DEVOIR E SUPPLEMENT DU DEVOIR DU 18 JANVIER 1985 ENTREVUES M. Conrad Black M. Rowland C. Frazee LA BOURSE CONJONCTURE EXPORTATIONS HAUTE TECHNOLOGIE ÉNERGIE - TRANSPORT VOLUME 1 NUMÉRO 1 Avec son nouveau V8 transversal, Cadillac émerveille une fois de plus le monde automobile. Le défi: une vraie Cadillac, de taille réduite. Lorsque nos dessinateurs ont présenté la Ccirrosserie moins imposcinte des nouvelles Cadillac de Ville et Fleetwood à traction avant, ils ont posé à nos ingénieurs un défi délicat; créer un moteur qui offrirait la douceur et la souplesse qu’on attend d’une Cadillac, tout en étant en­ core plus performant et fiable-mais qui prendrait moins d’espace. Le résultat: le seul moteur V8 transversal de toutes les voitures de série à trac­ tion avant du monde entier. Cela veut simplement dire que Cadillac a tourné le moteur de côté. Mais ce n’était pas si facile à faire. D a fallu raccour­ cir le moteur de 80 mm Le vilebrequin a été raccourci, aux deux extrémités. Et on a créé un nouveau sys­ tème de montcige et d’entraînement des accessoires, qui utilise une seule et unique courroie d’entraînement de polyéthylène, en V, qui se faufile entre le compresseur du climatiseur, la servodirection, le géné­ rateur, le réacteur thermique et les pompes à eau, sans oublier le vilebrequin. Un système de refroidissement plus aérodynamique. Cadillac a remplacé le vieux ventilateur unique par deux nouveaux venti­ lateurs électriques, de tailles différentes. Leurs lames ultraminces donnent le maximum de débit avec le minimum de bruit. i m. sommet des mdïïïagnes; et les essais les plus poussés, en laboratoire, pour chaque élément. Réduire la carrosserie sans réduire la qualité. Un nouveau système d’induction d’essence, pour vous faire économiser. Cette nouvelle Cadillac offre plus d’es­ pace pour la tête et pour les jambes que les modèles précédents, et accueille six occupants. Et jamais une Cadillac n’avait fait l’objet d’autant de recherche et d’es­ sais: plus d’un quart de million de milles en essais sur pistes; des essais sur route, depuis Death Valley jusqu’à Kapuskasing, de sous le niveau de la mer jusqu’au Cadillac sait que vous apprécierez l’effi­ cacité des nouveaux orifices d’admission à haute turbulence, qui permettent d’ac­ croître le taux de compression à 9:1 et ainsi d’obtenir plus de puissance et plus de souplesse. De plus, ils permettent de calibrer le moteur de façon à réduire le coût de l’essence, en utilisant du carburant sans plomb ordinaire, moins coûteux. Un embrayage nouveau genre. Depuis des années, les voitures nordaméricaines munies d’une transmission automatique utilisent un em­ brayage très souple, à convertisseur de couple. Mais les ingénieurs de Cadillac ontmis au point, pour les nouvelles de Ville et Fleetwood, un embrayage à silicone visqueux, plus efficace, parce qu’il offre autant de souplesse-même aux vitesses de conduite urbaine-tout en ménageant le carburant. Avant tout...c’est une Cadillac. La qualité compte, pour Cadillac comme pour vous. Elle s’appuie sur la garantie Cadillac de 4 ans/80 000 km. Et aussi sur l’Excellence intégrale GM qui vise à l’entière satisfaction de notre clientèle. C’est pourquoi, lorsque vous prendrez livraison au détail de votre Cadillac neuve, en plus de l’inspection approfondie du véhicule par le technicien et par le représentant de votre concessionnaire, vous recevrez un plein réservoir de car­ burant et un questionnaire pour s’assurer de votre satisfaction. LE DEVOIR ECONCMIQUE VOLUME 1 NUMÉRO 1 REDACTION: Rédactrice en chef Lise Bissonnette Coordonnateur Christian Bellavance Journalistes Sylvain Blanchard, André Bouthillier, Jean Chartier, Paul Dunvage, Claude Turcotte Collaborateurs Guy Charpentier, Jean-Pierre Legault, Daniel Lemieux, Yves Rabeau Jean-Robert Sansfaçon Photos Alfa Diffusion, Jacques Grenier, Associated Press PUBLICITÉ: Montréal Michéle Allé, Francine Gingras, Jean-Paul Boisvert, Jacqueline Avril, Vivianne Chénier, Francine Côté, Ixiuise l,acas Toronto Frank Staples, Susan O'Sullivan Tel 416-690-9596 Vancouver Eric McWilliam Tel 604-688-5914 PRODUCTION: Conception graphique Bernard Lamy Typographie Studio Point-Virgule Inc Pelliculage Dupligrafix Jnc Impression Imprimerie Montréal-Magog DISTRIBUTION: Kiosques Normand Thérien, Roland David Messageries Dynamiques Ce supplément “Le Devoir Economique" est publie par Le Devoir, 211 St-Sacrement, Montréal H2Y 1X1 et est distribué gratuite­ ment avec l'édition régulière du 18 janvier 1985 II peut également être obtenu en kios­ que au prix de 2,50$ ou par la poste en télé­ phonant a 844-3361 LE DEVOIR: Éditeur M Jean-Louis Roy Administration M Michel Paradis Courrier de deuxième classe enregistrement no 0858 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada CDNPA Une innovation pour notre anniversaire En ce mois où il célèbre son 75ème anniversaire, LE DEVOIR, loin de s'assoupir sous le poids des ans, innove encore Après avoir lancé LE DEVOIR ÉCONOMIQUE hebdoma­ daire en septembre 1982, qui s'est transformé en section quotidienne nécessaires rationalisations, mais le goût du risque reste mesure tant chez les entrepreneurs que chez les consommateurs. Les taux d'intérêt réels demeurent éleves, les revenus individuels stagnent, et si l'inflation ne fait plus de ravages, le chômage en avril 1984, nous publions sous forme de magazine notre cahier annuel sur les «perspectives écono­ miques», en comptant que nos lec­ teurs y trouveront un instrument de consultation plus commode des prin­ cipales synthèses que notre équipé régulière, et ses collaborateurs, ont extraites des boules de cristal de nombreux analystes et gens d'affaires Malgré les apparences, cet intérêt croissant du DEVOIR pour la chose économique n'est tout de même pas une rupture. Notre fondateur, Henri Bourassa, qui avait décidément pres­ que tout prévu des multiples «devoirs» que devait se donner ce journal au cours des ans, nous y assi­ gnait déjà en 1910 S'occuper des « affaires », selon lui, relevait nette­ ment de notre «devoir civique». Hélas, l'optimisme qui nous habite au moment du lancement de ce pre­ mier magazine annuel ne soulève pas aussi aisement ceux qui analy­ sent ICI les perspectives économi­ ques de 1985 Certes, on ne nous prédit pas la catastrophe, et on nous assure même, avec une certaine vigueur, qu'il n'est pas question de nouvelle récession Mais le tout est dit sans illusions . la reprise améri­ caine ne s'est pas vraiment répercu­ tée au Canada, et si les choses vont mieux ICI, elles vont aussi tout douce­ ment La crise recente a amené de affecte toujours 11% de la maind'oeuvre, malgré une croissance nette du nombre d'emplois. Aux humeurs noires a succédé en somme une grisaille, qui affecte aussi les gouvernements. Ils entrent en pro­ fonde revision de leur rôle, et contri­ buent ainsi a l'incertitude Outre les synthèses qui donnent un sens aux principaux indicateurs économiques de l'heure, on trouvera dans ce numéro des analyses secto­ rielles qui dégagent toutefois des dynamismes particuliers • dans le secteur de la haute technologie tout d'abord, dans l'industrie pétrolière, le transport, l'aéronautique, le com­ merce de détail et le secteur manu­ facturier Sous la direction de Christian Bel­ lavance, adjoint au directeur de l'information pour la section economique, ce numéro est l'oeuvre de toute l'equipe du DEVOIR ÉCO­ NOMIQUE ' Claude Turcotte, André Bouthillier, Jean Chartier, Paul Durivage, et Sylvain Blanchard. Se sont joints à eux les collaborateurspigistes Yves Rabaud, Philippe Hervieu, Guy Charpentier, Jean-Pierre Legault, Daniel Lemieux, JeanRobert Sansfaçon Nous les remer­ cions vivement. LISE BISSONNETTE LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 Connaissez-vous bien le réseau Desjardins ? Monsieur Yves Darche, président de Nationart Canada Inc., connait bien les services offerts par la caisse Desjardins. Les gens d'affaires peuvent aussi compter sur les services des autres institutions du réseau Desjardins. Le réseau Desjardins, c'est de l'assurance de personnes et de dommages, des rentes collectives, des services fiduciaires, de gestion financière, de prêts et d'investissements industriels. Toute entreprise peut accéder à la gamme complète des services financiers offerts par les institutions Desjardins, notamment: • Assurance-vie Desjardins • Le Groupe Desjardins Assurances générales • La Sauvegarde compagnie d'assurance sur la vie • Fiducie du Québec • Crédit Industriel Desjardins • La Caisse centrale Desjardins du Québec • Sécurité Desjardins Inc. desjardins Une ressource naturelle. P Volume 1 - numéro 1 Janvier 1985 SOMMAIRE U 3 6 EDITORIAL ENTREVUE Un marché commun Canada - U.S.A. 11 «Pas avant longtemps» Rowland C. Frazee LA BOURSE Quatre analystes se prononcent La Bourse ne rebondira pas en 1985 26 CONJONCTURE ÉCONOMIQUE Croissance, ralentissement ou récession? Les taux d’intérêt feront foi de tout. 47 ENTREVUE Feu Bud McDougald ne le reconnaîtrait pas Les frères Black ont modifié radicalement Argus Corporation 51 54 EXPORTATIONS La PME québécoise a relevé le défi de l’exportation AÉRONAUTIQUE La spécialisation à sauvé l’aéronautique canadienne de la catastrophe 58 HAUTE TECHNOLOGIE L’industrie de pointe québécoise se moque des prévisions pessimistes Les initiatives sont variées et prometteuses 64 68 SECTEUR MANUFACTURIER Les pâtes et papiers, la machinerie et les produits métalliques, échapperont au ralentissement ÉNERGIE La levée des contrôles marquera 1985 pour l’industrie pétrolière COMMERCE DE DÉTAIL Le marché forcera les commerçants à miser sur la personnalisation et l’excellence TRANSPORT L’industrie du transport se prépare à affronter la déréglementation LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 Un marché commun Canada - U.S.A.? «Pas avant longtemps» Rowland C. Frazee e fait que le Canada et les la liberté d'échange des services Etats-Unis soient deux pays informatiques de part et d'autre de la voisins aux économies forte­ frontière et d'uniformiser la protec­ ment interdépendantes ne peut pas tion de la vie privée dans les deux laisser indifferent le president de la pays plus grande banque canadienne En tant que membre du Business D'ailleurs, l'entrevue accordée par Council On National Issues, la Ban­ L CLAUDE TURCOTTE journaliste au Devoir Y aura-t-il bientôt un marché commun nordaméricain? «A long time away», répond, après s'être tourné la langue sept fois et en pesant bien ses mots, le président du conseil et ohef de la direction de la Banque Royale du Canada, M. Rowland C. Frazee, dans un entretien d'une heure accordé au DEVOIR. LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 M Frazee a eu heu le lendemain même du discours du premier minis­ tre Brian Mulroney devant l'Economic Club à New York Certains ont prétendu, a la suite de ce discours de New York, que M Mulroney venait d'ouvrir la porte toute grande à un marché commun nord-américain. M Frazee ne le pense pas et si jamais c'était l'inten­ tion du nouveau gouvernement conservateur, il s'y opposerait alors A cet égard, l'approche du p.d-g de la Banque Royale est tout a fait prag­ matique Par ses contacts et relations privilégiées aux Etats-Unis, M Fra­ zee croît savoir qu'il y a a Washington des gens «très désireux d'explorer avec le Canada le domaine de rap­ ports commerciaux libres ou amélio­ rés». On pourrait considérer sans doute cela comme un désird'un mar­ ché commun de l'Amérique du Nord M Frazee veut bien reconnaître qu'il y aura un jour un tel marché commun, mais plus tard, dans vingt ans peut-être Puis, il se ravise, retire toute prédiction chiffrée et se replie sur l'expression moins compromet­ tante de «A long time away». Mais, a l'heure présente sa préfé­ rence va à des arrangements bilaté­ raux spécifiques avec les Etats-Unis, dans le domaine de l'informatique par exemple D'ailleurs, en novem­ bre dernier, la Banque Royale demandait au gouvernement cana­ dien d'entamer des négociations avec les Etats-Unis en vue d'assurer que Royale propose pour le moment un parapluie ou un accord spécial de commerce dote d'un mécanisme, qui rendrait possible la discussion de questions litigieuses A titre d'exem­ ple, citons un problème comme celui du bois de construction, qui a pris une très grande ampleur l'an dernier Toutefois, il faudrait, selon M Fra­ zee, y aller prudemment A cet égard, le pacte de l'auto lui semble être un excellent modèle à retenir «Si on' voulait procéder trop rapidement, cela pourrait a court terme provo­ quer des brisures, des éclatements et certains, entreprises et employés, pourraient en souffrir Allons-y étape par étape, explique-t-il. Il y a une question d'équilibre a considérer et il doit y avoir plusieurs poids et contrepoids» Mais en ce début d'année 1985, sa plus grande préoccupation est celle de la plupart des gens d'affaires, a savoir le rétablissement d'un climat de confiance capable d'assurer une relance forte de l'économie «Nous sommes sortis de la dernière réces­ sion à cause des consommateurs qui se sont mis a acheter davantage et non pas a cause du monde des affaires; en consequence, nous avons eu une reprise très modeste», précise M Frazee Depuis un certain temps, dans des discours et devant la Commission Macdonald, le premier porte-parole de la Banque Royale soutient qu'il serait possible de creer au Canada d'ici a 1989 1 5 million de nouveaux emplois, SI on parvenait a assurer une croissance annuelle et reelle du produit national brut de 4% On reviendrait alors a un taux de chô­ mage «naturel» de 7% Depuis 1963, un objectif semblable a ete atteint a trois reprises Rétablir la confiance Mais pour que cela se reproduise, poursuit M Frazee, il faut compren­ dre «la subtilité de la confiance», qui depend largement d'un phenomena psychologique Bien sûr, il est essen­ tiel que les deficits gouvernemen­ taux diminuent, mais il n'est pas necessaire que ces deficits soient complètement disparus pour que la confiance revienne «Les gens d'af­ faires ne s'attendent pas a des mira­ cles, mais si des mesures sont prises, en donnant l'assurance que cette politique continuera de s'applique! pendant plusieurs années, alors la confiance pourrait revenir très rapi- dement», pense-t-il Evidemment, le p d-g de la Banque Royale soutient qu'il y a tout un envi­ ronnement a creer, un climat fiscal, de bonnes relations de travail, une stabilité politique, des programmes gouvernementaux favorables et des taux d'mterêt convenables, qui sont par eux-mêmes une condition essen­ tielle au retour de la confiance Même si la plupart du temps, les taux d'intérêt échappent au contrôle du Canada, ce serait une erreur, selon M Frazee, de s'en remettre entièrement aux tendances améri­ caines Il insiste beaucoup sur l'im­ portance pour le Canada de ne pas attendre les Etats-Unis pour agir sur ses deficits, ce qui ne pourra que faci­ liter et accélérer les choses, notam­ ment au plan des taux d'mterêt, lorsqu'un courant benefique viendra du sud Conformement a cette conviction profonde du monde des affaires que la création des emplois ne saurait venir que du secteur prive, la Banque Royale et son president soutiennent que cette approche doit être respec­ tée dans le cadre d'une strategie de développement industriel Depuis une vingtaine d'annees, les gouvernements et les experts ont generalement favorise une forme de planification du développement industriel, en privilégiant certains types d'industries, au detriment de certains autres Par exemple, le gou­ vernement federal a nettement L7 M Rowland C Frazee ouvert la voie a l'industrie de l'avia­ tion et limite des industries tradition­ nelles comme le textile et la chaussure «C'est le vieux problème des gou­ vernements qui vont choisir ceux qui seront les gagnants et les perdants, deplore M Frazee Qui doit faire ces choix'^ Quand c'est le gouvernement qui decide, cela implique que les gouvernements et les bureaucrates savent mieux que les hommes d'af­ faires et les consommateurs ce qu'il faut faire C'est la loi du marche libre qui devrait decider» Mais, revenant a sa preoccupation d'eviter les mutations trop brutales, M Frazee reconnaît qu'il y a des exceptions, comme le textile, qui ont besoin d'aide gouvernementale, une aide cependant qui devrait diminuer graduellement En revanche, il s'op­ pose catégoriquement a ce qu'on invente des nouveaux programmes pour venir en aide a des types d'in­ dustrie qui ne bénéficient pas de subventions présentement On a parle un peu de politique au cours de cet entretien, très peu en réalité, car M Frazee ne veut pas s'engager sur un terrain qu'il dit ne pas très bien connaître A-t-il une opinion sur un droit de veto pour le Quebec qui serait inscrit dans la constitution'^ Non La Banque Royale a t elle une position a cet egard Pas davantage, puisqu'elle existe en vertu d'une charte federate et que par consequent c'est d'Ottawa que lui vient son autorité Un droit de veto accorde a une ou des provinces ne la concerne pas Toutefois, M Frazee accepte la notion que le Quebec soit une société differente, mais il ignore comment cela pourrait ou devrait être inscrit dans une constitution Bien qu'il soit un citoyen québécois — il habite Ville Mont-Royal — il refuse de met- tre son grain de sel dans le débat poli­ tique qui se poursuit au Quebec et ailleurs au Canada, si ce n'est pour dire que «la loi sur les langues a créé un problème serieux pour nos employes pendant un certain temps, mais ce n'est plus un problème» Selon certaines theses, il faudrait en arriver a une plus grande concen­ tration des pouvoirs economiques entre les mains du gouvernement federal La Banque Royale, dans son mémoire a la Commission Macdo­ nald, semble suggérer cette evolu­ tion en faisant la recommandation suivante «Il faut améliorer l'effica­ cité et la souplesse des structures economiques nationales et rester continuellement en état d'alerte face aux changements dans la conjonc­ ture internationale et être prêts a nous adapter vite et efficacement a l'évolution de l'environnement concurrentiel» On pourrait facilement soutenir une argumentation en faveur d'une plus grande concentration, si l'on voulait avoir les arrangements les plus nets et les plus precis, poursuit M Frazee Mais en toute réalité, ça n'arrivera pas et ce n'est pas neces­ saire» Il croit même que la constitu­ tion actuelle n'a pas a être modifiée pour rencontrer les nouveaux défis de l'economie «Il faut plutôt mettre l'accent sur la cooperation et cette cooperation existe déjà jusqu'à un certain point Cela neanmoins n'eliminera pas les tensions qui surviennent toujours en regime federal, ici, ou ailleurs L’Asie Au fait, «ailleurs» pour la Banque Royale n'est pas une expression abs­ traite A un moment donne pendant l'entrevue, M Frazee fait la remar­ que suivante «Je pars ce soir pour aller couper un ruban a Hong Kong Cela semble ridicule, n'est-ce-pas'^ Et je reviens tout de suite apres Pour­ tant, je considéré très important d'y aller, parce que pour nous, il s'agit d'un développement majeur dans ce vaste pays sous-developpe qu'est la Chine» On peut dire que M Frazee occupe l'une des plus importantes fonctions dans la communauté des affaires, non seulement au Canada, mais aussi dans le monde Ne a Halifax en 1921, il a gravi lentement mais sûre­ ment les echelons menant au sommet de la plus grande banqueiN. canadienne Dans son bureau au siege social a LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 La sedation totale Quels que soient vos besoins en télécommunications, Bell Canada vous offre la solution totale. La solution totale, c’est l’avantage de pouvoir compter sur l’ensemble complet le plus efficace d’outils, de moyens et de compétences en matière de télécommunications. Entrez de pied ferme dans l’ère de l’information avec la solution totale de Bell. L’efficacité passe par Bell Bell M. ROWLAND C. FRAZEE la place Ville-Mane où il a accordé l'entrevue au DEVOIR, M. Frazee répond aux questions pendant une heure, en maniiestant beaucoup d'intérêt; il n'a rien d'un p.d-g blasé servant des réponses comme un automate. Une dernière question avant de quitter les lieux : quels sont vos projets d'avenir sur la scène internationale? Un très court moment de réflexion et voilà M Frazee qui s'anime à nou­ veau en racontant d'abord l'anec­ dote du ruban qu'il ira couper à Hong Kong, deux semaines avant Noel, sans même avoir le loisir d'y rester assez longtemps pour y faire son shopping des fêtes. Pourquoi donc s'imposer 40 heures de vol pour aller couper un ruban"^ «J'y vais, parce que c'est important», dit- pectable. Les activités internationales de la Banque Royale comptent pour $30 milliards, soit le tiers de son actif moyen. Son réseau mondial de ser­ vices commerciaux, de gros et de ser­ vices aux consommateurs comprend plus de 280 établissements dans 47 pays, que complètent plus de 5,000 correspcmdants bancaires dans audélà de 100 pays. Mais, parmi tous les pays où la Banque Royale fait affaire, à l'excep­ tion du Canada, c'est de loin aux Etats-Unis que la concentration d'ac­ tivités est la plus forte. Le Canada a 63% de l'actif productif de la Banque Royale, les États-Unis en ont 7.6%, l'Europe occidentale 8.5%, l'Améri­ que latine et les Antilles 9.5% et l'Asie Pacifique 4.2%. il. La Banque Royale du Canada et la China International Trust and Investment Corporation (CITIC) ont $88 milliards d’actifs La Banque Royale étant ce qu'elle «Historiquement, dit-il, toutes les provinces, sauf TOntario, ont tou­ jours été des emprunteurs nets». Cela veut dire que cette Banque a importé des capitaux au Québec, au lieu d'en exporter. C'est encore le cas mainte­ nant, rapporte-t-on, mais la Banque Royale n'a pas pour politique de divulguer les résultats de ses divi­ sions Le rapport annuel mentionne simplement que la Banque Royale a près de 12% de ses actifs au Québec. Cette grande institution cana­ dienne, que M. Frazee aurait déjà décrite comme aussi anglophone que la Banque nationale est franco­ phone, n'a pas de politique particu­ lière pour la promotion de ses employés francophones. La loi est la même pour tous: la compétence, le travail, etc... On demandera à un cer­ tain nombre d'entre eux, comme aux autres, d'aller prendre de l'expé­ rience dans d'autres régions et d'au­ tres postes au sein du réseau. .1 en effet créé conjointement à partiel-, pation égale, une banque d'affaires à Hong Kong, dont le mandat est essentiellement d'identifier les possi­ bilités d'investissements en Républi­ que populaire de Chine. La CITIC est «le bras bancaire du gouvernement de Pékin» Il n'est donc pas question de rater la coupure du ruban à l'occasion de l'ouverture à Hong Kong de cette nouvelle entreprise conjointe qui porte le nom de Ching Investment and Finance Limited La Banque Royale a déjà un représentant à Pékin, mais les choses deviennent plus sérieuses maintenant avec sa participation dans un «joint venture» avec «le bras bancaire» de l'ancien gouvernement Mao Tsé-Tung. «Mais la Chine fait une évolution significa­ tive dans ses politiques économi­ ques vers les pratiques occidentales», affirme M Frazee, qui connaît déjà les hommes d'affaires chinois et qui les trouve on ne peut plus compétents. L'avenir international de la Ban­ que Royale, comme pour de nom­ breuses autres entreprises d'occident, passe évidemment par la chine et son énorme marché d'un milliard d'habitants On y accorde bien sûr une grande priorité. Mais, d'une manière plus générale, il y a l'ensemble des pays du Pacifique, qui intéressent de plus en plus la Banque Royale, dont la présence sur la scène mondiale est déjà fort res- est, c'est-à-dire une énorme entre­ prise ayant des actifs de $88 mil­ liards, une présence dans la plupart des pays de la planète, une participa­ tion avec plus de 10% des actions avec droit de vote dans 101 institu­ tions financières, on ne s'étonne pas que son p.d-g ne soit pas au courant de toutes les activités locales de sa Banque; pas plus qu'on ne demande au pape de savoir tout ce qui se passe dans chacune de ses paroisses. Certaines provinces, comme le Québec, et des régions constituent des entités administratives territo­ riales. La division du Québec est diri­ gée par un vice-président, M. Marc L Turcotte. «De 90 à 95% des décisions sont prises localement», précise M. Frazee. La haute direction élabore les politiques générales. La Banque Royale a 38,000 employés(es) et 1,456 succursales au Canada. Au Québec, elle a 7,000 employés, soit 5,000 à la direction de la division et dans les 205 succur­ sales et 2,000 autres employés au siège social à Montréal. D'autres activités et employés du siège social ont été déménagés à Toronto au cours des dernières années. Très satisfait du rendement de sa Banque au Québec, M. Frazee consi­ dère comme «un mythe» l'impression que des institutions comme la Ban­ que Royale viennent cueillir les épargnes des Québécois pour aller faire fructifier des capitaux ou des entreprises ailleurs. lü,«Il On en a recruté plusieurs, à cause de leur bilinguisme, pour aller dans des postes à l'étranger. M. Frazee, un petit sourire moqueur au coin des lèvres, mentionne même que cer­ tains vont accepter beaucoup plus facilement d'aller à Londres et Hong Kong qu'à Toronto ou Régina. En terminant l'entrevue, M. Frazee veut passer un message, celui de l'importance que la Banque Royale accorde à bien servir les PME. Il rap­ pelle que depuis 5 ans, 70% des nou­ veaux emplois en Amérique du Nord ont été créés par des PME. Il affirme que la Banque Royale est au Canada le plus gros prêteur aux PME. On estime à 170,000 le nombre de PME au Québec. La Banque Royale avance qu'elle avait, il y a trois ans, une part de 15% de ce marché et qu'elle a augmenté sa part à 20% en 1984. La concurrence entre les institu­ tions financières en général est deve­ nue extrêmement vive et ce n'est pas parce qu'on est la plus grosse ban­ que au Canada qu'on reste indiffé­ rent. «Depuis cinq ans, les institutions autres que les banques, comme les caisses populaires, les fiducies, les compagnies de crédit, grossissent plus vite que les ban­ ques», constate avec un calme froid cet homme qui pense à l'avenir, à la déréglementation, à la Chine, à son avion pour Hong Kong aujourd'hui, Washington ou Rio la semaine pro­ chaine, □ LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 :-■<!