pas d’évolution de la zone de charge d’espace. La figure 69 montre que si les charges sont positives, la tenue en tension est améliorée. En effet, les charges positives dans le SiO2 repoussent les charges positives dans le SiC de type Pqui sont des trous ce qui implique une plus grande extension de la zone de charges d’espace d’où un étalement des lignes équipotentielles. Si les charges dans l’oxyde sont de type négatives, dans le SiC les charges sont de types positives (des trous) d’où réduction de l’extension de la zone de charge d’espace, ainsi la tenue en tension du dispositif diminue. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 68 Chapitre 2 : 5 Influence de la passivation sur la tenue en tension La figure 70 montre le profil du champ électrique autour du fond de gravure. Pour la même tension de polarisation (1338 V), le pic du module du champ est beaucoup plus élevé lors de la présence de charges fixes négatives dans le SiO2. D’après la figure 70 b, la présence de l’oxyde (largeur > 50 µm) avec les charges positives facilite l’étalement latéral de la zone de charge d’espace, d’où améliore la tenue en tension. 6 -1 5 12 -2 Qf = 5.10 cm 12 -2 12 -2 - 5.10 cm < Qf < 5.10 cm 4 12 -2 Qf = 10 cm 4x10 6 3x10 6 2x10 6 2 11 -2 Qf = - 10 cm 1 0 10 12 -2 Qf = - 5.10 cm 20 30 40 50 60 12 Qf = -5x10 cm SiO2 -2 Qf = 0 6 3x10 6 2x10 6 1x10 6 12 -2 12 -2 Qf = 5x10 cm 1x10 0 a -1 3 |E| [V.cm ] Vbr [kV] |E| [V.cm ] Pgrav = 1 µm 12 Qf = -5x10 cm -2 Qf = 0 0 b 0 Qf = 5x10 cm 20 α [°] 40 60 80 100 largeur [µm] figure 69 : Tenue en tension de la jonction J2 en fonction figure 70 : Profil du module du champ électrique de l’angle de gravure α pour différents Qf pour VAK = 1338 V (a) coupe 0,1 µm au dessus du fond de gravure et (b) coupe 0,1 µm en dessous du fond de gravure En conclusion, un dépôt d’oxyde permet d’éliminer les contraintes liées au claquage dans l’air du composant. En effet, le champ de claquage du SiO2 est 100 fois supérieur à celui de l’air. Les conditions de croissance de SiO2 qui passent aussi par la préparation de la surface de SiC sont très importantes. En effet, selon la densité et le type de charges fixes à l’interface SiC/SiO2, la tenue en tension de la jonction varie énormément. Il faudrait arriver à maîtriser ces paramètres afin que l’oxyde joue le rôle de passivant idéal. 5.2 Protection mesa/JTE Le but de ce paragraphe est de montrer l’influence de la passivation sur la tenue en tension de la jonction J2 lorsqu’elle est protégée par mesa/JTE. L’épaisseur d’oxyde, eox, est fixée à 1,5 µm. La profondeur de gravure, Pgrav, reste identique par rapport à la partie précédente (1 µm). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 69 Chapitre 2 : 5 Influence de la passivation sur la tenue en tension 8 12 7 -2 5.10 cm Vbr [kV] 12 6 12 sans oxyde -2 10 cm -2 -10 cm 5 4 12 Qf = -5.10 cm 3 7,0x10 12 8,0x10 12 9,0x10 12 -2 1,0x10 13 1,1x10 13 1,2x10 13 -2 NJTE [cm ] figure 71 : Tenue en tension de la jonction J2 en fonction de la dose d’implantation de la poche (NJTE) pour différents Qf Globalement, la présence d’un oxyde améliore la tenue en tension hormis pour des charges négatives dont la densité est égale ou supérieure à 5×1012 cm-2. Pour des charges fixes positives ou négatives dont la densité varie de 0 à 1011cm-2, la tenue en tension de la jonction J2 est identique. Si la densité de charges est égale à 1012 cm-2, la tension de blocage diminue pour des charges négatives et inversement pour les charges positives. Pour la dose optimale NJTE égale à 9×1012 cm-2, la densité de charges Qf n’a aucune influence sur la tenue en tension. En présence d’un oxyde, la dose optimale est comprise entre 8 et 10.1012 cm-2. Pour Qf égale à 5×1012 cm-2 et la dose d’implantation NJTE supérieure à 8×1012 cm-2, la tension de blocage (7,69 kV) ne varie plus car le maximum de tension est quasiment atteint (7,7 kV pour la jonction plane semi-infinie). L’étalement de la zone de charges d’espace n’est pas dû à la poche mais aux charges de l’oxyde qui induisent un accroissement de charges négatives dans le SiC qui sont les atomes ionisés (SiC type P). Au contraire, si les charges sont négatives et la densité est égale à 5×1012 cm-2, la tenue en tension est identique au cas où il n’y a pas d’oxyde (figure 71). La poche permet l’étalement latéral de la zone de charges d’espace. Comme les charges images dans le SiC sont positives et que la poche est de type N, les charges images sont les atomes donneurs de la poche. La partie tenue en tension du thyristor (protection périphérique et passivation) se termine et la partie suivante présente des résultats de simulations sur la mise en conduction du thyristor. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 70 Chapitre 2 : 6 Le thyristor en conduction 6 Le thyristor en conduction Avant de passer en détail les résultats de simulation, la justification d’une structure thyristor « planar » (figure 72) s’impose. Lors de l’élaboration du thyristor gravé (c.f. figure 73), des difficultés ont été rencontrées pour la métallisation de la gâchette en fond de gravure. Avec une structure à électrodes coplanaires, cette difficulté n’existe plus. Dans la suite du rapport, ce thyristor sera nommé thyristor « planar » même si les terminaisons de jonctions sont gravées. Tout d’abord, cette partie débutera par une présentation de la structure du thyristor planar, elle sera suivie par les résultats de simulation sur la sensibilité de la tension de retournement Vbo, au dV/dt. Un troisième paragraphe sera dédié à l’influence de la forme du signal de commande Ig (durée de l’impulsion, le niveau de Ig et le dIg/dt). La dernière partie sera concentrée sur l’impact de la variation de la géométrie des doigts d’anode et de gâchette sur le temps de mise en conduction. 6.1 La structure planar ANODE Lanode = 15 µm Type P+ 1019 cm-3 J1 J2 GACHETTE Lgac = 15 µm Type N+ 15 µm Langa 0,5 µm 1019 cm-3 Epitaxie N 1017 cm-3 2 µm Epitaxie P- 1015 cm-3 50 µm J3 Epitaxie P 5.1017 cm-3 1 µm Substrat N+ 5.1018 cm-3 5 µm ANODE Type P+ GACHETTE Type N Type PType P+ Substrat N+ CATHODE CATHODE figure 72 : Coupe schématique d’une demie cellule du figure 73 : Coupe schématique d’une demie cellule du thyristor planar. Les numéros de jonction sont repérés thyristor gravé sur ce schéma La figure 72 illustre la structure planar simulée. La tenue en tension théorique d’un tel composant est égale à 7,7 kV. L’anode et la gâchette sont dans le même plan pour le cas du thyristor planar. Ceci facilite la réalisation des doigts d’anode et de gâchette de forme « involute » (cf les travaux de Mr Fedison [FEDI 01]), ainsi l’allumage du thyristor est amélioré. Le développement technologique de ce composant doit tenir compte des spécificités du ou des implanteurs utilisés notamment en terme d’énergie d’implantation. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 71 Chapitre 2 : 6 Le thyristor en conduction 6.2 Sensibilité du thyristor au dV/dt Pour les simulations de mise en conduction, la structure utilisée est celle représentée par la figure 72. Par souci de rapidité de calcul, la simulation ne tient pas compte de la périphérie mais de la cellule active uniquement. -7 1,0 dV/dt = 0,1 mV.µs -1 dV/dt = 0,1 V.µs -1 dV/dt = 1 V.µs -1 dV/dt = 10 V.µs -8 1x10 -9 0,6 Ianode [A] Ianode [A] 0,8 1x10 -1 -1 dV/dt = 10 V.µS anode gâchette court-circuitée 0,4 1x10 -10 1x10 -11 1x10 0,2 Thyristor planar Ig = 0 -12 1x10 0,0 0 1 2 3 4 5 UAK [kV] 6 7 8 0 1 a 2 3 4 5 UAK [kV] 6 7 8 b figure 74 : Caractéristiques électriques pour différents dV/dt à IG nul, thyristor associé à une charge résistive 10 kΩ. La figure 74 montre que la tension de retournement du thyristor varie avec le dV/dt. Plus dV/dt augmente, plus la tension de retournement diminue. Pour dV/dt = 100 V.µs-1, le thyristor se met directement en conduction, il n’y a pas de régime direct bloqué. La jonction J2 est polarisée, C représente la capacité de cette jonction. Grâce à la simulation, la valeur de C a pu être extraite, elle est de l’ordre de 10-15 F pour 1 µm de profondeur. Le produit C.dV/dt donne un courant de 107 A.µm-1. Cette valeur est suffisante pour mettre en conduction le thyristor. La figure 74 b montre que lorsque le dV/dt augmente, le courant de fuite fait de même car ce courant est dû à la capacité de la jonction en inverse J2. Le cas où dV/dt égal à 0,1 mV.µs-1, peut être considérer comme une simulation de type statique car il n’y a pas de pic de courant comme dans les autres cas à faible tension. Par contre, lorsque l’anode et la gâchette sont court-circuitées, le dV/dt n’a plus de rôle sur l’enclenchement du thyristor car le gain du transistor PNP est nul et l’enclenchement ne peut avoir lieu prématurément. Ainsi, la tenue en tension théorique du thyristor est égale à 7,7 kV. Lors de la conception des masques du thyristor, si la fonction d’ouverture par la gâchette (GTO) n’est pas nécessaire, à ce moment là, les plots d’anode et de gâchette peuvent être courtcircuités. Sinon, lors de l’application de la tension de blocage, le dV/dt sera à contrôler et ne devra pas dépasser 0,1 mV.µs-1. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 72 Chapitre 2 : 6 Le thyristor en conduction 6.3 Influence de la commande sur la mise en conduction du thyristor planar Le but de ce paragraphe est de montrer l’influence de la commande sur la mise en conduction du thyristor planar notamment en terme de rampe de courant et de charge injectée dans la gâchette. La mise en conduction du thyristor a lieu sur une charge de type résistive, illustrée par la figure 75 laquelle permettra de fixer la valeur du courant (I = E/R) connaissant la tension d’alimentation (E). La figure 72 montre la structure simulée. Les trois paramètres pour cette partie sont : • La largeur du plot d’anode : Lanode = 50 µm • La largeur du plot de gâchette Lgac = 15 µm • La distance entre le plot d’anode et de gâchette Langa = 50 µm Afin de simplifier l’analyse, des variables vont être définies. La figure 76 représente ces différentes données. L’origine des temps est définie lors de l’application du courant dans la gâchette pour la mise en conduction du thyristor. 0 Thyristor E td Icathode [unité arbitraire] R IG tc tr 0 t [unité arbitraire] figure 75 : Schéma électrique utilisé pour la mise en figure 76 : Détermination des paramètres td, tc et tr. Le conduction du thyristor planar (E = 300 V) temps de montée du courant de gâchette sera notée tm Tout d’abord un premier groupe de simulations est réalisé afin de déterminer la variation du temps de commutation du thyristor vis à vis de la rampe en courant IG appliquée. Les résultats sont représentés sur la figure 77 où l’origine des temps est l’instant où le courant de gâchette est appliqué. D'après la figure 77, une pente dI k plus faible est observée au début de l'allumage dt pendant l’intervalle tc – td. Le temps de transition du transistor NPN noté tt, se calcule à partir de la valeur de l’extension de la zone de charge d’espace (xp) dans le SiC de type P- 2ε 0 ε r V 2.10-12 .300 xp = = = 20µm. Le cas est considéré pour une jonction NP sans qN A 1,6.10-19 .9.1014 Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 73 Chapitre 2 : 6 Le thyristor en conduction 2 (W -x p )2 ⎡⎣ (50-20).10 ⎤⎦ = troncature. Alors tt = bkT = 3 × 10-7 =300 ns . Pour les cas où tm est 2 q •µn 2 × 25.10-3 × 600 -4 supérieur à 300 ns, la conduction du thyristor se fait classiquement. Si tm est inférieur à 300 ns, la charge apportée par la gâchette est d’environ 80 nC. A ce moment là, la mise en conduction du thyristor se fait sous charge contrôlée. Des simulations ont été également réalisées sur l’influence du temps de mise en conduction par rapport au niveau du courant traversant la cathode. Les résultats sont illustrés par la figure 78 pour lesquelles une rampe de 107 A.s-1 a été appliquée dans la gâchette. D’après la figure 78, le temps t = tc + tr est légèrement supérieur dans le cas où IK est égal à 100 A. 0 0 -2 -20 tI = 1 µs IK = 10 A -4 -6 [A] tI = 500 ns g tI = 100 ns tI = 1 ns -60 g g -40 IK IK [A] g -80 -8 -10 0,0 tI = 10 ns g -7 -7 1,0x10 2,0x10 temps [s] 3,0x10 -7 IK = 100 A -100 0,0 -8 5,0x10 1,0x10 -7 -7 1,5x10 -7 2,0x10 temps [s] figure 77 : Variation du courant de cathode en fonction figure 78 : Influence du niveau de courant de cathode du temps pour Ig = -1 A et différents temps de montée sur la mise en conduction tIg pour Ig D’après la figure 79, les résultats mettent en évidence qu’une charge de 80 nC apportée par le courant de gâchette permet le déclenchement très rapide de la structure lorsque dIg/dt est très élevé. Par contre lorsque dIg/dt est plus faible, les transistors internes à la structure ont le temps de répondre et une charge de 50 nC est suffisante pour déclencher la mise en conduction, entraînant un temps de retard td relativement long. Après avoir montré l’influence de la rampe en courant de gâchette sur la mise en conduction, les prochaines simulations vont déterminer la charge minimale à injecter dans la gâchette pour la mise en conduction du thyristor. D’après la figure 80, pour une charge égale à 5×10-8 C, le courant de cathode commence à diminuer légèrement au moment où le courant de gâchette s’annule et le thyristor se met en conduction grâce à la réponse du transistor PNP Par contre, pour une charge de 7×10-8 C, le thyristor commute de la même façon que si le courant de gâchette n’était pas interrompu. Une charge minimale de 7×10-8 C avec une rampe de 106 A.s-1 pour le courant est nécessaire pour la mise en conduction du thyristor. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 74 Chapitre 2 : 6 Le thyristor en conduction 0 0 Ig arrêt à 100 ns -2 -8 IG = -1 A tI = 1 µs Qg = 5.10 C -2 g IG = -0,1 A tI = 1 µs -4 IK [A] IK [A] -4 g -6 IG = -0,1 A tI = 0,1 µs -8 -8 Qg = 7.10 C -6 -8 g -10 0,0 Ig arrêt à 140 ns -7 2,0x10 -7 4,0x10 6,0x10 temps [s] -7 8,0x10 Ig sans arrêt -10 -7 -7 1,0x10 1,2x10 -7 -7 1,4x10 1,6x10 temps [s] -7 1,8x10 figure 79 : Influence de la quantité de charges et de la figure 80 : Influence de la charge injectée dans la rampe de courant de commande sur le temps de mise gâchette sur la mise en conduction -7 en conduction td + tr Toutes les simulations précédentes ont été effectuées en considérant une tension appliquée de 300 V. Un dernier groupe de simulations a été réalisé pour montrer l’influence de la tension de blocage sur le temps de mise en conduction. Deux tensions ont été utilisées, 300 et 5000 V. D’après la figure 81, le temps de commutation du thyristor est beaucoup plus faible lorsque la tension bloquée est importante. En effet, l’extension de la zone de charge d’espace est beaucoup plus grande à forte tension. D’où le temps de transition du transistor NPN est beaucoup plus faible (augmentation de xp) à 5000 V qu’à 300 V. 0 -2 E = 300 V IK [A] -4 -6 E = 5000 V -8 -10 0,0 -7 1,0x10 -7 2,0x10 temps [s] -7 3,0x10 figure 81 : Influence de la tension de blocage sur le temps de commutation Pour la suite des simulations, nous prendrons une rampe de 106 A.s-1 avec une tension de blocage de 300 V. Le temps d’application du courant sera supérieur à 140 ns. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 75 Chapitre 2 : 6 Le thyristor en conduction 6.4 Influence de la géométrie sur la mise en conduction du thyristor Quelques simulations sont réalisées afin de montrer l’influence des différents paramètres géométriques sur le temps de mise en conduction. Le courant de gâchette est le même pour les différentes simulations (-1 A avec dIg/dt = 1 A.µs-1). Les valeurs des paramètres proviennent des cotes des différents motifs issues des masques qui ont servi à l’élaboration des thyristors planar. Icathode [A] 0 Rond1 -2 T12 Ancre2 -4 T13 Ancre1 Lanode [µm] Lgac [µm] Langa [µm] Rond1 260 10 100 Ancre2 155 4 50 Ancre1 24 4 181 T14 11,5 4 25 T13 11,5 4 16 T12 11,5 4 11,5 T14 -6 -8 Nom P+ N+ L a n od e L gac L a n ga T y pe N -10 0,0 5,0x10 -8 -7 1,0x10 temps [s] -7 1,5x10 figure 82 : Influence géométrique sur le temps de mise en tableau 16 : Récapitulatif des différents conduction pour différents motifs paramètres géométriques en fonction des noms de structure Pour les thyristors T12, T13 et T14, seule la longueur du plot N+ (gâchette) varie. D’après la figure 82, le temps de mise en conduction varie très peu en fonction de la largeur du plot de gâchette. D’après les thyristors ancre2 et ancre1, plus la longueur du plot P+ (anode) plus le temps de mise en conduction est long car pour une même valeur de courant de gâchette, le temps de charge de la capacité de jonction augmente. En conclusion, il faut avoir des thyristors avec des longueurs de plot d’anode faible. Il faut aussi une bonne inter-digitation des plots d’anode et de gâchette pour une meilleure répartition de la mise en conduction d’où un meilleur dIA/dt. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 76 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET 7 Conception d’un JFET Après quelques rappels sur le fonctionnement du JFET, dans le premier chapitre du manuscrit, cette partie est dédiée à la détermination du type de structure et des paramètres des différentes couches. 7.1 Choix de la structure Le JFET à concevoir doit assurer une tenue en tension de 5 kV. Cette tension de claquage ne peut être tenue que par une couche épaisse et peu dopée. Elle est choisie de type N du fait de la mobilité des électrons supérieure à celle des trous. Il existe plusieurs familles de JFET : JFET à grille enterrée, JFET à grille en surface. La figure 83 et figure 84 illustrent ces différentes variantes. GRILLE SOURCE Type N L SOURCE + L P+ 2a P+ P+ P+ 2a P+ P+ P+ P+ GRILLE Type N Type N Substrat N + Substrat N + DRAIN DRAIN figure 83 : Structure à grille enterrée figure 84 : Structure à grille en surface La largeur 2a du canal est définie par la distance entre les couches P, elle doit être suffisamment grande pour que la résistance du canal ne soit pas trop élevée. En conséquence, le composant sera de type « normally ON » et le rapport L/2a étant petit, les caractéristiques électriques souhaitables sont de type triode. Pour bloquer le JFET, il suffit d’appliquer une tension négative entre la grille et la source. Source Grille N+ P N P P Epitaxie N Substrat N+ Drain figure 85 : Structure JFET à canal enterré avec prise de contacts de grille Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 77 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET SOURCE Type N 5.1018 cm-3 Type N : ND1 L1 ND2 + TRIODE IDRAIN GRILLE L2 P+ = 1019 cm-3 2a = 3 µm PENTODE 1 µm 2 µm GRILLE L = 1,5 µm A e Type N : N Substrat N+ 2.1018 cm-3 DRAIN VDS figure 86 : Caractéristiques électriques ID (VDS) de figure 87 : Structure en coupe du JFET et des principe pour un JFET différentes couches épitaxiées Les premiers résultats de simulation ont mis en évidence une meilleure tenue en tension et une meilleure aptitude au blocage de la structure à grille enterrée (figure 85). Sa réalisation repose sur une technologie de reprise d’épitaxie. C’est donc cette structure à grille enterrée qui a été conçue et qui fait l’objet des paragraphes suivants. 7.2 Détermination de l’empilement des couches 7.2.1 La couche de drift L’objectif étant de bloquer 5 kV, le dopage de la zone de drain, appelée couche de drift sera de 1015 cm-3 pour une épaisseur de 60 µm. Une diode PIN, avec de telles valeurs pour la zone peu dopée, permet d’obtenir une tenue en tension de 8,8 kV. Ce résultat est obtenu pour une jonction unidimensionnelle (abstraction faite des problèmes de périphérie), par simulation sous MEDICITM. Compte tenu de résultats antérieurs [ISOI 01], les performances de la périphérie ne sont pas optimales à cause de problèmes liés à la technologie tel que la gravure, la passivation et l’implantation de la JTE , d’où le surdimensionnement de l’épaisseur de cette couche de drift. A titre de comparaison, une couche de 35 µm pourrait être suffisante, la tenue en tension dans les mêmes conditions que précédemment serait alors de 5,7 kV [ARSS 01]. Ce paragraphe a pour but de montrer en simulation, l’influence du dopage et de l’épaisseur de la zone de drift sur les caractéristiques électriques. Les paramètres utilisés pour la zone du canal, sont L2, ND1 et ND2 et ils seront justifiés dans les parties suivantes. La couche d’épaisseur L2, dopée à ND2 illustre un surdopage lors de la reprise de l’épitaxie des couches de type N situées au dessus de la couche de type P (figure 87). