
Les symptômes
Le symptôme le plus connu est le sifflement expiratoire, qui témoigne d’une difficulté à respirer. D’autres signes cliniques peuvent également s’y
associer : une toux survenant parfois par quinte pendant la nuit ; un essoufflement (dyspnée) et une oppression thoracique. Ces symptômes sont
caractérisés par leur prédominance nocturne, leur caractère récidivant, l’existence d’un facteur déclenchant possible (allergène, irritant, exercice,
froid, médicaments, infections des voies aériennes), leur variabilité dans le temps et leur réversibilité sous broncho-dilatateur [5].
Le dépistage
Chez un individu, un interrogatoire clinique va permettre l’identification des
facteurs de risque et des facteurs déclenchants (extérieurs à l’individu) suscep-
tibles de provoquer cet asthme.
Les facteurs de risque
Facteurs génétiques : l’origine en partie génétique de l’asthme ne fait au-
jourd’hui plus de doute. Avoir un parent asthmatique augmente le risque
que l’enfant le soit également. Mais aucun gène n’a été identifié.
Le tabac est un irritant bronchique majeur. Le tabagisme chez la mère
durant la grossesse et le tabagisme passif augmente le risque d’asthme chez
l’enfant.
Alimentation et obésité : Il n’y a, a priori, plus de doute sur la réalité des liens
entre obésité et asthme. Des études récentes montrent que la fréquence de
l’asthme est supérieure chez les obèses que chez les sujets à poids normal.
L’obésité s’accompagne souvent d’un essoufflement à l’effort. On sait aussi
que l’obésité favorise le reflux gastro-oesophagien, ou le syndrome
d’apnées du sommeil. Le contrôle de l’asthme serait également plus difficile
chez l’obèse.
D’après l’étude de l’Irdes [1], les catégories sociales les plus défavorisées souf-
frent davantage d’asthme et sont plus souvent insuffisamment contrôlées.
Les facteurs déclenchants
L’environnement domestique : le tabac, les allergènes : les acariens, les poils
ou plumes d’animaux, les moisissures, le latex, certains aliments (arachide,
œufs…) et des polluants de l’air intérieur (fumée de cheminée, aérosols, …)
L’environnement extérieur : la pollution atmosphérique, le changement
climatique et les allergènes atmosphériques (pollens, ambroisie).
Le débitmètre de pointe (ou « peak flow »)
Cet appareil permet de mesurer le débit expiratoire de pointe (DEP) d’une personne et de le comparer au DEP théorique. Il peut mettre en évi-
dence une gêne respiratoire. Des mesures régulières permettent d’évaluer l’importance du rétrécissement bronchique.
BOS Asthme - ORS Poitou-Charentes - Mai 2012
II - Le dépistage de l’asthme
Dépistage de l’asthme du nourrisson de moins de 36 mois [10]
L’asthme du nourrisson de moins de 3 ans est essentiellement clinique. Il n’existe pas d’outil de
diagnostique spécifique en routine : il est évoqué sur l’anamnèse, l’étude du carnet de santé,
l’examen clinique et une radiographie de thorax normale en période intercritique. Sont en faveur
du diagnostic d’asthme la présence des signes suivants :
Répétition d’épisodes de toux et de sifflements (>=3), souvent favorisés par les infections
virales, les irritants en particulier le tabagisme passif, l’exercice ou les émotions.
La prédominance nocturne des symptômes
La normalité de l’examen clinique entre les crises, et l’absence de retentissement sur la
courbe staturo-pondérale.
La présence de signes d’atopie personnels (eczéma atopique, rhinite allergique, allergie
alimentaire) et familiaux (asthme, rhinite allergiques et eczéma atopique chez les parents et/
ou dans la fratrie)
La radiographie du thorax de face est indispensable dans la démarche diagnostique. Elle
permet d’éliminer des diagnostics différentiels importants tels que les malformations et
l’inhalation de corps étranger. L’efficacité d’un traitement antiasthmatique d’épreuve renfor-
ce le diagnostic.
Contrôlé Partiellement
contrôlé
Non contrôlé
Nombre et fréquence
d’apparition des critères
toutes 1 ou 2 critères sur
une semaine
Au moins 3 critères
sur une semaine
Symptômes diurnes Aucun ou pas + 2 f/s > 2 fois/semaine
Limitation des activités Aucune Toute limitation
Symptômes nocturnes Aucun Tout symptôme nocturne
Besoin trait. de secours Aucun ou pas + 2 f/s > 2 fois/semaine
Fonction pulmonaire Normale
Exacerbation (crise) Aucune Une ou plusieurs
fois/an
Une par semaine
Diminution < 80 %
Niveauxdecontrôledel’asthmeselonleGINA2006
Source : IRDES [1]
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III - Le diagnostic de l’asthme
Lors du diagnostic de l’asthme, un bilan de santé est réalisé, afin d’évaluer la sé-
vérité de la maladie et d’en rechercher la cause ainsi que d’éventuelles complica-
tions.
Les stades de sévérité et le contrôle de l’asthme
Le consensus international GINA 2006 classe les asthmatiques selon quatre sta-
des de gravité à partir des critères cliniques : stade intermittent (pour environ la
moitié des asthmatiques), stade persistant léger (30 %), stade persistant modéré
(10 %) et stade persistant sévère (10 %). En 2009, ce même consensus suggère de
compléter cette classification par une évaluation périodique du contrôle de l’as-
thme, jugée plus pertinente car tenant compte de la stratégie thérapeutique
régulièrement révisée.
L’ambroisie est une plante sauvage qui nuit à la santé. Le risque d’allergie lié au
pollen de l’ambroisie n’apparaît que dans le courant du mois d’août lorsque les fleurs
libèrent du pollen. Dans certaines régions, cette plante est très répandue (Rhône Alpes)
et se développe progressivement en Poitou-Charentes. Un site
internet régional a été mis en place pour diffuser de l’informa-
tion sur cette plante : http:// www.ambroisie-poitou-
charentes.fr.
Asthme et Allergies
Tous les allergènes peuvent provoquer des crises d’asthme : acariens, pollens, latex, moisissures, médicaments….
L’atopie est l’aptitude à présenter un certain nombre de manifestations cliniques au contact d’allergènes. Selon l’IRDES [1], les asthmatiques sont plus nom-
breux à déclarer une rhinite allergique que les non asthmatiques (plus d’un quart contre 5 % ) ou un eczéma (10 % contre 5 %), soulignant un contexte fréquent
d’atopie.