Rapport d'étude En - 15-104 v1 Nombre de pages : 41 ADEME-MAYOTTE Analyse aérodynamique en ventilation naturelle D’un bâtiment d’enseignement Application au cas type du collège Bouéni à Mayotte Programme PREBAT – Démarche MAYENERGIE PLUS pour Mayotte Cette étude a été réalisée conformément à notre devis n° 14-41 En du 31 octobre 2014 Paris, le 14 mai 2015 Benoît BLANCHARD Gérant 67, rue Boileau 75016 PARIS Tél. : (33) 01.42.88.47.40 Fax : (33) 01.42.88.35.39 Visioconférence : (33) 01.45.24.72.02 http://www.aerodynamiqueeiffel.fr SARL au capital de 24.391,84 € RCS PARIS B 327 932 034 Siret 327 932 034 00017 Code APE 7112B N° TVA : FR 95 327 932 034 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 1. INTRODUCTION ........................................................................................................2 1.1 PREAMBULE.................................................................................................................................................. 2 1.2 OBJECTIF ....................................................................................................................................................... 2 1.3 LE SUPPORT DE L’ETUDE ......................................................................................................................... 3 2. LOCALISATION DU SITE .........................................................................................4 3. METHODES EXPERIMENTALES .............................................................................6 3.1 LA SOUFFLERIE ........................................................................................................................................... 6 3.1.1 CARATERISTIQUES DU VENT ET SIMULATION EN SOUFFLERIE ................................................. 7 3.2 L’ INSTRUMENTATION ............................................................................................................................ 10 3.3 LA MAQUETTE ........................................................................................................................................... 10 4. APPROCHE THEORIQUE DE LA PROBLEMATIQUE : VENTILATION NATURELLE ...................................................................................................................17 4.1 LE PARAMETRE DE LA GENE................................................................................................................ 17 4.2 RECALAGE DES VITESSES DE VENT PAR RAPPORT A LA REFERENCE DE LA STATION METEOROLOGIQUE ET COEFFICIENT LOCAL.............................................................................................. 19 4.3 CONDITION D’UNE BONNE IRRIGATION ........................................................................................... 22 5. IMPLANTATION DES POINTS DE MESURE..........................................................23 6. RESULTATS DES ESSAIS......................................................................................29 6.1 Bâtiment Restauration .................................................................................................................................. 29 6.2 Bâtiment F – Salles de cours ......................................................................................................................... 30 6.3 Bâtiment A – Bâtiment administratif........................................................................................................... 31 7. CONCLUSION .........................................................................................................33 ANNEXE : Synthèse aérodynamique de Jacques Gandemer ……………………….……………34 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 1 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 1. INTRODUCTION 1.1 PREAMBULE L’ADEME Mayotte a mis en place un programme local « PREBAT - Démarche MAYENERGIE PLUS pour Mayotte» visant à réaliser des bâtiments à faible consommation énergétique. A Mayotte, l’objectif principal est de réduire la consommation énergétique de la climatisation en réduisant son usage ou en évitant de l’installer. Pour cela, il est nécessaire en climat tropical humide : - De maîtriser les apports solaires, - De limiter les apports internes, - Et surtout de bénéficier d’une ventilation naturelle performante, Ce dernier point si fondamental nécessite de comprendre la problématique « ventilation naturelle » dans sa globalité, à savoir de bénéficier d’études permettant de quantifier les écoulements effectifs d’irrigation interne dans les bâtiments et les associer à des débits de renouvellement d’air. Il convient donc de coupler la maîtrise de l’énergie à l’obtention de conditions de confort thermique. L’ADEME Mayotte a choisi de mettre en place ce programme dans les établissements d’enseignement et de confier à Aérodynamique Eiffel l’étude d’un cas type, le Collège Bouéni L’ensemble des travaux a été mené en avril 2015 au Laboratoire Aérodynamique Eiffel en collaboration avec Jacques Gandemer Conseil qui intervient à la genèse sur la conception aérothermique de l’ouvrage. 1.2 OBJECTIF Le programme d'étude comporte plusieurs phases successives d'analyse et d'essais en soufflerie, dont l'objectif est d'identifier et quantifier les niveaux de vitesse obtenus dans les différents espaces d’occupation et d’optimiser les performances aérauliques. La finalité de ces travaux est à terme d'apporter une réponse aux problèmes d'inconfort en proposant, en accord avec les concepteurs, des solutions jugées pertinentes et réalistes contrôlées par des mesures anémométriques et des visualisations avec de la fumée. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 2 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 1.3 LE SUPPORT DE L’ETUDE Les documents de référence ont été les suivants : Les plans numériques de l’ouvrage, Les données climatiques du vent, La fabrication de la maquette en plexiglas et de sa topographie proche en mousse à l’échelle du 1/175, Les différents échanges avec Jacques Gandemer, Le devis-programme n° 14-41 En du 31 octobre 2014. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 3 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 2. LOCALISATION DU SITE Le projet de construction du collège se trouve sur la commune de Bouéni qui est situé dans la partie Sud Ouest de l’Ile de Mayotte en bord de mer (Figure 2-1 et Figure 2-2). On voit également sur la figure ci-dessous la localisation de la station météorologique de Dzaoudzi, située sur l’aéroport à l’Ouest de l’ile de Mayotte. Figure 2-1 Localisation Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 4 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 2-2 Localisation Il faut noter que le collège se trouve sur un terrain à forte pente., orienté sud-ouest vers nord-est Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 5 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 3. 3.1 METHODES EXPERIMENTALES LA SOUFFLERIE La soufflerie d'AERODYNAMIQUE EIFFEL (cf. page suivante) à retour libre par le hall, possède une veine d'expérimentation non guidée de diamètre φ 2 m. Sa vitesse peut être réglée continûment entre un seuil faible de l'ordre de 0,50 m/s et un maximum variable selon l'obstruction de la veine (pouvant atteindre 30 m/s quand la veine est peu encombrée).Le fait que la veine ne soit pas guidée permet de tester des maquettes d'échelles relativement grandes sans obstruction gênante. Ceci est d'autant plus vrai que la méthode de mesure de la vitesse, dite "référence EIFFEL", ne nécessitant pas de capteur dans la veine, on ne risque donc aucune interaction maquette-capteur. Pour cette étude, la partie amont de la veine d’essais a été modifié afin de reproduire le gradient naturel du vent et sa turbulence en similitude avec celui du site étudié. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 6 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 3.1.1 CARATERISTIQUES DU VENT ET SIMULATION EN SOUFFLERIE Le vent est un phénomène fluctuant. Sa vitesse varie en module et en direction au cours du temps. Elle peut s'écrire à l'instant t : V(t ) = V + u ′(t ) où V est la valeur moyenne de la vitesse sur la période d'observation T et u ′(t ) la fluctuation longitudinale de la vitesse autour de la valeur moyenne. Ainsi, la turbulence est caractérisée par l'écart type σ de la fluctuation u ′(t ) sur la période T : σ= 1T 2 2 ∫ u ′ (t ).dt = u ′ T0 L'intensité de turbulence longitudinale est reliée à l'écart type par : I = σ . V La vitesse moyenne V et l'intensité turbulente I varient avec la hauteur z. La rugosité du sol est caractérisée par le paramètre de rugosité z0 et la topographie du site. La croissance du module de la vitesse moyenne avec la hauteur peut être caractérisée par une loi de type logarithmique de la forme (cf. Eurocode 1, part 2-4 "actions du vent"). z V z = Kr ln z0 Vref Avec : V z : vitesse moyenne à la hauteur z en site de rugosité z 0 Vref : vitesse moyenne de référence météorologique , à 10 m, en site de rugosité z 0 = 0,05 m K r : facteur de rugosité z : hauteur considérée Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 7 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Les profils théoriques de vitesse et d'intensité turbulents sont calculés à partir des formules suivantes lorsque la hauteur z est supérieure à une valeur minimale hmin (en deçà le profil est considéré constant et égal à la valeur obtenue pour cette hauteur) : En référence au Document d'Application National (DAN) de l'Eurocode, le site du collège Bouéni peut être assimilé à un terrain de catégorie 0, coté du sud à ouest, secteur où l’on trouve les vents dominants et un terrain de catégorie IIIa de l’autre côté où les vents sont plus rares. Nous avons choisi de reproduire le gradient 0 compte tenu du gradient moyen pour les 2 types de rugosité. Le paramètre de rugosité z0, le facteur de terrain Kt et le facteur de rugosité Kr prennent les valeurs suivantes : Catégorie de terrain Rugosité 0 Paramètre de rugosité z0 Coefficient de rugosité kr 0,005 m 0,16 Le vent est simulé en soufflerie au moyen de rugosités et de générateurs de tourbillons placés en amont du modèle comme on peut le voir sur la photographie ci-dessous (Figure 3-1). Figure 3-1 Soufflerie Eiffel Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 8 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Le gradient de vitesse moyenne est présenté ci-dessous et la comparaison avec les profils théoriques montre un bon accord pour les hauteurs qui concernent la structure (Figure 3-2). Gradient Collège Bouéni (1/175) 60 50 Z (m) 40 0 30 II Veine 20 10 0 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00 1,20 1,40 V/V(10m) Figure 3-2 – Comparaison entre la courbe théorique pour un vent de rugosité 0 (violet) et II (jaune) et la courbe effective du gradient de vitesse dans la veine (points vert) L’intensité de turbulence modélisé pour ces essais est de 12% tout à fait comparable à une turbulence d’un terrain de rugosité 0 dans la hauteur d’étude. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 9 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 3.2 L’ INSTRUMENTATION Le matériel de mesure était composé des appareils suivants : Un thermomètre de laboratoire, Un baromètre type LEHALLE, Tube de Pitot, Micro manomètres de marque Furness permettant la mesure de la pression dynamique du vent, Un ordinateur équipé d’une carte d’acquisition pilotée par un logiciel développé sous LABVIEW, Des sondes anémométriques « film chaud », Un générateur du fumigène. 3.3 LA MAQUETTE La maquette est réalisée à l’échelle 1/175. L’échelle de la maquette a été choisie pour être significative et représentative de la restitution du champ de pressions moteur de la ventilation mais aussi, pour pouvoir intégrer l’environnement immédiat bâti et l’un effet topographique du site. La maquette est construite avec plusieurs matériaux : Le plancher est en bois ; Le volume de le topographie est en mousse (polystyrène extrudé), Les bâtiments d’étude en plexiglas, les autres en mousse. Les photographies des pages suivantes montrent la maquette en phase de construction puis lors des premiers essais. (Figure 3-3, à Figure 3-13) La maquette expérimentale est modifiable en fonction des paramètres de l’étude et des objectifs à atteindre en ventilation naturelle. Elle reproduit fidèlement la géométrie et l’architecture du bâtiment ainsi que toutes les entrées et sorties d’air. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 10 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 3-3 Photo de la maquette en cours de réalisation, Figure 3-4 Photo maquette en cours de réalisation Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 11 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 3-5 Photo maquette en cours de réalisation Figure 3-6 Photo maquette en cours de réalisation Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 12 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 3-7 Photo de la maquette en soufflerie Figure 3-8 Photo maquette en soufflerie Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 13 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 3-9 Photo maquette en soufflerie Figure 3-10 Photo maquette en soufflerie NOTA : on remarquera sur la photographie ci-dessous les plans horizontaux dont le débord est aussi long que la hauteur de la topographie au même endroit. Ils permettent d’empêcher le décollement des flux d’air lié à la marche et d’avoir des courants d’air généraux parallèles à la pente. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 14 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 3-11 Photo maquette bâtiment administratif Figure 3-12 Photo maquette bâtiment F Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 15 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 3-13 Photo maquette bâtiment restauration Le bâtiment de restauration est équipée de 3 ventilateurs dans le patio. Afin de simuler leur fonctionnement sur maquette, un dispositif d’aspiration a été installé permettant de simuler une vitesse d’aspiration de 2.5 m/s . Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 16 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 4. 4.1 APPROCHE THEORIQUE NATURELLE DE LA PROBLEMATIQUE : VENTILATION LE PARAMETRE DE LA GENE La conception en ventilation naturelle d’un collège qui comprend des salles de classes, des locaux d’administration et techniques implique au préalable la caractérisation du confort en climat tropical humide. Si l'on se place du point de vue de la ventilation naturelle, objet de cette étude, la notion de température résultante est insuffisante, en effet il faut tenir compte de la vitesse de l'air qui joue un rôle important sur l'occupant en favorisant les échanges par convection et évaporation entre la peau et le milieu ambiant. Plusieurs indices de confort permettent de traduire les sensations d'un individu vis-à-vis de ces phénomènes ; Le plus représentatif pour notre étude est l'indice de la température effective (S.E.T.) défini par GAGGE. Cet indice décrit la sensation d'un individu d'après l'échelle suivante : -3 -2 -1 0 froid frais légèrement frais neutre 1 légèrement neutre 2 tiède 3 chaud Cette sensation est conditionnée par la vêture et l’activité du sujet et aussi par la température, la vitesse de l’air et l’hygrométrie. Par exemple, dans notre cas d’étude nous avons retenu pour l'individu une activité légère (1.2 MET) et une vêture usuelle sous ce genre de climat (chemise et pantalon légers ~ 0.4 CLO). Le réseau de courbes présenté fait alors apparaître l'évolution de la sensation de confort avec la température et la vitesse de l'air à l'intérieur des locaux. La zone bleue (Figure 4-1) correspondant à une sensation notée de + 0.5 à - 0.5 donnent les limites de la zone où 90% des individus éprouvent réellement une sensation de confort ("zone de confort"). Il faut remarquer que le réseau de courbes perd son sens en dessous de 0.25 m/s, car alors la convection naturelle n'est plus négligeable. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 17 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 4-1 : Variation de la sensation de confort en fonction de la vitesse et de la température de l'air (activité : 1.2 MET, vêture : 0.4 CLO, humidité : 16 g d'eau/kg air sec) Si l'on se place dans les conditions de sensation neutre (I c = 0 ) et que l'on observe les couples "vitesse d'air, température de l'air" produisant cette sensation, on a en particulier : Vitesse de l'air (m/s) 0.3 0.7 1.1 1.5 1.9 Température de l'air (°C) 26 28.5 29.5 30 30.25 Toutes choses égales par ailleurs, on éprouve la même sensation de confort à 30°C lorsque la vitesse de l'air est de 1.5 m/s qu'à 26°C en air calme. Dans ce cas, la ventilation naturelle est équivalente à une baisse de 4°C de la température ressentie. Si pendant les périodes les moins chaudes, une vitesse d'air de 0.3 m/s est suffisante, on constate que pendant les périodes les plus chaudes, des vitesses d'air de l'ordre de 0.5 m/s à 1.5 m/s sont nécessaires. En conclusion, l'enjeu d'une ventilation naturelle efficace en climat tropical humide et notamment pendant les périodes les plus chaudes Tair < 32°C), est d'abaisser de 3 à 4°C la température effective ressentie, afin de se placer dans des conditions de confort type −0. 5 ≤ I c ≤ 0. 5 ) en créant à l'intérieur des locaux des circulations fluides suffisantes, soit de (− 0.5 à 1.5 m/s environ (valeur moyenne ~ 1 m/s). Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 18 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 4.2 RECALAGE DES VITESSES DE VENT PAR RAPPORT A LA REFERENCE DE LA STATION METEOROLOGIQUE ET COEFFICIENT LOCAL Les données météorologiques viennent de la Station Dzaoudzi, située à 25 km au Nord/Nord-Est du projet ont été fournies par Simon Chauvat de LEU puis traitées pour avoir la rose des vents pour des vitesses de 0,5 à 2,5 m/s, de 2,5 à 4,5 m/s et au-dessus de 4,5 m/s. Les 3 roses des vents sont présentées ci-dessous. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 19 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 20 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 On constate que les vents sont très majoritairement dans le secteur Sud-Est à Sud-Ouest et que les vents sont supérieurs à 2,5 m/s 66% du temps. La période critique pour la ventilation naturelle se situe la journée pendant les mois d’été, de décembre à mars. Pour cette période on a quelques vents de Nord-Ouest et de Nord-Est mais la majorité des flux d’irrigation sont de secteur Sud/Sud-Est à Ouest. Il a été décidé d’étudier essentiellement les vents d’azimuts Sud/Sud –Est (157,5°), Sud-Ouest (225°), Nord-Ouest (315°) et Nord-Nord-Ouest (337,5°). On prendra comme vitesse de référence à une hauteur de 10 m à la station de Dzaoudzi la valeur de 2,5 m/s : U ref = 2.5m / s Compte tenu que la Station météorologique est proche de la mer, nous avons choisi de conserver la même vitesse de référence entre le site et celle mesurée à 10 m de hauteur à la station météorologique. Ce choix est sécuritaire car en générale les stations météorologiques sont installées sur des sites de rugosité II, ce qui nécessiterait d’augmenter la vitesse sur le site du collège en rugosité 0 : U ref 10 m = ⋅U 10 météo Nous mesurons en chaque point "i" la vitesse de l’écoulement, soit : A une hauteur de 8 mm au dessus du sol (1.5 m vraie grandeur) en une implantation représentative dans les pièces d’activité, Au centre d’ouverture (portes ou fenêtre) ce qui pourrait permettre de calculer des débits de renouvellement d’air. Donc les résultats de mesure en soufflerie sont exprimés sous la forme d'un coefficient de vitesse sans dimension: Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 21 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Cli = Ui U ref On présentera également les résultats sous forme d’une vitesse calculée en chaque point pour une vitesse de référence Uréf = 2,5 m/s 4.3 CONDITION D’UNE BONNE IRRIGATION Le critère adopté est que l’effet dynamique du vent doit être toujours supérieur à l’effet thermique de convection naturelle (afin d’empêcher toutes stratifications thermiques) et précisément que la vitesse dans les pièces soit supérieure à 0,5 m/s . Il faut aussi souligner, que le problème fondamental est la sous-ventilation des locaux et pas la sur ventilation. En effet l’usager est toujours capable de gérer la ventilation de son espace et contrôler le réglage des ouvrants. Dans notre approche sur maquettes en soufflerie nous avons déterminé (anémométrie) les coefficients Cl locaux et les vitesses réelles correspondantes de façon à pouvoir vérifier si l’irrigation intérieur est suffisant. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 22 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 5. IMPLANTATION DES POINTS DE MESURE Trois des bâtiments du site ont été étudiés pour la ventilation naturelle : Bâtiment Restauration – Positions 1 à 10 page 24 Bâtiment F (salles de cours) – Positions 11 à 19 page 25 Bâtiment A 2ème niveau – Positions 20 à 25 et 32 à 36 page 26 Bâtiment A 2ème niveau – Positions 26 à 31 et 37 à 40 page 27 Bâtiment A 1ere niveau – Positions 41 à 46 page 28 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 23 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 5-1 - Implantation points de mesures Bâtiment de Restauration Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 24 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 5-2 - Implantation points de mesures Bâtiment F Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 25 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 5-3 - Implantation points de mesures Bâtiment A 2ème étage Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 26 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 5-4 - Implantation points de mesures Bâtiment A 2ème étage Les vitesses des points 26 à 31 et 38 à 40 sont mesurées au centre de fenêtre dont les surfaces à l’échelle 1 sont les suivantes : Point 26 : S = 5 m² Points 27 et 28 : S = 5 m² Points 29 à 31 S = 4 m² Points 38 et 39 S = 2.8 m² Point 40 S = 5.5 m² Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 27 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Figure 5-5 - Implantation points de mesures Bâtiment A 1er étage Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 28 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 6. RESULTATS DES ESSAIS Les résultats sont présentés dans des tableaux sous forme de Cl locaux puis les vitesses calculées pour une vitesse Vréf10m sur site (ou en météo) de 2,5 m/s. On rappelle que les vitesses du vent sur site sont supérieurs ou égales à 2,5 m/s et dépassées 66% du temps. Bat D - Restauration Bâtiment Restauration Points 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Points Bat D - Restauration 6.1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 157,5° Cl = U /Uréf 0,53 0,40 0,31 0,32 0,24 0,22 0,43 0,50 0,24 225° Cl = U /Uréf 0,26 0,40 0,41 0,43 0,34 0,32 0,39 0,35 0,36 315° Cl = U /Uréf 0,54 0,21 0,23 0,20 0,21 0,16 0,17 0,23 0,56 337,5° Cl = U /Uréf 0,21 0,19 0,20 0,21 0,16 0,17 0,16 0,15 0,22 0,53 0,38 0,52 0,29 157,5° Vlocale (m/s) 1,32 1,01 0,78 0,80 0,59 0,54 1,07 1,25 0,59 1,34 225° Vlocale (m/s) 0,65 1,00 1,02 1,07 0,84 0,80 0,97 0,86 0,91 0,94 315° Vlocale (m/s) 1,36 0,51 0,57 0,50 0,54 0,41 0,43 0,58 1,40 1,30 337,5° Vlocale (m/s) 0,53 0,47 0,50 0,53 0,40 0,43 0,41 0,37 0,56 0,72 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 29 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Les cases sur fond bleu indiquent que les vitesses locales sont dans la zone de confort alors que celles sur fond rouge indiquent que les vitesses sont sous cette limite. On voit que pour les vents les plus courants de secteur sud, venant de la mer, le confort est assuré pour plus de 66% du temps. Pour les vents de direction 315°, la ventilation naturelle fonctionne correctement, et des vitesses locales proches de la limite inférieure de la zone de confort. Pour les vents de direction 337,5°, venant de la montagne, on se situe légèrement en dessous de la limite de la zone de confort mais les vents sont rares pour cet azimut. Bat F - Salles de cours Bâtiment F – Salles de cours Points 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Bat F - Salles de cours 6.2 Points 11 12 13 14 15 16 17 18 19 157,5° Cl = U /Uréf 0,87 0,93 0,81 0,57 0,86 0,92 0,62 0,78 225° Cl = U /Uréf 0,58 0,51 0,47 0,46 0,33 0,52 0,47 0,20 315° Cl = U /Uréf 0,23 0,27 0,23 0,43 0,19 0,67 0,19 0,19 337,5° Cl = U /Uréf 0,67 0,83 0,48 0,80 0,80 0,79 0,53 0,58 0,87 0,38 0,64 0,73 157,5° Vlocale (m/s) 2,18 2,33 2,02 1,42 2,16 2,30 1,56 1,96 2,16 225° Vlocale (m/s) 1,46 1,27 1,17 1,14 0,82 1,29 1,17 0,49 0,96 315° Vlocale (m/s) 0,57 0,68 0,57 1,08 0,47 1,67 0,47 0,48 1,59 337,5° Vlocale (m/s) 1,68 2,07 1,20 1,99 1,99 1,98 1,32 1,44 1,84 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 30 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Bâtiment A – Bâtiment administratif Points Batiment A 6.3 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 157,5° Cl = U /Uréf 0,68 0,80 0,39 0,42 0,38 0,27 0,49 0,60 0,60 0,64 0,40 0,48 0,63 0,31 0,12 0,17 0,17 0,27 0,27 0,27 0,26 0,28 0,44 0,12 0,69 0,71 0,87 225° Cl = U /Uréf 0,50 0,61 0,45 0,47 0,44 0,54 0,66 0,64 0,67 0,22 0,21 0,24 0,41 0,41 0,19 0,19 0,16 0,27 0,29 0,28 0,23 0,26 0,29 0,36 0,50 0,41 0,32 315° Cl = U /Uréf 0,41 0,36 0,40 0,36 0,27 0,22 0,32 0,43 0,38 0,20 0,14 0,13 0,25 0,15 0,11 0,14 0,15 0,30 0,34 0,35 0,35 0,24 0,32 0,26 0,53 0,50 0,45 337,5° Cl = U /Uréf 0,39 0,29 0,26 0,22 0,12 0,12 0,19 0,17 0,18 0,12 0,12 0,13 0,28 0,16 0,11 0,12 0,13 0,34 0,56 0,53 0,56 0,21 0,40 0,31 0,26 0,36 0,19 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 31 AERODYNAMIQUE EIFFEL Batiment A En 15 – 104 – v1 Points 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 157,5° Vlocale (m/s) 1,70 2,00 0,98 1,05 0,94 0,69 1,24 1,50 1,50 1,61 0,99 1,20 1,57 0,78 0,30 0,42 0,43 0,69 0,67 0,68 0,64 0,70 1,09 0,30 1,73 1,77 2,18 225° Vlocale (m/s) 1,25 1,53 1,12 1,19 1,10 1,34 1,66 1,59 1,68 0,55 0,52 0,60 1,02 1,04 0,48 0,48 0,40 0,67 0,73 0,70 0,59 0,65 0,72 0,89 1,25 1,02 0,80 315° Vlocale (m/s) 1,02 0,90 1,00 0,89 0,68 0,55 0,79 1,06 0,96 0,51 0,36 0,33 0,64 0,38 0,27 0,35 0,37 0,75 0,85 0,88 0,89 0,60 0,80 0,65 1,33 1,26 1,13 337,5° Vlocale (m/s) 0,97 0,73 0,64 0,55 0,31 0,29 0,48 0,42 0,44 0,30 0,30 0,32 0,70 0,40 0,29 0,31 0,33 0,85 1,41 1,32 1,41 0,54 1,00 0,79 0,66 0,91 0,47 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 32 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 7. CONCLUSION La présente étude réalisée à la demande de l’ADEME dans le cadre du Programme PREBAT – Démarche MAYENERGIE PLUS pour Mayotte a permis de vérifier en soufflerie sur maquette à échelle réduite le fonctionnement en ventilation naturelle de plusieurs bâtiments du projet du collège Bouéni. Les mesures ont été réalisés dans les Bâtiments A (bâtiment administratif), Bâtiment F (salles de cours) et le bâtiment de restauration. L’ensemble des résultats est donné au chapitre 6 et on trouvera en annexe les commentaires de Jacques Gandemer sur le fonctionnement de la ventilation. L’annexe rappelle également les enjeux de la ventilation naturelle, les différents modes de fonctionnement ainsi la façon de la mettre en œuvre. Un second rapport d’essais sera envoyé à l’ADEME avec le résultat de mesures de pression sur les façades qui seront comparer aux mesures de vitesses. Ce rapport comprendra également, autant que possible, des photographies des écoulements autour des bâtiments. Les premiers clichés que nous avons effectués ne sont pas exploitables car le nombre de bâtiments et une topographie complexe les rendent difficiles à réaliser. A Paris, le 14 mai 2015 Benoit Blanchard Gérant Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 33 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Jacques GANDEMER Conseil 1 1 7 r ue d e l a ma i rie 44240 Sucé sur Erdre Tel : 0 9 5 4 3 3 3 9 5 7 M ob il e : 0 6 8 7 7 0 1 2 1 0 SIREN : 50 44 63 191 SIRET : 50 44 63 191 000 24 ja cq ue s.g a nd em er @f ree .f r Sucé le 14 05 2015 Synthèse sur le développement en ventilation naturelle du Collège Bouéni à Mayotte 1- Rappel sur les enjeux, sur les objectifs de la ventilation naturelle et sur l’architecture climatique en milieu tropical humide Les finalités de la ventilation naturelle sont multiples : - Assurer la qualité de l’air hygiénique intérieur. Dans ce contexte (régit par la réglementation) il est demandé des taux de renouvellement d’air de l’ordre d’un à deux volumes/heure pour les salles de classe par exemple. - Evacuer les charges thermiques intérieurs, tels que celles émises par les sources chaudes (éclairage artificiel, ordinateurs etc., mais aussi les parois chaudes rayonnant à l’intérieur, et les occupants). Pour un bâtiment de conception thermique correcte, on constate physiquement qu’en général les charges thermiques sont correctement évacuées (température intérieure identique à celle à l’extérieur sous abri ventilé) pour des taux de renouvellement d’air de l’ordre de 15 volumes/heure. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 34 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Note 1: Un bâtiment sera de conception thermique correcte s’il considère notamment les différents paramètres suivants : - couleurs extérieures claires ou réfléchissantes - protection des ouvertures et baies du soleil directe au Nord (et si possible à l’Ouest et à l’Est) - bonne protection solaire en toiture (double toit ventilé ou isolation appropriée) et isolation complémentaire en façades Ouest et Est - matériaux à très faible émissivité (vers l’intérieur) Note 2 : En termes d’évaluation des charges de « fonctionnement interne », le corps humain représente une puissance variable en fonction de son activité, mais pour une activité scolaire on peut proposer 100W par occupant, et par ordinateur. - Développer le confort thermique de l’occupant dans ses espaces et couches de vie, en créant des vitesses d’irrigation suffisantes : pour des gammes de vitesses de balayage de l’air de 0.5 m/s à 1.5 m/s, (échanges accélérés en convection forcée entre le corps humain et son environnement extérieur), la température effective ressentie par le corps humain est de 4°C inferieure à celle de l’ambiance thermique physique (24°C par exemple alo rs que le thermomètre indique 28°C). Cette baisse de température peut être augmentée avec la vitesse de l’air, mais on admet que pour V> 2.5m/s la gêne peut commencer. Si l’on traduit cette gamme de niveaux de vitesses de balayage internes (permettant d’obtenir une température ressentie de -4°à -5°C) en taux de reno uvellement d’air on dépasse les 100 volumes/heure. Note 3 : Ces écoulements internes débitants sont des écoulements fluctuant (turbulents). Ils résultent d’écoulements équilibrage entre les ouvertures en façade et toitures qui ne sont pas à la même pression. Le champs de pression externe moteur du mécanisme est lui-même turbulent, et résulte de l’interaction du vent incident (fluctuant) et de la géométrie de l’obstacle bâti. En objectif stratégique de développement d’une ventilation naturelle appliquée au confort thermique il existe une condition fondamentale : si l’on ne peut pas toujours avoir une conception aérodynamique et aéraulique suffisamment performante pour atteindre les niveaux de vitesses recherchés pour le confort thermique ou qu’en en fonction des sites et de leur environnement le « signal » vent se trouve freiné ou renduit, il faudra cependant et impérativement assurer une Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 35 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 conception aérodynamique permettant des taux de renouvellement d’air supérieurs à 15 volume /heure. Dans ces conditions les charges thermiques internes sont évacuées, et on utilisera des brasseurs d’air (adaptés et correctement répartis) pour créer une dynamique de 1 m/s des écoulements de brassage pour assurer le confort thermique ressenti. Dans ces conditions le confort sera alors semblable à celui obtenu précédemment avec la meilleure conception aérodynamique autorisant des vitesses d’irrigation « naturelles » allant de 0.5 m/s à 2 m/s. Note 4: Il est évident que lorsque la conception climatique de la construction traite le confort thermique des espaces, les « contraintes » de décharge thermique et d’hygiène de l’air sont largement résolues. L’Architecture climatique considère globalement le vent, le soleil, la pluie, le végétal et l’eau, et utilise ces potentiels climatiques naturels à des fins de contrôle et de développement du confort thermique de l’usager. Cependant dans le développement en ventilation naturelle de la construction, le vent représente évidemment le paramètre déterminant. Pour réussir une ventilation naturelle efficace dans un Projet, il est indispensable que : - Le « signal » vent soit suffisant sur le site (exemple de critère : vitesse moyenne de 3 m/s à 10 m de hauteur sur le site dépassée pendant plus de 50% du temps). La force du vent, fonction de la direction, est pondérée par le jeu des rugosités amonts (bâties et végétales), et les effets topographiques. Un recalage climatique du site par rapport aux données de la station météorologique doit être fait. - L’environnement immédiat, qui interfère aérodynamiquement directement avec le projet (effets de sillage, de masque etc.), soit pris en compte dans une approche système. - L’architecture externe, par sa géométrie et son organisation, permet une implantation et un dimensionnement correct des transparences et ouïes d’admission d’air en façades. Note 5 : En général 30% à 50% de porosité de façade sont nécessaire, avec un contrôle progressif des ouvertures d’une part, et des extractions naturelles d’air en façade traversante et /ou en patios et puits dépressionnaires de toiture (surface globale équivalente à celle des entrées, et insensibilité à la direction du vent, si une géométrie spécifique de l’ajutage de sortie en toiture est adoptée) d’autre part. - L’architecture interne soit débitante, afin de permettre un transit libre et une fluidité des écoulements : absence d’obstacles, de cloisons perpendiculaires au flux traversant, avec une surface de passage de l’air toujours supérieure à la transparence globale de celle de la plus petite Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 36 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 porosité des deux façades opposées. Ces écoulements traversants doivent balayer plus précisément les couches de vie et zones de séjours. Précisons aussi que l’efficacité d’une architecture climatique est dépendant de sa gestion : - Les ouvrants sont à ouvertures progressives et ajustables (0 à 80%) pour des raisons de protection contre la pluie (ou d’alerte cyclonique), pour réduire les entrées (frein aux vitesses d’air trop élevées) lors de conditions de vent trop fort, mais surtout pour ajuster (débit, vitesse, distribution) les flux internes d’irrigation pour développer et contrôler le meilleur confort thermique de l’occupant. - La ventilation naturelle de nuit (-4°C minimum par rapport au jour en saison chaude ) doit être systématiquement considéré pour décharger les masses thermiques et permettre par inertie le lendemain matin le rayonnement frais. Cette capacité d’échanges, d’accumulation et de restitution (rayonnement), avec déphasage (temps type de réponse des systèmes inertiels du bâtiment de 2 à 4 heures) , demande pour bien fonctionner des taux de renouvellement nocturnes moins élevés que ceux développés le jour (5 volumes /heure par exemple peuvent suffire). Mais si l’on veut bénéficier du dispositif, il faudra « garder le frais nocturne » alors acquit (le minima extérieur est vers 4h du matin) et fermer alors tous les ouvrants au lever du jour (température intérieure inferieure à la température extérieure). Lorsqu’en cours de matinée la température intérieure atteindra les 26°C (thermomètre), il faudra alors re-ouvrir les baies et jalousies pour que les écoulements naturels traversant (débitant) développent par convection forcée une baisse de température ressentie. 2- Application au travail de conception théorique du Collège Boueni Les réflexions, le travail de conception et les développements aéro-climatiques (ventilation naturelle) du Projet dont été réalisées courant 2014 avec l’équipe de Maîtrise d’œuvre A.Perrau et M. Raynaud, LEU Réunion, et JGC. L’analyse climatique du site donne une bonne potentialité de ventilation, puisque le recalage climatique par rapport à la station de météorologique de DZAOUDZI conduit à une fréquence de 69% du temps où la vitesse des flux dépasse 2.5m/s à 10 m de hauteur, avec une grande majorité des flux orientés du Sud Est au Sud Ouest (par le Sud) , mais l’été il existe des vents ou brises du Nord Ouest et du Nord Est qui sont déterminants. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 37 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Distribution annuelle Décembre Janvier Il a pu alors être construit une stratégie d’architecture bioclimatique, avec une conception thermique optimisée du bâti et une architecture à fort développement en ventilation naturelle: - Le plan masse et les espaces intermédiaires : Le plan masse se veut aussi « respirant» que possible. Il est disposé suivant «trois marches » sur la pentes pour être totalement ouvert (sans masques) aux vents (dont les brises marines) de l’Ouest à l’Est par le Sud . La marche haute reçoit les unités bâtis de salles de cours (niveaux R+1 et R+2), implantés plutôt suivant une ligne (axe Est Ouest) de niveau. Des larges brèches et des espaces intermédiaires libres sont aménagés entre et autour des modules, et certaines unîtes présentent des transparences de rez de chaussée, et d’autres sont sur pilotis (logements). Une deuxième marche intermédiaire (niveau inferieur) reçoit la Restauration. La marche basse reçoit le bâtiment central de l’Accueil et l’Administration, et à l’extrémité Ouest des logements dégagés du sol par des pilotis. Cette organisation, qui utilise la topographie (pente nord Sud), donne au plan masse caractère tridimensionnelle favorable aux brassages des flux, et réduit les effets de sillage. En outre, compte tenue de la création des larges espaces intermédiaires végétalisés et arborés et de l’environnement Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 38 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 immédiat végétal du terrain, les effets bénéfiques (rayonnement, inertie, absorption, évaporation, protection solaires, filtre, etc.) des interactions « bâti – végétation » sont largement favorisés, et vont contribuer à la qualité climatique et l’ambiance thermique du Collège. Les données statistiques donnent comme orientations de directions des flux les plus marqués du Sud Est au Sud Ouest (par le Sud), mais l’été les flux du Nord Est et du Nord Ouest sont très présents. En conséquence l’orientation des modules bâtis linéaires a été organisée de façon à ce que leurs façades perméables soient perpendiculairement à l’axe Nord –Sud afin de développer, entre façades opposées, la meilleure potentialité de ventilation traversante. - Une architecture aérothermique: Les constructions de type « Salles de cours » (D-E-F-G-H) sont définies en trame mince (épaisseur<7m), avec des porosités de façades de 40% à 65%, et sont perpendiculaires aux flux irrigants le site. Compte tenue de l’effet de déclivité, pour augmenter le « captage » des flux à l’admission (vents des secteurs autour du Sud) et pour un développer la « dépression