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 78 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET Pour L2 = 0,25 µm, , ND1 = 5 1015 cm-3 et ND2 = 1016 cm-3 (paramètres optimaux justifiés dans les parties suivantes): e [µm] (N = 1015 cm-3) 55 60 65 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 6,60 6,98 7,27 1280 1240 1200 -2 JDS [A.cm ] à VDS = 100 V VGS = 0 V tableau 17 : Caractéristiques électriques du JFET pour différentes épaisseurs de la zone de drift La surface définissant la densité de courant est définie par la zone active. La périphérie n’est pas prise en compte pour le calcul. D’après la figure 88, le transistor ne se trouve pas en saturation de courant pour une tension VDS de 100V. Au vu des paramètres du canal (2a et L), ce n’est pas un fonctionnement de type triode qui est obtenu. Ainsi, pour obtenir une densité de courant importante, nous allons nous fixer une tension VDS de 100 V en mode passant. De plus, l’application visée a des durées d’impulsion d’une vingtaine de nanosecondes ce qui engendre des densités d’énergie de l’ordre de 4 mJ.cm-2. N [cm-3] (e = 60 µm) 6 1014 8 1014 1015 2 1015 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 8,23 7,58 6,98 4,08 847 1060 1240 1880 -2 JDS [A.cm ] à VDS = 100 V VGS = 0 V VGS = 0 V 1,5x10 -4 1,0x10 -4 667 5,0x10 -5 333 e = 60 µm 14 -3 N = 8x10 cm 1000 -2 JDrain [A.cm ] IDrain [A] tableau 18 : Caractéristiques électriques du JFET pour différents dopages de la zone de drift VGS = -15 V 0,0 0 20 40 60 UDS [V] 80 0 100 figure 88 : Caractéristiques électriques du JFET en conduction pour différentes tensions VGS Ces simulations mettent en évidence la sensibilité de la tenue en tension vis à vis de l’épaisseur et du niveau de dopage de la couche de drift. Ces différentes évolutions sont connues et présentées dans des ouvrages telles que [ARNO 92]. Le dopage de la couche est donné avec une marge d’erreur de +/- 50%. Si le dopage demandé est égal à 1015 cm-3, la valeur maximale peut atteindre 1,5.1015 cm-3. Pour un dopage de Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 79 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET 2.1015 cm-3, la tenue en tension passe en dessous de 5 kV ce qui n’est plus en accord avec le cahier des charges. Ainsi, le dopage doit être égal à 8×1014 cm-3. Les épaisseurs des épitaxies possèdent une erreur de +/- 10 %. Au vu des résultats présentés dans le tableau 17, l’épaisseur de l‘épitaxie sera de 60 µm. Tous ces résultats de simulations sont valables pour la cellule active. Les problèmes de périphérie ne sont pas pris en considération (notamment l’incidence sur le Vbr). Les paramètres de cette couche utilisés lors des simulations suivantes seront égaux à 8.1014 cm-3 pour le dopage et 60 µm pour l’épaisseur. 7.2.2 La couche de grille Le but de ce paragraphe est de montrer l’influence de l’épaisseur et du dopage de la couche épitaxiée de type P sur les caractéristiques électriques. La figure 87 illustre la structure utilisée en simulation. Les paramètres L2, ND1 et ND2 sont identiques à la partie précédente. Le tableau 19 regroupe les résultats électriques. Plus le canal est long (L grand), plus la tenue en tension augmente au détriment de la densité de courant étant donné que la résistance du canal augmente avec la longueur du canal. La tenue en tension est très sensible à L. Par contre, le niveau de dopage de la zone P influence peu les caractéristiques électriques. Dans le cas où L est égale à 1,65 µm, la tension de blocage est inférieure à la tenue en tension de la jonction grille/drain (8,8 kV). Cette différence est due au percement de la grille. C’est à dire que la zone de type P n’est pas suffisamment épaisse au dessus du contact de grille. Pour contacter la grille, une gravure est nécessaire ce qui diminue l’épaisseur de la couche P+ située au dessous de l’électrode engendrant un percement. Si L est égal à 1,35 µm, le claquage se fait par percement de la zone de type P à l’extrémité du canal car celle-ci n’est pas assez épaisse. L [µm] 1,35 1,5 1,65 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 5,66 6,98 8,19 JDS [A.cm-2] à VDS = 100 V 1267 1240 1240 VGS = 0 V tableau 19 : Récapitulatif des caractéristiques électriques pour différents L (P = 1019 cm-3) P [cm-3] 5 1018 1019 1,12 1019 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 6,86 6,98 7 JDS [A.cm-2] à VDS = 100 V 1260 1240 1240 VGS = 0 V tableau 20 : Récapitulatif des caractéristiques électriques en faisant varier P (L = 1,5 µm) La tension de blocage du JFET diminue lorsque le dopage (P) de la couche de grille diminue (cf tableau 20) car pour une épaisseur donnée, le pic du champ électrique diminue. La figure Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 80 Chapitre 2 : 89 7 Conception d’un JFET montre le principe que pour NA1 > NA2, la surface déterminée entre E et X augmente lorsque NA augmente. C’est ce phénomène qui se passe au dessous de l’électrode de grille. P+ E N NA1 NA2 Jonction X figure 89 : Coupe du champ électrique en fonction de profoindeur pour différents dopages de la zone P+ Les paramètres de l’épitaxie de cette couche sont fixés à 1019 cm-3 pour le dopage et 1,5 µm d’épaisseur au minimum. 7.3 Création de la zone du canal 7.3.1 Optimisation de la largeur du canal La résistance du canal du JFET varie inversement proportionnelle à la largeur du canal. Les simulations de ce paragraphe vont quantifier la variation de la tenue en tension et de la densité de courant en mode passant lorsque la largeur du canal varie. 2a [µm] 2,7 3 3,3 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 8,4 8,4 6,3 555 740 887 -2 JDS [A.cm ] à VDS = 100 V VGS = 0 V tableau 21 : Récapitulatif des caractéristiques électriques pour différentes valeurs de 2a La structure simulée est illustrée par la figure 90. Le tableau 21 montre que pour une largeur de canal, 2a, égale à 3,3 µm, la tenue en tension diminue fortement. Si le module de la tension de commande est augmenté (VGS = -100V), la tension de blocage est égale à 8740 V. Le claquage se produit à la jonction PN, en bord de canal coté drain (point A figure 87). Pour le cas où 2a est égal à 2,7 µm, le claquage est dû au percement de la jonction P+N qui se situe en dessous du contact de grille. C’est la même chose lorsque 2a est égal à 3 µm. Une tension de commande inférieure à -50 V est un peu élevée, ainsi nous choisissons une largeur de canal égale à 3 µm. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 81 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET 7.3.2 Influence du profil de la gravure du canal sur les caractéristiques électriques SOURCE GRILLE type N Type N+ 5.1018 cm-3 Type N : ND1 L1 ND2 L2 P+ = 1019 cm-3 1 µm 2 µm P+ type N GRILLE L = 1,5 µm X' 80° X 2a = 3 µm e Type N : N Substrat N+ 2.1018 cm-3 DRAIN figure 90 : Structure en coupe du JFET et des différentes couches figure 91 : Schéma illustrant la épitaxiées pente du flanc de gravure Un angle de gravure de 80° illustré par la figure 91, a été considéré dans les simulations. Les résultats sont regroupés dans le tableau 22. La tenue en tension du composant n’est pas influencée par l’angle de gravure. Par contre, la densité de courant diminue car la résistance du canal a augmenté étant donné que la largeur diminue. X’ [µm] 3 3 X [µm] 3 2,54 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 8,4 8,4 740 484 -2 JDS [A.cm ] à VDS = 100 V VGS = 0 V tableau 22 : Récapitulatif des caractéristiques électriques en fonction de la largeur gravée 7.3.3 Détermination du dopage de type N dans le canal Le but de ce paragraphe est de montrer à l’aide de la simulation l’influence du dopage dans le canal sur la tension de blocage et la résistance à l’état passant du JFET. La structure simulée est représentée par la figure 92. Les résultats électriques sont récapitulés dans le tableau 23. La tension de blocage ne varie pas en fonction du dopage. En effet, les conditions sur le pic du champ électrique ne sont pas changées aussi bien à la jonction grille/source que grille/drain. Par contre, en conduction, la résistance du JFET diminue fortement quand le dopage du canal augmente. La zone la plus résistive pour le JFET est le canal ce qui engendre une forte baisse du niveau de courant sous une polarisation donnée si la résistivité de la couche du canal diminue. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 82 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET Ncan [cm-3] 2.1015 1016 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 8,41 8,40 JDS [A.cm-2] à VDS = 100 V 87 740 VGS = 0 V Type N+ 5.1018 cm-3 1 µm Type N : ND2 = 1015 cm-3 2 µm P+ 1019 cm-3 Ncan 1,5 µm P+ tableau 23 : Récapitulatif des caractéristiques électriques figure 92 : Structure JFET simulée pour la en fonction du dopage du canal détermination du dopage du canal 7.3.4 Détermination de la couche au dessus de la grille La couche de type N se trouvant au dessus de la grille a un rôle primordiale sur la tenue en tension du JFET. Par la suite, cette couche sera nommée ″Réépi1″. Ce nom provient du fait qu’elle est obtenue par réépitaxie. Elle intervient notamment sur la tenue en tension de la jonction grille/source. Ce paragraphe a pour but de montrer l’influence de ses caractéristiques physiques (dopage et épaisseur) sur les résultats électriques. Des simulations ont été réalisées pour montrer l’influence du dopage de la couche ″Réépi1″. La structure simulée avec ses paramètres sont représentés par la figure 93. L’épaisseur de la couche a été fixée à 2 µm. Les caractéristiques électriques sont répertoriées dans le tableau 24. Si VGS est égale à –100 V, la tension de blocage est égale à 8,34 kV dans les deux cas. Le pic de champ de la jonction grille/source est le même pour la tension de commande de –100 V. C’est coté grille/drain que le mécanisme d’ionisation va être déclenché. Le claquage est dû au percement du champ électrique sous le contact de grille. Le dopage ND intervient sur le niveau de la tension de commande. Si le dopage ND augmente, la tension de blocage chute pour une tension de commande VGS, égale à –50 V. Comme le pic de champ électrique augmente lorsque le dopage augmente (figure 89), le mécanisme d’ionisation est déclenché pour des tensions VDS plus faibles, côté de la jonction grille/source. Pour l’application dans le système, une tension de commande égale à – 100V est un peu trop élevée. Le choix se rabat sur un dopage ND, de la couche égal à 1015 cm-3. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 83 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET ND [cm-3] 1015 1016 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 8,40 2,92 JDS [A.cm-2] à VDS = 100 V 740 1380 L [µm] 2 3,5 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 8,40 8,40 JDS [A.cm-2] à VDS = 100 V 740 733 Type N+ 5.1018 cm-3 1 µm Type N : ND VGS = 0 V P+ 1019 cm-3 Ncan = 1016 cm-3 L 1,5 µm P+ VGS = 0 V tableau 24 : Récapitulatif des caractéristiques électriques figure 93 : Structure JFET simulée pour en fonction du dopage et de l’épaisseur de la couche déterminer le dopage et l’épaisseur de la couche ″Réépi1″ ″Réépi1″ Un deuxième groupe de simulations est réalisé en faisant varier l’épaisseur de la couche L. Le dopage ND, de la couche a été fixé à 1015 cm-3. Dans le tableau 24, il apparaît que l’augmentation de l’épaisseur de la couche n’influence pas la tenue en tension du JFET pour une tension de commande VGS égale à – 50 V. A l’état passant, la densité de courant sous 100 V diminue légèrement. Si L est égal à 3,5 µm, la tenue en tension ne varie pas pour VGS de –50V. En effet, le mécanisme d’ionisation se déclenche à la jonction grille/drain or cette zone ne varie pas donc la tension de blocage ne change pas. L’augmentation de l’épaisseur de la couche ne présente pas d’intérêt pour le blocage. Pour le mode passant, l’augmentation de l’épaisseur diminue sensiblement le niveau de courant. En effet, l’augmentation de 1,5 µm d’épaisseur diminue la densité de courant de 7 A.cm-2. La résistance du canal ne varie pas par contre c’est la résistance de la couche qui augmente de 70 mΩ.cm2. 7.3.5 Influence des caractéristiques de la couche de démarrage de la croissance de la couche type N Le centre de technologie a indiqué qu’il serait très difficile d’obtenir, un niveau de dopage de 1015 cm-3 lors du démarrage de la réépitaxie. Des simulations sont réalisées pour montrer, l’influence d’une couche fine (250 nm) dont le dopage est dix fois supérieur au dopage demandé. Cette couche est déterminée par les paramètres ND2 et L2.. La figure 94 illustre la structure simulée. Cette couche n’a pas d’influence sur les caractéristiques électriques (cf. tableau 25). La tenue en tension de la jonction ne varie pas. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 84 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET L2 [µm] 0 0,25 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 8,40 8,39 JDS [A.cm-2] à VDS = 100 V 740 760 Type N+ 5.1018 cm-3 1 µm Type N : ND1 = 1015 cm-3 2 µm VGS = 0 V L2 = 0,25 µm P+ 1019 cm-3 ND2 = 1016 cm-3 1,5 µm P+ tableau 25 : Récapitulatif des caractéristiques électriques figure 94 : Structure JFET simulée pour montrer en fonction de la présence ou non du surdopage de la l’influence du surdopage de la couche ″Réépi1″ couche ″Réépi1″ La couche se situant en dessous de la source permet d’une part l’atténuation du champ électrique de la jonction grille/source et d’autre part la diminution de la résistance du contact de source. Les caractéristiques sont une épaisseur supérieure à 1 µm et un dopage au moins égale à 5.1018 cm-3. Cette partie a permis de déterminer les différents paramètres tels que les dopages et épaisseurs des différentes épitaxies, les paramètres géométriques du canal. La figure 94 regroupe les différents paramètres. La couche du canal est formée par réépitaxie dont l’épaisseur est égale à 1,5 µm et le dopage à 1016 cm-3. Après une gravure ou un polissage de la couche pour obtenir une surface plane au dessus du canal, deux couches sont à réaliser par épitaxie, la première ″Réépi1″ dont l’épaisseur est égale à 2 µm et le dopage à 1015 cm-3. Les paramètres de la seconde sont une épaisseur de 1 µm et un dopage supérieur à 5.1018 cm-3. SOURCE Type N+ 5.1018 cm-3 Type N : 1015 cm-3 GRILLE P+ = 1019 cm-3 1 µm 2 µm Ncan = 1016 cm-3 GRILLE L = 1,5 µm 2a = 3 µm Type N : 8.1014 cm-3 60 µm Substrat N+ 2.1018 cm-3 DRAIN figure 95 : Structure JFET avec paramètres optimisés 7.3.6 Prise en compte de la non planarisation Les paramètres optimisés ont été présentés au LETI. Lors des essais de réépitaxie, deux paramètres ne pouvaient être satisfaits. D’une part, un dopage égal à 1015 cm-3 d’une couche Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 85 Chapitre 2 : 7 Conception d’un JFET réépitaxie est très difficile à réaliser. Il a été montré que les valeurs reproductibles sont égales à 5.1015 cm-3 D’autre part, le LETI ne souhaite pas réaliser une gravure ou un polissage pour aplanir la surface car il n’existe pas de moyens fiables pour arrêter la gravure lorsque la couche de type P est atteinte. Les trois couches réépitaxiées vont engendrer un effet ″d’empilement de tapis″. Cet effet est montré par la figure 96. L’épaisseur e est primordiale pour la tenue en tension du composant. En effet, plus elle sera faible moins le canal pourra être pincé donc la tenue en tension diminuera comme le montre le tableau 26. e [µm] 0,5 1 UDSoff [kV] à VGS = -50 V 4,84 7,26 JDS [A.cm-2] à VDS = 100 V 1120 1020 VGS = 0 V 1 µm N+ 5.1018 cm-3 1,75 µm N 5.1015 cm-3 e P+ 1019 cm-3 ND2 = 1016 cm-3 0,25 µm 1,5 µm P+ tableau 26 : Récapitulatif des caractéristiques électriques figure 96 : Structure JFET simulée pour montrer en fonction de la présence ou non du surdopage de la les couches réépitaxiées non planarisées couche ″Réépi1″ Lors de la croissance de ″Réépi1″, il faut contrôler la vitesse de croissance latérale pour qu’elle ne soit pas supérieure à la vitesse de croissance verticale. Si tel était le cas, il y aurait une absence de matière dans le canal qui impliquerait le non blocage du transistor JFET. En résumé, les paramètres pour l’élaboration du transistor sont : • Un substrat dopé de type N+ • Une première épitaxie de type N dopée à 8.1014 cm-3 sur une épaisseur de 60 µm • Une épitaxie de type P+ dopée à 1019 cm-3 sur une épaisseur de 1,5 µm • La gravure du canal • Une première couche de réépitaxie (″Réépi1″) de type N dopée à 5.1015 cm-3 dont l’épaisseur doit respecter la condition sur e (e > 2µm, cf. figure 96) • Une deuxième couche de réépitaxie de type N+ dont le dopage est supérieur à 5.1018 cm-3 et l’épaisseur de 1 µm La largeur du canal est fixée à 3 µm. Lors de la conception des masques, il serait souhaitable de faire varier cette largeur. Dans le chapitre suivant, une partie sera consacrée à la conception des masques. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 86 Chapitre 2 : 8 Conclusion 8 Conclusion Après une brève introduction au logiciel de simulation MEDICITM, le chapitre 2 a montré les différentes étapes à réaliser lors de la conception des composants de puissance. Tout d’abord, le travail a été concentré sur l’optimisation de la périphérie du thyristor planar. Deux solutions ont été envisagées, la protection de type ″mesa″ et une combinaison entre la protection ″mesa″ et JTE. Il a été montré que la protection de type ″mesa″ ne peut pas répondre seule, au cahier des charges, compte tenu de la profondeur de SiC à graver (supérieure à 16 µm) et des vitesses de gravure des bâtis de type RIE disponibles (200 nm/min). Au vu de ces résultats, un autre type de protection doit être étudié, il s’agit d’une combinaison entre ″mesa″ et JTE. Les paramètres ont été optimisés en tenant compte des règles principales de la technologie des semiconducteurs. Un court paragraphe a été consacré au cas du JFET. Une étude a été réalisée sur l’influence de la couche de passivation sur la tenue en tension du thyristor. Après avoir déterminé une épaisseur optimale de SiO2 (1,5 µm), la densité et le type de charges à l’interface SiC/SiO2 ont montré une influence non négligeable sur la tenue en tension. Ensuite, un travail de conception a été réalisé pour le thyristor planar afin de déterminer la géométrie des doigts d’anode et de gâchette. Il a été mis en évidence que la structure devait posséder des doigts inter-digités et cela sera possible grâce à l’originalité du thyristor (anode réalisée par implantation). Les paramètres des couches (dopage et épaisseur) ont été optimisés dans des travaux antérieurs [RYU 01] [ARSS 01]. Des simulations ont été réalisées sur la mise en conduction du thyristor afin de montrer l’influence du dIg/dt à l’allumage. De plus, la sensibilité du thyristor au dV/dt a été étudiée. Un court-circuit anode-gâchette permet la diminution de la sensibilité mais le thyristor perd sa fonction d’interrupteur ouvrable par la gâchette (GTO). Pour terminer ce chapitre, la conception d’un JFET a été réalisée. Les caractéristiques (dopage et épaisseur) des différentes couches ont été déterminées. De plus, le dimensionnement du canal JFET a conduit a une longueur de 1,5 µm et une largeur de 3 µm. L’influence de problèmes liés à la technologie (sur-dopage, non planarisation) a été étudiée et des compromis ont été trouvés pour répondre au cahier des charges. Un travail complet de conception passe par la connaissance des résultats électriques, des composants réalisés et des problèmes rencontrés en technologie pour confronter les résultats de simulations et expérimentaux. Cette dernière étape sera réalisée dans le dernier chapitre de ce manuscrit. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 87 Chapitre 3 : Technologie des composants SiC Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004 89 Chapitre 3 : 1 : Introduction 1 Introduction Ce chapitre est dédié à la description et à l’optimisation des différentes étapes technologiques. Les équipements utilisés pour la réalisation des composants en SiC sont les mêmes que pour le silicium. Seul le four de recuit post-implantation dont les températures peuvent atteindre 1800°C, n’est pas un matériel rencontré dans la filière silicium. Le coût de deux plaques de SiC avec les épitaxies optimisées pour le thyristor planar est de 30 k€. Peu de sociétés fabriquent des substrats de SiC avec des épitaxies épaisses. Seule la société américaine CREE commercialise ce genre de wafer pour des quantités faibles (supérieure à 2 tranches). Le diamètre du wafer est égal à 2 pouces. Etant donné le coût du matériau, le substrat est coupé en plusieurs petits morceaux. Ainsi, il faut utiliser des équipements technologiques permettant de travailler sur des échantillons de faibles dimensions. La première partie de ce chapitre est dédiée à la description du déroulement de la fabrication des différents composants (process flow). Cette partie sera divisée en trois paragraphes, selon les trois types de composants caractérisés dans le chapitre suivant. Tout d’abord le thyristor ″gravé″ fera l’objet de la première partie selon deux lieux de fabrications différents : l’ISL avec la participation du RWTH d’Aix la Chapelle (″TGISL″) et la société IBS de Peynier-Rousset (″TGIBS″). L’accent sera mis sur le thyristor planar fabriqué d’une part par le CEGELY et des collaborateurs sous soutien financier de l’ISL (″TPISL″) et d’autre part par la société IBS (″TPIBS″). Le JFET est le troisième composant faisant l’objet de l’étude dont sa fabrication a eu lieu au CEA/LETI de Grenoble. Nom Thyristor gravé Thyristor gravé Thyristor planar Thyristor planar JFET Nomenclature TGISL TGIBS TPISL TPIBS JFET Lieu de ISL/RWTH IBS ISL/CEGELY IBS LETI fabrication Tableau 27 : Récapitulatif des différents composants fabriqués et leur lieu Chronologiquement, les masques ont été conçus avant la réalisation mais pour la compréhension, la conception des masques fera l’objet du deuxième paragraphe de ce chapitre. Les masques pour le thyristor gravé et planar ont été réalisés à partir du travail de Volker ZORNGIEBEL qui a élaboré le ″TGISL″. Certains niveaux sont en commun entre le thyristor gravé et le thyristor planar. Les masques décrits serviront à réaliser ″TGIBS″, ″TPISL″ et ″TPIBS″. Le paragraphe se terminera avec quelques mots sur les masques du JFET. La troisième partie du chapitre fera l’objet de la description de chaque étape technologique utilisée pour la réalisation des composants. Un accent sera mis sur la gravure du SiC, Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 90 Chapitre 3 : 1 : Introduction l’implantation ionique et la métallisation. L’optimisation de ces étapes passe par des caractérisations optiques (MEB, AFM), physico-chimique (SIMS) et électrique (motif TLM). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 91 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique 2 Déroulement technologique Cette partie va montré les différentes étapes technologiques nécessaires pour la fabrication des composants en SiC. Lors de l’élaboration d’un composant, les différents niveaux technologiques sont définis dans un ordre bien précis. A chaque niveau correspond une étape de photolithographie. Tout d’abord les thyristors gravés ″TGISL″ et ″TGIBS″ feront l’objet de la première partie. La tenue en tension en volume de ces composants est égale à 6,1 kV. Ensuite, les thyristors planar ″TPISL″ et ″TPIBS″ seront décrits dans le deuxième paragraphe. Cette partie se terminera par la description de l’ordre des niveaux technologiques pour le JFET. Pour ces derniers, la tension simulée en volume est égale à 8,4 kV. 2.1 Thyristor gravé 2.1.1 Thyristor gravé réalisé par l’ISL Le thyristor gravé ″TGISL″ a été réalisé sur une plaque dont les caractéristiques sont représentées par la figure 97. Les caractéristiques en terme de dopage et d’épaisseurs des différentes couches sont différentes de ceux présentées dans la partie précédente car le travail de simulation a été réalisé dans le travail de Mr ARSSI [ARSS 02]. Ce travail est l’objet d’une partie des travaux de thèse de Volker ZORNGIEBEL [ZORN 03]. La tranche de SiC de deux pouces a été découpée en petits morceaux de 1 cm2. Ce lot de thyristors a été réalisé selon trois types de protection périphérique : mesa, EGR (Etch Guard Ring) et une combinaison entre la protection mesa et JTE notée mesa/JTE. Ce composant est réalisé à l’aide de 5 à 6 niveaux lithographiques selon la protection périphérique. Type P+ : 1,2x1019 cm-3 Type N : 2x1017 cm-3 P+ 1 µm J 2 µm 1 J2 Type P- : 5x1014 cm-3 Type P : 3,6x1017 cm-3 35 µm 1 µm Substrat N+: ρ = 0,018 Ω Type N Type PType P Substrat N+ J3 366 µm figure 97 : Représentation sous forme de coupe figure 98 : Coupe de la plaque de SiC après gravure verticale de la plaque n°Q0697-06 de SiC pour le de prise de contact de gâchette thyristor ″TGISL″ 2.1.1.1 Gravure contact de gâchette La première étape du thyristor est la gravure de l’épitaxie de type P pour permettre de prendre le contact pour la gâchette. La profondeur de gravure visée, doit être supérieure à Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 92 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique l’épaisseur de l’épitaxie P+ mais inférieure à l’épaisseur de la couche N. Au total, 16 morceaux ont permis la réalisation des thyristors. L’ensemble de ces échantillons n’ont pas subi le traitement technologique en même temps. Les profondeurs de gravure mesurées à l’aide d’un profilomètre, sont comprises entre 1,35 et 1,45 µm ce qui est bien supérieur à l’épaisseur de l’épitaxie de type P+ (1 µm). 2.1.1.2 Gravure pour la protection de la jonction (J2) P+ X Type N P+ Y JTE Type N N N Type PType P Substrat N+ Type PType P Substrat N+ figure 99 : Coupe de la plaque de SiC après gravure figure 100 : Coupe de la plaque de SiC après pour la protection (ici mesa ou mesa/JTE) implantation pour la protection JTE Une deuxième étape de gravure est nécessaire à ces thyristors afin de réaliser la protection de la jonction J2. La figure 99 illustre une structure élémentaire du thyristor protégée par mesa ou mesa/JTE. Les profondeurs de gravure varient selon le type de protection et les échantillons. Un récapitulatif de la profondeur des 2 gravures est présenté par le tableau 28. Les variations de profondeur de gravure influencent sur la tenue en tension. Les résultats sont montrés en simulation au cours du chapitre 2. Cette tendance sera validée ou non expérimentalement grâce aux différentes valeurs de profondeurs de gravure. Pour obtenir, des profondeurs de gravure tels que 11,9 µm, le bâti de gravure utilisé est de type ECR/RIE [Zorn 03]. Il permet de travailler à plus haute énergie qu’un bâti RIE classique et par conséquent, la vitesse de gravure est plus élevée. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 93 Chapitre 3 : Référence 2 : Déroulement Terminaison technologique Epaisseur SiO2 Profondeur gravure Profondeur gravure (X) [µm] (Y) MESA [µm] anode/gâchette [µm] échantillon PQ04 MESA 1,3 11,9 1,4 PQ05 MESA 1,3 11,9 1,45 PQ06 MESA 0,7 2,8 1,4 PQ10 MESA 1,3 8,33 1,4 PQ11 MESA 0,7 2,8 1,4 PQ13 MESA + JTE 1,6 2,98 1,35 PQ14 MESA + JTE 1,3 2,98 1,35 PQ16 MESA + JTE 1,6 2,98 1,35 tableau 28 : Récapitulatif des profondeurs de gravures et épaisseurs d’oxyde pour les différents échantillons de la plaque n°Q0697-06 2.1.1.3 Implantation d’azote pour la JTE Anode P+ G Type N P+ Gâchette Type N Type PType P Substrat N+ Type PType P Substrat N+ Cathode figure 101 : Coupe de la plaque de SiC après dépôt figure 102 : Thyristor gravé final, les métallisations sont d’oxyde (zones hachurées) et ouverture pour la prise représentées en noire des contacts Ce niveau technologique est uniquement réalisé pour les thyristors dont la protection périphérique est de type JTE. Pour obtenir un profil de type “carré“, une multi-implantation doit être réaliser. Les caractéristiques de l’implantation sont : Energie [keV] -2 Dose [cm ] 300 220 14 4,25×10 2,3×10 150 14 2×10 14 95 1,7×10 50 14 1,35×10 20 14 8×1013 La dose totale (1,24×1015 cm-2) est élevée par rapport aux doses utilisées dans le chapitre précédent pour une implantation de JTE. A la suite des résultats électriques de cet échantillon, cette dose totale fera l’objet d’une critique. Cette étape a été suivie d’un recuit post-implantation réalisé au CEGELY d’une durée de 30 min sous une température de 1650°C dans un milieu inerte (Argon). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 94 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique 2.1.1.4 Passivation L’étape de passivation est décomposée en deux phases. Tout d’abord, un dépôt d’oxyde par PECVD a été réalisé au CEA/LETI de Grenoble. L’épaisseur varie selon les échantillons. Pour chacun d’entre eux, le tableau 28 regroupe l’épaisseur de l’oxyde. Ensuite, une photolithographie puis une attaque de SiO2 va permettre d’ouvrir l’oxyde pour la prise de contact. 2.1.1.5 Métallisation L’étape de métallisation est divisée en 3 parties. Tout d’abord, une étape de photolithographie a été réalisée. Comme les contacts sont réalisés avec des métaux de différentes natures (Al/Ti sur type P (contact d’anode) et Ti/Ni sur type N (contact de gâchette)). L’écriture métal1/métal2 est métal1 déposé sur le SiC suivi du métal2. Cette convention sera utilisée tout au long du document. Le premier métal déposé est de l’aluminium avec une épaisseur de 150 nm puis du titane avec 120 nm. Le lift-off a été réalisé pour former le contact d’anode. Une nouvelle photolithographie a eu lieu puis du titane (20 nm) et du nickel (120 nm) ont été déposés. Le deuxième lift-off engendre la formation du contact de gâchette. Du titane puis du nickel a été déposé pour des épaisseurs respectivement de 20 et 200 nm sur la face arrière. Ces différentes étapes ont été suivies d’un recuit RTA (Rapid Thermal Annealing) sous une température de 1100°C pendant 180 s permettant de recuire les contacts en face avant et face arrière. Ce recuit met fin de la réalisation technologique des composants. Ainsi, ils vont être caractérisés électriquement. C’est l’objectif du prochain chapitre. 2.1.2 Thyristor gravé réalisé par IBS Le thyristor ″TGIBS″ a été réalisé par la société IBS. Nous avons contribué à l’élaboration du diagramme de cheminement. Il a été développé sur une demi-plaque de SiC fourni par l’ISL dont les caractéristiques sont représentées par la figure 103. Elles sont très voisines par rapport à la plaque du “TGISL“. La procédure repose sur cinq niveaux lithographiques. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 95 Chapitre 3 : 2 : Déroulement Type P+ : 1,2x1019 cm-3 Type N : 2x1017 cm-3 1 µm J 2 µm 1 J2 Type P- : 5,4x1014 cm-3 Type P : 4,2x1017 cm-3 35 µm 1 µm J Substrat N : ρ = 0,020 Ω P+ Type N Type PType P Substrat N+ 3 409 µm + technologique figure 103 : Représentation sous forme de coupe verticale figure 104 : Coupe de la plaque de SiC après de la plaque n°AE0631-04 de SiC pour le thyristor gravure de prise de contact ″TGIBS″ (Vbr = 6,1 kV en volume) 2.1.2.1 Gravure contact de gâchette Le premier niveau lithographique repose sur la gravure de l’épitaxie de type P+ pour venir prendre contact sur la zone N. La figure 104 illustre une coupe de la plaque de SiC après gravure. Il faut que la profondeur de gravure soit supérieure à l’épitaxie de type P+ pour permettre de contacter la couche de type N de gâchette. Une mesure au TENCOR (profilomètre) a montré une profondeur de gravure égale à 1,5 µm 2.1.2.2 Gravure pour la protection mesa P+ P+ Type N Type N N N Type PType P Substrat N+ Type PType P Substrat N+ figure 105 : Coupe de la plaque de SiC après gravure figure 106 : Coupe de la plaque de SiC après pour la protection mesa et mesa/JTE implantation pour la protection mesa/JTE Ce niveau est dédié à la protection périphérique du composant. D’un point de vue technologique, ce niveau est sensiblement le même que précédemment. Seule la profondeur de gravure augmente. D’après une mesure au profilomètre, la marche est égale à 3,1 µm. A l’issue de cette étape, il a été choisi de réaliser deux types de protections périphériques différents mesa et mesa/JTE. L’échantillon (demi-plaque) a été découpé en deux. La photolithographie sera réalisée sur un quart de plaque de 2 pouces. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 96 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique 2.1.2.3 Implantation de la poche (JTE) Ce niveau est dédié uniquement au quart de wafer possédant la protection de type mesa/JTE. L’implantation est réalisée avec des dopants azote. Pour obtenir un profil de type “carré“, une multi-implantation doit être réaliser. Les paramètres sont : Energie [keV] -2 Dose [cm ] 190 135 12 3,5×10 2,25×10 90 12 2,12×10 50 12 2,0×10 20 12 1,37×1012 Cet échantillon a subi un recuit post implantation au CEGELY de 1700°C pendant une durée de 30 mn. La température de recuit est supérieure de 50°C par rapport au “TGISL“, car l’activation des dopants augmente si la température de recuit augmente. 2.1.2.4 Passivation du thyristor Anode P+ G Type N Gâchette Type N N N P+ N N Type PType P Substrat N+ . Type PType P Substrat N+ Cathode figure 107 : Coupe de la plaque de SiC après dépôt figure 108 : Coupe du thyristor ″TGIBS″ protégé par d’oxyde et ouverture pour prise de contact mesa/JTE Cette étape est dédiée à la passivation. Dans ce cas, la passivation est assurée par un dépôt de SiO2 LTO (Low Temperature Oxide). Son épaisseur a été fixée à 1 µm. Une photolithographie a été réalisée pour graver l’oxyde pour la prise de contact. La même étape a été réalisée sur l’échantillon dont le thyristor est protégé par mesa. 2.1.2.5 Métallisation du thyristor L’étape de métallisation s’est déroulée en deux phases. Tout d’abord, un dépôt de nickel de 250 nm sur la face avant a été réalisé. Ensuite, une étape de photolithographie a permis de séparer les contacts en gravant le nickel. Ainsi, la même métallisation a été utilisée pour les contacts d’anode et de gâchette. Après retrait de la résine servant à la lithographie, un dépôt de nickel de 250 nm a eu lieu en face arrière. Le thyristor gravé a nécessité cinq niveaux lithographiques. Les difficultés rencontrées sont liées à la faible taille des échantillons pour assurer un bon alignement. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 97 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique 2.2 Thyristor planar L’élaboration du cheminement des étapes technologiques en vue de la réalisation du thyristor planar s’est appuyée sur le travail du thyristor ″TGIBS″. Cette partie décrit l’ordre des différents niveaux pour la réalisation technologique du thyristor planar. Les masques utilisés pour le ″TPISL″ et le ″TPIBS″ sont absolument les mêmes. 2.2.1 Thyristor planar réalisé avec le soutien financier de l’ISL Les caractéristiques des couches de la plaquette utilisée sont représentées par la figure 109. Sa réalisation a eu lieu dans plusieurs centres technologiques partenaires du CEGELY. La plaquette de SiC n°FQ0094-13 a été confiée au CEGELY par l’ISL. Une découpe a permis de former quatre échantillons (quart de 2’’). Tout le cheminement technologique présenté ci-dessous se déroule sur un quart de plaque de 2 pouces. Type N : 8,5x1016 cm-3 N+ 3 µm N+ Type N Type P- : 9,8x1014 cm-3 Type P : 5x1017 cm-3 60 µm 1 µm Substrat N+: ρ = 0,017 Ω Type PType P Substrat N+ 389 µm figure 109 : Représentation sous forme de coupe figure 110 : Coupe de la plaque de SiC après verticale de la plaque n°FQ0094-13 de SiC pour le implantation d’azote pour le contact de gâchette thyristor ″TPISL″ (Vbr = 8,4 kV en volume) 2.2.1.1 Gravure pour alignement La première étape de lithographie s’est déroulée au CIME de Grenoble. Elle a pour but de graver légèrement le SiC en surface afin de marquer les croix d’alignement. Le masque de gravure a été utilisé à cet effet. La profondeur de gravure est d’environ 0,2 µm. 2.2.1.2 Implantation du contact de gâchette Le dépôt d’Al servant de masque d’implantation et de gravure a été réalisé au CIME. La photolithographie s’en est suivie avec la gravure de l’Al. L’implantation d’azote a eu lieu à l’IN2P3 d’Orsay. Pour obtenir un profil de type “carré“, une multi-implantation doit être réaliser. Les paramètres de l’implantation sont : Energie [keV] -2 Dose [cm ] 190 135 14 7,5×10 4,5×10 90 14 4,5×10 50 14 4,0×10 20 14 3×1014 Cette zone N+ va permettre de diminuer la résistance de contact de gâchette. Cette étape n’a pas été réalisée dans le ″TGIBS″. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 98 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique 2.2.1.3 Implantation de l’anode N+ N+ N+ P+ N+ P+ Type N Type N Type PType P Substrat N+ Type PType P Substrat N+ . figure 111 : Coupe de la plaque de SiC après figure 112 : Coupe de la plaque de SiC après gravure implantation d’aluminium pour former l’anode du SiC pour réaliser la protection mesa De même que précédemment la photolithographie a eu lieu au CIME (dépôt + gravure du masque) et l’implantation à l’IN2P3 d’Orsay. Les paramètres de l’implantation sont : Energie [keV] 200 -2 130 14 Dose [cm ] 6×10 80 3,3×10 14 30 2,4×10 14 1,4×1014 Cette étape a utilisé un masque de polarisation opposée au masque de gravure de la gâchette du thyristor gravé, laissant ainsi un intervalle de 7 µm entre les implantations N+ et P+ au niveau des dogts interdigités. 2.2.1.4 Gravure pour la protection Ce niveau est dédié à la première partie de la protection mesa/JTE. Le dépôt du masque de gravure (Al) et la photolithographie ont eu lieu au CIME. La gravure a été réalisée au LEOM de Lyon. Un paragraphe sera dédié à l’optimisation de la gravure. Des photos au MEB ont été réalisées et seront présentées dans la partie gravure. La profondeur de gravure visée devait être supérieure à 4 µm. D’après les mesures au profilomètre, la marche de gravure est comprise entre 6,8 et 7 µm. 2.2.1.5 Implantation JTE N+ P+ G N+ N+ Type N N Type N N Type PType P Substrat N+ Anode G N+ P+ N N Type PType P Substrat N+ Cathode figure 113 : Coupe de la plaque de SiC après figure 114 : Coupe schématique du thyristor planar implantation de la poche achevé sans passivation Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 99 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique Cette étape traite de l’implantation de la poche. La photolithographie a été réalisée au CIME. L’échantillon a été implanté à l’institut IN2P3 sur le site d’Orsay. Les caractéristiques de l’implantation d’azote sont : Energie [keV] 190 135 90 50 20 Dose [cm-2] 3,5×1012 2,25×1012 2,12×1012 2,0×1012 1,37×1012 La plaquette a subi un recuit post-implantation au CEGELY sous une température de 1650°C pendant 45 min. L’augmentation du temps de recuit permet d’améliorer l’activation des dopants et la diminution de la température (1650 contre 1700 °C) améliore la rugosité de surface [LAZA 02]. Ensuite, une gravure ″pleine plaque″ a été réalisée au LEOM pour éliminer une centaine de nanomètre afin que le dopage réaliser par implantation soit maximal en surface. 2.2.1.6 Métallisation du thyristor planar La photolithographie a été réalisée au LEOM. De même que pour le ″TGISL″, le procédé de lift off a été retenu.. L’échantillon a subi un dépôt d’aluminium et de nickel de 300 nm chacun. En face arrière, un dépôt de nickel de 300 nm a été réalisé. L’ensemble de ces étapes a eu lieu au LEOM 2.2.2 Thyristor planar réalisé par IBS Ce thyristor a été développé sur une plaquette de SiC achetée chez CREE. Les caractéristiques sont illustrées par la figure 115. Ce thyristor est réalisé sur la plaque entière. Elle sera découpée en quatre quarts à l’issue de l’implantation de la JTE car un wafer de 2’’ de diamètre ne rentre pas dans le four de recuit du CEGELY. Les masques sont identiques à ″TPISL″. Quelques variantes seront exposées dans la suite de ce chapitre. Type N : 8,5x1016 cm-3 3 µm Type N Type P- : 9,8x1014 cm-3 Type P : 5x1017 cm-3 60 µm 1 µm Substrat N+: ρ = 0,017 Ω Type PType P Substrat N+ 389 µm figure 115 : Caractéristiques de la plaque de SiC pour figure 116 : Coupe de la plaque de SiC après gravure le thyristor ″TPIBS″ du SiC pour la protection 2.2.2.1 Gravure pour la protection Pour ce lot de composants, la gravure du SiC a été réalisée en premier. L’avantage par rapport au “TPISL“ est un niveau de lithographie en moins. Une mesure au profilomètre donne Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 100 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique une marche de 4,2 µm. Cette profondeur est 0,2 µm à celle demandée ce qui ne joue pas de rôle sur la tenue en tension. Dans ce cas, les photolithographies suivantes seront plus difficiles. Selon les niveaux technologiques, le flanc de gravure devra être recouvert ou non de résine. Après chaque lithographie, le flanc sera la cible d’observations particulières sur la présence ou non de résine. 2.2.2.2 Implantation de l’anode N+ P+ Type N N+ P+ Type N Type PType P Substrat N+ Type PType P Substrat N+ figure 117 : Coupe de la plaque de SiC après figure 118 : Coupe de la plaque de SiC après implantation d’aluminium pour former l’anode implantation d’azote pour former le contact de gâchette Chez IBS, un seul implanteur est disponible. L’ordre des implantations a été fixé de façon à faire suivre les deux implantations d’azote. Pour obtenir un profil de type “carré“, une multiimplantation doit être réaliser. Les caractéristiques de l’implantation d’aluminium sont : Energie [keV] -2 Dose [cm ] 200 14 6×10 130 3,3×10 70 14 2,4×10 30 14 1,4×1014 De plus, l’implantation a été effectuée sous une température de 300°C ce qui permet d’améliorer le taux de mise en site des atomes de dopants [LAZA 02]. 