> fkalkyl] '*‘1° Action de cal­ Opération(s) numérique(s). '*‘2° Appréciation des risques et détermination de la protection nécessaire à la sécurité de votre usine, bureau ou commerce par La Prévoyance/Les Prévoyants. V. Prévision. n.m. culer, Les bons calculs font les bonnes affaires, qu’il s’agisse d’établir le prix de revient, le coût des dépenses ou de faire les comptes. Mais les gens d’affaires doivent aussi calculer les risques et les dangers dans leur entreprise. Et y parer au moyen d’assurances. C’est ici que le rôle de La Prévoyance/Les Prévoyants devient essentiel. Nous étudions et analysons sans cesse les conditions d’exploitation des entreprises afin de déterminer leurs besoins réels d’assurances. Nous sommes des par­ tenaires constants de la croissance et de l’évolution de plusieurs entreprises. Tous nos programmes d’assurances sont conçus pour maintenir et améliorer la sécurité des usines, des bureaux ou des commerces. Des programmes spécifiques comme nos multirisques, l’assurance des pertes d’exploitation et l’assurance bris de machines en témoignent. Faites appel à des experts.Parlez-en è un courtier représentant La Prévoyance/Les Prévoyants. C’est un excellent calcul. LA PRÉVOYANCE LES PRÉVOYANTS Nous redéfinissons Tassurance* 11 LA BOURSE Quatre analystes se prononcent La Bourse ne rebondira pas en 1985 PAUL DURIVAGE journaliste au Devoir m li iiiiiiiii •III f ■ •1 • - i Deux écoles de pensée s'affrontent à l'aube de 1985 quant a savoir ce que nous réserve l'éco­ nomie cette année. Pour certains, le ralentisse­ ment de la relance économique marquera l'année qui commence tandis que d'autres annoncent carrément le retour de la récession. Au delà de tout débat académique et même dans le meilleur des scénarios, il appert que la croissance des économies nord-américaines ne sera pas aussi forte cette année qu'elle ne l'a été en 1984. La durée moyenne des reprises écono­ miques est de trente mois. Nous entreprenons ce mois-ci le 25e mois du cycle actuel. Dans ce contexte, la probabilité d'une explo­ sion des marchés boursiers apparaît tort réduite. Tout au mieux, les indices augmenteraient-ils de plus ou moins 100%. Les quatres experts rencontrés par le DEVOIR en ce début d'année, bien que d'opi­ nions divergentes, recommandent tous la pru­ dence à l'investisseur qui devra faire preuve d'une grande sélectivité dans le choix des titres qu'il achètera. * ’A '' ' <] L'édifice de la Place Victoria abrite la Bourse de Montréal. LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 12 «Une nouvelle récession économique est en vue» LA BOURSE Stephen Jarislowky Stephen Jarislowsky, presi­ poussée des ventes au cours des trois dent de la firme de conseil­ dernieres années mais que le phéno­ lers en placements Jurilowsky mène de remplacement n'est pas eternel Fraser & Cie, fait partie de la mino­ rité d'observateurs pour qui le ralen­ D'autre part, les nouvelles condi­ tissement constate de l'economie au tions de travail particulières cours des deux derniers trimestres conclues entre General Motors du n'est pas que temporaire mais pave Canada et les Travailleurs Unis de en fait la voie a une reelle recession l'Automobile représentent, a son En consequence, il s'attend a une avis, un avantage tel pour les syndi- M Pénode de ralentissement de la croissance aux États-Unis Variation trimestrielle du Produit National Brut selon un taux annualise Les espaces en gris représentent une recession telle que definie par le Bureau de la recherche economique Les espaces en noir représentent une période de ralentissement de la croissance economique (growth recession) telle que definie par differents économistes 12% 1 Growth!__ ___ _ __ ___ •1 forte chute de la Bourse en 1985 A son avis, la recession sera mani­ feste assez tôt en 1985 et pourrait s'étendre sur deux a trois ans et le Canada sera particulièrement tou­ che Trois facteurs nationaux l'inquietent principalement Le secteur de l'automobile, pour avoir ete le moteur de la croissance economique au Canada en 1984, tomberait bientôt en panne seche L'observateur remarque que la demande contenue au cours de la recession a donne lieu a une forte LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 • 10 ^ in ques que le producteur n'aura d'au­ tre choix que de concentrer sa production aux États-Unis Le contrat conclu en octobre dernier entre le plus important fabricant d'automobiles au pays et ses 36,000 salaries porta le salaire horaire moyen a $15 59 Sur un autre front, les exportations canadiennes de ble chuteront de façon marquee en 1985 a la suite de la secheresse qui a sévit dans les Prairies l'ete dernier, ce qui influera négativement sur la balance com­ merciale canadienne la production de ble devrait baisser de 20% ce qui réduira les exportations a quelque 17 millions de tonnes en 1985, selon les chiffres du ministère canadien de l'agriculture Enfin, la diminution des deficits gouvernementaux est perçue par M Jarisloivsky comme un element défa­ vorable pour l'economie «Cette poli­ tique soustraira autant de capitaux pour la consommation, que ce soit par une baisse des dépenses gouver­ nementales ou par une augmenta­ tion des revenus, c'est-a-dire une plus grande imposition des contri­ buables», a-t-il explique A son avis, les cours boursiers sont déjà surévalués, une situation que la recession qu'il entrevoit ne pourra qu'accentuer «Les faibles divi­ dendes des entreprises ne sont pas concurrentiels avec les hauts taux de rendements obtenus sur les titres de dettes, comme les obligations», a-t-il explique «Les portefeuilles que nous gérons comportent présentement la plus basse proportion d'actions des dix dernieres années, soit moins de 30% avec la plus grande partie possible en actions américaines Seuls les titres les plus solides sont conser­ ves», a-t-il affirme Les seuls secteurs auxquels il concede un certain potentiel sont ceux des services publics et de l'alimentation Jarisloiwsky Fraser & Cie a sous sa responsabilité pour plus de $ 2 mil­ liards d'actifs La firme s'est classée dans le premier quartile parmi tous les gestionnaires de fonds de retraite au Canada pour le rendement obtenu, pour chaque période cumu­ lative des dix dernieres années M Jarislowsky explique ce succès par un melange de bon sens commun, de sagesse^e prudence et de connais­ sances U Une idée révolutionnaire Une carte de crédit avec services bancaires Voici la carte en or MasterCard’”’! de la Banque de Montréal. 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S Dans son esprit, le TSE-300 pour­ rait chuter à 2,000 au cours du pre­ mier semestre. «Ce sera alors l'occasion de repêcher de belles valeurs sous-évaluées tandis que se mettront en place les éléments pour une véritable poussée boursière». M. Lemire adhère en effet à la thèse selon laquelle l'économie est entrée dans une phase de ralentissement de la croissance. Cette notion contra­ dictoire de «growth recession»fut introduite par un professeur d'éco­ nomie, M. Salomon Fabricant, il y a quinze ans pour décrire la situation économique qui prévalait alors. Elle est caractérisée par une sousutilisation des capacités de produc­ tion dans certains secteurs industriels entraînant un chômage plus élevé. Les indicateurs économi­ ques généraux demeurent cepen­ dant en hausse, bien que de façon moins marquée qu'au cours des tri­ mestres précédents. Cette étape a pour but d'apporter les réajustements structurels rendus nécessaires après une première période de reprise économique. Elle se veut ainsi un événement favorable ou tout au moins utile pour l'écono­ mie en apportant une nouvelle vigueur à la reprise. Typiquement, la baisse de la demande de capitaux de la part des entreprises permet une détente des taux d'intérêt qui diminuent jusqu'à ce qu'ils soient si bas que reprennent les dépenses de consommation. Ceci LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 Celles-ci sont survenues de 1951 à 1952, de 1962 à 1963, de 1966 à 1967 et en 1976. Ces ralentisse­ ments ont duré en moyenne 3.3 mois, selon la vitesse à laquelle ont diminué les stocks. C'est ainsi qu'en 1976, le PNB américain avait enregistré une aug­ mentation de seulement 2.5% au deuxième et troisième trimestre, comparativement à 9.1% pour les trois mois précédents. Il devait cependant augmenter à 3.7% au quatrième trimestre pour finalement atteindre un rythme d'accroissement de 8.9% au cours des trois premiers mois de 1977. C'est ce scénario que suggère à M Lemire la tendance récente des indi­ cateurs économiques. Le rythme de croissance de l'économie cana­ dienne s'est en effet ralenti au troi­ sième et quatrième trimestre de 1984. Les inventaires prennent par ailleurs de plus en plus d'impor­ tance par rapport aux ventes et aug­ mentaient toujours au troisième trimestre de 1984, ce qui suggère que la duree de la présente phase de ralentissement de la croissance pourrait être plus forte que prévue La force relative du dollar cana­ dien face aux autres devises interna­ tionales, dans la foulée du dollar US, devrait par ailleurs se maintenir, ce qui pèsera sur notre position concur­ rentielle et de là, sur nos exporta­ tions aux Etats-Unis, notre principal marché d'exportation. Notre part a déjà diminue de 20% à 17% depuis 1976 En conséquence, l'analyste s'at­ tend a beaucoup de déception chez les investisseurs, particulièrement au chapitre des bénéfices des entre­ prises Pire encore, cette déception sera amplifiée par l'effet de balan­ cier caractéristique des cours boursiers. Depuis juin dernier en effet, les analystes ont révisé à la baisse les prévisions de bénéfices. Ceux attri­ bués au TSE-300 de la Bourse de Toronto pour 1984 étaient aussi éle­ vés que $ 250, aux yeux des ana­ lystes en début d'année. Le chiffre officiel serait de près de $ 180, com­ parativement à $ 130 fin 1983 et à $ 85 au pire de la récession en 1982. Selon M Lemire, qui faisait luimême part de prévisions optimistes a l'aube de 1984, Tannée en cours sera probablement ce que 1984 aurait dû être. C'est à dire $250. Le marché ne serait toutefois pas encore prêts à acorder de forts mul­ tiples à ces résultats au cours de cette période d'ajustement. Les secteurs favorisés sont les déflationistes, comme Talimentation, les services financiers, mais avec beaucoup de sélectivité, et la haute technologie. Les médias performent également bien en période de déflation □ À Montréal, Québec, Baie Comeau, Saint-Georges, Thetford Mines, Laval, Rouyn, Lévis,... Ciment St-Laurent participe à la construction du Québec... Des gens de chez nous, les Yves Masson, Rémi Lalonde Denis Gagnon, Serge Paquet, Michèlie Lafrenière, Robert Doucet s'impliquent quotidiennement pour mener à bien des projets de toute envergure. Plus qu'un partenaire dans la croissance au Québec, Ciment St-Laurent c'est aussi un potentiel humain sur lequel on peut compter! k CIMENT ST-LAURENT le maître du concret LE DEVOIR Economique i985 16 LA BOURSE «Ze TSE-300 devrait atteindre le niveau des 2,750 points» Reynald Arpin n investisseur avisé peut M. Arpin a rappelé la règle du espérer réaliser un gain d'en­ pouce dite du «19». Le taux de capita­ viron 17% sur le marché des lisation boursière moyen tend histo­ actions en 1985, gain de capital riquement et en effet à représenter le dividendes inclus. solde de ce chiffre «magique» et du C'est ce que soutient pour sa part, taux d'inflation annuel, avec un fai­ U M. Reynald Arpin, directeur de la gestion de portefeuille à la Fiducie du Québec. Selon l'analyste qui se qualifie d'optimiste modéré, le TSE300 pourrait atteindre 2,750 points d'ici la fin de Tannée. À son avis, l'économie est entrée dans une phase de transition carac­ térisée par une croissance contenue et une inflation modérée, à la manière des années 50. La lecture qu'il fait des indicateurs économi­ ques l'amène à croire que les ralen­ tissement de la croissance des ventes au détail, de la construction domici­ liaire et de la production industrielle devrait cesser incessamment et que la reprise économique se poursuivra au cours des douze prochains mois. La Banque centrale maintiendrait en effet une politique monétaire ferme ce qui occasionnera un ralen­ tissement du taux de croissance de l'activité économique à un niveau plus compatible avec le PNB poten­ tiel. Cette croissance économique contrôlée atténuera les pressions naturellement croissantes exercées sur le taux d'inflation en cette troi­ sième année de reprise. Principal nuage à l'horizon : l'aug­ mentation constante du déficit de la balance commerciale américaine. «La force du dollar américain a fait en sorte de pousser l'importation de produits extérieurs devenus relati­ vement peu dispendieux, au détri­ ment même de la production locale», d'expliquer l'analyste. LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 ble écart-type. C'est ainsi que le rap­ port Cours/Bénéfices (C/B) de la Bourse de Toronto était aussi élevé que 18 au cours de la période de croissance 1960-1970, et aussi bas que six au cours de la période infla- ‘.U. Literœntinental L’Europe^ et maintenant Singapour! L’Intercontinental, c’est l’image de marque d’Air Canada dans le ciel de l’Atlantique. Un ser­ vice supérieur préféré par des milliers de voyageurs entre l’Europe et l’Amérique. 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Mieux vaut être sécure que désolé», a )ustifié M. Arpin en rappe­ lant le principe de la gestion en bon père de famille. Les secteurs favorisés sont ici les cycliques. Même celui des matières premières pourrait connaître un regain d'intérêt, dans un contexte de désinflation. Selon M. Arpin, les niveaux d'inventaires sont présente­ ment à un niveau raisonnable sans être excessifs et toute hausse de la demande se répercutera directement sur les profits des entreprises ayant un bon contrôle des coûts et un bon levier d'exploitation,[3 "^1 D ETRE MIT J .101 DUR TS IMMOBE 'fe ■ l’cu de placements offrent à l'investisseur i^isyen une meilleure sécurité que l'immobilier. Le petit investissement d'aujourd'-hi^eut faire de viuis le propriétaire d'un bien beaucoup plus important que la mise di^nds initiale qu'il aura nécessitée. 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Le long engagement de Shell Canada dans le développement technologique produit aujourd’hui des résultats: des forages à de plus grandes profondeurs, une exploitation rentable des sables bitumineux, et la localisation plus précise des gise­ ments de gaz et de pétrole. Par ailleurs, en ce qui touche l’avenir du Canada tout entier, de tels développe­ ments technologiques confèrent un avantage évident: une plus grande autosuffisance énergétique. Mais il y a d’autres avantages, plus immédiats, et qu’on peut déjà constater. Tout récemment, Shell a inauguré à Scotford, en Alberta, la raffinerie la plus moderne du monde. Des centaines de sociétés canadiennes, qui ont participé à sa construction, en ont retiré des bénéfices marquants: économiques, cela va de soi, mais aussi technologiques dans bien des cas. En effet, Shell Canada a comme principe de faire confiance à l’industrie manufacturière canadienne. Ainsi, bien des jeunes sociétés, appelées à fabriquer pour Shell l’équipement avancé dont elle avait besoin, ont pu ensuite prendre une expansion considérable. En conséquence de leur participation à des projets d’avant-garde, elles ont maintenant acquis la compétence et la maturité qu’il faut pour accéder au marché international. Par exemple, l’équipement de sécurité que certaines d’entre elles ont conçu pour l’exploration sous-marine est si perfectionné que plusieurs sociétés pétrolières ailleurs dans le monde s’en sont maintenant procuré. Bref, il y a des perspectives qui ne se seraient pas ouvertes sans la tech­ nologie de Shell. Et l’avenir de bien des Canadiens, dans toutes sortes de domaines, est déterminé par le dynamisme technologique de Shell Canada. SHELL CANADA productrice de technologie et d’emploi. LA BOURSE «Le marché ne bougera pas beaucoup» Davis Schulman elon M. Davis Schulman, par rapport aux niveaux actuels, en directeur de la recherche chez 1985. Geoffrion, Leclerc Inc., s'il n'y L'analyste se méfie des interpréta­ aura pas de réelle poussée boursière tions par trop cycliques des ten­ cette année, tout au moins ne subi­ dances de l'économie. «Les cycles rons nous pas de grande faiblesse. économiques sont maintenant beau­ Optimiste mais conservateur, il coup plus rapides en raison princi­ estime que les indices boursiers palement des facilités de transports devraient augmenter dans une four­ et de la grande flexibilité des entre­ chette étroite de plus ou moins 10% prises à réagir rapidement aux pre­ S !■■■ ■■■■■ ■■■■■ U P» *1 LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 miers signes d'une récession. Par ailleurs, il n'y a plus de grands pro­ jets empiétant sur plusieurs cycles de façon à en diminuer la volatilité. Tout au moins, ceux-ci peuvent-ils être mis en attente aisément», explique-t-il. Il estime par ailleurs que la ques­ tion des déficits gouvernementaux a , indûment pesé sur les cours bour- MIL M :» SOZ iUVA L I ;a; Av ^ Il lit I t i« G 531111, ! i«ii If tf II symlK^ d’excellence àtiaveisfemonde. Matériel hydro-électrique et énergétique, construction et réparation de navires, équipement industriel, wagons de chemin de fer. Marine Industrie Limitée C.P. 550, Sorel Québec J3P 5P5 Téléphone; (514) 743-3351 Télex: 055-61081 24 LE MARCHÉ NE BOUGERA PAS siers 1984 • «Depuis deux ans, le déficit gouvernemental joue au bon- homme sept heures de la Bourse. Force nous est cependant de consta- f: : : V%\ ÎÜ? ■' jf J 1 ;J7 : ter aujourd'hui que, contre toute théo­ rie, cela n'a pas empêché les taux d'intérêt et d'inflation de baisser» C'est ainsi que l'inflation a chuté de 10% à moins de 4% aux Etats-Unis et les taux d'intérêt, de 14% à 11%, tan­ dis que le déficit du gouvernement Reagan passait de $ 73 milliards US à $ 180 milliards, de 1981 à 1983 Pour avoir longtemps fait partie du nombre des délateurs des deficits gouvernementaux, M Schulman se veut aujourd'hui plus raisonnable «Il faut prés de 95% par des emprunts faits auprès des cana­ diens, par le biais entre autres des obligations du Canada Le déficit des gouvernements ne représente par ailleurs plus que 58 1% du PNB» En comparaison, le déficit budge­ taire du Japon représente 67.7 % du PNB pour 1984 Ce pays n'en a pas moins le plus bas taux d'inflation de tous les pays industrialisés depuis \ 'V' 'V ? 'V A\. •w V % %Ê»‘ LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 quatre ans La France, avec un taux d'endettement national relatif au PNB, moitié moindre que le Japon, affiche par contre la plus forte crois­ sance de l'inflation de tous les pays industrialisés Selon M Schulman, le facteur dominant pour 1985 sera la produc­ tivité des entreprises. Il recherche ainsi les compagnies ayant un bilan solide, doté d'une équipé de direc­ tion dynamique ayant un grand sens de r entrepreneurship et du marketing L'analyste institutionnel croit par ailleurs que la nouvelle annee sera particulièrement favorable aux entreprises en développement «Le marché évolue vers la spécialisa­ tion Ces moyennes entreprises sont souvent agressives et generalement bien ancrées dans leur créneau de marche Leur potentiel est supérieur aux grandes entreprises, quelque­ fois trop lourdes pour pouvoir réagir rapidement aux opportunités ou aux menaces du marché». Il se méfie tou­ tefois des entreprises insuffisam­ ment capitalisées ou qui n'ont pas encore ete éprouvées Le secteur d'activité favorisé par Geoffnon, Leclerc est celui des biens d'équipement, car les entreprises auront a investir pour améliorer leur productivité et demeurer compéti­ tives. Les entreprises oeuvrant dans le secteur des communications sont egalement favorisées alors qu'il y a une demande farouche pour le loisir CH «Donner au particulier tous les moyens de réaliser ses ob^ctifs financiers personnels, voilà notre raison d’être.» La Banque d’Épargne a connu, en 1984, une croissance de son actif supérieure à celle de la moyenne des banques canadiennes. Ce succès exceptionnel tient à la vocation de la Banque d’Épargne qui s’emploie d’abord et avant tout à servir les particuliers. La Banque d’Épargne compte maintenir et renforcer cette orien­ tation. C’est ce qu’elle fait, par exemple, en multipliant les caissiers automatiques qui permettent aux particuliers d’avoir accès aux services bancaires aux heures qui leur con­ viennent. La Banque d’Épargne croit que l’individu, dans ses réalisations comme dans ses aspirations, constituera de plus en plus un facteur de dynamisme éco­ nomique. Le succès récent de la Banque d’Épargne porte à croire que ce pari sur l’avenir est tout à fait justifié. ' Pierre Goyette, Président et chef de la direction LA BANQUE D’EPARGNE I 26 CONJONCTURE ÉCONOMIQUE Croissance, ralentissement ou récession? Les taux d’intérêt feront foi de tout epuis le début de la reprise, les taux d'intérêt nominaux ont fluctué autour d'une moyenne qui, en termes demeure nettement plus élevée que celle enregistrée depuis les dernières décennies. Parce que les intérêts D YVES RABEAU Professeur titulaire, departement de sciences economi­ ques de l'Université de Montreal La reprise amorcée au début de 1983 a enfin permis à l'économie canadienne à la mi-84 de retrouver le niveau global de production de biens et services atteint au second trimestre de 1981. Cette reprise se fait dans des conditions un peu particulières comparativement aux cycles des années soixante-dix. Compte tenu de la sévérité exceptionnelle de la récession de 1982, l'expansion n'a ni la vigueur et ni l'ampleur auxquelles on se serait normalement attendu. Le niveau élevé des taux d'intérêt en termes réels demeure le facteur principal qui freine l'expansion et risque d'en limiter la durée. Un second facteur qui modifie les perspectives de la reprise a trait à la poursuite du ralentissement de l'inflation. LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 hypothécaires sont déductibles d'im­ pôt et que les entreprises ont bénéfi­ cié d'un important programitie de dépréciation accélérée, les EtatsUnis ont été moins affectés que le Canada par le niveau des taux d'in­ térêt et ont connu une reprise beau­ coup plus vigoureuse que celle de l'économie canadienne. Celle-ci est plus sensible aux taux d'intérêt et le haut niveau de ces derniers a fait sentir son effet dans plusieurs sec­ teurs ; - depuis le début de la reprise, les entreprises ont dû consacrer une part importante de la croissance de leur liquidité à rétablir leur équilibre financier plutôt qu'à investir. Notam­ ment, le ratio des paiements d'intérêt par rapport aux bénéfices (1) qui a excédé le 100% au creux de la réces­ réels, sion