à l’extraction » (vents de secteurs autour du Nord), les mono-pentes des toits ont été inversées par rapport à la pente naturelle du terrain. Le bâtiment Accueil et Administration en implantation centrale basse sur le terrain présente trois niveaux, cape bien les flux de secteurs Sud, mais se trouve sous effets de sillages et de masques pour les vents de secteurs Nord. Une architecture climatique spécifique a alors été élaborée autour d’un espace patio central, de large dimension, pour former un puits dépressionnaire d’extraction, efficace quelque soit la direction des vents. L’émergence du patio au dessus de la toiture terrasse a été portée à un niveau supplémentaire (3m) pour pouvoir se dégager des interactions aérodynamiques immédiates. Les façades des différents niveaux, et celles débouchant sur le puitspatio ont des perméabilités dépassant largement les 50% avec une répartition homogènes et reparties sur l’ensemble des périmètres. Les écoulements dynamiques de ventilation s’instaurent toujours (et pour tous les vents) de la façade extérieure d’entrée, transitent dans l’espace de vie et les ventile, puis sortent par le patio central. Les écrans pare-soleil, en aubes verticales, sont décalés par rapport aux plans des façades afin de ne pas réduire la porosité aérodynamique des façades. Le Bâtiment Restaurant en marche intermédiaire, avec une problématique forte d’effets de masque et d’interactions aérodynamiques avec le bâtiment D, présente une architecture dessinée autour d’un « patio central ». Mais pour assurer l’extraction naturelle (dépression) par le puits central il aurait fallu construire une cheminée émergente au dessus du faîtage du bâtiment D, ce qui n’a pas de sens pratique. Le concept novateur est de créer artificiellement une dépression dans le patio par la mise en place de trois ventilateurs à vitesses variable (grand diamètre, un tour seconde, Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 39 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 puissance faible : type Power fan industriel) qui assurent un débit d’extraction piloté (débit maximum : 2,5 m/s x surface du patio). Les façades, et celles débouchant sur le patio à extraction assistée, ont des perméabilités dépassant largement les 50% avec une répartition homogènes et reparties sur l’ensemble des périmètres. - Implantation systématique de brasseur d’air En complément de la gestion appropriée des ouvrants et de la mise en œuvre d’une ventilation de nuit, et afin d’affiner le contrôle et l’optimisation du confort thermique, il est implanté dans tous les espaces en ventilation naturelle des brasseurs d’air (vitesse variable - diamètre 1.5m – un brasseur par 15m²). 3- Quantification de l’efficacité en ventilation naturelle par simulation physique (maquette en soufflerie) au Laboratoire Aérodynamique Eiffel Le présent rapport d’étude En-15-104 explicite toute la démarche de cette simulation (voir les chapitres précédent), expose et analyse les mesures de champs de vitesses de ventilation, et quantifie l’efficacité de la conception aérodynamique en ventilation naturelle (et naturelle assistée) du futur Collège Boueni. Les résultats sont édifiants : dès qu’un vent de 2.5m/s existe sur le site les champs de vitesses d’irrigation interne se positionnent (en potentiel) de vitesses moyennes : - entre 0.5m/s et 2m/s pour les Salles de cours, - entre 0.35 m/s et 2 m/s pour le Bâtiment Accueil et Administration, - entre 0.45 m/s et 1.35 pour le Bâtiment Restauration (ventilation de patio assistée) . Globalement la conception aérodynamique est efficace et sûr. On peut remarquer qu’une amélioration est possible pour l’aile en extrémité Ouest (points 43-35-36) du bâtiment A, cette dernière étant relativement un peu moins ventilée que le reste. On peut préconiser alors en mesure complémentaire sur cette partie une écope linéaire, ouvertes vers le Nord (pente 45°, inversée au sens de la pente du to it, et hauteur d’ouverture de bouche d’écope de 1.2m). 4- Synthèse Le Collège dans sa conception bioclimatique et aéro thermique développe une ventilation des espaces de vie performante en assurant 69 % du temps une température ressentie de plusieurs Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 40 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 degrés inferieurs à la température extérieure (sous abri solaire). Dans ces conditions le confort thermique est alors pleinement atteint. Lorsque le vent tombe (inferieur à 2m/s), et compte tenue de l’excellent parti pris aérodynamique des niveaux porosités de façade (supérieure à 50%) et des puits d’extractions (naturel ou assisté), les taux de renouvellement d’air minimum nécessaires à l’évacuation des charges thermiques de fonctionnement seront assurés (système de siphonage toujours existant avec des vitesses d’entrées et de sorties de 0.1 m/s minimum, même par temps calme). Dans ces conditions le confort thermique sera atteint par la mise en marche des brasseurs d’air . L’interaction du Collège avec son environnement vert et ses espaces intermédiaires végétaux contribuera aussi à un baissement de température ambiante (physique) de un ou deux degrés notamment au niveau du sol et des rez de chaussées. Rappelons enfin qu’il y aura toujours fort à gagner (abaissement inertiel de la température intérieure) en jouant systématiquement avec la ventilation naturelle de nuit des espaces, en l’associant à une gestion de bon sens des ouvertures et baies des façades ( voir « ventilation de nuit » -§1) . Jacques Gandemer Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 41 Rapport d'étude En - 15-108 v1 Nombre de pages : 19 ADEME-MAYOTTE Analyse aérodynamique en ventilation naturelle D’un bâtiment d’enseignement Application au cas type du collège Bouéni à Mayotte Programme PREBAT – Démarche MAYENERGIE PLUS pour Mayotte TOME 2 Cette étude a été réalisée conformément à notre devis n° 14-41 En du 31 octobre 2014 Paris, le 28 mai 2015 Benoît BLANCHARD Gérant 67, rue Boileau 75016 PARIS Tél. : (33) 01.42.88.47.40 Fax : (33) 01.42.88.35.39 Visioconférence : (33) 01.45.24.72.02 http://www.aerodynamiqueeiffel.fr SARL au capital de 24.391,84 € RCS PARIS B 327 932 034 Siret 327 932 034 00017 Code APE 7112B N° TVA : FR 95 327 932 034 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 1. INTRODUCTION ........................................................................................................2 1.1 PREAMBULE.................................................................................................................................................. 2 1.2 LE SUPPORT DE L’ETUDE ......................................................................................................................... 2 2. BASES DE L’ETUDE.................................................................................................3 3. METHODES EXPERIMENTALES .............................................................................4 3.1 L’INSTRUMENTATION ............................................................................................................................... 4 3.2 IMPLANTATION DES POINTS DE MESURE .......................................................................................... 4 3.3 METHODES D’ESSAIS ................................................................................................................................. 7 4. RESULTATS DES ESSAIS........................................................................................8 4.1 Bâtiment F – Salles de cours ........................................................................................................................... 8 4.2 Bâtiment A – Bâtiment administratif............................................................................................................. 9 5. VISUALISATIONS ...................................................................................................10 5.1 AZIMUT 90° .................................................................................................................................................. 10 5.2 AZIMUT 180° ................................................................................................................................................ 13 5.3 AZIMUT 315° ................................................................................................................................................ 15 5.4 AZIMUT 337,5° ............................................................................................................................................. 17 6. CONCLUSION .........................................................................................................19 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 1 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 1. INTRODUCTION 1.1 PREAMBULE L’ADEME Mayotte a mis en place un programme local « PREBAT - Démarche MAYENERGIE PLUS pour Mayotte» visant à réaliser des bâtiments à faible consommation énergétique. A Mayotte, l’objectif principal est de réduire la consommation énergétique de la climatisation en réduisant son usage ou en évitant de l’installer. Pour cela, il est nécessaire en climat tropical humide : - De maîtriser les apports solaires, - De limiter les apports internes, - Et surtout de bénéficier d’une ventilation naturelle performante, Le dernier point a été traité par des essais au mois d’avril 2015 et les résultats des mesures de vitesses pour évaluer le fonctionnement de la ventilation naturelle ont été consignés dans le rapport En 15-104. Le présent rapport vient le compléter avec les photographies des écoulements sur les bâtiments d’étude (refaites en mai 2015) et des mesures de pression sur les façades pour corroborer les mesures de vitesses (avril 2015). 