2.2.2.3 Implantation de la gâchette Ce niveau est dédié à l’implantation pour déterminer et diminuer la résistance du contact de gâchette. Pour obtenir un profil de type “carré“, une multi-implantation doit être réaliser. Les caractéristiques sont : Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 101 Chapitre 3 : 2 : Déroulement Energie [keV] 200 -2 130 14 Dose [cm ] 6×10 3,3×10 technologique 70 14 30 2,4×10 14 1,4×1014 2.2.2.4 Implantation de la JTE N+ N+ P+ Type N N N Type PType P Substrat N+ figure 119 : Coupe de la plaque de SiC après implantation d’azote pour former la JTE Ce niveau présente une originalité par rapport au ″TPISL″ du fait que la plaque a été découpée en quatre secteurs. Sur chacun, la dose totale de la JTE a été multipliée par 0,7 ; 1 ; 1,5 et 2. Pour obtenir un profil de type “carré“, une multi-implantation doit être réaliser. Les caractéristiques ″élémentaires″ de l’implantation sont : Energie [keV] 190 -2 135 12 Dose [cm ] 3,5×10 2,25×10 90 12 50 2,12×10 12 2,0×10 20 12 1,37×1012 A ce jour, l’échantillon est en cours d’implantation de la JTE et les doses définies ci-dessus sont celles demandées à IBS. 2.2.2.5 Passivation et Métallisation N+ G Anode G N+ P+ Type N N N+ N N+ P+ Type N N Type PType P Substrat N+ N Type PType P Substrat N+ Cathode figure 120 : Coupe de la plaque de SiC après figure 121 : Thyristor planar achevée avec passivation implantation d’azote pour former la JTE et métallisation La passivation sera assurée par une couche de SiO2 de 1,5 µm d’épaisseur mais la nature de l’oxyde est de nature inconnue. La métallisation sera du même type que pour le “TGIBS“ c'est-àdire 250 nm de Nickel. Les contacts d’anode et de gâchette seront de même nature. Ainsi, se termine la description des différentes phases de réalisations des thyristors gravés et planar. Le prochain paragraphe illustre le déroulement technologique du JFET. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 102 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique 2.3 Le JFET La fabrication du transistor JFET a été confiée au LETI. Huit plaquettes ont été utilisées pour fabriquer ce lot de composants. L’originalité de ce projet est la provenance du matériau. Six substrats ont été achetés chez CREE et les épitaxies ont été réalisées par le LETI. Les deux autres échantillons (substrats + épitaxies) proviennent de chez CREE. Les caractéristiques de chaque plaque diffèrent mais elles restent dans le même ordre de grandeur. La figure 122 illustre les caractéristiques moyennes des plaques. Type P+ : 6 1018 cm-3 1,5 µm Type N- : 8 1014 cm-3 60 µm Substrat N+: ρ = 0,02 Ω 400 µm figure 122 : Valeurs moyennes des caractéristiques des plaques de SiC pour le JFET (Vbr = 6,1 kV en volume) 2.3.1 Gravure du SiC pour formation du canal P+ N+ P+ P+ Type NSubstrat N+ N P+ Type NSubstrat N+ figure 123 : Coupe de la plaque de SiC après gravure figure 124 : Coupe de la plaque de SiC après réépitaxie pour le canal des couches N et N+ Le premier niveau de lithographie a été réalisé afin de graver le SiC pour définir le canal vertical. Les valeurs visées des marches de gravure sont égales à 1,5 µm. Les mesures au profilomètre n’ont pas été réalisées. Le temps de gravure a été déterminé selon l’épaisseur de SiC et la vitesse de gravure déterminée lors du développement de la gravure de SiC. 2.3.2 Reprise d’épitaxie pour former le canal Le LETI possède des moyens technologiques en terme de croissance par épitaxie du SiC. La technologie du JFET est basée sur ces moyens. Ainsi, la formation du canal et de la couche de source a été réalisée par réépitaxie. L’épaisseur de la couche N+ est égale à 1 µm pour un dopage Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 103 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique de 1019 cm-3. Le lot est partagé en deux parties selon l’épaisseur de la couche N réépitaxiée qui est égale à 6 ou 7 µm pour un dopage de l’ordre de 3x1015 cm-3. 2.3.3 Gravure pour la prise de contact de grille N+ P+ N N+ P+ P+ N P+ Type NSubstrat N+ Type NSubstrat N+ figure 125 : Coupe de la plaque de SiC après gravure figure 126 : Coupe de la plaque de SiC après gravure du SiC pour la prise du contact de grille du SiC pour la protection Cette étape concerne la gravure de la couche de type N obtenue par réépitaxie. Ainsi, le contact de grille pourra être déposé sur le SiC de type P. La profondeur de gravure visée est égale à 7,2 µm pour le premier lot et 8,2 µm pour le second lot. Les échantillons n’ont pas subi de mesure au profilomètre. Le bâti de gravure utilisé utilise un plasma à haute densité (ICP). 2.3.4 Gravure pour la protection mesa Cette étape est analogue à la précédente mais la profondeur de gravure est plus faible de l’ordre de 2,5 µm. La hauteur des différentes marches de gravure n’a pas été mesurée avec le profilomètre. La lithographie devient particulièrement difficile à réaliser en raison de la présence des deux marches. Entre le fond de gravure et la face avant, il existe une différence d’altitude supérieure à 10 µm 2.3.5 Implantation de la JTE N+ P+ N N+ P+ P+ N P P P+ P P Type NSubstrat N+ Type NSubstrat N+ figure 127 : Coupe de la plaque de SiC après figure 128 : Coupe de la plaque de SiC après dépôt de implantation d’aluminium pour la JTE passivant (zone hachurée) et ouverture des contacts Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 104 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique Ce niveau technologique correspond à l’implantation de la JTE par de l’aluminium. Le masque d’implantation est identique à celui de gravure donc il n’y a pas eu de lithographie. 2.3.6 Passivation du JFET Le matériau utilisé pour passiver le composant est une couche de SiO2 réalisée par une fine oxydation puis un dépôt PECVD dont l’épaisseur n’est pas connue. Le dioxyde de silicium est considéré comme une passivation primaire. En effet, la passivation de ces composants est assurée par cette première couche de matériau, puis un second matériau sera déposé en fin de procédé. Ensuite, une étape de photolithographie a eu lieu afin de réaliser la gravure de l’oxyde pour la prise de contact de la grille et de la source. Un polyimide a été déposé pour faire la passivation secondaire du composant. Une lithographie a eu lieu afin de prendre contact pour les électrodes de source et de grille. 2.3.7 Métallisation Source N+ P+ N G P+ P+ N P P N+ G P+ P P Type NSubstrat N+ Type NSubstrat N+ Drain figure 129 : Coupe de la plaque de SiC après dépôt de figure 130 : Coupe schématique de la structure finale métallisation et surmétallisation du JFET Une couche de Ni a été déposée. Ce dépôt a été suivi d’une lithographie pour graver le métal. Ainsi, les contacts de source et de grille sont de même nature. Le contact de drain est réalisé par un dépôt de Ni. Les plaques ont subi un recuit post-implantation. Ensuite les contacts ont été sur-épaissis. De nouveau, une lithographie a été faite pour séparer les contacts. Au total, sept niveaux de lithographie ont été nécessaires pour réaliser ce JFET. L’originalité porte sur la formation du canal par réépitaxie. Seule une implantation ionique a suffi. De plus, ce JFET présente l’avantage de posséder deux passivations et des contacts métalliques épais qui faciliteront la mise en boîtier. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 105 Chapitre 3 : 2 : Déroulement technologique Cette partie a montré les différentes étapes technologiques pour la fabrication des composants dont les résultats électriques seront présentés dans le chapitre suivant. Les masques du thyristor et du JFET sont présentés dans la partie qui suit. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 106 Chapitre 3 : 3 : Masques utilisés pour la réalisation des composants 3 Masques utilisés pour la réalisation des composants 3.1 Masques pour le thyristor Ce travail s’est inspiré du jeu de masques réalisé à l’ISL. Des modifications ont été apportées prenant en compte les problèmes rencontrés lors de l’élaboration de ″TGISL″. Le dessin du jeu de masques a été réalisé conjointement entre IBS et le CEGELY. Le jeu de masques de l’ISL offrait 3 types de protections différentes, mesa, EGR (Etched Guard Ring-anneaux gravés) et mesa + JTE. Seule cette dernière protection a été retenue. Ce jeu va être utilisé pour la réalisation du thyristor gravé et planar. Dans la figure 131, seul le niveau de masque permettant de définir le contact d’anode a été représenté. Pour le thyristor planar, l’anode est réalisée par implantation ionique et donc le masque doit être inversé par rapport au thyristor gravé où l’anode est définie suite à une gravure du SiC. La photolithographie est réalisée en résine positive. Tout d’abord, les extrémités des doigts d’anode et de gâchette ont été arrondies afin de limiter les effets de pointes qui sont néfastes pour la tenue en tension (cf. figure 131). Les simulations ont mis en évidence l’influence de la géométrie sur le temps de mise en conduction du thyristor. Il a été décidé de réaliser 4 largeurs différentes de doigts d’anode et de gâchette. Sur la figure 131, les 4 largeurs de doigts d’anode différentes sont représentées pour une même largeur de doigt de gâchette. Les zones sombres déterminent les doigts d’anode. 23 a 31 42 b c d figure 131 : Différentes largeurs d’anode : 23 (a), 31 (b), 42 (c) et 58 (d) µm, niveau utilisé pour former l’anode Les thyristors réalisés avec ces motifs ont une surface active égale à 0,2 mm2. D’autres motifs sont également réalisés afin de multiplier la surface du composant par 2, 4 et 9. De plus, des structures dites complémentaires ont été développées. C’est à dire que le plot d’anode se retrouve au centre (figure 132 et 137) alors qu’il se trouvait sur les bords pour le thyristor initiale (figure 131 et 136 a 2 plots d’anode). D’autres structures de thyristors ont été dessinées et sont représentées par la figure 133. Elles possèdent aussi leur version complémentaire (anode au centre). Le motif ancre a été développé afin de répartir au mieux le courant de gâchette pour diminuer le Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 107 Chapitre 3 : 3 : Masques utilisés pour la réalisation des composants temps de commutation du thyristor. Cette structure permet d’avoir une surface d’anode importante. De plus, nous désirons montrer expérimentalement l’influence de la géométrie sur le temps de mise en conduction du thyristtor. motif rond motif ancre figure 132 : Niveau anode figure 133 : Niveau anode pour les thyristors motif pour le thyristor ancre et rond figure 134 : Motif TLM complémentaire A G A G A G P+ N+ P+ N+ P+ N+ Type N Type N Type PType P Substrat N+ Cathode Type PType P Substrat N+ Cathode figure 135 : Coupe de la structure d’un thyristor figure 136 : Coupe de la structure d’un thyristor planar à gâchette au centre planar à anode au centre Des motifs, pour réaliser des analyses SIMS afin de vérifier les doses d’implantation, pour tester la profondeur de gravure et la résistivité de contacts (TLM), ont été rajoutés. Deux types de motifs TLM sont développés afin d’utiliser deux méthodes d’exploitation différente pour remonter à la valeur de résistance des contacts métalliques ainsi que les résistances carrées des couches N+ et P+ (cf. figure 134). Les motifs de tests SIMS (Secondary Ion Mass Spectrocopy) sont développés pour analyser l’implantation de la JTE de type N, ainsi que pour déterminer les dopages de l’anode de type P (thyristor planar) et de la gâchette de type N+. La limite inférieure de 1016 cm-3 pour déterminer la concentration des porteurs par analyse SIMS n’est pas un souci car la concentration des différentes zones implantées sera supérieure à cette limite. Un exemple est illustré par la figure 137. La disposition des motifs a été optimisée afin de garantir une distance minimale de 250 µm entre composants et couvrir également le plus possible la surface des champs par les motifs de Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 108 Chapitre 3 : 3 : Masques utilisés pour la réalisation des composants composants et structures de tests. La figure 138 représente la disposition des structures dans les champs de base. A savoir que ces champs sont répétés plusieurs fois sur l’échantillon de SiC. La famille T10 regroupe les thyristors dont la surface est égale à 0,2 mm2. Les familles T20, T40 et T90 sont les composants dont la surface a été multipliée par 2, 4 et 9 respectivement. “Tpb“ est un thyristor avec un motif d’anode et de gâchette rond. S, G et A sont les motifs servant à l’alignement des masques (A), permettant le contrôle de la profondeur de gravure (G) et aux analyses SIMS (S). 5,35 mm S T90 T 40 S A T 10 5,98 mm figure 138 : Motif pour analyse du profil d’implantation de l’anode S A T pb T 40 T 20 T90 T10 T40 T 16 T10 T pb T 20 T20 T10 T10 T10 T10 T10 T16 T 20 G T20 T 10 A T10 T 10 chemin de décou pe figure 137 : Répartition des différentes structures en 2 champs élémentaires 3.2 Masques du JFET Le dessin des masques a été réalisé par le LETI avec la participation du CEGELY. La surface d’un plot pour prendre un contact doit être au moins égale à 0,01 mm2. Or, pour un seul canal on utilise un contact. Il a été décidé de réaliser des structures à doigts de grille dont un seul plot relie tous les doigts (structure peigne). Un schéma de principe est illustré par la figure 140. La largeur de la gravure pour le contact de grille sera égale au moins à 50 µm. Cette valeur a été définie par le LETI. Il reste le paramètre “X“ à optimiser. Pour des raisons technologiques (lithographique) ce paramètre ne doit pas descendre en dessous de 10 µm. Les résultats électriques sont récapitulés dans le tableau 29. La variation de X ne change pas la tenue en tension. A l’état passant, la valeur du courant varie peu mais comme la surface augmente avec X la densité de courant est modifiée. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 109 A Chapitre 3 : 3 : Masques X [µm] -2 JDS [A.cm ] utilisés pour la réalisation des composants 5 10 15 20 866 490 341 278 @ VDS = 100 V tableau 29 : Récapitulatif des densités de courant en fonction de la largeur du caisson P Pour VGS = 0 V et VDS = 100 V * : 5 1018 cm-3 ** : 5 1015 cm-3 figure 139 : JDS en fonction du nombre de caissons P figure 140 : Coupe en 2D sans périphérie Plus le nombre de caissons de type P augmente, plus la densité de courant sera élevée car un seul plot de contact de grille sera considéré pour n’importe quelles valeurs de X. Il sera fixé lors de la conception des masques. Si N est égal au nombre de caissons de largeur X, la densité de courant est égale à : J DS = I DS *(N+1) 2*50+(N+1)*2a+(N+2)*X (7) où 50 µm est la largeur du contact de grille, “2a“ la largeur du canal et “X“ la largeur du caisson P. La figure 139 représente une approximation de la densité de courant en fonction du nombre de caissons P. Le courant par unité de profondeur IDS est considéré constant et égal à 5,63 10-5 A.µm-1. L’épaisseur du canal (2a) est égale à 3 µm et 50 µm pour la prise du contact de grille. La figure 139 montre que pour N > 40, la densité de courant augmente moins rapidement. Quatre champs différents ont été réalisés. Le premier champ nommé ″champ de base″ possède des JFET ayant différents paramètres tels que la largeur du canal (2a), largeur du doigt de grille (X) et le nombre de doigts. De plus, des transistors simples et à double source sont développés. La figure 141 illustre le champ de base avec la superposition de tous les niveaux. Les Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 110 Chapitre 3 : 3 : Masques utilisés pour la réalisation des composants zones sombres représentent les plots de source, les plots clairs hachurés sont les grilles et les couronnes autours des électrodes sont les poches. Trois champs différents présents une seule fois chacun sur le même masque ont été dessinés en intégrant les structures tests telles que : - les motifs Van Der Paw (effet Hall) ; - les capacités MOS ; - les motifs pour analyse SIMS ; - les motifs TLM ; - les motifs de gravure ; - des diodes verticales P+NN+. Le champ de base est reproduit une trentaine de fois pour un échantillon de 2’’ de diamètre. figure 141 : Schéma d’un champ de base possédant uniquement différentes structures de JFET Après une description sommaire des masques utilisés pour la réalisation des composants, la partie suivante va montrer les difficultés rencontrées et les résultats caractérisant quelques étapes technologiques. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 111 Chapitre 3 : 4 : Technologie 4 Technologie Cette partie est dédiée à la description et à la caractérisation des différentes étapes technologiques. La photolithographie est une étape clef dans le déroulement de la réalisation, car elle est utilisée pour chaque niveau de masque. Elle fera l’objet du premier paragraphe. La gravure est une étape qui a nécessité une validation avant la réalisation du ″TPISL″. La seconde partie fera l’objet de cette validation et donnera quelques informations notamment sur la nature des gaz utilisés pour la réalisation des thyristors chez IBS. La troisième partie sera une confrontation entre résultats de simulations et d’analyses chimiques de la concentration des dopants des différentes zones réalisées par implantation ionique. Le dernier paragraphe présentera les différents résultats des caractérisations électriques des contacts métalliques. 4.1 Photolithographie L’étape de photolithographie se décompose en plusieurs étapes tels que : - préparation de la surface ; - l’étalement de la résine ; - le recuit de la résine “pré-bake“; - alignement et insolation à l’ultra violet (UV) ; - développement ; - rinçage et séchage ; - durcissement recuit “post-bake“. Dans chaque centre technologique, les paramètres des différentes phases sont bien connus. Pour l’ensemble des étapes technologiques, la résine utilisée est de type positif, c’est à dire qu’elle s’élimine lorsqu’elle a été insolée et développée. L’épaisseur est de l’ordre du micromètre pour une vitesse d’étalement donnée. Pour la métallisation du JFET, il a fallu utiliser une résine négative afin de bien éliminer le métal sur les flancs de gravure car la résine utilisée n’était pas satisfaisante. Ces quelques développements supplémentaires ont permis le bon déroulement de cette étape. Il peut être noté que l’alignement se complique lorsque la taille des échantillons diminue. En effet, l’épaisseur n’est pas homogène aux bords, elle tend à augmenter (sur-épaisseur) ce qui peut entraîner une mauvaise ouverture du masque au final. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 112 Chapitre 3 : 4 : Technologie 4.2 Gravure du SiC Pour réaliser le ″TPISL″, une gravure en périphérie du composant est nécessaire pour la protection. Des travaux antérieurs sur l’optimisation de la gravure du SiC [LANO 97] ont été réalisés mais aujourd’hui le CEGELY n’a plus accès à cet équipement. L’épaisseur à graver doit être supérieure à 4 µm. Le bâti de gravure libre d’accès est un NEXTRAL 110 d’ALCATEL appartenant au LEOM. La gravure est de type RIE (Reactive Ion Etching). Le CEGELY avait optimisé une gravure de quelques dizaines de nanomètres sur cet équipement. Le point de départ de l’étude est le jeu de paramètres utilisé pour cette gravure. Or une gravure de 4 µm d’épaisseur ne peut pas être réalisée avec ces paramètres car la durée serait beaucoup trop longue et le masque de gravure se dégraderait (vitesse de gravure de l’ordre du nanomètre par seconde). Les paramètres fixés sont la nature et le débit des gaz (25 Sccm de SF6 et 6,7 Sccm de O2) ainsi que la nature du masque (Al). Les paramètres à optimiser sont la durée, la puissance et la pression à l’intérieur du bâti pendant la gravure ainsi que l’épaisseur du masque. Des essais de gravure ont été réalisés sur des petits échantillons (quart de wafer 1’’3/8). L’influence des différents paramètres a été étudiée. Tout d’abord, les premières gravures ont permis de mettre en évidence le rôle de la puissance du plasma (cf figure 142). Plus la puissance augmente, plus la vitesse de gravure augmente. La limite du bâti étant de 300 W, nous retenons arbitrairement une puissance de 250 W. La deuxième campagne d’essais a permis de mettre en évidence l’influence de la pression sur la vitesse de gravure. Si la pression diminue, la vitesse augmente (cf figure 143). La nature de la gravure change, elle est de type chimique pour des pressions faibles et physique pour des pressions fortes [LANO 97]. Par contre, la rugosité est beaucoup plus élevée pour des pressions faibles. Un compromis doit être trouvé entre vitesse de profondeur de gravure [µm] Profondeur de gravure [µm] gravure et rugosité. La pression retenue est de l’ordre de 60 mTorr. 