a été ramené à un niveau estimé autour de 40% en 1984. Ce résultat s'explique par la baisse nominale des taux mais aussi par le relèvement des bénéfices qui a servi à rembour­ ser les dettes des entreprises. Le rap­ port obtenu en 1984 constitue une nette amélioration par rapport aux trimestres de la récession, mais reste néanmoins au-dessus du niveau des 34% atteint avant la récession et éga­ lement bien au-dessus de la ten­ dance de la fin des années 70 qui se situait autour de 27%. Les taux d'in­ térêt élevés incitent donc les entre­ prises à rembourser des dettes dont le service est trop coûteux plutôt qu'à investir dans des biens de capital ; 27 - le mécanisme de reconstitution des stocks qui sert à alimenter le pro­ cessus d'expansion a joué au ralenti depuis le début de la reprise. La liquidation massive des inventaires au moment de la récession a été sui­ vie d'une accumulation modeste des stocks. Après sept trimestres de reprise, environ 35% des inventaires liquidés ont été remplacés (voir gra­ phique 6), ce qui laisse le rapport inventaires/ventes à un niveau bien inférieur à celui enregistré en moyenne au cours de la dernière décennie. Cette faible accumulation des stocks s'explique par la faiblesse de la demande intérieure, par le besoin de comprimer les coûts en période de déflation et enfin, par le niveau élevé des taux d'intérêt. Le coût réel de financement des inventaires ayant à peu près triplé, les entreprises essaient de fonctionner avec un niveau réduit d'inventaires. La réduction du rapport inventaires/ ventes qui a été rendue possible par une amélioration de la technique de gestion des stocks, s'est aussi tra­ duite par une augmentation de délais de livraison dans divers sec­ teurs de l'économie ; - en plus de freiner les dépenses en capital des entreprises, les hauts taux d'intérêt sont aussi un des fac­ teurs responsables de la faiblesse de la construction résidentielle. Après avoir atteint le niveau des 160,000 unités en 1983, les mises en chantier ne devaient pas dépasser les 140,000 unités en 1984. Or, les conditions démographiques justifie­ raient un niveau moyen d'unités supérieur à celui des 150,000 enre­ gistré jusqu'à présent au cours de la reprise ; - les dépenses de consommation, particulièrement de biens durables, ne connaissent pas la progression à laquelle on aurait normalement assisté si les taux d'intérêt se situaient autour de leur niveau ten­ danciel. Les hauts taux d'intérêt inci­ tent d'abord les ménages à épargner et freinent ainsi la baisse du taux d'épargne. Par ailleurs, la faiblesse de la construction résidentielle a pour effet de ralentir les achats de biens durables associés à l'acquisition par les ménages de maisons neuves. Enfin, le niveau des taux d'intérêt augmente le coût réel de l'achat des biens durables — notamment les automobiles — de sorte que les achats demeurent inférieurs à ce que le rajeunissement des stocks existants devrait justifier ; - enfin, le niveau des taux d'intérêt pèse lourdement sur les finances du gouvernement fédéral. Le service de la dette qui représentait 11% du total des dépenses, il y a 10 ans, constitue maintenant environ 20% des dépenses. Le maintien des taux à un niveau élevé est un des facteurs qui réduit la marge de manoeuvre des autorités fédérales qui auraient pu, par exemple alléger certains impôts pour stimuler la demande au départ de la présente expansion. S'il ne devrait pas trop affecter les déci­ sions d'investissements industriels, le niveau des taux d'intérêt sera détermi­ nant dans la performance de la construc­ tion résidentielle. Évolution des tatix d’intérêt { k -J* - - Le haut niveau en termes réels des taux d'intérêt a donc affecté de façon assez sensible la nature même de la reprise. Et la question qui se pose est de savoir si les facteurs qui ont contribué jusqu'à présent à exercer des pressions sur les taux d'intérêt vont modifier leurs cours dans les prochains mois. A cet égard, un cer­ tain nombre de facteurs techniques qui, selon les analystes des marchés financiers, ont contribué à relever le niveau moyen réel des taux d'intérêt vont demeurer présents à moyen terme. Il s'agit notamment des risques importants associés aux prêts consentis par les banques occiden­ tales et en particulier américaines, aux pays en voie de développement. La couverture de ces risques se tra­ duit par une pression sur les coûts d'emprunt sur le marché internatio­ nal. Egalement, la déréglementation du système bancaire américain LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 28 TAUX D'INTÈRÈTS aurait accru de façon permanente le niveau des taux d'intérêt. Au-delà de ces facteurs généraux, la politique de la Federal Reserve, la réaction des investisseurs face à celle-ci et l'attitude du gouverne­ ment américain à l'egard de son défi­ cit vont continuer à marquer l'évolution des taux sur le marché nord-américain. En dépit de la forte revision en hausse du déficit améri­ cain prévu pour le présent exercice financier (l'estimation d'août 1984 de $ 170 milliards ayant été portée en novembre à $ 205 milliards), l'administration Reagan, dans la foulée de la philosophie de l'économie de l'offre, continue de soutenir qu'il n'y aura pas d'augmentation des impôts ni de compression budgétaires ma)eures en matière de défense ou de dépenses sociales En fait, on se propose plutôt de réduire de $ 100 milliards les dépenses courantes d'ici 1988 (dont prévoyaient que la forte croissance de l'économie américaine dans les SIX premiers trimestres de la reprise allait provoquer dans la seconde moitié de 1984 une forte remontée de l'inflation et des taux d'intérêt Cette prévision ne s'est pas maté­ rialisée et au contraire, on a observé dans les derniers mois de 1984 une stabilité relative des prix ; en particu­ lier les prix au niveau des produc­ teurs ont légèrement fléchi à l'automne de 1984 Le manque de conviction des financiers face a l'éradication des pressions inflationnistes du système économique n'est pas indépendant du déficit budgetaire En fait, les investisseurs redoutent que le Fede­ ral Reserve monétise éventuellement une part croissante du déficit budgé­ taire américain qui ne semble donc pas prêt d'être résorbé Ils craignent aussi que la banque centrale soit obligée de procéder a taux au printemps de 1984, au moment où l'économie progressait à un taux au-dessus de son potentiel, a contribué au ralentissement marqué de la croissance dans la seconde moitié de l'année La Federal Reserve a fait baisser les taux d'intérêt de façon sensible au quatrième trimestre de 1984 L'expansion monétaire de cette période n'a pas fait rebondir les taux d'intérêt, ce qui suggère un change­ ment possible dans l'attitude des investisseurs face a l'inflation. Les craintes d'une inflation immé­ diate semblent écartées et le ralentissement de l'economie permet d'accomoder une baisse des taux Toutefois, compte tenu de la dynami­ que des facteurs que nous venons de décrire, on ne peut pas s'attendre à une baisse importante des taux d'interêt réels. La baisse moderee amor­ cée au dernier trimestre de 1984 pourrait se poursuivre jusqu'au pre­ plus de $ 40 milliards seraient a pplicables au prochain exercice finan­ cier), mais cette proposition ne va pas nécessairement recevoir l'appro­ bation du Congrès Et cette stratégie de réduction du déficit s'appuie sur l'hypothèse optimiste d'une crois­ sance moyenne de l'économie supé­ rieure à celle prévisible pour les trois prochaines années Aussi, à moins d'un revirement important dans la politique budge­ taire, les besoins financiers du gou­ vernement continueront à exercer une pression sur le niveau des taux d'intérêt Cette pression vient non seulement du volume d'emprunt comme tel de l'administration fédé­ rale, mais aussi du fait que le Trésor doit verser une prime pour convain­ cre les investisseurs d'absorber autant de titres fédéraux dans leur portefeuille par rapport aux autres formes d'actifs Par ailleurs, le niveau éleve des taux réels d'intérêt reflète aussi les anticipations des investisseurs face à l'inflation Depuis le début de la reprise, le net ralentissement de l'in­ flation ne semble pas avoir convaincu les investisseurs que l'économie s'oriente vers un nou­ veau régime de stabilité relative des prix. En fait, la période de forte inflation des années 70 et du début des années 80 continue de marquer les anticipations des agents économi­ ques. Plusieurs analystes d'ailleurs une expansion monétaire pour vem en aide aux banques américaines qui ont fait des prêts considerables aux pays du Tiers-Monde On craint mier trimestre de 1985 et l'appari­ tion des premiers signaux d'une nouvelle accélération de l'expansion aux Etats-Unis devrait marquer la fin de ce mouvement en baisse LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 Implications pour le Canada qu'une telle expansion relance l'in­ flation et donc on exige des taux d'in­ térêt qui incorporent une prime de protection contre cette reprise possi­ ble de la hausse des prix D'autre part, la Federal Reserve, après avoir acquis à un prix très élevé l'image de la discipline moné­ taire, doit continuer de convaincre les investisseurs qu'il n'y aura pas de monétisation excessive du déficit. Aussi, la banque centrale a fait preuve d'une assezgrande prudence dans la conduite de la politique monétaire depuis le début de la reprise Notamment la remontée des Dans la mesure ou la Banque du Canada continuera de maintenir le dollar canadien a son niveau courant, l'évolution des taux d'intérêt au Canada suivra celle du marché nord-américain Par ailleurs, le défi­ cit du gouvernement canadien qui atteint près de 7% PNB va continuer d'exercer une forte pression sur le marche des capitaux D'ailleurs, les taux d'intérêt cana­ diens n'ont pas baissé autant qu'aux États-Unis au quatrième trimestre de 1984. L'accroissement de la marge entre les taux canadien et améri­ cain a servi à supporter le dollar canadien Le Canada ne dispose en fait de pratiquement aucune marge de manoeuvre pour obtenir un niveau de taux réels d'intérêt signifi­ cativement different de celui du mar­ che américain. Aussi, la baisse timide des taux amorcée au quatrième trimestre ne sera pas suffisante pour générer en 1985 une augmentation des diverses composantes de la demande inté­ rieure au Canada qui aurait pu com­ penser pour le ralentissement prévisible de la progression des exportations et maintenir ainsi le rythme de croissance de 1984.0 Avec la diffusion en primeur, au Québec et dans cette en janvier 1985, au réseau région où Alcan a développé français de Radio-Canada, la majeure partie de ses instal­ de la série télévisée Maria lations mondiales. Chapdelalne, Alcan com­ Un choix d'autant plus impor­ mandite une des oeuvres tant aussi, que le roman de marquantes du cinéma Louis Hémon qui a inspiré québécois contemporain. Gilles Carie pour la réalisation Le choix de Maria Chapdede son film,est un de ceux qui iaine n'est pas l'effet du ont marqué le plus la littéra­ hasard. L'action se situe ture canadienne. Traduit en sensiblement à l'époque de plusieurs langues, ce roman a la naissance de la compagnie fait connaître à travers les cinq continents l'âme profonde d'un peuple courageux et fidèle et dont la volonté de survivance a frappé le monde d'étonnement. Maria Chapdelaine rgseau français de Radlo-Canada les 9,16, 23 et 30 janvier proChain à 20 heures. La série intégrale de Maria Chapdelalne pour la télévision un minimum d'interruptions pubiicitaires. -|y ml.. ALCAN 30 CONJONCTURE ÉCONOMIQUE Le processus de déflation freine la croissance de la demande YVES RABEAU GRAPHIQUE 1 Augmentation annuelle moyenne des taux de salaires de base Taux d'inflation Taux de chômage 1982 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 1983 1984 31 lors qu'en général le ralentis­ recul d'environ 0.5% en 1984. La fai­ sement de la croissance des blesse de la croissance du revenu prix et salaires se fait au disponible reflète en partie cette moment de la récession et qu'en stagnation du pouvoir d'achat des période d'expansion, il y a progressi­ travailleurs. Cette progression atonivement un relèvement des prix, on que des revenus explique le manque constate plutôt aux graphiques 1 et 2 de vigueur de la consommation que le processus de ralentissement depuis le début de la reprise. Une de l'intlation s'est poursuivi tout au baisse sensible du taux d'épargne long de la reprise. Au début de 1983, avait compensé pour la faible le taux d'inflation était de 7% et au avance du revenu, mais il est peu dernier trimestre de 1984, il attei­ probable que cette baisse se pour­ gnait 3.8%. Le retour vers une stabi­ suive de sorte que la stagnation du lité relative des prix et salaires a revenu des ménages continuera d'af­ diverses implications cycliques : fecter l'économie en 1985 ; - les salaires réels qui s'étaient - le ralentissement prononcé de la accrus de 0.8% en 1983 ont subi un croissance des prix a modifié les A perspectives de rentabilité des inves­ tissements depuis 1982. Divers pro­ jets qui apparaissaient rentables dans le contexte d'un taux d'inflation de 10% ne le sont plus dans la pers­ pective d'une quasi-stabilité des prix. Les révisions les plus importantes à cet égard ont eu lieu dans le secteur de l'énergie où, face à la stagnation des prix du pétrole, plusieurs projets ont été remis indéfiniment ou encore abandonnés. Cet élément vient s'ajouter aux autres facteurs qui ont contribué à la stagnation des inves­ tissements depuis le début de la reprise ; Z2S33 GRAPHIQUE 2 Augmentation annuelle moyenne des taux de salaires de base Taux d'inflation 1982 1983 1984 DÉFLATION - la forte concurrence sur les mar­ chés des produits et la stabilité rela­ tive des prix incitent encore davantage les entrepreneurs à com­ primer les inventaires de façon à ne pas encourir des pertes au moment de la vente. Le processus de déflation a ainsi pour effet de freiner la croissance de la demande intérieure depuis le début de la reprise. La situation courante de la conjoncture Entre nous, votre entreprise est notre raison d’être, voiià pourquoi nous avons conçu une fouie de services effi­ caces et particulièrement appropries à la PME. La BFO, c’est pour vous. Renseignez-vous. Besoin de financement? 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ON APPUIE VOTRE ENTREPRISE Banque fédérale de développement Federal Business Development Bank Canada L'évolution de la conjoncture depuis le début de la reprise est résu­ mée aux graphiques 3 à 6. La contri bution des diverses composantes de la demande finale à l'expansion de la production est illustrée par le gra­ phique 3. Il ressort d'abord claire­ ment que les exportations de biens et services ont constitué l'élémentmoteur de l'expansion. La vigueur de la croissance des exportations reflète essentiellement la forte progression de l'économie américaine au cours des huit premiers trimestres de la reprise. Au graphique 4, on remar­ que que sauf pour deux trimestres, le solde de la balance commerciale n'a cessé de s'améliorer depuis 1983. Au troisième trimestre de 1984, alors qu'apparaissait le net ralen­ tissement de la croissance aux ÉtatsUnis, les exportations ont continué de progresser de plus de 8% grâce en particulier à la hausse des livraisons d'automobiles et de pièces ; mais cette croissance a été enregistrée principalement au premier mois du trimestre. Les exportations devraient subir un sensible recul au quatrième trimestre à cause de facteurs techni­ ques — comme l'avance de l'activité aux États-Unis. La consommation, qui demeure la principale composante de la demande finale, a progressé de façon continue mais fort modérée depuis 1983 On remarque le ralentisse­ ment de l'avance de la consomma­ tion au troisième trimestre de 1984 alors que les achats de biens dura­ bles ont fléchi. La stagnation de la construction résidentielle et la hausse des taux d'intérêt ont contribué à ce recul. Néanmoins, en supposant une avance modérée de la consomma­ tion au quatrième trimestre, celle-ci aura progressé en termes réels de 33 DÉFLATION plus de 3% en 1984 par rapport à 1983. Cette progression qui excède celle du revenu disponible réel, s'ex­ plique tel que déjà souligné, par une baisse du taux d'épargne. Quant à l'avance de la consomma­ tion en 1984, elle a été pour une bonne part redevable à la hausse de plus de 10% des achats de biens durables dans la première moitié de l'année ; les achats d'automobile, en particulier, ont connu une forte pro­ gression. La fin de certains programmes d'aide gouvernementale et la remon­ tée des taux hypothécaires ont brus­ quement interrompu au quatrième trimestre de 1983 le mini-boom de la construction résidentielle qui, bien que légèrement en hausse au cours de l'année, est demeurée faible en 1984 avec un volume estimatif de 140,000 unités de mises en chantier. La stagnation des investissements des entreprises ressort clairement au graphique 3. Un point tournant apparaît au second trimestre de GRAPHIQUE 3 INDICE Évolution de la demande finale (en $ constants de 1971) Exportation en biens et services 130 (1983*1 100 pour toutes les composantes) Constru bon résidentielle Consom nahon ses publiques Invei : issements des entre ) r Nous avons notre façon bien à nous d’envisager l’avenir. Cette vision spéciale a guidé notre politique de diversincation et d’eàcpansion mondiale et nous'3^ parmi les leaders du marché international en regardant l’avënir l^^^^que nous avons parcouru la --■^fa#%-oute entre les simples tissus • et les géotextiles, r Entre le Canada et l’Europe. Entre une seule usine et 40 Installations d’avant-garde. Notre vision de l’avenir nous mènera encore loin! • '-VSJ' -ys;- -: :.>.x . ^ ^ DOMINION TEXTILE IN i Une [.u'ésence ciuotidie'iine daii.s votre vie 34 DÉFLATION INDICE 1984 mais la progression demeure encore faible. Pour l'ensemble de l'année, la croissance réelle des investissements devrait se situer autour de 1.5%, ce qui concorde avec les résultats de l'enquête de Sta­ tistique Canada sur les intentions d'investir publiée en avril 1984. En outre, l'ensemble des dépenses publiques au Canada en 1984 devrait s'accroître en termes réels de plus de 3%. Les dépenses en matière de défense et les investisse­ ments du gouvernement fédéral ont contribué à cette avance des dépenses publiques. Enfin, le graphique 6 indique com­ bien le mouvement de reconstitution des stocks a été faible depuis le milieu de 1983 comparativement à la liquidation survenue pendant la récession. En 1984, le rapport des stocks aux ventes a fléchi alors que l'accumulation des stocks devrait se situer autour d'un milliard ($ GRAPHIQUE 4 Exportations Évolution de la balance commerciale (en $ constants de 1971, 1983-1 = 100) marchandises 1983 1984 GRAPHIQUE 6 1100 Variation de la valeur matérielle des stocks (en millions de $ constants, 1971) 1000 ^ 1 -1000 -2000 -3000 -4000 12 3 1982 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 12 3 1983 4 12 3 1984 constants). Cette accumulation modeste n'a compté que pour 6% environ de l'avance de la PNB en 1984. Au total, la croissance réelle du PNB, en escomptant une pause de l'activité au quatrième trimestre, devrait atteindre 4,5% pour l'ensemble de l'année 1984 par rapport à 1983. Au graphique 5, on retrouve le comportement de la production et de l'emploi. L'avance plus rapide de la production par rapport à l'emploi s'est traduite par des gains de pro­ ductivité de l'ordre de 2.0% en 1983 et en 1984. Maintenant que la pro­ duction a dépassé le niveau d'avant récession, le redressement conjonc­ turel de la productivité est complété et la progression de la production par travailleur dépendra surtout du comportement des investissements. En 1984, l'augmentation de l'output a perinis à l'emploi de progresser de 2.5%. A ceci correspond une créa­ tion de 263,000 emplois ; c'est dire qu'à la fin de 1984, il y avait 60,000 emplois de plus qu'au sommet enre­ gistré au second trimestre de 1981. Le taux de chômage a fléchi de 11.9% à 11.3%. Les graphiques 1 et 2 résument la situation sur le front de l'inflation. Alors que le taux d'inflation se situait à un peu plus de 5% au premier tri­ mestre, il atteignait le niveau des 3.8% à la fin de 1984. Cette baisse du taux d'inflation reflète d'abord le ralentissement de la croissance des Chaque anné^ HydroQuébec achète de l'équi­ pement à 6000 entreprises, ce qui fournit du travaiià 30000personnes dans i'industrie etdu com «Chez Kearney, nous fabriquons un nouveau type de fusible, que nous avons mis au point avec HydroQuébec. Cette tâche occupe une cinquantaine de nos employés à temps plein. » Â/Ù 36 DEFLATION GRAPHIQUE 5 Evolution la production et ae I «mpk vS constants d« 1971 19d3>l • 100' DNI 'Ve e 1963 1964 ETUDES INGÉNIERIE APPROVISIONNEMENT GÉRANCE DE PROJET CONSTRUCTION salaires amorcee en 1982 et qui s'est poursuivie en 1983 et 1984 En 1984, la croissance des salaires hebdomadaires ou celle des taux de base des conventions collectives devrait se situer entre 3% et 3 5% Les gains de productivité conjugues a cette moderation des gains sala­ riaux ont permis aux coûts unitaires de connaître une faible augmenta­ tion de 1% environ en 1984 De plus, la stabilité relative des prix de l'energie et des prix contrôles par l'etat a aussi favorise la baisse du taux d'inflation Le faible taux d'in­ flation aux Etats-Unis favorise par la sur-evaluation du dollar américain et en general, la concurrence exercee par les produits etrangers, ont contri­ bue egalement a la stabilité des prix au Canada Enfin, il faut noter que la baisse du taux d'inflation s'est poursuivie alors que la devaluation du dollar cana­ dien a pu ajouter un point de pour­ centage aux taux d'inflation au cours de 1984 100 consultants de disciplines complémentaires offrant une expertise de haute qualité Pouliot, Guérard Inc. Fraser W/ateon Act:uaries Ltxl. Actuariat et avantages sociaux Régimes de retraite, assurances collectives Relevés personnalisés de prestations Assurances vie et IARD Mult:it:ek Inc. à l'échelle mondiale Services informatiques Analyse et développement de systèmes Traitement distribué, inter-actif ou en lots Sobeco - Chapman Rémunération Inc. Lüvalin Gestion de ressources humaines Rémunération et enquêtes salariales Organisation et gestion de la productivité Systèmes informatisés de gestion de personnel TORONTO MONTRÉAL QUÉBEC Correspondants et associés au niveau international Étals Unis Kwasha Liplon Royaume Uni et Extrême Orient Duncan C Fraser & Co Europe continentale Euracs LE DEVOIR ECONOMIQUE 198= L’efficacité des transports: un facteur de progrès économique Le transport occupe une place privilégiée dans l’economie québécoise. En fait, il constitue une part essentielle du coût de plusieurs produits bruts ou transformes. Cette importance economique se manifeste egalement au chapitre du commerce extérieur du Quebec qui expedie, hors frontières, plus de 40% de son produit intérieur brut. La qualité et le prix des services de transport ont donc une influence considerable sur la Transports compétivité de l’économie québécoise sur les marches extérieurs. Le gouvernement du Quebec est un intervenant majeur dans le domaine des transports. Il dispose des leviers d’intervention devant garantir l’efficacité des systèmes de transport, les rendant aptes à repondre aux besoins du Québec d’aujourd’hui et de demain. Québec Québec ..n ix. 38 CONJONCTURE ÉCONOMIQUE I On peut écarter le spectre d une récession YVES RABEAU on peut maintenant écarter se résument ainsi le scénario d'une récession en - l'économie canadienne ne pourra 1985 au Canada qui aurait pas compter a nouveau sur une forte été associée a une remontée de l'in­ croissance des exportations Déjà, la flation et des taux d'intérêt aux Étatsvigueur de l'économie américaine Unis a la fin de 1984, en revanche, il dans la premiere moitié de 1984 a apparaît que la croissance en 1985 dépasse ce qui était généralement sera inférieure a celle de l'an passe. prevu et le fort ralentissement de la Notamment, une baisse assez sensi­ croissance au troisième trimestre de ble des taux d'intérêt aurait pu com­ 1984 a fait sentir ses effets au penser pour le ralentissement Canada à l'automne alors que les prévisible des exportations vers les indicateurs de ta production de Etats-Unis biens montrent une interruption de Mais pour les raisons déjà expli­ l'activité quées, on devra composer avec un La modération de l'avance de la fléchissement limité du loyer de l'ar­ production américaine en 1985 