1.2 LE SUPPORT DE L’ETUDE Les documents de référence ont été les suivants : L’ensemble des données dans le rapport En 15-104, La maquette en plexiglas et de sa topographie proche en mousse à l’échelle du 1/175, Le devis-programme n° 14-41 En du 31 octobre 2014. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 2 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 2. BASES DE L’ETUDE On se reportera au rapport En 15-104 pour les éléments suivants : Localisation du site : chapitre 2 – page 4 et 5 Méthodes expérimentales : chapitre 3 – pages 6 à 17 Recalage des vitesses : chapitre 4.2 – pages 19 à 21 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 3 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 3. 3.1 METHODES EXPERIMENTALES L’INSTRUMENTATION Le matériel de mesure était composé des appareils suivants : Un thermomètre de laboratoire, Un baromètre type LEHALLE, Tube de Pitot, Micro manomètres de marque Furness permettant la mesure de la pression dynamique du vent, Un ordinateur équipé d’une carte d’acquisition pilotée par un logiciel développé sous LABVIEW, Des capteurs de pression différentielle SENSOR TECHNICS HCXPM005D6H (gamme ±500 Pa). Les informations délivrées par chaque capteur sont mesurées par une carte d’acquisition multiplexée permettant une mesure synchrone, Un générateur du fumigène. 3.2 IMPLANTATION DES POINTS DE MESURE Les pressions ont été mesurés sur les bâtiments F (salles de cours) et A (administration) dont les façades ont été rendues opaques: Bâtiment F (salles de cours) – Positions 1 à 4 et 14 à 15 page 4 Bâtiment A (administration) – Positions 5 à 13 page 5 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 4 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 5 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 6 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 3.3 METHODES D’ESSAIS En référence à l'Eurocode 1, les essais ont été réalisés pour une période correspondante à 10 mn échelle réelle soit pour conditions suivantes en soufflerie d’un vent moyen de 6,5 m/s sur une période de 15,5 secondes à une fréquence de 200 Hz. Les résultats sont fournis sous forme de coefficient de pression adimensionnel Cp : Cp = ∆p / qveine Où ∆p : pression maximum locale sur une période de 10 mn qveine : pression dynamique de pointe de la veine d’essais Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 7 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 4. 4.1 RESULTATS DES ESSAIS Bâtiment F – Salles de cours Les tableaux ci-dessous présentent les résultats des pressions sur les façades, puis la différence de pression motrice et enfin le coefficient Cl (= vitesse locale / vitesse de référence à hauteur de 10m). j (°) Cp 1 Cp 2 Cp1 - Cp2 Cl 157,5 0,12 -0,16 0,28 2,33 225 0,11 -0,16 0,27 1,27 315 -0,20 0,15 0,35 0,68 337,5 -0,22 0,15 0,37 2,07 j (°) Cp 3 Cp 4 Cp3 - Cp4 Cl 157,5 0,09 -0,15 0,24 2,16 225 0,08 -0,11 0,18 0,82 315 -0,18 0,10 0,27 0,47 337,5 -0,16 0,15 0,31 1,99 j (°) Cp 14 Cp 15 Cp14Cp15 Cl 157,5 0,07 -0,12 0,19 1,96 225 0,06 -0,08 0,14 0,49 315 -0,10 0,05 0,15 0,48 337,5 -0,17 0,11 0,28 1,44 On constate des coefficients de pression moteur relativement faibles mais qui permettent d’obtenir des coefficients de vitesses suffisamment élevés pour assurer une ventilation naturelle efficace (cf page 30 du rapport En 15-104). Cela démontre la nécessité d’avoir des porosités fortes dans les façades. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 8 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 4.2 Bâtiment A – Bâtiment administratif Les tableaux ci-dessous présentent les résultats des coefficients de pression sur les façades, du 2ème niveau (points 8 à 13) et dans le puits dépressionnaire (points 5 à 7) j (°) Cp 5 Cp 6 Cp 7 Cp 8 Cp 9 Cp 10 Cp 11 Cp 12 Cp 13 157,5 -0,05 0,01 -0,05 0,34 0,21 -0,09 -0,16 -0,08 -0,04 225 -0,05 -0,04 -0,04 0,05 0,35 0,43 0,01 0,08 -0,06 315 -0,10 -0,09 -0,08 -0,10 -0,10 -0,22 0,13 0,05 -0,07 337,5 -0,10 -0,09 -0,09 -0,09 -0,10 -0,19 0,02 0,04 -0,01 On constate que les dépressions dans le puits sont assez faibles mais souvent supérieures aux dépressions de façade et permettent d’avoir un flux de ventilation entre les façades et le puits. Il faut aussi noter que les différences de pression sur les façades sont importantes et favoriseront une ventilation traversante. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 9 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 5. VISUALISATIONS Des photographies des écoulements ont été réalisés pour illustrer le fonctionnement en ventilation naturelle des bâtiments A et F 5.1 AZIMUT 90° Dans le sillage des bâtiments en amont les flux d’air sont assez lents dans le bâtiment F. Compte tenu de la topographie il existe une différence de pressions motrice entre les façades qui augmente assez vite avec un azimut du vent qui s’oriente vers le sud ou vers le nord. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 10 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Les photographies ci-dessous illustrent le fonctionnement en ventilation traversante et en ventilation par le puits dépressionnaire dans le bâtiment A. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 11 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 12 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 5.2 AZIMUT 180° Pour des vents de secteur sud, la ventilation traversante est très efficace pour le bâtiment F. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 13 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 La ventilation du bâtiment A reste mixte, traversante et par puits dépressionnaire, cette dernière semblant prépondérante. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 14 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 5.3 AZIMUT 315° Même sous cette incidence où le vent vient de la montagne, la ventilation traversante est très efficace pour le bâtiment F. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 15 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Sous cette incidence du vent le bâtiment A se trouve dans le sillage des bâtiments en amont et de la topographie. Les différences de pression sont faibles entre les façades et le patio (voir chapitre précédent) mais néanmoins les mesures de vitesses montre que la ventilation naturelle reste efficace. Comme pour les autres incidences le ventilation du bâtiment A est mixte, traversante et par puits dépressionnaire, dans ce cas la ventilation traversante semble plus efficace. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 16 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 5.4 AZIMUT 337,5° La ventilation traversante pour le bâtiment F est également efficace pour cet incidence du vent. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 17 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 Le fonctionnement de la ventilation du bâtiment A est identique à celui observé pour l’azimut 315° avec des vitesses d’écoulement faibles dans le sillage du bâtiment en amont. Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 18 AERODYNAMIQUE EIFFEL En 15 – 104 – v1 6. CONCLUSION Le présent rapport vient compléter le rapport Eiffel En - 15-104 qui présentait l’étude sur maquette à échelle réduite de la ventilation naturelle des Bâtiments A (administratif), F (salles de cours) et de restauration. L’étude rentre dans le cadre du Programme PREBAT – Démarche MAYENERGIE PLUS pour Mayotte. On trouvera chapitre 4 le résultats des mesures de pression sur les façades des bâtiments A et F, chapitre 5 des photographies pour illustrer le fonctionnement de la ventilation naturelle. A Paris, le 28 mai 2015 Benoit Blanchard Gérant Approche expérimentale en soufflerie de la ventilation naturelle du collège Bouéni 19 Jacques GANDEMER Conseil 1 1 7 r ue d e l a M ai ri e 44240 Sucé sur Erdre Tel : 0 9 5 4 3 3 3 9 5 7 M ob il e : 0 6 8 7 7 0 1 2 1 0 SIREN : 50 44 63 191 SIRET : 50 44 63 191 000 16 ja cq ue s . gan d eme r@ f r ee .f r Sucé le 23 05 2015 Préconisations générales pour la ventilation naturelle adaptée à Mayotte Les enjeux et les objectifs de la ventilation naturelle Les finalités de la ventilation naturelle sont multiples : - Assurer la qualité de l’air hygiénique intérieur. Dans ce contexte (régit par la réglementation) il est demandé des taux de renouvellement d’air de l’ordre d’un à deux volumes/heure pour les salles de classe par exemple. - Evacuer les charges thermiques intérieurs, telles que celles émises par les sources chaudes (éclairage artificiel, ordinateurs etc. .., mais aussi les parois chaudes rayonnant à l’intérieur, et les occupants). Pour un bâtiment de conception thermique correcte, on constate physiquement qu’en général les charges thermiques sont correctement évacuées (température intérieure identique à celle à l’extérieur sous abri ventilé) pour des taux de renouvellement d’air de l’ordre de 15 volumes/heure. Note 1: Un bâtiment sera de conception thermique correcte s’il considère notamment les différents paramètres suivants : - couleurs extérieures claires ou réfléchissantes - protection des ouvertures et baies du soleil directe au Nord (et si possible à l’Ouest et à l’Est) - bonne protection solaire en toiture (double toit ventilé ou isolation appropriée) et isolation complémentaire en façades Ouest et Est - matériaux à très faible émissivité (vers l’intérieur) etc. … Note 2 : En termes d’évaluation des charges thermiques de « fonctionnement interne », le corps humain représente une puissance variable en fonction de son activité, mais pour une activité relativement statique on peut proposer 100W par occupant, et par ordinateur. 