2,0 20 min - 30 mTorr 1,5 1,0 0,5 0,0 100 120 140 160 180 Puissance [W] 200 6 5 P = 15 mT Puissance = 250 W Masque d'Al ne tient pas 4 3 2 P = 80 mT Puissance = 250 W 1 300 600 900 1200 temps [s] figure 142 : Variation de la profondeur de gravure en figure 143 : Variation de la profondeur de gravure en fonction de la puissance (t = 20 mn, Pr = 30 mTorr) fonction du temps pour différentes pressions en fonction de la durée Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 113 Chapitre 3 : 4 : Technologie Les campagnes précédentes ont permis de fixer la pression et la puissance du bâti pour la gravure. Il reste à fixer la durée de gravure et à mesurer l’épaisseur de masque consommée par la gravure. La figure 144 illustre la variation de la profondeur de gravure et l’épaisseur du masque d’aluminium restante en fonction du temps. L’épaisseur initiale du masque d’aluminium est de 1 µm. Ces gravures ont été réalisées sur du silicium afin de visualiser l’évolution de l’épaisseur du masque qui est la même selon la nature du semiconducteur gravé. Pour une gravure de 20 minutes, il reste seulement 100 nm d’épaisseur du masque d’aluminium ce qui est très faible. Ainsi, pour une gravure de 20 minutes, durée qui semblerait être nécessaire pour graver 4 µm de 20 15 10 profondeur gravure Si épaisseur restante masque Al 0,4 0,2 0,0 600 800 1000 temps [s] 1200 épaisseur, profondeur [µm] épaisseur, profondeur [µm] SiC (figure 143), il est nécessaire d’avoir un masque d’aluminium de 2 µm d’épaisseur. Profondeur de gravure 8 7 6 5 1,0 0,5 Epaisseur restante d'Al 1 2 3 numéro d'échantillon 4 figure 144 : Variation de l’épaisseur du masque figure 145 : Variation de l’épaisseur du masque restante et de la profondeur de gravure en fonction du restante et de la profondeur de gravure pour temps de gravure (Pr = 60 mTorr, P = 250 W) différents échantillons (Pr = 60 mTorr, P = 250 W) Quatre échantillons ont été gravés selon le protocole suivant : • Echantillon n°1 : 4 gravures de 5 minutes chacune ; • Echantillon n°2 : 2 gravures de 10 minutes chacune ; • Echantillon n°3 : 1 gravure de 20 minutes ; • Echantillon n°4 : 5 gravures de 5 minutes. La pression de gravure est égale à 60 mTorr et la puissance est de 250 W. La figure 145 regroupe les résultats. Lors de la gravure de l’échantillon n°3, le plasma s’est déstabilisé et a oscillé. Ainsi, la mesure est faussée car la profondeur de gravure devrait être un peu plus importante que pour l’échantillon n°2. Le temps de repos entre chaque étape de gravure est égal à 5 minutes. Lors du démarrage d’une étape, la vitesse de gravure n’est pas maximale car il existe une phase de transition. Ainsi, pour une durée totale égale, la profondeur de gravure diminue lorsque le nombre de phases augmente. Par contre, la consommation d’aluminium diminue ce qui implique une évaporation moins importante de l’aluminium et une probabilité plus faible d’avoir Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 114 Chapitre 3 : 4 : Technologie de l’aluminium qui “coule“ sur le flanc de gravure. La solution retenue est une gravure de 20 minutes réalisée en 4 étapes. La vitesse moyenne mesurée est égale à 0,27 µm/min. figure 146 : photos MEB de l’échantillon n°1 après retrait masque Al. L’encart illustre un “hiloc“ Quelques photographies comparent la rugosité du SiC gravé et initial. Les résultats sont satisfaisants car la gravure n’a pas trop dégradé l’état de surface du SiC. Quelques ″Hiloc″ apparaissent sur le SiC (cercle sur la photo). La surface initiale du SiC n’étant pas de très bonne qualité d’un point de vue rugosité, la rugosité de la surface gravée sera plus élevée. Les paramètres retenus pour la gravure sont regroupés dans le tableau 30. Pr [mTorr] P [W] T [s] Epaisseur d’Al [µm] Nombre d’étapes 60 250 1200 2 4 tableau 30 : Paramètres retenues pour une gravure de 4 µm de SiC Pour la réalisation du ″TGIBS″, la gravure a été optimisée pour une profondeur de gravure égale à 3 µm. Les gaz utilisés sont du CF4 et O2. Le masque utilisé est de l’aluminium. La vitesse moyenne de gravure mesurée est égale à 1,39 nm/s. Pour la gravure de la protection périphérique, (profondeur 3 µm), la rugosité moyenne a été mesurée avec un microscope à force atomique (AFM), elle est égale à 50 nm. Ces valeurs sont relativement élevées. La gravure du ″TPIBS″ a nécessité une nouvelle optimisation car avec CF4 et O2, et pour une profondeur de gravure de 4 µm, la rugosité était inacceptable. Le gaz utilisé est du SF6. Le masque de gravure est du chrome. Des mesures AFM ont abouti à une rugosité de 5 nm pour une profondeur de 4 µm. Cette partie a présenté les résultats de 3 gravures différentes. Le SF6 est un gaz satisfaisant pour la gravure. La vitesse de gravure moyenne est égale à 5 nm/s. Après avoir présenté la gravure qui est une étape nécessaire à la protection périphérique du composant, la deuxième étape utile pour la terminaison est l’implantation de poche. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 115 Chapitre 3 : 4 : Technologie 4.3 Analyse des dopages Deux types de dopants ont été utilisés pour réaliser l’implantation du SiC. Cette étape est très critique pour la tenue en tension du composant. L’azote est l’impureté utilisée pour réaliser la protection des thyristors. Les résultats obtenus feront l’objet de la première partie qui sera suivie des résultats d’implantations de l’aluminium qui permettent la formation de l’anode du thyristor et la protection du JFET. 4.3.1 Implantation d’azote Une possibilité d’analyser les profils d’implantation est de type chimique. Il s’agit des analyses SIMS (Secondary Ion Mass Spectrometry). Le principe repose sur le bombardement de l’échantillon (cible) à l’aide d’un faisceau primaire. Ainsi, la cible émet des ions secondaires qui sont analysés par spectroscopie de masse [LAZA 02] Ce moyen a été retenu pour extraire le profil d’implantation de la poche des différents thyristors. Pour chaque implantation, des simulations de type Monte-Carlo [MORV 99] sont réalisées en utilisant les énergies et doses d’implantation pour former la zone désirée. La figure 148 illustre un résultat d’expérience et de simulation de l’implantation du “TGISL“. Il met en évidence une non-corrélation des résultats. Au vu des résultats présentés dans le chapitre 4 un autre profil de dopage sera demandé. Lors de la réalisation du ″TGIBS″, un échantillon témoin a été mis dans le bâti lors de l’implantation et du recuit. Une analyse SIMS a été initiée et les résultats sont représentés sur la figure 148. La simulation se rapproche de la mesure. Ce résultat montre que la poche a un profil d’implantation très proche de celui souhaité (simulation). Ainsi, la dose d’implantation de la poche ne peut être remis en cause car au cours du chapitre 2, il a été démontré que la tenue en tension était très sensible vis-à-vis de la dose implantée. Cette tendance sera renforcée par les -3 Concentration Dopants [cm ] -3 Concentration Dopants [cm ] résultats présentés dans le chapitre 4. 20 10 19 10 Simulation SIMS 18 10 Bruit de mesure 17 10 16 10 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 10 18 10 17 10 16 SIMS 0,0 Profondeur [µm] figure 147 : Profil des dopants (mesuré et simulé) Simulé 0,2 0,4 Profondeur [µm] figure 148 : Profil des dopants (mesuré et simulé) pour Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 116 Chapitre 3 : 4 : Technologie pour la poche de ″TGISL″ la poche de ″TGIBS″ La figure 149 illustre les résultats de simulation et de mesure du profil de l’azote dans les poches du ″TPISL″. Les conclusions sont les mêmes que pour ″TGIBS″. Une implantation d’azote est réalisée pour permettre d’augmenter le dopage de la gâchette en dessous de l’électrode (passage de 1017 cm-3 à 8¯1019 cm-3) afin de diminuer la résistance de contact de la gâchette. Le profil de concentration des dopants est illustré par la figure 150. Cette implantation n’étant pas critique pour le fonctionnement du thyristor, nous n’avons pas réalisé d’analyse SIMS. Par contre, des mesures TLM (développées dans la partie suivante), permettraient de remonter à la concentration des dopants. Mais les résultats n’étant pas de bonnes 18 10 Mesuré SIMS 17 10 Bruit de mesure 16 10 0,00 0,25 Profondeur [µm] 0,50 Concentration Dopants [cm-3] -3 Concentration Dopants [cm ] qualités (partie suivante), la concentration des porteurs n’a pas pu être extraite. 19 10 17 10 15 10 0,0 0,2 0,4 0,6 Profondeur [µm] 0,8 figure 149 : Concentration de l’azote en fonction de la figure 150 : Concentration de l’azote en fonction de la profondeur pour le contact de gâchette de ″TPISL″ profondeur pour le contact de gâchette de ″TPIBS″ et ″TPISL″ Différentes analyses ont été réalisées pour déterminer expérimentalement la concentration chimique des dopants. L’analyse SIMS, plus fine, a été réalisée pour le dopage des poches qui joue un rôle primordial sur la tenue en tension des thyristors. La partie suivante va montrer le même type de travail pour l’aluminium. 4.3.2 Implantation d’aluminium Tout d’abord, pour le thyristor planar, une implantation d’aluminium doit être réalisée pour former l’anode. Le profil de l’aluminium ne joue aucun rôle sur la tenue en tension du thyristor. Il intervient sur la mise en conduction du thyristor. Un profil de dopage simulé est illustré par la figure 151 qui représente le résultat de simulation Monté Carlo. Pour le thyristor, les zones de type P sont réalisées par épitaxie. L’analyse du profil de dopage n’est pas primordiale pour la Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 117 Chapitre 3 : 4 : Technologie compréhension d’un dysfonctionnement. Ainsi se termine l’analyse des profils de dopage pour le 20 10 19 10 18 10 17 10 16 0,0 -3 10 Concentration Dopants [cm ] -3 Concentration Dopants [cm ] thyristor. 0,2 0,4 0,6 Profondeur [µm] 0,8 19 10 18 10 17 10 16 10 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 Profondeur [µm] figure 151 : Profil simulé de la concentration de figure 152 : Mesure SIMS de la concentration de l’aluminium en fonction de la profondeur pour l’anode l’aluminium de la couche de grille du JFET de ″TPIBS″ et ″TPISL″ Le dopage aluminium a été utilisé pour réaliser la couche de grille du JFET. Cette couche est réalisée par épitaxie, nous ne ferons donc pas de comparaison avec la simulation Monte-Carlo. Les résultats sont représentés par la figure 152. Ainsi, sous le contact de grille la concentration d’aluminium est maximale, elle est égale à 5¯1018 cm-3. L’épaisseur de la couche de type P est de l’ordre de 1,5 µm. D’autres mesures SIMS permettent de montrer que la couche totale a une épaisseur supérieure à 1,5 µm. Lors de la conception du JFET, l’épaisseur demandée de la zone de type P était de 1,5 µm pour un dopage de 1019 cm-3. Les valeurs réelles sont assez proches des -3 Concentration Dopants [cm ] valeurs souhaitées. 10 19 10 18 10 17 10 16 0,0 SIMS Profil demandé simulé 0,2 0,4 0,6 0,8 Profondeur [µm] figure 153 : Mesure SIMS de la concentration de figure 154 : Mesure SIMS de la concentration l’aluminium pour la poche du JFET d’aluminium et d’azote dans le JFET Des analyses SIMS ont été réalisées pour extraire le profil de concentration des poches du JFET. La concentration est beaucoup trop élevée par rapport à celle demandée comme la figure Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 118 Chapitre 3 : 4 : Technologie 153 le montre. Les poches ne jouent pas leur rôle de protection périphérique. Nous pouvons d’ores et déjà dire que la tenue en tension du JFET sera très faible. Le profil du dopage de la couche de source a été estimé à l’aide d’un SIMS. Ainsi, il est égal à 1019 cm-3 sur une épaisseur de 1 µm. Ce sont les valeurs qui avaient été demandées lors de la conception. Avec une analyse SIMS pour l’impureté azote, le dopage minimum détectable est de 1017 cm-3 donc le dopage du canal et de la couche se trouvant au dessus de la couche P (5¯1015 cm-3) ne peut être mesuré. Par contre une autre méthode, mesure à la sonde de mercure (C(V)) a permis de mesurer le dopage du canal qui est égal à 4¯1015 cm-3. Cette valeur est proche de celle demandée. Cette partie est très importante pour la compréhension des résultats électriques qui seront présentés dans le chapitre suivant. Nous pouvons déjà dire que le JFET n’aura pas une tenue en tension élevée. Pour le régime bloqué du ″TGISL″ protégée par JTE la tenue en tension sera faible. La partie suivante va montrer les résultats électriques des structures TLM qui permettent d’évaluer la résistance de contact et de remonter au niveau de la concentration de l’anode pour le ″TPISL″, de la gâchette pour le ″TGIBS″. 4.4 Mesure TLM La structure TLM (Transmission Line Method) permet d’extraire les valeurs de résistances spécifiques de contact et de la couche (résistance carrée). De plus, si la valeur de mobilité est connue, la résistance spécifique permet d’estimer le dopage de la couche se trouvant au dessous du contact. Des échantillons de test ont été réalisés afin d’optimiser la métallisation. Trois métallisations différentes ont été faites. Les structures TLM ne sont pas toutes identiques. Le premier paragraphe a pour but de décrire les différentes structures et d’exposer la méthode d’extraction des résistances spécifiques (rc) et carré (R ). Une deuxième partie sera dédiée aux résultats de la métallisation sur type P. Puis, la troisième partie traitera de la métallisation sur type N. 4.4.1 Présentation des structures TLM Les structures TLM sont divisées en 2 parties. Les TLM à motifs carrés sont des structures dont les électrodes sont carrées. La méthode d’extraction est différente de celle des motifs ronds qui sera présentée dans un deuxième paragraphe [LAZA 02], [DASC 88]. Entre deux plots métalliques, une tension est appliquée et le courant est mesuré. Ainsi, les lignes de courant se ferment dans la couche étudiée. La structure peut être décrite sous la forme d’un ensemble de résistances placées en série proportionnelles à la résistance carrée qui permet de caractériser le semi-conducteur. De plus, des résistances sont placées en parallèles entre elles, elles sont proportionnelles à la résistance spécifique de contact (figure 155). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 119 Chapitre 3 : 4 : Technologie 4.4.1.1 TLM carré La structure TLM carrée est de la forme de celle représentée par la figure 156. I L V(d) α'rc αR L d Métal figure 155 : Schéma électrique figure 156 : Structure TLM de principe avec paramètres équivalent de la couche de SiC pour la détermination rc et R La distribution du potentiel est donnée par la relation (8) : Φ (x) = I.R . L T cosh(x / L T ) . L sinh(L / L T ) (8) où LT est la longueur de transfert qui est définie par : LT 2 = rc R (9) La tension obtenue entre 2 plots métalliques situés à une distance d est : V ( d ) = 2Φ ( L ) + IR d L (10) Si nous considérons le cas où LT << L, la résistance déduite de la mesure courant tension entre deux électrodes distantes de ‘d’ chacunes est égale à : L ⎞ ⎛d R = R ⎜ +2 T ⎟ L L ⎠ ⎝ (11) Dans le plan R en fonction de d, l’ensemble des points mesurés (quatre d’après la figure 155) forme une droite. Le coefficient directeur de la droite est R R LT et l’ordonnée à l’origine est 2 . L L Avec la relation(9), la résistance spécifique peut être définie. 4.4.1.2 TLM ronds La figure 157 illustre le motif TLM rond avec le paramètre D variable et D1 fixe. Ces motifs présentent l’avantage de ne pas nécessiter une gravure de confinement des lignes de courant comme pour les motifs carrés. En effet, comme les plots métalliques sont ronds, les lignes de courant sont radiales. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 120 Chapitre 3 : 4 : Technologie D1 D Métal figure 157 : Structure TLM à motifs ronds L’expression du flux est similaire à l’expression (8). Ainsi, en faisant l’approximation que D/LT > 8 [MARL 82], [SPIE 97], l’expression de la résistance mesurée est : R= ⎛ 1 1 ⎞⎞ R ⎛ ⎛D⎞ ⎜⎜ ln ⎜ ⎟ + 2L T ⎜ + ⎟ ⎟⎟ 2π ⎝ ⎝ D1 ⎠ ⎝ D D1 ⎠ ⎠ (12) De plus, si D est très grand devant D-D1, l’expression (12) devient : L ⎞ ⎛ D − D1 R=R ⎜ +2 T ⎟ L ⎠ ⎝ 2πD (13) Ainsi, la même méthode d’extraction peut être employée que précédemment. Après avoir répertorié les différents types de structures, les résultats de résistances sont présentés dans la partie suivante. 4.4.2 Résultats expérimentaux Les résultats de mesures des structures TLM vont se diviser en deux parties. D’un point de vue travaux de sortie, le nickel est un des métaux les mieux adaptés pour faire des contacts ohmiques sur type N. La formation de siliciure se fait de façon homogène à l’interface SiC/Ni. Pour le type P, c’est l’aluminium qui est le plus adapté mais par contre, la formation de siliciure est difficile et se fait de façon irrégulière à l’interface SiC/Al [CHOY 97]. Tout d’abord, le contact ohmique sur type P va être élaboré suivi du contact sur type N. 4.4.2.1 Contact de type P Un premier échantillon a été dédié aux essais de métallisation en vue de réaliser un contact ohmique sur le type P avec un alliage Al/Ni où l’épaisseur d’Al est égale à celle de Ni (300 nm). Le tableau 31 récapitule les résultats de résistance spécifique et de résistance carrée. De plus, les échantillons ont subi un recuit post-métallisation afin de rendre ohmique le contact car les mesures réalisées après recuit ont montré des contacts de type redresseur. Dans la littérature, les résistances spécifiques sont de l’ordre de 10-6 Ω.cm2 à 10-4 Ω.cm2, selon le dopage de la couche et la nature du métal [Choy]. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 121 Chapitre 3 : 4 : Technologie Echantillons H0939-05 F2 ρc [Ω.cm2] R [Ω] OK 1,9×10-3 11240 -3 11260 11270 Température [°C]/ Comportement Temps [s] Four 950 / 60 H0939-05 F3 1000 / 60 OK 2,8×10 H0939-05 F4 950 / ~90 Disjoncteur off à ~90 s 2,8×10-3 tableau 31 : Récapitulatif des mesures TLM sur type P avec métallisation Al/Ni Pour le ″TGISL″, la métallisation a été réalisée avec 150 nm d’Al et 120 nm de Ti. Les paramètres du recuit sont une température de 1000°C et une durée de recuit de 180 s. Ainsi, la résistance carrée mesurée est égale à 651 Ω et la résistance spécifique est égale à 6,1 10-4 Ω.cm2 [ZORN 03]. Les résultats sont en accord avec les valeurs de la littérature. Les mesures des structures TLM pour le ″TGIBS″ ont montré que les contacts sur type P ne sont pas ohmiques. La figure 158 illustre deux exemples de mesure. La caractéristique présente l’allure d’une diode en direct pour des tensions positives et négatives. La tension de seuil est supérieure à 1 V. Le schéma électrique équivalent est 2 diodes connectées ″tête bêche″. Afin d’obtenir des contacts ohmiques, l’échantillon devra subir un recuit post-métallisation dont les paramètres tels que la durée de recuit, la température et le temps de montée seront justifiés par une campagne d’essais préliminaires. Pour le JFET, les mesures de contacts sur type P (contact de grille) montrent un effet redresseur. La figure 159 illustre les résultats de mesure TLM. L’échantillon a subi un dépôt de Ni puis un recuit post-métallisation. Le LETI avait réalisé des tests de métallisation dans les mêmes conditions. La résistance spécifique était de l’ordre de 10-3 Ω.cm2. Deux explications sont possibles pour ces résultats. D’une part, il y a eu un problème lors de la réalisation ou le contact n’est pas sur une couche de type P mais sur une couche de type N faiblement dopée. Pour chaque composant, les mesures TLM montrent que des contacts ohmiques sur du SiC de type P sont difficiles à obtenir. La partie suivante va illustrer les résultats des TLM sur type N. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 122 4 : Technologie -3 3x10 -3 2x10 2x10 -3 1x10 1x10 -3 5x10 TLM 1 TLM 2 -3 -4 I [A] I [A] Chapitre 3 : 0 0 -4 -1x10 -3 -5x10 -2x10 -3 -1x10 -3x10 -3 -3 -3 -2x10 -3 -2 -1 0 1 2 3 -4 -2 U [V] figure 158 : Mesure TLM type P du ″TGIBS″ 0 U [V] 2 4 figure 159 : Mesure TLM type P du JFET 4.4.2.2 Type N Des structures TLM ont été réalisées sur du SiC de type N. La métallisation utilisée est une couche de Ni de 300 nm d’épaisseur. Le tableau 32 regroupe les résultats de mesure des résistances de contact et carrées. Les résultats sont un peu plus élevés que ceux de la littérature qui sont de l’ordre de 3¯10-7 Ω.cm2 à 10-6 Ω.cm2. Echantillons H0939-05 D3 ρc [Ω.cm2] R [Ω] OK 1,5×10-4 261.5 -4 284 Température [°C]/ Comportement Temps [s] Four 902 / 60 H0939-05 D4 1000 / 60 OK 1,7×10 H0939-05 D2 900 / 119 Disjoncteur off à 119 s 7,2×10-5 277 -4 286 348 H0939-05 B4 950 / 60 OK 3,1×10 H0939-05 B3 950 / ~90 Disjoncteur off à ~90 s 3,3×10-5 tableau 32 : Récapitulatif des mesures TLM sur type P avec métallisation Al/Ni La métallisation du ″TGISL″ a été réalisée avec 20 nm de Ti et 200 nm de Ni. Un recuit a suivi la métallisation. La température était de 1000°C pendant une durée de 180 s. La résistance spécifique est de 2,3¯10-3 Ω.cm2. La résistance carrée est égale 163 Ω [ZORN 03]. La résistance est un peu plus élevée que les échantillons tests car le dopage est plus faible pour le ″TGISL″ 7,7¯1016 cm-3 contre 5¯1019 cm-3 pour les échantillons tests. Pour le ″TGIBS″, des mesures sur motifs TLM ont permis de montrer un contact ohmique. La résistance spécifique de contact est comprise entre 3¯10-3 et 10-2 Ω.cm2. Ces résultats n’étant pas très bons il a été demandé de refaire la métallisation de cet échantillon. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 123 Chapitre 3 : 4 : Technologie Des mesures TLM ont été réalisées sur des échantillons de JFET. Un exemple est illustré par la figure 160. Avec la méthode des TLM motifs carrés, la résistance de contact a été estimée à 3,56¯10-6 Ω.cm2. Elle est tout à fait en accord avec les valeurs de la bibliographie. 