ne gent. De façon générale, les ten­ dances qui se dessinent pour 1985 I S LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 39 devrait pas se traduire par une chute importante des exportations mais la contribution de celles-ci à la crois­ sance économique devrait être à peu près négligeable ; - la consommation demeure un élé­ ment d'incertitude pour 1985. La fai­ blesse de la croissance des revenus, le haut niveau de chômage et le plan­ cher que devrait maintenant avoir atteint le taux d'épargne sont des fac­ teurs qui jouent dans le sens d'une avance limitée des dépenses de consommation , la reprise des investissements amorcée en 1984 devrait se poursui­ vre en 1985, particulièrement dans les secteurs reliés à l'exportation où les taux de capacité se rapprochent de leur potentiel , - il semble maintenant qu'il n'y aura pas d'augmentation importante du rapport des stocks aux ventes de sorte qu'on ne saurait compter sur une accumulation significative d'in­ ventaires Une hausse appréciable des stocks serait plutôt le signe d'une Québec, Montréal Laval, Longueuil Ottawa, Toronto Edmonton, Calgary \’ancouver, Rimouski Saint-Hyacinthe, Sherbrooke TVois-Rivières, Sept-îles New Richmond. Gaspé Matane, St-Georges-de Beauce Beloeil, Coatictxik Magog, Granby Gatineau, Senneterre Matagami, Amos Rouyn, Kitchener-Waterloo Prince George LES CONSEILLERSI Samson Belair pause de l'activité ou de l'atteinte au sommet du cycle ; - enfin, on ne saurait considérer un changement majeur dans l'orienta­ tion des politiques monétaires et fis­ cales, La présence du nouveau gouvernement conservateur pourra avoir un impact favorable sur les investissements mais le plein effet du changement de politique se fera sen­ tir à moyen terme. La Banque du Canada devrait par ailleurs continuer à supporter le dol­ lar autour de sa valeur actuelle. Ainsi, nous prévoyons une crois­ sance du PNB en 1985 de l'ordre de 2-2.5%, c'est-à-dire un rythme d'ex­ pansion de plus de 40% inférieur à celui enregistré en 1984 La crois­ sance de l'emploi à ce stade-ci de la reprise devrait être à peu près du même ordre. Une augmentation de 2% de l'em­ ploi permettrait une création de 225,000 emplois en 1985 Le pro­ gression de la productivité sera ainsi négligeable Le taux de participation à la main-d'oeuvre continuera de s'accroître légèrement comme en 1984 de sorte que le taux de chô­ mage oscillera autour de 11%. On peut enfin anticiper une stabi­ lité du taux d'inflation à son niveau actuel de 3.5% à moins qu'un choc particulier du côté de l'offre vienne modifier les présentes tendances. En dépit d'un calendrier assez chargé en matière de négociation collective, les conditions du marché du travail sont telles qu'une croissance moyenne des salaires de 3 0-3.5% est prévisible. Ceci concorde d'ail­ leurs avec les sondages les plus récents en matière de politique salariale Environnement extérieur La montée des taux d'intérêt au printemps de 1984 et la croissance du déficit au compte courant alimen­ tée par la valeur du dollar ont été les principaux facteurs responsables du Samson Bélair ... pour une meilleure capitalisation Un groupe de 750 professionnels en relation constante avec les décideurs de la Finance 3100, Tour de la Bourse Montréal (Québec) H-lZ 1H8 Bureaux dans 22 villes au Québec et dans les principaux centres économiques du Canada Téléphone (514) 8711515 Téle\ 055 61546 Représentants dans plus de 50 pays I90=>-I9e4 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 40 RECESSION ralentissement de l'économie améri­ caine au troisième trimestre de 1984, N'eut été en fait du déficit de près de $ 150 milliards au compte exté­ rieur, la croissance du troisième tri­ mestre aurait été près de trois fois plus élevée. Puis, les indicateurs du debut du quatrième trimestre ont laissé présager la possibilité d'une baisse de l'activité. Les mises en chantiers en octobre avaient fléchi de 33% par rapport au premier trimestre, les nouvelles com­ mandes des biens durables étaient en baisse et la consommation mar­ quait un temps d'arrêt tandis que la production reculait après s'être sta­ bilisée à la fin du troisième trimestre. Mais, un retournement des indica­ teurs s'est amorcé en novembre. Les ventes au détail ont connu une forte augmentation tandis que celles de nouvelles maisons étaient en pro­ gression. Par ailleur, les indicateurs du baromètre du «Department of Commerce» étaient en hausse. Il apparaît maintenant après une période de confusion quant à l'inter­ prétation des signaux de la conjonc­ ture que l'économie américaine ne connaîtra pas de véritable récession mais que le quatrième trimestre mar­ quera plutôt une pause dans la crois­ sance économique. La baisse des taux d'intérêt devrait permettre à la consommation de continuer à progresser en 1985. En particulier, les analystes du sec­ teur de l'automobile s'attendent à ce que les ventes de voitures en 1985 soient au moins aussi élevées qu'en 1984. L'enquête de McGraw-Hill sur les intentions d'investir prévoit une hausse de 9.8% des dépenses en capital des entreprises. Ces intentions d'investir pour­ raient être révisées en baisse à cause de la forte concurrence exercée par les produits étrangers et d'une possi­ ble révision de la fiscalité des entre­ prises. En fait, la sur-évaluation du dollar américain continuera en 1985 d'être un des principaux facteurs de limitation de la croissance. Dans l'ensemble, on anticipe en général une croissance de 3% du PNB en 1985, c'est-à-dire une pro­ gression de l'activité plus près du potentiel de l'économie que celle des premiers trimestres de l'expansion qui ne devrait pas créer de tensions inflationnistes. En conséquence, la croissance des exportations canadiennes se pour­ suivra à un rythme nettement inflé­ chi en 1985. La progression des exportations de marchandise devrait se situer en termes réels autour de 5%. Les exportations de bois devraient connaître une reprise tan­ dis que celles des pâtes et papiers, de produits métalliques continueront de s'accroître. Les ventes de voitures vers les Etats-Unis devraient demeu­ rer fermes en 1985 mais ne connaî­ tront pas l'augmentation inscrite en 1984 D'autre part, le ralentissement de la croissance se reflétera sur les in.;jortations mais la progression des ÜiMlll il LE COMPTABLE A VISIERE SOUDE A SON BUREAU, C’ETAl-T LE FAISEUR DE GAMMES. LE COMPTABLE AGREE. C’EST LE CHEF D’ORCHESTRE QUI VOUS FAIT AIMER LJ\ MUSIQUE LE COMPTABLE AGRÉÉ: UN PROFESSIONNEL SUR QUI ON PEUT COMPTER. Onh'i ma (hirjiul'hi LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 investissements des entreprises accroîtra les achats de machineries et équipements en provenance de l'étranger. Aussi les exportations nettes de biens et services après s'être accrues de 5% en 1984 devraient progresser de façon mar­ ginale en 1985. La consommation L'indice de confiance des consom­ mateurs du Conference Board était en baisse au Canada à l'automne 1984. Le manque de dynamisme du marché du travail et la stagnation du pouvoir d'achat des salariés contri­ buent à freiner l'exubérance des consommateurs. Si on suppose que la baisse du taux d'épargne est main­ tenant à peu près terminée, la hausse de la consommation réflètera les gains du revenu disponible réel. Comme la croissance du pouvoir d'achat réel des travailleurs sera pra­ tiquement nulle en 1985, la progres­ sion des revenus sera alimentée par la faible avance de l'emploi. Aussi, le revenu disponible s'accroîtra de 2% environ. Une certaine reprise de la construction résidentielle sera favo­ rable à un regain des achats dans la seconde moitié de l'année. On anti­ cipe — comme aux Etats-Unis — que la vente de voitures devrait se main­ tenir à peu près à son niveau de 1985 et la baisse, même modérée, des taux 41 RÉCESSION d'intérêt sera favorable à cette ten­ dance. A cet égard, le volume des prêts à la consommation qui a atteint un plateau au troisième trimestre de 1984 devrait s'accroître sensible­ ment en 1985. Pour l'ensemble de l'année, nous prévoyons que les dépenses des consommateurs pro­ gresseront d'un maximum de 2% en termes réels. vision. On note une reprise des projets dans le secteur énergétique ; il s'agit de petites usines de traite­ ment des sables et d'usines de reva­ lorisation du pétrole lourd. Le projet d'Husky Oil ($ 3.2 mil­ liards) est un des plus importants. La renégociation des accords fiscaux dans le secteur énergétique qui vien­ nent à échéance en février 1985 devrait être propice au démarrage de certains projets. On doit aussi tenir compte d'un projet hydro-électrique d'importance au Manitoba. Pour l'ensemble de Tannée 1985, nous prévoyons dans ces conditions une croissance réelle de 4% à 5% des investissements des entreprises. Politique budgétaire et monétaire Nos prévisions supposent que le Les investissements La baisse des taux d'intérêt et les facteurs démographiques devraient amener une mini-reprise des mises en chantier dans la première moitié de 1985. Pour l'ensemble de l'année, le niveau pourrait atteindre les 155,000 unités. La poursuite de la croissance en 1984 a amene le taux d'utilisation des capacités de production à un niveau d'environ 77% comparative­ ment à 70% au début de la reprise Le taux demeure toutefois inférieur au niveau de 83% atteint au second tri­ mestre de 1981 Toutefois l'écart est probablement survenu au moment de la récession D'un point de vue macroéconomi­ que, le taux d'utilisation est compati­ ble avec une reprise modérée des investissements en construction non résidentielle et en machineries et équipements. Toutefois, les taux d'utilisation varient entre les sec­ teurs et la reprise des investisse­ ments devrait se retrouver davantage dans les industries expor­ tatrices telles que les pâtes et papiers, le matériel de transport (sec­ teur de l'automobile en particulier), et la première transformation des métaux. Bien que la situation financière des entreprises se soit nettement amélio­ rée, le redressement des états finan­ ciers n'est pas encore complète. Le niveau des profits dans le PNB n'a pas encore atteint son niveau d'avantrécession (graphique 7) et certaines entreprises continueront à améliorer leurs états financiers en 1985 Aussi, la situation concernant les revenus des corporations concorde avec une prévision de croissance modérée des investissements Par ailleurs, certains projets d'im­ portance ont été ou seraient en voie d'être annoncés, particulièrement dans le secteur de l'énergie et doi­ vent être pris en compte dans la pré­ UNE PRÉSENCE CROISSANTE DANS EÉOONOMIE CANADIENNE Imasco Imasco Limitée 4, square Westmount, Montreal H3Z 2S8 (514) 937-9111 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 RECESSION 42 bles, ils devraient demeurer assez croissance réelle des dépenses gouvernement fédéral n'apportera stables et probablement remonter publiques d'à peu près 2% compara­ aucun changement important au quelque peu dans la seconde moitié tivement à 3% en 1984. niveau de la taxation sauf pour le La politique de soutien du dollar de l'année dans la mesure où le secteur de l'énergie où nous faisons financement des déficits budgétaires canadien à son niveau actuel devrait l'hypothèse que la politique favori­ et de l'activité privée augmenteront à nouveau se traduire par une situa­ sera le démarrage de projets. Si le tion où les taux d'intérêt canadiens la demande de fonds sur le marché gouvernement propose une taxe sur des capitaux. Ces fluctuations d'en­ suivront de près les taux américains. les hauts revenus dans le but de La baisse des taux devrait bientôt vergure limitée se feront autour réduire les effets des abris fiscaux, d'une moyenne de taux d'intérêt réel atteindre un plateau et à moins de une telle mesure ne devrait avoir chocs inflationnistes non prévisi­ qui, comme nous l'avons déjà indiqu'un effet marginal sur le comporte­ ment macro-économique de la conjoncture. En revanche, on ne connaît pas GRAPHIQUE 7 encore l'effet du programme d'austé­ rité du gouvernement conservateur sur le total des dépenses du prochain Millions exercice financier. L'exposé de de 1971 novembre 1984 du ministre des Finances indiquait que les mesures de coupures budgétaires réduiraient Part en % des bénéfices des sociétés le déficit de $ 2.2 milliards avant impôt dans le Revenu National Si cette stratégie n'était pas modi­ fiée — mais le ministre a annoncé que cette réduction était insuffisante 10% ■ et que d'autres réaménagements budgétaires seraient introduits au prochain Discours sur le budget — la croissance estimative des dépenses en termes réels serait d'environ 1.5%. Nous maintenons dans notre prévision cette croissance des dépenses fédérales. Par ailleurs, les contraintes finan­ cières des gouvernements provin­ ciaux et municipaux devraient faire en sorte que la croissance des dépenses en 1985 soit sensiblement égale à celle de 1984, c'est-à-dire environ 2.5% en termes réels. En conséquence, nous considérons une 5% 12 3 4 12 3 4 1 2 ■ 3 12 3 4 a 0% 1982 1984 VOUS SEREZ CES DEUX TYPES AGRÉABLEMENT DE CHAUDIÈRE SURPRIS PEUVENT S’AUTOFINANCER... DE LA RENTABILITÉ DE VOTRE INVESTISSEMENT. SIEGE SOCIAL 4300 AVENUE BEAUDRY. ST-HYACINTHE. QUE J2S 8A5 — TEL. : (514) 774-5326 — TELEX 05-830545 Chairirfyeaubois LE DEVOIR Economique isss 43 qué, demeurera élevée par rapport à l'expérience passée. Inflation La présence et la persistance d'une offre excédentaire de main-d'oeuvre sur le marché du travail qui rappelle l'impact de la Grande Récession va continuer en 198S a exercer un effet modérateur sur la croissance salariale. Le ralentissement de l'inflation devrait contribuer a confirmer le changement dans les attentes des agents économiques face à l'évolu­ tion des prix qui s'est manifeste en 1984 Syndicats et entrepreneurs devraient s'attendre a fonctionner dans un environnement ou le taux d'inflation est faible comparative­ ment aux années d'avant-récession. Ces anticipations devraient donc jouer dans le sens d'une limitation des hausses de salaires salariales. Dans le secteur public, le principe maintenant reconnu d'ajus­ ter la croissance des salaires sur celle du secteur privé devrait pro­ duire des hausses salariales du même ordre de grandeur. Cette croissance contenue des salaires conjugués a de faibles gains de productivité de l'ordre de 0 5% en 1985 entraînera une augmentation de 2 0% à 3.0% des coûts unitaires Cette tenue des coûts contribuera à maintenir l'inflation a un rythme modéré Aucune hausse importante des prix de l'énergie et des matières premières n'est à prévoir en 1985 La baisse des taux d'intérêt allé­ gera le coût de financement des entreprises, la valeur du dollar cana­ dien pourrait encore fluctuer quel­ que peu mais pas suffisamment pour relever le taux d'inflation. Aussi, sauf s'il y avait un rebondissement impré­ visible de prix particuliers comme ceux de l'alimentation, le taux d'in­ flation devrait osciller autour de 3 5% en 1985 En conclusion, les prévisions pour l'année 1985 peuvent se résumer comme suit • La demande ($ conitanU) tnw Taux de croissance Consommation 1,8 - 2,0 — Investissements privés 4,5 — Dépenses publiques 2,0 — Exportations nettes De plus, parce que les entreprises n'ont pas encore réussi a rétablir leurs équilibrés financiers, les admi­ nistrateurs continueront de surveil­ ler de très près l'evolution des coûts des entreprises pour ne pas détério­ rer leur capacité concurrentielle dans un marche peu exuberant. On peut donc, dans ce contexte, s'atten­ dre à des politiques salariales assez rigoureuses La croissance des taux de base des conventions collectives devraient se situer autour de 3 5%, ce qui concorde avec les résultats de diverses enquêtes sur les politiques , Niveau ou variation (+ où -) - PNB 2,5 - Emplois 2,0 + 225,000 Chômage 11,0%- Productivité Inflation Salaire Mise en chantiers" Enfin, ces previsions pourront être notamment modifiées par la présenta­ tion du budget fédéral en avril, par l'adoption de mesures exception­ nelles par le congrès américain concernant le déficit budgétaire ou la réforme fiscale ou encore, par un changement important du cours de la politique monétaire américaine. Maheu Noiseux COMPTABLES AGRÉÉS 2, COMPLEXE DESJARDINS, BUREAU 2600 CASE POSTALE 153, MONTRÉAL QUÉBEC H5B 1E8 TÉL (514)281-1555 TÉLEX 055-60917 BUREAUX A OTTAWA HULL HAWKESBURY ROUYN VAL D OR AMOS LA SARRE TIMMINS KAPUSKASING MONTRÉAL LAVAL QUÉBEC/STE FOY LEVIS SAINT ANSELME THETFORD MINES LAC MEGANTIC MONCTON CAMPBELLTON ET FORT LAUDERDALE SOCIÉTÉ NATIONALE MAHEU NOISEUX/COLLINS BARROW BUREAUX A VANCOUVER CALGARY EDMONTON WINNIPEG TORONTO HALIFAX ET AUTRES VILLES DU CANADA SOCIETE INTERNATIONALE FOX MOORE INTERNATIONAL REPRÉSENTÉE DANS LES GRANDS CENTRES FINANCIERS INTERNATIONAUX LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 Vous pouvez dormir tranquille. I' Avec un assureur solvable, comme le GROUPE COMMERCE, vous avez la certitude d’être indemnisés à temps... et sans problème. Parlez-en à votre courtier d’assurances 1 1 .... et dormez tranquille. Le GROUPE COMMERCe Compagnie d'assurances Une présence rassurante... depuis 78 ans. Favoriser l'entreprise privée, la certitude de lendemains meilleurs, Il Au fil de révolution de notre société, les rôles respectifs des principaux intervenants économiques ont été pesés, testés et évalués. L'élan des années d'après guerre, l'envol de la révolution tranquille, la fébrilité des années 70. . . et le réveil brutal du début de la décennie actuelle, tout nous mène au même constat; depuis toujours, l'entreprise privée s'est avérée la clé du dynamisme de notre économie. C'est en favorisant au maximum l'implication de l'entreprise privée dans des secteurs névralgiques de l'économie que nous saurons, énergiquement, nous garantir la certitude de lendemains meilleurs. morin dufresne cloutier hé^rd associés Comptables agréés 880, chemin ste-foy, québec, qué., GIS 2L2 47 Feu Bud McDougald ne le reconnaîtrait pas Les frères Black ont modifié radicalement Argus Corporation Conrad Black JEAN CHARTIER journaliste au Devoir Feu M. Bud McDougald, l'ex-homme fort de Toronto Street, celui qui stoppa Paul Desmarais, s'est peut-être retourné dans sa tombe. «Sa» société, Argus, n'est plus le principal holding financier du Canada. Loin de là même, car des groupes comme Brascan et Hiram Walker l'ont dépassée depuis longtemps. qui est maintenant presque une com­ es frères Conrad et Montagu Black ne se sont pas contentés pagnie privée Notre stratégie a consisté à acquérir des positions d'acquérir Argus à la mort de déterminantes dans toutes les com­ M McDougald. Ils l'ont radicale­ pagnies retenues». ment transformée. Plutôt que de se Quand M. Paul Desmarais a acquis contenter d'une participation suffi­ Power Corporation en 1967, il a sante pour contrôler une société aussi fait un grand ménage. Power comme le faisait l'ancien maître du détenait des participations d'un à holding, les frères Black, par le biais trois pour cent dans une centaine de d'Argcen, une filiale à 41% d'Argus, compagnies et il a fallu procéder à se sont employés à acquérir des une consolidation de celles-ci. contrôles beaucoup plus serrés. Aujourd'hui, Power est une compa­ Conséquence de cette stratégie aux antipodes de celle du groupe gnie complètement différente du hol­ Power Corporation de M Paul Des­ ding de 1967 M Desmarais détient 70% des droits de vote mais seule­ marais, l'acquisition de lignes de ment 34% de son équité. Les frères contrôle parfait dans toutes les socié­ Black, eux, ne peuvent se permettre tés qu'elle conserve et acquiert a une telle liberté au stade actuel d'ac­ forcé Argus à se départir de bon cumulation nombre de compagnies. Ce qui a fait «Nous sommes impliqués dans dire à plus d'un observateur qu'Ar­ une opération complètement diffé­ gus n'est plus qu'une coquille vidée rente, déclare M. Black Si M. Desmade son fruit rais vend la moitié des actions de la «Nous n'avons pas hérite du Corporation financière Power, c'est cadeau auquel nous nous atten­ pour permettre à Power de financer dions, a révélé M. Conrad Black lors d'une entrevue exclusive accordée l'achat d'actions du Canadien Pacifi­ au DEVOIR Argus ne représentait que Mais, en fait, Power ne détient, à pas la valeur mirobolante à laquelle ce que je sache, que 6% des actions nous nous attendions Massey était du Canadien Pacifique. Il ne s'agit en faillite. Dominion Stores avait pas d'une position de contrôle». déjà pris une mauvaise pente et Hol«Quand nous avons acquis Argus, linger n'avait rien fait depuis des ajoute M. Black, le holding ne déte­ décennies» nait que 11% des actions de Domtar, 12% des actions de Noranda et de 1 à k. «En outre, nous avions en main 60% des actions votantes d'Argus, 2% des actions de Massey Ferguson. L LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 48 M. CONRAD BLACK Quand il y des millions d'actions en circulation, de telles positions sont insulfisantes pour exercer un contrôle. En outre, dans le cas de Noranda, si Brascan et la Caisse de dépôt n'avaient pas investi $ 860 millions d'urgence dans cette com­ pagnie, elle ferait face aujourd'hui à une situation financière très compa­ rable à celle de Dome Petroleum». «Acquérir le contrôle absolu sur Noranda et recapitaliser Massey Fer­ guson va jusqu'à dire M. Black, aurait été pour nous un suicide financier. La vente de Noranda a été une très bonne chose. Elle nous a permis d'acheter 35% de Norcen, une compagnie dotée d'un potentiel d'expansion considérable. Quant à Norcen, il s'agit incontestablement du plus beau fleuron de l'industrie pétrolière canadienne, avec Pan Canadian Petroleum. La compagnie n'a que $ 300 millions de dette pour $ 800 millions d'équité. En 1978, les participations d'Ar­ gus ne dépassait pas 12% sauf dans l'alimentation, qui n'est ni l'industrie la plus intéressante, ni l'industrie la plus excitante. M. Black ne regrette pas le moins du monde la vente de la chaîne d'alimentation Dominion au Québec pour $ 75 millions «Ce réseau est en bien meilleure main avec Provigo qui peut le franchiser», mentionne-t-il. L'histoire d'Argus depuis six ans est en grande partie celle d'une vente d'actifs. Elle a non seulement vendu Noranda et Domtar mais aussi Crown Trust. M. Black n'a nullement l'intention de prendre le contrôle d'une institution financière ainsi que l'ont fait les frères Bronfman et M. Paul Desmarais ces dernières années pour dorer le blason de leurs empires respectifs. Les frères Bronf­ man ont acheté le Trust Royal et constitué Trillon Financial et M. Des­ marais a cédé le Montréal Trust à une nouvelle filiale, la corporation finan­ cière Power, obtenant ainsi un capi­ tal important grâce à la cession fictive de cette institution financière. Première préocupation des frères Black, Norcen s'intéresse depuis longtemps au minerai de fer. Elle tire en effet des redevances de compa­ gnies américaines qui font de l'ex­ traction au Québec et à Terre-Neuve. Ces redevances lui sont bénéfiques en raison d'un régime fiscal favora­ ble. L'exportation énergétique n'of­ frant rien de comparable. Il apparaissait donc de «bon sens» à M. Conrad Black de consolider les deux opérations. L'acquisition de Hanna Mining par Hollinger était aussi nécessaire pour compléter la restructuration des actifs, tels les chemins de fer. «Nous avons transféré certains actifs de Labrador Mining à Norcen, pré­ cise le président du conseil D'Argus. Norcen détient maintenant 28% de Hanna Mining. Je regrette la bagarre survenue aux Etats-Unis pour l'ac­ quisition de cette compagnie. Le taux de participation dans Hanna Mining n'est pas majoritaire mais il n'y a pas d'autre grand actionnaire. C'est le cas de Standard Broadcasting où elle détenait 24% du capital actions. Le premier objectif des frères Black a été de modifier cette situation de la «vieille» Argus, situation qu'ils qua­ lifient de «tokenism», en une position de contrôle actif. Ils augmentèrent ensuite leurs participations dans ce qu'ils avaient identifié comme des sociétés motrices. Les frères Black ont donc rebâti la structure des com­ pagnies du holding, et ce, de façon fort compliquée, «On ne vas pas entrer dans ces détails», a tranché M. Black assis sous le portrait de Mau­ rice Duplessis dans le bureau occupé voici dix ans par M. McDougald. Aujourd'hui, il reste essentielle­ ment trois compagnies dans ce qu'é­ tait le groupe Argus. D'abord Norcen, qui regroupe les intérêts dans les ressources naturelles. Hol­ linger détient 20 millions d'actions de Norcen et 25% de Hanna Mining, dans ce deuxième cas à la suite