Introduction
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l’invasion de cellules épithéliales tels que la cicatrisation, l’invasion trophoblastique, la
fibrose et l’invasion tumorale.
Récemment, il a été proposé de classifier la TEM en trois sous-types différents selon le
contexte biologique dans lequel elle apparaît (Kalluri & Weinberg 2009).
Les TEM de type 1 sont décrites dans l’embryogenèse particulièrement lors de la
gastrulation et du développement de la crête neurale (Thiery et al. 2009). Les TEM de type 1
concernent également l’invasion trophoblastique (Vicovac & Aplin 1996) et la morphogenèse
(morphogenèse mammaire, pulmonaire,…) (Fata et al. 2004). Ce type de TEM génère donc
des phénotypes mésenchymateux mais peut également être transitoire. Certaines cellules
peuvent en effet subir une transition mésenchymo-épithéliale afin de générer des épithélia
secondaires.
La TEM de type 2 est associée à la cicatrisation, à la régénération tissulaire et à la fibrose
(Kim et al. 2006; Zeisberg et al. 2007a; Zeisberg et al. 2007b; Potenta et al. 2008). Elle est
initiée par des signaux moléculaires produits en réaction à une lésion, principalement par des
cellules inflammatoires mais aussi des fibroblastes ou des cellules épithéliales elles-mêmes.
Le programme de ce type de TEM commence par un événement de réparation qui génère des
cellules fibroblastoïdes impliquées dans la reconstruction du tissu. Cette TEM est
fréquemment associée à une inflammation et cesse dès que cette dernière s’atténue.
Néanmoins, lors de la fibrose, la TEM de type 2 peut se prolonger dans le temps en réponse à
une inflammation continue, ce qui peut finalement mener à la destruction de l’organe.
La TEM de type 3 se présente dans le contexte de la croissance tumorale et de la
progression cancéreuse, quand les cellules tumorales épithéliales se transforment en un
phénotype plus mésenchymateux qui génère des cellules avec des propriétés invasives leur
permettant de migrer vers la circulation sanguine et de disséminer par voie systémique vers
d’autres organes et ainsi de former des métastases. Ce processus de TEM semble donc être le
mécanisme responsable de l’acquisition de phénotypes malins par les cellules tumorales
épithéliales.
Les processus de TEM peuvent être incomplets et sont réversibles dans de nombreux
contextes biologiques. Ainsi, de nombreux phénotypes issus de processus de TEM existent.
Néanmoins, un certain nombre d’acteurs et de marqueurs moléculaires, communs aux
différents types de TEM décrits ci-dessus, ont été identifiés.
Concernant la perte des caractéristiques épithéliales, une réorganisation des jonctions
d’adhérence intercellulaire, notamment des jonctions adhérentes et des jonctions serrées, a été