175 -5 2 rC = 3,56 10 Ω.cm LT = 4,86804 µm R = 150,22 Ω 125 100 75 50 mesure modélisation 25 0 0 50 100 150 S. SCHARNHOLZ 02/07/2004 fig64.ORG Resistance R [Ω] 150 200 Distance de contact d [µm] figure 160 : Caractéristiques électriques motifs TLM pour JFET Cette partie a permis d’illustrer les valeurs de résistances de contact. Pour le SiC de type N, tous les contacts sont ohmiques avec des valeurs variant de 3,6¯10-6 Ω.cm2 (pour le JFET) à 10-2 Ω.cm2 pour le ″TGIBS″. Pour le type P, les contacts ne sont pas tous ohmiques notamment pour le ″TGIBS″. Sinon, les valeurs se situent autour de 10-3 Ω.cm2. Des travaux importants doivent être réalisés sur la métallisation, en terme d’ohmicité des contacts sur type P. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 124 Chapitre 3 : 5 : Conclusion 5 Conclusion Ce chapitre est très orienté technologie. Pour chaque composant, le déroulement technologique a été présenté. Il nous a semblé essentiel de le faire car, en cas de dysfonctionnement du composant, il faut se pencher sur la technologie pour trouver la faille éventuelle. Quelques étapes technologiques ont nécessité un développement supplémentaire notamment la gravure et la métallisation pour le ″TPISL″. Ces étapes ne sont pas encore totalement optimisées mais ce travail a permis de développer de nouvelles collaborations pour la technologie. Les analyses de dopage de la poche sont primordiales pour la compréhension du fonctionnement du composant en régime bloqué et pour la justification de la tenue en tension. Du travail reste encore à faire pour améliorer les différentes étapes technologiques pour la gravure et la métallisation. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 125 Chapitre 4 : Caractérisation électrique des composants Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 127 Chapitre 4 1 : Introduction 1 Introduction Ce chapitre va illustrer la caractérisation électrique des composants dont les détails de la fabrication ont été présentés dans le chapitre précédent. Pour le thyristor, deux régimes de fonctionnement nous intéressent, le direct bloqué et le mode passant. Deux bancs de caractérisation électrique ont été développés à cet effet. L’explication des résultats s’appuiera sur des analyses réalisées au cours ou après la fabrication des composants présentée dans le chapitre précédent. De plus, quelques simulations supplémentaires tenant compte de la technologie et des analyses physico-chimiques (épaisseur de gravure, épaisseur d’oxyde, dopage …) permettront de confronter les résultats expérimentaux et de simulation. La première partie fera l’objet de la description des montages électriques utilisés pour la caractérisation électrique. Ces montages ont été développés au sein du ″CEGELY″. De plus, un banc de commutation sur charges résistives a été adapté au thyristor. Les propriétés de blocage du thyristor-GTO ont été utilisées afin d’éviter l’utilisation d’un circuit d’aide à la commutation. En deuxième partie de ce chapitre, les caractérisations électriques du thyristor gravé ISL et IBS seront présentées. A partir de ces résultats, des conclusions et des perspectives seront déduites pour la réalisation d’un prochain thyristor. Le ″TPISL″ est une variante du thyristor gravé. Ainsi, la troisième partie va présenter les résultats de caractérisation électrique du ″TPISL″. Une synthèse des résultats des différents thyristors fera l’objet de la fin de cette partie. La quatrième partie du chapitre présentera les performances électriques du JFET. La démarche sera la même que précédemment, à savoir, l’analyse des différentes étapes technologiques pour expliquer les éventuels défauts. Les perspectives des différentes études sur le thyristor seront présentées dans la cinquième partie de ce chapitre. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 129 des différents types de composants 2 Récapitulatif des différents types de composants 2 : Récapitulatif des Etapes technologique Enchaînement périphérique Protection Lieu de fabrication étapes technologies. - métallisation anode - métallisation gâchette - métallisation anode - métallisation gâchette - métallisation (A. et G) - passivation - métallisation (A et G) - implantation JTE - gravure mesa - reprise d’épitaxie - implantation P+ anode Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 130 - sur-métallisation - passivation secondaire - métallisation (source et grille) - passivation primaire (oxyde) - implantation JTE - gravure mesa - gravure grille - gravure canal MESA/JTE LETI JFET - implantation N+ gâchette MESA/JTE “TPISL“ ISL Planar tableau 33 : Récapitulatif des différents composants caractérisés dans ce paragraphe - passivation - implantation JTE - implantation JTE - passivation - gravure mesa - gravure mesa - gravure mesa - gravure anode MESA/JTE “TGIBS“ - gravure anode MESA/JTE “TGISL“ “TGISL“ IBS - gravure anode MESA ISL ISL Gravé THYRISTOR Le tableau 33 récapitule les différents types de composants en fonction de leur lieu de fabrication, de leur type de protection et du déroulement des Chapitre 4 Chapitre 4 3 : Description des bancs de mesure 3 Description des bancs de mesure Cette partie est dédiée au développement ou à l’adaptation des bancs de mesures pour la caractérisation électrique des composants. Pour l’ensemble de la thèse, quatre montages ont été utilisés. Le développement et l’adaptation ont porté sur trois d’entre eux qui feront l’objet des trois premières parties. Le quatrième banc est un développement informatique pour le pilotage de plusieurs alimentations de tension et courant en même temps. 3.1 Développement d’un banc 12,5 kV Ce montage s’articule autour d’une alimentation 12500 V/100 mA de marque FUG. Pour ces calibres de tension, des règles de sécurité sont à respecter. Lors du test d’un composant, si le dispositif est détruit pour une tension donnée, deux cas de figure peuvent se produire. Soit, le circuit est ouvert et à ce moment là, les différents appareils de mesure sont naturellement protégés. Soit le composant se comporte comme un court-circuit. Ainsi, il faut protéger la source de tension et les appareils de mesure. Une protection simple est d’ajouter une résistance en série avec le dispositif à tester afin de limiter le courant. La résistance doit pouvoir supporter la pleine puissance, c’est à dire une tension de 12500 V pour un courant de 100 mA soit une puissance de 1,25 kW si la résistance de charge est égale à 125 kΩ. Des résistances ″cernet haute impédance″ sont utilisées à cet effet. Elles permettent de pouvoir travailler sous haute tension (15 kV cc). Pour le montage, il a été choisi d’utiliser 7 résistances de 3 MΩ chacune. Ainsi, le courant limité en court-circuit est de 0,6 mA. Afin de limiter la puissance dissipée dans le composant sous test nous considérerons un critère d’arrêt de la caractérisation à un niveau de courant de 1 µA sous polarisation. La chute de potentiel aux bornes de la résistance est de 21 V. Lors du développement du pilotage de ce banc de test, il a été tenu compte des résistances pour la “mesure“ de la tension. A cet effet, l’alimentation étant pilotable par bus GPIB, la tension enregistrée est celle délivrée par la source diminuée de la chute de potentiel aux bornes des résistances, qui devient non négligeable à partir de 1 µA. Ainsi, nous n’avons pas utilisé de voltmètre. Par contre la mesure du courant est assurée par un pico-amperemètre. La figure 161 illustre le montage complet. Par la suite, ce banc sera nommé FUG du nom de la source de tension. Il servira à tester les composants en mode bloqué uniquement. Ces tests nécessitent l’utilisation de liquide à forte constante diélectrique tels que le GaldenTM ou le FluorinertTM. Ces liquides fluorés jouent le rôle de passivant secondaire et limitent le claquage dans l’air. Pour la mise en conduction du thyristor, un second montage a été développé et fait l’objet de la partie suivante. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 131 Chapitre 4 3 : Description R E C G A pA des bancs de mesure C G V 0 Traceur Boîte de commande A pA : picoamèremètre DAT : Dispositif A Tester figure 161 : Schéma électrique du banc de test 12,5 figure 162 : Schéma électrique du banc de mise en kV ″FUG″ conduction du thyristor ″cond″ 3.2 Développement du banc de mise en conduction pour le thyristor L’idée principale pour le développement de ce banc était de pouvoir caractériser en conduction le thyristor avec le traceur TEKTRONIX 370 (figure 162). Le traceur se décompose en deux parties. D’une part, le signal de puissance qui peut être de type continu (positif ou négatif), sinusoïdal redressé (positif ou négatif) ou sinusoïdal. D’autre part, un signal de commande peut être délivré sous forme de courant ou de tension pulsée. Ce genre d’appareil peut être utilisé pour tracer des réseaux de Kellog’s pour un transistor en réglant le nombre d’impulsions de commande. Pour le banc, la configuration de l’onde utilisée est de type sinusoïdale redressée négative 50 Hz. En effet, le thyristor est polarisé négativement entre cathode et anode. Ainsi, l’anode doit se trouver à la masse car la commande de gâchette est référencée par rapport à l’anode (une seule jonction entre anode et gâchette). Le signal est redressé car le composant a un comportement asymétrique (tension de blocage en direct supérieure à la tension en inverse). Pour le circuit de commande, une carte a été développée et mise dans un boîtier. Le signal d’entrée, issu du traceur, est une impulsion de tension d’amplitude 2 V. Le but de ce boîtier est de générer le signal de gâchette qui doit être un courant négatif. La figure 163 illustre une représentation temporelle de la tension aux bornes du thyristor, du courant principal et du courant de gâchette. Les trois paramètres réglables pour le courant de gâchette sont représentées par la figure 163 (retard, durée et amplitude IG). Le courant de gâchette est compris entre – 20 et – 3 mA pour une durée réglable de 0 à 10 µs. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 132 Chapitre 4 Tension, Courant [U.A.] 3 : Description Ianode retard 0 durée IG Tension blocage Tension en mode passant 0 des bancs de mesure 5 10 Temps [ms] 15 20 figure 163 : Représentation idéale de VAK, IA et IG en fonction du temps Le signal de commande est appliqué toutes les deux alternances, le retard peut être compris entre 0 et 5 ms. Ainsi, la deuxième alternance permet de montrer que le thyristor a un régime de blocage. La valeur du courant principal (Ianode) est fixée par la tension délivrée par le traceur et sa résistance interne. Cette résistance peut varier selon le calibre en tension et en puissance du traceur. Ce montage permet la caractérisation des composants en régime de conduction sous pointes c’est à dire sans la mise en boîtier. Un troisième banc est développé pour caractériser les temps de commutation des dispositifs et sa description fait l’objet de la partie suivante. 3.3 Présentation du banc de caractérisation en commutation des composants Ce banc fait l’objet depuis de nombreuses années de développements pour la caractérisation en commutation des composants. Ce montage est aujourd’hui entièrement automatisé. Pour caractériser le thyristor, une platine dédicacée a été développée. Les moyens de commande de la source de tension et d’acquisition des données sont utilisés. Une source de tension fixe la tension de blocage aux bornes du thyristor (figure 164). La mise en conduction se fait par un courant de gâchette négatif de 20 mA. La durée de l’impulsion est comprise entre 0,8 et 11,5 µs. Le temps au bout duquel l’impulsion de courant positive est appliquée pour l’ouverture du thyristor est égal à 40 µs. En effet, le thyristor est bloqué grâce à sa fonction GTO en appliquant un courant de gâchette positif de 80 mA La durée de cette impulsion est réglable entre 0,8 et 11,5 µs. Le niveau du courant d’anode est fixé par la résistance de charge (Rcharge). Deux configurations sont possibles avec Rcharge égale à 680 Ω ou 3,9 kΩ. La mesure du Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 133 Chapitre 4 3 : Description des bancs de mesure courant principal se fait à l’aide d’une sonde placée sur la borne positive de la source de tension. La référence de l’oscilloscope se fait sur l’anode du thyristor. Le courant est calculé à partir de cette mesure et de la résistance Rcharge. La mesure de la tension VAK se fait entre l’anode qui est la référence de l’oscilloscope et la cathode. Ainsi, deux sondes de mesures sont nécessaires pour la caractérisation dynamique. La première se situe au potentiel positif de la source de tension et la seconde au potentiel de la cathode. Rcharge SMU A K2410 1A Commande courant + - A G C SMU 236 0,1 A figure 164 : Schéma électrique du banc de figure 165 : Schéma électrique du banc de commutation du thyristor caractérisation du JFET Pour réaliser la caractérisation des thyristors, un fil de connexion a été déposé sur les contacts. Ainsi, se termine la présentation du développement des différents montages pour le thyristor. 3.4 Développement d’un banc pour la réalisation du réseau de Kellog’s du JFET La caractérisation en mode direct du JFET sera réalisée à l’aide des deux sources de tensions de type ″SMU″ (Source Meter Unit). Elles présentent l’avantage d’être commandable par un ordinateur via le bus GPIB. De plus, elles possèdent un ampèremètre intégré qui permet la mesure du courant. Seul un développement logiciel a été nécessaire pour ce banc. La répartition des SMU n’a pas été faite au hasard, elle a tenue compte du fait que le courant de commande était beaucoup plus faible que le courant principal. La figure 165 illustre le schéma électrique du montage expérimental. Après avoir fait une présentation des différents montages développés ou adaptés pour les composants à tester, la caractérisation va être abordée. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 134 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé 4 Caractérisation thyristor gravé Cette partie est dédiée aux caractérisations électriques des thyristors gravés ISL et IBS. Une grosse partie du travail repose sur le régime bloqué du thyristor. Avant de passer en détails les résultats électriques, les différentes protections périphériques réalisées pour le thyristor gravé sont rappelées sur la figure 166. Anode P+ Gâchette J1 N J2 J3 Anode P+ Gâchette J1 N J2 N PP Substrat N Cathode + J3 Substrat N+ Cathode a PP b figure 166 : Coupe des thyristors pour 2 protections périphériques mesa (a) et mesa/JTE (b) Le plan de cette partie s’articule autour de la mise en conduction des différents thyristors. Puis en seconde partie, c’est le régime direct bloqué qui est présenté. La troisième partie montrera des résultats de caractérisations dynamiques du thyristor. 4.1 Mise en conduction Les composants caractérisés dans ce paragraphe font partie de la catégorie des ″TGISL″. La figure 167 illustre les résultats de caractérisation électrique. On obtient une densité de courant de l’ordre de 250 A.cm-2 sous une tension de 13 V. La durée de l’impulsion de gâchette (0,55 µs) est très faible devant le temps de conduction du thyristor ce qui implique que le courant de gâchette n’a pas besoin d’être maintenu pour assurer la conduction du thyristor. La valeur élevée de cette tension provient de la mauvaise qualité des contacts qui sont très résistifs. Le but de ces caractérisations électriques est de montrer la valeur maximale du courant traversant le thyristor. La figure 168 illustre la mise en conduction des “TGISL“. Le but de la caractérisation de ces composants est uniquement de montrer la mise en conduction. C’est la raison pour laquelle la densité de courant est seulement de 2,6 A.cm-2 sous 4 V. Le courant de maintien (IH) est de l’ordre de 2 mA. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 135 Chapitre 4 4 : Caractérisation 341 1,5 0,0 0 5 10 15 Ianode [A] 0,010 2,6 0,005 1,3 -2 -2 Ianode [A] 114 Thyristors protégés par mesa IG = 2,5 mA pendant 1,5 ms Janode [A.cm ] 0,5 Janode [A.cm ] 227 3,9 0,015 IG = 9 mA pendant 0,55 µs 1,0 thyristor gravé 0 0,000 0 0 UAC [V] 10 20 30 40 50 UAC [V] figure 167 : Caractérisation électrique en conduction figure 168 : Caractérisation électrique en conduction des thyristors gravés fabriqués par l’ISL des thyristors gravés fabriqués par l’ISL La figure 169 illustre les résultats de la mise en conduction des thyristors ″TGIBS″ protégés par mesa. Ici un seul composant est caractérisé et il représente la tendance des différents composants de l’échantillon. Pour une tension à l’état passant égale à 10 V, la densité de courant égale 260 A.cm-2. Globalement, la chute de potentiel est beaucoup plus élevée pour le ″TGIBS″ car les contacts (anode et cathode) ne sont pas ohmiques comme il a été montré dans le chapitre 300 0,2 0,0 0 200 100 20 40 60 0 80 UAC [V] 300 T40 200 T90 100 Ianode [A] 0,4 IG = 0 IG = - 17,5 mA pendant 12 µs Janode [A.cm-2] Ianode [A] -2 0,6 Janode [A.cm ] précédent. IG = -24 mA 10 µs 0 3 2 1 0 T90 T40 0 5 10 UAC [V] 15 figure 169 : Caractérisation électrique en conduction figure 170 : Caractérisation électrique en conduction des thyristors gravés protégés par mesa fabriqués par des thyristors gravés protégés par mesa/JTE fabriqués IBS par IBS La caractérisation électrique “TGIBS“ protégé par mesa/JTE est représentée par la figure 170. La tendance est toujours la même pour les différents composants (300 A.cm-2 sous 12 V). En diminuant la résistance des contacts, la tension à l’état passant en fera autant. Si la résistance à l’état était passant dûe uniquement à celle de la couche épaisse et peu dopée, la chute de potentielle serait de 130 V pour une densité de courant de 300 A.cm-2. Ainsi, il y a bien modulation de la zone de type P-. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 136 Chapitre 4 4 : Caractérisation 0,030 -4 1x10 -5 8x10 Ianode [A] 0,015 Ianode [A] thyristor gravé 0,000 -0,015 -5 6x10 -5 4x10 -5 2x10 -0,030 -5,0 -2,5 0,0 2,5 5,0 0 -5,0 -2,5 UAG [V] 0,0 2,5 5,0 UAG [V] figure 171 : Caractéristiques électriques de la jonction figure 172 : Caractéristiques électriques de la jonction anode/gâchette du “TGIBS“ protégé par mesa/JTE anode/gâchette du “TGIBS“ protégé par mesa/JTE sans état passant avec état passant La caractérisation électrique de la jonction anode/gâchette représentée par la figure 171 montre un courant de fuite très élevé. Il semblerait que le contact de gâchette ne soit pas sur du SiC de type N. Pour un thyristor de surface plus grande commutant, la jonction anode/gâchette a bien une caractéristique de jonction (figure 172). Lors de l’étape de photolithographie du niveau de gravure déterminant la prise de contact de gâchette, il se peut que la résine n’ait pas été totalement éliminée sur les zones à graver. Ainsi, la gravure de SiC n’a pas été réalisée sur toutes les zones désirées. Par conséquent, la gâchette ne se situe pas sur du SiC de type N. Cette hypothèse sera justifiée en éliminant la métallisation complète et en mesurant la marche au profilomètre. Cette mesure n’a pas encore été faite. 4.2 Blocage du thyristor Cette partie est dédiée à la détermination de la tenue en tension des thyristors gravés. Pour ce type de composant, il existe deux régimes pour lesquels le thyristor a une tension de blocage. Lors du chapitre 2, seul le régime direct bloqué du thyristor a été optimisé. La tension VAK est déterminée positivement. C’est le montage ″FUG″ qui a été utilisé à cet effet. Cette partie va se décomposer en trois parties. Un premier lot de ″TGISL″ protégés par mésa/JTE a été caractérisé et les résultats seront confrontés à ceux du ″TGIBS″ possédant la même protection périphérique. Des simulations permettront d’expliquer les différences de résultats et de proposer des solutions pour la nouvelle fabrication de composants. La deuxième partie traitera des ″TGISL″ protégés par mesa et EGR (Etch Guard Ring). La profondeur de gravure pour la protection périphérique et l’épaisseur de l’oxyde de passivation ont évolué selon les échantillons. De même que pour la partie précédente, les résultats expérimentaux seront confrontés avec la simulation et par la suite un bilan sur le thyristor gravé sera dressé. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 137 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé 4.2.1 Thyristor protégé par mesa/JTE Cette partie présente les caractéristiques électriques au blocage des thyristors protégés par mesa/JTE. Deux lots ont été fabriqués dans des lieux différents avec des matériaux de caractéristiques techniques très voisines. échantillon n°1 échantillon n°2 Q = - 10 0 200 400 600 800 12 cm -2 1000 Ianode [A] Ianode [A] -5 1x10 -6 1x10 -7 1x10 -8 1x10 -9 1x10 -10 1x10 -11 1x10 -12 1x10 -13 1x10 1x10 -7 1x10 -8 1x10 -9 1x10 -10 1x10 -11 1x10 -12 1x10 -13 composant n°1 composant n°2 12 -2 12 -2 Qit = -2 10 cm Qit = -3 10 cm 0 U AC [V] 1000 2000 3000 4000 UAC [V] figure 173 : Caractéristiques courant tension au figure 174 : Caractéristiques courant tension du blocage du "TGISL" protégé par mesa/JTE "TGIBS" protégé par mesa/JTE La figure 173 illustre les caractéristiques électriques des "TGISL". La tension de blocage est très faible de l’ordre de 600 V. Après analyse du déroulement technologique, des soupçons se sont portés sur la formation de la poche. En effet, les résultats des SIMS ont montré que la concentration de la JTE était beaucoup trop élevée. Ainsi des simulations ont été réalisées avec le profil SIMS des dopants de la poche et les résultats montrent une bonne corrélation avec les mesures expérimentales. Ainsi lors de la réalisation du "TGIBS", une attention toute particulière a été de rigueur pour l’implantation de la poche. La figure 174 montre que la tenue en tension des “TGIBS“ est bien plus élevée que celles des “TGISL“. Les résultats des analyses SIMS de la concentration de la poche ont été présentés au cours du chapitre3 et sont en accord avec le dopage demandé lors de la fabrication des composants. Ainsi, la performance moyenne des “TGISL“ était bien dû à la dose trop élevée dans les poches. En simulation, la tension de blocage des “TGIBS“ est égale à 6 kV. Or les caractéristiques électriques de la figure 174 montrent une tenue en tension de l’ordre de 3500 V. Pour corréler les résultats de simulations et expérimentaux, un seul paramètre a été pris en compte, la densité de charges à l’interface SiC/SiO2. Les simulations peuvent indiquer des éléments de réponse sur la densité de charges à l’interface SiC/SiO2. Pour le "TGISL“, la densité serait de 1012 cm-2 et pour le TGIBS, elle serait comprise entre 2 et 3×1012 cm-2. Entre les deux thyristors, l’ordre de grandeur de la densité de charges est le même, elle varie légèrement car la nature de l’oxyde est différente et la préparation de la surface est différente. Pour le “TGIBS“, l’oxyde est de type LTO (Low Temperature Oxide). Pour le “TGISL“, nous n’avons aucun renseignement précis sur la nature, notamment, s’il y a eu Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 138 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé une phase de croissance d’oxyde avant le dépôt. Toutefois, ces résultats sont relativement satisfaisants car le “TGIBS“ a bénéficié de l’expérience sur le “TGISL“ afin d’améliorer les résultats. La présence de ces charges négatives à l’interface SiC/SiO2 diminue l’extension latérale de la zone de charges d’espace ce qui réduit la tenue en tension par rapport à une interface SiC/SiO2 idéale. En effet, la tension de blocage des “TGIBS“ simulée est égale à 6 kV pour une interface sans charge au lieu de 3500 V obtenu expérimentalement (figure 174). Une analyse du même genre va être réalisée dans la prochaine partie sur les résultats du “TGISL“ protégé par mesa et EGR. 4.2.2 Thyristors gravés protégés par mesa Cette partie regroupe les résultats des différents thyristors gravés protégés par mesa. Afin d’éviter de faire un catalogue des résultats, la présentation sera plus orientée sur l'analyse et la confrontation entre composants avec un seul paramètre variant à la fois. La figure 175 représente une coupe du thyristor protégé par mesa avec les paramètres utilisés qui sont la profondeur de gravure (Pgrav) et l’épaisseur de l’oxyde (eSiO2). Anode Type P+ Gâchette Type N Pgrav eSiO2 Type PType P Substrat N+ Cathode figure 175 : Coupe du thyristor gravé protégé par mesa Une première série de mesure est présentée par la figure 176 pour le “TGISL“ protégé par EGR. Le paramètre variant est eSiO2. La profondeur de gravure Pgrav est égale à 1,2 µm. D’après les mesures expérimentales, la tenue en tension est plus élevée pour les composants dont l’épaisseur d’oxyde est grande. Cette augmentation est comprise entre 200 et 300 V (figure 176). En simulation, cet écart est beaucoup plus faible, de l’ordre de 50 V tout au plus pour une densité de charges de 5×1012 cm-2. L’arrêt de la carctérisation électrique des thyristors possédant une épaisseur d’oxyde de 0,7 µm est dû à un claquage dans l’air (arcage). Pour l’échantillon n°1, l’arrêt de la caractérisation électrique est dû à un courant de fuite qui a atteint la limite de 1 µA. Quand à l’échantillon n°2, la tension de blocage est déterminée avant le claquage dans l’air. Lors des simulations, le claquage dans l’air n’a pas été pris en compte. C’est pour cela que les résultats Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 139 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé expérimentaux sont plus faibles que ceux de simulation. Les résultats présentés sont pour les composants les plus performants. D’un point de vue statistique, ceci représente 15 % du total des composants des différents échantillons. -5 Ianode [A] 1x10 -6 1x10 -7 1x10 -8 1x10 -9 1x10 -10 1x10 -11 1x10 -12 1x10 échantillon n°1 échantillon n°2 Simulation 12 -2 Q = - 5 10 cm eSiO2 = 1,6 µm Ianode [A] -6 1x10 -7 1x10 -8 1x10 -9 1x10 -10 1x10 -11 1x10 -12 1x10 échantillon n°1 eSiO2 = 0,7 µm 0 500 1000 Simulation 12 -2 Q = - 5 10 cm 1500 2000 2500 UAC [V] figure 176 : Caractéristiques électriques des TGISL pour Pgrav = 1,2 µm La confrontation entre échantillon de même périphérie mais d’épaisseurs de couche d’oxyde différentes a mis en évidence que la qualité de l’interface oxyde/semi-conducteur jouait un rôle important. De plus, l’influence de l’épaisseur de SiO2 a été validée expérimentalement. La figure 177 illustre les résultats de caractérisation électrique des “TGISL“ protégés par mesa. Le paramètre qui varie est la profondeur de gravure. La passivation des composants est réalisée par une couche d’oxyde de 1,3 µm d’épaisseur. Globalement, la tenue en tension augmente lorsque Pgrav augmente. Cette variation a été montrée et justifiée en simulation dans le chapitre 2 de ce manuscrit. Expérimentalement, cette tendance est confirmée. Au niveau de la densité de charges à l’interface SiC/SiO2, il peut être dit qu’elle est la même sur les deux échantillons. Seul un composant possède une tension de blocage supérieure aux valeurs de simulation ce qui implique une interface SiC/SiO2 de meilleure qualité ou une modification locale des caractéristiques du matériau. En conclusion, l’expérience a permis de justifier le sens de variation de la tenue en tension en fonction de la profondeur de gravure. De plus, une certaine inhomogénéité de la densité de charges à l’interface SiC/SiO2 a été relevée dans ce cas. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 140 Chapitre 4 4 : Caractérisation Ianode [A] Ianode [A] -6 1x10 -7 1x10 -8 1x10 -9 1x10 -10 1x10 -11 1x10 -12 1x10 -13 1x10 1x10-6 1x10-7 1x10-8 1x10-9 1x10-10 1x10-11 1x10-12 1x10-13 1x10 thyristor gravé échantillon Pgrav = 10,3 µm 12 -2 Q = - 2 10 cm 12 -2 Q = - 5 10 cm -5 échantillon Pgrav = 6,7 µm simulation 12 -2 Q = - 5 10 cm 0 1000 2000 3000 4000 UAC [V] figure 177 : Caractéristiques électriques des TGISL protégés par mesa pour eSiO2 = 1,3 µm Cette partie a été dédiée à la tenue en tension des thyristors gravés. La réalisation de composants avec différents paramètres tels que la profondeur de gravure, l’épaisseur d’oxyde a permis de valider expérimentalement les tendances montrées en simulation. La méconnaissance de la phase d’oxydation rend plus difficile le travail de corrélation entre les résultats expérimentaux et de simulation. Toutefois les comparaisons entre simulations et caractérisations sont assez encourageantes et permettent de valider l’outil de conception qu’est la simulation. La partie suivante va illustrer la commutation des thyristors. 4.3 Commutation du thyristor Cette partie est dédiée à la présentation de la caractérisation dynamique des composants. L’extraction des temps de commutation du thyristor doit être faite à l’aide d’un circuit présentant le moins d’inductance possible. Or, la caractérisation sous pointes nécessite des fils de longueurs non négligeable qui impliquent des inductances parasites. Ainsi, les composants doivent être monter en boitier ce qui nécessite d’épaissir les contacts d’anode et de gâchette. Ce travail a été réalisé sur un échantillon du “TGISL“ à l’IMTEK de Freiburg. Seuls trois composants peuvent être caractérisés car la phase de connexion a nécessité de nombreux essais afin d’obtenir une bonne accroche du fil de lien sur les électrodes. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 141 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé Rcharge + - Commande courant A G C figure 178 : Schéma du montage électrique permettant la caractérisation dynamique La caractérisation dynamique du “TGISL“ va être présentée en deux parties. En effet, le montage possède deux configurations possibles pour la résistance de charge. La première partie regroupe les résultats pour Rcharge de 680 Ω. La limite en tension est imposée par le niveau de courant traversant l’anode. Des essais préliminaires ont permis de mettre en avant que le courant d’ouverture du thyristor injecté à la gâchette doit être seulement deux fois plus faible que le courant traversant le thyristor. Un courant de gâchette positif a été fixé à 50 mA pour ouvrir le thyristor. Cette limite est due à la nature de la commande externe employée. Ainsi, le courant de cathode doit être inférieure à 100 mA. Si la résistance de charge Rcharge est égale à 680 Ω, la tension de blocage d’alimentation maximale est de 68 V. Le thyristor a été caractérisé pour trois tensions d’alimentations différentes (30, 50 et 70 V). figure 179 : Courbes temporelles tension et courant du “TGISL“ pour Rcharge = 680 Ω lors de la fermeture et l'ouverture La figure 179 illustre le courant et la tension du thyristor en fonction du temps. Les courbes sont non bruitées. Globalement le niveau de tension n’a pas d’influence sur le temps de Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 142 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé commutation. La tension VAK lors de la conduction du thyristor est de l’ordre de 3,5 V. Ce résultat est comparable à la tension de seuil du thyristor en simulation qui est égale à 3 V. L’estimation du temps de mise en conduction se fait à partir d’un grossissement de la figure 179. Un exemple est proposé par la figure 180. Le temps de mise en conduction est de l’ordre de 750 ns. figure 180 : Courant d’anode en fonction du temps pour l’extraction du temps de mise en conduction Le temps de mise en conduction est défini entre l’instant où le signal de commande est appliqué et l’instant où le courant dans le thyristor est constant. D’après la figure 180, ton est de l’ordre de 750 ns. Ce temps de commutation ne varie pas en fonction de Valim. Des mesures complémentaires seraient à réaliser pour des calibres en courant plus élevés (> 500 mA). Une deuxième campagne de mesures a été réalisée en faisant varier la résistance de charge, elle passe de 680 à 3900 Ω. Tenant compte des limites de notre banc à ouvrir le GTO ce qui implique un courant maximal traversant le thyristor de 100 mA, la tension de blocage est au plus égale à 390 V. Or lors de la caractérisation du thyristor pour une tension Valim de 300 V, un petit problème a été rencontré ce qui a entraîné une détérioration des fils de bonding. Ainsi, seul des caractérisations pour trois tensions différentes (70, 120 et 190 V) sont représentées. La figure 181 illustre la tension et le courant en fonction du temps pour les trois tensions différentes. Les courbes ont la même forme que celles de la figure 179. Des pics de sur-tension et sur-courant à l’allumage peuvent être observés notamment pour Valim faible (70 et 120 V). Ils disparaissent pour une tension de 190 V car la source de tension est un banc de capacités chargées par une source de tension Xantrex XKW 300-10 (10 A 300 V). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 143 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé figure 181 : Courbes temporelles tension et courant du “TGISL“ pour Rcharge = 3,9 kΩ La figure 182 illustre l’évolution du courant d’anode traversant le thyristor en fonction du temps pour une tension Valim égale à 70 V. Le temps de mise en conduction du thyristor augmente quand le calibre en courant augmente. Dans le chapitre 2, des résultats de simulations ont mis en évidence que c’était la forme du courant de gâchette notamment le dIg/dt et la quantité de charge apportée à la gâchette (Ig.t) qui influençait le temps de mise en conduction. figure 182 : Evolution temporelle du courant d’anode pour différentes valeurs Rcharge et Valim = 70 V Les thyristors gravés “TGISL“ et “TGIBS“ ont été caractérisés ce qui a permis de montrer les premières caractéristiques électriques. Le tableau 34 regroupe les différents résultats. D’un point de vue tenue en tension, de bons résultats ont été obtenus pour les protections de type mesa et Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 144 Chapitre 4 4 : Caractérisation thyristor gravé mesa/JTE. D’après les résultats de simulations, la protection mesa/JTE est plus intéressante car elle ne nécessite pas une profondeur de gravure importante (de l’ordre de 3 µm) par rapport à 10 µm pour la protection mesa. Cette tendance se confirme par l’expérience car les résultats obtenus par simulation coïncident avec celle-ci. Noms Vbo [V] Jon / Von ton [ns] TGISL mesa 4000 2,6 A.cm-2 750 4V TGISL mesa/JTE 800 TGIBS mesa/JTE 3600 300 A.cm-2 - 12 V tableau 34 : Récapitulatif des caractéristiques électriques obtenus pour les différents types de thyristor gravé. La caractérisation électrique a permis d’illustrer quelques caractéristiques du thyristor. Des densités de courant importantes supérieures à 300 A.cm-2 ont été obtenues mais sous des tensions relativement élevées (> 10 V). Ce dernier point sera à améliorer en se focalisant sur les problèmes de métallisation sur le SiC de type P. La dernière partie de ce paragraphe a permis de chiffrer le temps de mise en conduction du thyristor. Ces premiers résultats permettent de montrer expérimentalement que le SiC est un candidat sérieux au développement de composants de puissance mais il reste encore du travail à faire pour améliorer les performances. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 145 Chapitre 4 5 : Caractérisation thyristor planar 5 Caractérisation thyristor planar La réalisation des thyristors gravés a permis de développer les différentes étapes technologiques à Aachen [ZORN 03] et chez IBS. La grosse difficulté rencontrée a été de réaliser la métallisation de la gâchette en fond de gravure. Afin de remédier à ce genre de problème, une structure a été proposée dont les électrodes d’anode et de gâchette sont sur le même plan. La réalisation de ces composants est toujours en cours. Pour le “TPIBS’, la caractérisation électrique de ce composant ne sera pas présentée car l’échantillon se trouve toujours en phase de fabrication. La caractérisation électrique des “TPISL“ se résume au mode direct bloqué car l’étape de métallisation n’a pas été optimisée. En fait, un problème persiste du point de vue de l’adhésion du métal sur SiC. La moitié des dispositifs de l’échantillon présente cette anomalie. La proposition retenue a été de caractériser les thyristors au blocage en attendant d’optimiser la phase de Ianode [A] métallisation. 1x10 -5 1x10 -6 1x10 -7 1x10 -8 1x10 -9 1x10 -10 1x10 -11 1x10 -12 0 200 400 600 UAC [V] figure 183 : Caractéristiques courant tension au blocage du "TPISL" protégé par mesa/JTE L’ensemble des thyristors possédant du métal sur les contacts a été caractérisé. La figure 183 illustre la caractéristique électrique de quatre “TPISL“ possédant la meilleure tenue en tension. La tension de blocage atteint seulement 600 V au lieu des 5 kV voire 7,8 kV (valeur de simulation). Ces faibles valeurs de tenue en tension ne s’expliquent pas seulement par l’absence de passivant car la caractérisation a eu lieu en présence de FluorinertTM. Des photographies ont été prises au microscope à balayage électronique (MEB) de l’échantillon processé juste après l’étape de gravure profonde. Un exemple est illustré par la figure 184. La profondeur de gravure mesurée à l’aide d’un profilomètre se situe autour de 7 µm. Au pied du flanc de gravure, des sur-gravures de Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 146 Chapitre 4 5 : Caractérisation thyristor planar SiC apparaissent, elles sont appelées “trenching“. L’épaisseur d’aluminium consommée est égale à 1 µm par rapport à la couche d’origine qui est égale à 2 µm d’épaisseur. Lors de la gravure du SiC, des particules chargées sont accélérées et bombardent le flanc de gravure. Sous certaines conditions, il est possible que l’angle du flanc favorise le rebond de ces ions qui entraîne un bombardement supplémentaire au pied du flanc de gravure. Ce phénomène engendre l’apparition de sur-gravure au pied de la gravure. Une description complète de ce mécanisme est illustrée dans [PLAN 94] et [LANO 97]. Ce “trenching“ est à l’origine de la mauvaise performance de ces composants en terme de tenue en tension. figure 184 : Photo MEB du “TPISL“ après gravure mesa En conclusion, la gravure profonde de SiC n’est pas encore optimisée vis-à-vis du trenching. De nouveaux essais sont en cours avec l’utilisation de nouveaux masques telles que Cr ou Ni [ZORN 03] et des premiers résultats ont été présentés dans la partie dédicée à la gravure du chapitre 3. L’étape de métallisation est en cours d’optimisation. Une fois le contact ohmique obtenu, des travaux de sur-métallisation puis de bonding seront développés sur cet échantillon. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 147 Chapitre 4 6 : Caractérisation électrique du JFET 6 Caractérisation électrique du JFET Plusieurs plaquettes contenant des JFET en SiC ont été livrées au CEGELY pour la caractérisation électrique. Globalement, les résultats sont identiques pour l’ensemble des plaques. Dans ce document, une seule plaque sera prise comme exemple. Elle est référencée XL0990-02R1 par le LETI. Les caractéristiques matériaux de cet échantillon sont regroupées dans le tableau 35. Nom plaquette XL 0990-02-R1 Epitaxie N- 67 µm 8×1014 cm-3 Pour caractériser les structures tests ou les JFET, un générateur de tension faisant en même -3 office de voltmètre et 1,5 µm 6×10 cm ampèremètre (SMU) a été utilisé. Les résultats Epitaxie N 6 µm 3×1015 cm-3 de caractérisations électriques sont classés en Epitaxie N+ 1 µm 8×1018 cm-3 Epitaxie P 18 temps + deux parties. Les caractéristiques des motifs tests sont présentées puis celles des JFET. tableau 35 : Caractéristiques plaquettes JFET 6.1 Caractérisation électrique des motifs tests Des diodes verticales illustrées par la figure 186, ont été réalisées pour tester l’efficacité de la périphérie. Leurs caractéristiques I(V) sont présentées dans la figure 185. Les résultats montrent qu’il n’y a pas de jonctions PN. Une première hypothèse est de considérer que le contact de grille ne se situe pas sur du SiC de type P. La profondeur de gravure est soit trop faible ou trop grande. Cette partie illustre que la caractéristique électrique de la jonction grille/drain n’est pas celle d’une jonction (pas d’effet redresseur). Source -3 Ianode [A] 2,50x10 -3 1,25x10 diode diode diode avec JTE diode avec JTE P TypeP + + Grille Type N Type P+ JTE 0,00 Anode P+ JTE TypeN Type N+ : substrat -3 -1,25x10 Drain -3 -2,50x10 -5,0 . Type N+ Grille Anode -2,5 0,0 2,5 UAC [V] figure 185 : I(V) diodes bipolaires 5,0 P+ figure 186 : Schéma structure JFET Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 148 Chapitre 4 6 : Caractérisation électrique du JFET 6.2 Caractéristiques électriques du JFET Deux groupes de caractérisation sont réalisés. Tout d’abord, une caractérisation sourcedrain est illustrée par la figure 187, une valeur de la résistance RDSON a pu être estimée et elle est égale à 500 Ω dans le meilleur des cas. Puis les résultats IG en fonction de VGS montre un court circuit métallique parfait entre grille et source car une résistance de quelques ohms a été mesurée (cf. figure 188). Les deux paliers sont dûs à la limite en courant imposé par la source de tension. Une mauvaise séparation de la métallisation des plots source et grille est probablement à l’origine de ce défaut. 0,015 0,10 0,005 ID [A] IG [A] 0,05 C4 C5 C8 0,010 champ C5 champ C6 champ C7 champ C8 0,00 -0,05 0,000 -0,005 R = 500 Ω -0,010 -0,10 -0,015 -5,0 -2,5 0,0 2,5 -4 5,0 VGS [V] -2 0 UDS [V] 2 4 figure 187 : ID en fonction de VDS Source Type N+ Type N Type P Grille + Métal SiO2 figure 188 : IG en fonction de VGS avec schéma illustrant le court-circuit source/grille L’interrupteur n’étant pas commandable, il a été demandé au LETI d’éliminer le court circuit métallique entre grille et source. Le moyen, le plus simple est d’éliminer la passivation qui se trouve en dessous de la couche de métal. La structure est représentée comme telle par la figure 188. Ainsi, la métallisation des plots source et grille n’est pas éliminée. Cette expérience est basée sur le principe du lift off. Les JFET ont de nouveau été caractérisés. Le court circuit métallique entre grille et source a bien été éliminé mais reste ohmique (figure 189). Il n’y a, de plus, toujours pas de profils de jonction entre grille et source (figure 190). Le JFET ne peut pas être bloqué. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 149 Chapitre 4 6 : Caractérisation électrique du JFET -3 4x10 0,010 C4 C5 C8 -3 0,005 ID [A] IG [A] 2x10 0 R = 471 Ω -3 -2x10 0,000 -0,005 R = 1 kΩ -3 -4x10 -2 -1 1 2 -0,010 -5,0 -2,5 0,0 2,5 5,0 UDS [V] Source Source Type N+ Type N Type P 0 UGS [V] Type N+ Type N Grille Grille Type P+ + Source Type N+ Type N Type P+ Grille figure 189 : IG en fonction de VGS après élimination figure 190 : ID en fonction de VDS après élimination passivation avec schéma de la structure après passivation avec schéma des structures dont la grille élimination du court-circuit est non contactée sur le P+ Une analyse SIMS de la JTE a été présentée dans le chapitre 3 de ce document. Elle a été réalisée sur un bord de plaque et elle a mis en évidence un dopage beaucoup trop élevé de celle-ci. De plus, une deuxième analyse a été réalisée sous le contact de grille et elle met en évidence que l’électrode de grille est bien connectée sur le SiC de type P ce qui contredit l’hypothèse présentée auparavant. La nature du contact n’a pas pu être déterminée car sur cet échantillon, il n’y a pas de structures TLM. Quelques caractéristiques de composants sont présentées ci-dessous. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 150 6 : Caractérisation 8x10 -3 6x10 -3 4x10 -3 2x10 -3 électrique du JFET -5 8x10 -5 4x10 Igrille [A] Igrille [A] Chapitre 4 0 -5 -4x10 0 -5 -10 -5 0 5 -8x10 -5,0 10 UGS [V] -2,5 0,0 2,5 5,0 UGD [V] figure 191 : Caractéristiques I(V) de la jonction figure 192 : Caractéristiques I(V) de la jonction grille/source grille/drain La figure 191 illustre la caractéristique électrique de la jonction grille/source. Un effet redresseur est observé mais en inverse le courant traversant la jonction est très élevée de l’ordre de 0,5 mA sous 10 V. L’effet transistor peut maintenant avoir lieu mais auparavant une caractéristique de la jonction grille/drain est représentée par la figure 192. Cette jonction responsable de la tenue en tension, présente un courant de fuite élevé et il est difficile d’observer une caractéristique de diode de puissance. La figure 193 représente un réseau de Kellog’s du JFET. La tension grille/source est comprise entre -50 V correspondant au régime bloqué du transistor et 0 V en mode passant. Un effet transistor peut être observé car pour une tension VDS de 10 V, le courant est égal à 15 mA en mode passant et 3 mA pour le mode bloqué. Sous polarisation nulle, le courant de fuite est plus élevé lorsque la tension de commande est négative car la jonction grille/source possède un courant de fuite élevé. Les caractéristiques électriques observées sont très en dessous de celles attendues (tension de blocage 8 kV) et la tension bloquée est de 50 V. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 151 Chapitre 4 6 : Caractérisation électrique du JFET 0,015 VGS = 0 V VGS = -5 V VGS = -10 V VGS = -20 V VGS = -30 V VGS = -50 V ID [A] 0,010 0,005 0,000 0 2 4 6 8 10 VDS [V] figure 193 : Caractéristiques I(V) du JFET pour différents VGS 6.3 Conclusion et perspectives de l’étude du JFET Les résultats électriques du JFET ne sont pas du tout ceux attendus. Des analyses SIMS sont à réaliser sur différentes plaques en différents lieux (bord et centre de plaque). Ce travail doit permettre de déterminer si l’électrode de grille se trouve ou non sur du SiC de type P. La dernière caractérisation a mis en évidence que la grille était connectée au bon endroit. Mais ce cas est particulier car il se trouve sur un bord de plaque. De plus, la concentration des JTE devra être déterminée. Si elle est de l’ordre de grandeur des résultats illustrés dans le chapitre 3, quelques 1019 cm-3 par rapport à 1017 cm-3 (valeur demandée) alors le travail sera à refaire complètement. Si tel est le cas, des modifications nécessaires sont à apporter. La réalisation des composants a été très difficile d’un point de vue lithographique car la surface n’était pas plane. C’est pourquoi, il est proposé une nouvelle structure qui est représentée par la figure 194. Les électrodes de source et grille se trouvent sur le même plan. Quelques simulations ont été réalisées en tenant compte des paramètres optimisés pour la structure tels que l’épaisseur et le dopage de la couche N, la largeur du canal, le dopage de la couche P+. Avec les paramètres énoncés sur la figure 194, la tenue en tension du JFET est de 8,7 kV pour une tension VGS de -80 V. En direct, la densité de courant est de 150 A.cm-2 sous une tension VDS de 100 V. Les paramètres ne sont pas du tout optimisés mais sur le principe cette structure pourrait répondre en partie au cahier des charges (tenue en tension 5000 V, densité de courant à l’état passant 2000 A.cm-2). D’un point de vue Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 152 Chapitre 4 6 : Caractérisation électrique du JFET technologique, l’alignement du masque pour la réalisation du caisson N+ de source sera très important pour les caractéristiques électriques du composant. figure 194 : Structure JFET planarisée La structure de la figure 194 est présentée avec une protection de type JTE. Les simulations ne prennent pas en compte les problèmes liés à la périphérie. La réalisation technologique d’un point de vue lithographique, de cette structure est beaucoup plus simple du fait de la surface plane. La nature de la couche P+ est différente selon les JFET. Elle est déterminée par épitaxie puis le canal est défini par gravure (c.f. étape n°1 du JFET). Pour cette nouvelle structure, la couche P+ est définie par implantation ionique. Or la profondeur de jonction désirée est de 2 µm ce qui est irréalisable par des implanteurs ioniques possédant des énergies classiques (200 – 400 keV) mais réalisable pour des énergies d’implantation supérieures au MeV. Cette partie a permis de proposer des solutions ou alternatives pour la continuité du travail sur le JFET. Cette même démarche est entreprise dans la partie suivante concernant le thyristor. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 153 Chapitre 4 7 : Perspectives de l’étude sur le thyristor en SiC 7 Perspectives de l’étude sur le thyristor en SiC Tout au long de ce travail, deux problèmes ont été rencontrés : • La réalisation de lithographie sur des surfaces non planes • L’optimisation de la gravure Le premier point a été résolu en partie avec le développement du thyristor à électrodes coplanaires. Néanmoins, la lithographie après gravure reste difficile à cause du flanc de gravure. En effet, l’adhésion de la résine sur le flanc peut poser problème mais ceci peut être résolu en utilisant de la résine de forte épaisseur. La quatrième partie de ce chapitre a montré l’impact d’une gravure de mauvaise qualité sur la tenue en tension. Compte tenu, de ces deux difficultés, une nouvelle structure a été imaginée, elle est représentée par la figure 195. G JTE : type N G Anode 0,5 P+ µm Type N J1 3 µm 60 µm J3 1 µm J2 Type P- : 1015 cm-3 Type P : 5 1017 cm-3 Substrat N+ : 5 1018 cm-3 Cathode figure 195 : Nouvelle structure thyristor planar L’originalité de cette structure réside dans la nature de la couche de gâchette (type N) qui est réalisée par implantation ionique profonde. Il est nécessaire d’utiliser de l’implantation sous forte énergie car l’épaisseur de cette couche est de l’ordre de 3 µm. Un profil d’implantation représenté par la figure 196, a été obtenu avec le logiciel de simulation SRIM. Pour l’anode de cette nouvelle structure thyristor, le profil est identique à celui de “TPISL“. Des simulations électriques sont réalisées pour déterminer la tension de blocage d’une telle structure. Elles ne prennent pas en compte les problèmes liés à la périphérie. Ainsi, la tenue en tension en volume est égale à 7683 V. Elle est identique à celle de la diode formée par la jonction J2 . Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 154 Chapitre 4 -3 Concentration [cm ] 7 : Perspectives 1x10 20 1x10 19 1x10 18 1x10 17 1x10 16 1x10 15 1x10 14 de l’étude sur le thyristor en SiC Anode Gâchette - Epitaxie N 0 2 4 6 8 Profondeur [µm] figure 196 : Profil de concentration de l’anode, gâchette et de l’épitaxie N- Les deux solutions proposées pour continuer le développement des interrupteurs haute tension en SiC nécessitent l’utilisation de l’implantation à forte énergie. La structure thyristor nécessite un développement supplémentaire car la jonction J1 est déterminée par deux zones implantées. En SiC, quelques travaux d’implantation d’Al ont eu lieu pour des énergies allant jusqu’à 2 MeV [MORV 99]. Des travaux préliminaires devront être développés sur des structures tests pour optimiser le profil de gravure obtenu par implantation ionique sous fortes énergies et estimer les caractéristiques en direct de cette jonction. Le LAMEL de Bologne (Italie) possède un implanteur qui permet de travailler sous des énergies au plus égales à 4 MeV. En France, le laboratoire PHASE de Strasbourg ainsi que l’IN2P3 d’Orsay possèdent des accélérateurs Van de Graff pouvant atteindre des énergies de 4 MeV. Néanmoins, le développement des structures possédant des gravures comme protection tels que le thyristor planar ne doit pas s’arrêter et il doit passer par une amélioration de la gravure d’une part en optimisant la gravure avec un bâti RIE et d’autre part en développant la gravure dans un bâti à haute densité (ICP). Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 155 Conclusion Conclusion Ce travail de thèse s’articule autour des trois domaines du composant de puissance, la conception, la fabrication et la caractérisation électrique. Après une brève introduction sur l’apport du SiC pour les composants de puissance et leurs applications, un travail de conception a été présenté. Il se base sur l’état de l’art des composants de puissance SiC ou Si et sur l’utilisation d’un logiciel de simulations des dispositifs à semi-conducteur nommé MEDICITM. Un thyristor planar et un JFET basé sur la technique de reprise d’épitaxie, ont été conçus lors du travail de thèse et les résultats ont été présentés au cours du chapitre 2. Cette conception a tenu compte des possibilités et des limites technologiques des centres technologiques impliqués dans la réalisation de ces composants. La phase de réalisation du composant est non négligeable en terme de temps, d’imprévus et de limites des équipements. Pour la réalisation du thyristor planar en collaboration avec l’ISL (“TPISL“), des développements technologiques ont eu lieu notamment en terme de gravure et de métallisation. Les composants réalisés par la société IBS sont les tous premiers produits par cette société. Durant la période de la thèse, IBS a dû développer et optimiser la gravure du SiC. Aujourd’hui, les premiers substrats de 3’’ de diamètre arrivent sur le marché mais le coût étant très élevé (30 k€ pour deux plaques de 2’’ de diamètre), il a été décidé de réaliser les composants sur des quarts de tranche de 2’’ de SiC. Par conséquent, les équipements doivent permettre de travailler avec des échantillons de faible taille. La mise en place de cette nouvelle technologie un peu différente de celle du silicium nécessite des équipements non utilisés pour la fabrication en grande série. Ainsi, la technologie sur SiC est coûteuse en temps par rapport au silicium. La phase de caractérisation des composants a suscité des adaptations et développements de bancs de caractérisation spécifiques. Tout d’abord, les thyristors gravés “TGISL“ont été caractérisés. Le développement de ces composants a été réalisé lors de travaux antérieurs [Zorn 04], [Arss 02] pour la conception. En mode passant, la densité de courant est de l’ordre de 300 A.cm-2 sous 10 V. Des tenues en tension de 4 kV ont été obtenues avec la protection de type mesa. Ces premiers résultats ont permis de valider notre outil de conception à travers les résultats de caractérisation. De plus, à travers ces résultats, un nouveau jeu de masques a été développé en tenant compte des difficultés rencontrées lors de la réalisation des “TGISL“. La fabrication de ces nouveaux thyristors gravés a été effectuée en collaboration avec la société IBS. Les résultats de caractérisations électriques ont permis de valider la protection mesa/JTE jusqu’à une tension de 3,5 kV, valeur jugée très satisfaisante vis-à-vis de la littérature. Cette structure a montré des Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 156 Conclusion limites d’un point de vue technologique notamment en terme de lithographie sur des surfaces non planes. L’avenir de cette structure sera discuté lorsque la fabrication des thyristors planar sera achevée. Le tableau 36 permet de situer la performance électrique de nos thyristors vis-à-vis des travaux menés par d’autres équipes. La tenue en tension de nos thyristors est en accord avec les résultats de [CAMP 03]. Par contre en régime de conduction, des progrès sont à réaliser sur la métallisation afin de diminuer les résistances. NA+ EP+ NA- EP- ND EN Vbo [cm-3] [µm] [cm-3] [µm [cm-3] [µm] [kV] JAC [A.cm-2] IAC [A] ] CEGELY 3,6×1017 1 5×1014 35 2×1017 2 4 [CAMP 03] 1017 2 7,4×1014 35 8×1016 2,5 4.02 - 7 -2 10 17 2 5×10 14 50 10 17 2,5 300 A.cm-2 (1,3 A) 13 V 1000 A.cm (40 A) 5 V tableau 36 : Récapitulatif des caractéristiques électriques les plus performantes des thyristors Le tableau 37 montre la faisabilité d’un JFET possédant une tenue en tension de 14 kV. Notre cahier étant de 5 kV, nous n’avons pas jugé d’utiliser une couche plus faiblement dopée et plus épaisse. En effet, notre composant possède une résistance à l’état passant plus faible à l’état passant ce qui est plus intéressant en terme de pertes en condcution. CEGELY [LI 04-2] type ND [cm-3] EN [µm] VDSOFF [kV] JDSON [A.cm-2] Normally-on 8×1014 60 7,3 1020 (VDS = 100 V) (VGS = -50V) RDSon = 98 mΩ.cm2 14 160 (VDS = 50 V) (VGS = 2,75 V) (VGS = 0 V) RDSon = 313 mΩ.cm2 Normally-off 5,6×1014 115 tableau 37 : Récapitulatif des caractéristiques électriques simulées les plus performantes des JFET Les thyristors planar, en cours de fabrication, ont été partiellement caractérisés. Seul le mode direct bloqué a fait l’objet de résultats car l’étape de métallisation des composants n’est pas tout à fait terminée. La tenue en tension se situe en dessous de celle espérée mais une défaillance (état de surface du matériau gravé) a été détectée et des solutions sont en cours de validation. La réalisation du thyristor a permis de révéler les difficultés technologiques. D’autres thyristors planar, aussi en cours de fabrication sont attendus car ils présentent l’avantage d’être réalisés avec une gravure de meilleure qualité et des doses d’implantation des poches variant selon les échantillons. Le JFET se trouve être un composant complexe d’un point de vue réalisation technologique du fait de la non-planarité de la surface et de la technique de reprise d’épitaxie dans le canal. Les résultats de caractérisation électrique ont mis en avant des défaux de fabrication du transistor. Des analyses SIMS supplémentaires sont à réaliser afin de définir un plan de travail pour modifier Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 157 Conclusion cette structure. L’enchaînement technologique n’a pas été validé mais un démonstrateur final a été obtenu. Les étapes innovantes telles que la reprise d’épitaxie formant le canal, ont été validées par des mesures à l’aide d’une sonde mercure. Les analyses SIMS ont permis de confirmer les valeurs demandées des épaisseurs et dopages des couches de grille et source. Des nouvelles structures de thyristor et JFET ont été proposées. L’étape technologique à développer est la réalisation de jonction profonde à l’aide d’implanteurs travaillant sous des fortes énergies allant jusqu’à 4 MeV. En parallèle, la métallisation des composants doit faire l’objet d’un travail complet en vu d’obtenir des contacts ohmiques dont les résistances d’accès seraient les plus faibles possibles avec la même métallisation sur le SiC de type N et type P. A l’issue, une sur-métallisation devra être réalisée afin de monter en boîtier les composants. De plus, des travaux sont en cours en vue d’optimiser l’étape de gravure profonde du SiC à l’aide d’un bâti à plasma haute densité (ICP). Aujourd’hui, l’intérêt du carbure de silicium pour les composants de puissance n’est plus à remettre en cause. La commercialisation des diodes Schottky en SiC a permis de mieux faire connaître le SiC aux utilisateurs mais son application reste encore limitée du fait de la nonexistence de l’interrupteur associé (MOS ou JFET). Des sociétés telles que Infineon ou Cree montrent des intérêts pour le développement de cet interrupteur mais ils sont confrontés aux mêmes problèmes que nous tels que la qualité du matériau limitant la surface des composants et les difficultés technologiques qui sont liées à la nouveauté du matériau tel que le silicium au début des années 70. Ainsi, les rendements de fabrication des composants en SiC sont encore trop faibles pour l’industrialisation de ces produits. Le MOSFET en SiC n’est pas très compétitif en terme de RDSon car la mobilité dans le canal est très faible du fait de la mauvaise interface SiC/oxyde. Le transistor JFET SiC est un candidat très sérieux pour le développement mais du fait que ce transistor est normally-on, les utilisateurs ne sont pas très enthousiastes de l’utiliser car l’architecture des convertisseurs est à revoir complètement. La recherche sur le SiC a encore de belles années devant elle et elle profite des travaux sur le silicium pour diminuer le temps de développement. Pierre BROSSELARD ″Conception d’interrupteurs en SiC″ Thèse INSA de Lyon CEGELY -2004- 158 Références Références [ALEX 01] : P. Alexandrov, W. Wright, M. Pan, M. Weiner, L. Jiao, J.H. Zhao : “Demonstration of a 140 A, 800V, Fast Recover 4H-SiC P-I-N/Schottky Barrier (MPS) Diode” Int. 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Spécialité : Dispositifs de l’électronique intégrée Cote B.I.U. - Lyon : T 50/210/19 / et bis CLASSE : RESUME : L’électronique impulsionnelle a connu de grandes évolutions en terme de commutateurs depuis le début des années 70. Jadis, ils étaient de type mécanique ou à gaz et avec l’avancée de la microélectronique, ils sont à base de matériaux semi-conducteurs. En terme de performances, les dispositifs à semi-conducteur en silicium sont satisfaisants mais connaissent des limites en terme de rapidité, température de travail et d’encombrement. Elles sont dues aux caractéristiques physiques du matériau. Le CEGELY conçoit, réalise et caractérise des composants de puissance en carbure de silicium depuis une dizaine d’année. Le premier dispositif fabriqué au CEGELY avec différentes collaborations a montré l’intérêt du SiC pour l’électronique de puissance. Aujourd’hui les performances s’améliorent d’année en année grâce aux travaux de plusieurs équipes de chercheurs dans le monde. Le travail réalisé au cours de cette thèse repose sur la réalisation de démonstrateurs de type thyristor et JFET. Les caractéristiques électriques souhaitées sont une tenue en tension de 5 kV et un calibre en courant le plus élevé possible. Un transistor de type JFET a été conçu. Sa réalisation repose sur la maîtrise d’une nouvelle technologie, la reprise d’épitaxie sur surface non plane. Les résultats électriques ne sont pas ceux attendus mais l’élaboration du JFET a permis de montrer les faiblesses de quelques étapes technologiques et une nouvelle structure JFET est proposée. En parallèle, une structure thyristor à électrodes co-planaires a été développée. Pour son élaboration, un premier travail d’optimisation de la gravure et de la métallisation a débuté. Les premiers résultats électriques du thyristor planar montrent une tenue en tension de 600 V. Un deuxième lot est au cours de fabrication et devrait se terminer très prochainement. Des thyristors à électrodes non coplanaires ont été caractérisés. Ils ont montré une tenue en tension de 4 kV et un courant de 1,3 A sous 13 V. Pour chaque résultat électrique, des simulations permettent de justifier d’un problème issu de la technologie ou non pris en compte lors de la conception. Les résultats électriques sont en nette progression mais sont légèrement en dessous de ceux attendus. Les travaux de thèse révèlent un travail important à faire sur la passivation de composants qui font l’objet d’une thèse débutée depuis un an. MOTS-CLES : carbure de silicium, protection périphérique, JFET, Thyristor, composants de puissance, SiC-4H Laboratoire (s) de recherches : CEntre de GEnie de LYon (CEGELY) Directeur de thèse: Dominique PLANSON Président de jury : Composition du jury : J.P. CHANTE, P. MERLE, J. MILLAN, H. MITLEHNER, D. PLANSON, S. SCHARNHOLZ