d'une chaude lutte que M. Black dit regret­ ter. Le deuxième bloc est celui des communications chapeauté par Standard Broadcasting. Cette com­ pagnie connaît des difficultés avec ses investissements en Californie mais les postes de radio de Toronto, Vancouver et Montréal rapportent beaucoup. Le troisième secteur est celui de Dominion Stores demeure le canard boiteux des trois grandes entreprises contrôlées par Argcen. «Il estdifficile de refaire une performance avec une compagnie aussi vieille et aussi vaste, explique M. Black. Tout ce que nous avons réussi, c'est d'accumuler des actions, étant donné la faiblesse boursière. Ça fait deux ans et demie qu'on accumule des actions de Dominion. Nous avons également unifié Hollinger et Dominion dans Argus». Mais avec la contraction prolon­ gée des marges bénéficiaires, il devenait nécessaire pour les frères Black de procéder à une geste de valorisation en bourse. «Nous avons amélioré la qualité de la direction, dit M. Black. Nous avons choisi une direction plus contemporaine, plus concurrentielle. Dans six mois, tous les magasins seront remis en bon état et leur gestion sera changée». «Vous savez, nous n'avons pas congédié M. Thomas, le président de Dominion Stores du jour au lende­ main, confie M. Black. Nous lui avons demandé sa démission mais comme il avait subi un quadruple pontage au coeur voici deux ans, il n'a pas voulu qu'on croit qu'il pre­ nait sa retraite pour des raisons de maladie. Nous gardons, vous savez, de très bons rapports. D'ailleurs, il est dans le bureau de mon frère en ce moment». donc suffisant pour le moment». LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 4 Quand on lui demande si ce ne fut pas une mauvaise idée que d'investir dans le fer, M. Black répond qu'Hanna Mining a connu une très bonne année. Il aurait été possible d'investir ailleurs mais sûrement pas de manière plus profitable dans le pétrole. Depuis quatre ans, le secteur pétrolier n'était pas le meilleur endroit où être actif. Le secteur du pétrole a été beaucoup moins stable que celui du mineraide fer, précise-til. «Iron Ore du Canada fait mainte­ nant un profit assez élevé, dit M. Black. Dans le pétrole, il y a tellement de difficulés tracassières et politi­ ques». Malgré cette défense de l'alliance du pétrole et du fer, M. Black estime que Norcen détient présentement une position incomparabledans l'in­ dustrie. Son fond autogénéré s'éta­ blit à $ 200 millions. Il ne sera pas nécessaire d'économiser beaucoup, dit M. Black à la blague. Norcen n'a qu'un fonds de roulement de $ 35 millions mais le rapport dette-équité n'est que de 1 à 3, ce qui est «miracu­ leux pour une compagnie énergétique». A l'objection que Norcen a été récemment dépouillée de sa princi­ pale source de revenu, à savoir Nor­ thern Central Gas, la compagnie fondatrice, il souligne que les reve- 49 M. CONRAD BLACK 4 - nus disponibles de celle-ci étaient trois fois plus élevés que les revenus engagés. Avec une compagnie de service public, il faut tout réinvestir et une telle compagnie doit se plier aux ordonnances des services publics. Norcen a reçu $ 240 mil­ lions pour cette vente et diminué sa dette de $ 340 millions. C'est pres­ que $ 600 millions d'amélioration nette pour la nouvelle dette de Norcen. «Le nouveau régime fiscal dans le secteur énergétique va sauver ce qui reste, affirme-t-il, confiant. Sur le plan stratégique, la décision de ven­ dre Northern Central Gas était la bonne. Nous avons transformé Nor­ cen d'une ancienne compagnie de gaz naturel en société oeuvrant dans les richesses naturelles». Quand Power Corp en était l'actionnaire principal à la fin des années 60, Nor­ cen était essentiellement une compa­ gnie de service public et de gaz naturel. Pourquoi Argus s'est-il défait de ce distributeur de gaz alors que Bell Canada fait l'acquisition de TransCanada Pipelines, il souligne que TCPL ne dessert pas le consomma­ teur comme tel. Il s'agit làd'undistributeur d'une région à l'autre du Canada, et c'est en outre une compa­ gnie d'exploration. TCPL est une compagnie mixte d'une envergure extraordinaire, conclut-il. Bell Canada est de plus elle-même une compagnie de service public. Il s'agit donc de deux situations com­ plètement différentes. Lorsqu'on demande à M. Black si Norcen n'est pas en positionde réali­ ser une prise de contrôle majeure comme celle de Gulf Canada, par exemple, M. Black répond qu'il a eu de brèves discussions à ce sujet, sans plus, lors de l'acquisition de Gulf Oil par Chevron de Californie. «Nous ne sommes pas persuadés, ditil, que leurs investissements dans les régions frontalières sont valables. Pour Amauligak, l'optimisme de M. Stroik dépasse le nôtre. Il n'est pas aussi facile de répondre catégori­ quement à la viabilité du pétrole des frontières que l'affirment les gens de Gulf. Notre contact n'a pas été suivi, ni prolongé, dit-il mais nous considé­ rons qu'ils demandent trop pour leurs actions. Nous nous attendions à un prix en sus du marché de 15 ou 20%. Je ne m'intéresse nullement à faire des acquisitions avec des titres piliers dans un holding. «Vous savez aussi, conclut-il, il n'est pas certain que les «take-over» soient une bonne chose. Car tout ce qu'ils créent, ce sont des gains de capital nour des centaines de milliers d'investisseurs. Au point de vue fiscal, ça n'est pas bon pour eux».CH de dette, ajoute-t-il avec un geste ferme. Je ne m'intéresse guère, non plus, à détenir un pourcentage minime d'actions». Enfin, même si M. Black juge MM. Paul Desmarais et Trevor Eyton comme des financiers très intelli­ gents, il n'est lui-même pas convaincu de la théorie des quatre Epargne-Retraite C'est le temps d'y voir Un REER remarquablement avantageux. Un placement garanti à 100%. • Un taux hautement concurrentiel et garanti pour 1 an, 3 ans, 5 ans, au choix. • Boni de 2% sur les valeurs accumulées à la retraite, lors de la transformation en rentes. • Aucuns frais d'adhésion ou d'administration durant l'accumulation, à la retraite ou au décès. • Service à domicile. J'appelle Montréal 287-6730 Province 1 -800-362-8680 Coopérants Ca c'est de l'assurance! LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 GM IBM FORD US STEEL... 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Il s'agit là d'une modification subs­ tantielle de la structure du commerce extérieur du Québec. Les matières brutes ne représentent plus que 11.1% des exportations, contre près de 20% en 1973. Cette baisse est, entre autres, attribuable à la diminu­ tion de la demande pour les minerais de fer et d'amiante. La part des teurs de l'électronique et de l'infor­ matique et mettant à contribution une expansion dans le marché du matériel de transport, les exporta­ tions de produits finis bondissaient de 9.8%, passant de 24.7 à 34.5% entre 1973 et 1983. Ce revirement a ainsi permis à la valeur des exportations internatio­ nales d'augmenter à un taux annuel moyen de 13.9%, passant de $ 4.4 milliards en 1973 à $ 15.65 milliards en 1983. Ces exportations représen­ tent aujourd'hui près de 40% du pro­ duit brut (PIB). En d'autres termes, l'économie du Québec peut mainteLE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 nant s'afficher comme de type ouvert. Pendant la même période, les exportations canadiennes passaient, elles, de $ 25.39 milliard à $ 90.99 milliards, pour une augmentation annuelle moyenne légèrement supé­ rieure à 14%. Ainsi, l'importance relative des exportations québécoises par rapport à celles du Canada tout entier est demeurée sensiblement la même, passant de 17.3% à 17.2%. Mais s'il s'agit d'une très nette amé­ lioration au poste des produits finis — jamais auparavant le Québec n'en aura autant exportés — cette propor­ tion demeure toutefois bien faible comparée à l'Ontario, où les produits finis représentent 69% des exporta­ tions, alors que la part des matières brutes plafonne à 4.5%. La structure des exportations des deux provinces reflète bien d'ailleurs leur structure industrielle l'Ontario ayant une industrie manufacturière plus déve­ Si? », loppée et diversifiée que le Québec. Les marchés «À long terme il faudra absolument diversifier davantage nos exporta­ tions et faire des ajustements au niveau du secteur primaire», estime M. Jean-Pierre LeGoff, professeur d'économie à l'École des Hautes Études Commerciales de Montréal. La part des exportations québécoises vers les États-Unis ne cesse de s'ac­ croître depuis 10 ans, et s'élève aujourd'hui à plus des deux-tiers. Regroupés, les cinq marchés les plus importants pour le Québec - ÉtatsUnis, Royaume-Uni, URSS, Japon, Brésil - s'accaparent 72,9% du total de nos exportations. Le reste est par­ tagé entre quelquesdizainesde pays. «Il nous faut un portefeuille de mar­ chés moins risqué, même si finale­ ment nous sommes chanceux que notre plus gros client soit le marché le plus importantdu globe.» A ce cha­ pitre d'ailleurs, l'économie onta­ rienne s'avère beaucoup plus tributaire du marché américain, 88.8% de ses exportations allant directement au sud du 45e parallèle. Pour M. André Vallerand, prési­ dent du Centre de commerce mon­ dial de Montréal (World Trade Cen­ ter) et vice-président exécutif de la Chambre de commerce de Montréal, ce sont surtout les marchés du sud-est asiatique (Chine, Hong Kong, Singa­ pour, Corée du Sud) qui promettent le plus. LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 «Ces pays ont des bassinsde popu­ lations importants, sont ouverts au commerce international et ont des besoins considérables en terme d'in­ frastructures. De toute évidence, ils constituent des marchés cibles pour les entreprises du Québec». Les équi­ pements de transport et de télécom­ munication de même que les logiciels devraient, selon l'homme d'affaires, figurer en tête de liste des secteurs à pénétrer. M. Vallerand croit que les entre­ prises québécoises peuvent répéter dans cette partie du globe les perfor­ mances obtenues par le passé dans les pays du Maghreb (Maroc, Algé­ rie, Tunisie). «Nos «success stories» dans le domaine de l'exportation appartiennent d'abord à des entre­ prises qui ont percé sur les marchés du Maghreb. Il n'y a aucune raison pour qu'ils ne répètent pas les mêmes exploits dans le sud-est asiati­ que», faisant, entre autres, allusion aux firmes d'ingénierie SNC et LavaIm et aux consultants CEGIR. Selon lui, il ne faut pas non plus négliger les marchés de l'Afrique et de la Communauté économique européenne qui constituent le deuxième partenaire économique du Québec où 13% des exportations sont acheminées, même si cette pro­ position tend à diminuer depuis 10 ans. «Toutefois, ajoute-t-il, les ÉtatsUnis constituent le marché le plus important et le plus naturel pour les entreprises québécoises, et on doit le développer davantage.» En ce qui a trait aux pays de l'Est, si ceux-ci s'avèrent des marchés intéressants (accessibles surtout à la grande entreprise), M. Vallerand les trouve difficiles à pénétrer à causede la cloi­ son idéologique qui rend les rela­ tions commerciales ardues. L'expansion des exportations 53 DEFI EXPORTATION depuis 10 ans est interpretee par le president du Centre de commerce mondial comme un signe clair que les entreprises québécoises ont démystifié l'exploitation qui a long­ temps ete considérée l'apanage exclusif des grandes entreprises mul­ tinationales. «Les entrepreneurs ont compris qu'il est important d'aller sur les marches extérieurs pour poursuivre leur croissance et se pro­ téger contre les aléas de la conjonc­ ture La crise economique a eu des effets favorables dans ce sens Aujourd'hui, les marches extérieurs sont devenus un reflexe naturel pour les entreprises » M Vallerand estime aussi que des marches étroits comme le Quebec et le Canada, qui obligent les entre­ prises a sortir de leurs frontières très tôt pour se développer, ont a tout le moins l'avantage de forcer celles-ci a exceller et être compétitives des leur apparition sur le marche sont souvent insuffisantes «L'explo­ ration est un investissement a long terme Si par exemple on veut penetrer Tlndonesie, il faut compter trois ans » Le gouvernement devrait donc faire porter ses efforts sur l'amelioration de la formation offerte et procé­ der a une meilleure selection des entreprises qui désirent exporter En outre, les programmes d’aide des gouvernements provincial et federal ont parfois manque de com­ plémentarité «En Allemagne et en France, par exemple, confirme M Vallerand, il £ mble y avoir une meil­ leure convergence des politiques d'assistance Ici, les outils sont par­ fois mal utilises» Il precise en outre que partout dans le monde, le com­ merce international repose de plus en plus sur l'aide gouvernementale □ de Montréal Qad}TC Stade olympique et Velodrome Centre Municipal des Congres du 22 au 31 mars Quand au taux favorabledont jouit le dollar canadien au niveau des exportations vers les Etats-Unis, il affirme qu'une bonne strategie doit évidemment en profiter, mais certai­ nement pas reposer sur cette variable 9 au 14 avril r A L’aide gouvernementale Jean-Emile Denis, professeur de commerce international a l'Ecoledes hautes etudes commerciales, applaudit la performance des entre­ preneurs et souligne aussi le travail des gouvernements «Ils ont fait beaucoup d'efforts de promotion et d'education, et les résultats sont la les PME québécoises exportent de plus en plus vers l'etranger et affi­ chent plus d'«entrepreneur ship» que partout ailleurs au Canada Dans ce contexte, juge-t-il, le défi des gou­ vernements d'accroître les exporta­ tions - comme celui d'ailleurs de la creation d'emplois - repose d'abord et avant tout sur la PME dont le fort potentiel a l'exportation apparaît beaucoup plus intéressant que celui des grandes entreprises Il y a toutefois un problème Le pro­ fesseur croit en effet que ces entre­ prises «manquent de professionna­ lisme dans leurs approches et dans leur gestion» Il y a, selon lui, cer­ taines carences au niveau de la pla­ nification des strategies et des structures De plus, les ressources Guy Desjardins, c r Jean A Desjardins, c r Michel Roy, Pierre G Rioux Denis St-Onge Marc A Léonard Jean-Maurice Saulnier Michel Benoit Eric Boulva Paul R Granda Michel McMillan Manon Saint-Pierre Danièle Mayrand François Garneau Pierre Malo Philippe Leclercq Gilles Leclerc Michele Beauchamp Claude Ducharme, c r Jean-Paul Zigby Maurice Laurendeau Daniel Bellemare C François Couture Gérard Coulombe Anne-Marie Lizotte André Wery Serge R Tison Serge Gloutnay Pierre Legault Armando Aznar Sylvain Lussier Fred A Cheftechi Louise Lalonde Christiane Brizard Eugène Czolij René Langlois Pierre Bourque, c r Alain Lortie Claude Bédard Réjean Lizotte Jacques Paquin André Loranger Louis Payette Robert J Phénix Luc Bigaouette Maurice Mongrain Daniel Benay Paul Marcotte Victor Marcoux Donald Francoeur Normand Royal Lucille Oubé André Vautour René Poitras Le Bâtonnier Claude Tellier, c r Charles J Gélinas, c r Adresse télégraphique Télex 05-25202 TOUR DE LA BANQUE NATIONALE 600, ouest, rue de la Gauchetière Bureau 2400 Montréal, Québec H3B 4L8 TÉLÉPHONE (S14) S78-9411' BELINOGRAPHE (514) 876*9092 LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 AÉRONAUTIQUE La spécialisation a sauvé l’aéronautique canadienne de la catastrophe lors que le niveau moyen des bien que le matériel militaire ne immobilisations était de l'or­ représente que 25% de la production dre de $ 20 millions par an de aérospatiale. On peut affirmer que 1970 à 1978, il a dépassé $ 120 mil­ l'aéronautique canadienne est dans lions en 1981 et 1982, à ces débour­ une position concurrentielle pour sés en usines et équipements affronter les prochaines années. s'ajoutent des dépenses sans précéLe Canada est un des très rares pays à présenter une balance com- A GUY CHARPENTIER L'industrie aérospatiale du Canada a connu une compression de ses effectifs durant la récession, passant de 43,000 employés en 1980 a 34,000 en 1982. Le chiffre d'affaires est cependant demeuré stable à environ $ 3 milliards et les entreprises ont poursuivi une programme d'investissements important. Sortie d'usine en 1966, Je CL-215de Canadair est devenu une silhouette populaire dans le bassin méditerranéen. Devenu un terme générique dans le dictionnaire Larousse, le CL-215 est le premier aéronef conçu spécifiquement pour lutter contre les feux de forêt. Il est actuellement construit en chaîne continue, pour la première fois de son histoire, suite à la commande de 29 appareils en 1983. Le CL-215 emporte 5,4 T. d'eau qu'il écope en dix secondes sur une étendue d'eau. dent en recherche et développement, qui sont passées de $ 170 millions en 1979 à $ 370 millions en 1983, soit un sixième de la recherche et du développement réalisés par l'indus­ trie canadienne. La poursuite d'un programme d'armement soutenu aux États-Unis n'est pas étrangère à cette situation. LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 merciale aéronautique favorable, malgré des besoins nationaux extrê­ mement variés, imposés par son immense territoire. Si le pays pos­ sède la seconde flotte d'aéronefs du monde occidental, aucun créneau n'est assez important pour justifier la production d'appareils exclusive­ ment pour le marché national. 55 Les entreprises se sontconcentrees sur des activités très precieuses qu'elles maîtrisent souvent au point d'être des chefs de file au plan mon­ dial Ainsi, le Canada a des compe­ tences reconnues dans la production de moteurs a turbine (réalisés par Pratt & Whitney), d'avions a décol­ lage et atterrissage courts (de Havilland), de biréacteurs d'affaires, de bombardiers a eau et d'engins de reconnaissance (Canadair), de simu­ lateurs (CAE), d'équipements de navigation (Litton, Marconi), de satellites de télécommunications (Spar), de fusées scientifiques (Bris­ tol) et de souffleries (DSMA) Ces activités ont débordé sur des sec­ teurs connexes, en particulier les communications navales, les dispo­ sitifs de securité et l'artillerie Elles alimentent en outre plusieurs dizaines d'entreprises en amont, qui fournissent des moulages, forgeages, usinages et assemblages Une des plus grandes entreprises du monde de la simulation, CAE Electroni­ que construit une gamme très complete de simulateurs de pilotage et d'entraîne­ ment pour des avions de ligne, des avions de combat et des centrales nucléaires Plus de 1500 employes travaillent a l'usine de Ville-St-Laurent Un simulateur de Boeing 747peut coûter plus de 10 mil­ lions $ très varies, allant des trains d'atter­ rissage (Héroux, Dowty et Menasco) au commandes de vol (Leigh) D'au­ tres firmes vivent de la fourniture d'equipements systèmes de chauf­ fage pour helicopteres (Casey), ins- truments de navigation (centrales inertielles, systèmes Omega et radars Doppler Litton et Marconi), magnétometres pour la prospection aéroportée (Barringer) et contrôles de temperature (Garrett) Le gouvernement fédéral est pro­ priétaire des deux principales a vionneries, Canadair et de Havilland Cette dernière produit dans la ban­ lieue de Toronto trois types d'appa­ reils de transport regional de 19 à 50 passagers et un avion exceptionnel sur terrains courts ou semi-prepares Canadair, une entreprise mieux équipée et plus diversifiée, realise, entre autres, un biréacteur d'affaires, le Challenger, et un amphibie antiincendies, le CL-215 Les deux socié­ tés d'état ont connu au cours des der­ nières années des difficultés finan­ cières sérieuses liees au développe­ ment de leurs nouveaux modèles Dash B et Challenger, qui ont par contre été très bien reçus sur te mar- des helicopteres Bell, a Mirabel, et des appareils directement concur­ rents de MBB en Ontario La disponibilité de moteurs déter­ mine souvent le lancement de nou­ veaux aéronefs II est remarquable que la plus importante usine a l'etranger des trois principaux moto­ ristes occidentaux — Pratt & Whit­ ney, General Electric et Rolls-Royce — se trouvent au Quebec Pratt & Whitney occupe depuis plusieurs années le premier rang parmi les entreprises aeronautiques canadiennes par son chiffre d'af­ faires Plus de 80% de ses 7,300 employés se trouvent au Quebec La firme a produit environ 1,200 moteurs en 1984, de trois familles Une nouvelle gamme, la serie PW200, a été lancée en 1983 et équi­ pera, entre autres, des hélicoptères produits au Canada par Bell et MBB La société poursuit également la mise au point, avec une compagnie Apres avoir connu un développement dépassant de beaucoup les previsions bud­ getaires, le Challenger a reçu un endossement important en décembre dernier sept appareils ont été commandes par l'Allemagne Le même mois, 113 Challenger avaient ete livres, dont 34 de la nouvelle version CL-601 a moteurs General Electric plus puissants che Deux entreprises produisent des avions légers. Robin de Lachute, filiale d'un avionneur français, et Zenair d'Ontario, qui offre la gamme la plus importante au monde d'aéro­ nefs de construction amateur Le Canada produira bientôt, à la suite d'investissements prives et d'une aide, plus que substantielle des gou­ vernements fédéral et québécois. soeur américaine, d'un moteur de forte puissance pour des appareils de transport américains (JVX et éven­ tuellement Hercules et Orion) Pratt & Whitney est au deuxième rang des entreprises privées canadiennes pour l'importance de ses dépenses en recherches et développement La Générale Electrique a inaugure a Bromont, en 1983, une usine ultramoderne consacrée au forgeage de LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 AÉRONAUTIQUE - LA SPÉCIALISATION 56 . composants de réacteurs. Le cadre des relations de travail, très raffiné, mise sur l'initiative et la responsabi­ lité de l'employé. L'entreprise est à l'avant-garde dans l'emploi de bureautique et vise une administra­ tion sans papier. Rolls-Royce occupe à Montréal près de 700 employés qui révisent les moteurs de la firme en Amérique du Nord et réalisent des versions industrielles destinées au pompage d'hydrocarbures et à la production électrique. Deux importants soustraitants, Orenda et Bristol Aeros­ pace, usinent des sous-ensembles de moteurs, tandis que Lucas, et surtout Aviation Electric, livrent des acces­ soires : valves, pompes à essence et régulateurs de carburant. Compu­ ting Devices et Diffracto produisent des équipements perfectionnés de mise au point et d'inspection de moteurs. et DC-10. Les autres programmes de sous-traitance d'importance sont la réalisation de sous-ensemble du patrouilleur maritime Aurora et de l'avion cargo géant C-5B, ainsi que le fuselage arrière du Boeing 767. Canadair est le principal bénéfi­ ciaire de chacun de ces contrats. L'industrie spatiale connaît un essor impressionnant, lié au rôle de précurseur joué par le Canada dans les télécommunications par satellites géostationnaires. Premier au monde à avoir mis sur pied un réseau natio­ nal de ce type, le Canada est le seul pays où le chiffre d'affaires de l'in­ dustrie dépasse les investissements de l'état. Le secteur a su se faire confier la réalisation de nouveaux projets ambitieux, en particulier celle d'un satellite de communication avec les mobiles, et fait la promotion pour la construction d'un radar en orbite et d'un satellite de communications L’avenir Que réserve l'avenir à l'industrie aéronautique canadienne? Les investissements massifs des der­ nières années génèrent peu d'inquié­ tudes à moyen terme, à part les mises de fond dans le projet Bell Helicopter dont les prévisions de ventes soulè­ vent des points d'interrogation. Mais le secteur aéronautique présente des caractéristiques qui inquiètent les responsables de l'industrie. La production aérospatiale néces­ site en effet un financement massif et soutenu alors que la récupération d'investissements exige souvent dix ans ou plus. Ces particularités sont souvent jugées incompatibles avec les priorités à court terme des gou­ vernements. De plus, les produits existants doivent être constamment améliorés, ce qui rend particulière­ ment difficile le calcul de la rentabilité des investissements en aéronautique. 