1 - Développer le confort thermique de l’occupant de manière totalement naturelle dans les espaces intérieurs et les « couches de vie », en créant des vitesses d’irrigation suffisantes : Pour des gammes de vitesses de balayage de l’air de 0.5 m/s à 1.5 m/s, (échanges accélérés par convection forcée entre le corps humain et l’ambiance externe ), la température effective ressentie par le corps humain est de 4°C inférieure à celle de l’ambiance thermique physique (24°C par exemple alors que le thermomètre indique 28°C). Cette baisse de température peut être augmentée avec la vitesse de l’air, mais on admet que pour V> 2.5m/s la gêne peut commencer. Si l’on traduit cette gamme de niveaux de vitesses de balayage internes (permettant d’obtenir une température ressentie de -4° à -5°C) en taux de renouvellements d’air on dépasse les 100 volumes/heure. Note 3 : Ces écoulements internes débitants sont des écoulements fluctuant (turbulents). Ils résultent d’écoulements équilibrage entre les ouvertures en façade et toitures qui ne sont pas à la même pression. Le champ de pression externe moteur du mécanisme est lui-même turbulent, et résulte de l’interaction du vent incident (fluctuant) et de la géométrie de l’obstacle bâti et varie avec les incidences du vent. - Développer le confort thermique de l’occupant en « assistant » la ventilation naturelle : Lorsque l’objectif du confort thermique en ventilation naturelle ne peut être atteint totalement : - climatologie du site avec un « signal » vent trop réduit, - environnement amont et/ou l’environnement immédiat trop marqués avec réduction du vent et effets de masque sur la zone d’implantation du Projet, - conceptions aérodynamiques externe et aérauliques internes pas suffisamment développées et performantes pour pouvoir atteindre les niveaux de vitesses intérieures d’irrigation recherchés, alors, si (et seulement si), la conception aérodynamique globale permet d’atteindre des taux de renouvellement d’air supérieurs à 15 volume /heure, le confort thermique pourra être obtenu en utilisant des brasseurs d’air (adaptés et correctement répartis) qui assureront une dynamique de brassage de 1m/s. Note 4 : Dans ces dernières conditions les charges thermiques internes sont bien évacuées, et les brasseurs d’air (vitesses réglables) créent les courants de convection nécessaires à l’abaissement de plusieurs degrés de la température ressentie. Dans ces conditions le confort sera alors semblable à celui obtenu précédemment avec « la meilleure conception aérodynamique » autorisant des vitesses d’irrigation « naturelles » allant de 0.5 m/s à 2 m/s. Note 5: Il est évident que lorsque la conception climatique de la construction traite le confort thermique des espaces, les « contraintes » de décharge thermique et d’hygiène de l’air sont largement résolues. 2 Méthodologie de développement de la ventilation naturelle L’Architecture climatique considère globalement le vent, le soleil, la pluie, le végétal et l’eau, et utilise ces potentiels climatiques naturels à des fins de contrôle et de développement du confort thermique de l’usager. Cependant dans le développement en ventilation naturelle de la construction, le vent représente évidemment le paramètre déterminant. Le présent paragraphe renvoie directement au Guide appliqué à La Réunion et édité par L’ADEME « La ventilation naturelle en pratique ». Pour réussir une ventilation naturelle efficace dans un Projet, il est indispensable que : - Le « signal » vent soit suffisant sur le site (exemple de critère : vitesse moyenne de 3 m/s à 10 m de hauteur sur le site dépassée pendant plus de 50% du temps). La force du vent, fonction de la direction, est pondérée par le jeu des rugosités amonts (bâties et végétales), et les effets topographiques. Un recalage climatique du site par rapport aux données de la station météorologique doit être fait. - L’environnement immédiat, qui interfère aérodynamiquement directement avec le projet (effets de sillage, de masque etc.), soit pris en compte dans une approche globale (système aérodynamique Projet dans son environnement immédiat). - L’architecture externe, par sa géométrie et son organisation, permette une implantation et un dimensionnement correct des transparences et ouïes d’admission d’air en façades. En général 30% à 50% de porosité de façade sont nécessaire, avec un contrôle progressif des ouvertures d’une part, et des extractions naturelles d’air en façade traversantes et /ou en patios et puits dépressionnaires de toiture (surface globale équivalente à celle des entrées, et insensibilité à la direction du vent, si une géométrie spécifique de l’ajutage de sortie en toiture est adoptée) d’autre part. Le jeu des « outils » aérodynamique peut être complété par l’implantation d’écope de grandes dimensions d’extraction et d’admissions d’air. 3 - L’architecture interne soit débitante, afin de permettre un transit libre et une fluidité des écoulements : absence d’obstacles, de cloisons perpendiculaires aux flux traversant, avec une surface de passage de l’air toujours supérieure à la transparence globale de celle de la plus petite porosité des deux façades opposées. Ces écoulements traversants doivent irriguer plus précisément les couches de vie et zones de séjours. Précisons que l’efficacité d’une architecture climatique dépend directement de sa bonne sa gestion : - Les ouvrants sont à ouvertures progressives et ajustables (0% à 80%) pour des raisons de protection contre la pluie (ou d’alerte cyclonique), pour réduire les entrées (frein aux vitesses d’air trop élevées) lors de conditions de vent trop fort, mais surtout pour ajuster (débit, vitesse, distribution) les flux internes d’irrigation pour développer et contrôler le meilleur confort thermique de l’occupant. - La ventilation naturelle de nuit (-4°C minimum par rapport au jour en saison chaude ) doit être systématiquement considéré pour décharger les masses thermiques et permettre par inertie le lendemain matin le rayonnement frais. Cette capacité d’échanges, d’accumulation et de restitution (rayonnement), avec déphasage (temps type de réponse des systèmes inertiels du bâtiment de 2 à 4 heures), demande pour bien fonctionner des taux de renouvellement nocturnes moins élevés que ceux développés le jour ( 5 volumes /heure par exemple peuvent suffire) . Mais si l’on veut bénéficier du dispositif, il faudra « garder le frais nocturne » alors acquit (le minima extérieur est vers 4h du matin) et fermer alors tous les ouvrants au lever du jour (température intérieure inférieure à la température extérieure). Lorsqu’en cours de matinée la température intérieure atteindra les 26°C (thermomètre), il faudra alors re-ouvrir les baies et jalousies pour que les écoulements naturels traversant (débitant) développent par convection forcée une baisse de température ressentie. - Remarque sur le rapport de force entre l’aérodynamique et le thermique comme moteur de la ventilation naturelle : L’effet de cheminée thermique, qui n’existe que si la température intérieure est supérieure à la température extérieur, est un moteur faible de la ventilation en climat tropical humide (1,5 Pa pour une cheminée de 10m), car proportionnel à la petite différence de températures entre l’intérieure et l’extérieure (3° grand maximu m en situation classique et hors effet de serre) d’une part, et chute très vite dès que l’effet cheminée se met en mouvement (cheminée ouverte et entrées d’air ouvertes, induction d’un mouvement d’air d’extraction et de renouvellement d’air jusqu’au moment de l’égalisation des températures) d’autre part. En comparaison le moteur aérodynamique, lié aux champs de pressions externes pressions (potentialité de créer les écoulements internes de ventilation traversant de manière continue) est continue lorsque le vent souffle un peu et est de 5 à 10 fois plus fort (10 Pa pour un vent avec une vitesse de V>2.5 m/s, soit plus de 50% du temps sur l’ensemble des sites de La Réunion par exemple). 4 En développement d’architecture aéro-climatique, on fera en sorte que le cheminement des écoulements issus des moteurs aérodynamiques et thermique soient de même sens pour cumuler les effets. 2- Application au travail de conception aéro –thermique à Mayotte - La potentialité de ventilation naturelle du Site : La stratégie de développements aéro-climatiques débute toujours par la qualification climatique du site et l’évaluation de sa potentialité d’irrigation : directions et force des vents, avec une prise en compte augmentée de l’importance pour la saison d’été. La référence objective est la station météorologique de l’aéroport de DZAOUDZI qui indique une bonne potentialité de ventilation à Mayotte : la vitesse des vents dépasse 2.5m/s à 10 m de hauteur pendant 69% du temps. La grande majorité des flux est orientée autour du Sud – Sud Est , mais les mois chauds les vents se positionnent plutôt au Nord Ouest et au Nord Est. Distribution annuelle Décembre Janvier Il sera alors nécessaire de réaliser un recalage climatique théorique ou expérimental du site d’implantation pour transposer les « données vents » de l’aéroport (prise en compte des effets de rugosité du sol et de la mer, et des effets topographiques). Le bilan de la potentialité de ventilation du site indexera et cadrera les objectifs et enjeu de la ventilation naturelle dans le programme (voir paragraphe 1). Précisons que le coté insulaire de Mayotte, lui donne l’atout sur l’existence des brises thermiques à intégrer dans la réflexion climatique, et notamment celui les brises marines, faibles (vitesses de 2m/s), mais fraiches. De même les brises thermiques de nuit peuvent être une contribution à la décharge thermique nocturne par ventilation. 