11l La sous-traitance La sous-traitance aéronautique emploie près de 6,000 personnes au Canada et regroupe une soixantaine de firmes québécoises. Le secteur est dominé par McDonnell Douglas qui possède le tiers des effectifs et fabri­ que à Toronto les ailes des avions de ligne et militaires des familles DC-9 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 militaires. La firme Spar de Toronto, connue pour son bras télémanipula­ teur équipant la navette américaine, a plusieurs centaines d'employés à Sainte-Anne-de-Bellevue qui travail­ lent sur l'électronique des satellites. L'entreprise est la locomotive d'un secteur qui comprend maintenant plus de 40 entreprises et emploie 2,300 personnes. L'absence d'une stratégie indus­ trielle à Ottawa a été quelque peu compensée depuis deux ans par des engagements de financement sur plusieurs années dans des cas pré­ cis, au bénéfice de Spar et de Pratt & Vlhitney, en particulier. Cette approche limite inévitablement le gouvernement dans ses possibilités d'intervention à l'échelle de l'écono­ mie, mais elle a le mérite de permet­ tre des programmes d'investissement à long terme de la part des entreprises, n UNE FORGE DU QUEBEC DANS LE MONDE Longueuil est le centre mondial desturbomoteurs pour l'aviation générale. C'est là que toute l'équipe de Prott & Whitney Canada a conçu, mis au point et fabriqué plus de 26 0 00 moteurs... qu'on retrouve aujourd'hui dans 144 pays! Cette remarquable perfor­ mance a permis cette année d'injecter plus de 80 millions $ dans l'écanomie du Québec, par l'intermédiaire de four­ nisseurs comme Les Industries Lucas du Canada Ltée, Drummond McCall Inc., Aviation Electric Ltée, Arrel Machining Ltée, Airborne Gear & Machining Ltée. Elie a surtout permis de doter ie pays d'une technologie de pointe maintenant mondiale­ ment reconnue. PRATT&WHITNEY CANADA 58 HAUTE TECHNOLOGIE L’industrie de pointe québécoise se moque des prévisions pessimistes court terme, un accroisse­ mettront à plusieurs compagnies québécoises de conserver un carnet ment des taux d'intérêt ne de commandes bien rempli. La liste nuira pas aux industries de des projets publiés ci-contre donne haute technologie parce que leurs une bonne indication de l'impor­ produits ne sont pas destinés aux tance des contrats militaires octroyés consommateurs. Ces produits et matériels sont plutôt vendus à des à des firmes de haute technologie. A ANDRÉ BOUTHILLIER journaliste du Devoir 111 iiliaiiiiiMiiiiiiiiiiriii La haute technologie québécoise n'a que faire des prévisions de ralentissement sensible de la production manufacturière pour cette année. Car les quelques compagnies dites «de pointe» (environ 150) implantées au Québec maintiendront leur rythme de croissance de IBM investira $ 70 millions en 1985à son usine de Bromont dans les Cantons de l'Est pour y fabriquer ce composant pour les ordinateurs de grande puissance LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 rinliiiHlittiMyùiiia entreprises, à des gouvernements et aux forces armées. Or, en 1985, les besoins militaires des pays membres de l'OTAN per- Grâce aux dépenses militaires accrues des gouvernements cana­ dien et américain, plusieurs cen- I 59 4 taines de Québécois se trouveront un emploi cette année Paramax, Bell Helicopter, Marconi et Pratt and Whitney auront besoin de personnel. Mais aussi de petites compagnies comme Matrox, de Dorval, laquelle a de bonnes chances de décrocher un contrat de $ 200 millions de l'armée américaine pour fabriquer un sys­ tème intègre, basé sur vidéodisque, capable de stocker à la fois du son, des images, des graphiques et des données Matrox a encore une obsta­ cle a franchir avant d'obtenir cette commande Sony, la seule autre compagnie candidate encore en lice Dans les secteurs de l'électronique et de l'informatique, l'année 1985 sera celle de la consolidation pour plusieurs mais aussi de la relance pour quelques-unes Naguère pionniers et leaders du traitement de textes, Micom-Philips et AES Data ont décidé de se lancer en bureautique (integration du trai­ tement de texte, de l'informatique et des communications) pour assurer leur rentabilité à long terme Vendu seul, le traitement de texte n'attire plus Micom a donc commercialisé le P’iilips-PC en 1984 et AES Data fon­ cera sous peu dans un marché domine par Wang et IBM Pour ces deux compagnies, 1985 sera une annee importante Le défi est le même pour Comterm dont l'achat de Bytec, en 1983, s'est avéré très coûteux L'abandon de Bytec et de son micro-ordinateur Hyperion a démontré qu'il était temeraire pour le Quebec de concurren­ cer, avec quelques années de retard, les grands de la micro-informatique, soit IBM et Apple II vaut mieux de trouver des créneaux d'application informatique originaux a l'exemple du Matrox Le logiciel est peut-être le seul sec­ teur de la haute technologie québé­ coise qui connaîtra du succès sur le marche de la consommation En 1984, de petites compagnies locales comme Logidisque, Puce, Les Edi­ tions Turgeon et Didaktek ont réussi a se tailler une place sur le marches de l'exportation Cette année, elles pourront commencer a occuper le marche d'ici grâce à l'appui finan­ cier de nouvelles compagnies de distribution, comme Trans-Canada Informatique, une filiale de Québé­ cor En outre, l'introduction massive des micro-ordinateur scolaires entraînera un besoin de logiciel et didacticiels tant a l'école qu'à la maison De nouvelles entreprises nées en 1984 tenteront de décoller dans de nouveaux secteurs d'avenir L'Insti­ tut Armand-Frappier et la firme de génie-conseil SNC ont par exemple # agropur SOURCE INTARISSABLE œ VIE, Eæ SANTÉ, D’ÉNERGIE Caractéristiques Premiere cooperative de transformation laitière au (Canada, scnerjirive de \ le, de santé, dedvnamibme, Agropur est une nwperative agro-alimentaire qui appartient aux agrieulteurs qui sont a la fois soeictaires, prtxlueieurs et «.onsommaieurs À l’écoute des consommateurs Agrnpur, depuis 46 ans. lait partie de la \ie quotidienne descitovens Sur toutes les tables quebeeoises et canadiennes, les prixluits Agropur sont reeherehes et appréciés a cause de leur Iraîcheur exquise et leur qualité supérieure Aliments de base d un menu sam et équilibré, ils eontribuent a la santé et au bien être des familles entières DE LA FERME A VOTRE TABLE, LA QUALITÉ EST INTARISSABLE Rôle énergétique Outil economique de premier plan, Agropur se soucie de protéger t’env ironnement et de conserv er l’energie par des nesures concretes Technologie rafiinee équipement perleciionne, techniques sophistiquées, équipé scientifique réputée, nous eau centre de Cxintrôle et Recherche tous ces elements placent Agropur a fav ant garde de l’industrie Distinctions Il n’est pas étonnant dans ces conditions qu Agropur an mente en 1984 deux “l \s d’Or”. 10 médaillés d or dont 2 avec Palmes au concours Monde Selection a Bruxelles Mécénat et humanitarisme Agropur appuie la recherche medicale, subv entionne des organismes culturels, artistiques et chaniab’es et le sport amateur, accorde des bourses a des etudiants, etc Ressources humaines 10,000 familles, tant au secteur primaire que secondaire, tirent leurs revenus d’\gropur. géant de l’industrie et partie intégrante de la communauté québécoise Qualité de vie (.onscientcdeson rôle social. Agropur oeuvre constamment a l’amelioration du bien-etre de la sécurité, de la qualité de v le de ses emploves et de leur lamille, par toutes sortes de mesures dv namiques et progressiv es Presence sur le marché international Non seulement, Agropur (Kcupe le premier rang des cvKiperatives laitières au plan national, mais elle est un chel de file mondial de l’agro-alimcntaire et exporte ses produits dans le monde entier ùiitSML 1^1 Cnno \MMD 9Nnfif _ SfSntjto Granger Maitre glacier ^—-ii 60 AÉRONAUTIQUE - PRÉVISION PESSIMISTES créé la compagnie Bio-Présery qui se spécialisera dans l'irradiation des aliments et des appareils médicaux. D'autres part, la Société générale de financement et le gouvernement du Québec ont mis sur pied la compa­ gnie Bio-Méga, dans le secteur de la biotechnologie. Un centre de déve­ loppement de 15 millions est d'ail­ leurs en voie de construction à Laval le groupe canam pour appuyer les travaux de BioMéga. Dans le domaine scientifique, les projets de trois centres de recherche retiendront surtout l'attention : le centre fédéral de $ 100 millions en biotechnologie dans la Cité scientifi­ que de Montréal ; le centre de recher che de $ 11 millions en bureautique ; et la constitution d'un parc scientifi­ que à Québec pour le développe­ ment d'une industrie de l'opo-électronique. En résumé, l'industrie de la haute technologie québécoise connaîtra une bonne année dans l'ensemble. Il reste à savoir si les entreprises pren­ dront conscience de leur retard dans l'automatisation de leurs moyens de production, n Là où les hommes font la différence... Siég« social: 11535. Suit* 700, 1^* Atoduo, St-Goorgos, Boaucs, Québoc. Canada, G5Y 2C7 — Tél.: (418) 228-8031 LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 Tél«x: 05-833544 61 Les initiatives sont variées et prometteuses Aéronautique ell Helicopter Textron (Mira­ région de Montréal (6,000 emplois) bel) : la multinationale améri­ atteindront $ 51 millions, deux fois caine dépensera $ 54 millions plus qu'en 1984. Cette somme ser­ dans la poursuite de la construction vira entre autres à acheter de nou­ de son usine d'assemblage d'héli­ veaux robots et à préparer les lignes coptères à Mirabel. Quelques milde montage du moteur des hélicop- B André Bouthillier Pratt & Whitney du Canada a développé ce moteur pour les hélicoptères que construira Bell Helicopter à Mirabel. K lions de dollars de plus serviront aussi à la formation du personnel québécois, au Texas. Le projetglobal coûtera $ 5 millions. Les gouverne­ ments fédéral et provincial ont investi $ 275 millions dans ce projet. Bell prévoit le début de la fabrication pour 1986. Le marché international allant en se rétrécissant, on s'inter­ roge sur le nombre réel d'hélicoptère à produire. Une histoire à suivre puisque Bell a promis la création de 3,800 emplois. Pratt & Whitney (Longueuil) : les investissements du plus gros employeur manufacturier de la tères de Bell Helicopter. Canadair (Saint-Laurent) : d'abord et avant tout, suivre le dossier de la privatisation de cette société d'Ètat. Pour respecter la volonté du gouver­ nement Mulroney, le fabricant des avions Challenger et CL-215 devra en effet revenir au secteur privé. Petit problème : aucun acheteur potentiel de ces appareils ne se trouve au Canada. Qu'adviendra-t-il des actifs de Canadair si les Américains l'achètent? la Caisse de dépôt et pla­ cement du Québec interviendra-telle pour empêcher un glissement vers l'étranger? LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 62 Bureautique Micon-Phihps (Montreal) l'un des leaders mondiaux du traitement de texte, Micom a termine en 1984 une longue période de transition qui devrait lui permettre de prendre sa place dans le marche du microordinateur de bureau Pour 1985, elle projette de fabriquer 60,000 appareils, contre 10,000 l'an der­ nier Ses revenus devraient passer de $ 200 millions a $ 250 millions Un porte-parole de Micom, M Paul Lachance, prévoit des investisse­ ments de $ 5 a $ 10 millions d'ici la fin de l'annee En 1984, cette filiale du groupe hollandais Philips a investi $ 8 millions dans la construc­ tion d'un nouvel edifice, a Ville Saint-Laurent AES Data (Ville Saint-Laurent) la filiale de la Corporation de develop- pement du Canada doit lancer ce mois-ci de nouveaux produits en bureautique Comme Micom, le trai­ tement de texte ne suffit plus l'integration des systèmes informatiques oblige a un virage Mais contraire­ ment a Micom, AES Data (750 emplois) a connu des moments diffi­ ciles sur le plan financier Durant l'ete 1983, Lanier, son distributeur aux Etats-Unis (la moitié de son mar­ che), l'a abandonnée Sur le plan financier, la perte a fait très mal Mais AES est redevenue rentable cet automne II faudra surveiller le lan­ cement de son offensive en bureautique Comterm (Pointe-Claire) victime de la politisation du dossier des micro-ordmateurs scolaires et d'une mauvaise strategie institutionnelle, le fabricant de terminaux se tourne vers la bureautique pour retrouver le chemin de la rentabilité II lui faudra avant tout digerer l'experience coû­ teuse de Bytec (fabricant du microordinateur Hyperion), compagnie achetée en août 1983 et dissoute en octobre 1984 L'Hyperion n'a pu se tailler une place sur le marche «sau­ vage» des micro-ordinateurs domes­ tiques Autre dossier a surveiller la production et la livraison des 9,000 micro-ordinateurs scolaires (contrat de $ 26 millions) au ministère de l'Éducation Paramax Electronics (Montreal) la filiale canadienne de Sperry Corp , de New York, a obtenu un LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 Électronique contrat de $ 1 25 milliard pour concevoir, développer et mettre en place les systèmes d'armement des SIX nouvelles frégates de l'armee canadienne D'ici la fin de 1985, elle aménagera dans ses nouveaux locaux, quelle construit actuelle­ ment (au coût de $ 12 millions) dans la Cite scientifique de Montreal, situee près de l'hyppodrome Blue Bonnets Paramax a déjà embauche 200 personnes et prévoit creer de 300 a 400 nouveaux emplois d'ici trois ans Elle a déjà octroyé 90% de ses sous-contrats Les retombées pour le Quebec sont évaluées a envi­ ron $ 700 millions CAE Electronics (Saint-Laurent) le principal fabricant de simulateurs de vol au pays a reçu de Paramax une commande de $ 20 millions pour qui abriteront des bureaux de technogenie combinée, des laboratoires et des zones d'essai Ce projet de $ 8 millions, qui agrandira la capacité de CAE de 25%, créera jusqu'à 220 emplois nouveaux IBM Canada (Montreal et Bromont) la plus grosse entreprise de l'indus­ trie mondiale de l'informatique investira $ 70 millions (contre $ 30 millions en 1984) a son usine de Bro­ mont (1,250 emplois) pour pouvoir y assembler des composants de cir­ cuits destines aux ordinateurs de grande puissance L'usine de l'Estne ne fabriquera plus de machines a écrire mais assemblera des compo­ sants de circuits utilisant la nouvelle technique des céramiques multicouches Ces composants auront d'abord ete fabriques a l'usine d'IBM \ \ •\ \ Les etudiants des diverses Lacultes des sciences appliquées du Quebec ont choisi le micro ordinateur Micom Phillips concevoir les systèmes de contrôle de la machinerie des frégates En outre, la filiale de CAE Industries de Toronto vient de décrocher deux contrats totalisant $ 56 millions pour la fabrication de quatre simulateurs de vol (pour United Airlines Aircrew, filiale d'United Airlines) et six sys­ tèmes d'armement C-5 pour l'entraî­ nement militaire américain D'autre part, CAE Electronics (1,700 emplois) ouvrira en février de nou­ veaux locaux (31,000 pieds carres) a Burlington, au Vermont Circuits Hélix (Montreal) ce jeune fabricant de circuits imprimes fait sensation sur les marches boursiers Son titre a plus que double depuis son inscription en bourse en juin 1983 Circuits Hélix (175 employes) fabrique des circuits imprimes dou­ ble face a haute densite et multicouches, un produit très en demande Son taux de croissance annuel prevu pour les deux pro­ chaines années est de 35% Ses ventes passeront de $ 45 millions a $ 55 millions de 1984 a 1985 De 1983 a 1987, le marche total des cir- Télécommunications cuits imprimés aux États-Unis devrait passer de $ 3.6 milliards US à presque $ 6 milliards US. Les circuits imprimés double lace et multicouches comptaient en 1983 pour 75% du marché total des circuits imprimés. Pour s'assurer une crois­ sance à long terme, les analystes boursiers estiment que Circuits Hélix devra investir dans un secteur électronique en expansion, tel que les plaquettes de circuits imprimés. Circo Crait (Kirkland) ; comme Cir­ cuits Hélix, une entreprise Cendrillon dans le domaine des circuits imprimés. En mars 1985, Circo Craft (275 employés) fabriquera et vendra des circuits hybrides à couche épaisse. Ce projet de diversification demandera des investissements importants et exigera de la compa­ gnie une meilleure expertise car elle se lance dans un marché où la com­ pagnie Mitel est bien établie. Par ail­ leurs, Northern Telecom achète 75% de sa production, une proportion jugée trop élevée pour assurer une croissance autonome. Les systèmes électroniques Matrox (Dorval) : l'un des bons succès de haute technologie au Québec. Créée en 1976 par d'ex-employés de Mar­ coni, Matrox (230 employés) fabri­ que des générateurs d'affichage graphique pour ordinateurs, des systèmes de formation utilisant le disque optique et de l'équipement de vision artificielle. Ses ventes de 1984-1985 atteindront $ 24 mil­ lions, en hausse de 60%. A surveiller en 1985 : la lutte entre Matrox et Sony pour la livraison à l'armée amé- O t__7 ' k 4 • m 'mm Marconi fabrique à son usine Montréa­ laise des systèmes de communication mobiles dont l'armée américaine est le principal acheteur. Northem Telecom (Montréal) : on ne peut éviter le principal fournis­ seur mondial de systèmes de télé­ communications. La filiale des Entreprises Bell Canada (53.4%) emploie 4,300 personnes dans la région de Montréal. Câbles et relais téléphoniques à Lachine, appareils de traitement de textes et micro­ ordinateurs à Saint-Laurent, termi­ naux de vidéotex à Montréal-Nord, circuits hybrides à Aylmer, Northern Telecom est présente un peu partout. Elle possède aussi un centre de recherche (Recherches BellNorthern) à l^Ile-des-Soeurs où elle poursuit un projet de reconnais­ sance de la parole par l'ordinateur, conçu par l'INRS-Télécommunications. Northern aura un taux de croissance de 25% en 1985, contre 33% en 1984. L'année 1986 promet une croissance encore meilleure à cause du développement de projets à l'étranger : privatisation des télé­ communications au Royaume-Uni et investissements majeurs en Chine. Spar Aerospace (Sainte-Anne-deBellevue) : l'usine du holding torontois Crowborough Investments s'est fait connaître pour sa participation à la confection du bras canadien de la navette spatiale. Spar (750 emplois) se spécialise dans la fabrication de satellites et de stations terrestres de communications par satellites, un secteur appelé à croître au cours des prochaines années grâce aux projets de privatisation des télécommunica­ tions et de l'espace annoncés dans quelques pays industrialisés (Royaume-Uni, Etats-Unis...) Marconi (Montréal) : ses 3,000 employés fabriquent des émetteursrécepteurs, radars et circuits hybrides principalement destinés à l'industrie militaire (83% des ventes en 1984). Son carnet de commandes a diminué en 1984 mais le dévelop­ pement de nouveaux produits lui ouvrira de nouveaux marchés. Et d'anciens puisque le gouvernement canadien projette d'augmenter ses dépenses militaires. ricaine d'un système intégré, basé sur vidéodisque, capable de stocker à la fois son, image, graphiques et données. Un contrat de $ 200 mil­ lions, échelonné sur cinq ans. LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 64 Les pâtes et papiers, la machinerie et les produits métalliques SECTEUR MANUFACTURIER I le Canada a connu une en 1984 bonne perfomance ces deux Ce scénario se base sur l'hypo­ dernieres années, et le thèse que les taux d'intérêt n'ont pas Quebec une meilleure encore avec cessé de baisser entre septembre et un PIB rebondissant près des 5%, décembre dernier, et que les consom­ cela fut attribuable en bonne partie a mateurs américains maintiennent un la bonne tenue de nos exportations rythme d'augmentation de leurs vers le sud, ainsi qu'a la construction dépenses de consommation autour résidentielle et aux investissements de 4% présentement Cela incite a des entreprises manufacturières croire que la reprise economique S JEAN-ROBERT SANSFAÇON Au cours des deux prochaines années, la pro­ duction manufacturière canadienne connaîtra un ralentissement sensible par rapport à 1984. La raison est simple : l'ensemble de l'économie américaine, qui a connu une croissance de 7% en 1984, réduira son élan à moins de 4% cette année. LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 Or, SI l'economie américaine ralentit, si de plus les taux d'intérêt grimpent a nouveau, on peut s'atten­ dre a ce que l'industrie manufactu­ rière canadienne en subisse aussitôt les effets La grande inconnue sur laquelle se butent encore les previsionnistes du milieu financier, c'est l'allure que devrait prendre l'évolution des taux d'intérêt Trois scénarios sont envisagés Le Conference Board, par exemple, annonce une hausse des taux pour les premiers mois de 1985, a cause de la pression exercée par les besoins financiers des gouverne­ ments et des entreprises Si la hausse survient tôt cette annee, elle provo­ quera nécessairement un ralentisse­ ment sensible de la demande pour les biens durables comme l'automo­ bile, le meuble, les produits électro­ ménagers et les matériaux de construction Conséquence l'écono­ mie canadienne stagnera a nouveau Second scénario si l'économie américaine reste vigoureuse pen­ dant quelques mois encore, le Canada exportera davantage de pro­ duits manufacturés dans un premier temps, mais devra subir les contre­ coups progressifs d'une hausse de l'inflation et des taux d'intérêt Selon les previsions de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, les exportations canadiennes se situe­ raient globalement autour de 3% cette annee comparativement a 18% pourra persister pendant quelques mois encore Mais quel que soit le scenario envi­ sage, on peut d'ores et déjà prévoir un ralentissement sensible de l'éco­ nomie nord-americaine d'ici la seconde moitié de 1985 Ce n'est de toute manière qu'une question de temps Des exportations à la baisse Les industries qui devraient encore cette année profiter des besoins accrus des Etats-Unis, mal­ gré le ralentissement prévu, sont celles des pâtes et papiers, de la machinerie, des produits métalli­ ques et des minerais non métalli­ ques, comme le ciment par exemple Pour tous ces secteurs, la croissance des livraisons devrait atteindre et même dépasser les 5% Selon l'économiste Jean-Paul Caron de la Banque Nationale, les livraisons des industries exporta­ trices de papier, de machinerie et de matériel de transport, ont affiché une croissance de l'ordre de 21% en 1983 et de quelque 30% en 1984 Par contre, les industries de l'auto, de la transformation première des métaux, du caoutchouc et du plasti­ que, qui avaient aussi connu un essor exceptionnel en 1984, auront peine a se maintenir au-dessus du zero de croissance en 1985 Des exceptions à ce scénario Bombar­ dier par exemple, pour qui 1985 marquera le début des livraisons de voitures destinées au métro de New 65 échapperont au ralentissement York (un contrat d'un milliard de dol­ lars) et la poursuite du contrat de fabrication des 1,900 véhicules tous terrains destinés aux Forces armées canadiennes. Dans le secteur particulier de l'alu­ minium, les temps sont difficiles. L'industrie a certes pu profiter comme les autres du récent boom économique, mais l'excédent mon­ dial des capacités de production et l'avènement de produits substituts, tel le vinyle utilisé pour le revêtement des maisons, sont à l'origine de baisses de prix importantes. Malgré un certain raffermissement des prix déjà amorcé cet automne, on ne pré­ voit pas d'amélioration sensible de la rentabilité du secteur pour cette année. Il faudra vraisemblablement attendre pour cela l'arrivée sur le marché de nouveaux produits à base d'aluminium, comme les canettes de boissons gazeuses ou alcoolisées, les fils électriques ou encore les radia­ teurs d'auto. Les secteurs mous Sauf pour ce qui est de l'industrie du cuir, qui a connu un taux de crois­ sance de quelque 15% en 1984, l'en­ semble des industries du textile, des vêtements, de l'habillement et de la bonnetterie traverse présentement une phase difficile qui risque même de s'aggraver au fur et à mesure que la politique de libre échange permet­ tra l'entrée au pays d'une plus grande quantité d'importations. Il faut rappeler que dans les secteurs de l'habillement et de la chaussure, des décisions importantes quant aux quotas à l'importation seront prises dans les 24 prochains mois. Par ailleurs, les secteurs du bois, du tabac et des aliments et boissons verront aussi leurs ventes se situer à des niveaux similaires ou inférieurs à ceux de 1984. Ces industries de biens semi-durables et non durables, se retrouvent surtout au Québec et regroupent la majeure partie des emplois manufacturiers de la proLE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 66 PATES ET PAPIERS - MACHINERIE - PRODUITS MÉTALLIQUES résidentielle. Les producteurs de ciment, de matériaux électriques, de produits métalliques et d'équipe­ ments de communication en bénéfi­ cieront particulièrement et devraient connaître en 1985 des taux de crois­ sance supérieurs à la moyenne natio­ nale. Cependant, compte tenu de la structure industrielle du Canada, il faut prévoir que cette bonne perfor­ mance du Québec en matière d'in­ vestissements bénéficiera surtout au PIB ontarien, puisque cette province est la grande responsable de la pro­ duction de biens d'équipement au pays. Au Québec, cette augmentation des investissements manufacturiers profitera davantage à l'industrie de la construction. Cela fera en quelque sorte contre-poids à la réduction de quelque $ 2 milliards d'investisse­ ments annuels d'Hydro-Québec ren­ due nécessaire par la baisse de vince. La baisse de la consommation, due au ralentissement de l'économie et à la stagnation du pouvoir d'achat des salariés, provoquera cette piètre performance. Cette situation laisse aussi entre­ voir un taux de chômage qui demeu­ rera élevé dans le secteur manufacturier au Québec en 1985. Hausse des investissements manufacturiers Tant en 1984 qu'en 1985, ce sont les investissements du secteur manufac­ turier qui dominent le palmarès de la dépense globale au Québec. Cette excellente performance s'explique surtout de deux façons : d'abord la mise en chantier d'importants pro­ jets dans le secteur de l'aluminerie, et ensuite les taux de profits élevés enregistrés ces deux dernières années et qui permettront aux entre­ prises de s'ajuster aux exigences de la concurrence mondiale. Que ce soit dans l'industrie de la transformation première des métaux, où les importants projets de l'Aluminerie de Bécancourt (ABI) et d'Alcan ont fait grimper les taux d'augmentation des investissements à plus de 19% en 1984 ; ou encore dans le secteur de l'imprimerie (95%), des pâtes et papiers (24%), du vêtement (47%) ou du textile (29%), on note une excellente performance du Québec par rapport à l'ensemble canadien. LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 IK Quoique moins rapide en 1985, cette avance québécoise devrait se maintenir avec un niveau d'accrois­ sement des investissements de quel­ que 10% au Québec, comparative­ ment à seulement 2% ou 3% pour l'ensemble du pays. Plus la hausse anticipée des taux d'intérêts survien­ dra tard dans Tannée, meilleure sera la performance des investissements. Cette bonne nouvelle aura des répercussions bénéfiques sur les livraisons des industries cana­ diennes reliées aux biens d'équipe­ ments et à la construction non consommation d'énergie enregistrée ces dernières années. Cela fera peutêtre aussi oublier chez les observa­ teurs de la scène économique la baisse de quelque 10 points prévue dans le secteur de la construction résidentielle à la suite de l'abandon par le gouvernement du Québc de son programme Corvée Habitation. Compte tenu des divers scénarios, l'activité dans le secteur manufactu­ rier croîtra moins rapidement que Tan dernier, à un taux qui variera entre 0 et 2%, Dans son ensemble, ce secteur qui compte pour environ 24% du PIB québécois connaîtra donc une performance insuffisante pour améliorer la situation de l'em­ ploi dans la province. En 1986, la situation risque de s'aggraver à la faveur d'une poussée inflationniste prévue pour la fin de 1985 et de la hausse des taux d'inté­ rêt qui la suivra. Certains orga­ nismes, dont la Caisse de dépôt et de placement du Québec, prévoient même une décroissance de Tordre de 1.6%. D'autres cependant, comme la Banque Royale, prévoient une crois­ sance de l'économie canadienne se situant tout près de 3% en 1986. Quoi qu'il en soit, la reprise vigou­ reuse de l'économie américaine amorcée en 1983, n'aura pas suffi en trois ans à ramener au Québec un taux de chômage inférieur à 11%, et c'est sans doute la conséquence la plus douloureuse de la crise que nous venons de traverser.O •'*••. „• '. V- .- ‘'fe'-' -'■ RÿtJr!'**.’;- >■ BÈSSR^^^iA^ .’: UN REGARD NEUF SUR LE MONDE ...regard neuf parce qu'il y a du sang neuf au journal Le Devoirl Une nouvelle équipe de journalistes dynamiques et chevronnés qui s'ingé­ nient à tamiser la masse d'information quotid ienne pour ne vous en livrerque l'essence. Une substance digne d’intérêt, La meilleure vue d'ensemble des événements dans le monde politique, social et culturel. Un regard neuf sur les affaires Avec la récente publication d'un nouveau cahier exceptionnel: Le Devoir Économique, le journal Le Devoir devient le seul quotidien à vous offrir un contenu économique et financier exhaustif Tout y est! À tous les jours! Dans une mise en page intelligemment structurée, pour un maximum d'efficacité et un minimum de temps de lecture. jetez-y un coup d'oeil! Le Devoir pourrait bien être le seul quotidien dont vous ayez besoin désormais... ABON N EZ-VOUS ! LE DEVOIR ESSENTIEL! , 68 ENERGIE PHILIPPE HERVIEU Vice-president, recherche pétrolière, Nesbitt Thomson, Bongard Inc Le prix mondial traverse une période d'instabilité et les tendances de prix sont plutôt à la baisse surtout sur les pétroles légers ; les changements au Programme énergétigue national prennent un certain temps à se concrétiser ; les producteurs américains de gaz naturel commençent à s'inquiéter de l'augmentation des exportations de gaz canadien dont les prix à l'exportation ont été réduits ; l'économie nord-américaine a ralenti depuis quelque temps. La levée des contrôles marquera 1985 pour 1 industrie pétrolière our qui s'intéresse à l'évolu­ Devant cette situation, l'OPEP ne tion de l'industrie pétrolière semble pas avoir d'autres choix que canadienne, ces quatre élé­ de réduire ce différentiel de prix ments reflètent au début de cette nou­ L'établissement récent de quotas velle annee un climat moins moins élevés a 16 millions de barils favorable qu'a l'aube de 1984 Mais par jour au heu de 17 5 millions ne comme on l'a souvent constaté saurait être qu'un palliatif car les P depuis plusieurs années, le cadre de fonctionnement de l'industrie pétro­ lière a tendance à changer souvent et rapidement Jusqu'à maintenant, des facteurs extérieurs ont plus ou moins proté­ gé l'industrie pétrolière canadienne Cette fois, les changements au Pro­ gramme énergétique national que la ministre de l'Energie, Mme Pat Car­ ney, doit dévoiler a la fin du mois prochain pourraient modifier radi­ calement le portrait de l'industrie en 1985 Cette nouvelle politique, si elle se traduit par une levée, partielle ou totale, des contrôles sur l'industrie la rendra beaucoup plus sensible aux fluctuations du marché mondial. Déjà, d'ailleurs, le prix du gaz natu­ rel à l'exportation fluctue en fonction des conditions du marché, mais avec un prix plancher de $ 3 15 US/mpc Le marché mondial A l'échelle mondiale, l'instabilité des prix du pétrole brut léger a caractérisé les six derniers mois de 1984. La différence de prix trop importante entre les pétroles légers et lourds a créé une pression a la baisse sur le pétrole léger moins en demande depuis maintenant deux ans. La construction d'unités de revalorisation dans de nombreuses raffineries et une demande plutôt orientée vers les distillais moyens sont a la base de cette fluctuation de la demande LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 prix relatifs des deux types de pétrole doivent refleter les conditions du marché Avec près de 40% du petrole écoulé au prix mondial et des expor­ tations de gaz naturel vers les EtatsUnis indirectement reliées au prix mondial, l'évolution des prix du pétrole dans le monde est détermi­ nante pour l'industrie et les gouver­ nements au Canada Et comme une légère baisse des prix du pétrole de référence d'Arabie Saoudite n'est pas impossible dans les conditions actuelles du marché, cette baisse pourrait être l'amorce de change­ ments importants au niveau de la fis­ calité dans le cadre des discussions fédérales-provinciales qui ont débuté l'automne dernier. Le nouveau PEN Les modifications au programme énergétique national (PEN) ne s'ap­ pliqueront vraisemblablement que de façon progressive En effet, les engagements pris par l'industrie pétrolière ne permettent pas de faire des ajustements trop draconiens, surtout au niveau de la fiscalité, alors que les contraintes financières du gouvernement fédéral ne lui permet­ tent guère non plus d'envisager des changements importants à court terme Pour ces raisons, la tendance a moyen terme devrait permettre un retour progressif au système fiscal qui existai! avant l'établissement du 69 PEN. Le gouvernement éliminera alors des subventions à l'exploration et à la mise en valeur pour les rem­ placer par des déductions fiscales conventionnelles et un système neu­ tre pour l'ensemble des sociétés. Ceci réduira ou même éliminera les différences entre les sociétés cana­ diennes et étrangères. A court terme, cependant, les modifications devraient se traduire par une levée des contrôles sur les prix du pétrole et par un système de fixation du prix du gaz naturel plus flexible, un peu comme dans le cas des marchés d'exportation. Un tel système devrait entraîner une libéra­ lisation des importations et des exportations de produits pétroliers. Il faut aussi prévoir pour les pro­ chaines années une baisse progres­ sive des niveaux de redevance et de la taxe sur les recettes pétrolières et gazières, pour compenser la hausse des coûts en l'absence de hausse des prix et maintenir l'activité d'explora­ tion et de mise en valeur à des niveaux satisfaisants. La place tenue et le rôle joué par le secteur énergéti­ que dans l'économie canadienne et dans l'Ouest du pays en particulier devraient permettre à l'industrie de connaître une phase d'expansion soutenue pendant les prochaines années. Perspectives intéressantes Les perspectives de l'industrie se sont nettement améliorées depuis deux ans. Les mesures fiscales plus favorables mises en place depuis l'été 1982 et les perspectives de développement de marchés pour le gaz naturel et le pétrole au Canada et surtout aux Etats-Unis ont relancé l'exploration et le développement. La tendance reste favorable pour le gaz naturel. Les ventes sur le marché domestique ont augmenté de 5.6% en 1984 et devraient encore aug­ menter de 2 à 3% en 1985. Sur le marché à l'exportation, les ventes en 1984 devraient être identiques à celles de l'année précédente. Et à la suite de la baisse des prix pour le marché d'exp .rtation mise en place au 1er novembre 1984 — de $ 4.26 US/mpc à $ 3.26 US/mpc, en moyenne une baisse de 23.5% — les ventes devraient augmenter de près de 35% en 1985, laissant un léger gain net à l'industrie. Les ventes devraient continuer à augmenter par la suite si les prix res­ tent compétitifs. Les graphiques sui­ vants extraits du récent rapport de l'Office national de l'énergie sur «L'offre et la demande d'énergie au Canada 1983-2005» illustrent la situation de l'offre et de la demande de gaz naturel canadien. La reprise des ventes devrait entraîner une reprise progressive des forages de mise en valeur puist^ d'exploration pour trouver de nou-L^ LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 70 L'INDUSTRIE PETROLIERE Approvisionnement et demande pour le pétrole leger domestique du Canada 5000 350 300 ------ PH JUUtJll TO TALE 200 y ^ 150 2 100 7" >L JEM Lou: ED AME LIORE / SA BLES 'rUÏTI'N :ux ^ Vy ( / :ONVEl TIONN KU UK \j roT;^ LE 3000 1000 % 50 0 1960 Brault, Guy, O'Brien Inc. Fondée en 1933 635 ouest, boul Dorchester, Montréal, Que H3B1R8 Telephone 871-1175 Adresse télégraphique Braucha-Montreal BUREAU DE QUÉBEC 250, Grande Allée Suite 002 Québec, Québec tél 418-647-4600 BUREAU DE TORONTO Commerce Court East Suite 1301 Ontario tél 416-869-1373 BUREAU DE TROIS-RIVIÈRES 1055, boul Des Forges Trois-Rivières, Québec tél 819-376-4464 LE DEVOIR Economique i985 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 velles reserves de gaz naturel Par contre, les perspectives d'im­ portations accrues de gaz naturel canadien semblent inquiéter les pro­ ducteurs américains qui doivent faire face dans la plupart des cas a des coûts plus eleves , une limite des importations est toujours possible mais apparaît peu probable pour le moment Du côte du pétrole, les perspec­ tives sont excellentes pour le lourd sur le marché d'exportation et aux Etats-Unis en particulier et la pro­ duction devrait au moins doubler d'ICI 10 ans Les projets de Wolff Lake (BP Canada), Cold Lake (Imperial Oil), Peace River (Shell Canada) et Lloydminster (Husky et autres socié­ tés) devraient maintenir le rythme soutenu de Tactivite de mise en valeur si les conditions fiscales actuel demeurent Le graphique suivant, extrait du rapport déjà men­ tionné, souligne de façon conserva­ trice les excellentes perspectives pour le pétrole lourd Le pétrole léger, quant a lui, bénéfi­ cié d'une légère augmentation de production cette année et pour la seconde année consécutive, créant ainsi un équilibre, temporaire seulemerit, entre l'offre et la demande comme le souligne le second graphi­ que Les augmentations de produc­ tion proviendront a l'avenir de 2000 2005 nouvelles découvertes dans l'Ouest du Canada, d'expansion des unités existantes ou de la construction de nouvelles unîtes de sables bitumi­ neux, de la revalorisation du petrole lourd et, plus tard, au debut des années 1990, des regions dites pion­ nières Dans l'ensemble, la produc­ tion de petrole devrait encore augmenter de 4 a 5% en 1985 apres une hausse de 6 6% en 1984 Déréglementation La dereglementation des prix du pétrole ancien (découvert avant 1974) entraînera vraisemblable­ ment l'alignement des prix cana­ diens sur ceux pratiques à Chicago après un ajustement pour les coûts de transport Si les prix mondiaux ne baissent pas, cela se traduira par une hausse de $ 8 50 à $ 9 le baril pour le pétrole ancien et par une baisse de $ 2 a $ 2 50 le baril pour le pétrole leger et probablement davantage pour le pétrole lourd Quant au gaz naturel, les gouver­ nements doivent prendre une déci­ sion avant le 1er février 1985 Pour l'instant, l'Alberta envisage une hausse de 25 cts/mpc, mais l'Onta- L'INDUSTRIE PÉTROLIÈRE Approvisionnement et demande pour le pétrole lourd domestique du Canada APPROVISIONNEMENT SANS LES AMÉLIORÉS APPROVISIONNEMENT AVEC LES AMÉLIORÉS 1000 800 EIQDUC 600 T( )TALE 400 W 03 200 0 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Un groupe pharmaceutique authentiquement canadien ROUGIER INC. 71 rio, en particulier, préfère un prix stable ou même à la baisse pour faire face à la concurrence de l'électricité dans la province-même, et à celle des industries qui utilisent du gaz natu­ rel bon marché aux États-Unis. Pour le gaz naturel, les prix reste­ ront stables pour quelque temps encore, mais à des niveaux plus bas que ceux du pétrole si l'on considère la situation relative de l'offre et de la demande. Du côté du raffinage, l'année 1984 aura été celle de la reprise. Après une baisse de consommation de 6.7% en 1983, la demande a augmenté de près de 1% en 1984 et l'augmenta­ tion a été particulièrement forte en Ontario. La rentabilité s'est amélio­ rée, passant de 2% à 5-6% et devrait encore augmenter en 1985 si la croissance économique se poursuit. Les raffineries fonctionnent autour de 85% de leur capacité et les stocks sont généralement à la baisse et à un niveau satisfaisant. Les marges de vente qui sont passées de 0.14 cents LAFLEUR, BROWN, DE GRANDPRÉ et ses FILIALES un pilier de l’industrie du médicament Le groupe ROUGIER s'est nettement établi sur le plan canadien depuis ses débuts en 1901. Sans l’obstination et i'acharnement de son président actuei, MONSIEUR GUY ANGERS, il y a longtemps que la maison ROUGIER serait passée entre des mains étrangères. Monsieur Angers est aujourd'hui propriétaire à 100% des entreprises DESBERGERS LTÉE, LABORATOIRE NADEAU LTÉE, LABORATOIRE DU DYSPNÉ-INHAL INC., CIE LES INDUSTRIES PHARMACEUTIQUES LTÉE, sans oublier l’INSTITUT ROSELL INC., qui fournit les ferments lactiques nécessaires à ia fabrication du yogourt et des grands fromages. ROSELL a également une renommée Internationale. ROUGIER se situe autour du dixième rang pour l'ensemble des compagnies de produits pharmaceutiques opérant au Canada mais peut se prévaloir du premier rang comme entreprise autochtone dans le secteur pharmaceutique. ROUGIER contribue à déveiopper, chez nous, le goût des méthodes expérimentales, la “FONDATION ROUGIER» fournit, aux facuités de médecine et de pharmacie de i’Université de Montréal, l’opportunité de poursuivre des recherches scientifiques. Cette fondation subventionne également la recherche dans divers hôpitaux de Montréal. AVOCATS 1 PLACE VILLE MARIE SUITE 3/2S MONTREAL (QUÉBEC) TELEPHONE (514) 878-9641 CÂBLE "MANKIN " TÉLEX 05-25610 TELECOPIEUR (514) 878-1450 TORONTO SUITE 1601 UNIVERSITY PLACE 123 FRONT STREET WEST TORONTO (ONTARIO) MSJ 2M2 (416) 364-1777 BRUXELLES AVE ROGER VANDENDRIESSCHE 38 1150 BRUXELLES TEL (02) 770 91 10 TELEX 25661 BAREF B LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 72 L'INDUSTRIE PÉTROLIÈRE Demande de gaz naturel au Canada 7000 6000 F ?ÇP0R 'ATir N \ PI ELEV: ;men n : fiA7 VATTI 3F.I. LI 3UEFI E \ —1 :oMi USTII LE ?E pi; ïlin; \ :ehci ilee: RÊSItENTlEIXE J- l 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 le htre à 0 49 cents/litre en 1984 devraient monter a O 76 cents/litre en 1985 La déréglementation des prix du pétrole à la tête des puits ne devrait pas entraîner de hausses pour le consommateur si la taxe d'indemni­ sation est entièrement éliminée Tou­ tefois, une augmentation prévisible de la demande de 1 à 1,5% en 1985 pour l'ensemble du pays n'empéchera pas certains raffineurs de réduire leur capacité en Ontario et en Colombie-Britannique Bénéficiant d'une marge brute d'auto-financement en croissance rapide — + 16.5% en 1983 par rap­ port à 1982 et + 24% dans les six premiers mois de 1984 par rapport a la même période en 1983 —, l'indus­ trie accélérera ses programmes d'in­ vestissements en amont (exploration et production) et devrait dépenser en 1984 près de 20% de plus qu'en 1983 Les ventes de terrains augmente­ ront également Le nombre de puits forés au Canada — en hausse de près I Des conseillers commerciaux inventifs oeuvrant au Canada et à l’étranger. NORMANDIN BARRIÈRE & COÜREY NORMANDIN BARRIÈRE & CIE — comptables agréés Des services professionnels en comptabilité, en vérification, en systèmes et procédés comptables, en fiscalité, en financement et en acquisition d'entreprises NORMANDIN MATTE & HOTTE ASSOCIÉS Des services hautement spécialisés et a la fine pointe de l'actualité en réorganisation, en redressement, en gestion des opérations ou en iiquidation STETHEM-GAREACl & ASSOCIÉS — gestion des ressources humaines — conseillers en administration Des conseils en administration, en marketing, en informatique et en bureautique, pour la gestion d'entreprises dynamiques et d'avant-garde AFFILIES A DELOITTE HASKINS & SELLS PETRIE RAYMOND COMPMBŒS/1GRÉÉS Des professionnels efficaces en développement organisationnel et en productivité Planification de carrières, réaffectation, recherche de cadres et évaluation psychologique. »34 BÜREAÜX AU CANADA Représentation internationale JCI Worldwide »DANS 67 PAYS 1320 BOUL GRAHAM BURFAU 301 • MONTREAL Bureau 3210, 1, Place Ville-Marie H3B 2W3 (514) 861-9311 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 LAVAL Bureau 300, 2, Place Laval H7N 5N6 (514) 668-6400 MONTREAL QUEBEC H3P 3C8 (514) 342 4 740 Vigie Informatique Liée de 27% en 1984 — devrait encore augmenter substantiellement en 1985. Dans l'Ouest du pays, notam­ ment, l'activité se concer.*re encore sur l'exploration et la mise en valeur, qu'il s'agisse de pétrole convention­ nel ou non, de pétroles lourds ou de sables bitumineux, ou encore de pro­ duction tertiaire La reprise des exportations de gaz naturel devrait en outre provoquer une reprise des forages de mise en valeur et d'exploration pour cette forme d'énergie Dans les regions dites pionnières où s'effectue a peu près 50% de l'ensemble des dépenses d'exploration au Canada, l'activite se poursuivra sans résultat vraiment important, bien que de nouveaux gisements de taille moyenne aient été identifiés en 1984, soit ceux d'Amauligak en mer de Beaufort et de Terra Nova au large de Terre-Neuve D'ailleurs, de façon générale, l'activite de l'industrie en amont va s'accélérer encore en 1985 Dans l'ensemble, les marches Courtiers en informatique Au service de la PME Des logiciels intégrés: • Facturation • Comptes à recevoir • Paie • Inventaire • Comptes à payer • Grand livre & E/F Des logiciels spécialisés: • Comptables • Production • Journaux • Éditeurs • Prix de revient • Boulangers/Grossiste • Club de golf • Abonnements • Traitement de texte • Distribution postale De la programmation personnalisée. Dans la gamme des ordinateurs SOgOQgD® L’outil approprié à vos besoins financiers restent prudents devant revolution de l'industrie pétrolière, a l'exception de quelque rares cas, le climat n'a guère été favorable jus­ qu'à maintenant a cause de trop nombreux points d'interrogation Maigre tout, la situation de l'indus­ trie s'est progressivement améliorée Le haut niveau d'endettement n'est plus le fait que de quelques sociétés pétrolières et, généralement, la situa­ tion financière de l'industrie est bonne La rentabilité en amont, pour l'exploration et la mise en valeur du petrole est excellente La situation se regularise du côte du raffinage et de la mise en marché, et devrait s'amé­ liorer sensiblement pour le gaz natu­ rel avec les nouvelles perspectives a l'exportation Compte tenu de l'évolution de l'economie en général — inflation faible, croissance modérée, taux d'mterêt relativement eleves — les sociétés pétrolières qui réussiront le mieux sont celles qui auront non seu­ lement le plus de succès dans leur programme d'exploration et de mise en valeur, mais qui présenteront une structure de coûts plus basse pour faire face à la concurrence Ainsi, malgré un prix mondial plus stable qui soutiendra la croissance, le marché financier demeurera très sélectif au cours des prochaines années □ «Une programmation souple et personnalisée, un personnel compétent, un excellent service, une technologie fiable, ces raisons et bien d'autres font de Vigie Informatique Ltee une entreprise de premier choix» Suzanne Raynault Le Devoir «En matière de compétence, d'efficacité et de service, nous attribuons a Vigie Informatique Ltée un niveau d'excellence» Raymond Gallissaires, Pdg Direct Lame Inc «Nous avons fait les premiers pas dans l'ère informatique en douceur, et sans traumatisme administratif, grâce à Vigie Informatique Ltee qui veille sur ses clients comme Guérin sur l'avenir de ses éleves» Marc-Aimé Guérin Pd g Guérin Editeurs Ltée De la Performance . et plus encore .. 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Licenciements, fermetures, faillites, coupures, ont tous été des phénomènes'qu'ont dû subir la plupart des gens d'affaires québécois oeuvrant dans cette sphère d'activité. Le marché forcera les commerçants à miser sur la personnalisation et lexcellence u'elle soit attribuable à la milliards ($ 2.9 milliards en 1982), conjoncture économique, aux des stations services à $ 2.5 mil­ carences du marché local ou liards ($ 2.4 milliards en 1982) et des encore à la nouvelle courbe démo­ grands magasins avec $ 2.9 milliard graphique de notre société, la margi($ 1.7 milliard en 1982). Tous ces Q WP nalisation des marges de profit et les pertes subies au cours des dernières années par les détaillants inquiètent sérieusement bon nombre d'entre eux. Les ventes au détail enregistrées sur le territoire québécois au cours de l'année 1983 ont atteint $ 25.8 milliards soit $ 2.4 milliards de plus qu'en 1982. Les épiceries-boucheries réalisent la plus grande partie de ces ventes avec un total de $ 5.2 milliards (com­ parativement à $ 5.1 milliards en 1982). Elles sont suivies des conces­ sionnaires automobiles avec $ 3.8 chiffres comprennent aussi bien les ventes réalisées par les commerces indépendants que par les magasins franchisés. Au 31 août dernier, les ventes au détail pour le Québec s'élevaient à $ 18.5 milliards, en hausse de 13.5% par rapport aux résultats obtenus à pareille date il y a deux ans. Les épiceries-boucheries avaient alors réussi à faire grimper leurs ventes de 9.7% en regard à 1983, tout comme les grands magasins à rayon du Québec. Les augmentations les plus specta­ culaires proviennent cependant des > LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 LES LIMITES DU MARCHE N COOPERATIVE FEOEREE OE QUEBEC Un élément important de notre économie agro-alimentaire Fédération des coopératives agricoles du Québec LE DEVOIR Economique iqss LES LIMITES DU MARCHÉ ventes d'automobiles. Les conces­ sionnaires ont en effet écoulé, entre janvier et août dernier, pour plus de $ 3.5 milliards de voitures, une hausse de 34% sur la période équi­ valente de l'an dernier. Les magasins de meubles, de télé­ viseurs, de radios et d'accessoires du même genre ont également bien fait en haussant leur volume de vente dans une proportion de 32.2% par rapport à 1983, pendant que les commerces spécialisés dans la vente d'appareils ménagers voyaient leurs expéditions grimper de 24.2%. De toute la compilation faite par Statistique Canada pour les huit pre­ miers mois de 1984 sur le volume de ventes de 28 composantes qui constituent l'ensemble du commerce de détail québécois, on note que seuls les magasins de vêtements pour hommes n'ont pas réussi à faire de gains par rapport à 1983. Ils ont en effet dû se contenter de recettes de $ 188,535, soit 3.4% de moins qu'au cours de l'année précédente. Même les fleuristes et les bazars ont fait de meilleures affaires en 1984 qu'en 1983. Leurs volumes de ventes respectif ont en effet pro­ gressé de 14.4% et 8.2%. Nettement plus nombreux, les magasins indépendants réalisent plus des trois quarts de toutes les ventes effectuées par le commerce de détail québécois. En chiffres absolus, les magasins indépendants avaient vendu pour plus de $ 13.2 milliards de biens et services entre les mois de janvier et août 1984 comparative­ ment à $ 5.3 milliards pour les maga­ sins opérant sous franchise. Dans le premier cas, il s'agit d'une progres­ sion de 16% par rapport à 1983 alors que pour les franchises, l'augmenta­ tion atteint 7.7%. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les augmentations des ventes enregistrées par ces deux types de commerce s'équivalent rarement. Par exemple, les succursales de chaînes d'épiceries-boucheries n'ont haussé leurs ventes que de 1.9% au cours des huit premiers mois de l'an­ née 1984, par rapport à 1983, tandis 77 que les indépendants opérant dans le même secteur faisaient grimper leurs ventes de 16%. Autre exemple, les stations services. Pour la même période, les indépendants ont vu progresser leurs ventes de 11% tan­ dis que les détenteurs de franchise voyaient les leurs reculer de 2.5%. Inversement, les magasins de vête­ ments pour dames et de chaussures franchisés ont augmenté leurs ventes de 20% et 21% respective­ ment, alors que les indépendants ont vu les leurs chuter de 3.4% et 5.7%. Mieux encore, les librairies et pape­ teries franchisées sont parvenues à propulser leurs ventes de plus de 20% tandis que les détaillants indé­ pendants n'arrivaient pas à faire mieux que 1% par rapport à 1983. Au chapitre de l'emploi, les maga­ sins d'alimentation constituent le principal employeur. Ce secteur du commerce de détail emploient 71,000 personnes, contre 61,000 pour les détaillants d'accessoires automobiles, 42,000 chez les grands magasins, 35,000 dans les magasins ^ J Fourrures HILTON INTERNATIONAL QUÉBEC ------------------------------------ 3, Place Québec (Québec)------------------------------------Notre cuisine tranche sur bien d’autres. A Québec, ce n’est pas peu dire! Vous pouvez aller à vos rendez-vous à pied. Le Parlement est à deux pas. Nous sommes directement reliés aux bureaux et boutiques Place Québec. Et pour une promenade, il y a le Vieux Québec, tout près. Autres atouts exclusifs au Hilton International Québec: cinéma en circuit fermé, accès gratuit à notre club de con­ ditionnement physique, étage de luxe VISTA et service de 24 heures aux chambres. 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Le secteur de la vente au détail fait cependant face à des difficultés sérieuses dont le rétrécissement des Culinar... un chef de file en alimentation mm ANCO -WünQ» LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 marchés semble être le plus sérieux Mme Suzie Samson, de la chaîne Woolco, accuse la compétition féroce que se livrent lesdétaillantsdepuis le début des années 70 et la croissance sans cesse accrue de la production et des exportations de produits à bon marché provenant d'un certain nom­ bre de pays africains et asiatiques. Et le vieillissement de la société québécoise, qui fait face à une forte baisse de natalité, n'améliore guère les perspectives Selon le dernier relevé de Statistique Canada sur la population canadienne, le Québec est le grand perdant des migrations démographiques entre les provinces canadiennes Entre 1971 et 1983, le Québec n'a pas gagné d'habitants une seule année. Au contraire, la province a enregistré un déficit total de 280,464 personnes. Sur le plan strictement économique, ceci se traduit, pour les détaillants, par un manque à gagner potentiel de plusieurs centaines de millions de dollars chaque année. Un retraité dépense en effet beau­ coup moins qu'un jeune adulte, tan­ dis que la baisse de la natalité et de nouveaux arrivants chez nous sont autant d'individus-consommateurs que ne peuvent rejoindre les détaillarits de la province. A ce phénomène s'ajoute celui de la diminution des mises en chantier Les acheteurs de bungalows sont beaucoup moins nombreux qu'il y a 15 ans. Les chiffres publiés par Sta­ tistique Canada le prouvent hors de tout doute Or, acheter, meubler, équiper, chauffer, décorer une mai­ son coûtent beaucoup plus cher qu'un appartement. Le volume de ventes des détaillants reflète cet état de fait. Ici aussi, le manque à gagner se calcule en termes de millions de dollars Le fractionnement des marchés dans le commerce de détail est déjà fort avancé, explique M Ray Kelly, du groupe Ro-Na. «Pour prendre de l'expansion aujourd'hui, il suffit maintenant de travailler sur deux fronts la qualité de son service et la souplesse de ses prix, et donc de ses marges de profit Les prises de contrôle sont peut-être monnaie cou­ rante dans les bureaux d'Exxon ou de la US Steel mais pour le détaillant québécois qui tire son gagne-pain des 25,000 pieds carrés de son magasin, c'est différent». LES LIMITES DU MARCHÉ «Pour ces gens-là, alfirme-t-il, la survie se négocie quotidiennement. Personne dans ce millieu ne peut en effet se vanter d'être à Tabri des sautes d'humeurs et des caprices de sa clientèle». Il conclue donc que la segmenta­ tion des marchés est chose faite et que l'époque de la fabrication à grande échelle de produits identi­ ques tire à sa fin: «Les produits qui sortiront à l'avenir de nos usines et qui se retrouveront sur les tablettes de nos grands magasins auront été adaptés à nos exigences et à nos fan­ taisies. La manipulation systémati­ que des goûts et des besoins se fera encore mais de plus en plus difficile­ ment». Mieux équipé, plus instruit et mieux protégé que jamais par toutes sortes d'organismes (Office de la protection du consommateurs, APA, etc.) de lois (qui lui donnent une panoplie de recours), d'émissions 79 télévisées et radiophoniques, de publications et de revues qui l'inon­ dent d'informations de toutes sortes, le consommateur d'aujourd'hui est maintenant en mesure d'affirmer son individualité. Conscient qu'il est courtisé, il sait aussi que si les commerçants veulent qu'il dépense chez-eux, ils devront le satisfaire et le traiter mieux que ne le fait la concurrence. «En conséquence, de préciser M. Robert Bouchard, de Canadian Tire, la personnalisation des produits et des services offerts est et demeurera pour des décennies le défi numéro un à relever pour les gens d'affaires impliqués dans le commerce de détail.» > de Répartition du commerce de détail, par groupes de genres de commerce, Canada, 1982-1983 ._7 '''®- (Tes* j,leur 1982 ($97.6 — milliards) • . ■ ,is cécu^'^ 1983 ($106.2 — milliards) 5.6% — Légende O' Groupe 30.3% O d'alimentation ''-’^373^ 0 Groupe de marchandises diverses 0 Habillement et accessoires G Groupe de meubles et fournitures de maison O Groupe de tous les autres magasins O Groupe d'automobiles 6 10.3% Jia/tce muCueUe-vte 680, rue Sherbrooke ouest, Montréal (Québec) H3A2S6 O Magasins boissons alcooliques LE DEVOIR Economique i985 r LES LIMITES DU MARCHÉ MESSIEURS Il en déduit donc que dans un ave­ nir rapproche les grandes surfaces de magasin devraient disparaître pour faire progressivement place a de multiples boutiques spécialisées propres a repondre plus efficace­ ment et, surtout, plus agréablement, aux besoins et aux attentes les plus diverses des clients Le cas du Centre Carnaval a Laval, qui regroupe sur plusieurs milliers de pieds carres de surface, un grand nombre de petits commerces specialises, en est un exemple Bref, dans un monde déjà haute­ ment compétitif ou l'interdépen­ dance economique entre les pays se fait de plus en plus sentir et ou le protectionnisme apparaît condamne, les détaillants de la province n'au­ ront en fait qu'un objectif a atteindre au cours des prochaines années l'excellence CH QUAND LE LUXE DEVIENT ACCESSIBLE SOLDES D^HIVER ÉCONOMISEZ Jusqu'à et plus LES COLLECTIONS « HAUTE COUTURE » DES STYLISTES EUROPÉENS DE LA MODE MASCULINE VALENTINO » ARMANI » GIANFRANCO FERRE « ZEGNA CËRRUTTI 1881 » UNGARO » HERMES » CHANEL « LANCEE NINA RICCI » TEP LAPIDUS » ROPIER « FENDI MISSONI « BORSALINO « PRATESI » HUGO BOSS « CELINE ET TANT D’AUTRES SELECTION LIMITÉE DE TAILLES COURTES ET LONGUES CHAUSSURES SIGNÉES PAR CLUB^VACANCESrVILLAGE DE CONGRÈS VALENTINO • CERRUTI 1881 • ARMANI Fill. ROSSE I'll également réduits gj MODE POUR TAILLES FORTES ~ EMMANUEL UNGARO Secet du 2ue6ec HABITS, VESTONS, BLAZERS, PANTALONS, CHEMISES TAILLES 46 à 52 également réduits. 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J 14S2 riM PmI 844-IOM Entre le mont Orford et le Vermont 20 km au sud de Sherbrooke (Exemples) URGENT Demande! le dépliant FORFAITS DU TEMPS DIS FtTES" ainsi que les FORFAITS SKI INTER-AUBIRGES 84-85 (SKIEZ SUR 1 77 KM D’UNE AUBERGE A l'AUTE SANS BAGAGE DANS L'ESTRIE) i RENSEIGNEMENTS: EN DIRECT DE MONTRÉAL: 397-9667 AUTRES RÉGIONS (819) 835-5464 Bureau d’affaires à Montréal (514) 465-6564 Bomaint ^aintllaureW r:^ ht Compton (Csitrte) cP 180 JOB 1L0 81 Commerce de détail, total cumulatif par type d entreprise, Canada, 1032-1384 D apres des estimations préliminaires. Janvier — Mars millions $ millions 26,000 26,000 Légende 24,000 Total cumulatil Magasins indépendants 24,000 Magasins à succursales 22,000 20,000 18,000 16,000 14,000 22,000 20,000 18,000 16,000 14,000 12,000 12,000 10,000 10,000 8,000 8,000 6,000 6,000 4,000 4,000 2,000 2,000 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 82 TRANSPORT JEAN-PIERRE LEGAULT L’industrie du, transport se prépare à affronter la déréglementation Le transport constitue malheureu­ sement un secteur trop souvent négligé par les observateurs de la scène économique qui semblent oublier que la disponibilité et les coûts du transport ont une influence considérable sur la compétitivité de saga de Québécair ne constituent que les cas les plus célèbres. La situation périlleuse des der­ nières années a entraîné la dispari­ tion des compagnies les plus fragiles et provoqué une rationalisation des opérations des survivantes qui, en La maxime «Quand la construction va, tout va!» ne s'applique pas seulement à ce secteur de l'activité économique. Sa pertinence se mesure peut-être même davantage lorsqu'on l'applique à l'industrie du transport des marchandises. Les secteurs du transport maritime et rou­ tier cornpléteront leur convalescence tout en se préparant au grand bouleverse­ ment qui envahit déjà le transport aérien. LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 l'économie. Le transport des mar­ chandises, il faut le rappeler, contri­ bue pour environ 20% du produit national brut. Au sortir de la récession, les opéra­ tions des transporteurs, autant rou­ tiers, ferroviaires, aériens et maritimes, se sont effectuées sous le signe de la consolidation. Tous les observateurs s'accordent à dire que 1984 a permis de panser les plaies infligées au tournant de la décennie. Aucun secteur de l'industrie du transport n'a été épargné : l'épopée de Maislin, les déboires de Cast et la attendant des jours meilleurs, se sont partagé des revenus potentiels à peu près constants en dollars réels. Toute progression ou expansion s'est faite au détriment de celles qui ont été incapables de soutenir la féroce concurrence qui sévit. La rationalisation s'est caractéri­ sée par l'abandon des routes les moins rentables, un contrôle plus systématique des coûts d'opération (y inclus les licenciements) et la réor­ ganisation interne. Elle a également entraînédes fusions etdes rachatsde compagnies en mauvaise posture. 83 Le transport aérien Le transport aérien au Canada, tout comme les autres secteurs, a dû s'adapter aux nouvelles réalités éco­ nomiques. Après avoir réalisé des profits de l'ordre de $ 122 millions en notamment recours à des réductions de main-d'oeuvre - plusde 5,500 per­ sonnes ont été licenciées - et de la fréquences des envolées afin de hausser le taux d'occupation des appareils. M. Donald Watson, de l'Associa­ sion. L'augmentation du trafic en 1984 est estimée à environ 7%, le transport des matières premières compensant notamment pour la diminution du transport des grains, victime des mauvaise récoltes de cette année. Le camionnage 1980, l'industrie aérienne fait face à un déficit de $ 83 millions en 1982. En 1983, on y déclarait un modeste profit de $ 9.3 millions et on s'attend à une performance similaire cette année. Les experts soutiennent que la situation financière de ce secteur de l'industrie des transports devra rapi­ dement s'améliorer car ce n'est pas avec de tels profits que les compa­ gnies pourront remplacer l'équipe­ ment désuet. Ce secteur de l'industrie a d'ailleurs adopté des mesures draconiennes pour corriger la situation en ayant tion des transporteurs aériens du Canada, n'attribue donc pas l'amé­ lioration de la situation financière de l'industrie à une forte reprise, mais bien plutôt à une réduction des coûts d'opération. Il n'en demeure pas moins qu'en 1984, le transport des marchandises aura augmenté de quelque 10%, le nombre de passa­ gers de 8%. Le rail Il semble que le transport ferro­ viaire s'est bien remis de la réces­ Le secteur du camionnage a pour sa part été relativement calme l'an dernier. «La tempête est passée. Maintenant, on s'affaire à ramasser les morceaux», explique Louis Fahndrich de l'Association du comionnage du Québec. «Les dernières années ont été très dures.» Et la phrase n'est pas exagérée au Québec seulement, 30 compagnies sont disparues au cours des der­ nières années. L'industrie du transport maritime a traversé elle aussi une année calme. Après une dure guerre des prix, cha­ cun s'est affairé à consolider ses acquis et surtout, à assainir sa situa­ tion financière. La situation du dollar canadien par rapport aux monnaies étrangères, particulièrement celles d'Europe, dans un contexte de com­ pétitivité très intense, a contribué à stabiliser l'industrie. > LE DEVOIR ECONOMIQUE 1985 TRANSPORT DÉRÉGLEMENTATION La déréglementation Les transporteurs abordent donc la nouvelle année avec énormément de prudence, pour ne pas parler d'ap­ préhension, D'une part, la situation économique, malgré la récente reprise, est loin de leur assurer des revenus suffisants pour envisager des projets d'investissement et d'ex­ pansion d'importance et, surtout la déréglementation entreprise par le gouvernement fédéral risque de transformer radicalement le portrait de certains secteurs de l'industrie. Pour le moment, les compagnies aériennes fourbissent leurs armes. «Avec le climat que crée la dérégle­ mentation, il est difficile de prévoir l'avenir», soutient Argus Morrison, président de l'Association des trans­ porteurs aériens du Canada. «Notre industrie est comparable à un malade dont la santé s'améliore. Nous nous préparons pour une nou­ velle période d'activité.» Pendant que M, Pierre Jeanniot estime que le transport aérien au Canada est parvenu à un point tour­ nant, les transporteurs ont accueilli avec soulagement la décision du nouveau gouvernement conserva­ teur de poursuivre, sans le brusquer. REDOREZ VOTRE PORTEFEUILLE. le processus de déréglementation entamé sous le règne libéral. Pour M. Watson, il s'agit là d'un changement d'attitude qui contraste Pour Madame Pour Monsieur Inllnllll MaxI LIbrall Otcar de La Renta Guy Laroche Maurice Bercaud Torrente etc... aiPFusion sccpnanic dis m'' La faiiitlB déralilB canadÎBTine. LA PURETÉ N A PAS DE SUBSITnjT. Vous pouvez vous pRK'urer la Feuille d'érable en or aux succursales de la Banque de la Nouvelle-Écosse, de la Banque Impériale de Commerce, de la Banque Toronto Dominion, chez certains courtiers en valeurs mobilières, au Guardian Trust et dans les bureaux Deak Perera à travers tout le Canada. CanadS LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 vous propose des vêtements de grande qualité que nous Importons directement de France et d’Italie à des prix bien étudiés 25% sur la nouvelle collection de printemps Boutique Stéphanie Bis 2030, Crescent Montréal 844-0063 1110 ave Laurier O. Montréal 270-7797 avec celle de l'ancien ministre Loyd Axworthy, L'industrie, croit-il, peut maintenant prévoir les répercus­ sions de la nouvelle réglementation et s'ajuster en conséquence. La déréglementation est égaleà l'origine de la réorganisation annoncée le mois dernier par Air Canada. Son directeur des relations publiques, M Daniel-Yves Durand a ainsi expliqué que la réorganisation majeure des structures de la société d'Etat lui permettra de mieux s'adapter à la nouvelle situation etde «réduire son temps de reaction face a une concurrence de plus en plus for­ te» sur les lignes intérieures cana­ diennes Pour compenser l'arrivée de petits transporteurs sur des lignes qui leur étaient auparavant dévolues, les deux grands, CP Air et Air Canada, envisagent de développer leurs acti­ vités en Asie du sud-est, l'un par les routes du Pacifique, l'autre en pas­ sant par l'Europe « Le marche inté­ rieur est saturé», soutient M Durand «Si l'on veut croître, il faut aller à l'ex­ térieur du pays.» A titre d'exemple, mentionnons que selon les prévi­ sions d'Air Canada, les revenus de la compagnie devraient augmenter, au cours des cinq prochaines années, de 12% au Canada, de 59% aux USA et de 100% pour les routes transatlanti­ ques D'autre part, 1985 représentera un défi de taille pour les transporteurs aériens de moindre importance La déréglementation leur permet de desservir de nouvelles destinations, mais les coûts entraînés par la mise en place et l'opération des nouvelles routes sont énormes et la guerre des prix qui sévit actuellement risque d'en faire trébucher certains Dans le secteur du transport ferro­ viaire, les experts prévoient une aug­ mentation approximative de 4% en 1985malgré une hausse anticipée du transport des grains Les compa­ gnies ferroviaires se montrent toute­ fois préoccupées par les effets de la déréglementation aux États-Unis. Celle-ci permet en effet de négocier des contrats non publiés donc à tarifs moindres pour les marchandises destinées aux USA Le président de CP Rail, M.R.S Allison, soutient que la législation canadienne en cette Malletfe Major Marhn Conseillers en administration Expertise: Planification Financement et subventions Marketing Productivité Economie Systèmes d'information de gestion Gestion des ressources humaines Assistance a la constitution de conseils d'administration Évaluation d'entreprises Redressement Consultation internationale Achat, vente fusion d entreprise Bureaux: Longueuil Tel (514) 651-1260 Montreal Tél (514)849-6241 Quebec Tel (418)653-6196 Rimouski Tel (418)724-4414 Sherbrooke Tél : (819)564-1757 .Conseillers et partenaires des gens d'affaires matière devrait permettre aux com­ pagnies ferroviaires d'opérer sur les mêmes bases que leurs concurrents américains. «La déréglementation canadienne en ce qui a trait au transport ferro­ viaire va suivre celle en vigueur aux Etats-Unis», soutient pour sa part M. Michel Boucher de l'École nationale d'administration publique, qui pré­ tend même que le transport ferro­ viaire de passagers disparaîtra à plus ou moins long terme à cause des subventions importantes que ce ser­ vice requiert. A son avis, un peu comme aux Etats-Unis, l'avion s'accaparera gra­ duellement du transport des passa­ gers car certains trajets sont déjà moins coûteux par les airs que par les autres moyens de transport. «Au niveau du transport de passagers, nous vivrons ici la situation qui pré­ vaut aux USA, mais avec un déca­ lage», affirme-t-il, tout en notant que la concurrence créee par la dérégle­ mentation provoquera une réduc­ tion des prix. Dans le secteur maritime, 1985 devrait être une autre année sans Vôtre partenaire dans la poursuite de vos objectifs Planification stratégique • Etude organisationnelle Elaboration de politiques administratives Etude d’orientation informatique • Développement de systèmes • Vérification opérationnelle ' CONSEILLERS EN GESTION ET INFORMATIQUE Montréal Québec (514) 845-4266 (418)529-0101 Jonquière Ottawa (418) 542-0309 Toronto (613) 234-2155 (416) 364-3525 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 86 TRANSPORT DEREGLEMENTATION développement majeur Dans ce sec­ teur, où on a l'habitude d'opérer de façon discrète, aucun investissement d'importance n'est prévu de la part des compagnies au cours de la pro­ chaine année, chacun étant occupé à consolider son marché, alors que plusieurs connaissent encore desdif­ ficultés financières importantes. Les observateurs ne prévoient aucun changement significatif dans les importations et les exportations et les compagnies qui tentent de s'im­ planter sur de nouvelles routes telle la UAL Atlantica Line, devront tra­ vailler avec acharnement pour se faire une place au soleil. Chacun ten­ tera donc de renforcer sa position pour être en mesure de faire face aux remous que créera l'arrivée sur les mers en 1985 des superconteneurs américains. L'industrie du camionnage, quant à elle, appréhende avec inquiétude la déréglementation qui facilitera notamment l'achat des permis inter­ provincial et international. Présente­ ment, 70% des marchandises destinées aux Etats-Unis et transpor­ tées par camion, le sont par des com­ pagnies ontariennes. Les compagnies québécoises craignent que la nou­ velle réglementation encourage le développement des compagnies d'une province voisine à leurs dépens. La période de consolidation de l'in­ dustrie du camionnage se poursuivra, de même que l'achat de nouveaux équipements. Par ailleurs, estiment les observateurs, l'industrie devra accepter de contrôler les coûts de façon plus systématique si elle veut effectivement renforcer sa position qui a beaucoup souffert aux cours des récentes années Comme beaucoup, les transpor­ teurs canadiens sont dans l'expecta­ tive devant la performance économique de la nouvelle année car leur croissance est directement reliée à celle de l'économie. CH Ecole des Hautes Études Commerciales nn c Perspectives de carrière 1985 2” cvc\e 2‘ cycle offrez un avenir à votre carrière ajoutez la gestion à vos compétences M.B.A. D.S.A. maîtrise en adminis­ tration des affaires (63 crédits) diplôme en sciences administratives (30 crédits) —■ posséder une expé­ rience de travail jugée pertinente d'au moins deux ans ■ Pour obtenir prospectus et formylaires: Secrétariat des programmes de 2' cycle École des Hautes Études Commerciales 5255, avenue Decelles Montréal QC H3T1V6 Tél.; 343-4336 LE DEVOIR ÉCONOMIQUE 1985 poursuivez vos recherches en gestion dans un cadre stimulant Ph.D. doctorat en administration programme offert conjoin­ tement avec les trois autres universités montréalaises (90 crédits) Conditions d’admission ■ Pour obtenir prospectus et formulaires: M.Sc. maîtrise és sciences de la gestion (48 crédits) Admission du trimestre d’automne 1985 jusqu’au vendredi 8 mars — détenir un diplôme de 1er cycle uni­ versitaire avec une moyenne de 70% ou l'équivalent; approfondissez vos connaissances dans un domaine de la gestion 3^ c^cVe Admission du trimestre d’automne 1985 jusqu’au vendredi 15 mars Conditions d’admis­ sion Conditions d’admis­ sion — détenir un Bacca­ lauréat en adminis­ tration des affaires ou un diplôme jugé équivalent avec une moyenne générale d'au moins 70% ou l'équivalent. — détenir une Maî­ trise en administra­ tion ou dans une discipline connexe; obtenue avec des résultats jugés excellents par l'École. — avoir une expé­ rience de travail jugée pertinente. — être bilingue Secrétariat du programme de doctorat École des Hautes Études Commerciales 5255, avenue Decelles Montréal QC H3T1V6 Tél.: 343-4378 Lbmbrede notre réussite^ 00^ — et de la vôtre. 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