5 - La conception de l’organisation du bâti : Le travail de conception aéro-thermique intègre impérativement la topographie du lieu, l’existant bâti et l’environnement immédiat du Projet (Voir conseils pratiques « Guide ventilation naturelle- Réunion »). Dans le cadre d’un nouveau programme, l’organisation et la nature du plan masse et des espaces intermédiaires sont la première phase d’étude aérodynamique de conception. Ainsi la densité, la compacité, les regroupements et étalements, la tridimensionnalité du bâti et son évolutivité dimensionnelle (transparence, hauteur, etc.), les échelles des espaces intermédiaires minéraux ou végétaux, vont conditionner à terme les performances de la ventilation naturelle. Dans ce système aérodynamique les géométries et formes propres au bâti adopté, isolées (pavillons, semis, etc.) ou globalisées (barres, tours, architectures sur pilotis, en U ou L, et en constructions regroupées autour de patios et puits collectifs, etc.) sont aussi déterminantes. Dans tous les cas l’objectif sera de construire un plan masse et des espaces intermédiaires aussi « respirant» et irrigués que possible : - Implanter des masses bâties en quinconces, avec une orientation globale du plan masse plutôt obliques par rapport aux vents dominants, - Sauvegarder des distances entres masses bâties (a) d’un minimum de 2 fois la hauteur de la masse bâtie et de 3 fois en sillage (b), et avec globalement une superficie équivalente entre le construit et les espaces intermédiaires, - Introduire, dans le sens du parcours du vent dominant au sein du plan masse, une progression croissante des hauteurs bâties, - Développer le maximum d’ouvertures, de passages et de transparence (pilotis) au niveau du rez de jardin avec des masses bâties en surélévation et tout particulièrement celles en « bord d’attaque » du plan masse, - Créer un dessin de plan masse tridimensionnelle favorable aux brassages des flux, et à la réduction des effets de sillage : brèches, pilotis, décrochement, quinconces, alternance de hauteur et d’émergences, etc. - Utiliser les concepts de formes de masse bâties à patios (puits) central et en « U » ouverts aux vents, - Végétaliser le maximum les espaces intermédiaires (effets thermiques bénéfiques sur l’environnement de la construction : rayonnement, l’inertie, absorption, évaporation, protection solaires, filtre, etc.). Note 6 : La démarche de construction associera au point de vue aérodynamique ceux de l’éclairage naturel et de la protection solaire. 6 En ce qui concerne l’effet topographique de pente, il doit être pris en compte : - En règle générale il faut éviter de construire en pied de pente ou de dénivelé marqué (zone déventée même par vent de face), mais construire en pente courante (ou en crête), - Les constructions sont implantées de manière étagée (en escalier sans contre marche), elles ne sont pas inscrite dans la pente mais « sortent » et émergent au maximum de la pente, avec si possible la partie en porte à faux sur pilotis, - Les pentes des toitures (mono pentes) sont plus marquées (30° à 45°) qu’en site plutôt plat et inversées par rapport à celle de la pente topographique. - La conception de l’architecture climatique extérieure L’organisation du plan masse étant réalisée, la conception de l’architecture externe des constructions doit développée : - Les ouvertures des façades sont plutôt orientées perpendiculairement aux vents dominants, - L’implantation des entrées et sorties alimentant la ventilation intérieure, considèrant le champ de pression externe (zones en dépression et en sur pression) induit par le vent, et pré définissant les différences de pressions motrices des écoulements interne d’irrigation, - Les perméabilités des façades, par module de pièce traversante, sont reparties la plus homogène possible, et d’un minimum 30%, mais il est conseillé de viser 50% (ou plus !), sachant qu’il y a toujours intérêt à ce que les porosités de la façade ‘’sous le vent’’ supérieures (a minima égales) à celles ‘’au vent’’, Note 7 : Il s’agit de perméabilité et de porosités effectives de passage d’air, et les natures aérodynamiques de l’ouvrant, et l’existence des écrans pare-soleil, ne doivent pas réduire le « passage libre de l’air » pris en compte dans la définition de la porosité. - Les ouvertures sont réglables de manière homogène et continue (exemple des jalousies), - L’épaisseur des trames ‘’traversante’’ ne doit pas dépasser 10m, - L’existance d’ouvertures de pignon constitue un plus, - Les mono-pentes de toiture ont un faîtage du côté du sillage pour augmenter la dépression de culot, - Les formes bâtis développant les concepts de puits et patios dépressionnaire (et même de cheminées de ventilation, avec des émergences de 3m au dessus des terrasses par exemple), conduisent à des architectures climatiques performantes, peu sensibles à l’environnement et fonctionnant à l’extraction pour toutes les directions de vents, 7 Note 8 : La surface d’extraction d’un puits dépressionnaire ou d’un patio doit être au minimum 20% supérieure à la somme des porosités qui débouchent dans le puits. - L’adoption d’écopes d’admission et d’extraction en toiture, largement dimensionnée, constitue un outil aérodynamique très intéressant pour le développement de l’irrigation traversante. - La conception de l’architecture aéraulique interne De manière directement associée à l’architecture externe, avec sa répartition des ouvertures de parois et de toiture, l’aéraulique interne doit être correctement conçue : Pour que des écoulements d’équilibrage internes (entre les ouvertures de parois, et avec un sens de parcours toujours du + -) puissent exister et irriguent les pièces, il faut que l’écoulement soit débitant. Le transit intérieur doit donc être toujours possible, sans verrous aérauliques, et avec une section de passage de l’air à l’intérieure toujours supérieure à la transparence globale (%) de la plus petite porosité des deux façades opposées. Le concepteur doit donc créer suffisamment des transparences, de cloisons mobiles, d’impostes perméables, d’allèges ouvrantes, et éventuellement d’écrans à géométries variables (ajustables en régime transitoire pour des raisons acoustiques par exemple), pour permettre le transit homogène des écoulements traversants. Dans ce contexte l’organisation aéraulique des cheminements de l’air, qui doit toujours irriguer les couches de vie, doit être optimisée : Ainsi l’existence des rétrécissements de transparence, la linéarité des couloirs, et même l’implantions des meubles sont à analyser dans l’optique d’un passage à fluidité maximum de l’air. - L’implantation de brasseurs d’air Afin de palier les éventuels défiances de la dynamique des vents et brises, et afin d’affiner le contrôle et l’optimisation du confort thermique, on implantera de manière appropriée dans chaque pièce de vie des brasseurs d’air à vitesse variable (environ un brasseur de diamètre D pour une surface de 10 DxD). - Une ventilation naturelle gérée (de jour comme de nuit) Il y aura toujours fort à gagner (abaissement inertiel de la température intérieure) en jouant systématiquement avec la ventilation naturelle de nuit des espaces, en l’associant à une gestion de bon sens des ouvertures et baies des façades (voir « ventilation de nuit » paragraphe 1). 8 4. Conclusion En référence aux données climatiques, et plus particulièrement aux données vents, la conception bioclimatique des constructions à Mayotte est non seulement possible et recommandable énergétiquement, mais peut être développée de manière fiable et efficace pour le contrôle et la gestion du confort thermique des usagers. A partir d’une conception thermique correcte, et éventuellement après un zonage thermique approprié (fonction des programmes et des contraintes de fonctionnements), le confort thermique des espaces peut être obtenu en ventilation naturelle, et ce pour la majorité des sites si la méthodologie précédemment évoquée a bien été suivie, et si toutes les étapes ont bien été considérées (depuis le recalage climatique qui fixe les enjeux, jusqu'à la gestion et le réglage volontaire et approprié des ouvertures). Précisons qu’il n’existe pas une solution standard, mais un ensemble « de principes aérodynamique et aéraulique » qui permettront d’atteindre les objectifs en fonction du cadre spécifique du programme (topographie, environnement, contraintes d’urbanisme ou architecturales, nature du programme, etc.). Cependant, le plus tôt est intégré la volonté d’une climatisation naturelle dans la définition et l’histoire de la conception du Projet, plus le résultat sera performant. Tout comme la présence nécessaire de spécialistes techniciens (fonction des problématiques spécifiques des programmes) en thermique, en acoustique, en éclairage, etc. dans l’équipe Projet, il faut intégrer une compétence en aérodynamique environnementale (phase concours et ou APS). De même avant la quantification des performances environnementales par le BET (simulation dynamiques thermique, éclairement naturel, etc. ), il est bon d’avoir « travaillé et optimisé aérodynamiquement et aérauliquement » le projet dans son environnement sur maquette physique en soufflerie turbulente, afin d’avoir les champs de vitesses internes effectifs de ventilation, et les champs de pressions externes réalistes ( Phase APD). Même si la conception en ventilation naturelle est admise, il faut avoir la motivation de l’appliquée, et elle demande une sensible évolution de l’urbanisme et de l’architecture (externe et interne). La conception bioclimatique n’est pas difficile en soit, mais elle demande pour être réussie plus d’espace, des dimensionnements augmentés (ouvertures, transparences etc.), et gestion responsable de son confort, 9 ce qui suppose un léger changement culturel, et la volonté de faire évoluer l’acte de construire et le rendre moins énergivore et plus environnemental. Il est donc fortement recommandé d’accompagner ces programmes bioclimatiques pédagogiquement, d’impliquer les futurs utilisateurs et de leurs fournir (lors de la livraison) une notice de bonne gestion en climatisation naturelle. Ce document guide, qui intègrera l’inertie du bâtiment et la ventilation de nuit, pourra être « ajusté » cependant après une période d’expérimentation des occupants (associée à une enquête sur le confort ressenti), le succès final étant l’appropriation des usagers et leurs responsabilisations vis-à-vis de la gestion de leurs propres confort thermique. 10